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29 avril 2025
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LE JOOLA, LEÇONS OUBLIÉES ?
22 ans après le naufrage, le journaliste Oumar Diaw secoue les consciences sur la RTS. Entre devoir de mémoire et questionnements sur la sécurité, sa chronique interpelle. Le temps passe, mais les leçons sont-elles vraiment apprises ?
À l'occasion de la commémoration du naufrage du bateau Le Joola, le 26 septembre 2024, le journaliste Oumar Diaw livre une chronique poignante sur les ondes de la RTS. Vingt-deux ans après cette tragédie maritime qui a coûté la vie à près de 2000 personnes, Diaw s'interroge sur les enseignements tirés.
Dans sa chronique, le journaliste sénégalais dresse un constat alarmant : malgré les promesses et les résolutions prises au lendemain de la catastrophe, la culture de la sécurité peine à s'imposer dans le secteur des transports. "Qu'est-ce qui a enterré ou noyé cet élan hardi ?", s'interroge-t-il, pointant du doigt la persistance d'une certaine légèreté face aux règles de sécurité.
Diaw évoque également le dilemme entourant l'épave du Joola, qui repose toujours au fond de l'océan. Faut-il la renflouer ou la laisser comme sépulture sous-marine ? Cette question soulève des enjeux mémoriels cruciaux.
Le journaliste conclut sur une note à la fois solennelle et interpellative : "Rien que pour le sacrifice des naufragés, nous avons cette obligation de mourir autrement que par une imprudence coupable." Un appel vibrant à la responsabilité collective, alors que le mémorial dédié aux victimes se dresse désormais face à l'estuaire, symbole d'une mémoire qui ne doit pas sombrer dans l'oubli.
ZACHARIA SALL EXPLORE L'EXIL AVEC BRIO
Dans son nouveau recueil "Puissances sans frontières", le poète emporte le lecteur dans un tourbillon d'émotions et d'images. L'exil y est dépeint dans toute sa complexité, entre souffrances et rêves d'ailleurs
(SenePlus) - Le poète sénégalais Zacharia Sall revient sur le devant de la scène littéraire avec son nouveau recueil intitulé "Puissances sans frontières" paru aux éditions L'Harmattan/Sénégal. Dans cet ouvrage, l'auteur livre une réflexion poignante sur l'exil, les frontières et la quête identitaire.
"Puissances sans frontières" déploie un éventail d'images puissantes et de formes poétiques variées pour plonger le lecteur dans l'univers complexe de ceux qui, comme le dit Sall, voient que "tout est dans l'amour des risques qui font de l'« exiler une puissance sans frontière ». Sa poésie, ancrée dans la réalité mais touchante à l'universel, peint des tableaux saisissants de chagrins, de solitudes, mais aussi d'amours et d'espoirs.
Le recueil aborde les défis et les souffrances liés à l'exil, évoquant notamment la douleur des mères séparées de leurs enfants partis. Les mots de Sall, crus et sincères, sont empreints d'une rage contenue mais aussi d'une profonde aspiration à la liberté et à la dignité.
Un extrait du recueil donne le ton de l'œuvre : "Aucune politique ne porte l'idéal de mon sein sinon le poème". Zacharia Sall y affirme sa conviction que la poésie est le vecteur idéal pour porter "le grand message de la dignité qui porte la liberté des libres".
"Puissances sans frontières" promet d'être une lecture à la fois belle et profonde, offrant un regard unique sur l'expérience de l'exil et la quête universelle de sens et d'identité.
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LE MALI FUSTIGE L'ALGÉRIE À LA TRIBUNE DE L'ONU
Le colonel Maïga a notamment qualifié le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU d'"énergumènes diplomatiques", les accusant d'ignorer l'histoire commune entre les deux pays
Lors de la 79ᵉ session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga, représentant du Mali, a livré un discours musclé, pointant du doigt l'ingérence algérienne dans les affaires maliennes.
