Le sélectionneur de l’Equipe Nationale Féminine du Sénégal, Mame Moussa Cissé, a salué la performance d’ensemble et l’état d’esprit de son équipe durant cette CAN Féminine 2022, qui mène les Lionnes au tournoi final de qualification pour la Coupe du Monde 2023 après une victoire contre la Tunisie (0-0 ; 4-2 après tirs au but).
«Avec la possibilité de se qualifier pour la Coupe du monde, perdre encore ce soir (hier) aurait véritablement été un coup de poignard. Elles sont allées chercher au plus profond d’elles-mêmes les ressources pour rebondir. Ce n’était pas facile face à un adversaire qui était dans le même cas mais qu’on connaissait. Pour la plupart du temps, les filles ont contrôlé le match. Elles ont corrigé les erreurs de la dernière fois et se sont concentrées. Vous l’avez vu pendant les tirs au but. Il y avait plus de maîtrise et de concentration. On a gagné, ça signifie simplement que l’histoire continue».
UN BILAN DE CETTE CAN ?
«Cette victoire va nous permettre de rentrer au pied avec une note positive. D’autre part, ça nous donne l’opportunité de continuer le travail pour une qualification à la Coupe du monde. Plus que positif. Si nous regardons le parcours dans sa globalité, on peut se dire qu’on avait une place en demi-finale mais ce match contre la Tunisie était important quelque part. Ça nous fera grandir les filles qui ont eu les ressources mentales pour se surmonter. Elles sont très émotives. Mais contre la Tunisie, on a vu des guerrières, des conquérantes, des gagneuses. Elles ont joué avec le même état d’esprit du premier match. Démarrer par deux victoires et terminer par une victoire, c’est une bonne note. Maintenant, il faudra se reposer avant de se projeter avec la fédération sur les préparatifs pour ce tournoi. On mettra tous les ingrédients pour hausser le niveau de l’équipe. Cela va forcément passer par l’évaluation du travail qui a été fait. C’est bien que nous ayons battu beaucoup de records dans cette CAN, mais on a commis des erreurs de jeunesses. Par moments, on a manqué de concentration».
SUR LES PROCHAINES ÉCHÉANCES
«Il faudra maintenant que les filles digèrent tout ce qu’on a vécu. Après, on verra avec les autorités comment planifier ce travail. Mais ce qui est sûr, c’est que cette équipe a une grande marge de progression. On fait maintenant partie des grandes nations d’Afrique mais il faudra apprendre à gagner en Afrique. C’est important. Nous repartons avec un sentiment de fierté et de satisfaction. Maintenant, il faudra traduire tout ça en actes sur le terrain pour avoir une équipe compétitive capable de gagner en Afrique.
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LE SÉNÉGAL S’OFFRE LES BARRAGES DE LA COUPE DU MONDE 2023
Eliminés en quarts de finale, l’équipe du Sénégal a terminé à la 5ème place de la CAN 2022. Les Lionnes se sont imposées devant la Tunisie aux tirs au but (0-0, 4 tab 2).
L’équipe féminine du Sénégal va disputer le tournoi de barrage intercontinental à la Coupe du monde 2023 en février prochain en Nouvelle-Zélande. Eliminées en quart de finale, les Lionnes ont réussi leur dernière sortie dans cette 14ème édition en arrachant leur ticket hier, dimanche 17 juillet à Rabat, en match de classement et de pré-barrage. C’est aux dépens de la Tunisie qu’elles ont battu aux tirs au but (0-0, 4-2).
Eliminés en quarts de finale, l’équipe du Sénégal a terminé à la 5ème place de la CAN 2022. Les Lionnes se sont imposées devant la Tunisie aux tirs au but (0-0, 4 tab 2). C’était au terme d’une rencontre à la fois équilibrée et très fermée. Malgré quelques assauts menés en attaque par l’attaquant Nguenar Ndiaye, les Lionnes ont débuté timidement la partie. Assez nerveuses à l’image de ses deux cartons récoltés au cours de la première mi-temps, les protégées de Mame Moussa Cissé subissaient au fil des minutes une légère domination de l’adversaire. Les Tunisiennes en profitaient pour se procurer les meilleures occasions de scorer. Même elles butaient particulièrement sur la gardienne Ndeye Meissa Diaw qui est bien restée sur ses appuis. Aucune des deux équipes n’arrivera à faire la différence et la première période, pas assez rythmée et hachée, s’achevait sur le score de (0-0).
Au retour sur la pelouse, Tunisiennes et Sénégalaises engageront la partie sur le même tempo. Les Sénégalaises réussissent toutefois à hisser un peu le jeu pour se créer de bonnes opportunités de scorer. Mais, elles se montrent encore une fois peu efficaces dans les transitions offensives. Comme sur ce coup franc bien placé obtenu à la 69ème min, coup franc suivi d’un tir qui manquait de puissance et même de précision de Mama Diop. Mais encore ce penalty que l’arbitre refusera après consultation de la VAR. Plus dominatrices, les Lionnes auraient pu faire la différence dans les dix dernières minutes du temps règlementaire. Et ce ne sera finalement qu'à l’épreuve des tirs au but que la décision sera faite.
