SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 mai 2025
L’AFFAIRE MANCABOU ET LES ÉCHOS DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
L’affaire François Mancabou, mort en détention préventive, et les échos de la campagne électorale en vue des législatives du 31 juillet sont au menu des journaux reçus lundi à l’APS.
Dakar, 18 juil (APS) - L’affaire François Mancabou, mort en détention préventive, et les échos de la campagne électorale en vue des législatives du 31 juillet sont au menu des journaux reçus lundi à l’APS.
François Mancabou, arrêté, le 17 juin, jour de la manifestation interdite de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi, est décédé mercredi à l’hôpital Principal où il était admis après une garde à vue à la Sûreté urbaine de Dakar.
Les autorités judiciaires soupçonnaient François Mancabou d’être membre d’une ‘’Force spéciale’’, un groupe de personnes accusées de préparer des ‘’actes de nature à (...) compromettre la sécurité publique’’
’’Mort de François Mancabou : premières auditions de l’Enquête’’, titre L’Observateur.
Le journal rapporte que des témoins ont été entendus par la DIC (la division des investigations criminelles) sur les derniers moments du défunt et sur les conditions de sa garde-à-vue. Il ajoute que des membres du personnel médical qui avaient en charge Mancabou sont attendus chez les enquêteurs.
’’Affaire Mancabou : la vidéo parle’’, affiche à sa Une Enquête, allusion à la vidéo de 13 minutes évoquée par le Procureur dans cette affaire François Mancabou, et selon laquelle, le prévenu ’’cognait le mur lors de sa détention’’
Le quotidien écrit qu’’à la suite de la sortie non convaincante du Procureur de la République, les autorités judiciaires et policières multiplient les actes comme pour montrer qu’elles n’ont rien à se reprocher dans l’affaire Mancabou’’.
Selon le journal, ’’les faits se seraient déroulés samedi 25 juin dernier au commissariat central de Dakar’’. ’’Dix membres supposés de la +Force spéciale+ sont en garde à vue. Les neuf sont en train de discuter, François Mancabou est à l’écart, l’air +très anxieux+. Il portait un bas de survêtement noir et un tee-shirt sombre’’, écrit la publication.
Une source ayant visionné le document a confié à Enquête : ’’+Tantôt il croise les bras tantôt il les décroise ou les met dans les poches, rembobine la source de Enquête. Il se gratte la tête. Il n’était vraiment pas dans son assiette. Les autres semblaient ne se douter de rien, très engagés dans leurs discussions+’’.
’’Environ dix minutes plus tard, le drame se produit. +On le voit faire un sprint et cogner violemment la tête contre la porte de la cellule, raconte l’interlocuteur du journal. Contrairement à ce qui a été dit par le procureur, il ne l’a fait qu’une seule fois dans la vidéo et il est aussitôt tombé et s’est évanoui. Cela a été tellement rapide que tout le monde a été surpris+’’, lit-on dans la publication.
Dans le journal, les avocats de François Mancabou dénoncent une ’’violation flagrante du secret de l’enquête’’.
Le rythme de la campagne électorale en vue des législatives du 31 juillet fait également la Une des journaux.
Sud Quotidien note qu’après une première semaine de mise en route, les diverses coalitions en lice pour les législatives du 31 juillet, huit au total, sont vraisemblablement partie pour jeter leurs dernières forces dans la bataille.
’’Du coup, les principaux promoteurs des listes en compétition, du chef de l’Etat Macky Sall via les inaugurations à Ousmane Sonko et Khalifa Sall de YAW quoique hors course, se démènent hors écran ou non pour mobiliser les suffrages de cette ultime ligne droite (...)’’, écrit le quotidien.
Selon L’As, ’’la campagne s’emballe’’.
Bès Bi Le Jour déplore ’’la violence (qui) bat campagne’’.
Elle rapporte que le maire de Thiès a été victime d’une attaque lors de la caravane de Yewwi Askan Wi, samedi, dans sa ville. ’’Dr Babacar Diop, qui n’est plus en odeur de sainteté avec sa coalition, malgré son annonce de la soutenir, a indexé le service de sécurité de Ousmane Sonko et annoncé une plainte’’, écrit le journal.
