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28 mars 2024
Éducation
PAR Alymana Bathily, Rama Salla Dieng et René Lake
VERS UNE NOUVELLE ÈRE DE GOUVERNANCE
ÉDITORIAL SENEPLUS – Le rôle vital des Assises Nationales et de la CNRI – Exiger de tous les candidats présidentiels un engagement formel, écrit et public pour la mise en œuvre de ce pacte national
Alymana Bathily, Rama Salla Dieng et René Lake |
Publication 10/12/2023
« Dix ans, et pas une ride pour les Assises nationales toujours actuelles dans leur quête de démocratie participative et de gouvernance transparente », écrivait Mame Less Camara en 2018 au moment de la célébration du dixième anniversaire de l’événement.
Et d’évoquer « cette méthodologie inédite de consultations citoyennes dont devraient s’inspirer bien des parlements » qui a permis de formuler des recommandations audacieuses, notamment à travers la Charte de Gouvernance Démocratique, et de sortir ainsi de ce « fixisme institutionnel installé par le modèle colonial qui bouche encore l’horizon de tous les pays qui l’ont enduré, y compris ceux qui ont subi la médication énergique des Conférences nationales ».
Concernant la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI), Mame Less Camara souligne qu'elle est née en 2013 à la suite d’un malentendu : le président Macky Sall l’a commanditée pour « adoucir » en quelque sorte les recommandations des Assises qui ne sont à ses yeux « ni le Coran ni la Bible, ni la Thora » alors que le président Amadou Mahtar Mbow et l’équipe chargée de la rédiger, en ont fait l’armature et le socle de la Charte de la Gouvernance Démocratique des Assises Nationales.
- De la pertinence actuelle des recommandations citoyennes -
L'objectif principal des recommandations issues des Assises Nationales et de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI) était de préserver et de promouvoir l’État de droit, ce qui englobe la séparation et l'équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ainsi que le renforcement de l'indépendance de la justice. Ces recommandations visaient également à consolider et protéger les libertés publiques, à instaurer une démocratie participative et une gouvernance de qualité, fondées sur des principes de transparence, de dialogue avec les citoyens, d'équité et d'obligation pour les autorités de rendre des comptes.
Des restrictions variées sont imposées aux partis politiques d'opposition et aux organisations de la société civile, entravant l'exercice de leurs droits légaux. La presse indépendante fait face à des attaques injustifiées. De plus, l'exécutif néglige d'exécuter les décisions de justice qui visent à rectifier ces abus et manipule le système électoral, menaçant ainsi l'équité, la transparence et la régularité des élections présidentielles prévues en février 2024.
L'approche autoritaire du gouvernement a aggravé les tensions, engendrant un climat de peur et de défiance. Cette atmosphère oppressante a malheureusement poussé certains manifestants à recourir à des actions extrêmes et répréhensibles en réaction aux injustices perçues et à la restriction de leurs droits.
Dans un contexte marqué par la mauvaise gouvernance, la corruption, l'augmentation du coût de la vie et les pénuries de services et de biens essentiels, l'importance et la nécessité des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la CNRI n'ont jamais été aussi évidentes.
- De la dynamique du débat citoyen -
Il est essentiel que chacun, à son niveau et selon ses engagements, continue à lutter dès maintenant contre les atteintes à l’État de droit, les agressions contre les libertés publiques et individuelles et pour une élection présidentielle inclusive, transparente et équitable, mais nous devons aussi chercher à bâtir ensemble un nouveau pacte national capable d’assurer à terme la mise en œuvre des recommandations des AN et de la CNRI.
Comment ? D’abord par le débat citoyen. Puis par l’interpellation des candidats à l’élection présidentielle.
SenePlus, Sursaut Citoyen et Demain Sénégal ainsi que de nombreux mouvements citoyens associés ont d’ores et déjà investi le débat citoyen.
Le mouvement citoyen assurera le suivi du débat public ainsi lancé pour l’étendre aux différentes localités du pays ainsi qu’aux divers secteurs de la population.
Dans l’objectif d’alimenter et d’amplifier ce débat, SenePlus et plusieurs publications associées diffuseront les documents suivants dans les tous prochains jours :
L’intégralité de la Charte de Gouvernance Démocratique des Assises nationales.
L’intégralité des conclusions et recommandations de la CNRI.