Avec assurance Mama Diop réussira le premier tir. Hapsatou Malado Diallo sera elle moins en réussite et voyait son tir repoussé par la gardienne tunisienne. La gardienne Ndeye Meissa Diaw va toutefois relancer le Sénégal en stoppant la tentative tunisienne. Mbaye Sow, Nguenar Ndiaye et Korka Fall, qui remplace Awa Diakhaté (77e), ne tremblent pas, vont tour à tour jouer leur partition pour permettre au Sénégal d’arracher cette précieuse et historique 5ème place de cette 14ème édition de la CAN féminine.
La bande à Ndéye Awa Diakhaté, Meta Camara, s’offre en même temps le ticket qualificatif pour le tournoi de barrage intercontinental qui se tiendra du 18 au 23 février 2023 en Nouvelle-Zélande et ouvre la voie à une à la phase finale de la Coupe du monde féminine 2023.
Dix sélections participeront à ce tournoi et seront réparties en trois groupes sous le format demi-finale puis finale et le vainqueur de chaque poule se qualifiera pour le Mondial.
Par Cheikh DIOP
RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL
Capital et Travail sont étroitement liés et forment un couple inéluctablement associé pour tout système économique.
Le dernier code du travail Sénégalais a plus de 24 ans. Afin d’apporter ma contribution au débat posé en termes d’opportunité de la réforme envisagée, il importe tout d’abord de rappeler la chronologie des péripéties qui ont jalonné l’avènement du corpus juridico réglementaire qui a régi le rapport Capital/Travail à travers le monde, avant de faire quelques propositions subséquentes relatives aux différents aspects envisagés par ladite réforme.
Rappel historique
L’évolution de la pensée économique montre que toutes les théories y relatives sont basées sur la logique de fructification unilatérale et exclusive du Capital en omettant son rapport dialectique avec le Travail dans cette dynamique. En effet, Capital et Travail sont étroitement liés et forment un couple inéluctablement associé pour tout système économique.
La nature du rapport Capital-Travail couramment appelé relations de travail, impose l’impérieuse nécessité de réguler celui-ci en vue d’aboutir à la paix, à la stabilité et au progrès économique et social tant il est avéré que la domination absolue du Capital sur le travail a, depuis l’aube des temps, impacté négativement l’humanité dans sa longue marche vers le progrès.
Dès lors, on peut se demander si la réforme d’une réglementation du travail, doit être guidée par le seul but de renforcer la domination du Capital sur le Travail ?
Pour répondre à cette question il est essentiel de préciser au demeurant que la domination absolue du Capital sur le Travail et ses tentatives expansives ont fortement participé à l’avènement de toutes les calamités sociales auxquelles l’humanité a été confrontée : travail forcé, esclavage, colonisation, guerres mondiales etc.
Par conséquent, la paix universelle dépend en grande partie de la stabilité des relations de travail à travers le monde. C’est l’une des raisons pour lesquelles, le traité de Versailles, issu de la conférence convoquée pour mettre fin officiellement à la première guerre mondiale a considéré que sans justice sociale, il n’y a point de paix ni de stabilité. Ce même traité a créé la Société Des Nations (SDN), devenue plus tard l’Organisation des Nations Unis (ONU), ainsi que l’OIT (l’Organisation Internationale du Travail), institution tripartite de l’ONU qui a pour mission essentielle la gestion normative des relations de travail au plan international.
Dans la même veine, la déclaration de Philadelphie, texte fondamental de l’OIT, est assez explicite sur les conséquences dangereuses de la marchandisation du travail et sur la nécessité de réguler la forte tentation du capital à aller dans ce sens. Selon l’académie de Poitiers (France), la Révolution française de 1789 est issue de la conjugaison de deux événements : les luttes ouvrières pour de meilleures conditions de travail et salariales parties de Paris et celles politiques contre la monarchie absolue déclenchées à Grenoble.
D’aucuns pensent que les idéologies politiques sont l’émanation du rapport Capital-Travail : celles alliées stratégiques du capital et œuvrant pour son renforcement, sont situées à droite du couple et dénommées idéologies capitalistes ou de « droite ». Les idéologies alliées et soutien du travail, situées à gauche du couple, côté Travail, l’accompagnant dans ses luttes, œuvrant pour son renforcement, sont appelées idéologies socialistes ou de « gauche ». En d’autres termes, le rapport Capital/Travail a donné naissance aux idéologies politiques capitalistes et socialistes. Comme partout ailleurs, les différents codes et réglementations du travail dont s’est doté notre pays, rentrent dans le cadre de l’évolution historique des relations de travail et de la nécessaire régulation de celles-ci, et sont les fruits de luttes telles que la grève des cheminots entre autres.