Dans son allocution, le vice-Premier ministre malien a vivement réagi aux récentes déclarations des responsables algériens. Il a notamment qualifié le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU d'"énergumènes diplomatiques", les accusant d'ignorer l'histoire commune entre les deux pays et la géographie de la région.
Maïga a fermement rejeté les commentaires du ministre algérien sur la nécessité d'une solution politique au Mali, rappelant que "nul ne peut aimer le Mali plus que les Maliens". Il a également dénoncé les propositions du représentant permanent algérien concernant les présomptions de frappes de drones ayant fait des victimes civiles, les qualifiant d'"accusations graves et infondées".
Le colonel a déclaré que : "le Mali exige de ces deux énergumènes diplomatiques qu'ils cessent d'entrer dans l'histoire à reculon." Il a souligné que ces responsables semblaient ignorer "la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne".
Dans un geste symbolique fort, Maïga a répété trois fois cette exigence, martelant que l'Algérie ne devait pas considérer le Mali "comme une wilaya", c'est-à-dire une province algérienne.
MOHAMMED VI SALUE LA MÉMOIRE DE MAKHTAR MBOW
Le roi du Maroc a adressé un message de condoléances empreint d'émotion au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, rappelant l'amitié profonde qui liait Mbow au royaume
Dans son message, le Roi exprime à M. Diomaye Faye et, à travers lui, à la famille du défunt et à l’ensemble du peuple sénégalais, ses sincères condoléances et l’expression de sa profonde compassion.
Le Sénégal, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, sont en deuil suite au décès d’Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
En signe d’hommage, le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances au président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, saluant une carrière et une vie exceptionnelles fortement ancrées dans la quête de la justice, de l’égalité et de la fraternité. Né le 20 mars 1921 à Dakar, Amadou Mahtar Mbow a marqué l’histoire par son engagement inébranlable envers l’éducation et la culture, et a laissé une empreinte indélébile sur les sphères politique et culturelle internationales.
Son parcours débute dans les années 1940, alors qu’il poursuit des études supérieures en France. Après avoir servi comme enseignant, il retourne au Sénégal où son prestige intellectuel le propulse sur la scène politique.
Son rôle de Directeur général de l’UNESCO, poste qu’il a occupé de 1974 à 1987, a été un point culminant de sa carrière. Premier Africain à diriger l’agence, il a plaqué son empreinte sur une période marquée par le débat autour du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication.
Sous sa direction, l’UNESCO a exploré des terrains innovants afin de rééquilibrer les flux d’information entre le Nord et le Sud, une cause qui reflétait sa vision d’un monde plus équitable.
L’engagement d’Amadou Mahtar Mbow dans le dialogue interculturel et la promotion de la paix lui a valu d’être reconnu au-delà des nombreuses frontières. Il a reçu divers honneurs internationaux et, jusqu’à ses derniers jours, a inspiré de nombreuses politiques éducatives et culturelles à travers le continent africain.
Aussi membre éminent de l’Académie du Royaume du Maroc, Mbow y a contribué à une meilleure compréhension entre les cultures africaines, confirmant sa stature de pont entre l’Afrique et le monde.
Dans son message de condoléances du Roi Mohammed VI a souligné cette connexion profonde. « Mon pays salue la mémoire d’un ami fidèle et rend hommage à son œuvre, notamment en tant que Directeur Général de l’UNESCO », a écrit le Roi, se remémorant une amitié forgée sur une admiration mutuelle pour des valeurs partagées.
La mémoire d’Amadou Mahtar Mbow survit au-delà des générations, un rappel de l’impact que peut avoir un engagement sincère pour le bien commun. « Mon pays salue la mémoire d’un ami fidèle et rend hommage à son œuvre, notamment en tant que Directeur Général de l’UNESCO », écrit le Roi Mohammed VI.
LES DÉLAIS DE DÉPÔT DES LISTES POUR LES LÉGISLATIVES POURRAIENT ÊTRE PROLONGÉS
L’annonce a été faite par le ministre de l’intérieur au sortir d’une rencontre d’échange avec les acteurs du processus électoral ce samedi.
