Rencontre entre Macky et l’APR de Kédougou
Les meetings et les rencontres organisés par ses partisans dans la capitale sénégalaise et à l’intérieur du pays pour lui témoigner leur soutien n’empêchent pas le Président Macky Sall d’aller au contact des responsables locaux et des militants de l’Alliance pour la République (APR). Après ceux de Sédhiou et de Kaffrine, le chef de l’Etat a reçu les responsables de l’APR à Kédougou au Palais hier. Il s’agit pour Macky Sall de voir avec eux les voies et moyens de “massifier” leur formation politique et surtout de les unir en vue de la prochaine visite qu’il entend faire après la korité pour inaugurer des infrastructures à Touba, Kaffrine, Sédhiou et Kédougou. Macky Sall qui adore le contact avec ses militants ruraux en profitera pour les remobiliser en perspectives des locales à venir . Une manière de prouver que malgré les dernières émeutes, il reste encore très puissant.
Reprise en force de la coupe de bois dans le MYF
Les autorités sénégalaises et gambiennes s’étaient engagées à mettre fin au trafic de bois. Hélas ! Le phénomène a repris de plus belle dans le département de Médina Yoro Foulah. Des surveillants de la forêt qui ont joint «L’As» informent que la coupe de bois de venne bat son plein. Et que les services des Eaux et Forêts sont dépassés par le trafic. En témoignent les nombreux dépôts de bois dans les villages frontaliers. Pourtant, il n’y avait plus de dépôts de billons de bois en Gambie depuis quelques mois. Mais nos interlocuteurs qui ont fait le tour de quelques villages gambiens ont constaté le retour des dépôts. D’ailleurs, nos sources renseignent qu’à leur arrivée au village de Fass, un camion chargé de bois prenait la direction de Banjul. Ils alertent sur la recrudescence du commerce illicite de bois entre les deux pays, qui est accentué par l’arrivée de jeunes venus des régions du centre, dans le département de Médina Yoro Foulah.
Démission du directeur de l’hôpital Magatte-Lô de Linguère
Ceux qui réclamaient sa démission ont finalement obtenu gain de cause. Le directeur de l’hôpital Magatte-Lô de Linguère, Abdou Sarr, a jeté l’éponge. Il a démissionné hier de son poste. Dans la lettre qu’il a adressée au chef de l’Etat, il explique avoir pris la décision pour mettre à l’aise les autorités, sa famille et le personnel de la structure sanitaire. S’inclinant devant la mémoire des disparus, le médecin pense avoir accompli son devoir à la tête de la structure sanitaire. Selon lui, depuis sa prise de fonction, il a fait de son mieux pour hisser l’hôpital parmi les plus performants en termes de qualité de service mais également en termes de maîtrise des dépenses. Pourtant, quelques heures plus tôt, personne n’aurait prédit qu’il allait prendre une telle décision. En effet, face aux accusations selon lesquelles sa mauvaise gestion serait à l’origine de la mort des bébés, il avait pris la parole pour se défendre et surtout pour répondre au collectif « Mankoo Tawaxu Djolof » qui réclamait son départ. Parlant de règlement de comptes, il avait déclaré avoir toujours fait son travail correctement.
Siège du SAMU National et du Centre de Simulation
Le Samu National étrenne son siège. L’édifice a été inauguré en même temps que le Centre de Simulation Médicale sur les soins et gestes d’urgence, par le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Dans le cadre de l’amélioration de la qualité de prise en charge des urgences, indique Abdoulaye Diouf Sarr, la mise en place de ce centre de formation par simulation médicale en soins et gestes d’urgence, revêt une importance toute particulière. A l’en croire, la simulation médicale passe pour un moyen pédagogique d’amélioration des compétences techniques, mais surtout comportementales dans un environnement sécurisé sans aucun risque pour le patient. Ainsi elle aidera les personnes en formation à aborder toutes les situations cliniques, habituelles et exceptionnelles et de s’entraîner en équipes multidisciplinaires. Ce centre d’un coût de 487,442 millions FCFA est le fruit de la coopération sénégalo-luxembourgeoise. Quant au nouveau siège du Samu national, les travaux de construction et d’équipement sont entièrement financés par l’Etat du Sénégal. Selon le ministre de la Santé, le gouvernement fait des efforts colossaux pour doter notre pays de moyens appropriés pour faire face aux urgences sanitaires qui deviendront plus fréquentes.
La Police de Thiaroye met la main sur 20 kg de drogue
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, les limiers de Thiaroye ont interpellé Ch. D. âgé de 39 ans au quartier Darou Salam, avec 20 kg de chanvre indien. Selon nos sources, les faits ont eu lieu lundi dernier. Les policiers de Thiaroye, exploitant un appel anonyme faisant état d’un vaste trafic de drogue au quartier Darou Salam, se sont rendus sur les lieux pour y voir un peu plus clair. La descente inopinée des hommes du Commissaire Salif Kamara à la maison indiquée a permis de découvrir sur la terrasse un sac en plastique de couleur blanche, dissimulé dans un sac de voyage camouflé de type militaire. Ils ont trouvé dans le sac 11 blocs de chanvre indien pour un total de 20 kg. A l’audition, le présumé dealer a nié être le propriétaire du sac contenant de la drogue. Selon lui, le sac appartient à un de ses amis gendarmes.
