820 MILLIONS DE DOSES POUR SATISFAIRE 30% DE LA POPULATION ADULTE D’ICI FIN 2021
Des chefs d’Etat africains avaient jugé inadmissible que certains pays riches bloquent les propositions visant à aider les pays en développement à accroître leurs capacités de fabrication de vaccins

Certains pays africains appuyés par l’organisation mondiale de la santé (Oms) avaient tapé du poing sur la table afin d’être dotés de suffisamment de vaccins pour se prémunir de la Covid-19. Leurs complaintes semblent être entendues puisque l’agence onusienne informe que les livraisons de vaccins vers le continent s’accélèrent. Elle indique dans la foulée que 820 millions de doses sont nécessaires pour vacciner entièrement 30% de la population adulte de l’Afrique d’ici la fin de 2021.
Des chefs d’Etat africains avaient jugé inadmissible que certains pays riches bloquent les propositions visant à aider les pays en développement à accroître leurs capacités de fabrication de vaccins. Pour le Président sénégalais par exemple, Macky Sall, il est inconcevable que les puissances disposent à gogo de vaccins alors que les autres pays vivent la pénurie. Non sans demander à ce que les produits soient partagés aux Etats nécessiteux.
Dans une note parvenue hier à «L’AS», l’OMS a indiqué que les livraisons de vaccins contre la Covid-19 vers l’Afrique, à partir de sources multiples, augmentent rapidement après avoir été quasiment arrêtées au cours des derniers mois.
Selon le chef du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le continent africain, «la lumière est au bout du tunnel, concernant les livraisons de vaccins en Afrique.» Dre Matshidiso Moeti souligne toutefois qu’«il ne faut pas les suspendre de nouveau ». Il a été indiqué dans la foulée que pour vacciner entièrement 30% de la population adulte de l’Afrique d’ici la fin de 2021, le continent a besoin de 820 millions de doses de vaccins, suivant un calendrier à deux doses. « J’appelle tous les pays avec des surplus de doses à en partager davantage de toute urgence dans l’esprit de solidarité vitale et d’intérêt personnel éclairé, parce qu’aucun pays n’est en sécurité tant que tous les pays ne le sont pas », a encouragé la Dre Moeti.
Toujours, selon l’OMS, près de 4 millions de doses du mécanisme COVAX sont arrivées en Afrique la semaine dernière, en comparaison avec tout juste 245 000 doses envoyées par le mécanisme au cours du mois de juin. Le COVAX, note-t-on, vise à expédier 520 millions de doses en Afrique d’ici la fin 2021. Aussi, d’après l’OMS, les livraisons de vaccins contre la Covid-19 du Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT) de l’Union africaine sont en augmentation, avec une hausse prévue de 10 millions de doses par mois à partir de septembre. «L’AVAT devrait fournir environ 45 millions de doses d’ici la fin de l’année. Jusqu’à présent, presque 79 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 sont arrivées en Afrique et 21 millions de personnes, soit tout juste 1,6% de la population de l’Afrique, sont entièrement vaccinées », a signalé le chef du bureau régional OMS Afrique. Avant de préciser que les pays à revenu élevé ont administré 61 fois plus de doses par personne que les pays à faible revenu.
«UN TIERS DES PAYS AFRICAINS VIT UNE DANGEREUSE RESURGENCE DE CAS DE COVID-19»
Il a été informé que le COVAX a récemment conclu de nouveaux accords avec les entreprises pharmaceutiques chinoises Sinopharm et Sinovac afin de rapidement fournir 110 millions de doses supplémentaires aux pays à faible revenu. «Le COVAX et la Banque mondiale sont prêts à stimuler davantage l’approvisionnement en vaccins contre la Covid-19 des pays en développement, à travers un nouveau dispositif de coûts partagés qui permet aux pays à faible revenu d’acquérir des doses en plus de celles entièrement subventionnées par les donateurs qu’ils reçoivent déjà par le canal du COVAX», lit-on dans le communiqué dont «L’AS » détient une copie. Toutefois, si les cas de Covid-19 augmentent au Sénégal, le nombre de nouveaux cas enregistrés a baissé de 18%, passant de 282 000 à 230 500 à la date du 25 juillet.
A en croire l’OMS, cette baisse est largement due à celle observée en Afrique du Sud, qui compte pour 37% de l’ensemble des cas, et à la Tunisie qui représente 8% des cas. «Vingt-deux pays africains ont vu le nombre de cas augmenter de plus de 20% pendant au moins les deux semaines précédant le 25 juillet. Par ailleurs, le nombre de décès enregistrés dans 17 pays africains a augmenté de 6 300 au cours de la même semaine. Le variant Delta, très transmissible, a été signalé dans 26 pays africains. Le variant Alpha a été détecté dans 38 pays et le variant Beta dans 15 pays », explique le communiqué de l’OMS.
En définitive, concernant la troisième vague, l’agence onusienne a déclaré que l’Afrique n’était pas du tout au bout de ses peines et qu’un tiers des pays africains vit une dangereuse résurgence de cas. «Nous devons continuer à respecter les gestes barrières connus pour sauver des vies, comme le port du masque, une bonne hygiène des mains et la distanciation physique », a conclu la Dre Moeti, appelant à rester vigilant.