Selon L’Info, ’’Yewwi Askan Wi s’entredéchire’’.
WalfQuotidien s’intéresse à la tête de liste nationale de Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré, et s’interroge à la Une : ’’Mimi, la der des ders ?’’.
’’Elle a connu une traversée du désert après sa défaite aux élections locales de 2014. Une autre défaite aux législatives du 31 prochain pourrait sonner le glas de son ambition suprême, devenir la première femme présidente de la République’’, écrit Walf qui ajoute : ’’C’est dire que ce scrutin constitue la der des ders pour Aminata Touré’’.
Le Soleil a consacré sa Une à l’équipe nationale féminine de football du Sénégal qui s’est qualifiée dimanche aux barrages de la Coupe du monde 2023, après sa victoire par 4 tirs au but à 2 sur celle de la Tunisie.
’’Football féminin : les Lionnes aux portes du mondial’’, titre Le Soleil qui assure que l’équipe du Sénégal jouera les barrages qualificatifs à la coupe du monde de football féminin, prévus en février 2023 en Nouvelle Zélande.
Le sélectionneur de l’Equipe Nationale Féminine du Sénégal, Mame Moussa Cissé, a salué la performance d’ensemble et l’état d’esprit de son équipe durant cette CAN Féminine 2022, qui mène les Lionnes au tournoi final de qualification pour la Coupe du Monde 2023 après une victoire contre la Tunisie (0-0 ; 4-2 après tirs au but).
«Avec la possibilité de se qualifier pour la Coupe du monde, perdre encore ce soir (hier) aurait véritablement été un coup de poignard. Elles sont allées chercher au plus profond d’elles-mêmes les ressources pour rebondir. Ce n’était pas facile face à un adversaire qui était dans le même cas mais qu’on connaissait. Pour la plupart du temps, les filles ont contrôlé le match. Elles ont corrigé les erreurs de la dernière fois et se sont concentrées. Vous l’avez vu pendant les tirs au but. Il y avait plus de maîtrise et de concentration. On a gagné, ça signifie simplement que l’histoire continue».
UN BILAN DE CETTE CAN ?
«Cette victoire va nous permettre de rentrer au pied avec une note positive. D’autre part, ça nous donne l’opportunité de continuer le travail pour une qualification à la Coupe du monde. Plus que positif. Si nous regardons le parcours dans sa globalité, on peut se dire qu’on avait une place en demi-finale mais ce match contre la Tunisie était important quelque part. Ça nous fera grandir les filles qui ont eu les ressources mentales pour se surmonter. Elles sont très émotives. Mais contre la Tunisie, on a vu des guerrières, des conquérantes, des gagneuses. Elles ont joué avec le même état d’esprit du premier match. Démarrer par deux victoires et terminer par une victoire, c’est une bonne note. Maintenant, il faudra se reposer avant de se projeter avec la fédération sur les préparatifs pour ce tournoi. On mettra tous les ingrédients pour hausser le niveau de l’équipe. Cela va forcément passer par l’évaluation du travail qui a été fait. C’est bien que nous ayons battu beaucoup de records dans cette CAN, mais on a commis des erreurs de jeunesses. Par moments, on a manqué de concentration».
SUR LES PROCHAINES ÉCHÉANCES
«Il faudra maintenant que les filles digèrent tout ce qu’on a vécu. Après, on verra avec les autorités comment planifier ce travail. Mais ce qui est sûr, c’est que cette équipe a une grande marge de progression. On fait maintenant partie des grandes nations d’Afrique mais il faudra apprendre à gagner en Afrique. C’est important. Nous repartons avec un sentiment de fierté et de satisfaction. Maintenant, il faudra traduire tout ça en actes sur le terrain pour avoir une équipe compétitive capable de gagner en Afrique.
VIDEO
LE SÉNÉGAL S’OFFRE LES BARRAGES DE LA COUPE DU MONDE 2023
Eliminés en quarts de finale, l’équipe du Sénégal a terminé à la 5ème place de la CAN 2022. Les Lionnes se sont imposées devant la Tunisie aux tirs au but (0-0, 4 tab 2).
