LE GOUVERNEMENT SOUS PRESSION
Le Sytjust prédit des troubles dans l’administration publique en cas de suppression des primes et heures supplémentaires pour les fonctionnaires

(SenePlus.Com, Dakar) - À cinq jours de la fin du mois de novembre, le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) prend les devants. Face à la presse ce mercredi, ses responsables mettent en garde le gouvernement contre la non prise en compte dans leurs prochains bulletins de salaire de leurs primes et heures supplémentaires. À en croire le Sytjust, qui cite des «sources sures», le ministère des Finances prévoit d’éliminer ces avantages sur les salaires des fonctionnaires de l’administration pour des questions d’équilibre budgétaire.
«Selon les informations que le SYTJUST détient, le gouvernement se serait convenu avec la Banque mondiale d’arrêter la masse salariale pour l’année 2015 à 526 milliards pour lesquels 446 milliards ont été déjà utilisés, qu’il resterait seulement une marge de 80 milliards alors la masse salariale mensuelle serait de 42 milliards», révèle-t-on dans la note liminaire de la conférence de presse des travailleurs de la justice, tenue au palais Lat Dior.
Le Sytjust «refuse de payer la facture» : «Si des mesures d’austérité budgétaire devraient être prises pour que le gouvernement puisse honorer les engagements auxquels il aurait souscrits auprès des bailleurs, les travailleurs de la Justice considèrent légitimement qu’elles auraient dû être appliquées à d’autres couches privilégiées de salariés de l’Etat. C’est le lieu de rappeler le point de vue émis lors d’une conférence de presse par l’USAC et selon lequel la masse salariale a connu un accroissement fulgurant du fait des recrutements aux relents politiques, d’un abus de recours aux contrats spéciaux, des subventions aux structures parapubliques telles que les nombreuses agences, etc.».
Comme s’il avait senti le coup, «le Sytjust avait déposé le 12 juin 2015 un préavis annuel de grève pour les mêmes faits et causes qu’il mettrait en exécution si le gouvernement persistait dans son dessein de ne payer les heures supplémentaires ou à plus forte raison de les supprimer».
En invitant d’autres syndicats à le rejoindre dans «le combat pour la préservation des acquis (d)es travailleurs de l’administration» et en prenant à témoin «l’opinion publique nationale et internationale», le Sytjust tient «le gouvernement (pour) comptable de toute ébullition du front social dans les différents secteurs de l’administration».
Et d’ajouter : «Que personne ne s’y trompe, cette tentative de supprimer les heures supplémentaire est un véritable coup de bâton à la ruche qui peut même aboutir à une imminente grève générale dans la fonction publique et le gouvernement en serait l’unique responsable. Le Sytjust réaffirme sa toute détermination à mener le combat jusqu’à ce que le gouvernement renonce à son ambition d’élimer les heures supplémentaires et les autres maigres avantages des travailleurs de l’administration.»