Le Ballon d’Or a déjà eu plusieurs vies. Lundi 17 octobre, le nom du lauréat du 66e Ballon d’Or France Football sera révélé au monde entier.
Le reste du classement sera lui dévoilé au compte-gouttes par le magazine. Après une édition 2021, la première depuis la pandémie de Covid-19, qui a consacré Lionel Messi pour la septième fois, le prix tant convoité va connaître un nouveau propriétaire. À l’occasion d’une cérémonie, qui sera présentée par Didier Drogba depuis le Théâtre du Châtelet à Paris, seront décernés également le Ballon d’Or féminin, ainsi que le trophée Kopa du meilleur jeune et le trophée Yachine du meilleur gardien.
Sur la ligne de départ, ils sont 30 joueurs et 20 joueuses à vouloir inscrire leur nom au palmarès de la plus prestigieuse des récompenses individuelles. Chez les messieurs, la partie semble déjà jouée d’avance. Karim Benzema, auteur d’une saison éblouissante, auréolée d’une cinquième Ligue des champions, un quatrième titre de champion d’Espagne et une Ligue des nations, son premier trophée en Bleu, fait office d’ultra-favori. À 34 ans, le joueur formé à l’OL deviendrait le cinquième Français à soulever la prestigieuse récompense, 24 ans après Zinedine Zidane.
Quatrième du classement France Football en 2021, « KB9 », désigné joueur UEFA de l’année 2021, a cette fois tué toute concurrence. Transféré de Liverpool au Bayern Munich durant l’été, Sadio Mané, champion d’Afrique avec le Sénégal et finaliste de la Ligue des champions, devrait se contenter, au mieux, d’une place d’honneur. Il pourra toutefois se consoler avec un titre honorifique, puisqu’en étant le dauphin de l’enfant de Bron, il obtiendrait la meilleure place pour un footballeur africain depuis 1995, année du Ballon d’Or remporté par le Libérien George Weah. Le Top 3 de ce cru 2022 pourrait être complété par un autre Madrilène, Vinicius Junior.
Si le nom du lauréat a tout d’une évidence, ce n’est pas le cas chez les dames. La tenante du titre Alexis Putellas part néanmoins avec une (très) petite longueur d’avance. Malgré son forfait à l’Euro et une défaite en finale de la Ligue des championnes, la milieu espagnole a réalisé une saison parfaite au Barça en championnat, avec 30 victoires en autant de journées.
Ce qui lui a valu d’être élue meilleure joueuse UEFA de l’année, devant l’attaquante d’Arsenal Beth Mead, désignée meilleure joueuse et buteuse du championnat d’Europe des nations, remportée par l’Angleterre. Derrière ce duo qui se détache dans la course au Graal suprême, les quatre représentants tricolores, la capitaine de l’OL et des Bleues Wendie Renard, sa coéquipière Selma Bacha et les Parisiennes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani devraient se contenter de places d’honneur.
Un mode d’attribution revu et corrigé Créé en 1956 par France Football, le trophée qui récompense le meilleur joueur de l’année n’a toutefois pas toujours existé sous sa forme actuelle. La distinction, réservée jusqu’en 1995 aux seuls joueurs européens et évoluant dans un club européen, s’est peu à peu ouverte aux joueurs étrangers évoluant en Europe puis à toutes les nationalités en 2007. Ce qui explique pourquoi ni Pelé ni Diego Maradona, qui ont pourtant soulevé la Coupe du monde, ne l’ont jamais remporté durant leur carrière.
Son mode d’attribution a évolué en 2010, avec un panel de votants élargi et un système de notation corrigé. Jugé inéquitable, puisqu’il ne récompensait pas le meilleur joueur de l’année (Wesley Sneijder en 2011 ou Franck Ribéry en 2013) mais avant tout le meilleur joueur du monde, il a été totalement refondu en 2016 avec la fin du partenariat avec la Fifa.
Dès lors, le magazine a choisi de revenir à une formule plus traditionnelle en s’appuyant sur ce qui avait fait le succès du Ballon d’Or jusqu’alors : le vote unique de 170 journalistes, passés à 100 en 2022, choisis sur la base des 100 premiers pays au classement Fifa, plus trois nouveaux jurés (Didier Drogba et les deux journalistes les plus pertinents sur le vote précédent). Depuis 2018, le même process est appliqué pour le Ballon d’Or féminin, où 50 journalistes spécialistes du football, correspondant aux 50 premiers pays Fifa, sont appelées à se prononcer pour désigner la gagnante.
Un calendrier calqué sur la saison
Deux petites nouveautés sont venues s’insérer cette saison. Le système de notation, dicté par trois critères, voit celui de la carrière du joueur/de la joueuse disparaître. Les « valeurs »retenues sont désormais les suivants : 1. les performances individuelles et le caractère décisif ; 2. les performances collectives durant l’année considérée, comprenez le palmarès et 3. la classe du joueur/de la joueuse, autrement dit le talent et le fair-play. Chaque critère délivre des points, dont le nombre varie en fonction de la position du joueur. Un classement est alors établi, permettant d’en tirer un lauréat et une lauréate dévoilés lors d’une cérémonie diffusée sur la chaîne L’Équipe, qui appartient au même groupe que le magazine à l’origine de ce prix.
Mais la vraie révolution de cette édition 2022 réside ailleurs. Depuis sa création en 1956, le Ballon d’Or était attribué au terme de l’année civile, qui obligeait les votants à juger les performances de deux demi-saisons (janvier-juillet et août-décembre). Pour cette version rénovée, le calendrier retenu s’aligne désormais sur la saison (août-juillet), prenant en compte le début des grands championnats et la fin des compétitions internationales, « pour gagner en cohérence, en lisibilité et en clarté ».
Avec TF1
Par Mohamed Bachir DIOP
DAKAR-NIGER, LE TRAIN EXPRESS NE SIFFLE PLUS
Le projet de construction de la ligne de chemin de fer Dakar-Niger est élaboré à la fin du XIXe siècle par le général Joseph Gallieni, commandant du Soudan français. L’objectif était de relier le fleuve Niger et le port de Dakar
Les nostalgiques se souviennent encore de la ligne de chemin de fer Dakar-Niger, surtout du train « Express » qu’empruntaient les voyageurs qui devaient rejoindre Kaolack (par Guinguinéo) ou Tambacounda à une époque où la route n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Votre serviteur a luimême emprunté ce train plusieurs fois pendant sa jeunesse du fait d’un père qui était souvent affecté dans la région de Tamba et, surtout, à Kidira, à la frontière malienne. Voici l’histoire du Dakar-Niger
La ligne de chemin de fer de Dakar au Niger, ou Dakar-Niger, relie Dakar, au Sénégal, à Koulikoro, au Mali. Elle dessert de nombreuses villes du Sénégal (Thiès) et du Mali (Kayes, Kita, Kati, Bamako). La ligne couvre un parcours de 1287 km dont 641 km au Mali.
Le projet de construction de la ligne de chemin de fer Dakar-Niger est élaboré à la fin du XIXe siècle par le général Joseph Gallieni, commandant du Soudan français. L’objectif était de relier le fleuve Niger et le port de Dakar afin de permettre l’acheminement des matières premières vers la Métropole. La construction de la ligne est achevée au début du XXe siècle : le tronçon Kayes-Koulikoro est inauguré en 1904 et la totalité de la ligne, Dakar-Koulikoro, en 1924.