L’équipe féminine du Sénégal va disputer le tournoi de barrage intercontinental à la Coupe du monde 2023 en février prochain en Nouvelle-Zélande. Eliminées en quart de finale, les Lionnes ont réussi leur dernière sortie dans cette 14ème édition en arrachant leur ticket hier, dimanche 17 juillet à Rabat, en match de classement et de pré-barrage. C’est aux dépens de la Tunisie qu’elles ont battu aux tirs au but (0-0, 4-2).
Eliminés en quarts de finale, l’équipe du Sénégal a terminé à la 5ème place de la CAN 2022. Les Lionnes se sont imposées devant la Tunisie aux tirs au but (0-0, 4 tab 2). C’était au terme d’une rencontre à la fois équilibrée et très fermée. Malgré quelques assauts menés en attaque par l’attaquant Nguenar Ndiaye, les Lionnes ont débuté timidement la partie. Assez nerveuses à l’image de ses deux cartons récoltés au cours de la première mi-temps, les protégées de Mame Moussa Cissé subissaient au fil des minutes une légère domination de l’adversaire. Les Tunisiennes en profitaient pour se procurer les meilleures occasions de scorer. Même elles butaient particulièrement sur la gardienne Ndeye Meissa Diaw qui est bien restée sur ses appuis. Aucune des deux équipes n’arrivera à faire la différence et la première période, pas assez rythmée et hachée, s’achevait sur le score de (0-0).
Au retour sur la pelouse, Tunisiennes et Sénégalaises engageront la partie sur le même tempo. Les Sénégalaises réussissent toutefois à hisser un peu le jeu pour se créer de bonnes opportunités de scorer. Mais, elles se montrent encore une fois peu efficaces dans les transitions offensives. Comme sur ce coup franc bien placé obtenu à la 69ème min, coup franc suivi d’un tir qui manquait de puissance et même de précision de Mama Diop. Mais encore ce penalty que l’arbitre refusera après consultation de la VAR. Plus dominatrices, les Lionnes auraient pu faire la différence dans les dix dernières minutes du temps règlementaire. Et ce ne sera finalement qu'à l’épreuve des tirs au but que la décision sera faite.
Avec assurance Mama Diop réussira le premier tir. Hapsatou Malado Diallo sera elle moins en réussite et voyait son tir repoussé par la gardienne tunisienne. La gardienne Ndeye Meissa Diaw va toutefois relancer le Sénégal en stoppant la tentative tunisienne. Mbaye Sow, Nguenar Ndiaye et Korka Fall, qui remplace Awa Diakhaté (77e), ne tremblent pas, vont tour à tour jouer leur partition pour permettre au Sénégal d’arracher cette précieuse et historique 5ème place de cette 14ème édition de la CAN féminine.
La bande à Ndéye Awa Diakhaté, Meta Camara, s’offre en même temps le ticket qualificatif pour le tournoi de barrage intercontinental qui se tiendra du 18 au 23 février 2023 en Nouvelle-Zélande et ouvre la voie à une à la phase finale de la Coupe du monde féminine 2023.
Dix sélections participeront à ce tournoi et seront réparties en trois groupes sous le format demi-finale puis finale et le vainqueur de chaque poule se qualifiera pour le Mondial.
Par Cheikh DIOP
RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL
Capital et Travail sont étroitement liés et forment un couple inéluctablement associé pour tout système économique.
Le dernier code du travail Sénégalais a plus de 24 ans. Afin d’apporter ma contribution au débat posé en termes d’opportunité de la réforme envisagée, il importe tout d’abord de rappeler la chronologie des péripéties qui ont jalonné l’avènement du corpus juridico réglementaire qui a régi le rapport Capital/Travail à travers le monde, avant de faire quelques propositions subséquentes relatives aux différents aspects envisagés par ladite réforme.
Rappel historique
L’évolution de la pensée économique montre que toutes les théories y relatives sont basées sur la logique de fructification unilatérale et exclusive du Capital en omettant son rapport dialectique avec le Travail dans cette dynamique. En effet, Capital et Travail sont étroitement liés et forment un couple inéluctablement associé pour tout système économique.
