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26 avril 2025
Éducation
LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION FACE AU DÉFI DE L’AUTONOMIE
La suspension des financements de l’USAID met en difficulté plusieurs programmes du ministère de l’Éducation nationale, notamment ceux liés aux langues nationales. Le ministre Guirassy a souligné l’urgence de repenser le modèle de financement.
La suspension des financements de l’USAID a des conséquences directes et lourdes pour le ministère de l’Éducation nationale. Lors du comité de pilotage du Projet d’Amélioration des Performances du Système Éducatif (PAPS), le ministre Moustapha Guirassy a exprimé ses préoccupations face à l’arrêt du soutien financier américain, notamment pour les activités liées aux langues nationales, un domaine crucial pour la performance scolaire des élèves.
Moustapha Guirassy a souligné : « Nous sommes en train de vivre les conséquences de cette décision… Cela nous interpelle tous. C’est la question de la souveraineté. »
En effet, cette décision place le Sénégal dans une situation délicate, où le financement de certains programmes vitaux dépendait jusque-là de l’aide extérieure.
Face à ce défi, le ministre a réaffirmé la nécessité de revoir le modèle de financement du système éducatif. « Nous devons tout faire pour que le financement soit assuré par l’État lui-même », a-t-il insisté.
Dans cette optique, un réajustement des priorités nationales et une restructuration des projets en fonction des besoins internes sont désormais sur la table. Le ministère invite ainsi tous les acteurs à repenser le financement des activités éducatives pour garantir l’autonomie du secteur à long terme.
DES ETUDIANTS DE L’USSEIN MECONTENTS BARRENT LA NATIONALE1
Les étudiants de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN), ont perturbé lundi matin, la circulation sur la route nationale 1, à l’entrée de la commune de Kaolack (centre), pour réclamer »de meilleures conditions d’apprentissage »...
Les étudiants de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN), ont perturbé lundi matin, la circulation sur la route nationale 1, à l’entrée de la commune de Kaolack (centre), pour réclamer »de meilleures conditions d’apprentissage », après avoir été autorisés à faire une marche pacifique, a constaté l’APS.
Il a fallu l’intervention des éléments du commissariat central, qui ont usé de grenades lacrymogène, pour disperser la foule qui commençait à s’agrandir.
Après discussion, la route nationale a été dégagée et la marche des étudiants a repris dans des conditions plus calmes.
Ces étudiants avaient auparavant déjà décrété un mot d’ordre de grève de quarante-huit heures. En perturbant la circulation, sur la RN1, ils veulent se faire entendre afin que leurs ‘’mauvaises conditions d’apprentissage’’ soient améliorées au sein de l’université.
»A travers notre manifestation, nous voulons alerter sur notre situation au sein de l’USSEIN et exigeons la livraison des chantiers de notre université », a dit leur porte-parole, Oumarou Baldé, au terme de la marche.
Baldé a souligné que le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf leur avait donné des assurances pour la livraison des chantiers.
»Aujourd’hui, les infrastructures ne peuvent pas accueillir les 1800 nouveaux bacheliers nouvellement orientés », a-t-il signalé.
Selon lui, l’USSEIN compte »plus de 6000 étudiants ».
C’est pourquoi les étudiants ont décidé de boycotter les inscriptions pédagogiques, d’autant plus que leur université est »éparpillée dans quatre sites à savoir Kaolack, Kaffrine, Fatick et Khelcom Birane, dans le département de Guinguinéo ».
»Nous avons des moyens de transport insuffisants pour rallier les différents campus pédagogiques. Nous en appelons à l’intervention du président de la République, de son Premier ministre et de notre ministre de tutelle et exigeons la livraison des chantiers de l’USSEIN », a insisté Oumarou Baldé.
Il a demandé à l’administration, »de faire preuve davantage de réorganisation dans le calendrier des enseignements-apprentissages, puisque dans cette université, cinq ans sont nécessaires pour décrocher la licence ».
L’UCAD PLEURE LE PROFESSEUR MOUSSA DAFF
Le linguiste et grammairien Moussa Daff, décédé lundi, est un pionnier des études francophones au Sénégal ayant mené un travail jugé colossal dans l’optique de faire des langues nationales, des langues d’enseignement et pas seulement d’alphabétisation
Le linguiste et grammairien Moussa Daff, décédé lundi, est un pionnier des études francophones au Sénégal ayant mené un travail jugé colossal dans l’optique de faire des langues nationales, des langues d’enseignement et pas seulement d’alphabétisation, a indiqué l’université Cheikh Anta Diop, au sein duquel le défunt enseignait depuis plusieurs décennies.
