VIDEOL’APR CONTESTE UN RAPPORT NON OFFICIEL ATTRIBUÉ À LA COUR DES COMPTES
Selon l’ancien ministre Pape Malick Ndour, ce document, non validé en Assemblée plénière, serait une manipulation destinée à discréditer Macky Sall et son régime.

L’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall, a tenu ce jeudi une conférence de presse à Dakar. À la tribune, Pape Malick Ndour, ancien ministre, a lu une déclaration liminaire visant à répliquer aux accusations contenues dans un rapport récemment attribué à la Cour des comptes.
Ce document, largement diffusé sur les réseaux sociaux depuis le 12 février 2025, est jugé par l’APR comme une « manipulation orchestrée » destinée à « ternir le bilan du régime précédent ». « Ce rapport n’a rien d’officiel », martèle M. Ndour, affirmant qu’il ne résulte pas d’une procédure régulière, comme l’exige pourtant la loi organique de la Cour des comptes.
Selon lui, ce texte présenté comme un audit des finances publiques de 2019 à 2024 n’aurait pas été adopté en Assemblée plénière des Chambres, comme le stipule l’article 19 de ladite loi. L’APR soutient que le document proviendrait en réalité de l’Inspection générale des finances (IGF), relevant du ministère des Finances, et aurait simplement été validé par la Chambre des affaires budgétaires et financières.
Un climat de suspicion dénoncé
La sortie médiatique de l’APR intervient dans un contexte de tension politique. Depuis son arrivée au pouvoir, accuse Pape Malick Ndour, le parti Pastef, aujourd’hui aux commandes, chercherait systématiquement à « discréditer le président Macky Sall, son parti et sa gouvernance ». Il évoque notamment les accusations de « maquillage des chiffres » formulées par le Premier ministre en septembre 2024, sans preuves tangibles selon lui.
Parmi les allégations les plus marquantes, celle d’un compte bancaire de 1 000 milliards de francs CFA appartenant à un ancien responsable. « Depuis, plus rien. Où en est cette enquête ? » s’interroge l’APR, qui exige des explications.
Un contre-rapport présenté comme une réponse structurée
Face à ce qu’elle qualifie de « tentative de manipulation de l’opinion », l’APR affirme avoir mis en place, sur instruction de Macky Sall, un groupe de travail chargé de produire un contre-rapport « solide, chiffré, documenté ». Ce document, rédigé en français et en anglais – et bientôt traduit en langues nationales – comprend quatre volets : un rappel des faits, une analyse de la forme et du fond du rapport contesté, une conclusion, et des annexes.
L’APR précise que ce contre-rapport sera transmis aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, mais aussi rendu public via un site internet.
« Il ne s’agit pas simplement de répondre aux accusations, mais de rétablir la vérité face à une entreprise de diabolisation systématique », conclut Pape Malick Ndour.