La nature du rapport Capital-Travail couramment appelé relations de travail, impose l’impérieuse nécessité de réguler celui-ci en vue d’aboutir à la paix, à la stabilité et au progrès économique et social tant il est avéré que la domination absolue du Capital sur le travail a, depuis l’aube des temps, impacté négativement l’humanité dans sa longue marche vers le progrès.
Dès lors, on peut se demander si la réforme d’une réglementation du travail, doit être guidée par le seul but de renforcer la domination du Capital sur le Travail ?
Pour répondre à cette question il est essentiel de préciser au demeurant que la domination absolue du Capital sur le Travail et ses tentatives expansives ont fortement participé à l’avènement de toutes les calamités sociales auxquelles l’humanité a été confrontée : travail forcé, esclavage, colonisation, guerres mondiales etc.
Par conséquent, la paix universelle dépend en grande partie de la stabilité des relations de travail à travers le monde. C’est l’une des raisons pour lesquelles, le traité de Versailles, issu de la conférence convoquée pour mettre fin officiellement à la première guerre mondiale a considéré que sans justice sociale, il n’y a point de paix ni de stabilité. Ce même traité a créé la Société Des Nations (SDN), devenue plus tard l’Organisation des Nations Unis (ONU), ainsi que l’OIT (l’Organisation Internationale du Travail), institution tripartite de l’ONU qui a pour mission essentielle la gestion normative des relations de travail au plan international.
Dans la même veine, la déclaration de Philadelphie, texte fondamental de l’OIT, est assez explicite sur les conséquences dangereuses de la marchandisation du travail et sur la nécessité de réguler la forte tentation du capital à aller dans ce sens. Selon l’académie de Poitiers (France), la Révolution française de 1789 est issue de la conjugaison de deux événements : les luttes ouvrières pour de meilleures conditions de travail et salariales parties de Paris et celles politiques contre la monarchie absolue déclenchées à Grenoble.
D’aucuns pensent que les idéologies politiques sont l’émanation du rapport Capital-Travail : celles alliées stratégiques du capital et œuvrant pour son renforcement, sont situées à droite du couple et dénommées idéologies capitalistes ou de « droite ». Les idéologies alliées et soutien du travail, situées à gauche du couple, côté Travail, l’accompagnant dans ses luttes, œuvrant pour son renforcement, sont appelées idéologies socialistes ou de « gauche ». En d’autres termes, le rapport Capital/Travail a donné naissance aux idéologies politiques capitalistes et socialistes. Comme partout ailleurs, les différents codes et réglementations du travail dont s’est doté notre pays, rentrent dans le cadre de l’évolution historique des relations de travail et de la nécessaire régulation de celles-ci, et sont les fruits de luttes telles que la grève des cheminots entre autres.
Du code colonial du 15 décembre 1952 régissant les territoires associés relevant du Ministère de la France d’Outre-Mer, jusqu’à celui en vigueur, datant du 1er décembre 1997, en passant par le code du 15 juin 1961 au lendemain des indépendances, et celui de 1994, notre pays s’est forgé une solide expérience de gestion des relations professionnelles.
Pour une réforme pertinente de l’actuel code, il faudrait en conséquence tenir compte des acquis sociaux et de la stabilité économique et sociale capitalisés, qui expliquent sans doute sa relative longévité. Toutefois cela ne saurait occulter la remise en cause de certains de ses aspects en fonction de l’évolution du contexte local et mondial. De ce point de vue, il nous semble approprié, d’aborder la réflexion dans les deux sens : remise en cause puis consolidation-parachèvement.
Dans le premier cas, il s’agit de flexibiliser le code du travail que d’aucuns jugent contraignant pour une économie en mutation. Pour le second cas, beaucoup d’acquis contenus dans le code restent à être mis en application. Il est nécessaire de les consolider et de les mettre en exécution. De même il est important de relever que l’évaluation d’un instrument juridique ou d’un cadre réglementaire inachevé ne pourrait être exhaustive, sachant surtout que tous les décrets d’application relatifs à l’actuel code du travail n’ont pas encore été élaborés et édictés.