Les délais de dépôt des listes pour les législatives pourraient être prolongées. L’annonce a été faite par le ministre de l’intérieur au sortir d’une rencontre d’échange avec les acteurs du processus électoral ce samedi.
«Je peux retenir d’emblée qu’il y a un consensus sur la nécessité d’allonger très légèrement la durée de dépôt des listes. Nous allons y travailler parce qu’il y a un impact technique sur l’impression des bulletins. Si vous allongez la durée des dépôts vous sortez les listes définitives après. Vous ne pourrez commencer l’impression qu’après.
Sur la question du bulletin et du casier judiciaire cela relève du pouvoir règlementaire. Nous allons nous en ouvrir au premier ministre et au Président de la République qui vont apprécier sur la réponse à apporter sur cette préoccupation (…)
Nous avons pris la décision ici, d’instaurer un cadre permanent de concertation entre le ministère de l’Intérieur et les partis politiques. Ce n’est pas juste à la veille des élections qu’il faut discuter. Il faut avoir, selon une certaine périodicité, un calendrier et un agenda précis de discussion entre la classe politique et le ministre pour approfondir le dialogue»
TOURNOI UFOA, LE SÉNÉGAL CONSERVE SON TROPHÉE
Les Lions ont remporté la finale du tournoi masculin de l’Union des fédérations ouest-africaines de football, Zone A, après avoir battu par deux buts à zéro, la Sierra Leone, samedi au Samuel-Kanyon-Doe Stadium de Monrovia.
Dakar, 28 sept (APS) – L’équipe nationale du Sénégal de football des moins de 20 ans a remporté la finale du tournoi masculin de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA), Zone A, après avoir battu par deux buts à zéro, la Sierra Leone, samedi au Samuel-Kanyon-Doe Stadium de Monrovia.
Grâce à cette victoire, les Lionceaux du Sénégal, champions en titre du tournoi l’UFOA-A, conservent ainsi leur titre. Cheikh Tidiane Thiam a ouvert le score à la 13e minute, suivi, dix minutes plus tard par Ibrahima Dieng sur un magnifique lob depuis la moitié de terrain.
Avec son but en finale, Thiam réalise marque ainsi sa troisième réalisation de la compétition, qui faisait en temps office de tournoi de qualification à la prochaine CAN U20, dont le lieu n’est pas encore déterminé.
L’équipe sénégalaise est championne d’Afrique en titre de cette catégorie.
QUI ÉTAIT HASSAN NASRALLAH ?
Le secrétaire général du Hezbollah a été ciblé par une frappe israélienne vendredi 27 septembre, visant le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé que Tsahal l’avait effectivement éliminé.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été ciblé par une frappe israélienne vendredi 27 septembre, visant le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé que Tsahal l’avait effectivement éliminé.
Hassan Nasrallah, figure influente et discrète, entretenait des liens étroits avec l’Iran, qui a largement contribué à la transformation du Hezbollah en une force politique et militaire de premier plan. Il était vénéré par les partisans du groupe.
Sous sa direction, le Hezbollah a formé des combattants pour le Hamas palestinien et des milices en Irak et au Yémen, tout en obtenant des missiles et des roquettes fournis par l’Iran pour être utilisés contre Israël. Il a supervisé l’évolution du Hezbollah, passant d’une milice luttant contre l’occupation israélienne au Liban à une force militaire plus puissante que l’armée libanaise. Le Hezbollah est devenu un acteur central de la politique libanaise, ainsi qu’un fournisseur majeur de services de santé, d’éducation et de soutien social, jouant un rôle clé dans l’influence régionale de l’Iran.
Né en 1960 à Bourj Hammoud, dans l’est de Beyrouth, Nasrallah était l’aîné de neuf enfants. Son père, Abdul Karim, tenait une petite épicerie. Il a rejoint le mouvement chiite Amal après le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. Après un bref séjour à Najaf, en Irak, pour y suivre des études religieuses, il est retourné au Liban et s’est séparé du mouvement Amal en 1982, à la suite de l’invasion israélienne. Avec le soutien militaire des Gardiens de la révolution iraniens, Amal islamique, groupe auquel il avait adhéré, a évolué pour devenir le Hezbollah, la plus puissante des milices chiites.