L’économie de l’Afrique-Occidentale française est en grande partie liée au secteur agricole au sein duquel la culture de l’arachide joue un rôle croissant à partir des années 1920, puis des années 1930, et profite de la construction de la ligne de chemin de fer, puis un peu plus tard de son cours très élevé à l’époque de la Seconde guerre mondiale.
À l’indépendance du Mali et du Sénégal, après l’éclatement de la Fédération du Mali, l’ancienne Régie des Chemins de fer de l’Afrique de l’Ouest est scindée en deux compagnies distinctes, la Régie des Chemins de Fer du Mali (RCFM) et la Régie Sénégalaise. Un accord entre le Sénégal et le Mali en 1962 détermine l’exploitation commune de la ligne par les deux régies.
Une grève a lieu en 1938 et la répression de l’armée fait six morts le 27 septembre 1938.
Mais en 1947, une nouvelle grève des cheminots éclate et va durer plusieurs mois. Les grévistes réclament les mêmes droits que les cheminots français et une revalorisation de leurs salaires. La grève dure du 11 octobre 1947 au 19 mars 1948 et aboutit à une augmentation des salaires de 20 % malgré entre autres l’emprisonnement du leader syndical Ibrahima Sarr et le licenciement de grévistes. L’écrivain Ousmane Sembène a relaté de manière magistrale cette grève dans son roman Les Bouts de bois de Dieu publié en 1960
Les difficultés de gestion et le manque d’investissements entraînent une dégradation des infrastructures et du matériel roulant. Les retards sont nombreux et le train « Express » qui relie Dakar à Bamako est arrêté.
En octobre 2003, le Sénégal et le Mali confient la gestion du réseau à un consortium franco-canadien, Transrail. Le capital de la société Transrail est réparti entre le repreneur canadien (51 %), les Etats sénégalais et malien (20 %), les salariés (9 %), et des investisseurs privés maliens et sénégalais.
Malgré l’obligation faite au consortium de maintenir un service voyageur déficitaire, Transrail entend se concentrer sur le transport de marchandises. De nombreuses gares (les deux tiers) ont été fermées et le nombre de liaisons réduit, entraînant des difficultés pour les localités très enclavées.
Une rénovation du tronçon malien, effectuée par la China Railway Construction Corporation International, est à l’étude. Une nouvelle voie de chemin de fer d’écartement standard devrait être construite sur plus de 700 km, de la capitale malienne à la frontière sénégalaise pour remplacer le tronçon à écartement métrique qui reliait Thiès à Bamako.
En ce qui concerne le Sénégal, le président Macky Sall a plaidé pour la «réhabilitation urgente et intensive» des installations de chemin de fer du Sénégal, la modernisation globale du système de transport ferroviaire. Le gouvernement a été chargé d’élaborer, en 2014, un programme de modernisation du transport ferroviaire.
En décembre 2015, un communiqué des gouvernements sénégalais et malien a annoncé la signature d’un accord avec la Chine pour la réhabilitation complète de la ligne Dakar-Bamako-Koulikoro.
Mais, à l’heure actuelle, aucune amélioration n’a encore été notée et le transport de passagers est toujours arrêté. Aussi c’est par la route que les voyageurs rejoignent le Sénégal au Mali et vice-versa. Mais entretemps, plusieurs villes et villages que traversait le train « Express » connaissent des problèmes pour se développer car ils s’épanouissaient grâce au train. Les gares sont abandonnées et tombent en ruine et les villages se sont rapprochés de la route nationale. De la sorte, les commerces se sont déplacés vers la route créant une nouvelle économie qui vivote car elle n’est plus aussi florissante qu’à l’époque bénie du Dakar-Niger.
Par Abdoul Aly Kane
LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET NOUS
La dernière publication de la Banque Mondiale sur la situation du Sénégal intitulée « Pour une croissance durable et résiliente : Renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux suite à la pandémie » (septembre 2022) m’a invité à réfléchir
La dernière publication de la Banque Mondiale sur la situation du Sénégal intitulée « Pour une croissance durable et résiliente : Renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux suite à la pandémie » (septembre 2022) m’a invité à réfléchir sur notre compagnonnage avec les institutions de Bretton Woods datant du début des années 80.
La première réflexion concerne la nécessité de ramener l’indicateur (le taux de croissance économique) à un niveau plus modeste concernant la mesure du progrès réel des économies africaines qui ne sont pas ou peu industrialisées et en tous cas n’ayant pas réalisé la transformation de leurs économies. Pour cause, ces dernières sont confinées à un niveau primaire caractérisé par un secteur agricole peu performant, une industrie peu compétitive centrée sur des produits standard à faible valeur ajoutée, une base exportatrice constituée de matières premières (extractives brutes) avec comme conséquence un volume d’emplois faible et une pauvreté sans cesse croissante. Ainsi, avoir une augmentation d’une telle base économique d’année en année n’est pas synonyme de bond qualitatif mais plutôt d’augmentation de quantité ou de prix plus favorables sans lendemain.
En effet, après environ 42 ans de présence des institutions de Bretton Woods dans notre pays, le sentiment est qu’on se trouve dans une sorte de « surplace économique » et de dégradation des conditions de vie sociale. Il reste bien entendu que ces institutions n’arrivent dans un pays que lorsqu’elles sont sollicitées, du fait de gestions budgétaires non orthodoxes.
Ça a été le cas au Sénégal, lorsque la cessation de paiement était avérée en 1979 et qu’il fallut remettre le pays sur les bons rails économiques pour retrouver des équilibres budgétaires sectoriels pérennes.
Depuis lors, nous sollicitons l’appui de ces partenaires pour des appoints de trésorerie ou des prêts longs à taux concessionnels. En contrepartie, en bons banquiers voulant s’assurer du bon remboursement de leurs créances, ils font des revues, des études d’activités pour mesurer la bonne santé économique et financière des pays débiteurs.
Dans ces revues, une attention particulière est réservée à l’évolution des taux de croissance et leurs déterminants, mais aussi au niveau d’endettement des pays permettant de jauger la capacité à rembourser.
Concernant le Sénégal, les taux de croissance enregistrés depuis 40 ans n’ont jamais atteint les deux chiffres (environ 7 % à 8 % en moyenne) et, de surcroît, la taille de l’économie étant relativement faible par rapport à nos voisins comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et, surtout, le Nigéria (3,4 % de taux de croissance en 2021), dont le PIB annuel est 687 milliards $ contre 24,91 milliards $ de PIB et 6,1 % de taux de croissance en 2021 pour le Sénégal.
Par rapport au différentiel de taux de croissance supra entre le Sénégal et le Nigéria, se situant à près de 2,6%, il est utile de rappeler qu’un point de croissance n’a pas la même valeur de richesse additionnelle compte tenu de la différence de taille des économies.
Toutefois, malgré un écart abyssal de niveau de PIB, les structures économiques des deux pays sont quasi similaires en ce qu’elles sont toutes assises sur l’exportation de matières brutes pas ou peu transformées (le pétrole pour le Nigéria) avec un faible niveau de transformation industrielle.
C’est pourquoi la progression d’un taux de croissance économique de 1 ou 2 points pour une base de PIB faible, non centrée sur l’industrie et l’exportation à forte valeur ajoutée, n’a pas l’effet d’entrainement nécessaire pour la transformation de l’économie caractérisée par des interdépendances sectorielles allant de l’agriculture aux services en passant par l’industrie.