Du code colonial du 15 décembre 1952 régissant les territoires associés relevant du Ministère de la France d’Outre-Mer, jusqu’à celui en vigueur, datant du 1er décembre 1997, en passant par le code du 15 juin 1961 au lendemain des indépendances, et celui de 1994, notre pays s’est forgé une solide expérience de gestion des relations professionnelles.
Pour une réforme pertinente de l’actuel code, il faudrait en conséquence tenir compte des acquis sociaux et de la stabilité économique et sociale capitalisés, qui expliquent sans doute sa relative longévité. Toutefois cela ne saurait occulter la remise en cause de certains de ses aspects en fonction de l’évolution du contexte local et mondial. De ce point de vue, il nous semble approprié, d’aborder la réflexion dans les deux sens : remise en cause puis consolidation-parachèvement.
Dans le premier cas, il s’agit de flexibiliser le code du travail que d’aucuns jugent contraignant pour une économie en mutation. Pour le second cas, beaucoup d’acquis contenus dans le code restent à être mis en application. Il est nécessaire de les consolider et de les mettre en exécution. De même il est important de relever que l’évaluation d’un instrument juridique ou d’un cadre réglementaire inachevé ne pourrait être exhaustive, sachant surtout que tous les décrets d’application relatifs à l’actuel code du travail n’ont pas encore été élaborés et édictés.
Aspirations à davantage de flexibilité Possibilité de renouveler pendant cinq (5) ans des contrats de travail à durée déterminée (CDD). Pour tout licenciement pour raison économique, l’autorisation préalable de l’Inspecteur du Travail n’est pas requise
- Dérogations édictées dans l’article L41 : « Un contrat de travail passé pour l’exécution d’un ouvrage déterminé ou la réalisation d’une entreprise dont la durée ne peut être préalablement évaluée avec précision, est assimilé à un contrat à durée déterminée ».
-Un contrat dont le terme est subordonné à un événement futur et certain dont la date n’est pas exactement connue, est également assimilé à un contrat à durée déterminée. »
Le groupe des bailleurs de fonds et leurs alliés (investisseurs, capitaine d’industrie et organisations patronales) pensent que le code du travail demeure trop contraignant sous sa forme actuelle et ciblent la révision des dispositions des articles suivants :
L42 qui stipule qu’aucun travailleur ne peut conclure avec la même entreprise plus de deux contrats à durée déterminée, ni renouveler plus d’une fois un contrat à durée déterminée, malgré ses dispositions dérogatoires dans l’alinéa 2, stipulant que « Les dispositions ci-dessus ne s’appliquent pas :
1. Au travailleur engagé à l’heure ou à la journée pour une occupation de courte durée n’excédant pas une journée ;
2. Au travailleur saisonnier engagé pour la durée d’une campagne agricole, commerciale, industrielle ou artisanale ;
3. Au docker engagé pour des travaux de manutention à exécuter à l’intérieur de l’enceinte des ports ;
4. Au docker engagé en complément d’effectif pour exécuter des travaux nés d’un surcroît d’activités de l’entreprise ;
5. Au travailleur engagé pour assurer le remplacement provisoire d’un travailleur de l’entreprise en suspension légale de contrat de travail, telle que définie par l’article L.70, à l’exception du 1°) et du 6°). Les conditions d’emploi des travailleurs susmentionnés et les modalités d’application du présent article sont fixées par décret.
L46 qui interdit de recourir à un contrat à durée déterminée dans les six (06) mois qui suivent le licenciement pour motif économique en ce qui concerne les postes supprimés à la suite de ce licenciement.
L214 qui conditionne le licenciement du délégué du personnel à l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail et les différents recours y afférents. La liste des intentions de remise en cause des contraintes du code du travail n’est pas exhaustive, car elle vise aussi les libertés syndicales, l’accroissement des compétences des délégués, l’allégement des procédures de licenciement et des coûts des indemnités, des dommages et intérêts en cas de condamnation de l’employeur. Toutes choses qui concourent à la flexibilité escomptée.
La remise en cause du code du travail dans le sens de la flexibilité de l’emploi, dans un contexte de protection sociale précaire, ne réduit-elle pas le travail à l’état de marchandise ?
Dans le débat sur la flexibilité, notre centrale la Cnts/FC attend des réponses précises à cette question
Les tendances qui se dégagent dans les relations de travail à travers le monde nous renseignent qu’un pays comme le nôtre, loin du plein emploi et de la protection sociale intégrale pour toutes les catégories de travailleurs, a d’autres priorités que la flexibilité.