La Police de Thiaroye met la main sur 20 kg de drogue (bis)
Pour ce qui est de sa relation avec le gendarme, Ch. D. explique que ce dernier lui avait emprunté 400 mille francs et qu’à chaque fois qu’il lui réclamait son argent, l’homme en bleu lui fixait des rendez-vous jamais honorés. Avant de refuser même de prendre ses appels téléphoniques. Ch. D. soutient d’ailleurs s’être rendu à Kidira le 16 mars dernier pour récupérer son argent, en vain. Son ami gendarme aurait refusé sous prétexte que sa carte bancaire avait des problèmes. Il ajoute que le gendarme avait promis de lui rembourser son argent une fois à Dakar. Toutefois, Ch. D. déclare qu’en lieu et place de l’argent, son ami est passé chez lui pour déposer un sac sur la terrasse et lui a dit qu’un individu passerait pour le récupérer, et que ce dernier lui donnerait ses 400 mille francs. Des allégations qui ne vont guère convaincre les limiers de Thiaroye. Il a été déféré au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
Un mécanicien tombe avec 17 kg de drogue
Le mécanicien qui s’active dans le trafic de drogue à ses heures perdues a été alpagué par les éléments de la Police de Wakhinane-Nimzaat avec 17 kilogrammes de chanvre indien. D’après nos sources, le mécanicien âgé de 25 ans du nom de M. T. a été interpellé au quartier Daroukhane de la Commune de Wakhinane-Nimzaat par les éléments de la brigade de recherches de la Police de Wakhinane-Nimzaat dirigée par l’adjudant Ndiaye. Nos sources nous signalent d’ailleurs que le mécanicien est en garde à vue dans les locaux de la Police qui a ouvert une enquête.
Installation du nouveau Dg de la police jeudi
Les différents corps de la police préparent activement la cérémonie d’installation du nouveau directeur général de la Police. L’inspecteur général de Police, Seydou Bocar Yague, sera installé dans ses nouvelles fonctions de directeur général de la Police jeudi.
Cheikh Oumar Hann répond au SUDES
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) est sorti de son mutisme pour apporter une réponse cinglante au Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal(Sudes) à propos des cinq points mentionnés dans son préavis de grève déposé le 21 avril 2021. S’agissant de l’abrogation ou de la modification substantielle de la loi 2015-26 relative aux universités publiques, Cheikh Oumar Hann et ses collaborateurs informent les syndicalistes que le processus devant aboutir à la signature des décrets par l’autorité compétente suit son cours normal. Et leur annoncent au passage de l’existence d’une Direction de l’Enseignement supérieur privé (Desp)logée au sein de la Direction générale de l’Enseignement supérieur (Dges), depuis avril 2011. En ce qui concerne le Plan Marshall de recrutement réclamé par le Sudes, le Mesri a indiqué avoir autorisé en 2020, sur fonds propres, la création de 200 nouveaux postes d’enseignants, en plus de ceux créés pour les besoins des nouvelles universités (UAM et USSEIN). Sur le financement et l’équipement des laboratoires de recherche des Universités, le Mesri, dans le cadre du programme des 100 laboratoires décidés par le Président de la République, indique qu’il est en train de finaliser leurs équipements.
Samba Ndiobène Kâ et Moussa Baldé face à la presse demain
Le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, ainsi que celui de l’Agriculture et de l’Equipement rural feront face demain à la presse. Cette rencontre entre dans le cadre des conférences de presse bimensuelles du gouvernement qui se tiennent périodiquement au dixième étage du Building administratif du président Mamadou-Dia. Samba Ndiobène Kâ et Moussa Baldé aborderont, entre autres sujets, le bilan de la campagne agricole 2020-2021, la préparation de la campagne agricole 2021-2022 et les programmes d’équité territoriale et sociale. Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Oumar Guèye, sera également de la partie en tant que porte-parole du gouvernement.
Abdou Karim Sall
Présidant hier la session 2021 de la revue annuelle de son ministère, Abdou Karim Sall a fait le point des réalisations de 2020 et le point de la lettre de politique sectorielle 2016-2020. En ce qui concerne la revue évaluation 2020, il a indiqué que le ministère de l’Environnement et du Développement Durable a obtenu un résultat de 64% en termes d’exécution technique, ce qui constitue un léger infléchissement par rapport à l’année 2019. Selon le ministre, le taux de mise en œuvre des ressources nécessaires à la mise en œuvre de ces actions qui est de 66%, constitue une très belle performance. De l’avis de Abdou Karim Sall, l’application de la loi sur les déchets plastiques est plus qu’une réalité dans le pays. Pour lui, malgré les contraintes liées à la pandémie, près de 189 sorties ont été effectuées et c’est ce qui a permis de mettre la main sur une quantité importante de produits prohibés, notamment sur environ 10 tonnes de sachets plastiques. En ce qui concerne le Plan Sénégal Emergent(PSE) vert, Abdou Karim Sall souligne que de manière historique, l’année 2020 a vu le classement de 09 forêts dans quatre régions du pays. Et c’est également l’année de l’érection, au niveau du site de l’aéroport de Yoff, d’un parc forestier urbain de Dakar Yoff.
10 mille emplois
Après avoir fait hier le point des réalisations de 2020 lors de la session 2021 de la revue annuelle de son ministère, Abdou Karim Sall a évoqué les perspectives de son département en 2021. Ainsi, il a annoncé 10 mille emplois verts pour le mois de mai prochain. A l’en croire, ce recrutement entre dans le cadre de la politique d’emploi des jeunes, initiée par le président de la République qui a décidé pour cette année de faire un recrutement assez important notamment dans le domaine de la reforestation et du reboisement. D’après le ministre, cela va permettre d’assurer la réalisation de l’objectif du chef de l’Etat mais également celui de reverdissement durable du territoire national, en mettant le focus sur les établissements scolaires et sur les axes autoroutiers.
