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27 avril 2025
DAKAR, THIÈS ET DIOURBEL EN TÊTE DU PELOTON
Les 165 sièges de députés de l’Assemblée nationale sont répartis entre 53 à pourvoir au scrutin proportionnel et 112 au scrutin majoritaire en raison de 97 au scrutin majoritaire à l’intérieur du pays et 15 au niveau de la diaspora
Au lendemain des élections législatives du 31 juillet, Sud quotidien vous présente la répartition des 165 sièges de députés. Avec leurs forts quotients électoraux, les régions de Dakar, de Thiès et de Diourbel occupent la première place du tableau.
Fixée par le décret n°2022-1051 du 03 mai 2022 portant répartition des sièges de députés au scrutin majoritaire départemental pour les élections législatives du 31 juillet 2022, les 165 sièges de députés de l’Assemblée nationale sont répartis entre 53 sièges à pourvoir au scrutin proportionnel et 112 au scrutin majoritaire ou départemental en raison de 97 députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l’intérieur du pays dans les 65 départements et 15 au niveau des départements de l’étranger (diaspora).
Le tableau de répartition des 97 députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l’intérieur du pays dans les 65 départements est dominé par la région de Dakar qui compte 18 députés répartis entre les départements de Dakar (07) Pikine (05) Guédiawaye (02) Keur Massar (02) Rufisque (02).
La capitale est suivie par la région de Thiès qui totalise 10 députés répartis entre Thiès (04) Mbour (04) et Tivaouane (02).
La troisième position de ce classement est occupée par la capitale du Baol, Diourbel avec 09 députés répartis entre Mbacké (05), Diourbel (02) et Bambey (02).
Avec ses quatre départements, la région de Tamba totalise 07 députés et vient à la quatrième position : Tamba (02) Bakel (02) Koumpentoum (2) Goudiry (01).
Elle est suivie de l’ancienne capitale de la Casamance : Sédhiou qui compte 6 députés répartis entre ses départements : Sédhiou (02) Bounkiling (02) Goudomp (02).
De même que Tamba, les régions de Saint-Louis, Kolda, Louga comptent également chacune 6 sièges de députés en raison de 02 pour chacun de leurs 03 départements.
La région de Kaffrine est également créditée du même nombre de députés (6), répartis en raison de 02 pour le département de Koungheul, 02 Kaffrine, 01 Malem Hoddare 01 Birkilane.
La suite de ce tableau se présente ainsi : Matam (5) dont 02 pour le département de Matam, 02 pour Kanel et 01 pour Ranérou-Ferlo.
La région de Kaolack recense 05 députés dont 02 à élire dans le département de Kaolack, 01 à Guinguinéo et 02 à Nioro.
La région de Fatick a 05 députés en raison de 02 pour le département de Fatick, 02 à Foundiougne et 01 à Gossas.
La Région de Ziguinchor est créditée de 05 députés dont 02 pour le département de Ziguinchor, 02 pour Bignona et 01 pour Oussouye.
Avec 03 députés répartis entre Kédougou (01) Salemata (01) et Saraya (01), la région de Kédougou vient à la dernière position de ce tableau concernant la répartition des 97 députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l’intérieur du pays.
S’agissant des 15 sièges de la Diaspora, leur répartition se présente comme suit : l’Afrique du Nord (01), l’Afrique de l’Ouest (03), l’Afrique centre (02), l’Afrique australe (01).
Europe de l’ouest, du centre et du nord : 03, Europe du sud : 03. L’Amérique-Océanie (01) et l’Asie Moyen Orient (01).
LES PARIS SONT ENCORE OUVERTS
La 14e législature prend forme en attendant les résultats définitifs. Au fond de cette mythique salle des plénières, un siège ne sera aussi convoité que durant cette législature qui se profile à l’horizon : la présidence de l’Assemblée.
La 14e législature prend forme en attendant les résultats définitifs. Au fond de cette mythique salle des plénières, un siège ne sera aussi convoité que durant cette législature qui se profile à l’horizon : la présidence de l’Assemblée. Et pour cause. Une élection législative n’a jamais accouché des résultats aussi serrés qui poussent à s’interroger le camp majoritaire et les potentiels présidents du Parlement. L’un dans l’autre, ce siège est visé par toutes les coalitions, du moins celles susceptibles d’avoir la majorité, avec sa caisse noire et son prestige de deuxième institution de la République. Alors qui succèdera à Moustapha Niasse dans les prochains jours ? Aminata Touré, tête de liste nationale de Bby, qui était partie pour être une « sérieuse prétendante à ce poste », selon Babacar Dione, voit ce destin en interrogation. Pour Amadou Bâ, deuxième sur la liste nationale, la défaite l’emporterait et la probabilité est moindre, selon l’analyste. « Il représente un bon profil mais il pourra servir ailleurs part », pense M. Dione.
D’un autre côté, si une majorité en faveur de l’inter-coalition Yewwi askan wi-Wallu Sénégal se confirme, le perchoir lui reviendra. Dans leurs listes, les profils ne sont pas trop variés, du moins les plus probables sont inscrits dans les petits papiers pour succéder à Moustapha Niass. Tête de liste départementale de Dakar, Barthélemy Dias pourrait faire office de président de l’Assemblée. Cependant, cette probable consécration pourrait être remise en doute, du fait des importantes charges du maire à Ville de Dakar. Mais il peut faire comme Pape Diop. Pas sûr que le leader des suppléants de Yaw, COmar Sy, soit promu au perchoir.