Une série de tribunes sur les questions clés posées par les AN et la CNRI commissionnées pour alimenter le débat public pendant la période de décembre 2023 et janvier 2024.
De plus, un rapport mensuel SenePlus.com concernant la situation politique et sociale du pays sera publié en décembre 2023, ainsi qu'en janvier et février 2024.
Toutes ces publications seront largement diffusées en ligne, dans les réseaux sociaux, dans plusieurs journaux de la presse écrite mais également sur les radios et télévisions et cela dans plusieurs de nos langues nationales.
- Interpeller les candidats pour bâtir un Pacte national consensuel -
Il est également crucial de demander à chaque candidat présidentiel un engagement formel, écrit et public pour la mise en œuvre du pacte national dès le début de leur mandat, ainsi qu'à organiser un référendum dans les 200 premiers jours du mandat sur le projet de Constitution proposé par la CNRI.
ENTRE DEUX FEUX, LE DÉSARROI DES ÉTUDIANTS SAHÉLIENS
Pris au piège de la crise entre la France et les juntes au pouvoir dans leur pays, des étudiants du Burkina Faso, du Mali et du Niger témoignent de leur détresse et de leur sentiment d'abandon
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
Depuis la fermeture des services consulaires français au Burkina Faso, Mali et Niger, des centaines d'étudiants de ces pays se retrouvent sans perspective d'études en France. C'est ce que révèle Le Monde dans un article publié le 5 décembre.
À l'image de Fodé, Burkinabé admis en licence à Angers, beaucoup ont dû renoncer à leur projet, faute d'avoir pu déposer leur demande de visa avant la date butoir du 30 septembre. "J'ai perdu une opportunité en or", déplore l'étudiant.
Au Niger, où la plateforme Campus France reste fermée, Houzaifa a déboursé l'équivalent de 228 euros pour des démarches administratives vaines. "Je me retrouve sans perspectives", regrette-t-il.
Si le Quai d'Orsay justifie cette mesure par des "raisons de sécurité", nombre d'étudiants y voient une "rétorsion" contre les juntes au pouvoir. Certains ont tenté en vain de déposer leur dossier au Bénin voisin.
Les boursiers, eux, ont pu arriver en France mais avec retard, perdant parfois "un mois de recherche", selon Hamidou. "On a eu l'impression que la France nous abandonnait", déplore-t-il.
Face à la détresse de ces étudiants "pris au piège" des tensions politiques, le gouvernement français assure réévaluer la situation mais sans "visibilité" sur une évolution.
L’UNIVERSITÉ CHEIKH HAMIDOU KANE PRIMÉE PAR L’UNESCO
Initié par le Centre international pour l’innovation dans l’enseignement supérieur de l’Unesco, le prix en question est pour encourager et féliciter les établissements d’enseignement supérieur pour leur exploration active.
L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk) a remporté le Prix Unesco-Ichei du cas Pionnier de la numérisation dans l’enseignement supérieur. Selon un communiqué de l’intsitution, la distinction a été remise au Professeur Moussa Lo, recteur de l’Université virtuelle, ce jeudi 7 décembre 2023, à Shenzhen (Chine) à l’occasion du Sommet mondial des partenaires de L’Iioe (Institut international de l’enseignement en ligne) qui s’y tient présentement.
«Initié par le Centre international pour l’innovation dans l’enseignement supérieur de l’Unesco, le prix en question est pour encourager et féliciter les établissements d’enseignement supérieur pour leur exploration active, leur innovation et leur pratique dans le domaine de la numérisation de l’enseignement supérieur», a indiqué un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur.
A noter que l’Université avait présenté une candidature axée sur le rôle de l’Espace numérique ouvert (Eno) dans le contexte de l’enseignement à distance au Sénégal et en Afrique subsaharienne.
LES INQUIÉTUDES DE LA COSYDEP SUR L’ANNÉE SCOLAIRE
Deux mois après l’ouverture des classes, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) constate la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs.
Deux mois après l’ouverture des classes, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) constate la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs. Ces avertissements sont ponctués par les grèves des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, et la fermeture prolongée des universités. Tout cela est combiné au réchauffement du front social. En conférence de presse, hier, l’organisation a «exprimé ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année scolaire 2023-2024».