En 1985, le Hezbollah a officialisé sa création en publiant une « lettre ouverte », désignant les États-Unis et l’Union soviétique comme des ennemis de l’Islam et appelant à l’« anéantissement » d’Israël. Nasrallah a progressivement gravi les échelons de l’organisation, devenant chef du Hezbollah en 1992 après l’assassinat de son prédécesseur, Abbas al-Musawi, lors d’une attaque israélienne.
Dès sa prise de fonction, Nasrallah a organisé des représailles contre Israël. Les attaques comprenaient des tirs de roquettes sur le nord d’Israël, ayant entraîné la mort d’une jeune fille, ainsi qu’une série d’attentats, dont celui à la bombe contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, causant 29 décès.
Par Bocar LY
CE QUE JE PENSE
Les enjeux des Législatives du 17 novembre 2024 : Consolider la victoire du 24 mars 2024 par une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour entamer les ruptures attendues ou faire des pas en arrière pour la restauration de l’ordre ancien
Les enjeux des Législatives du 17 novembre 2024 : Consolider la victoire du 24 mars 2024 par une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour entamer les ruptures attendues ou faire des pas en arrière pour la restauration de l’ordre ancien. Le Sénégal est dans une situation inédite et à la croisée des chemins. Nous disions dans notre dernière publication que se défaire du pouvoir autoritaire et répressif de Maky Sall à l’époque demandait beaucoup d’abnégation, de tact et de lucidité. Le peuple a ainsi cerné les enjeux de la Présidentielle et a choisi le camp de la rupture, du changement de cap contre celui de la continuité avec toutes ses dérives.
Cette victoire éclatante dès le premier tour a été certes un pas important dans cette voie mais pas suffisante, car il va falloir faire face aux forces d’inertie, à la forte résistance des déchus qui ont encore gardé un certain nombre de positions de pouvoir, des aigris et de tous les rentiers qui sentent leurs intérêts menacés. En effet, des décrets ont été pris pour gripper la machine du pouvoir, des recrutements massifs incompréhensibles ont été effectués de même que des indemnités colossales accordées en fin de règne dans le but de mettre en mal le régime avec des Sénégalais en se basant sur un droit acquis. Après avoir échoué à bloquer le nouveau régime à travers l’Assemblée nationale où elle détenait la majorité, la coalition ou ce qui reste de l’ex-coalition BBY tente de s’agripper à ses anciens opposants pour essayer de survivre. Curieusement, on n’entend que l’APR. Où sont ses alliés de BBY ?
En réalité, les prochaines Législatives permettront d’avoir une meilleure lisibilité du paysage politique, de savoir qui est qui et de démarquer nettement les différents camps. La constitution des différentes coalitions et listes, ainsi que leurs justifications, est déjà un indicateur des enjeux des Législatives. Nous disions aussi que cette mandature sera nécessairement une mandature de transition pour poser les bases d’une profonde refondation. Dans cette optique, le nouveau pouvoir a besoin d’une majorité confortable et de qualité à l’Assemblée nationale pour neutraliser définitivement ces déchus revanchards et les aigris ainsi que tous leurs alliés pour mener à bien ses missions et satisfaire les besoins des populations. Pour y parvenir, il faudra un bon casting des listes de candidats entre Pastef et ses alliés par le choix des hommes et femmes de valeur, conscients des enjeux et mettant l’intérêt général au-dessus de tout. Il nous semble donc nécessaire de fédérer toutes les forces du camp patriotique et de rupture, conscientes des enjeux, et mettre de côté les egos en tirant effectivement les leçons des dernières Législatures et particulièrement, celle qui vient de s’achever. Il faut protéger la victoire du 24 mars obtenue aux prix de lourds sacrifices, la renforcer, la parachever et non l’affaiblir.