J’AI ÉVOLUÉ EN TANT QUE PERSONNE ET EN TANT QUE JOUEUR
Un but en amical, un autre en Supercoupe face au RB Leipzig, un trophée et une histoire d’amour naissante. Des débuts réussis pour Sadio Mané avec son nouveau club, le FC Bayern.
Un but en amical, un autre en Supercoupe face au RB Leipzig, un trophée et une histoire d’amour naissante. Des débuts réussis pour Sadio Mané avec son nouveau club, le FC Bayern. Dans une interview accordée au magazine officiel du Bayern, le joueur africain de l’année explique pourquoi il ne se sent pas comme une star mondiale, décrit ses valeurs et révèle les détails de son intégration en Bavière. En plus de cela, il fait un pari…
Sadio, les enfants criaient déjà ton nom avec enthousiasme lors de ton premier entraînement à la Säbener Straße : « Mané, tu es le meilleur ! » Ils ont même grimpé aux arbres pour vous voir. Avez-vous remarqué cela ?
Oui, et j’étais très heureux. Le fait que des enfants grimpent aux arbres, spécialement pour moi, me motive énormément, bien sûr. Je veux faire de mon mieux ici chaque jour à l’entraînement et dans les matchs - pour l’équipe et les supporters.
Être footballeur, c’est ça, faire pétiller les yeux des enfants ?
Je le pense. Je me souviens encore aujourd’hui qu’enfant, j’admirais les grands joueurs et je voulais être comme eux. C’est pourquoi il est très important pour moi de rendre les enfants heureux avec mon jeu. Les enfants, disent-ils, sont aussi les plus des critiques honnêtes.
Qui admiriez-vous étant enfant ?
Mes idoles à l’époque étaient Ronaldinho et El Hadji Diouf du Sénégal. Des joueurs exceptionnels. J’ai regardé des vidéos d’eux pendant des heures et j’ai essayé d’imiter tout ce qu’ils faisaient.
Aviez-vous aussi leurs maillots ?
Oui, bien sûr. Ma mère m’a offert un maillot d’El Hadji Diouf, et quand j’ai été un peu plus grand, j’ai acheté moi-même un maillot de Ronaldinho. J’ai travaillé plus, gagné de l’argent et économisé pour ça. C’était un rêve de porter son nom dans le dos. Je ne voulais même pas enlever les maillots, j’en portais un différent chaque jour.
« Je veux apporter toute mon expérience au Bayern »
Vous êtes une star mondiale aujourd’hui, mais en avez-vous conscience ?
Les gens disent ça de moi, mais je ne me vois pas du tout comme une star mondiale. Je ne sais pas par où commencer avec cette phrase. Tout ce qui m’importe, c’est de faire partie de l’équipe. Je fais tout pour ça. Je veux aller à la limite pour mes coéquipiers : marquer des buts, fournir des passes décisives et gagner des matchs. Je suis ici pour donner le meilleur de moi-même pour le Bayern Munich.
Comment voyez-vous votre rôle au FC Bayern ?
Quand on arrive dans un grand club comme Liverpool ou le Bayern en tant que jeune joueur, ce n’est pas toujours facile. Vous avez encore beaucoup à apprendre, dans tous les aspects de la vie. J’ai beaucoup vécu dans ma carrière, j’ai évolué en tant que personne et en tant que joueur. Maintenant, je veux apporter toute mon expérience à l’équipe et contribuer à la rendre encore plus forte pour qu’ensemble nous puissions tous atteindre nos objectifs. Aujourd’hui, je suis un joueur expérimenté et je sais gérer ce genre de pression. Pour moi, les attentes sont synonymes de motivation, ce qui me pousse énormément. En fin de compte, cela m’aide, ainsi que toute l’équipe, à atteindre nos objectifs.
Qu’associez-vous au FC Bayern ? Qu’est-ce qui rend ce club spécial pour vous ?
Quand j’étais à Salzbourg, j’ai regardé beaucoup de matchs du Bayern, et même après avoir déménagé en Angleterre, j’ai toujours gardé un œil sur la Bundesliga. Avant mon transfert, j’ai parlé avec Thiago. Il m’a tout dit sur l’équipe et la ville. Tout le monde connaît l’identité du Bayern. Pour moi, "Mia san mia" signifie que l’équipe passe toujours en premier. C’est l’unité qui compte, pas l’individu. C’est ce qui rend le FC Bayern si spécial. Je peux m’identifier très facilement à cette philosophie parce que je suis fermement convaincu que c’est la voie du succès. L’identification est la clé. C’est pourquoi je n’ai pas hésité une seconde lorsque j’ai eu l’opportunité de déménager à Munich.
Vous êtes considéré comme terre-à-terre et casanier. D’où viennent vos valeurs ?
Je suis né dans un petit village du Sénégal qui s’appelle Bambali. J’y ai grandi et je suis allé à l’école. Dans ma culture, les parents sont très importants. Vous les écoutez, vous leur montrez du respect. Je pense que ces valeurs sont très importantes dans tous aspects de la vie et je suis reconnaissant d’avoir été élevé de cette façon.
« Vous verrez beaucoup de drapeaux sénégalais à l’Allianz Arena cette saison »
À quelle fréquence êtes-vous chez vous au Sénégal ? Ressentez-vous à quoi ressemble vraiment la vie là-bas, une vie en dehors de la bulle du football ?