Le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow fait savoir aussi que l’élection de représentativité des centrales syndicales prévue le 12 décembre, la Coupe d’Afrique de football en janvier et le démarrage prochain de la campagne pour l’élection présidentielle de février 2024, sont des signes d’une année scolaire qui sera fortement secouée.
Ainsi, la Cosydep demande à l’Etat de travailler à prévenir les répercussions du jeu des acteurs politiques sur le fonctionnement de l’école et de l’universitaire. Dans cette optique, pour les responsables de la Cosydep, il est nécessaire de rester vigilant face aux remous dans de nombreux secteurs de la vie économique et sociale, mais aussi au déroulement de tout autre évènement à forte attraction populaire. Cheikh Mbow et Cie appellent la communauté éducative à rester vigilante face à toute velléité d’agitation extérieure pouvant affecter le système éducatif. A l’endroit des candidats à l’élection présidentielle et les leaders d’opinion, la Cosydep les invite à lancer des messages publics pour une union sacrée autour de la protection et de la sécurité des écoles, des élèves, des étudiants et de leurs enseignants.
Sur un autre registre, la Cosydep recommande de résorber les déficits d’enseignants et invite aussi l’Etat à veiller à la tenue régulière des réunions sectorielles et au fonctionnement des Comités de suivi des accords entre syndicats et gouvernement.
La décision de fermer les universités pour quelques raisons que ce soient ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation. C’est l’avis de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). «Le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de perte sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation», affirme le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow.
L'ÉCOLE ET L'UNIVERSITÉ EN PÉRIL
Face aux menaces qui planent sur l’année 2023-2024, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) tire la sonnette d’alarme
Face aux menaces qui planent sur l’année 2023-2024, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) tire la sonnette d’alarme. Face à la presse hier, jeudi 7 décembre, le Bureau du conseil d’administration a livré la recette pour éviter toute perturbation dans le système éducatif.
L a situation qui prévaut à l’école et dans les universités publiques du pays inquiète la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). Face à la presse hier, jeudi 7 décembre, le Bureau du conseil d’administration (Bca) a tiré la sonnette d’alarme et formulé des recommandations pour face aux menaces qui planent sur l’année 2023-2024. «Constatant la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs, les grèves d’avertissement des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, la fermeture prolongée des universités combinée au réchauffement du front social, la Cosydep exprime ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année 2023- 2024», a déclaré Hélène Rama Niang, présidente du bureau du conseil d’administration de la Cosydep, dans une déclaration lue devant la presse.
Et pour éviter des perturbations dans le système scolaire et universitaire, la Cosydep recommande de «résorber les déficits récurrents signalés (enseignants, infrastructures, mobiliers) et planifier les besoins en intrants induits par la mise aux normes des établissements, de veiller à la tenue régulière des réunions sectorielles et au fonctionnement des Comités de suivi des accords entre syndicats et gouvernement tel que préconisé par les dispositions des protocoles, de faire preuve, de la part des autorités éducatives, de disponibilité et d’accessibilité envers le système, en dépit des agendas politiques».
En effet, le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 25février2024. Ce qui pourrait perturber le système éducatif. C’est pourquoi Cheikh Mbow et cie appellent «la communauté éducative à rester vigilante face à toute velléité d’agitation extérieure pouvant affecter le système éducatif, les acteurs politiques à décliner leur ambition pour l’éducation tout en l’épargnant des rivalités politiciennes, les candidats à l’élection présidentielle et les leaders d’opinion à lancer des messages publics pour une union sacrée autour de la protection et de la sécurité des écoles, des élèves, des étudiants et de leurs enseignants».
Dans sa déclaration, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique réclame aussi l’ouverture des universités publiques. «La décision de fermer les universités pour quelques raisons que ce soit, ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation. Au contraire, le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de perte sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation», a fait savoir Hélène Rama Niang devant la presse. Non sans rappeler que «ces trois dernières années, l’université a été fermée à trois reprises (2020 avec le COVID, 2022 avec les législatives, 2023 avec les manifestations politiques), entrainant des télescopages de cohortes d’étudiants, perturbant ainsi régulièrement le calendrier universitaire».
C’est pourquoi elle recommande «d’ouvrir les campus sociaux et pédagogiques des universités publiques du Sénégal, comme réclamé par les étudiants et les syndicats du supérieur, de mener une enquête objective pour évaluer l’ampleur des dégâts, identifier les motivations profondes des auteurs, de considérer l’enseignement à distance juste comme une modalité qui complète l’enseignement en présentiel sans le remplacer systématiquement».