Il a formé plusieurs générations d’étudiants, et a été un maillon important dans les réformes de l’enseignement du français comme dans les problématiques des langues nationales et des interculturalités, a souligné l’UCAD dans un communiqué publié dans ses différents réseaux sociaux.
Les travaux et les enseignements du professeur Daff portaient, notamment, sur les sciences du langage, la médiation interculturelle, la didactique et les littératures francophones.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
LANDING SAVANE OU LA POÉSIE EN LETTRES RÉVOLUTIONNAIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Ces mots sont puissants des souffrances traversées, forgés de dignité humaine. Ainsi l’homme peut « renaître » sans être affaibli par son histoire mais armé de « feu du soleil »
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
C’est à un beau voyage que nous convie Landing Savané.
Si l’on s’en tient à la prose poétique, ce sont les vents qui ont semé les graines « ébènes » de la terre africaine de par le monde. Mais l’histoire du peuple noir, et Landing Savané nous le rappelle avec justesse et avec grandeur, a été arrachée, déchirée, écartelée par l’esclavage et soumise au colonialisme. Traversant l’Atlantique, les enfants africains ont échoué aux Caraïbes, en Amérique, tels des oiseaux morts, espèce décimée par le pouvoir occidental.
Pourtant, la poésie de Landing Savané n’est pas tournée vers elle-même, elle est ouverte sur les terres, les océans, sur l’humanité et sur l’espoir à reconquérir.
Les mots de Landing Savané ne sont pas des gémissements, ils sont puissants des souffrances traversées, forgés de dignité humaine. Ainsi l’homme peut « renaître » sans être affaibli par son histoire mais armé de « feu du soleil ».
Premier hommage que le poète rend à l’astre flamboyant comme à un être vivant, « le nègre est homme de feu ». Il rappelle sa vitalité, « le feu follet de nos nuits indigènes », ses ténèbres aussi :
« Par le feu et le sang
L’homme réduit par l’homme
En bête de somme servile »
Mais il n’oublie pas son rôle de combattant pour aller vers la lumière.
« Par le feu et le sang
La justice et la vérité
Rétablies »
La volonté de Landing Savané parcourt le recueil comme
« Les rafales de vent
Claquent, claquent à l’infini, claquent… »
Hommage aux grands hommes de l’Afrique, Cheikh Anta Diop « Pharaon du savoir », Patrice Lumumba, « Rawlings le pionner », « Sankara le rebelle », Steve Bantu Biko « L’homme du renouveau noir », Mangaliso Sobukwe « L’homme de la rupture radicale » et encore :
« Mandela, le plus illustre
Mais aussi d’autres symboles vivants
Nkosi, et Masemola
Et le vieux Mothopeng »
Tendre réminiscence pour les peuples et ses courageux combattants :
« Hier aujourd’hui et demain
Le peuple créole d’Amilcar
Magnifique de courage
Domestiquant la nature » Cabo Verde
« Guevara abattu
Au cœur des montagnes
Judas-Pinochet
Crucifiant Allende » Latinos
Landing Savané, panafricain engagé, est encore et surtout un poète qui célèbre le courage, la lutte « des militants du refus » et « des passions écartelées ».
« Guevara et Allende
Héritiers de Sandino
Ressuscités sous nos yeux
Dans l’air frémissant
Le chant poignant
Des fusillés
Le verbe tranchant
Et la foi triomphante
Des fils du soleil » Latinos
La force poétique vient de cette alliance universelle qui réconcilie combat, rupture, délivrance, dignité, puissance et espérances. C’est une poésie du renouveau, avec le tissage coloré d’un passé historique réhabilité, le métissage indispensable d’une inspiration ancestrale tournée vers la modernité, celle de la réconciliation des peuples africains redevenus confiants.
En intellectuel et militant, Landing Savané précise dans son avant-propos que « le rêve d’une Afrique terre de liberté et d’opportunités pour ses enfants » fera du continent africain, le continent du 21ème siècle. C’est la force de cette conviction qu’il place ici en poésie avec une grande harmonie esthétique.
Puis, tel un enfant du pays, il célèbre la terre ancestrale :
« Terre africaine
Berceau de l’homme
Terre des pharaons
Et des grands empires »
En homme conscient de l’importance de la mémoire et de la vérité, il dialogue avec l’Afrique, « mère nourricière », telle un être vivant :
« Je te salue Afrique
Pour tes miracles
Inscrits en lettres d’ébène
Sur tous les continents »
En créateur, il chante la solitude « du lutteur dans l’arène », « du penseur rebelle », « du chercheur hérétique ».
Landing Savané est un poète, un « Homme dans l’Univers », aux côtés des condamnés, des martyrs, des sages, des faibles.
