LE MYSTÈRE DU TROISIÈME MANDAT DE MACKY ENFIN ÉLUCIDÉ
L'institution constitutionnelle vient de clarifier un point qui alimente les débats politiques : aucune trace d'une demande d'avis de l'ex-président sur un éventuel troisième mandat n'existe dans ses archives

Le Conseil constitutionnel n’est pas au courant d’un document relatif à une demande d’avis sur un troisième mandat formulée par l’ex-président de la République Macky Sall. Voilà la réponse servie par l’institution constitutionnelle à la sollicitation du député de Pastef Amadou Bâ, vice-président de l'Assemblée nationale, qui cherchait à savoir si une telle saisine était avérée.
Le Conseil constitutionnel est formel : il n’y a, à son niveau aucun élément ou document pouvant corroborer une quelconque requête émanant de l'ancien Président de la République Macky Sall sur la possibilité d'une troisième candidature du susnommé à la magistrature suprême.
Répondant en effet à une sollicitation, le 14 avril, du député de Pastef Amadou Bâ, vice-président de l'Assemblée nationale, relativement à une saisine des « Sept Sages » par le Président sortant du Sénégal pour savoir s’il pouvait candidater pour un autre mandat à la tête du Sénégal, après ceux de 2012-2019 et 2019-2024, l’institution a servi une réponse claire et explicite. « Par votre correspondance citée en objet, vous sollicitez, en votre qualité de député de la XVème législature, des informations relatives à une demande d'avis sur la possibilité d'une troisième candidature, que l'ancien Président de la République Macky Sall, aurait soumise au Conseil constitutionnel. Cependant, les recherches effectuées au greffe et dans les archives du Conseil constitutionnel ne révèlent pas l'existence d'une telle demande d'avis », a noté le Conseil constitutionnel, par l’entremise de sa vice-présidente Aminata Ly Ndiaye. Il faut dire que cette réponse du Conseil constitutionnel n’a pas fermé la porte au député et vice-président de l'Assemblée nationale, Amadou Bâ qui entend militer pour un verrouillage définitif des mandats présidentiels.
Prenant comme prétexte cet «avis sur la possibilité d’une 3ème candidature du Président Macky Sall qu’il aurait soumise au Conseil constitutionnel », le député de Pastef plaide pour le verrouillage de l’article 27 de la Constitution afin qu’aucun président ne puisse prétendre à une 3ème candidature à la magistrature suprême.
Et d’arguer : « jusqu’à présent, la version officielle qui nous a été servie, consistait à magnifier un renoncement volontaire et chevaleresque du Président Macky Sall à sa troisième candidature pour préserver la paix sociale, alors même qu’il en avait le droit (dixit lui-même) ».
Attestant que « Manifestement, l’article 27 sur la durée et le nombre de mandat n’a pas été suffisamment dissuasif pour empêcher les velléités de 3ème candidature », le député de la majorité estime qu’« il est urgent… de renforcer, dans le sens d’un verrouillage définitif du mandat présidentiel, sa durée et le nombre; que ce dernier soit consécutif, successif ou concomitant ».
Il faut cependant rappeler que l’article 103 de la Constitution en ses deux derniers alinéas a déjà réglé le problème de la durée et du nombre de mandats. Pour cause, établissent-ils, « La forme républicaine de l’Etat, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision. L’alinéa 7 du présent article ne peut être l’objet d’une révision ».