LE BURKINA CONSACRE LA PRIMAUTÉ DE SES LANGUES SUR LE FRANÇAIS
Ouagadougou vient d'adopter un projet de loi instaurant une bascule inédite dans le pays : les langues locales deviendront officielles au détriment du français. Un changement dans la dynamique de souveraineté promue par la junte au pouvoir
Selon des informations obtenues auprès de l’Agence France Presse (AFP) le jeudi 7 décembre 2023, le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi révisant sa Constitution. Ce texte consacre dorénavant les langues nationales du pays comme langues officielles, reléguant le français au rang de «langue de travail».
Citant le compte-rendu du Conseil des ministres, l’AFP indique que ce projet de loi «s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’État de Droit». Parmi les «innovations majeures» figure «l’érection des langues nationales en langues officielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail», précise la source.
Plus tôt cette année, le Mali, également dirigé par une junte militaire et dont les relations avec la France sont tendues, avait adopté une révision constitutionnelle similaire. Au Burkina Faso, ce projet de loi doit encore être voté par l'Assemblée législative de transition. Il prévoit également «l’institution de mécanismes traditionnels et alternatifs de règlement des différends», selon l’AFP.
Cette réforme marque un tournant majeur pour le pays, jadis colonie française. Comme l'a déclaré le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela le vendredi 8 décembre, cité par l’AFP, «L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui», faisant allusion à la Constitution française dont le Burkina Faso s'était jusqu'ici inspiré.
PR MARY TEUW NIANE VEUT CORRIGER LE DEPHASAGE CULTUREL DU SYSTEME EDUCATIF
Dans un entretien spécial accordé à L'As tv, Pr Mary Teuw Niane non moins président du Mouvement pour la transformation nationale (Mtn/MotnA) est revenu sur les grands axes de son programme, tout en mettant le curseur sur la réforme du système éducatif.
L'ancien ministre de l'Enseignement Supérieur veut un système éducatif adapté aux réalités socioculturelles du Sénégal. Dans un entretien spécial accordé à L'As tv, Pr Mary Teuw Niane non moins président du Mouvement pour la transformation nationale (Mtn/MotnA) est revenu sur les grands axes de son programme, tout en mettant le curseur sur la réforme du système éducatif.
Universitaire, ancien recteur de l'UGB et ex ministre de l'Enseignement Supérieur, Pr Marie Teuw Niane aurait manifestement commis un crime de lèse majesté de ne pas mettre l'accent sur l'éducation, dans son programme. C'est pourquoi le président du Mouvement pour la Transformation nationale (MTN/MOTNA) et candidat à l'élection présidentielle compte mettre l'éducation au cœur de ses priorités s'il est élu président de la République. «J'ai une vision de l'ensemble du système éducatif. J'ai une vision de l'enseignement supérieur que j'avais commencée à dérouler jusqu'en 2019. Mais j'ai une vision du système en entier», a fait savoir Pr Marie Teuw Niane lors de cet entretien accordé à l'AS TV avant d'ajouter : «Notre système, il est d'abord en déphasage avec ce que nous sommes. Nous parlons nos langues nationales, ce n'est pas dans le système. Nous sommes des croyants musulmans, chrétiens ou religieux traditionnels, ce n'est pas à l'école. Nous avons des valeurs de culture et de civilisation que nous ont laissées nos ancêtres, ça aussi, ce n'est pas à l'école. Il y a d'abord ce premier grand déphasage.» Le deuxième grand déphasage, d'après lui, c'est que pour construire le développement d'un pays, il faut des gens compétents et surtout une jeunesse compétente. «Or nous avons défavorisé la formation professionnelle. Donc il faut redresser cette insuffisance», prône-t-il en outre. Mettant toujours en évidence les grands axes de son programme sur le plan éducatif, l'ancien ministre déclare : «C'est pourquoi notre système éducatif introduira dès le début les langues nationales, l'enseignement des religions. L'enfant musulman apprendra sa religion musulmane. L'enfant chrétien apprendra sa religion chrétienne.» Dans les réformes qu'il prône aujourd'hui pour un système éducatif adapté, il y a, selon lui, l'introduction des valeurs de culture et de civilisation.