« Je chante la solitude
Prélude aux communions
Restituant à l’homme
Dignité et puissance »
Enfin, il nous entraîne vers les lumières, les ombres de la ville de Ndar au Sénégal :
« Citadelle séculaire
De Mame Coumba Bang
Ville fantôme
A l’ombre du Delta
Ndar-Guedj, Ndar-Ndar
Les eaux glauques
Et la ville de sable
Bercent ta silhouette alanguie »
Ainsi, la poésie de Landing Savané est mémoire, elle est savoir et elle traverse notre siècle, avec sa seule force ensoleillée. Elle vise toujours juste avec une esthétique sobre mais profonde, comme un souffle de nos paroles africaines qui repoussent toutes les appartenances et toutes les frontières. La poésie de Landing Savané est aussi une ode à la liberté et aux combats que les hommes ont livrés pour conduire l’avenir vers l’insoumission. Afin de repousser les soubresauts, les chaos perpétrés par les hommes, on recompose encore et encore car l’histoire est un sable mouvant qu’il faut toujours rebattre pour voir poindre de nouvelles aurores. Cette histoire est ainsi magnifiée par la poésie intense de Landing Savané tandis que notre récit trouve sa place dans la chronologie de l’Humanité.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
Errances et Espérances, Landing Savané, éditions Panafrika / Silex / Nouvelles du Sud, Dakar, 2006
Ancienne directrice de la Galerie nationale, Awa Cheikh Diouf est la commissaire de l’exposition « Identité spirituelle universelle » de Mariane, qui a le toupet de s'attaquer à un sujet inhabituel. Awa Cheikh Diop pointe l’originalité du projet
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 02/02/2025
Ancienne directrice de la Galerie nationale, Awa Cheikh Diouf est la commissaire de l’exposition « Identité spirituelle universelle » de l’artiste Mariane Diakher Senghor, qui a le toupet de s' attaquer à un sujet inhabituel après seize ans de recherches : la spiritualite dans la creation artistique. Mariane parle des guides, des anges, de Dieu...
L’exposition ouverte depuis le 7 janvier se poursuit jusqu’au 7 février 2025. Le vernissage a été suivi de deux panels autour de la thématique globale de l’événement. Dans cet entretien, Awa Cheikh Diouf, la commissaire, explique l’originalité du projet de Mariane, qu’elle qualifie d’« artiste au-dessus des contingences matérielles ».
En effet, il est rare qu’un artiste produise des œuvres qui ne relèvent pas du monde visible et matériel. Or, Mariane, pour sa part, a conçu un projet profondément basé sur le monde invisible, peignant des personnages et des réalités intangibles.
À travers ce projet, l’artiste invite tout simplement les humains à l’élévation spirituelle, à la connexion avec les ancêtres, au retour - voire au recours - à notre spiritualité d’origine, sans pour autant prôner un renoncement aux religions abrahamiques adoptées par les Africains.
In fine, le monde matériel ne doit pas totalement éclipser le monde invisible. Elle prône, en quelque sorte, une réconciliation entre le visible et l’invisible.
VIDEO
ARTISTE, JE SUIS ; GUÉRISSEUSE, JE NE SAIS PAS
L’homme propose, Dieu dispose. Mariane Senghor a choisi d’être artiste, mais il se pourrait que Dieu ait choisi autre chose pour elle. Seul le temps le dira. Ce qui est certain, c’est que cette artiste a tout entre les mains, et cela ne date pas d’hier
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Fred Atayodi |
Publication 02/02/2025
L’homme propose, Dieu dispose. Mariane Senghor a choisi d’être artiste, mais il se pourrait que Dieu ait choisi autre chose pour elle. Seul le temps le dira. Ce qui est certain, c’est que cette artiste a tout entre les mains, et cela ne date pas d’hier. Elle l’a toujours su, son père l’a expérimenté à plusieurs reprises, avant qu’un sachant de ces réalités ne le confirme. Mais est-elle prête à pratiquer de l’art thérapie et bien au dela ?
Artiste plasticienne, après seize ans de recherche, Mariane Diakher Senghor présente une exposition sur le thème « Identité spirituelle universelle ». Le vernissage a eu lieu le 7 janvier 2025 et l’exposition se poursuit encore à la Galerie nationale. Une exposition dans laquelle elle a peint des réalités du monde immatériel et invisible : les guides, les anges, les ancêtres, ou encore des animaux totems. Elle affirme n’avoir fait que transmettre les messages reçus des ancêtres.
Détenteur et défenseur des savoirs endogènes, praticien des médecines traditionnelles, le Dr Gbodossou, que Mariane a rencontré, lui a confirmé ce qu’elle a toujours pressenti et l’a rassurée face à ses doutes, ses craintes et ses hésitations concernant les manifestations en elle de quelque chose d’inhabituel.