Malheureusement, plus d’une fois par an n’était pas possible ces dernières saisons, car nous n’avons eu une pause de mi-saison qu’une seule fois au cours de mes huit années en Angleterre. Chaque fois que je le peux, je rends visite à mes parents et à mes vieux amis à Bambali. C’est un petit village, loin de la ville la plus proche. La vie y est très différente de l’Europe. J’ai du mal à mettre des mots, les cultures sont trop différentes et la situation des gens n’est pas facile. Cela vous permet de garder les pieds sur terre. Quand j’y suis, je suis le Sadio d’autrefois. Je joue au football avec mes anciens amis, nous nous amusons ensemble. J’aime toujours y retourner. Mon pays est composé de 17 millions de fous de football, et ils disent : ‘’Nous sommes tous fans du Bayern maintenant. Je pense que vous verrez beaucoup de drapeaux sénégalais à l’Allianz Arena cette saison.’’
Vous avez financé de nombreuses installations communautaires dans votre village-parce que vous voulez donner quelque chose en retour ?
Bambali a fait de moi qui je suis. C’est pourquoi il est important pour moi de donner quelque chose en retour. Je suis vraiment fier de ce que je fais pour les gens là-bas. Je connais la réalité de leur vie. Les faire sourire est important pour moi.
Parlez-nous d’un plat traditionnel de votre pays d’origine.
"Thiéboudieune, un plat de riz avec de l’huile et du poisson. Mais on aime aussi le manger avec du poulet ou d’autres viandes. Il y a aussi le maafé, un ragoût de cacahuètes, j’adore."
Pourquoi avez-vous choisi le numéro 17 au Bayern ?
Quand mon transfert a été décidé, j’ai demandé quels numéros étaient encore disponibles et j’ai choisi le 17. Je sais que de grands joueurs l’ont porté, plus le 17 est composé de 10 et 7, deux numéros que j’aime beaucoup. C’est le numéro parfait pour moi."
Avez-vous déjà visité Munich pendant votre séjour à Salzbourg ?
En fait, je suis allé plusieurs fois dans la ville, avec des amis. Et une fois, nous étions à l’Allianz Arena, lors d’un match de Ligue des champions contre Arsenal. À cette époque, je ne pouvais tout simplement pas imaginer y jouer moi-même un jour.
« Le petit secret de sa coiffure »
Avez-vous déjà été à l’Oktoberfest ?
Malheureusement pas encore, mais j’ai vraiment hâte d’y être. J’ai même chez moi des Lederhosen (pantalons traditionnels en cuir) de mon séjour à Salzbourg. Je les ai gardés, car j’ai toujours aimé les porter et je suis généralement très intéressé par d’autres des cultures.
Quelle est la raison de votre coiffure ?
La ligne blonde ? Je l’ai depuis une dizaine d’années. Je voulais faire quelque chose que personne d’autre n’avait fait. C’est mon coiffeur qui a eu l’idée. Au début, je ne voulais pas le faire parce que je savais que mes parents n’auraient jamais aimé ça. Mais j’ai décidé de tenter ma chance. Mes parents étaient loin. Bien sûr, ils m’ont appelé dès qu’ils l’ont vu : « Sadio, qu’as-tu fait à tes cheveux ? Ça n’a pas l’air beau. Débarrassez-vous-en ! » En fait, je l’ai fait enlever les premières fois avant de rentrer chez moi. De retour en Europe, je l’ai fait teindre à nouveau. À présent, mes parents s’y sont aussi habitués et l’ont accepté.
Envie d’un pari ? Si vous gagnez la Ligue des champions avec le Bayern, vous colorez la ligne en rouge. Convenu ?
(Il réfléchit) OK ! Si nous gagnons la Ligue des champions, je la teindrai en rouge.
Peut-être que les enfants de Munich courront bientôt dans les rues - et sur le terrain de football - avec votre coiffure.
Je ne préfère pas ! Je ne voudrais pas qu’ils aient des ennuis avec leurs parents à cause de moi (rires).
BENNO DANS LE DUR
Le verdict partiel des urnes, issu des élections législatives du dimanche, préfigure-t-il du début de la fin pour la coalition présidentielle ? Une victoire de Yewwi-Wallu signerait pour ce regroupement politique, deux revers électoraux en six mois
Le verdict partiel des urnes, issu des élections législatives du dimanche 31 juillet, est-il parti pour préfigurer le début de la fin pour la coalition majoritaire Benno Bokk Yaakar ? En tout cas, si les résultats provisoires se confirmaient en faveur de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, ils conforteraient la traversée du désert pour la coalition présidentielle qui aura connu, en l’espace de six mois, deux revers assez expressifs du ras-le-bol général des électeurs, en perdant les grandes villes du pays en janvier et les départements qualifiés de grenier électoral à l’issue du scrutin de dimanche. A l’instar de Dakar, Pikine, Keur Massar, Guédiawaye, Rufisque, Thiès, Mbacké, Tivaouane, Kébémer, Ziguinchor, Saint-Louis, entre autres.
Mise en place en 2012 dans le cadre du deuxième tour de l’élection présidentielle opposant Macky Sall, leader de l’Alliance pour la République (APR), à Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS), par ailleurs président de la République en exercice, la coalition Benno Bokk Yakaar a enchaîné bien des succès, en dix années de majorité politique. Seulement, depuis les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, l’alliance fondée par Moustapha Niasse (Benno Siggil Senegaal), feu Ousmane Tanor Dieng (Parti Socialiste) et Idrissa Seck (Rewmi) pour ne citer que ceux-là, est empêtrée dans un tour de vis. Elle voit ses espoirs s’effriter comme peau de chagrin.