LE DIRECTEUR DE L'HÔPITAL MAGETTE-LÔ DE LINGUÈRE DÉMISSIONNE
La démission de M. Sarr survient quatre jours après qu’un incendie s’est déclaré dans le service de néonatologie de cet établissement public de santé, entraînant la mort de quatre nouveau-nés
Le directeur de l’hôpital Magatte-Lô de Linguère (nord), Abdou Sarr, a annoncé mardi avoir démissionné de ses fonctions en invoquant des ‘’convenances personnelles’’.
La démission de M. Sarr survient quatre jours après qu’un incendie s’est déclaré dans le service de néonatologie de cet établissement public de santé, entraînant la mort de quatre nouveau-nés.
‘’Il y a eu beaucoup de spéculations. Pour mettre à l’aise le chef de l’Etat, le ministre de la Santé, le personnel de l’hôpital, ma famille et moi-même, je démissionne de mon poste de directeur de l’hôpital’’, a-t-il déclaré dans un enregistrement parvenu à l’APS.
S’exprimant lors d’un point de presse à Linguère, il a déploré un ‘’accident malheureux’’ en parlant de l’incendie.
Abdou Sarr était directeur de l’hôpital Magatte-Lô depuis février 2015.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes du sinistre, selon la Gendarmerie.
DES ÉCHANGES DE TIRS ENTRE MILITAIRES ET INDIVIDUS ARMÉS
Des militaires, qui procédaient à la destruction de vastes champs de chanvre indien en Casamance (sud), ont été pris à partie par des individus armés, près du village de Néma Djinaré
Des militaires, qui procédaient à la destruction de vastes champs de chanvre indien en Casamance (sud), ont été pris à partie par des individus armés, près du village de Néma Djinaré, dans la commune de Djibidionne (département de Bignona), a appris l’APS lundi auprès des armées sénégalaises.
‘’Mercredi dernier, entre 12 h et 14 h 30, des unités militaires ont investi et détruit trois vastes champs de chanvre indien en maturation, au sud-ouest de Néma Djinaré. Nos éléments ont été pris à partie par des individus armés qui assuraient le gardiennage de ces champs de chanvre. Il s’en était suivi un échange de coups de feu qui a contraint les malfaiteurs à battre en retraite’’, explique un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
Depuis quelques jours, des populations des localités concernées accusent l’armée d’avoir ‘’assassiné’’ un des leurs. Elles déclarent avoir trouvé un corps sans vie et ‘’mal enseveli’’ dans les champs de chanvre indien qui ont été détruits.
Dans son communiqué, la DIRPA évoque un bilan ‘’indéterminé’’ chez les assaillants et dit que les militaires n’ont subi aucun dommage.
‘’Le bilan fait sur eux est indéterminé. En ce qui concerne nos unités, aucun dommage n’a été noté’’, précise-t-elle.
Elle affirme que l’opération de sécurisation effectuée par la zone militaire numéro 5, dans les arrondissements de Diouloulou et Sindian, a permis de ‘’démanteler plusieurs [postes de contrôle] illégaux établis par les bandes armées de connivence avec des trafiquants, à Mongone, Boussonor et Balonguir’’.
Les militaires, qui ont découvert un point de collecte de bois de chauffe dans le village de Tambouye, ont aussi ‘’neutralisé un nombre significatif de moyens utilisés dans le trafic de bois, notamment des véhicules portant une immatriculation étrangère’’.
La DIRPA signale aussi une ‘’action ponctuelle’’ menée le 17 avril dernier, dans le Nord-Sindian, ce qui avait permis, selon elle, de saisir et de brûler plusieurs sacs de chanvre indien et de détruire 10 puits qui servaient à l’arrosage des champs.
Elle indique qu’une patrouille menée ‘’conjointement avec le service des eaux et forêts au nord-est de Diouloulou a enregistré des saisies significatives de bois et de chanvre indien’’.
Les armées sénégalaises assurent qu’elles restent ‘’déterminées à poursuivre la mission de sécurisation qu’[elles mènent] sur l’ensemble du territoire national, avec un accent particulier sur les trafics illicites’’.
MIMI TOURÉ : UN RETOUR GAGNANT ?
Aminata Toué déroule sa stratégie, pensent certains. L’objectif est de pouvoir revenir en force après son départ, très controversé, à la tête du Conseil économique social et environnemental
Aminata Touré va-t-elle (re) descendre dans l’arène politique ? Tout porte à le croire. Selon plusieurs média, l’ancien Premier ministre multiple, ces derniers jours, les rencontres avec des syndicalistes, intellectuels, femmes, religieux, leaders d’opinion, sportifs et acteurs économiques.
Mimi Toué déroule sa stratégie, pensent certains. L’objectif est de pouvoir revenir en force après son départ, très controversé, à la tête du Conseil économique social et environnemental (Cese), confié par le président Macky Sall à son ancien opposant, Idrissa Seck. « L’ambition politique n’a jamais été un délit au Sénégal. C’est ça qu’elle avait déjà dit, quand ses camarades de parti la soupçonnaient d’avoir des ambitions. Elle a quitté le navire pour des délits d’ambitions. Dès lors, elle définit sa position par rapport à son futur dans landerneau politique. Parce qu’avoir des ambitions, c’est avoir une vision sur le futur », analyse le journaliste –Sociologue, Pathé Mbodj.
UN ÉLECTORAT EN VUE
Un retour sur le champ politique, après avoir coupé les ponts avec son ancien patron, Macky Sall, le journaliste - Analyste Politique, Ibrahima Bakhoum, ne serait pas surpris. « C’est une femme politique. Je ne la vois pas faire autre chose. D’autant qu’elle avait ses ambitions. Éventuellement, c’est ce qu’on lui reprochait, d’en avoir eu et de la cacher. Si cela a pu lui coûter un poste, je ne vois pas pourquoi elle baisserait les bras tout de suite. Cela n’a aucun sens. Je la vois parfaitement se préparer, chercher à mobiliser un électorat pour elle », décrypte le journaliste.