En effet dans la presque totalité des pays du nord, les relations de travail ont atteint un niveau acceptable dans le sens du progrès social, ce qui ne les dispense de faire face à des revendications, car tant que tourneront les machines, naitront des revendications. Les plateformes revendicatives des syndicats du nord mettent l’accent sur la réduction du temps de travail et de la durée de la carrière, de même que sur l’amélioration des revenus et des systèmes de protection sociale. Dans nos pays, nous revendiquons l’allongement de la durée de la carrière et du temps de travail (plus d’heures supplémentaires à cause du faible pouvoir d’achat). Dans le cadre de la protection sociale, nous revendiquons le minimum, c’est-à-dire l’obtention du socle de protection social pour les travailleurs du secteur formel qui ne représentent que vingt pour cent (20%) des masses laborieuses. Ce socle est un minimum de protection sociale qui n’est pas encore acquis pour tous les ayants droit, ni étendu aux quatre-vingt pour cent (80%) autres des travailleurs du secteur de l’économie informelle et ceux dits atypiques. Le constat qui se dégage est sans équivoque : au nord, le système de protection sociale est intégral y compris l’allocation de chômage, le travail décent est en voie d’être une réalité. Tandis que chez nous, nous sommes encore au stade de socle minimum en matière de protection sociale, loin d’un système de sécurité sociale intégrale, l’indemnité de chômage est un rêve, le travail qui se raréfie n’est pas du tout décent, si l’on considère la définition de l’OIT. Les travailleurs ne sont pas enthousiastes d’aller à la retraite du fait de la faiblesse du niveau des pensions. Le travail atypique constitue le refuge de la plupart des sans-emplois, plaçant ceux qui l’exercent en marge de la protection sociale, puisque celle-ci est conçue dans le contexte de salariat formalisé. Si l’actuel code a une longévité relative de plus de vingt-quatre (24) ans, c’est parce qu’il a su assurer un certain équilibre entre l’épanouissement économique des entreprises et la protection des salariés. Cet aspect d’une réglementation du rapport Capital/Travail est d’une haute importance à préserver, car la réforme d’une réglementation du travail ne saurait se justifier quasi exclusivement par l’amélioration de l’environnement des affaires et le souci de compétitivité.
Quels sont, les évènements déterminants qui conditionnent la réforme d’une réglementation des relations de travail ?
-Une évolution durable du contexte économique bien comprise par les partenaires sociaux dans le cadre du dialogue social, peut aboutir à une réforme d’un code du travail ou d’une réglementation de relations professionnelles, selon les circonstances ;
-Un contexte socioéconomique difficile, mal appréhendé par les tenants du capital et du pouvoir politique pour y apporter des solutions, fini par aboutir à une révolte ouvrière pour obtenir les réformes escomptées. Au regard des tendances qui se dégagent dans la conception du rapport Capital/Travail, la force de travail est en train d’être reconsidérée, si les changements conceptuels ayant trait à la gestion de la force de travail correspondent à une réelle volonté politique au sein de l’entreprise.
En effet, nous sommes passés du « chef du personnel » au « Directeur des ressources humaines » (DRH). La notion de Direction du capital humain (DCH) est entrain de reléguer progressivement celle de DRH au second plan. Ce dernier vocable érige la force de Travail au rang de Capital qui était la seule ressource déterminante dans l’esprit capitaliste.
Dans cette logique et dans le cadre d’un dialogue social efficient, nous travailleurs, pouvons envisager une réforme qui vise, entre autres, la prise de tous les décrets d’application et la révision des articles ci-après :
L42 : …… pour intégrer dans l’indemnité de fin de contrat à durée déterminée le cumul des contrats successifs à durée déterminée.
L126 : …… pour porter la prescription à 10 ans des droits dus au travailleur définis dans cet article.
L128 : …… pour porter la prescription à 15 ans les dispositions de L128.
L244 : …… pour dispenser aux mandataires syndicaux d’être constitués par écrit et agréés systématiquement par le Président du Tribunal, pour chaque affaire.
L245 : réformes souhaitées : la liste des mandataires syndicaux est fixée par arrêté du Ministre en charge du travail sur proposition des centrales syndicales. Le ministre du travail délivre à cet effet, une carte de mandataire syndical et transmet l’arrêté portant agrément des mandataires syndicaux au ministre de la justice à charge de ce dernier de le transmettre aux juridictions du travail.
L246 : que la compétence du retrait ou du refus de l’agrément soit dévolue au Ministre du travail pour les cas visés par le présent article.
L260 : Modification souhaitée du premier alinéa : « le jugement peut ordonner l’exécution immédiate, nonobstant opposition ou appel par provision, et avec dispense de caution jusqu’à une somme ne pouvant excéder de trente fois le montant mensuel SMIG ». Même s’il est établi que l’actuel code du travail a été acquis de hautes luttes syndicales, il va de soi que les organisations syndicales ne sauraient garder ad vitam aeternam des positions figées car l’évolution des systèmes économiques concerne au même titre le Capital et le Travail. La vraie problématique pour nous, demeure l’équité dans la redistribution des richesses produites par le couple (Capital- Travail). De ce point de vue, la remise en cause du code du travail actuel pour sa flexibilité ne peut être décrétée et conçue en dehors des paradigmes du travail décent, le cas échéant, elle se heurterait à l’action syndicale. Par contre, des relations de travail efficientes basées sur des systèmes de protection sociale intégrale et le plein emploi dans le cadre du travail décent, pourraient faire aboutir à la flexibilité souhaitée. C’est la raison pour laquelle, nous gagnerions tous à créer les conditions d’un dialogue social porteur de progrès.