Après avoir porté Macky Sall à la tête du pays en 2012, Benno Bokk Yakaar a raflé, le 1er juillet de la même année, la majorité des députés, en décrochant 119 sièges parmi les 150 que comptait l’Assemblée nationale dans sa douzième législature. Ensuite, la coalition a continué à faire son bonhomme de chemin victorieux. Aussi a-t-elle confirmé sa place de leader dans la sphère politique nationale lors des Législatives du 30 juillet 2017. Là aussi, la mouvance présidentielle a emporté 125 sièges parmi les 165 devant composé l’hémicycle et sa législature, treizième du genre. Après avoir composté son leadership aux élections territoriales de 2016 et Locales de 2014, même si certains bastions restaient fidèles au camp d’en face.
A l’instar de Dakar ! La coalition présidentielle, avide de succès, ne s’est pas arrêtée là, elle a continué à glaner les victoires électorales. Benno Bokk Yakaar a encore le vent en poupe lors des élections présidentielles du 24 février 2019 que Macky Sall remportait avec 58,26% des suffrages exprimés. Cela, au grand dam d’Idrissa Seck (coalition Idy-2019) et Ousmane Sonko (coalition Sonko Président), qui arrivaient respectivement deuxième et troisième dans la course. Il a fallu attendre les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022 pour assister à la dégringolade de la troupe de Macky Sall. Il faut dire que le score électoral de Benno Bokk Yakaar qui s’effritait au fur et à mesure des coups de boutoir de l’opposition, vendait de plus en plus l’idée du rééquilibrage des forces. La remontada de l’opposition était incarnée principalement par le leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. Des bastions essentiels dans la carte électorale, comme la région de Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack ou encore Ziguinchor, tombaient progressivement dans l’escarcelle du camp anti-Macky, à l’issue de ces échéances électorales.
INTER-COALITION DU «DIABLE»
Le plus grand camouflet était toutefois en route. Réunis autour de l’inter-coalition «Yewwi-Wallu», les principaux responsables de l’opposition, d’Ousmane Sonko à Abdoulaye Wade, en passant par Khalifa Sall, semblent vraisemblablement partis pour infliger un coup de grâce au camp du pouvoir, à l’issue des élections législatives tenues le dimanche 31 juillet. Les résultats provisoires de ces joutes électorales placent l’inter-coalition à la tête de moult départements à l’intérieur du territoire national mais aussi dans la diaspora. Plusieurs départements remportés par la coalition au pouvoir lors des dernières élections territoriales, ont été conquis par l’opposition. Il s’agit, entre autres, de Saint-Louis, Sédhiou, Thiès et Tivaouane. Outre ces départements, l’alliance de l’opposition a également conforté sa suprématie sur l’ensemble des cinq départements de la région de Dakar, en surclassant la coalition Benno Bokk Yakaar à Dakar, Pikine, Guédiawaye, Keur Massar et Rufisque. Il en est de même pour Mbacké, Ziguinchor, Oussouye et Bignona, Bambey, Saraya pour ne citer que ces localités. Outre ces localités, l’inter-coalition YewwiWallu a également remporté près de huit départements de la diaspora. Au-delà de cette chute vertigineuse, il y a le fait que des pontes du pouvoir ont été battus dans leurs propres bureaux de vote. C’est notamment le cas de la tête de liste nationale de Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré, et d’Amadou Ba, coordonnateur départemental à Dakar. Même le maire de la Médina, Bamba Fall, qui a rejoint la mouvance présidentielle suite aux dernières élections locales, a perdu son propre bureau et/ou centre de vote.
A l’instar de Mansour Faye et Demba Diop Sy, respectivement édiles de Saint-Louis et Tivaouane. Les Législatives, dernier scrutin avant la présidentielle de 2024, faisaient, pour beaucoup d’acteurs, figure de test après les élections locales de janvier, remportées par l’opposition dans de grandes villes du pays. Une sorte de présidentielle avant l’heure. L’une dans l’autre, cette deuxième percée inédite de l’opposition au regard des résultats provisoires, à seulement dix-neuf (19) mois de la prochaine présidentielle, laisse entrevoir des heures sombres pour la coalition Benno Bokk Yakaar, à défaut d’annoncer son chant du cygne. Qui plus est, l’absence jusque-là notoire d’un dauphin consensuel pour assurer l’héritage politique du président Macky Sall constitue un facteur qui entraînerait davantage la coalition Benno Bokk Yakaar dans une mauvaise passe. A qui la faute toutefois si le maître du jeu a refusé systématiquement l’émergence de tout second dans son camp, proche ou élargi, au profit d’un hypothétique troisième mandat que les suffragants semblent abhorrer ?
KEUR MASSAR, SÉDUCTION RATÉE
La coalition présidentielle avait misé sur Keur Massar, un des départements les plus peuplés de Dakar pour diviser l’électorat de la capitale et amoindrir les chances de l’opposition
L’Etat du Sénégal a annoncé plusieurs projets pour Keur Massar après son érection comme 46ème département du pays en janvier dernier. Pourtant, tous ces engagements, n’ont pas empêché la défaite de la coalition du Parti au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar (Bby) aux élections législatives du 31 juillet. Pis encore, ce revers qui intervient quelques semaines après la déroute aux Locales.
La coalition présidentielle avait misé sur Keur Massar, un des départements les plus peuplés de Dakar pour diviser l’électorat de la capitale et amoindrir les chances de l’opposition. Mieux, plusieurs décisions ont été prises par le président de la République Macky Sall en faveur de cette ancienne commune de Pikine devenue le 46ème département du Sénégal en novembre 2021.