La seconde réflexion se rapporte à la bonne utilisation de la dette lorsque la structuration de l’économie reste essentiellement tournée vers l’exportation de matières premières. Quelle est la pertinence des choix d’investissements lorsque les « retours » en revenus marchands et leur part relative dans le PIB peinent à être mesurés ?
Selon le rapport de la Banque Mondiale, en effet, « Le recours à l’endettement joue un rôle essentiel pour le développement, mais des niveaux insoutenables fragilisent la croissance et pénalisent les pauvres. À condition d’être bien gérée, transparente et utilisée dans le cadre d’une politique de croissance crédible, la dette peut être un levier. Mais ce n’est que trop rarement le cas. Un endettement public élevé peut freiner les investissements privés, accroître la pression budgétaire, réduire les dépenses sociales et limiter les capacités du gouvernement à mettre en œuvre des réformes ». La notion de croissance crédible gagnerait à être explicitée, sauf s’il s’agirait d’une question de traduction.
Sénégal, une dette qui représente 75 % du PIB !
L’institution constate ainsi que la dette est rarement bien gérée et, par conséquent, limite les capacités budgétaires des Etats emprunteurs. Elle poursuit en affirmant que « Plus de la moitié des pays bénéficiant de l’aide de l’IDA sont surendettés ou au bord du surendettement » et que par conséquent la priorité devrait « être mise sur la gestion et la transparence de la dette pour que tout nouvel emprunt contribue à la croissance et l’installation d’un environnement propice à l’investissement ».
Le stock de dette du Sénégal s’élève à près de 75% du PIB, ce qui revient à dire que toute la richesse produite durant l’année 2021 a une contrepartie en dette égale à 75 % !
Toutefois, l’institution s’empresse de précise que « Le Sénégal continue de présenter un risque modéré de surendettement extérieur et global, avec une marge limitée pour absorber les chocs à court terme », ce qui revient à dire que des marges supplémentaires d’endettement sont disponibles.
La dette, bien qu’ayant atteint un niveau d’alerte, reste encore soutenable selon la BM sans pour autant que les revenus générés par les investissements y relatifs ne soient appréhendés par une analyse face à face qui devrait être exigée dans les revues économiques.
Quelle pertinence accorder à un calcul de taux de croissance non relié à un développement industriel et à une diversification économique sources de transformation structurelle?
A ce stade, il est légitime de s’interroger sur le niveau de PIB à partir duquel cette dette ne sera plus considérée comme « soutenable », si l’on sait que notre pays est dans une spirale qui le fait s’endetter pour financer le déficit budgétaire par emprunt obligataire sous-régional, rembourser des échéances arrivées à maturité (Eurobonds), ou « reprofiler » le stock restant en remplaçant par simple écriture comptable les emprunts libellés en dollars (pouvant générer des frais financiers lourds du fait d’une modification du taux de change) par des emprunts en euros ou autre monnaie plus stable.
D’autres points sont évoqués dans ce rapport, parmi lesquels la faiblesse du secteur privé sénégalais et la nécessité de mettre à contribution les institutions financières pour le soutien aux PME, sans pour autant aller jusqu’à la proposition de création de banques ou d’institutions financières spécialisées ou autres fonds de garanties spécifiques pour les PME.
Le rapport, sur cette question du financement PME, se passe de commentaires. « Le système bancaire reste vulnérable vis-à-vis de la concentration de ses prêts à un nombre limité de grandes entreprises, au détriment d’un financement plus diversifié de PME » écrivent les auteurs du rapport. Il faut juste déplorer l’absence de suggestions et de conseils de leur part pour combler cette insuffisance.
En définitive, nous avons le sentiment que les rapports de la Banque Mondiale n’en disent pas assez sur le « trend » de l’économie et les caps à franchir vers l’émergence et le développement. Les indicateurs utilisés ne renseignent pas à suffisance sur l’état de notre économie.
Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les populations ne croient au taux de croissance comme source de bien-être social, surtout lorsque l’essentiel de la création de richesse sert à rembourser des dettes n’ayant pas contribué de façon directe à la création d’emplois, mais plutôt à financer des infrastructures à faible impact sur l’accroissement des ressources financières publiques.
Le taux de croissance ne se mange pas ! disent les populations de façon lapidaire. Les institutions financières devraient, à notre sens, tenir compte de la nécessaire inclusion de l’Afrique dans le concert des nations industrialisées.
En la réalité, la mondialisation a spécialisé l’Afrique dans l’approvisionnement en matières premières essentielles au profit du monde occidental, avec la concurrence de plus en plus vive des pays asiatique et des BRICS.
Or, l’avantage comparatif de l’Afrique ne réside pas uniquement dans la dotation en ressources naturelles indispensables au bon fonctionnement de l’économie mondiale, il relève aussi des potentialités d’une jeunesse prompte à s’approprier les technologies les plus abouties, pour autant que la promotion du capital humain dont on parle au détour d’un paragraphe soit érigée en priorité.
L’Afrique digitale est déjà une réalité avec des applications en rapport avec les besoins des populations.
La priorité actuelle donnée aux routes, ponts et autres infrastructures sportives devrait être étendue à la formation des jeunes dans les nouvelles technologies, sources futures de création de richesse pour l’Afrique.
Il est donc temps d’en finir avec la tyrannie de ces indicateurs, le taux de croissance en particulier, parés de toutes les vertus et porteurs de toutes les solutions. Des indicateurs qui, tels qu’appliqués sur nos situations économiques, renseignent peu sur leur état structurel et les voies de transformation à explorer pour le développement économique et social de nos pays.
LES JEUNES LOUPS, LE POLITICIEN MADRE ET LA PRESIDENCE A VIE
Attendue depuis longtemps et annoncée même par le principal concerné, la succession de Moustapha Niass à la tête de l’Alliance des forces de progrès tarde toujours à se matérialiser
Attendue depuis longtemps et annoncée même par le principal concerné, la succession de Moustapha Niass à la tête de l’Alliance des forces de progrès (Afp) tarde toujours à se matérialiser. Le récent limogeage du ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, lors du dernier remaniement ministériel après une présence de près de dix ans dans les gouvernements du Président Macky Sall (février 2013 à septembre 2022), brouille davantage les cartes de la succession de Moustapha Niass qui, pourtant, avait avec une grande solennité fixé la date du congrès du parti à la fin du mois de juillet 2022 ou dans le premier semestre de 2022, après les élections locales.
Alors que d’aucuns misent sur le triumvirat constitué de l’ancien patron de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), le Dr Malick Diop, de Mbaye Dione, le maire de Ngoudiane, et du Dr Alioune Sarr, voilà que Pape Sagna Mbaye, l’ancien maire de Pikine qui a hérité du quota de l’Afp dans le gouvernement mis en place par Amadou Ba, entend jouer les… quatrième larron. Mais réduire les prétendants à la succession de Moustapha Niass à ce quatuor de responsables progressistes au moment où le parti recule de plus en plus sur le plan national serait une grossière erreur que nous nous garderons de franchir. Les jeux sont, en effet, loin d’être faits et d’autres prétendants légitimes restent à l'affût. Car, en réalité, « Le Témoin » en est convaincu, Moustapha Niasse ne lâchera pas les rênes de ce parti de son vivant ! Ceux qui rêvent de lui succéder se gourent donc…
Mbaye Dione, un jeune loup aux dents longues
Au mois de juin 2021, le président Moustapha Niasse annonce sa prochaine retraite politique et balise le chemin pour les jeunes responsables du parti. « Je crois que les jeunes sont désormais prêts à reprendre le flambeau », s’enthousiasme alors l’enfant de Keur Madiabel après 22 ans de bons et loyaux services à la tête de l’Afp ouvrant ainsi sa succession. Une déclaration qui réjouit les jeunes loups aux dents longues de son parti qui, à l’instar de Mbaye Dione, attendaient leur heure.