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International au Sénégal, relève des défaillances dans la communication du maître des poursuites suite au décès en détention de François Mancabou, le 13 juillet dernier dans des circonstances troubles
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International au Sénégal, relève des défaillances dans la communication du maître des poursuites suite au décès en détention de François Mancabou, le 13 juillet dernier dans des circonstances troubles. "La famille Mancabou ne se laissera pas faire", avertit-il, menaçant l'État du Sénégal de poursuite à l'international en cas d'impunité dans cette affaire.
LE MPCL – LUY JOT JOTNA S’INCLINE DEVANT LA MÉMOIRE DE FRANÇOIS MANCABOU
Nous réclamons avec insistance que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort tragique de cet ancien camarade de parti
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du MPCL-LUY JOT JOTNA suite au décès en détention pour des accusations de terrorisme entre autres, de François Mancabou, précédemment membre du parti.
« C’est avec une vive émotion et une grande tristesse que tous les militants et sympathisants du Mouvement Citoyen et Panafricain – LUY JOT JOTNA ont appris le décès de leur dévoué compagnon et ancien camarade de parti François Mancabou.
Depuis son adhésion au Parti en septembre 2010, François Mancabou s’est dévoué corps et âme au triomphe des idéaux du Panafricanisme et du Renouveau citoyen au Sénégal. Après quelques mois d’engagement militant sincère, François Mancabou, militaire en retraite, s’est proposé de rejoindre l’équipe de sécurité du MPCL durant l’année 2011. C’est ainsi qu’il a grandement contribué à la sécurité des activités du Parti au siège et accompagné le président Gadio aussi bien dans sa capacité de leader du parti que dans sa deuxième casquette à partir de fin 2012 comme président de l’Institut Panafricain de Stratégies (IPS).
Dans le cadre de l’IPS comme du MPCL, François Mancabou, par son dévouement exemplaire, avait acquis le statut « d’Assistant sécurité et Protocole » du Docteur Gadio, sous la coordination de monsieur M. Ngom qui a dirigé l’équipe de sécurité de 2010 à nos jours.
Le dévouement « 24h sur 24 » de François Mancabou lui a valu l’amitié et l’estime de tous les membres et sympathisants du MPCL. Sa loyauté n’a jamais été prise en défaut jusqu’à son départ volontaire en juillet 2019. En souvenir de ce remarquable compagnonnage avec le camarade-citoyen François Mancabou, le BP et tous les camarades du MPCL s’inclinent devant sa mémoire et salue son engagement citoyen sans faille.
Notre parti était consterné par son arrestation le 17 juin dernier et par les graves charges énoncées contre lui. Le MPCL n’avait pas cependant souhaité interférer avec le travail de la justice qui était en cours mais aurait collaboré sans hésiter avec celle-ci pour porter un témoignage véridique sur la personnalité de François Mancabou tel que nous l’avons connu et estimé pendant plus de neuf ans.
Dans l’intérêt bien compris de la nation toute entière, de notre État, de notre Justice et de notre démocratie, nos camarades, comme tous nos compatriotes épris de justice, de vérité et de respect des droits humains, réclament avec insistance que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort tragique de François Mancabou.
Le MPCL et son leader présentent leurs condoléances émues à sa famille, à son fils et à tous ses proches et leur réitèrent leur sincère engagement à leurs côtés pour honorer la mémoire du regretté François Mancabou.
Pour le Mouvement Panafricain et Citoyen Luy Jot-JotnaDr. Cheikh Tidiane Gadio »
EN FINIR AVEC LES CHÈQUES EN BLANC
J'apprécie Ousmane Sonko mais je ne comprends pas une certaine Sonkolâtrie. Nous devons être plus exigeants envers ceux qui aspirent à diriger ce pays. Il faut ressusciter les Assises nationales - ENTRETIEN AVEC BOUBACAR BORIS DIOP (3/3)
Dans cette 3e et dernière partie de l’entretien-fleuve accordé à impact.sn, Boubacar Boris Diop met en garde contre une remise aveugle des « clefs du royaume » à tous ceux qui en demandent la gouvernance. Les expériences Wade et Sall ont montré, selon lui, que c’est une posture « qui ne sert pas, à moyen et long terme, les intérêts du Sénégal. » D’où l’urgence non seulement d’être plus critique contre le leader de Pastef, mais aussi d’en revenir aux orientations des Assises nationales pour contrebalancer le présidentialisme despotique en vigueur.