Pendant la campagne électorale, il faudra une bonne communication pour battre en brèche toute cette campagne de dénigrement, de désinformation et d’intoxication savamment orchestrée par les adversaires du camp patriotique à travers les médias. Il est inexact de dire que PASTEF fait cavalier seul et snobe ses alliés. La liste PASTEF n’est nullement une liste constituée exclusivement des éléments de PASTEF, mais bien de PASTEF et de ses alliés. Cette majorité parlementaire confortable est nécessaire pour le pouvoir pour abroger cette loi d’amnistie cynique afin de rendre justice aux victimes des manifestations et de leurs familles en identifiant et sanctionnant les auteurs de ces actes ainsi que leurs commanditaires sans compter les différentes commissions parlementaires nécessaires pour faire la lumière sur certains dossiers. Nous estimons qu’adossé à un parlement de qualité et conscient de sa mission, le nouveau pouvoir devra, sans attendre, s’atteler aux ruptures prônées et n’aura plus aucune excuse. Et la plus urgente est la refondation des institutions adossée à une nouvelle Constitution.
L’ARME FATALE SI PRISEE DES CIVILES
Dans les marchés de la capitale, les smartphones et autres appareils numériques sont vendus comme des petits pains. Sans facture, encore moins de garantie, ces outils technologiques constituent souvent un danger mortel entre les mains des utilisateurs.
Dans les marchés de la capitale, les smartphones et autres appareils numériques sont vendus comme des petits pains. Sans facture, encore moins de garantie, ces outils technologiques constituent souvent un danger mortel entre les mains des utilisateurs. L’attaque numérique de l’armée israélienne traduite par l’explosion de bipeurs tuant et blessant des dizaines de membres du Hezbollah illustre la dangerosité de ces moyens de communication. En immersion, Bés bi a exploré certains recoins du marché noir dédié au business des téléphones portables.
La scène est inédite ! Fatou Sané, une jeune dame accompagnée par son mari, est sur le point de péter un câble. Elle s’étrangle de colère. Debout sur son jean bleu aux bas larges, baskets bien lacés, elle brandit une plainte. «Avant-hier, vous m’avez vendu un smartphone à 210 000 F CFA avec une garantie d’un an. Toute la journée d’hier (vendredi 20 septembre), je chargeais le téléphone. Ma petite fille m’avait dit que la batterie chauffait grave. Je lui avais dit de ne surtout pas toucher le téléphone que j’avais déposé sur mon matelas sans drap. Et bizarrement, vers 22h, le téléphone a pris feu. Tu m’as vendu une pacotille !», s’étrangle-t-elle de colère. Dans la foulée, le jeune boutiquier demande à son vigile de fermer la porte. «Issa, que personne n’entre !», hausse-t-il le ton. Le jeune vendeur de portables et d’accessoires semble être pris au dépourvu par cette mésaventure qui dépasse l’entendement. Mais il est loin de se tirer d’affaires. «Cela fait plus de 15 ans que je vends des portables. Mes matériels sont de qualités parce que je collabore avec une grosse marque. Pas besoin de plainte madame ! Montre-moi d’abord le portable», tempère le boutiquier, le visage niché dans une barbe touffue. A sa grande surprise, le mari de la dame est un policier originaire du (Blouf) dans le département de Bignona. Le limier fait la médiation et demande au boutiquier de trouver un terrain d’entente avec sa femme. Dans la foulée, le boutiquier demande à la dame de choisir un autre téléphone. «Si vous branchez votre téléphone, ne le déposez plus sur votre matelas parce que la matière est inflammable. En tout cas, c’est la première fois que j’entends une telle histoire», regrette le vendeur qui lui délivre une nouvelle facture. Déposé sur la baie vitrée, l’appareil porte les stigmates des flammes. Seulement, le limier, lui, a fini de mesurer la dangerosité des smartphones. «Les téléphones sont des armes explosives qui peuvent causer des dégâts énormes. Je ne sais pas si vous êtes au courant des appareils explosifs au Liban. En tout cas, nous devons être vigilants avec ces appareils numériques», suggère l’homme de tenue.