Les conditions du départ d’Aminata Touré à la tête du CESE sont telles que l’on peut parfaitement comprendre qu’il y a un ressort qui s’est cassé entre elle et le chef de file de l’Apr (Alliance pour la République). Du moins sur le plan politique.
Voir alors Mimi Touré se jauger lors des futures échéances électorales est dans l’ordre du possible. « Tout le monde peut se jauger. Aminata Touré a l’avantage d’être connue pour avoir fait du terrain. Maintenant, qu’est-ce que la jauge va donner après, ça c’est autre chose. Je pense qu’elle peut parfaitement se positionner. Tout dépend de ce qu’elle recherche. Si elle cherche une échéance du genre la présidentielle de 2024, elle a encore le temps. Il y a des risques que pouvoir se retrouve dans une situation où sa cote de popularité va encore baisser. Il y a des acteurs qui sont là et qui pourraient avoir quelque part un petit obstacle avant 2024 », fait savoir Ibrahima Bakhoum.
FAUX MÉDICAMENTS, UN FLÉAU À LA PEAU DURE
Différents types de médicaments et de produits pharmaceutiques d’une valeur de 2, 9 milliards de francs CFA ont été saisis par les douanes sénégalaises entre 2019 et 2021
Différents types de médicaments et de produits pharmaceutiques d’une valeur de 2, 9 milliards de francs CFA ont été saisis par les douanes sénégalaises entre 2019 et 2021, a appris l’APS de l’administration douanière.
‘’Entre 2019 et 2021, les unités opérationnelles ont saisi différents types de médicaments et de produits pharmaceutiques d’une valeur de 2 986 336 075 CFA’’, indique l’administration douanière dans un communiqué annonçant une nouvelle saisie de médicaments.
Cette saisie a été opérée le week-end au cours de plusieurs opérations ‘’coup de poing’’ menées par les Unités douanières de la Région Centre sur les axes Keur Ayip-Kaolack et Keur-Ayip Nganda ainsi que dans les zones de repli des trafiquants, notamment les forêts et les zones de marécages des régions de Kaolack, Kaffrine et Fatick.
Ces opérations ont permis d’intercepter et de saisir sur une berline de marque Peugeot une cargaison ’’composée essentiellement d’antalgiques, d’aphrodisiaques, d’antihistaminiques, et d’anti-inflammatoires (…) lors d’une course poursuite engagée par les éléments de la Subdivision de Kaolack’’, a-t-on appris par la même source.
Elle souligne que ’les trafiquants ont fini par s’enfuir abandonnant le véhicule à l’entrée du pont de Ndiaw. La valeur totale des médicaments est estimée à 38 millions de francs CFA’’.
Dans la forêt de Yongo, les Douanes ont saisi ’’2770 injections +amicillin sodium+, 360 boîtes +irelly extra+ , 127 boîtes de viagra , 134 bouteilles +abuvita+ , 93 cartons de paracétamol , 440 paquets de savon +apetit+, 116 paquets +pearie action+ et 256 cartons de divers autres médicaments contrefaisants’’.
La même source fait état de la saisie de ’’22 kg de chanvre indien et des munitions’’.
Elle précise que ’’ces produits prohibés étaient cachés dans un dépôt sauvage dans la forêt à hauteur de Yongo (département de Nioro) en attendant vraisemblablement d’être acheminés par des berlines vers des zones d’écoulement’’.
Les Douanes annoncent également avoir saisi, sur l’axe Nganda-Keur Ayip, 528 boites d’aphrodisiaques ainsi que le moyen de transport, précisément à Diama Thiéwi.
Ces dernières opérations marquées par les agents de la Brigade mobile des Douanes de Kaolack, ont permis de saisir 554 balles de sachets plastiques de 12 kg chacun pour un poids total de 6,648 tonnes.
’’Les balles étaient dissimulées dans les compartiments d’un camion en provenance du Mali. La valeur des marchandises et du moyen de transport est de 36 620 000 francs CFA. Trois individus ont été interpellées’’, informent les Douanes.
Elles signalent que dans le cadre de l’application de la Loi interdisant l’importation de produits plastiques à usage unique, le Bureau de Dakar Port Nord a saisi ’’159 cartons de 1000 pièces de barquettes jetables, 580 cartons de 1000 pièces de gobelets et fourchettes, 40 cartons de 1000 pièces de pots en plastique, 20 cartons de 1000 pièces de couvercles, 58 cartons de 4000 pièces de sachets’’.
De son côté, la Brigade commerciale des Douanes du Mole 8 a saisi ‘’19, 600t de sachets plastiques’’.
A cela s’ajoute une autre saisie portant sur 1136 ballots de sachets en plastique sur un conteneur au cours d’un contrôle routier à Toglou sur l’autoroute à péage.
Au cours de ces opérations ‘’coup de poing’’ toujours, les agents du Poste des Douanes de Nganda ont saisi 3300 sacs d’engrais soit 165 tonnes. La valeur du produit et des moyens de transports (05 semi-remorques) est évaluée à 99 871 000 de francs CFA, précise-t-on.
Le communiqué rapporte que 150 kg de chanvre indien ont été saisis près du village de Yayém dans les environs de Fimela par les éléments de la Brigade mobile des Douanes de Fatick qui ont interpelé 5 individus.
Il signale qu’une autre opération combinée de livraison surveillée a permis aux agents des Brigades des Douanes de Bignona (Direction du Sud) et de Keur-Ayip (Subdivision de Kaolack) de ’’mettre la main sur 500 Kg de chanvre indien enfouis dans des sacs de foin sur un camion lourdement chargé’’.