Responsable des jeunes progressistes depuis l’appel historique du 16 juin 1999 marquant la création du parti issu des flancs du Ps, Mbaye Dione, qui est devenu le coordonnateur régional de l’Afp dans la région de Thiès après le départ de Hélène Tine, est, en effet, un sérieux prétendant pour succéder à son mentor avec lequel il s’était brouillé en 2019 sur des choix stratégiques du parti pour la conquête du pouvoir. Depuis, par l’entremise du président de la République, Macky Sall, le leader de l’Afp et actuel patron de la banque Bimao ont fumé le calumet de la paix. Mbaye Dione, qui a toujours gagné largement dans son fief de Ngoundiane, est fortement soutenu par ses partisans et de nombreuses franges de l’Afp pour revendiquer l’héritage de Moustapha Niass. Le jeune banquier attend sagement son heure dans son coin pour impulser une nouvelle dynamique à la formation progressiste et se positionner pour les échéances futures.
Alioune Sarr, tel Icare…
Présent dans les différents gouvernements du président Macky Sall pour le compte de l’Alliance des forces de progrès (Afp) depuis 2013, le maire de Notto Diobass, est comme Icare, ce personnage de la mythologie grecque qui, avec des ailes faites de cire et de plumes, s’était brûlé les ailes pour avoir volé trop près du soleil. Sa tentative présumée de liquidation de Mbaye Dione dans la région de Thiès l’a davantage desservi sans compter son inaccessibilité signalée même dans le groupe WhatsApp des responsables progressistes. Selon certains cadres de l’Afp interpellés par nos soins, l’ancien ministre du Tourisme et des Transports aériens croyait déjà avoir fait la moitié du chemin pour succéder à Moustapha Niass et avait laissé sur le quai beaucoup de ses camarades sans se retourner, foulant aux pieds certaines recommandations de son leader.
Dr Malick Diop, l’homme du surplace
Fils d’un ancien diplomate, l’ancien maire de Fann Point E- Amitié a incarné pendant longtemps le renouveau de la formation progressiste. D’aucuns voyaient en ce pharmacien un successeur naturel de Moustapha Niass. Il est jeune, éloquent et a été maire d’une commune stratégique dans la capitale. Mais paradoxalement, il fait du surplace après avoir perdu sa mairie et ne doit son poste de député qu’à une bonne investiture sur la liste nationale au titre du quota de l’Afp. Conséquence de sa nomination comme vice-président de l’Assemblée nationale, son fromage à la tête de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex) lui a été retiré. Un surplace qui n’augure pas de lendemains qui chantent pour lui.
Pape Sagna Mbaye, le quatrième larron
Nommé ministre de la Pêche dans le nouveau gouvernement formé par Amadou Ba, l’ancien maire de Pikine, Pape Samba Mbaye est mis en selle par Moustapha Niass pour brouiller davantage les cartes de sa succession à la tête du parti. Loin de faire l’unanimité autour de sa personne, selon certains progressistes, du fait de son inaccessibilité notoire et de son égoïsme patent, Pape Samba Mbaye, mis au devant de la scène pour contribuer à la reconquête de Dakar, serait un outsider pour la succession de Moustapha Niass.
Pr Mawloud Diakhaté, la surprise du chef ?
Dans le cadre de la succession ouverte de Moustapha Niass à la tête de l’Afp, il est assurément le moins cité mais est sans doute le choix le plus unanime, selon beaucoup de progressistes. Président de la Commission Développement des pôles territoires du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et directeur de l’Ecole du parti de Moustapha Niass, le Pr Mouhamadou Mawloud Diakhaté, universitaire réputé est adoubé par les autres responsables et militants progressistes pour son sens de l’ouverture et son militantisme engagé. Cerise sur le gâteau, il bénéficie de la confiance de Moustapha Niass. Il ne serait guère surprenant de le voir au sortir d’un congrès démocratique succéder à son mentor. Il a toutes les caractéristiques d’un bon leader. En somme, c’est vers des lendemains difficiles que se dirige l’Alliance des forces de progrès dont l’influence dans l’échiquier politique s’effrite d’année en année.
Dans cette XIVe législature, elle ne compte que deux députés contre 12 pour la précédente. Mais plus que tous ces prétendants, le successeur de Moustapha Niass n’est autre que… Moustapha Niass lui-même étant donné que le secrétaire général fondateur de l’Afp, malgré ses innombrables promesses, ne cédera jamais de son vivant son parti à un quelconque successeur. Habile manœuvrier, politicien madré et roué, il joue les jeunes prétendants les uns contre les autres, faisant croire à chacun qu’il sera son héritier désigné tout en ne croyant pas le moins du monde à ce qu’il dit. A notre avis, Niasse dirigera l’Afp jusqu’à la fin de sa vie…que l’on souhaite très longue encore !
Par Moussa KAMARA
COMPAGNONS DISPARUS
Le temps inexorable suit son cours alors que nous, humains, avons un temps déterminé à vivre.
Le temps inexorable suit son cours alors que nous, humains, avons un temps déterminé à vivre. Ce temps peut être long, court ou moyen pour les individus mais les péripéties de la vie nous absorbent jusqu’à nous faire oublier cette mort si inéluctable.
J’ai perdu beaucoup de mes amis auxquels me liait une amitié sincère et profonde. Tel Imam Mouhamadou Lamine Sarr des Hlm qui a marqué non seulement des générations de jeunes de la cité et d’ailleurs mais aussi fait de moi un homme digne.
Quarante ans de compagnonnage avec ce monument des Hlm ça vous façonne et vous cramponne définitivement dans l’Islam. Quand je vois aujourd’hui sa progéniture, avec la même verve et la splendeur de la jeunesse, continuer son œuvre colossale, je ne puis que s’en réjouir. Une autre grande personnalité de la cité qui nous quittés il y a une dizaine d’années qui m’a marqué et m’a guidé, est le père de mon épouse adorée.
Lui, incarnait la bienveillance et le contraire de tout ce que les Occidentaux pensent des beaux-pères et belles-mères. Il me considérait comme son propre fils avec qui il échangeait sur tous les problèmes de la vie. Il m’a inculqué des valeurs rares qu’il se faisait un point d’honneur à respecter dans toutes les occasions de cette vie. Il adorait mes enfants qui étaient ses petits-enfants. Il les choyait et les gâtait autant que faire se pouvait. Des enfants qui le lui rendaient bien d’ailleurs.
Ce compagnon de Cheikh Anta Diop était d’une exigence sans pareille dans ses relations. Il n’a jamais tergiversé sur ses choix politiques, économiques et religieux que même des amis qu’il a accueillis en Guinée et devenus milliardaires n’ont point réussi à atténuer.