Un plan spécial de lutte contre les inondations initié dans le cadre du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (Progep) d’une valeur de 15 milliards a été décidé en septembre 2020 pour venir en aide aux populations impactées par les inondations. En plus, l’Etat du Sénégal avait décidé d’élargir sa zone d’invention dans le cadre d’un autre projet de drainage des eaux qui serait relié au Lac de Mbeubeuss. Lors d’une visite des infrastructures de drainage réalisées par l’Agence de de développement municipal (Adm) en juin dernier, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam avait loué les réalisations de l’Etat dans la zone en avançant qu’il a investi 28, 5 milliards dans la lutte contre les inondations. L’assainissement est un secteur sur lequel l’Etat avait misé pour la conquête de ce département. Le jeudi 24 juin 2021, le président de la République Macky Sall, y a présidé le lancement du projet de Promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal.
A cette occasion, le chef de l’Exécutif avait déclaré : «en consacrant la première visite, dans le tout nouveau département de Keur Massar, à l’hygiène publique et à l’assainissement, j’ai à l’esprit le défi majeur notamment de salubrité et d’inondation auquel la localité est souvent confrontée». Il souhaite dans ce sens, «assurer aux populations de la zone que ces défis ne sont pas une fatalité.» Justifiant toujours sa présence, Macky Sall, avait renchéri, «après la création du département de Keur Massar, au mois de mai dernier, j’ai procédé hier (en Conseil des ministres du 23 juin 2021, ndlr) à la nomination du nouveau préfet de Keur Massar et des sous-préfets des trois arrondissements qui composent le département à savoir, Jaxaay, Malika et Yeumbeul. J’ai tenu à être parmi vous pour marquer l’importance que j’attache à votre département dont la création illustre mon attachement à une administration de proximité plus en service des populations.»
La preuve est, avait-t-il-poursuivi, «nous avons commencé à les relever grâce aux travaux de la phase 2 du Projet de Gestion des Eaux Pluviales et d’Adaptation au Changement Climatique (Progep 2), avec la création d’ouvrages hydrauliques et de voiries et divers paysagers qui seront finalisés à la fin de ce mois de juin. Nous irons encore plus loin dans la modernisation du cadre de vie de Keur Massar, avec le Plan Directeur d’Assainissement et d’Urbanisme mais également avec l’installation des services de l’Etat faisant suite à la nomination des autorités administratives». Par ailleurs, répondant à une doléance du maire de la commune de Malika, Talla Gadiaga, Macky Sall dit être dans les dispositions de trouver une nouvelle assiette foncière pour l’extension du département, afin de satisfaire à une demande de la population autochtone. «J’ai déjà instruit le ministre de l’Urbanisme. Dans le projet de Dagakholpa, beaucoup de villages rationnels auront des extensions pour que les populations autochtones aient des terres. Mais, là également, nous serons attentifs aux doléances des populations autochtones pour que si des terres existent, qu’elles puissent en bénéficier.»
UNE PRÉSENCE RÉCURRENTE EN CONSEIL DES MINISTRES
Macky Sall et son gouvernement ont assez souvent évoqué en conseil des ministres, des questions concernant le département de Keur Massar. Mercredi 20 juillet 2022, abordant l’accélération de la modernisation des infrastructures routières, le Chef de l’Etat a salué, «l’état d’avancement très satisfaisant du programme de réalisation des autoponts, avec la mise en service, le 13 juillet 2022, de l’autopont de Keur Massar». Macky Sall étant convaincu que «l’ouvrage de dernière génération particulièrement améliorer la mobilité et consolider le développement urbain dans le nouveau département».
Mieux, «il avait demandé au gouvernement d’accélérer l’exécution des projets sectoriels initiés dans le département de Keur Massar, cir conscription qui doit bénéficier, à court terme, d’infrastructures socio-économiques d’envergure, pour asseoir le bienêtre des populations des communes concernées». Mercredi 16 mars 2022, après avoir rencontré les jeunes de la localité dans le cadre de son programme dénommé Jokko Ak Macky, il a demandé au ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Oumar Guèye, en relation avec les ministres en charge de l’Urbanisme, Abdoulaye Saydou Sow, des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et à celui de l’Economie, Amadou Hott, «d’accélérer en cohérence avec le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (Pnadt), la finalisation, avant le 15 avril 2022, d’un programme spécial d’aménagement et de développement du département de Keur Massar.»
Le dit programme devrait selon le souhait du président de la République, «intégrer une phase d’urgence d’investissements publics prioritaires sur la période 2022-2023. Il avait jugé également, «l’impératif d’accélérer la finalisation des travaux de la route des Niayes, du Centre de Santé, ainsi que la réalisation d’une Gare routière, d’un Lycée d’enseignement technique, d’un Centre socio-culturel et d’un marché moderne».
Le Président Macky Sall avait en outre, invité le gouvernement à, «intensifier, avec la DER/FJ, les financements des jeunes et des femmes résidant à Keur Massar, afin de consolider la culture entrepreneuriale dans le département.» Tous ces programmes et engagements n’ont pourtant pas empêché au camp présidentiel dirigé dans la zone par les ministres du budget, Amadou Hott et celui en charge du commerce, Aminata Assome Diatta, de subir deux revers consécutifs dans le département. Après les Locales, la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) a perdu les postes de députés destinés de son nouveau département taillé sur mesure.