La vie politique se polarise fortement autour du duo des ennemis ou adversaires que sont Macky Sall et Ousmane Sonko. N’est-ce pas un schéma réducteur par rapport à d’autres sensibilités ayant la capacité, elles aussi, d’animer en profondeur le débat public ?
On dirait effectivement que les Sénégalais ne conçoivent les luttes politiques que comme un combat singulier : Modou Lô et Balla Gaye capturent toute la lumière, le reste ne compte pas. À l'heure actuelle, il y a peu de place pour des sensibilités autres que Bennoo et Yaw et cela appauvrit le débat. Cette exigüité du champ politique condamne les nombreux mécontents à voter "contre", juste pour avoir la satisfaction de châtier le sortant. Ce n'est pas du tout une bonne chose : cela a permis à Wade puis à Sall de passer et nous l'avons amèrement regretté. Il est temps d'arrêter de confier l'avenir de ce pays à quelqu'un, juste parce qu'il est le mieux placé pour nous venger de nos frustrations. D'accord, il peut nous débarrasser d'un dirigeant arrogant et honni mais après ? Quid de ses sept années à la tête d'un pays aussi vieux et complexe que le Sénégal ?
Ça ressemble à de la révolte !
Personnellement, je ne veux plus rester prisonnier de cette logique binaire stérile. Voilà pourquoi, et je vous le dis en toute sérénité ce matin, je ne comprends pas une certaine "sonkolâtrie". Elle me semble procéder d'un aveuglement qui ne sert pas, sur le moyen et sur le long terme, les intérêts du Sénégal. Si je prends la défense de Sonko, c'est parce que j'ai la certitude que toutes les accusations portées contre lui sont infondées, celle de viol comme celle plus récente et particulièrement scandaleuse d'ethnicisme. Mais si on en vient au destin de ce pays, nous devons être plus exigeants envers ceux qui aspirent à le tenir entre leurs mains. Ousmane Sonko ne doit pas faire exception à cette règle. Il a écrit un livre pour décliner ses propositions et il est pratiquement le seul homme politique sénégalais à oser dénoncer la mainmise de la France sur notre économie et à se prononcer ouvertement contre le franc CFA. Cela veut dire qu'il ne manque ni de courage ni de caractère. Mais ces propos ne doivent pas se refermer sur eux-mêmes, ils doivent au contraire servir de point de départ à une discussion franche... Il est vrai que la tension ambiante laisse peu de place à des discussions de fond...
En gros, vous souhaitez que les Sénégalais soient plus interrogateurs face au projet politique de Sonko ?
J'attire juste l'attention sur le fait qu'il ne s'agit pas de la personne d'un leader particulier, quel que soit son nom. Le moment est venu d'en finir avec les chèques en blanc donnés à tel ou tel candidat à la présidence de la République. Les expériences historiques récentes devraient nous inciter à exiger de toute formation politique voulant diriger le pays qu'elle s'engage à remettre radicalement en question le pouvoir absolu du président de la République, qui est pratiquement à l'origine de toutes les dérives constatées depuis tant de décennies.
Si vous élisez quelqu'un en lui laissant la possibilité de contrôler les pouvoirs législatif et judiciaire, il y a de très fortes chances qu'il fasse comme Senghor, Diouf, Wade et Sall. Nous ne l'avons que trop expérimenté à nos dépens, tout homme politique est enclin à exercer la totalité du pouvoir dont il a été investi. Vous vous souvenez, en campagne pour son premier mandat, Macky a fait les yeux doux aux acteurs des "Assises nationales" mais aussitôt après avoir été élu, il s'est mis à ricaner : "Ah non, chers amis, pas si vite, on ne s'était pas bien compris !" Eh bien, je vais vous dire, quand je vois Sonko manœuvrer avec tant d'habileté politicienne, je me demande si c'est bien lui qui va scier la branche sur laquelle ses prédécesseurs se sont confortablement installés une fois au pouvoir.
Cela ne rassure pas non plus de voir que la moindre critique contre lui est déjà perçue comme un crime de lèse-majesté avec moult dénigrements obscènes et procès d'intention. Cela peut marcher un temps mais il suffit d'interroger l'histoire de ce pays pour savoir que c'est une voie sans issue. Sur ce point précis, je serais plutôt d'accord avec Hamidou Anne qui revendique le "droit au désaccord". C'est bien la moindre des choses que de pouvoir dire à qui que ce soit que l'on ne partage pas sa vision de l'avenir du Sénégal. Je ne vous cache par ailleurs pas que, malgré tout, j'apprécie Ousmane Sonko, il m'est arrivé de lui envoyer des messages d'encouragement à la suite d'interventions assez convaincantes mais ce serait tout de même étrange de se dire : "J'aime bien ce jeune homme, il est si poli, alors donnons-lui les clés du Royaume !" Quand on y pense bien, ce serait un raisonnement complètement fou. Je demande à voir.