Des personnes comme Pa Souaré, Papa Diop, Boubacar Ndao et également Balla Nar Mbengue, plus que des pères étaient des amis. Ces gens-là, aujourd’hui dans les prairies célestes, m’ont beaucoup apporté. D’autres, les compagnons de ma génération nous ayant devancés dans l’au-delà, sont toujours présents. Leur absence physique est pesante et mordante mais nous nous devons de faire avec car à l’impossible nul n’est tenu !
Parmi ceux-là, Pape Malick Sylla qui nous quittés assez tôt et dans la surprise la plus totale. Un aristocrate il était et restera pour toujours. Assane Faye et son ami Mactar Diop que la mort a arrachés à notre affection étaient d’une bonté fabuleuse. Pape Wade, Lamine Dianté, Malick et Maodo Niang, Cheikh Aïdara, Iba Seck, Ibrahima Sock et Colonel Diack, Mame Birame Ndiaye, Baye Tamsir Mbaye et Badara Diouf sans compter les autres que j’oublie certainement, des compagnons de quarante ans avec qui j’ai partagé des moments agréables, inoubliables. Tous ces compagnons disparus que je pleure comme Enrico Macias et que je rejoindrai un jour au Paradis, ne les oubliez surtout pas, ici et maintenant dans vos prières.
KEEMTAAN GI – MISERABILISME
C’est parti ! Le nouveau slogan se résume à faire de 2023 une année du social. Entendez, une année pré-électorale propice à toutes sortes de cadeaux offerts aux citoyens-électeurs ! Et tant pis si l’Etat doit accroître son endettement pour financer toutes ces libéralités dont il n’a pas les moyens… « 2023, année du social » : vous verrez bientôt la formule faire florès chez les courtisans et flagorneurs constipés du Chef. Sauf que le refrain n’est pas nouveau. Pour nous autres qui n’avons pas la mémoire qui vacille, en 2017, l’alors Premier ministre du Chef avait déclaré devant des députés que 2018 serait sous le sceau du social. 2018, une année préélectorale exactement comme 2023 ! Et ça n’avait évidemment rien donné. Une année 2018 durant laquelle celle que l’on considère comme la vice-présidente de la République, faisant et défaisant des carrières, était si agitée, parcourant le pays, creusant des latrines et distribuant des matelas à des indigents à tour de bras. Sans compter les billets de banque distribués à la volée. Pendant ce temps, le Chef, son doux époux, parcourait les foyers religieux dont il avait entrepris la modernisation à coups de milliards. Dans un pays officiellement laïc ! La suite, on la connait. Il fut réélu dès le premier tour au nez et à la barbe d’une opposition désunie. Une opposition dont, il est vrai, les deux leaders les plus emblématiques avaient été auparavant jetés en prison et déchus de leurs droits… La politique sociale avait fait son effet avec l’achat des consciences des électeurs. Le pays s’est-il porté mieux depuis lors ? Apparemment non, puisque les ménages se sont davantage appauvris. En plus d’une masse de jeunes chômeurs dont certains continuent de se suicider en mer, ralliant l’Europe avec des pirogues de fortune. Soixanteneuf jeunes ont débarqué lundi en Espagne. Echappant ainsi à la misère qui prévaut dans leur pays prétendument « émergent » ! Les bourses familiales et les cash transferts ont été un pied de nez à la pauvreté qui tire toujours la langue à la plèbe. Consacrer 45 % des 6400 milliards du budget, donc 2880 milliards, au social, franchement c’est de l’argent jeté par les fenêtres alors qu’il aurait pu servir à des investissements productifs. A moins qu’ils ne veuillent nous manger à la sauce de l’année 2018. Pendant ce temps, le tissu industriel est à l’agonie et des centaines d’entreprises jettent leurs employés dans la rue. Avec 2880 milliards, ces entreprises se porteraient beaucoup mieux avec un effet d’entraînement sur tous les secteurs de notre économie. Mais allez expliquer cela à un président obnubilé par sa réélection en 2024 ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
COUP D’ETAT AU BURKINA FASO LES RAISONS DU REPORT DU SOMMET DE LA CEDEAO A DAKAR
En principe les chefs d’Etat de la Cedeao devaient se réunir le 14 octobre prochain à Dakar pour se pencher sur le coup d’Etat au Burkina. Mais cette rencontre a été finalement annulée. La révélation est du ministre des Affaires étrangères, Me Aïssata Tall Sall, et du commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, M. Abdel Fatah Musah. Ces deux personnalités prenaient part hier à une rencontre avec les journalistes en perspective du Forum international de Dakar sur la paix et sécurité en Afrique prévu les 24 et 25 octobre prochain. «Pour expliquer ce report, il faut d’abord comprendre deux choses. Il y avait un sommet extraordinaire de la CEDEAO à la suite du second coup d’État. Entre temps nous avons tous suivi la déclaration du capitaine Traoré. Et par la suite, il y a eu une mission de la CEDEAO qui était partie au Burkina Faso dont d’ailleurs le commissaire paix et sécurité de la CEDEAO et nous avons vu des propres propos du médiateur, le président Issoufou, que tout s’est bien passé et ils se sont entendus avec le capitaine Traoré et qu’il confirme accepter de mettre en œuvre l’agenda de la CEDEAO. Alors à partir de ce moment on serait réuni pour quoi faire ? Cette rencontre s’inscrivait dans la tradition. C’était pour trouver un agenda de transition au Burkina Faso. Mais le président chef de la transition, le capitaine Traoré, a lui-même dit au médiateur qu’il se place dans le cadre de l’agenda qui lui a été imparti par la CEDEAO. Donc il n’était pas opportun pour les chef d’État de venir se réunir à Dakar pour une question qui a été déjà réglée», a estimé Me Aïssata Tall Sall.
FORUM DE DAKAR SUR LA PAIX ET SECURITE EN AFRIQUE
La 8ème édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique sur le thème « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté » se prépare bien. Le ministre des Affaires étrangères, Me Aïssata Tall Sall, maitre d’œuvre de l’événement avait convié hier les éditorialistes de presse nationale et étrangère présents sur le sol sénégalais à un déjeuner de presse. La patronne de la diplomatie sénégalaise était bien entourée puisque les journalistes ont eu droit à des communications de très haute facture des anciens CEMGA Abdoulaye Fall et Babacar Gaye. Ces deux généraux de l’armée sénégalaise ont exposé leurs expériences des missions onusiennes qui ont fait l’objet de critiques quant à leurs efficacités et opérationnalités à travers le temps. Les éditorialistes ont aussi eu droit à des communications de très haute facture de El Ghassim Wone, le Représentant du SG des Nations-Unies pour le Mali et chef de la Minusma qui a évoqué la question de la sécurité au Mali et globalement au niveau du Sahel, et aussi du commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, M. Abdel Fatah Musah qui a évoqué la dimension du financement de la sécurité dans l’espace sous-régional. « Les questions sécuritaires ne sont pas seulement militaires. C’est également des questions de souveraineté alimentaire, de cherté de la vie. Tous les parlements dans le monde notamment en Europe sont entrain de débattre sur les questions de cherté de la vie. Notre loi de finances 2023 est sociale puisque près de 60 % du budget seront consacrés à des questions sociales pour faire en telle sorte que les Sénégalais subissent moins l’impact de la cherté de la vie qui est un impact mondial. C’est notre solution nationale, mais nous allons écouter les autres pays à l’occasion de ce forum pour encore améliorer ce que nous faisons. L’essentiel est que ce forum ne soit pas seulement utile pour le Sénégal, à l’Afrique, mais à la communauté internationale » a expliqué la ministre des Affaires étrangères. Elle ajoutera que l’Afrique devrait travailler à l’élaboration de mécanismes pérennes et contraignants de financement des opérations de maintien de la paix sur le continent. « Nous devons régler la question du financement des opérations de paix par un mécanisme pérenne. Il ne suffit pas de dire que nous allons prendre 3 % du Produit intérieur brut (PIB) et 2 % des exportations pour le faire, mais il nous faut un mécanisme contraignant permettant d’imposer aux Etats de payer’’, a souligné Me Aissata Tall Sall.