Aspirations à davantage de flexibilité Possibilité de renouveler pendant cinq (5) ans des contrats de travail à durée déterminée (CDD). Pour tout licenciement pour raison économique, l’autorisation préalable de l’Inspecteur du Travail n’est pas requise
- Dérogations édictées dans l’article L41 : « Un contrat de travail passé pour l’exécution d’un ouvrage déterminé ou la réalisation d’une entreprise dont la durée ne peut être préalablement évaluée avec précision, est assimilé à un contrat à durée déterminée ».
-Un contrat dont le terme est subordonné à un événement futur et certain dont la date n’est pas exactement connue, est également assimilé à un contrat à durée déterminée. »
Le groupe des bailleurs de fonds et leurs alliés (investisseurs, capitaine d’industrie et organisations patronales) pensent que le code du travail demeure trop contraignant sous sa forme actuelle et ciblent la révision des dispositions des articles suivants :
L42 qui stipule qu’aucun travailleur ne peut conclure avec la même entreprise plus de deux contrats à durée déterminée, ni renouveler plus d’une fois un contrat à durée déterminée, malgré ses dispositions dérogatoires dans l’alinéa 2, stipulant que « Les dispositions ci-dessus ne s’appliquent pas :
1. Au travailleur engagé à l’heure ou à la journée pour une occupation de courte durée n’excédant pas une journée ;
2. Au travailleur saisonnier engagé pour la durée d’une campagne agricole, commerciale, industrielle ou artisanale ;
3. Au docker engagé pour des travaux de manutention à exécuter à l’intérieur de l’enceinte des ports ;
4. Au docker engagé en complément d’effectif pour exécuter des travaux nés d’un surcroît d’activités de l’entreprise ;
5. Au travailleur engagé pour assurer le remplacement provisoire d’un travailleur de l’entreprise en suspension légale de contrat de travail, telle que définie par l’article L.70, à l’exception du 1°) et du 6°). Les conditions d’emploi des travailleurs susmentionnés et les modalités d’application du présent article sont fixées par décret.
L46 qui interdit de recourir à un contrat à durée déterminée dans les six (06) mois qui suivent le licenciement pour motif économique en ce qui concerne les postes supprimés à la suite de ce licenciement.
L214 qui conditionne le licenciement du délégué du personnel à l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail et les différents recours y afférents. La liste des intentions de remise en cause des contraintes du code du travail n’est pas exhaustive, car elle vise aussi les libertés syndicales, l’accroissement des compétences des délégués, l’allégement des procédures de licenciement et des coûts des indemnités, des dommages et intérêts en cas de condamnation de l’employeur. Toutes choses qui concourent à la flexibilité escomptée.
La remise en cause du code du travail dans le sens de la flexibilité de l’emploi, dans un contexte de protection sociale précaire, ne réduit-elle pas le travail à l’état de marchandise ?
Dans le débat sur la flexibilité, notre centrale la Cnts/FC attend des réponses précises à cette question
Les tendances qui se dégagent dans les relations de travail à travers le monde nous renseignent qu’un pays comme le nôtre, loin du plein emploi et de la protection sociale intégrale pour toutes les catégories de travailleurs, a d’autres priorités que la flexibilité.