Sur ce point précis, que proposez-vous concrètement ?
Peut-être devrions-nous, à partir des Assises nationales et de la Charte de gouvernance démocratique qui en est issue, déplacer le débat vers ces sujets essentiels. Il nous faut sortir de cette situation où nous avons l'illusion qu'il existe plusieurs institutions alors qu'il y a une seule institution, à savoir le président de la République. Même par rapport à l'exigence de souveraineté nationale, un chef d'Etat tout-puissant à l'intérieur de ses frontières, est beaucoup plus vulnérable face aux puissances étrangères : il leur suffit de le contrôler pour tenir tout un pays aux ressources naturelles prodigieuses. Une autre conséquence, assez désolante à vrai dire, de la personnalisation du débat, c'est qu'elle nous fait mariner dans notre jus, si vous me permettez l'expression. Je veux dire par là que l'on n'entend pas souvent les acteurs politiques les plus importants prendre position sur les formidables événements internationaux en cours alors que ceux-ci sont appelés à avoir un lourd impact sur le proche futur de l'Afrique. En fait, elle en est, sans que cela ne soit jamais dit ouvertement, un des principaux enjeux.
Au Mali, l’influence française a chuté face au pouvoir militaro-civil en place depuis août 2020. Est-ce un tournant dans les relations de Paris avec ses anciennes colonies ?
Ce n’est pas la première fois que des leaders africains, y compris ceux issus de l'armée, essaient de mener la lutte pour la véritable indépendance de leur pays en considérant que les cartes ont été truquées en 1960. Mais c’était fait avec beaucoup de véhémence comme on l'a vu sous Sékou Touré et Modibo Keïta ou, plus tard, avec Thomas Sankara…Il y avait une grande mobilisation et des slogans révolutionnaires. Assimi Goïta s'inscrit dans la même logique de lutte mais en privilégiant, lui, «le faire» sur «le dire». C'est ainsi que la Transition malienne pose depuis quelque temps des actes de souveraineté extrêmement puissants, qui auraient été impensables il y a seulement quelques mois... Et la France semble ne rien pouvoir y faire. Mais au Mali, Paris, tout en défendant ses propres intérêts, a en vue la position stratégique de l'Occident sur le continent. On peut donc redouter une intervention de l'OTAN du type de celle contre la Libye.
Il se trouve cependant que les stratèges de la déstabilisation ont perdu leur mainmise absolue sur l'information et il ne leur sera pas bien facile de "travailler" une opinion malienne largement favorable à Goïta. Si Bernard-Henri Lévy avait pu aisément diaboliser Kadhafi contre paiement - aujourd'hui confirmé par la justice française - de neuf millions de dollars par le Qatar, c'était parce que le Guide libyen était frappé par l'usure du pouvoir. Les autorités maliennes de la Transition, elles, bénéficient d'un fort courant de sympathie au-delà de leurs frontières. Le simple fait qu'en témoignage de solidarité des groupes de jeunes aient fait plus de mille kilomètres à pied pour rallier Bamako à partir de Dakar et de Conakry, est un signe qui ne trompe pas.
Avec l’embargo de la Cédéao, on voit bien que le pouvoir malien résiste encore. Au plan interne, qu’est-ce qui fondamentalement assure sa survie pour l’instant ?
Tout porte à croire que cet embargo sera levé au cours de la réunion du 3 juillet prochain (NDLR : ce qui a effectivement eu lieu). Paris l'avait exigé de Macky Sall et Ouattara qui se sont exécutés sans murmure. Ce faisant, le Sénégal se tirait une balle dans le pied comme l'a bien montré Ndongo Samba Sylla. Depuis, Air Sénégal ne va plus à Bamako tandis qu'Air France continue à assurer cette destination comme si de rien n'était... Même Brussels Airlines a sauté sur l'occasion pour se faire une place dans le ciel malien. Une telle docilité de nos dirigeants vis-à-vis de Macron est quasi irrationnelle, c'est à se demander si elle ne plonge pas parfois leurs partenaires étrangers eux-mêmes dans une profonde perplexité. Comment en arrive-t-on à être si peu soucieux des intérêts les plus évidents de son pays ? Pour en revenir aux sanctions contre le Mali, il a fallu supplier Bamako pour que l'embargo soit littéralement violé et que des moutons puissent entrer au Sénégal pour la Tabaski. C'est le comble de l'inconséquence, il ne restait plus qu'à lever ces sanctions et la CEDEAO s'y résoudra dans quelques heures toute honte bue.
Les images de corps entassés dans un entrepôt marocain ont fait le tour du monde. Ce sont des migrants subsahariens morts en essayant de passer en territoire espagnol à partir du Maroc. La brutalité des gendarmes marocains a choqué mais le silence des chefs d’Etat a été lourd. Vos commentaires ?