Quatre individus dont le conducteur du camion ont été appréhendés au cours de cette opération.
par Koulsy Lamko
LA FRANCE CONFIRME LE TCHAD DANS SON STATUT DE CAMP MILITAIRE DE L’HEXAGONE
EXCLUSIF SENEPLUS - La légion nègre est indispensable pour l'armée française afin de crédibiliser le théâtre qui se joue dans cette région où le statut quo préfigure peu ou prou la réorganisation des territoires coloniaux
Triste tableau que celui d’Emmanuel Macron assis au beau milieu de sa Légion d’honneur nègre, la nouvelle Colonne du Tchad constituée de généraux d’opérette et autres galonnés, en apparat de circonstance autour de la dépouille encore chaude d’Idris Deby. Et le président français de reconnaître sans ambages, la transition militaire imposée par un Conseil National de Transition auquel il apporte son soutien indéfectible prenant de court la classe politique tchadienne, les forces rebelles auxquelles l’on attribue, semble-t-il à tort, l’assassinat de Deby, les instances régionales africaines dont fait partie le Tchad, l’Union Africaine. Lamentable image d’Épinal, cependant révélatrice de ce qu’il est convenu de désigner sous le vocable d’exceptionnalité du Tchaddans le dispositif sécuritaire et qui cristallise en un instantané, la vérité de l’histoire. Car pour peu que l’on observe les stratégies politiques que la Métropoli déploie depuis presque un siècle sur ce territoire dont la vastitude n’a d’égale que la profondeur de la désolation des peuples qui y vivent, le Tchad est un immense camp militaire français consacré.. Secret de polichinelle ? Oui ! Depuis presque un siècle, ce pays remplit à merveille les fonctions de réservoir de légionnaires nègres, recrutés et formés pour assouvir les desseins impérialistes de la France. Déjà en 1941, c’est de ce territoire que sont parties les premières colonnes de la résistance française pendant la seconde guerre mondiale sous le commandement du Colonel Leclerc, pour marquer la première victoire signifiante avec la prise de Koufra dans le Sud-est libyen. Le Régiment de Marche du Tchad était constitué, entre autres, de braves jeunes gens arrachés à leurs familles et à leurs champs et embarqués dans une guerre qui n’était pas la leur. Les recrues étaient pour la majorité, issues des zones centrales et méridionales du territoire. L’infanterie coloniale après des victoires mémorables au Fezzan se retrouvera associée à la Deuxième Division blindée et c’est ce Régiment de Marche du Tchad qui le premier livrera la bataille de Normandie avant d’entrer dans Paris qu’il libérera. Il en sera bien sûr payé en monnaie de singe. Ces jeunes gens ont été traînés par la suite sur tous les champs de répression des luttes de libération des peuples soumis aux conquêtes coloniales de la France, en Indochine, en Algérie, à Madagascar, au Cameroun où ils ont participé activement aux massacres des partisans de l’UPC… Depuis plus de quarante années maintenant, ce sont les régions septentrionales qui fournissent la chair à canon à leur tour… majoritairement. Au gré des mouvements de migration, de transhumance et d’alliances de groupes de rebelles, qui passent d’une faction à l’autre, des multitudes de groupes politico-militaires tous issus de la même famille générique du FROLINAT. Inépuisable vivier de desperados dont le seul apprentissage de la vie se résume au métier des armes. Et la rhétorique martiale d’encenser et de célébrer la bellicosité romantique des irréductibles guerriers du désert, invincibles spécialistes de rezzous ! Et les prouesses des chefs guerriers montées aux nues ! L’arbre qui cache la forêt : une jeunesse sacrifiée, mercénarisée à souhait qui joue au proxy et écume les champs de bataille du Sahel, au Mali, au Nigeria, au Niger, en Centrafrique, au Cameroun… et parfois jusqu’au Congo ! Une continuité historique sans conteste.
Que cherche la France au Tchad ? Tous les analystes de l’histoire de cet immense camp militaire français placé sous le regard permanent du ministère français de la Défense et de la DGSE, vous répondront que jamais il n’y eut de gouvernement au Tchad qui n’ait bénéficié pour s’installer, se perpétrer au pouvoir, ou en être éjecté, d’un coup de main de l’armée française ou celle des mercenaires français, services secrets ou de manipulateurs de constitution ou d’élection… Les noms sont connus. Évidemment, à ce jeu tout aussi bien notoire, jus d’orange pressé, peau d’orange jetée. L’installé adoubé et célébré à son arrivée est dégommé dès qu’il commence à tousser hors du masque et refuse d’obéir. Idriss Deby lui-même l’a encore redit quelques jours avant de succomber à l’ultime trahison. Et dans le sillage de ces mouvements de pièce de recharge ou de jeux de chaise, ce sont non seulement de centaines de jeunes qui crèvent, mais également un arrière-pays figé, pris en otage, statufié dans une misère moyenâgeuse. Et l’on agite le spectre de l’instabilité, l’épouvantail du chaos que l’on provoque soi-même ! Et dans la balance s’accumulent tous les arguments du chantage !
Que veut la France au Tchad ?