GROUPE TOURE-KUNDA EN SINGLE HOMMAGE A THIONE SECK !
C’est une exclusivité de votre quotidien préféré « Le Témoin ». Connaissez-vous Sixu Tidiane Touré ? Evidemment puisqu’il est l’un des frères Touré du mythique Groupe « Touré-Kounda » qui a marqué son époque après avoir séduit l’Afrique et conquis le monde des années 70-80. Justement, le célèbre chanteur sénégalais Sixu Touré a décidé de rendre un vibrant à Thione Ballago Seck rappelé à Dieu en 2021. Installé en France, Sixu Touré est présentement en studio à Paris pour l’enregistrement d’un single dédié au défunt père de Wally Seck. Une chanson qui sera probablement sur le marché musical avant fin décembre 2022. Réservez là d’ores et déjà dans les bacs !
MBOUR DIGERE MAL SON ABSENCE DU GOUVERNEMENT AMADOU BA
La récente formation du gouvernement dit de «combat » dirigé par le Premier ministre Amadou Ba n’a assurément pas fait que des heureux. Du côté de la capitale de la Petite côte, certains responsables de la majorité présidentielle comme les partisans de l’édile de la ville, Cheikh Issa Sall, n’arrivent toujours pas avaler la pilule. En effet, des militants de AMDEM, le mouvement créé par Cheikh Issa Sall, continuent de ruer dans les brancards et s’en prennent directement au président de la République, Macky Sall, qui a oublié, dans son partage du gâteau, de servir leur mentor pourtant dans une station fort enviée. L’un d’eux, El Hadj Ka, un proche du patron de l’Agence de développement municipal, (ADM) est particulièrement remonté et multiplie les posts de mécontentement à l’endroit du chef de l’Etat.
LE TELEPHONE DE SERIGNE ABDOU MBACKE BARA DOLLY RESTITUE
Le juge d’instruction du 1er cabinet près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar vient de restituer à Serigne Abdou Mbacké Bara Dolly son téléphone mis sous scellé depuis son arrestation pour offense au chef de l’Etat et diffamation. Le député avait dernièrement fait une sortie dans nos colonnes pour dénoncer la confiscation de son téléphone portable de marque IPhone 13 Pro Max Gold d’un coût de 1,5 million de FCFA environ.
JUSTICE UN AN DE PRISON REQUIS CONTRE KALIFONE
Kalifone Sall risque un an de prison avec sursis. L’insulteur public ami du président de la République a été hier jugé à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il comparaît pour coups et blessures contre Adja Thiaré Diaw. Le Parquet a requis une peine de prison d’un an assortie du sursis contre l’activiste. Absente du tribunal pour des raisons de maladie, la victime présumée réclame la somme de 100 millions F CFA de dommages et intérêts à l’influenceur.
LE TAUX DE SUICIDE EN AFRIQUE INQUIETE
L’étroitesse de moyens de prévention et de traitement de facteurs de risque, notamment les troubles mentaux, serait à l’origine de ce triste décor.
Environ 11 personnes sur 100 000 se donnent la mort dans la région africaine, un chiffre supérieur à la moyenne mondiale de neuf cas de suicide pour 100 000 habitant, souligne le bureau Afrique de l’organisation mondiale de la santé dans un communiqué. Pas que, l’Afrique “abrite six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde”, précise-t-elle.
L’étroitesse de moyens de prévention et de traitement de facteurs de risque, notamment les troubles mentaux, serait à l’origine de ce triste décor. En matière de santé mentale, en effet, le continent est très mal loti : la région “compte un psychiatre pour 500 000 habitants. Environ 100 fois inférieur à la recommandation de l’OMS.
Face à ce tableau, l’organisation mondiale de la santé a annoncé jeudi, le lancement d’une campagne de prévention contre le suicide sur le continent. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre.
Menée sur les réseaux sociaux, elle “vise à atteindre 10 millions de personnes dans la région”. ‘’ Il s’agit, de “sensibiliser le grand public et de mobiliser le soutien des gouvernements et des décideurs pour qu’ils accordent plus d’attention et de financement aux programmes dédiés à la santé mentale”, souligne un communiqué de l’OMS .
LES FAIBLESSES DE LA GOUVERNANCE LIBÉRALE FACE AUX MENACES GLOBALES
Certaines caractéristiques du libéralisme, en particulier l’absence de normes définissant le bien commun ainsi que la place des arguments scientifiques dans le processus démocratique, le rendent mal adapté pour faire face aux menaces mondiales
Le 14 septembre 2022, la Commission du journal The Lancet, composée de 28 experts, a publié son rapport final sur la gestion de la pandémie de Covid-19. L’une de ses principales conclusions est que seul un très petit nombre de pays a réussi à contenir efficacement la dissémination du SARS-CoV-2 et à éviter une importante surmortalité durant la première année. Le rapport souligne notamment que : « trop de gouvernements n’ont pas respecté les normes fondamentales de rationalité et de transparence institutionnelles, trop de personnes – souvent influencées par la désinformation – ont manqué de respect et protesté contre les précautions de santé publique de base, et les grandes puissances mondiales n’ont pas collaboré pour contrôler la pandémie. »
Un problème de gouvernance
Trois observations liminaires sont à émettre. On ne peut imputer les défaillances mentionnées dans le rapport à un quelconque manque d’information. Les découvertes scientifiques ont été activement diffusées à tous les gouvernements, en temps réel. Les pays riches et/ou les plus avancés sur le plan scientifique n’ont pas mieux géré la crise. En témoigne, par exemple, l’importante surmortalité qui a frappé les États-Unis, pourtant classé en tête de l’indice de sécurité sanitaire mondiale 2019. À l’inverse, plusieurs études ont montré que la population des pays adhérant à une culture collectiviste a appliqué avec plus de succès les mesures sanitaires que la population des pays occidentaux de culture plus individualistes.
En définitive, c’est l’acceptation et surtout la mise en œuvre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui aura déterminé le succès des États à contrôler la pandémie.
Des recommandations fort simples (tester, tracer, isoler) et qui ne nécessitaient qu’une bonne organisation ainsi que la capacité des gouvernements à convaincre la population d’adhérer aux mesures sanitaires. Au plus fort de la crise, les éditeurs de nombreux journaux scientifiques de premier plan, dont The Lancet, Scientific American et le New England Journal of Medicine, ont d’ailleurs blâmé les dirigeants politiques pour leur incapacité à contrôler l’épidémie. Plus qu’à chercher dans son leadership, le problème de la gouvernance libérale à prévenir et gérer les « menaces globales » (c’est-àdire capables d’affecter négativement l’ensemble de l’espèce humaine) ne serait-il pas plutôt systémique ? Sinon, comment expliquer notre incapacité, malgré la surabondance d’informations scientifiques, à contenir le réchauffement climatique, la pollution atmosphérique et plastique, ou encore la disparition de la biodiversité ?