LA FIN D’UN RÈGNE
Malgré les moyens colossaux déployés, les débauchages tous azimuts, la coalition au pouvoir continue sa dégringolade qui semble de plus en plus irréversible. Comment renverser la tendance ?
Malgré les moyens colossaux déployés, les débauchages tous azimuts, la coalition au pouvoir continue sa dégringolade qui semble de plus en plus irréversible.
Plus ils sont fiers de leur bilan, plus ils semblent être lâchés par les électeurs. Malgré le Train express régional et ses multiples vertus, malgré les chantiers du BRT, les milliards distribués à tort et à travers pour soi-disant aider les couches les plus vulnérables au moment où les paysans peinent à avoir des terres ou des semences pour cultiver et pendant que le pays continue d’être sévèrement dépendant sur le plan alimentaire et autres des importations, la coalition présidentielle a été battue à plate couture jusque dans des zones jusque-là sous son contrôle.
Pour les dernières Législatives, la chute a été plus que vertigineuse, poussant la tête de liste Aminata Touré à créer des victoires qui n’existent que dans son imagination. La nuit du scrutin, l’ancienne Première ministre, face à la presse, avait affirmé que sa liste a remporté 30 départements. Celle qui est battue dans son propre bureau de vote affirme avec force convictions devant un parterre de responsables : ‘’Nous tenions à vous donner des informations précises, scientifiques et justes et non approximatives ou inventives, parce que la démocratie se nourrit de la vérité. Je voudrais vous dire que nous avons gagné les départements suivants – pour rappel et il faut le retenir : le pays compte 46 départements. On va compter avec nos doigts. Nous avons gagné le département de Diourbel…’’
Très en verve et sur un ton narquois, Aminata Touré a cité un total de 30 départements, dont Louga, Mbour et Goudomp qui étaient encore âprement disputés. Si Louga et Mbour ont pu officiellement basculer dans l’escarcelle de BBY, il en est autrement pour Goudomp qui a plutôt choisi Yewwi Askan Wi.
Ainsi, Benno Bokk Yaakaar a pu sauver in extremis certains de ses bastions. Mais elle en a perdu plusieurs et n’a dû son salut dans certaines circonscriptions qu’à une incompréhension ou un refus des directives de l’intercoalition Yewwi-Wallu. Il en est ainsi des départements de Bounkiling, Mbour et Louga où les électeurs de Wallu ont sauvé la liste présidentielle. Dans ces localités au moins, si tout le monde avait respecté les consignes de vote, le pouvoir aurait perdu au moins huit députés. Dans d’autres, l’on se rend compte que la somme des voix de l’opposition dépasse nettement celle de la coalition au pouvoir. Preuve s’il en est encore besoin que la liste de Macky Sall a périclité comme elle ne l’a jamais fait depuis ses origines.
Aux origines du désenchantement
Durant la campagne pour les Législatives, la mouvance présidentielle avait fortement misé sur le bilan de l’Exécutif, les réalisations du président, au détriment du bilan à l’Assemblée nationale. Mais les raisons du désenchantement de beaucoup d’électeurs sont bien plus profondes et remontent à quelques années. En sus de la vie difficile qui accable le Sénégalais, il y a un désir réel de justice sociale et de transparence dans la gouvernance que le président Sall n’a jamais pu satisfaire.
Pourtant, lors de son élection en 2012, alors qu’il était un parfait outsider, il avait beaucoup joué sur ces aspects avec ses fameux slogans de campagne : ‘’Gouvernance sobre’’, ‘’Gouvernance vertueuse’’. En lieu et place, les Sénégalais ont eu droit à une gouvernance très partisane, très peu transparente. La plupart de ses engagements sur les plans de l’éthique et de la transparence ont été remis en cause après quelques années d’exercice du pouvoir.
Tout a commencé avec le nombre de ministres dans le gouvernement. Alors qu’il avait clamé urbi et orbi qu’il ferait un gouvernement de 25 ministres, Macky Sall va très rapidement faire sauter le verrou et emprunter les chemins sinueux qui avaient perdu Wade. Pendant un moment, il avait réussi à faire de la traque des biens mal acquis un levier pour donner des gages de transparence à une opinion assoiffée de justice. Mais plus tard, celle-ci va se rendre compte que c’était plus pour liquider des adversaires politiques que pour combattre pour la transparence. Mais la première véritable fissure qui a fini de sonner définitivement la rupture entre l’actuel président et une partie de ses soutiens, notamment une partie de ce qui était appelé ‘’le peuple des assises’’, c’est la non-réduction de son premier mandat à cinq comme il s’était engagé à le faire, au moyen d’arguments juridiques tirés par les cheveux.
Jusque-là, Benno Bokk Yaakaar remportait sans problème presque toutes les élections. Mais à partir de là, les difficultés ont commencé. Le référendum qui a consacré cette volonté de se dédire a été celui qui a eu le pire score des référendums organisés au Sénégal, avec un Oui qui l’a remporté à un peu plus de 60 %, moins important que son score à la Présidentielle de 2012. Aux Législatives qui ont suivi, il a fallu un véritable chaos, l’isolement de Khalifa Sall et de Karim Wade, ainsi qu’une dispersion totale de l’opposition (47 listes en compétition) pour que BBY puisse s’imposer dans plusieurs départements qui lui étaient favorables.