Le bon sens impose tout de même quelques questions pêle-mêle, devant tant de paradoxes. En effet pourquoi l’armée française a-t-elle stationné ses bases militaires dans les capitales d’une bonne partie de ses néo colonies ? On me répondra comme un leitmotiv : les accords de défense et monétaires qui cèdent à la France le monopole énergétique et celui de l’exploitation des ressources minières. Mais ces accords ont-ils été signés pour une vigueur et une validité ad vitam aeternam ? D’autre part, pourquoi donc l’armée tchadienne dont on dit qu’elle est extraordinairement performante, bien équipée au point d’assurer la défense des autres pays, n’est-elle pas capable de veiller à l’intégrité de son propre territoire ? Qui donc arme-t-il les djihadistes ? Qui donc a-t-il armé Boko Haram ? Le Nigeria, première puissance économique de l’Afrique et avec une population de 220 millions d’habitants (quinze fois celle du Tchad, avant-dernier pays dans le classement de l’indice de développement humain) aurait-il le bras trop court pour se délivrer d’une bande d’illuminés sanguinaires ? Qui donc l’en empêcherait-il ? Ont-ils tort ceux qui, constatant l’époustouflante qualité des armes et des costumes d’apparat de l’armée tchadienne, affirment que l’argent du pétrole est englouti par le négoce juteux de l’industrie d’armement française, belge, européenne ? Et Glencore dans tout ça ? A-t-on nécessairement besoin d’un intermédiaire qui par la ruse et l’instinct de prédation s’arroge une bonne partie des dividendes des ressources pétrolières ?
À la vérité, l’armée française invitée pour lutter contre les djihadistes au Sahel, si tel est son objectif en s’y éternisant, n’a pas besoin de militaires tchadiens pour mettre fin à la prétendue expansion terroriste. Nul secret pour personne que les forces d’intervention militaires, qu’elles soient celles de l’ONU ou celle des armées qui viennent à la rescousse des pays dont elles ont aidé à provoquer l’éclatement, n’interviennent que pour des intérêts économiques et/ou géostratégiques. Pyromanes et pompiers à la fois ! Que l’on ne prenne pas les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ! Les djihadistes, la France les a armés par l’effet domino de la destruction de la Libye qu’elle a orchestré. La dissémination de l’arsenal de Kadhafi était prévisible et même annoncée si l’on se réfère aux analyses des think tanks tels que Crisis Group qui prévoyaient la déflagration de la Jamahiriya. (Ces mêmes analystes annonçaient déjà en janvier 2021, les fissures dans l’armée de Deby.) Les djihadistes, la France connaît très bien leur agenda. À preuve, le « Patron de la DGSE » qui semblait, il y a quelques mois, divulguer l’ordre du jour d’une réunion secrète de leurs chefs, réunion qui prévoyait leur avancée jusqu’au golfe de Guinée ! A priori, avec toute l’armada technologique de surveillance territoriale, la force de frappe aérienne, nourrie d’avions de chasse et de drones qui pullulent, l’armée française n’aurait pas vraiment besoin de ses légionnaires nègres tchadiens pour déloger et anéantir les forces du présupposé terrorisme. Cependant, la légion nègre est plutôt indispensable pour crédibiliser le théâtre d’ombres qui se joue dans cette région où le maintien du statu quo, avec les complicités tantôt balisées par les accords brinquebalants, préfigure peu ou prou la réorganisation des territoires coloniaux. Ce serait un euphémisme que d’évoquer juste la mise en branle d’accords bilatéraux de défense. Il s’agit d’occupation militaire programmée à partir d’analyses prospectives pour sécuriser les terres riches du continent. L’aliénation culturelle ne suffit plus pour contenir le pré carré des néo colonies dans le statut de la confortable vassalité francophone… non plus pour s’assurer le monopole des ressources ad vitam aeternam. Devant l’appétit vorace de la Chine dont on n’attendait pas de sitôt qu’elle devienne la première puissance économique du monde, devant la Russie pugnace que l’on croyait difficilement renaître de ses centres après le démantèlement de l’URSS, devant la Turquie qui se prend à jouer dans la cour des grands et enfin les USA qui révisent leur position d’antan relative au plan Marshall, il s’agit d’occupation militaire, de reconquête et redécoupage des territoires : le continuum de la Conférence de Berlin… Les multiples bases militaires françaises dans les capitales françafricaines sont soudain devenues trop étroites, sans doute. Pour les puissances, la stratégie du chaos est peut-être l’étape transitoire nécessaire à la reconfiguration.
Apprendre à sortir du cercle vicieux
Quant au peuple tchadien dont la porosité, sinon l’impuissance de l’État-nation est démontrée, assumée, tant les guerres civiles sempiternelles certifient à l’encan que les histoires de familles ne se sont pas encore faites… c’est aujourd’hui ou jamais l’heure de vérité. Ne nous voilons pas le visage : les communautés géographiques, ethniques ou confessionnelles, du fait d’une histoire violente faussement contée et manipulée dans tous les sens, se regarderaient-elles en chien de faïence, promptes à la moindre manipulation pour verser dans le chaos prédit ? Le malaise est là, qu’il faudra nommer, insidieux, profond, traînant dans les mots que l’on se jette au visage, les cœurs meurtris, les consciences, les attitudes, les actes. Mais, c’est sans doute aussi le moment de déjouer le jeu politicien du diviser pour régner en allant vers des retrouvailles d’Africains, de véritables kemit conscients des valeurs de solidarité, de fraternité, de dignité et de liberté. La nation n’est pas encore née, les manguiers et les dattiers sont en fleurs ; il s’agira de l’inventer.
