AMADOU BA PRIÉ DE TROUVER UNE AUTRE EXCUSE POUR RÉFORMER LE CONSEIL
La tentative du député de s'appuyer sur une supposée consultation du Conseil constitutionnel par Macky Sall pour justifier un renforcement des limitations des mandats présidentiels vient d'échouer, l'institution ayant nié l'existence d'une telle démarche

Amadou Bâ va devoir «magnifier un renoncement volontaire et chevaleresque du Président Macky Sall à sa 3ème candidature pour préserver la paix sociale, alors même qu’il en avait le droit (dixit lui-même)». Car le Conseil constitutionnel, saisi par le député Pastef de Thiés, a affirmé qu’il n’y a pas une trace d’une saisine des 7 «Sages» sur la question. Si l’ambition était de s’y baser pour réformer l’institution, il va falloir trouver une autre excuse.
A défaut d’avoir la version officielle sur le respect de la parole donnée quant à la troisième candidature de l’ancien président de la République, Macky Sall, le député du parti Pastef, Amadou Bâ, va se contenter de : «Magnifier un renoncement volontaire et chevaleresque du Président Macky Sall à sa 3ème candidature pour préserver la paix sociale, alors même qu’il en avait le droit (dixit lui-même).»
Le député de la majorité parlementaire Pastef avait saisi le Conseil constitutionnel aux fins de confronter les dires du défunt président de ladite juridiction, Mamadou Badio Camara, qui avait révélé que les 7 «Sages» avaient été saisis par le Président Macky Sall sur la possibilité de sa troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024. Et qu’ils avaient répondu par la négative.
«Manifestement, l’art. 27 sur la durée et le nombre de mandats n’a pas été suffisamment dissuasif pour empêcher les velléités de 3ème candidature. Qu’il a fallu le renfrognement du Conseil constitutionnel pour stopper les ardeurs d’un passage en force qui aurait déstabilisé le Sénégal.» Ce scénario joué dans la tête du député ne fera pas long feu. Ainsi, «les citoyens, les juristes, les politistes et les chercheurs, qui doivent donner leur avis sur une éventuelle réforme des institutions», devront chercher un autre postulat pour nourrir leur ambition.
Le Conseil constitutionnel n’a pas été saisi sur la question. Partant de ce principe, est-il pertinent de poser ce débat : «Il est urgent en effet de renforcer, dans le sens d’un verrouillage définitif du mandat présidentiel, sa durée et le nombre ; que ce dernier soit consécutif, successif ou concomitant.» Amadou Bâ, après avoir reçu la réponse du Conseil constitutionnel, est plus à même d’y répondre !