Dans le même ordre d'idées, il a indiqué aussi que son programme prendra en charge l'enseignement des métiers. Soulignant dans la foulée que l'Etat a péché sur ce plan. Déclinant toujours sa vision, Pr Mary Teuw Niane a estimé qu'il va soutenir l'Entrée en sixième. «En CM2 on ne fera que le certificat. Il faut permettre à tous les jeunes d'aller jusqu'au niveau de 10 ans. Mais en CM2, on les divise en deux. Une moitié va faire les cursus actuels mais renforcée en sciences et en technologie et en initiation à un métier, et l'autre moitié va faire ce qu'on appelle les collèges polyvalents de formation professionnelle et technique», renseigne le membre de l'Académie nationale sciences et techniques. Par ailleurs, il signale qu'après le Bac, il y aura, s'il est élu président de la République, les universités telles qu'elles existent aujourd'hui, les ISEP. «Et nous aurons les universités nationales technologiques. Et nous voulons en créer cinq. À Matam, à Mbacké, à Mbour, à Vélingara et à Tambacounda», promet-il non sans indiquer qu'ilfaudra introduire aussi le numérique dès le primaire.
S'exprimant par la même occasion sur la fermeture de plusieurs universités, l'ex-patron de l'enseignement supérieur affirme : «Je suis très peiné par la fermeture des universités qui est une très mauvaise chose. Pour nous, le socle de la transformation nationale que nous voulons, c'est l'éducation et la formation. C'est grave que la plus grande université sénégalaise puisse fermer ses portes depuis presque 6 mois.» Et de son avis, les mêmes causes ont produit les mêmes effets, à savoir la massification des universités. «Lorsque j'étais arrivé au ministère de l'Enseignement Supérieur en 2012, j'avais trouvé une université de Dakar autour de 100 mille étudiants, et l'une des premières préoccupations que j'ai eues, c'est de réduire le nombre d'étudiants en jouant sur l'orientation des bacheliers, en jouant aussi sur le fait qu'une partie des bacheliers était orientée vers le privé pour que l'université puisse accueillir un nombre correct d'étudiants. Quand je quittais, le cadre était à 76 mille étudiants. Mais malheureusement quand j'ai quitté, dès la rentrée suivante, le gouvernement a pris la décision de ne plus orienter les bacheliers dans le privé», révèle Pr Niane
«L'ETAT EST COUPABLE»
A l'en croire, l'État est d'abord coupable. «Parce que c'est l'Etat qui a produit la massification», s'insurge-t-il. Toutefois, il trouve inadmissibles les événements qui se sont passés à l'UCAD. Le temple du savoir, insiste-t-il, c'est ce qu'on a de mieux et la jeunesse, c'est le besoin qu'elle a : «le besoin de formation. Maintenant, il est du rôle de l'Etat de pacifier l'espace universitaire», trouve le candidat à l'élection présidentielle. Poursuivant son diagnostic, il précise: «On était arrivé à normaliser la situation. Et c'est ce retour en arrière qui est incompréhensible.»
«ON NE PEUT PAS ENLEVER LA POLITIQUE A L'UNIVERSITE »
Il rappelle aussi que c'est illusoire de vouloir enlever la politique de l'université. «Parce que d'abord, c'est là où on forme les cadres qui vont diriger la nation. S'ils n'apprennent pas la politique à l'université, où est-ce qu'ils vont l'apprendre ? Ça a été toujours comme ça et dans tous les pays du monde. Mais autant on a des idées politiques, autant l'université n'est pas un espace de confrontations partisanes. Il faut éviter d'en faire un espace de confrontations partisanes», recommande l'enseignant. Citant les exemples de Me Abdoulaye Wade, Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Bathily, il pense que les professeurs membres de partis politiques sont nombreux. «Le débat n'est pas dans le fait qu'il y ait de la politique à l'université. Le débat, c'est d'éviter de faire de l'espace universitaire un espace de confrontations partisanes», prône-t-il.
Revenant sur sa candidature, il a fait savoir qu’à l'heure actuelle, ils ont dépassé les 50 mille parrains. Nous avons dépassé aussi les 8 régions où nous avons les 2 000 parrains. Donc nous remplissons les conditions pour être éligible au niveau de la présidentielle de 2024», rassure le candidat. Toutefois, il a demandé pour la prochaine fois que les candidats qui ont des députés ne puissent pas participer au parrainage citoyen.