Ou l’on devra remettre tout à plat et que la vérité soit dite… Même pour ce qui est d’interroger froidement la pertinence ou non de l’État néocolonial jacobin centralisé dont les pratiques autoritaristes hégémoniques sont constitutives, consubstantielles… Même, pour scruter plus attentivement ce poncif de « démocratie » que l’on agite à tout vent d’harmattan. Revenir aux fondamentaux ! L’eurocentrisme qui rattache la naissance de la démocratie à Athènes cache assez souvent que c’était une société esclavagiste où très peu d’hommes dits « libres » avaient le loisir de prendre la parole dans l’agora. La « prétendue démocratie » que nous impose l’Europe n’est qu’un détournement subtil qu’opère un certain type d’oligarchie qui s’érige entre le roi et le peuple avec la prétention de représenter le peuple électeur et dont il s’arroge les droits… C’est déjà dit, le système de démocratie libérale qui se targue d’équilibre entre les trois pieds du pouvoir en prétendant établir une séparation entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire, n’est qu’un leurre. Au-dessus de tout, aujourd’hui, trône le roi Finance. L’un des pouvoirs fabrique les lois à son bénéfice, le second les exécute, le troisième contrôle la machine pour que les lois soient bien mises en œuvre : une complémentarité complice… qui dure le temps qu’elle ne nuise aux intérêts du pouvoir dominant… à moins que l’on sorte du système… d’où les révolutions. Peut-être faudra-t-il alors creuser, fouiller, bêcher pour confectionner un système d’organisation politique qui permette aux collectivités, toute la force et la liberté de leur expression, de leur décision et la mise en œuvre de leurs projets de vie sans se vautrer une fois de plus dans l’imitation servile et la reproduction de l’État colonial dont on expérimente actuellement les limites ?
Ou l’on se complaira, hélas, dans l’arrogance, la peur et le mutisme complice qui ont permis que s’établisse pendant des décennies une oligarchie clanique adoubée soutenue et construite par des courtisans impénitents, et qui a jeté dans un violent dénuement les peuples dans leur ensemble qu’ils soient du sud, du nord, de l’est, de l’ouest ou du centre. La survie de tous en dépend. Il faudra en avoir du cran puisqu’il s’agira de couvrir dans un dépassement inédit, transcendant, les cris d’orfraie des moult repris de justice qui brandissent leurs crimes comme de fait d’armes les légitimant, ceux-là qui ont mis à sac les entreprises et trésors publics, pour se bâtir fortune, se tisser des réseaux de clientèles d’obligés, d’influence tous azimuts et qui sont tantôt conseillers ou fous du roi selon les dérapages des prestations minables, égotiques et frileuses qu’on leur entend dès lors que l’on s’approche trop de leurs prébendes.
Les Tchadiens ont-ils envie de vivre ensemble, ce sera à eux de devoir se retrouver pour en manifester le désir et en prendre l’engagement par des institutions qu’ils devront inventer conformément à leur vision et leurs nécessités diverses. Et ce ne sera pas drôle que cela se fasse avec la gâchette d’un bidasse galonné sur la tempe, sous le fallacieux prétexte d’une instabilité contre laquelle se prémunir. Ce n’est pas non plus à la France de le leur imposer. Il y en a qui ont pris les armes, mus par le désir de justice et d’équité, qu’ils les déposent et que l’on ne reproduise pas le vice du cercle itératif… comme si le colonisateur ne nous avait laissé de liberté que celle du vice. Et ce n’est pas nourrir un sentiment anti peuple français que d’exiger que chaque peuple, chaque pays ait le choix d’organiser son territoire comme il le souhaite et, qu’enfin cesse l’occupation militaire permanente gage d’exploitation de ressources des néo colonies et par ricochet, celui de la paupérisation extrême des peuples.
Une chose est sûre et certaine, au risque de se répéter et de l’ânonner, les ruptures avec la Françafrique, c’est aux peuples africains d’en prendre l’initiative ; coûte que cela coûte.
Koulsy Lamko est écrivain-Dramaturge et Enseignant, directeur de Hankili So África.
L'HYGIÈNE, GRANDE ABSENTE DES MENUS DAKAROIS
Les Sénégalais ont de plus en plus tendance à manger n’importe où surtout pendant le Ramadan. Conséquence : l’on note dans la capitale une floraison de restaurants qui se soucient rarement des règles d’hygiène. Reportage
A Dakar, les habitudes alimentaires ont considérablement évolué, ces dernières années. Les Sénégalais, emportés par la routine des activités quotidiennes, ont de plus en plus tendance à manger n’importe où surtout pendant le Ramadan. Conséquence : l’on note dans plusieurs quartiers de la capitale une floraison de restaurants qui se soucient rarement des règles d’hygiène. Ce qui pose un véritable problème de santé publique en cette période de Covid-19. Reportage !
Samedi 24 avril 2021. Un vent sec mélangé d’une poussière menaçante dicte sa loi à la cité Scat Urbam de Hann Maristes. Comme tous les soirs, après la rupture du jeûne, l’ambiance est vivante dans cette commune débordante de vie. Véhicules, motos et piétons, dans un charivari monstre, se disputent la route qui traverse le quartier semblable à un sentier. Sur un tableau noir bien scotché au mur d’un immeuble imposant, est mentionné avec de la craie le menu du jour d’un restaurant : « Domada-thiebou djeun-thiebou guinar ». Bienvenue chez « Lalla resto » ! A l’intérieur de la pièce exiguë située au rez-de-chaussée, clients et serveurs discutent de tout et de rien. C’est l’heure du déjeuner. Sur les lieux, le constat est inquiétant : les mesures barrières indiquées contre la pandémie de Covid-19 sont complètement bafouées. Pas de gel antiseptique, encore moins de masque et les clients se bousculent autour des tables en plastique.
Coronavirus
Devant son petit poste téléviseur, la télécommande à la main, Amy, une des gérantes, s’en explique. « C’est l’un des restaurants les plus prisés du quartier », lâche-t-elle, le sourire aux lèvres. Elle ajoute : « on avait l’habitude de mettre du gel sur les tables, mais à un moment donné, beaucoup de clients ne l’utilisent plus, c’est pourquoi on ne l’achète pas ».