En effet dans la presque totalité des pays du nord, les relations de travail ont atteint un niveau acceptable dans le sens du progrès social, ce qui ne les dispense de faire face à des revendications, car tant que tourneront les machines, naitront des revendications. Les plateformes revendicatives des syndicats du nord mettent l’accent sur la réduction du temps de travail et de la durée de la carrière, de même que sur l’amélioration des revenus et des systèmes de protection sociale. Dans nos pays, nous revendiquons l’allongement de la durée de la carrière et du temps de travail (plus d’heures supplémentaires à cause du faible pouvoir d’achat). Dans le cadre de la protection sociale, nous revendiquons le minimum, c’est-à-dire l’obtention du socle de protection social pour les travailleurs du secteur formel qui ne représentent que vingt pour cent (20%) des masses laborieuses. Ce socle est un minimum de protection sociale qui n’est pas encore acquis pour tous les ayants droit, ni étendu aux quatre-vingt pour cent (80%) autres des travailleurs du secteur de l’économie informelle et ceux dits atypiques. Le constat qui se dégage est sans équivoque : au nord, le système de protection sociale est intégral y compris l’allocation de chômage, le travail décent est en voie d’être une réalité. Tandis que chez nous, nous sommes encore au stade de socle minimum en matière de protection sociale, loin d’un système de sécurité sociale intégrale, l’indemnité de chômage est un rêve, le travail qui se raréfie n’est pas du tout décent, si l’on considère la définition de l’OIT. Les travailleurs ne sont pas enthousiastes d’aller à la retraite du fait de la faiblesse du niveau des pensions. Le travail atypique constitue le refuge de la plupart des sans-emplois, plaçant ceux qui l’exercent en marge de la protection sociale, puisque celle-ci est conçue dans le contexte de salariat formalisé. Si l’actuel code a une longévité relative de plus de vingt-quatre (24) ans, c’est parce qu’il a su assurer un certain équilibre entre l’épanouissement économique des entreprises et la protection des salariés. Cet aspect d’une réglementation du rapport Capital/Travail est d’une haute importance à préserver, car la réforme d’une réglementation du travail ne saurait se justifier quasi exclusivement par l’amélioration de l’environnement des affaires et le souci de compétitivité.
Quels sont, les évènements déterminants qui conditionnent la réforme d’une réglementation des relations de travail ?
-Une évolution durable du contexte économique bien comprise par les partenaires sociaux dans le cadre du dialogue social, peut aboutir à une réforme d’un code du travail ou d’une réglementation de relations professionnelles, selon les circonstances ;
-Un contexte socioéconomique difficile, mal appréhendé par les tenants du capital et du pouvoir politique pour y apporter des solutions, fini par aboutir à une révolte ouvrière pour obtenir les réformes escomptées. Au regard des tendances qui se dégagent dans la conception du rapport Capital/Travail, la force de travail est en train d’être reconsidérée, si les changements conceptuels ayant trait à la gestion de la force de travail correspondent à une réelle volonté politique au sein de l’entreprise.
En effet, nous sommes passés du « chef du personnel » au « Directeur des ressources humaines » (DRH). La notion de Direction du capital humain (DCH) est entrain de reléguer progressivement celle de DRH au second plan. Ce dernier vocable érige la force de Travail au rang de Capital qui était la seule ressource déterminante dans l’esprit capitaliste.
Dans cette logique et dans le cadre d’un dialogue social efficient, nous travailleurs, pouvons envisager une réforme qui vise, entre autres, la prise de tous les décrets d’application et la révision des articles ci-après :
L42 : …… pour intégrer dans l’indemnité de fin de contrat à durée déterminée le cumul des contrats successifs à durée déterminée.
L126 : …… pour porter la prescription à 10 ans des droits dus au travailleur définis dans cet article.
L128 : …… pour porter la prescription à 15 ans les dispositions de L128.
L244 : …… pour dispenser aux mandataires syndicaux d’être constitués par écrit et agréés systématiquement par le Président du Tribunal, pour chaque affaire.
L245 : réformes souhaitées : la liste des mandataires syndicaux est fixée par arrêté du Ministre en charge du travail sur proposition des centrales syndicales. Le ministre du travail délivre à cet effet, une carte de mandataire syndical et transmet l’arrêté portant agrément des mandataires syndicaux au ministre de la justice à charge de ce dernier de le transmettre aux juridictions du travail.
L246 : que la compétence du retrait ou du refus de l’agrément soit dévolue au Ministre du travail pour les cas visés par le présent article.