Dans une analyse publiée dans Frontiers in Public Health, nous soutenons que certaines caractéristiques structurelles de la gouvernance démocratique libérale sont à la racine de nos échecs récurrents à gérer les menaces globales ; et émettons quelques propositions pour surmonter ce problème.
Le précédent des CFC
Les menaces globales diffèrent fondamentalement des menaces classiques. D’une part, vu la gravité et l’irréversibilité de leurs conséquences, il est préférable de les prévenir, ce qui nécessite de pouvoir en prédire les effets. D’autre part, ces menaces ne peuvent être traitées efficacement sans une réponse internationale coordonnée, ce qui exige un large consensus entre les États à la fois sur leurs gravités, leurs causes et sur les priorités de la réponse. Or, en matière de menace globale, la gestion de la menace des chlorofluorocarbures (CFC) nous offre un précédent. C’est sur la base de découvertes scientifiques établissant, d’une part l’impact de ces gaz sur la couche d’ozone, et d’autre part l’apparition d’un trou d’ozone en Antarctique et la diminution progressive des niveaux d’ozone sur le long terme, que le Protocole de Montréal actant de leur interdiction planétaire fut signé en 1987.
Cet exemple illustre le rôle irremplaçable de la science dans la détection, la prévention et la réponse aux menaces globales. C’est sur une base scientifique, vérifiable et donc universellement acceptable, qu’un consensus international fut possible, et que les pays producteurs de CFC ont consenti à en stopper la production. Un tel consensus reposait également sur une définition claire et partagée de ce qui constitue le « bien commun ».
En nous basant sur cet exemple, il apparaît que la gestion des menaces globales dépend de la valeur attribuée aux connaissances scientifiques et du sens donné au bien commun. Il nous paraît donc opportun de nous interroger sur la conception très particulière du bien commun adoptée par le libéralisme ainsi que sur la place accordée à la science dans la gouvernance libérale.
« Conceptions controversées de la bonne vie »
Le libéralisme a émergé au XVII e siècle et s’est progressivement imposé dans les Nations occidentales au XVIII e siècle, dans un monde d’interdépendance et d’échanges internationaux croissants grâce au progrès scientifique, mais qui restait profondément divisé et ravagé par les guerres de religion. La principale préoccupation des pionniers de la pensée libérale fut la pacification de la société. À cette fin, ils proposèrent une rupture majeure avec tous les systèmes socio-économiques antérieurs. Alors que la légitimité de la gouvernance durant l’Antiquité et le Moyen Âge découlait de la morale religieuse et donc d’une représentation codifiée du bien, le libéralisme propose de dissocier clairement gouvernance politique et morale et rejette tout système normatifreligieux ou philosophique.
Ainsi, selon le philosophe américain John Rawls, un État démocratique libéral doit faire preuve de neutralité, en ce sens que les institutions et les politiques publiques ne doivent pas être conçues pour soutenir ou favoriser une conception philosophique ou religieuse du bien commun par rapport à une autre. On y retrouve la pensée du philosophe américain Charles Larmore qui écrivait que : « dans un ordre politique libéral, les principes politiques doivent être neutres vis-à-vis des conceptions controversées de la bonne vie ».
En conséquence, la société libérale se caractérise par un « pluralisme de valeurs », valeurs qui sont souvent incommensurables et mutuellement exclusives. Et parce qu’il n’y a aucun moyen consensuel de hiérarchiser les valeurs, « ce pluralisme des valeurs conduit fréquemment à une version du relativisme moral » Or, s’il n’existe pas de normes définis sant le bien commun, comment gouverner en faveur de celui-ci ?
La légitimation du « laissez-faire »
Héritiers des Lumières et inspirés par les succès des sciences physiques, les pionniers du libéralisme ont tenté de remplacer les lois divines par des lois naturelles et d’introduire une vision mécaniste de la nature humaine afin de légitimer les décisions politiques. En 1758, dans De l’esprit, le philosophe français Claude-Adrien Helvétius proposa avança que : « Si l’univers physique est soumis aux lois du mouvement, l’univers moral n’est pas moins soumis à celles de l’intérêt. » Ces idées influenceront grandement les pionniers du libéralisme philosophique et économique tels que Jeremy Bentham, John Stuart Mill ou Adam Smith.
Dans son ouvrage fondateur de 1776, La Richesse des Nations, ce dernier ne théorisait-il pas que la libre poursuite de l’intérêt privé par le commerce est le moteur naturel de l’économie et doit par conséquent constituer le principe autoorganisateur de la gouvernance ? Plus récemment, en 1942, Joseph Schumpeter définissait ainsi la démocratie libérale : « Un système institutionnel conduisant à des décisions politiques, dans lequel les individus acquièrent le pouvoir de statuer sur ces décisions au terme d’une lutte concurrentielle pour les votes du peuple. »
Ainsi, bien que souvent considéré comme tel, le libéralisme n’est pas axiomatiquement neutre. L’un de ses traits fondamentaux est la croyance en la capacité de la concurrence à autoorganiser et à optimiser les processus économiques, sociaux et décisionnels. Cette foi légitime le « laissez-faire » des marchés ainsi que le processus de démocratie délibérative qui soumet différents projets de société à l’évaluation du public ou d’une assemblée représentative
La place ambiguë de la science
Dans un contexte purement libéral, ce qui est bon pour tous et ce qui doit être tenu comme vrai tend à être déterminé par un processus démocratique, c’est-à-dire directement via des sondages ou des référendums ou indirectement via l’élection de représentants qui légifèreront sur ces sujets. Inévitablement, ces « compétitions d’opinions » mènent souvent à considérer comme bon et vrai ce qui est conforme aux normes morales ou ce qui est désirable par le plus grand nombre.
Ainsi, on constate que les avis scientifiques tendent fréquemment à être considérés comme des opinions parmi tant d’autres. Ils sont utilisés par les décideurs politiques d’une manière purement symbolique, en support de leurs décisions mais sans participer à l’élaboration de celles-ci. De plus, comme cela a été bien documenté dans les domaines de la santé et de l’environnement, des groupes de pression peuvent fausser le processus délibératif via la désinformation du public ou des décideurs politiques. De tels phénomènes sont fréquents lorsque la science entre en conflit avec des intérêts commerciaux privés.
Cependant, ils ont pris une nouvelle dimension pendant la crise du Covid-19. De nombreux dirigeants politiques libéraux de premier plan, comme les présidents Donald Trump aux ÉtatsUnis et Jaïr Bolsonaro au Brésil ont publiquement soutenu des théories du complot et rejeté l’avis des agences scientifiques officielles. Ce déni de la science est devenu trop fréquent pour être interprété comme accidentel. Il nous semble plutôt le signe d’un problème structurel profond et très inquiétant lié à la gouvernance libérale.
