LE MAGASIN AUCHAN DE LA CITÉ SOPRIM PILLÉ
Des manifestants ont dévalisé et saccagé le magasin de l’enseigne française Auchan situé à la cité Soprim, dans la banlieue de Dakar

Dakar, 4 mars (APS) - Des manifestants ont dévalisé et saccagé le magasin de l’enseigne française Auchan situé à la cité Soprim, dans la banlieue de Dakar, a constaté l’APS, jeudi.
Une partie des marchandises du centre commercial était éparpillée à même le sol, une autre étant emportée par des manifestants en furie
Certains traversaient ce quartier de la commune d’arrondissement de la Patte d’Oie, des paquets de denrées alimentaires dans les bras. Même des paniers du magasin ont été emportés, s’ils n’étaient pas abandonnés dans les rues du quartier.
Les guichets, les étagères et le portail du centre commercial recevant chaque jour des centaines de clients ont été vandalisés.
Des visiteurs se promenaient à l’intérieur du centre complètement endommagé, à la recherche de quelque bien à emporter, plusieurs heures après l’assaut des manifestants.
Ces derniers se sont dirigés vers le magasin après des affrontements avec les policiers qui faisaient usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
"C’est indigne de notre pays. Comment peut-on s’emparer de biens appartenant à autrui de cette manière ? Peu importe que ça appartienne à la France, au Portugal ou au Sénégal…", s’est indigné un passant en réponse à un autre qui semblait justifier le pillage par l’appartenance à la France de l’enseigne Auchan.
Les manifestations contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), ont redoublé d’intensité, jeudi, dans plusieurs villes du pays.
A Bignona (sud), une ville réputée être le fief électoral de M. Sonko, un jeune âgé d’une vingtaine d’années a été tué lorsque des manifestants ont érigé des barricades sur les principaux axes de ladite commune, a appris le correspondant de l’APS à Ziguinchor (sud) de plusieurs sources locales.
Les heurts sont consécutifs à l’annonce, la veille, de l’arrestation de M. Sonko pour "trouble à l’ordre public" et ’’participation à une manifestation non-autorisée".
L’opposant avait été arrêté par des éléments du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), au moment où il se rendait au palais de justice de Dakar pour déférer à une convocation d’un juge d’instruction.
Ousmane Sonko, député et candidat à l’élection présidentielle de 2019, était convoqué par le magistrat à la suite d’accusations de "viols répétés" et de "menaces de mort" portées sur lui par une employée d’un salon de beauté et de massage situé à Dakar.
Son arrestation a eu lieu à la suite du blocage de la voiture qui le conduisait au palais de justice.
Il y a eu un désaccord entre M. Sonko et les forces de l’ordre sur l’itinéraire que l’opposant devait emprunter pour aller répondre au juge d’instruction. Des heurts ont ensuite éclaté entre ses militants et des éléments du GIGN.
Ousmane Sonko, un fonctionnaire des impôts et domaines, a été radié en 2016 de la fonction publique par le chef de l’Etat pour manquement au devoir de réserve professionnel. Farouche opposant de Macky Sall, il a été élu député en 2017.