LE CRI D'ALARME DES ÉLÈVES DE NIANI TOUCOULEUR
Les élèves du collège de Diamaguène Sine ont entamé une grève le 28 novembre pour réclamer de meilleures conditions d'études. Depuis son inauguration en 2013, l'établissement pâtit d'un manque criant d'infrastructures et d'enseignants
Les élèves du Collège d’enseignement moyen de Diamaguène Sine, dans la commune de Niani Toucouleur, étaient en grève le 28 novembre 2023. Ils réclament l’affectation d’un professeur d’espagnol, de table-bancs ainsi que la construction de salles de classe pour pouvoir étudier dans des conditions acceptables, selon Amadou Diallo, vice-président du gouvernement scolaire du collège, le seul dans toute la commune.
Le Principal du collège, Ibrahima Diallo, confirme les dires de l’élève. «Le Cem, construit en 2013, manque de tout. Il n’y a pas de bloc administratif, de salle des professeurs, de mur de clôture, en plus du déficit d’enseignants. Cela a poussé les élèves à aller en grève. Nous interpellons les autorités pour qu’elles viennent aider le Cem en l’équipant pour soulager les élèves et les professeurs parce que les enseignements se font depuis 2013 sous des abris provisoires», a plaidé M. Diallo.
Le maire de la commune de Niani Toucouleur, Seydou Ba a joué aux sapeurs-pompiers pour que les élèves suspendent leur grève. «Je sais que le collège n’est pas de la compétence de la municipalité, mais j’ai jugé nécessaire de venir les rassurer pour qu’ils arrêtent la grève», a martelé Seydou Ba, non sans préciser que les revendications des élèves sont légitimes. Un déplacement qui a bien payé car les élèves ont suspendu leur mot d’ordre de grève en attendant de voir l’évolution de la situation. Cependant, avertit Amadou Diallo, vice-président du gouvernement scolaire, «d’ici quinze jours, si nous n’avons pas gain de cause, nous allons reprendre la grève».
LE MODELE HISNUL-ABRAR
Au Sénégal, la mendicité forcée des enfants talibés constitue une véritable préoccupation. Etat et religieux tentent de lutter avec détermination contre ce phénomène. Le daara Hisnul Abrar est un exemple achevé du concept daara- ferme agricole.
Au Sénégal, la mendicité forcée des enfants talibés constitue une véritable préoccupation. Etat et religieux tentent de lutter avec détermination contre ce phénomène. Le daara Hisnul Abrar est un exemple achevé du concept daara- ferme agricole.
Enfants en régime d’internat
La mendicité forcée des talibés est considérée comme l’une des pires formes de travail des enfants. La place de l’enfant n’est pas dans la rue mais plutôt dans les structures d’apprentissage. C’est ce qu’a compris Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre en érigeant le Daara Hisnul Abrar dans la commune de Thiel, une collectivité locale située dans l’arrondissement de Barkédji, dans le département de Linguère. Pour rallier ce daara distant de la ville de Touba de 120 kilomètres, le visiteur passe par Thiel en empruntant une piste sablonneuse et impraticable. Ce daara baptisé Hisnul Abrar par Serigne Mountakha Mbacké signifie «la protection générale contre tout malheur». Dans ce temple du savoir, mis sur pied depuis 2021, les apprenants, une soixantaine, ont des horaires bien déterminés. Les heures de cours débutent à 9h pour se terminer à 13h avant de reprendre l’après-midi, de 15h à 18h30. Hisnul Abrar est bâti sur le modèle de Khelcom avec des pauses. Les plus petits sont chargés de pratiquer les zikr après la prière du crépuscule. A Hisnul Abrar, pour chaque repas, les talibés observent une pause le temps de bien se rassasier avec de délicieux mets pour lesquels trois cuisinières ont été engagées moyennant un revenu mensuel conséquent. Les repas sont gracieusement offerts par le marabout. Il y a à boire et à manger sans bourse délier. Les talibés sont dans un régime d’internat. Tout est à la charge du marabout et fondateur.