Pour la restauratrice, le respect des règles d’hygiène est une obligation. « Je suis dans ce milieu depuis plusieurs années et j’ai toujours respecté les normes d’hygiène requises. C’est une obligation pour nous, il s’agit d’une question de santé publique », se défend-t-elle, l’air fatiguée.
En discussion avec un client, sous le bourdonnement assourdissant des mouches qui envahissent les restes des plats, Astou, l’une des trois serveuses du restaurant, déclare : « c’est parce que nous respectons les règles hygiéniques que nous sommes envahis à chaque heure du diner ». Avec un signe fait de la tête, Abdoulaye confirme son amie. « Elles sont propres et accueillantes, vraiment. Je suis abonné, ici, depuis que je suis installé dans ce quartier », raconte-t-il, montrant, du bout du doigt, son atelier.
Mécanicien de 45 ans, les habits tachés, il doute encore de l’existence de la maladie de Covid-19. Et par conséquent, il ne porte de masque que dans des circonstances très précises. « Même si le Coronavirus existe encore, il n’est pas aussi grave comme on le décrit en Occident », jure-t-il, s’empressant de finir son plat. Comme beaucoup d’autres consommateurs, il se régale goulument et s’empiffre joyeusement, ne prêtant guère attention aux mouches et autres insectes qui pullulent autour.
Des plats entre 600 ou 700 de FCfa
A la grande porte, Moustapha Samb, jeune marchand ambulant, pose ses produits composés d’accessoires de téléphone. Il passe sa commande en attendant impatiemment d’être servi. « J’ai choisi les restaurants parce que c’est plus rapide et comme je ne reste pas sur place, je mange n’importe où. Avec 600 ou 700 de FCfa, on mange bien dans ces types de restaurants », insiste cet originaire de Khombole.
A quelques jets de pierres de là, se trouve un autre restaurant, visiblement moins fréquenté. A l’intérieur, deux jeunes hommes, bercés par le vent frais d’un ventilateur, sont en train de commenter tranquillement le résultat d’un match de football de la Liga espagnole, de ce jour-là.
El Hadj Ndiaye, étudiant en Droit dans une université privée de la place, avoue que ce n’est pas très hygiénique comme il l’aurait souhaité dans ce restau, « mais c’est délicieux. Et ce n’est pas cher comparé aux restaurants chics ». Ce que confirme son ami, Djiby Leye. Les doigts manipulant son téléphone, il dit avoir une alternative. « Moi je prends toujours la peine de laver à nouveau les cuillères, il m’arrive même d’y mettre du gel pour tuer les microbes avant de manger », dit-il avec une voix à peine audible, probablement pour éviter d’être entendu par la maîtresse des lieux.
Cette dernière s’appelle Mariama Baldé. La mère de famille d’origine guinéenne, un bébé criant sur son dos, hésite avant de lâcher. « C’est ma fille-ainée qui m’aidait. Mais, aujourd’hui, elle est un peu souffrante. C’est moi qui prépare le repas et sers les clients », dit-elle, la sueur au front. Sur le non-respect des règles d’hygiène, elle martèle, en sanglots : « Personne n’est à l’abri de cette maladie, seul Dieu peut nous protéger !»
Autre lieu, même décor. Vers l’école japonaise, le flux humain est impressionnant et l’animation est à son comble. Hommes, femmes et enfants, dans un empressement sans nom, vaquent à leur occupation après une longue journée de jeûne.
Devant « Mia restaurant », un homme d’une trentaine d’années, le corps imposant, est préposé à la sécurité des lieux. Une bouteille de gel à la main gauche, un thermo flash à la main droite, il veille au respect strict des consignes indiquées par les autorités sanitaires. Ici, contrairement aux lieux, c’est le calme plat. Les tables sont bien dressées. Une quinzaine de clients, assis généralement à deux, discutent, regardant de temps en temps une série télévisée qui passe sur un écran plat installé au fond du restaurant. Sous la terrasse, d’autres clients, autour d’une grande table, sont bien pris en charge : c’est la partie réservée aux VIP. Occupé à débarrasser des tables, Edouard, jeune serveur, sapé en chemise blanche assortie d’une cravate rouge, jure que les règles d’hygiène sont bien respectées dans ces lieux.
« Nous tenons à la santé publique et surtout celle de nos clients », rembobine-t-il. Selon lui, les entrées sont filtrées. « Tous nos clients sont contrôlés, nos plats et ustensiles sont lavés et réchauffés avant d’être réutilisés », précise notre interlocuteur.
A quelques mètres, Adama tient, depuis 2014, son restaurant de fortune à ciel ouvert qu’elle aménage, tous les jours, devant un magasin, avec l’aide d’un grand morceau de tissu. Très populaire dans ce lieu, cette lebou originaire de Yoff, est prise d’assaut. Ses plats sont vendus entre 500 à 600 de FCfa. Les clients, généralement des commerçants, sont conscients de l’insalubrité sur les lieux, mais certains disent ne pas avoir le choix. « On ne mange que ce que l’on voit. Après la rupture, nous les Sénégalais, on pense au riz et là il n’y a que ces restaurants. De l’autre côté, vers le croisement, il y en d’autres mais leurs plats sont, la soixantaine. « Moi, avec le Coronavirus, je commande des plats à emporter pour manger dans mon commerce. C’est plus sûr. Les gens sont nombreux et on ne sait pas s’il y a un malade ou pas ».
A l’image d’Adama, elles sont nombreuses les dames qui gagnent leur vie dans la restauration dans les populeux quartiers de Ouakam et dans Dakar, mais qui, malheureusement, font fi de l’hygiène. Ce qui pose un réel problème de santé publique surtout dans ce contexte marqué par la pandémie de Covid-19.