L260 : Modification souhaitée du premier alinéa : « le jugement peut ordonner l’exécution immédiate, nonobstant opposition ou appel par provision, et avec dispense de caution jusqu’à une somme ne pouvant excéder de trente fois le montant mensuel SMIG ». Même s’il est établi que l’actuel code du travail a été acquis de hautes luttes syndicales, il va de soi que les organisations syndicales ne sauraient garder ad vitam aeternam des positions figées car l’évolution des systèmes économiques concerne au même titre le Capital et le Travail. La vraie problématique pour nous, demeure l’équité dans la redistribution des richesses produites par le couple (Capital- Travail). De ce point de vue, la remise en cause du code du travail actuel pour sa flexibilité ne peut être décrétée et conçue en dehors des paradigmes du travail décent, le cas échéant, elle se heurterait à l’action syndicale. Par contre, des relations de travail efficientes basées sur des systèmes de protection sociale intégrale et le plein emploi dans le cadre du travail décent, pourraient faire aboutir à la flexibilité souhaitée. C’est la raison pour laquelle, nous gagnerions tous à créer les conditions d’un dialogue social porteur de progrès.
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International au Sénégal, relève des défaillances dans la communication du maître des poursuites suite au décès en détention de François Mancabou, le 13 juillet dernier dans des circonstances troubles
Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International au Sénégal, relève des défaillances dans la communication du maître des poursuites suite au décès en détention de François Mancabou, le 13 juillet dernier dans des circonstances troubles. "La famille Mancabou ne se laissera pas faire", avertit-il, menaçant l'État du Sénégal de poursuite à l'international en cas d'impunité dans cette affaire.
LE MPCL – LUY JOT JOTNA S’INCLINE DEVANT LA MÉMOIRE DE FRANÇOIS MANCABOU
Nous réclamons avec insistance que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort tragique de cet ancien camarade de parti
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du MPCL-LUY JOT JOTNA suite au décès en détention pour des accusations de terrorisme entre autres, de François Mancabou, précédemment membre du parti.
« C’est avec une vive émotion et une grande tristesse que tous les militants et sympathisants du Mouvement Citoyen et Panafricain – LUY JOT JOTNA ont appris le décès de leur dévoué compagnon et ancien camarade de parti François Mancabou.
Depuis son adhésion au Parti en septembre 2010, François Mancabou s’est dévoué corps et âme au triomphe des idéaux du Panafricanisme et du Renouveau citoyen au Sénégal. Après quelques mois d’engagement militant sincère, François Mancabou, militaire en retraite, s’est proposé de rejoindre l’équipe de sécurité du MPCL durant l’année 2011. C’est ainsi qu’il a grandement contribué à la sécurité des activités du Parti au siège et accompagné le président Gadio aussi bien dans sa capacité de leader du parti que dans sa deuxième casquette à partir de fin 2012 comme président de l’Institut Panafricain de Stratégies (IPS).
Dans le cadre de l’IPS comme du MPCL, François Mancabou, par son dévouement exemplaire, avait acquis le statut « d’Assistant sécurité et Protocole » du Docteur Gadio, sous la coordination de monsieur M. Ngom qui a dirigé l’équipe de sécurité de 2010 à nos jours.
Le dévouement « 24h sur 24 » de François Mancabou lui a valu l’amitié et l’estime de tous les membres et sympathisants du MPCL. Sa loyauté n’a jamais été prise en défaut jusqu’à son départ volontaire en juillet 2019. En souvenir de ce remarquable compagnonnage avec le camarade-citoyen François Mancabou, le BP et tous les camarades du MPCL s’inclinent devant sa mémoire et salue son engagement citoyen sans faille.
Notre parti était consterné par son arrestation le 17 juin dernier et par les graves charges énoncées contre lui. Le MPCL n’avait pas cependant souhaité interférer avec le travail de la justice qui était en cours mais aurait collaboré sans hésiter avec celle-ci pour porter un témoignage véridique sur la personnalité de François Mancabou tel que nous l’avons connu et estimé pendant plus de neuf ans.
Dans l’intérêt bien compris de la nation toute entière, de notre État, de notre Justice et de notre démocratie, nos camarades, comme tous nos compatriotes épris de justice, de vérité et de respect des droits humains, réclament avec insistance que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort tragique de François Mancabou.
Le MPCL et son leader présentent leurs condoléances émues à sa famille, à son fils et à tous ses proches et leur réitèrent leur sincère engagement à leurs côtés pour honorer la mémoire du regretté François Mancabou.
Pour le Mouvement Panafricain et Citoyen Luy Jot-JotnaDr. Cheikh Tidiane Gadio »