KARIM WADE, L'ABSENT QUI INTRIGUE LE POUVOIR
Rétabli dans ses droits, l'exilé du Qatar fait planer le doute. L'ancien ministre déchu déjoue pour l'heure les plans du régime de Macky Sall, sa participation à la présidentielle restant une énigme
Alors que plusieurs de ses proches le présentent comme le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) à la présidentielle du 25 février 2024, Karim Wade persiste à entretenir le mystère autour de sa participation, rapporte le quotidien Bès bi dans son édition du jeudi 9 novembre 2023.
Depuis Doha, où il vit en exil, «l'ancien ministre est, cependant, surveillé par le pouvoir qui redoute sa "puissance financière"», indique le journal. Rétabli dans ses droits civiques au même titre que Khalifa Sall, Karim Wade «continue de maintenir le suspense sur sa participation» à l'élection.
En dépit de sa déclaration de candidature «à la veille de sa condamnation par la Crei» en 2015, Karim Wade «ne communique qu'occasionnellement» selon Bès bi, «prolongeant le doute sur sa participation à ce rendez-vous après avoir raté celui de 2019». Même dans son «entourage le plus proche, on ne maitrise pas trop ses agissements», affirme une source du journal.
Pourtant, depuis quelques semaines, le fils de l'ancien président Abdoulaye Wade «émerge la tête avec des faits et gestes qui suggèrent un retour imminent». «Mais Karim reste énigmatique», souligne le quotidien, qui indique que Maguette Sy, chargée de superviser la collecte des parrainages pour le PDS, a confirmé qu'ils seraient destinés «au candidat Karim Wade».
Malgré son exil et sa stratégie de «discrétion», Karim Wade conserverait une forte influence sur la scène politique sénégalaise. Reste à voir s'il parviendra à surmonter les «écueils» qui se dressent face à lui, comme une impopularité croissante, avant la date butoir des candidatures.