CONFESSIONS GLAÇANTES D’UNE MERE VICTIME DE PRE-ECLAMPSIE
Méconnue du grand public, la pré-éclampsie est une maladie qui affecte les femmes enceintes.

Méconnue du grand public, la pré-éclampsie est une maladie qui affecte les femmes enceintes. Elle est causée par un défaut de colonisation de l’utérus par les cellules du placenta dans la paroi utérine entraînant les maladies cardiovasculaires de la grossesse. Celles-ci peuvent aller d’une simple hypertension artérielle à la pré-éclampsie sévère avec un retard de croissance intra-utérin et une mort néonatale. Cette maladie touche 5% des femmes et peut survenir à tout moment de la grossesse. Une femme en pré-éclampsie sévère connaît une hypertension artérielle grave avec des œdèmes importants sur le tout le corps. Du côté du fœtus, les principaux retentissements de la maladie sont la diminution voire l’arrêt de la croissance fœtale. Victime de pré-éclampsie lors de sa première grossesse, Maïmouna a frôlé la mort alors qu’elle venait juste de vivre un quart de siècle. Entre un gonflement général de tout le corps, des maux de tête insupportables, une hypertension, ayant causé la mort de son nouveau-né, elle raconte le calvaire de sa prééclampsie.
La prééclampsie est une pathologie de la grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle se produisant au plus tôt au milieu du second trimestre (après vingt semaines d’aménorrhée). Elle s’accompagne d’une élévation de la quantité de protéines présente dans les urines. Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), «la maladie peut également survenir plus tardivement, peu de temps avant l’accouchement ou parfois même après (postpartum)».
Responsable d’un tiers des grands prématurés de naissance dans le monde, «ce syndrome est une cause majeure de retard de croissance intrautérin. Il reste en outre la deuxième cause de décès maternels dans le monde (environ 20 décès par an), après les hémorragies de la délivrance. Mais dans 1 cas sur 10, une forme sévère survient», révèle ce rapport. Cependant, la seule façon de sauver la mère «est alors d’extraire le fœtus et son placenta, qu’il soit déjà viable ou non». En effet, la pré éclampsie survient dans «70 à 75% des cas lors d’une première grossesse. Néanmoins, il n’est pas exclu de présenter ce syndrome au cours d’une grossesse ultérieure, notamment en cas de changement de partenaire». Il ressort toujours de ce même rapport que la réduction du risque de pré-éclampsie lors d’une deuxième grossesse et des grossesses suivantes, lorsqu’elles impliquent le même partenaire, serait liée à une adaptation immunologique de la mère aux antigènes du père». D’autant que dès l’apparition des premiers symptômes, «la pré-éclampsie peut évoluer rapidement et nécessiter une prise en charge». Elle peut également entraîner des complications graves dans 10% des cas et mettre alors en jeu, à court terme, le pronostic vital de la mère et de son fœtus.
«JE SOMBRAIS DANS UN TROU NOIR»
Ayant vécu une pré-éclampsie lors de sa première grossesse, Maïmouna a failli perdre la vie. A l’en croire, sa grossesse se déroulait normalement jusqu’au jour où tout a basculé. « e venais juste d’avoir 25 ans. Je ne pouvais pas imaginer qu’une grossesse puisse transformer ma vie en enfer. J’avais une tension artérielle normale, pour ne pas dire que j’étais hypotendue», se souvient-elle. Seulement, à 35 semaines d’aménorrhées, sa vie allait basculer. «Un matin, à 35 semaines et 4 jours, j’ai commencé à avoir des convulsions, des maux de tête insoutenables. Quelques jours auparavant, j’avais gonflé, mes pieds ne pouvaient plus rentrer dans mes chaussures. Ma mère disait que cela était dû à une consommation excessive de sel», raconte-t-elle. Elle a finalement dû se rendre à l’hôpital, lorsque la douleur est devenue de plus en plus insupportable. «Après m’avoir auscultée, le gynécologue était dans tous ses états. “Pourquoi êtes-vous resté tout ce temps chez vous sans consulter un médecin’’, m’avait-il demandé. C’est ainsi que le médecin a décidé de me garder en observation, du fait de ma tension artérielle un peu élevée. Mais, tout d’un coup, ma tête s’est comprimée, j’ai commencé à saigner du nez avec des difficultés pour parler. Alerté, le médecin a demandé à ce qu’on me prépare pour une césarienne d’urgence», raconte Maïmouna qui a du mal à oublier cet épisode sombre de sa vie.
Poursuivant, elle soutient que son état de santé s’est très rapidement détérioré et elle avait même perdu sa faculté de parler. «Quand mon bébé a été extrait, tout a basculé. J’ai sombré dans un trou noir. Je convulsais et puis je ne me souvenais plus de rien (Ndlr : sous le coup de l’anesthésie). Quelque temps après, j’ai repris connaissance, je me suis retrouvée en réanimation où je suis restée pendant 10 jours», a-t-elle indiqué.
A sa sortie de réanimation, Maïmouna a malheureusement appris que son bébé n’a pas survécu à la pré-éclampsie. *Maïmouna : nom d’emprunt