Malgré toutes ces péripéties, le peuple a préféré lui donner un deuxième mandat en 2019. Elu au premier tour avec plus de 58 % (moins qu’en 2012), le président Sall avait su profiter de l’absence de deux ténors que sont Khalifa Ababacar Sall de Taxawu Senegaal et Karim Wade du PDS. Il était loin cependant de se douter qu’il était sur le point de créer un nouveau ‘’monstre politique’’, mille fois plus coriace et courageux que les deux qu’il avait écartés. Ousmane Sonko il s’appelle. Il est devenu la terreur du régime.
La boulimie du pouvoir
‘’Quand le pouvoir perd, c’est comme quelqu’un qui fait monter un fût sur une montagne. Quand l’opposition gagne, c’est l’inverse ; elle va continuer de gagner et rien ne peut l’arrêter. C’est ce qui est en train d’arriver’’. Ainsi s’exprimait, le jour du scrutin, sur le plateau de la télévision nationale, le Dr Khadim Bamba Diagne, auteur de ‘’Comment votent les Sénégalais’’. Selon lui, Macky Sall doit savoir que les gens qui n’ont pas voté pour lui, pour rien au monde, ils vont le choisir lors des futures échéances. ‘’S’il pense qu’en débauchant des gens à gauche et à droite, il peut changer la donne, il se trompe. Les Sénégalais ne votent pas comme ça. Pour ces élections, il a réussi à faire revenir tous ceux qui étaient partis et cela n’a pas empêché la défaite. Ce que le président doit savoir, c’est que la personne qui n’a pas voté pour lui ne votera plus jamais pour lui’’. Ce qui fait dire à l’auteur que : ‘’Benno Bokk Yaakaar, c’est fini pour Macky Sall. S’il ne désigne pas un successeur le plus rapidement possible, c’est fini…’’
En fait, les Sénégalais n’ont eu de cesse de se demander pourquoi jusque-là le président rechigne à choisir son n°2 ? Qu’est-ce qu’il est donc en train de mijoter ? Pourquoi il est enclin à briser tous les noms qui émergent au sein de son parti ? Est-ce parce qu’il veut lui-même avoir un troisième mandat ?
Ces interrogations sont d’autant plus légitimes que le concerné lui-même s’est montré très flou, à chaque fois que l’occasion lui a été donnée d’édifier les Sénégalais. Son ‘’ni oui ni non’’, lors d’un face-à-face avec la presse en a surpris et exaspéré plus d’un, contribuant à faire baisser encore plus sa cote de popularité.
La question qu’on doit le plus se poser aujourd’hui dans les rangs de BBY, c’est comment renverser la tendance ?
La tâche pourrait être assez herculéenne. D’une part, une bonne partie des Sénégalais ont montré qu’ils ne veulent pas du tout d’une troisième candidature. D’autre part, avec les dernières élections législatives, l’on se rend compte que la plupart des ténors de la mouvance ont été mis en difficulté, s’ils n’ont pas tout bonnement été déracinés. D’Aminata Touré à Amadou Ba, en passant par l’ancien ministre Diouf Sarr, le ‘’beau-frère’’ et maire de Saint-Louis Mansour Faye, le maire de Sédhiou et ministre de la Culture Abdoulaye Diop, tous les ténors du régime tombent. Aujourd’hui, il est difficile de citer un seul membre de l’Alliance pour la République capable de reprendre le flambeau.
Si la solution n’est ni lui-même ni dans son état-major, il ne lui reste alors qu’à se chercher un dauphin au-delà des rangs de son parti ou à se retirer purement et simplement de la scène en laissant ses réserves de voix qui demeurent importantes départager des candidats, tous issus de l’opposition. Ce qui est loin d’être une mince affaire.
KEEMTAAN GI - « POLYGAMIE POLITIQU »
Comme la nature peut être changeante ! Dans une époque pas très lointaine, on parlait de percée historique de ces vilains de l’opposition quand ils parvenaient à arracher dans la douleur un groupe parlementaire. Comme une femme qui accouche après de multiples contractions. Et voilà que la formation du Chef, qui a joué contre des remplaçants, est en train de jouer les prolongations avec eux car n’ayant pas pu, malgré ses stars, s’imposer face au banc adverse durant le temps règlementaire. Elle distille donc, la formation du Chef, depuis avant-hier des résultats tout à son avantage pour se donner bonne conscience, tout en sachant parfaitement qu’il lui faudra sans doute vivre dans un ménage polygame. Pardon, une belle et harmonieuse cohabitation. Tout leur souriait pourtant. Ce fut d’abord une tête de liste pas comme les autres. Honneur était ainsi fait aux femmes. Une première dans ce pays si misogyne et qui cantonne le sexe dit faible, mais très fort entre quatre murs, à l’animation folklorique des rassemblements politiques. D’ailleurs, pour des histoires de parité, des listes ont souffert de ce cadeau fait à ces dames. Pour une fois donc, une des leurs était au-devant de la scène pour mener à l’assaut l’armée mexicaine et ses mercenaires. Une belle foule, de la gaité, de l’entrain. Une campagne d’enfer avec une tête de liste qui semblait avoir bouffé du lion et portant un discours énergique pour enflammer les foules et souvent des commentaires grivois sur l’adversaire mis hors course. Elle faisait mouche et faisait également monter la moutarde. Une fin de campagne en apothéose qui promettait une bérézina chez l’adversaire. Du pognon, il y en avait. Ils puaient le fric et ne se gênaient pas à travers des libéralités. Rien n’était de trop pour faire monter les enchères d’un troisième mandat. Fallait-il laisser le pétrole et le gaz qui sentent si fort entre d’autres mains que l’on juge inexpertes ? Ce n’était pas seulement une campagne électorale pour des élections législatives ordinaires, mais une question de vie ou de mort. Qui perd tombe. Qui tombe disparait. Deux jours avant, le Chef avait reçu du monde. Un pêcheur en eaux troubles est allé même prendre dans ses filets le président d’un club de foot pour l’offrir au Chef. Sans aura ni punch, l’énergumène n’a rien pu faire que d’avaler de la poussière dans son quartier. Hélas pour eux, malgré tous ces efforts, les voilà maintenant à devoir souffrir d’une probable cohabitation. KACCOOR BI (LE TEMOIN)