Les priorités : Eau, bitumage et téléphonie
Si l’urgence est le bitumage de la route qui mène dans ce lieu du savoir, la sur-priorité est la construction d’une structure dédiée à la prise en charge médicale des apprenants, mais aussi des populations environnantes. Mais il y a aussi l’électrification de la zone, l’adduction d’eau au profit des villages ainsi que l’amélioration du réseau de la téléphonie. Dans ce daara, il y a une exploitation agricole. «Pour la présente campagne, la récolte est estimée à plus de 50 tonnes. Tout l’argent issu de la vente de cette production, le quintuple de celle de l’an dernier, sera intégralement offert au khalife général des mourides, en guise de hadiya», renseigne Serigne Djily Ndiaye, le coordonnateur des travaux champêtres. Il renchérit : «Deux tracteurs ont été mobilisés requérant chacun deux conducteurs. Ils sont tous des saisonniers. Ajouté à cela, cinq permanents et trois dames qui s’occupent de la cuisine.» D’ailleurs, cette exploitation a reçu la semaine dernière le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. «Serigne Bassirou est un modèle de réussite, un exemple à suivre. Les jeunes doivent s’inspirer d’une telle personne animée d’un esprit entrepreneurial. En suivant les traces de tels marabouts, les jeunes peuvent s’éviter l’émigration clandestine et gagner leur vie au pays. L’Etat ne ménagera aucun effort pour accompagner toutes les personnes comme Serigne Bassirou», a dit Samba Ndiobène Ka.
Interpellé sur les conflits récurrents entre bergers et agriculteurs, le ministre de l’Agriculture, au-delà de faire un plaidoyer, a invité «les deux parties à plus de tolérance et de compréhension, les uns à l’égard des autres. Que chacune évite de porter préjudice à l’autre ou de se faire justice soi-même». Et le porte-parole du khalife de révéler : «Je ne suis là que pour travailler pour Serigne Touba. Tout ce que j’ai je le partage avec la population. S’il le désire plus que moi, je le leur cède entièrement.»
MATAM AFFICHE UN TRES FAIBLE TAUX BRUT DE SCOLARISATION
La région de Matam (nord) affiche un taux brut de scolarisation de 9,9%, un pourcentage jugé « très faible » comparé à la moyenne nationale qui est de 18,2%, a indiqué le coordonnateur régional de la petite enfance, Iba Diaw.
Matam, 6 déc (APS) – La région de Matam (nord) affiche un taux brut de scolarisation de 9,9%, un pourcentage jugé « très faible » comparé à la moyenne nationale qui est de 18,2%, a indiqué le coordonnateur régional de la petite enfance, Iba Diaw.
»La région de Matam connaît encore des difficultés dans la prise en charge de la petite enfance, notamment par rapport au nombre d’enfants qui ont accès aux structures [dédiées]. L’indicateur reste le taux brut de scolarisation qui est de 9,9%, un pourcentage très faible », a-t-il dit à la cérémonie officielle de lancement de la Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits.
La manifestation s’est tenue à l’école maternelle El Hadji Mamadou Guèye de Matam, en présence de l’adjointe du préfet de ce département, Ndèye Diombana Cissé, et d’un représentant du maire de la commune.
Le coordonnateur régional estime que beaucoup d’efforts doivent être faits dans la région pour contribuer de manière significative au relèvement du taux au plan national.
Il a rappelé que le secteur de la petite enfance à Matam était confronté à d’autres problèmes liés au manque d’équipements, d’intrants de qualité », et d’un « personnel d’encadrement ».
»Nous voulons inculquer les valeurs de paix aux enfants. On a tous senti cette violence notée dans le monde, à travers les conflits qui n’épargnent personne. Que ce soit dans les communautés, dans les sociétés et même entre les nations. On sent toujours des conflits qui portent préjudice à la condition humaine », a fait savoir Iba Diaw.
Le coordonnateur dit attendre l’investissement des collectivités territoriales sur la prise en charge de la petite enfance, précisant que pour la région de Matam, c’est encore timide.
»On veut sentir les collectivités locales s’investir dans ce secteur. Aujourd’hui, des études scientifiques ont montré qu’un investissement dans ce domaine permet d’assurer un développement durable, c’est-à-dire préparer un adulte qui sera capable d’abord de se prendre en charge mais aussi de protéger sa communauté », a laissé entendre M. Diaw.
Plusieurs activités de divertissement sont prévues au cours de cette semaine, axée sur le thème de « l’éducation à la paix dès la petite enfance ». Une journée du jeu, une activité de plaidoyer sur le développement intégré de la petite enfance et une journée régionale du conte se tiendront à la case des tout-petits de Kanel.