C’est un véritable crève-cœur. Ces jeunes qui bravent la mort aux frontières de l'Europe ont tout pour eux : un courage physique hors du commun, une volonté de fer et surtout tout l'avenir devant eux. Ils auraient accompli des miracles en restant se battre chez eux contre tous les maux qu'ils essaient de fuir au péril de leur vie...On reproche souvent aux chefs d’Etats africains leur passivité face à ces drames. Il est vrai qu'ils sont des figures symboliques et que leur silence s’entend davantage, si j’ose dire. Mais Momar, ce silence est la chose du monde la mieux partagée dans les pays de départ de ces migrants. Je ne vais moi-même jeter la pierre à personne. Parfois aussi, les mots manquent à tout le monde, la honte nous incite à détourner le regard et à nous boucher les oreilles.
Dans le cas précis de l’enclave de Melilla, ce qui est partiellement en cause, c'est la négrophobie des sociétés arabes que j’ai souvent publiquement critiquée, y compris dans mes romans Doomi Golo et Malaanum lëndëm. À Melilla, les garde-frontières marocains appliquaient certes la loi mais les images montrent qu'ils le faisaient avec une évidente jubilation raciste. Ces choses arrivent trop souvent aux Subsahariens dans tout le monde arabe même si ces jeunes migrants africains sont maltraités partout, pas seulement dans le monde arabe. Cela nous gêne d'en parler mais le phénomène n'échappe à personne. D'un autre côté, l'accueil enthousiaste et chargé d'émotion réservé aux réfugiés ukrainiens par les capitales occidentales, ne devrait-il pas nous servir de leçon ?
Les réfugiés ukrainiens ont été accueillis comme des rois, vous voulez dire ?
Comme des frères de race, tout simplement, et on ne saurait le reprocher aux Européens, car cela devrait être la norme humaine. Alors, ayons nous-mêmes le courage de comparer avec le traitement que des Africains infligent à d’autres Africains à des frontières africaines. Voyez ce qu'on fait subir en Afrique du Sud aux Mozambicains, Zimbabwéens, Somaliens. On peut reprocher tout ce qu’on veut aux Européens mais jamais de se tromper d'ennemi. De bien connaitre son histoire et de savoir ce qu'elle veut a permis à la petite Europe de dominer le monde. Elle n'a jamais pris très au sérieux la fable selon laquelle nous vivons dans un village planétaire et que, au-delà de nos différences visibles, nous sommes tous des frères et des sœurs. Elle encourage ses laquais intellectuels d'Asie, du monde arabe et surtout d'Afrique à répéter sans cesse ces balivernes qui la font rire sous cape. Je serais de l'avis que « Race matters », pour reprendre le titre de l'ouvrage classique de Cornel West. Il y a quelques décennies, on s'apitoyait sur le sort du « Lumpen-prolétariat » mais aujourd’hui on pourrait parler de « Lumpen-race », la couleur de la peau étant prise comme indicatrice du statut social. De fait, on peut observer aujourd'hui une sorte de négrophobie quasi universelle.
Expliquez-nous.
Ça ne veut évidemment pas dire que le monde entier en veut aux Noirs. Non. Ça veut dire que dans le monde entier, tous ceux qui sont racistes font des Noirs, en particulier de ceux d'Afrique, leur cible privilégiée. Il suffit d'avoir voyagé un peu pour le sentir dans sa chair. Lorsque la guerre éclate en Ukraine, des Ukrainiens, tout naturellement et avec le langage haineux qui va avec une telle ignominie, s'en prennent aux Africains qui veulent quitter le pays :"Tout le monde sauf vous !" Il a fallu que l'Union africaine élève une protestation, comme elle l'avait d'ailleurs fait des mois plus tôt, quand la population indienne s'est mise à attaquer systématiquement les Africains, parfois juste pour se défouler un peu.
Il y a eu un répit en Ukraine mais c'est vite reparti de plus belle et depuis quelques jours une pétition, partie de l'Université Populaire Africaine (UPAF) dirigée à Genève par Mutombo Kanyana, exige de l'UE un traitement plus juste des étudiants africains et asiatiques ayant fui l'Ukraine comme leurs camarades blancs bien mieux traités. N'ayons pas la mémoire trop courte :à propos du million de morts au Rwanda en 1994, François Mitterrand n'avait rien trouvé de mieux à dire que "Dans ces pays-là, un génocide ça n'est pas trop important". Et le plus terrible est que, qu'il s'agisse du Rwanda ou d'autres tragédies sur le continent, beaucoup d'intellectuels africains sont prêts à reprendre à leur compte une déclaration aussi infâme. C'est ce qui m'amène à dire que, sur l'Afrique, le raciste et l'afropessimiste tiennent exactement le même discours. Nos deux lascars passent la nuit dans le même lit où ils se réconfortent mutuellement.