En effet, le 18 septembre dernier, le monde s’est réveillé ébahi par 20 morts et des centaines de blessés causés par des explosions d’appareils de communication appartenant à des membres du Hezbollah au Liban. A Dakar, dans certains magasins spécialisés dans la vente des appareils de communication et électroniques, cette tragédie est passée inaperçue !
Le silence coupable des vendeurs
Le soleil est au zénith à Keur Massar lorsqu’une longue file de voitures se dresse sur le tapis goudronné. Le vrombissement des moteurs de voitures chauffe l’atmosphère. Des mendiants squattent les artères de la ville. A côté de la station service, un magasin spécialisé dans la vente de smartphones ouvre ses portes aux clients. Ici, la consigne est claire. Hors de question de communiquer sur la dangerosité et surtout l’aspect explosif des engins électroniques qui fait l’actualité au Moyen-Orient. Une jeune dame de teint basané qui assure l’accueil reste ferme. «Ne nous crée surtout pas de problème avec cette histoire. Nous ne pouvons répondre à ce genre de questions», clôt-elle le sujet. Une autre demoiselle pointe la porte du responsable du magasin. Une fois dans le bureau, un homme assis sur sa chaise tient un Coran entre les mains. «Ne perdez pas votre temps ! Je ne peux rien vous dire», coupe-t-il court. Juste à côté, Bara, l’un des vendeurs de portables les plus populaires du marché, se barricade derrière le silence. «Nous commerçants de portables sommes au courant de ce qui se passe au Liban. Je n’ai pas de commentaire. Pourquoi les journalistes ne cherchent que des problèmes ?», raille-t-il.
Par contre, un responsable de marketing d’une marque soutient dans l’anonymat qu’il est temps que les autorités contrôlent le marché des appareils numériques. «Le danger, c’est qu’en Afrique, nous consommons souvent les produits de seconde main ou de bas de gamme. Très souvent, ces produits ont des défauts de fabrication. En ce qui concerne les smartphones, les batteries ne sont pas bonnes. Le danger est palpable», met en garde le spécialiste.
Au marché noir, aucune règle de vente n’est respectée
Au-dessous du rond-point de Keur Massar, un véritable marché noir s’est installé. Il est très convoité par les riverains. Ils ne se cachent plus ! Même devant les éléments de la gendarmerie qui assurent la circulation au rondpoint de la station de service, les jeunes vendeurs de portables ne se soucient point de l’inégalité de leur activité commerciale. Ils ont transformé l’espace public au-dessous de l’autopont en un marché noir spécialisé dans la vente de portables. Ici, la loi est simple : pas de facture ni de garantie. Interpellés sur la dangerosité des smartphones, les jeunes commerçants ne sont au courant de rien. «Depuis la nuit des temps, avez-vous vu un appareil exploser ?», renvoie Moussa, muni d’un petit sac à dos. Dans cette ambiance électrique, certains vendeurs prennent place sur les barrières. Une jeune dame est sur le point de marchander un portable. «Je suis consciente de la dangerosité des appareils, surtout ceux de seconde main que nous achetons ici. Mais que faire si nous n’avons pas les moyens de payer un smartphone de 100 000 F CFA? Ici, avec 50 000, vous pouvez avoir un bon portable», justifie la femme de ménage. Cette même hypothèse est soutenue par Guedda Samb. «Ce marché est pour nous les pauvres. Si j’ai les moyens je n’y mettrai jamais les pieds parce que ce n’est pas sûr. Dans ces parages, on peut vous vendre un appareil volé», confirme la jeune dame aux ongles émaillés.
VOYAGE A TRAVERS LA MUSIQUE ET LES MOTS
Ecartelée entre son Sénégal natal et le Royaume-Uni, sa terre d’adoption, le maestro Seckou Keita s’attaque à l’exploration de sa propre identité. Il compte mettre sur le marché courant mois d’octobre, son album sous le label britannique Hudson Records.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 28/09/2024
C’est le 18 octobre prochain que l’artiste Seckou Keïta a choisi pour sortir son nouvel album, sous le label britannique Hudson Records. Celui qui est considéré comme un virtuose de la kora, vivant entre le Sénégal et le Royaume-Uni, s’essaie à l’exploration de sa propre identité à travers l’album intitulé «Homeland» qui signifie «terre natale ».