Améliorer le processus décisionnel
De ce qui précède, nous pouvons conclure que certaines caractéristiques du libéralisme, en particulier l’absence de normes définissant le bien commun ainsi que la place des arguments scientifiques dans le processus démocratique, le rendent mal adapté pour faire face aux menaces mondiales. Par conséquent, nous ne pouvons pas simplement espérer qu’un changement dans la composition des gouvernements résoudrait le problème. Nous devons améliorer notre processus décisionnel. Cette conclusion fait écho à un rapport de la Rockefeller Foundation-Lancet Commission qui souligne que : « les systèmes actuels de gouvernance et d’organisation des connaissances humaines sont inadéquats pour faire face aux menaces qui pèsent surla santé planétaire. » …
UN BAIL DE 15 ANS POUR MERIDIAM, LE CONCESSIONNAIRE MAJORITAIRE
Dans le cadre du projet de Brt de Dakar, un contrat de Délégation de service public (Dsp) a été signé, le 21 mars 2022, entre l’Etat du Sénégal représenté par le Cetud et le Concessionnaire, Dakar Mobilité Sa détenue par Meridiam (70%) et le Fonsis 30%
«Dans le cadre du projet de Bus Rapid Transit (Brt) de Dakar, un contrat de Délégation de service public (Dsp) a été signé, le 21 mars 2022, entre l’Etat du Sénégal représenté par le Cetud et le Concessionnaire, Dakar Mobilité Sa détenue par Meridiam (70%) et le Fonds souverains d’investissements stratégiques (Fonsis) 30%», informe un communiqué parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien hier, jeudi 6 octobre.
Selon le document, «ce contrat de concession de 15 ans comprend l’exploitation et la maintenance du Brt ainsi que l’acquisition des matériels roulants et équipements associés, par le concessionnaire». Aussi, Meridiam, qui est une filiale française, prévoit de lever un investissement initial de 88 milliards de FCFA et de 128 milliards de FCFA au total, à l’issue des 15 ans. Ce contrat de concession a été signé dans les locaux de Meridiam, à Paris.
Dans ce même lieu, en présence du directeur des Opérations Afrique Meridiam, Mathieu Peller, «le directeur de cabinet du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Demba Sow, a présidé la cérémonie de signature du contrat d’acquisition de 121 bus 100% électriques, et de bornes de charge associées, entre Dakar Mobilité, concessionnaire du Brt, et Crrc, une société chinoise», indique en outre la source.
C’était le mercredi, 28 septembre 2022. Le projet du Brt, c’est d’abord une flotte initiale de 121 bus 100% électriques (batteries de 563,8kwh par bus) qui circuleront tous les jours sur 18,3 kms de voies réservées et aménagées pour le Brt. A la fin de la période de montée en charge, plus de 300 000 personnes sont attendues chaque jour sur ce nouveau mode de transport propre qui desservira 14 communes, 23 stations et 3 pôles d’échanges.
LE «UBBI TAY JANG TAY» ECLIPSÉ PAR LE GAMOU
Des élèves aux abonnés absents en pleine rentrée scolaire. C’est le constat pour le moins étonnant qui a été fait hier, jeudi 6 octobre, date de l’ouverture des classes
PAPA MOUSSA CAMARA (STAGIAIRE) ET M DJIGO |
Publication 07/10/2022
Le concept «Ubbi tay jàng tay» n’a pas été effectif dans les écoles visitées hier, jeudi 6 octobre, jour de rentrée scolaire des élèves. Aux Parcelles-Assainies, l’école élémentaire publique PAR A de l’Unité 21 et le Collège d’Enseignement moyen (CEM) de l’Unité 18, ont connu une ouverture des classes particulièrement timide, avec notamment la «totale» absence des apprenants. Expliquant le pourquoi d’un tel fiasco, les responsables de ces établissements scolaires publics sont unanimes à relever le fait que le rapprochement entre la date de la rentrée et celle du Gamou, prévue ce samedi ce 8 octobre a contribué à empêcher d’avoir le résultat escompté. Car beaucoup de musulmans sénégalais se rendent dans différentes cités religieuses pour y célébrer cet événement, dédié à la célébration de la naissance du Prophète Mahomet (PSL).
Des élèves aux abonnés absents en pleine rentrée scolaire. C’est le constat pour le moins étonnant qui a été fait hier, jeudi 6 octobre, date de l’ouverture des classes. La formule «Ubbi tay jàng tay» n’est qu’un vain slogan dans les établissements scolaires publics suivis aux Parcelles-Assainies. Des responsables d’administration scolaire ont pointé du doigt le rapprochement entre la date d’ouverture de classe et celle du Gamou, cérémonie consacrée à la célébration de l’anniversaire du Prophète de l’Islam, et qui draine pas mal de fidèles musulmans sénégalais vers diverses cités religieuses du pays, pour expliquer les raisons d’un tel échec. Le Gamou étant prévu ce samedi 8 octobre, soit seulement deux jours après la date de la rentrée. Mouhamed Abdou Latif Seck, le directeur de l’école élémentaire publique PAR A de l’Unité 21 de la commune partage cette idée. «La rentrée est très timide. Ceci est dû au chevauchement avec le Gamou. Peut-être les parents et les élèves sont pris pour cette fête religieuse. C’est en vertu de ça qu’on n’a pas reçu d’élèves du tout, aujourd’hui», regrette-t-il. «Même les enseignants sont au nombre de 7 présentement sur un total de 14. Surtout ceux qui habitent loin, peut-être ils ont eu des difficultés à rallier l’école du fait qu’il n’y a pas de moyen de transport lié au Gamou», poursuit-il, dans son bureau rempli de documents.
«LA DATE EST MAL CHOSIE»
Poursuivant son argumentaire, M. Seck dénonce une date inappropriée. «La date est mal choisie, on ne devrait pas la caler à la veille du Gamou. Le concept de Ubbi tay jàng tay n’a pas été du tout une réalité chez nous. Aucun élève ne s’est présenté. Quelques parents sont venus inscrire leurs enfants, ils sont au nombre de 6 pour le CI (Cours d’Initiation, Ndlr) et une dizaine pour les autres classes», dit-il pour le fustiger. Enseignant de son état, M. Sagna fait état d’une journée «infructueuse», comparée à l’année académique précédente. «L’année dernière, à pareille heure, toutes les classes avaient fonctionné, malheureusement avec le Gamou, on n’a pas vu d’élèves cette année-ci. Nous lançons un appel aux autorités par rapport au choix des dates», souligne-t-il. «JOURNÉEPERDUE» Sous un arbre à palabre, situé dans la cours de l’école, l’instituteur de l’école PAR A dénonce une journée inutile non sans conséquences sur le quantum horaire. «Aujourd’hui, c’est une journée perdue; et ça va se répercuter sur le quantum horaire. C’est malheureux !», regrette-t-il.
Après longue attente à la salle des Professeurs, Priska Yacine Faye, adjointe au principal du Collège d’Enseignement moyen (CEM) de l’Unité 18 des Parcelles-assainies, décide finalement de venir répondre aux questions sur les coups de 13H. «C’est une rentrée très timide, comparé à l’année dernière. Cela pourrait être lié au Gamou», estime-t-elle. Non sans ajouter : «de toute façon, les Professeurs étaient là, ainsi que toute l’administration, sauf qu’il n’y a aucun élève. Les parents viennent à compte-goutte pour inscrire leurs enfants, mais il n’y a pas d’affluence, quoique toutes les conditions soientréunies pour faire du « Ubbi tay jàng tay » une réalité. Les salles de classes déjà sont nettoyées et les toilettes sont propres».
Selon Mme Faye, «au total, 39 professeurs officient au CEM Unité 18, étant composé de 23 classes, réparties de la 6ème à la 3ème ». La rentrée scolaire 2022-2023 des élèves est une catastrophe suivant le concept «Ubbi tay jàng tay».