LEGISLATIVES KARIM WADE SALUE « LA VICTOIRE D’UN PEUPLE VAILLANT ET DIGNE… »
De Doha, Karim Wade s’est prononcé sur les premiers résultats des législatives du 31 juillet dernier. Il a salué « la victoire d’un peuple vaillant et digne contre le pouvoir qui a confisqué la démocratie ». « Chers Compatriotes, c’est avec beaucoup d’émotion et de satisfaction que je m’adresse à vous depuis Doha, lieu de mon exil forcé. Au nom de l’inter-coalition Wallu/Yewwi, je vous remercie pour la large confiance que vous nous avez accordée lors des élections législatives du 31 juillet 2022. Cette victoire est d’abord et avant tout, celle d’un peuple vaillant et digne contre le pouvoir en place, qui a confisqué la démocratie et porté atteinte quotidiennement à l’Etat de droit depuis 2012. Il a fallu l’engagement de la majorité des Sénégalais pour obtenir ce succès sans précédent, grâce à une opposition forte et unie. Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, un Président en exercice se retrouvera sans majorité à l’Assemblée nationale » a souligné l’ancien ministre « du Ciel et de la Terre ». Poursuivant, Karim Meïssa Wade assure que « Nous recevons cette belle victoire avec humilité et un grand sens des responsabilités. À tous les membres de l’inter-coalition WALLU/YEWWI, à tous ceux qui croient qu’un autre Sénégal démocratique, fier et panafricaniste est possible, je tiens à dire, avec toute la gravité exigée par les circonstances, que nous résisterons aux tentatives de confiscation de la volonté populaire par la majorité actuelle. Nous devrons, plus que par le passé, rester rassemblés, organisés et décidés, pour conforter notre victoire ».
LEGISLATIVES KARIM WADE SALUE « LA VICTOIRE D’UN PEUPLE VAILLANT ET DIGNE…» (BIS)
Restons toujours avec l’ancien ministre du Ciel et de la Terre. « Nous sommes déterminés à répondre sans délai aux attentes quotidiennes de notre peuple et à mettre toute notre énergie à réconcilier l’Assemblée nationale et les citoyens, en privilégiant, dans tous nos actes, l’intérêt général, dans l’éthique et la transparence. Dès les prochains jours, nous nous mobiliserons pour le vote de lois nécessaires afin de rebâtir, sans esprit de revanche, un Sénégal réconcilié avec lui-même, où la jeunesse, dont il faut saluer l’engagement au cours de la campagne électorale, aura de nouvelles et bonnes raisons de croire en son pays et de le servir avec rigueur et avec enthousiasme. J’appelle cette jeunesse à être le fer de lance du développement, de la modernisation et de la transformation de notre pays. Je l’exhorte à agir pour construire le Sénégal que nous voulons pour nos enfants » conclut Karim Wade.
YEWWI-WALU DANS LA CAPITALE ALIOUNE NDOYE REÇOIT UNE FESSÉE MÉMORABLE À DAKAR
Si on pensait qu’après Abdoulaye Diouf Sarr, aucun autre responsable du camp présidentiel à Dakar ne subirait la raclée que l’ancien maire de Yoff avait subie aux locales de janvier dernier avec un écart de plus de 92.000 contre Yewwi, on se trompait lourdement. Diouf Sarr peut se consoler. D’ailleurs, il a gagné son bureau de vote dimanche dernier. C’est au tour du maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, de subir la raclée du siècle à Dakar. En misant sur lui du fait qu’il était le seul maire de la capitale à gagner sa mairie aux locales, Macky Sall pensait qu’il avait le bon cheval pouvant faire face aux galops titanesques du genre Ourasi, le fameux cheval français qui a gagné 4 fois le Grand Prix de l’Amérique, une classique mondiale des courses hippiques. A l’arrivée, l’équipe d’Alioune Ndoye a été dépassée de très loin par la bande à Barthélémy Dias. Un score à inscrire dans les annales Guiness de la politique sénégalaise. L’écart est soviétique. Et le moins qu’on puisse dire est que l’inter-coalition YAW-Wallu a laminé la coalition au pouvoir par un écart de plus de 100 mille voix. En effet, la coalition Yewwi Askan Wi, qui avait comme tête de liste départementale le maire de la capitale Barthélémy Dias, a obtenu un score de 190 131 voix. Si on y ajoute les 11 166 voix obtenues par Wallu Sénégal, cela fait un cumul de 201 297 voix contre 93 493 voix obtenues par la coalition Benno Bokk Yakaar, dont la tête de liste départementale est le ministre des Pêches et maire du Plateau, Alioune Ndoye. Un écart considérable qui va lourdement peser sur la balance au moment de faire le décompte pour le scrutin proportionnel. Alioune Ndoye n’oubliera de sitôt cette mémorable fessée que lui a administrée un ancien socialiste dont il avait participé à sa défenestration du PS. Une belle revanche pour Barth.