Ecartelée entre son Sénégal natal et le Royaume-Uni, sa terre d’adoption, le maestro Seckou Keita s’attaque à l’exploration de sa propre identité. Il compte mettre sur le marché courant mois d’octobre, son album sous le label britannique Hudson Records. Ce, après plusieurs singles dont «Ni mala beugué», «Nay rafet», etc. L’album est composé de 12 titres avec une variété de styles dont les morceaux valsent entre ultra pop et dance, acoustique, entre autres. «Seckou Keïta continue ainsi de défier les catégories de genres ou cultures dans une œuvre qui rassemble magnifiquement la musique, les rythmes et textes traditionnels africains avec des sonorités pop, englobant l’afro-pop, l’urbain, le hip-hop et le spoken word», renseigne un document de présentation. La même source a indiqué que Homeland est enregistré entre le Sénégal, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne, et est chanté en quatre langues, notamment mandingue, wolof, anglais et français. «Homeland célèbre cette hybridité culturelle. Bienvenue dans le premier chapitre de son nouvel album Homeland qui emmène les auditeurs dans un voyage surprenant entre le passé et le présent à travers la musique et les mots… Les auditeurs seront sans aucun doute émus, émotionnellement et physiquement», poursuit le document de présentation de l’album.
Entre son Sénégal natal et son Royaume-Uni d’adoption
Dans cette nouvelle production, M. Keïta s’attaque à l’exploration de sa propre identité, écartelée entre son Sénégal natal et le Royaume-Uni, qui est sa terre d’adoption. «Homeland», qui signifie la «terre natale», évoque ce questionnement intime sur le sens de l’appartenance. «Depuis les événements de 2020, mon esprit et mon cœur recherchent activement les réponses à tant de questions concernant ma patrie d’adoption au Royaume-Uni et ma patrie natale au Sénégal. Deux terres, deux maisons et tous les endroits que je visite régulièrement entre les deux ; chaque endroit comprenant la famille, les amis, la musique, le travail et toujours de nouvelles rencontres et opportunités d’apprendre», révèle l’artiste, avant de rappeler que le projet de l’album trouve son origine en 2017, lorsqu’il a initié une série de collaborations panafricaines dont un titre avec l’artiste Baba Maal.
Homeland chanté en quatre langues
Pour ce projet, Seckou Keïta s’est entouré d’invités prestigieux. Parmi eux, Moussa Ngom, coproducteur de Youssou Ndour. Ensemble, ils ont réussi à créer «le parfait crossover» entre musiques acoustique et électronique, fusionnant rythmes traditionnels et beats urbains. «Pour ce projet, il n’est pas surprenant que Seckou Keïta, connu comme un maître de la collaboration, ait voulu proposer d’autres sons, d’autres voix et d’autres histoires à un thème aussi important qu’essentiel», précise le document. Cependant, audelà de l’aspect musical, Homeland accorde une place centrale à la narration. «Au cœur de Homeland se trouve la narration, une partie essentielle de la tradition des griots, qui s’est façonnée au fil des siècles et fait partie intégrante de ma vie et de ma culture. Par-dessus tout, nous sommes les gardiens des histoires et de l’histoire», explique-t-il. Pour lui, il n’est donc pas surprenant que l’album commence et se termine par des morceaux écrits et interprétés dans le style traditionnel de la «tradition des griots», magnifiquement rendus par la voix de Abdoulaye Sidibé, gardien de la culture mandingue. Et pour lui, il était important d’aller plus loin et de s’assurer que les mots, la poésie en particulier, aient une place et un poids particuliers dans l’album. (…). Pour promouvoir ce nouvel opus, Seckou Keïta partira en tournée au Royaume-Uni et en Belgique en octobre et novembre 2024 avec son groupe Home-land.