En personne avertie, le médecin a dit à l’artiste qu’elle pourrait accomplir de grandes choses, notamment en apportant la guérison au monde, après avoir évalué leurs échanges.
Les choses se précisent et s’éclairent peu à peu pour elle. La réalisation de son projet d'exposition « Identité spirituelle universelle » est sans doute l'un des premiers actes de son éveil et de la matérialisation des messages qu’elle estime avoir reçus des ancêtres.
La plasticienne, par ailleurs enseignante en art, compte attendre patiemment que les choses se fassent et que ceux qui ont décidé de la missionner lui donnent la force requise, étant entendu que le monde est impitoyable.
Que l’on soit dans les religions révélées ou dans la spiritualité ancestrale, lorsqu’on s’élève, des forces antagonistes s’élèvent aussi, selon des témoignages.
C’est une grande responsabilité. Mariane est-elle prête à assurer cette mission qui lui aurait été confiée par les ancêtres ? Nous lui avons posé la question.
PLUS DE 147 000 CANDIDATS ENREGISTRÉS POUR LE RECRUTEMENT SPÉCIAL D’ENSEIGNANTS
Le recrutement spécial de 2000 enseignants lancé par le ministère de l’Éducation nationale pour l’année scolaire 2024-2025 rencontre un franc succès. À la date du 30 janvier, la plateforme Mirador a enregistré 147 845 candidats, ...
Le recrutement spécial de 2000 enseignants lancé par le ministère de l’Éducation nationale pour l’année scolaire 2024-2025 rencontre un franc succès. À la date du 30 janvier, la plateforme Mirador a enregistré 147 845 candidats, confirmant ainsi l’attractivité du métier d’enseignant au Sénégal. Ce programme urgent, visant à combler les lacunes en personnel enseignant, est bien accueilli par les jeunes sénégalais.
Les statistiques révèlent que Thiès est en tête des 16 circonscriptions académiques du pays, avec 21 096 inscriptions. Elle est suivie de l’académie de Dakar (18 255), Pikine-Guédiawaye (14 449), et Saint-Louis (13 515). D’autres régions, telles que Kaolack, Fatick, Diourbel, et Ziguinchor, ont également vu un nombre important de candidatures.
Le Directeur des Ressources Humaines du ministère de l’Éducation nationale, Sahibou Badiane, a précisé que la sélection des candidats se fera en fonction des besoins exprimés par les inspections d’académie et d’éducation et de formation. Il a souligné que l’objectif est de renforcer les effectifs dans les classes, réduire la surcharge horaire des enseignants et offrir une solution immédiate à la pénurie de personnel.
Les candidats retenus seront principalement choisis pour leur expérience en classe ou leur certification dans le domaine, afin de garantir qu’ils puissent enseigner immédiatement. Des formations à distance et des sessions de renforcement de capacité seront proposées pour ceux qui nécessitent un accompagnement supplémentaire.
M. Badiane a également rappelé que ce recrutement fait partie d’un plan quinquennal visant à renforcer de manière durable les effectifs enseignants, avec pour objectif de réduire, à terme, le besoin d’un recrutement spécial. Si ce plan est mis en œuvre efficacement, il devrait permettre de résoudre les problèmes de manque de personnel dans les écoles sénégalaises d’ici cinq ans.
Le recrutement spécial est donc une mesure urgente et stratégique pour répondre aux défis immédiats du secteur de l’éducation, tout en posant les bases d’une amélioration durable.
LE SAES MENACE DE PARALYSER LES UNIVERSITÉS
Le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur annonce une possible grève à partir du 13 février, dénonçant l’inaction du gouvernement face à ses revendications.
Le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) annonce une possible grève à partir du 13 février, dénonçant l’inaction du gouvernement face à ses revendications. Malgré le dépôt d’un préavis en janvier, les enseignants du supérieur estiment que leurs doléances restent ignorées.
Le bras de fer entre le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) et le gouvernement sénégalais pourrait aboutir à une paralysie des universités publiques dès le 13 février. Le syndicat accuse les autorités de faire la sourde oreille à leurs revendications, malgré le dépôt d’un préavis de grève depuis début janvier.
Les enseignants exigent l’application du protocole d’accord signé avec l’État, dont l’exécution tarde, selon eux. Ils dénoncent également la détérioration des conditions de travail dans les universités publiques sénégalaises, affectant aussi bien les enseignants que les étudiants.
Le SAES a brandit cette menace ce jeudi 30 janvier 2025, au cours d'un atelier de mise à niveau à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Cette rencontre a permis de dresser un état des lieux des universités publiques, d’identifier les défis et d’explorer des perspectives d’amélioration.
Cet atelier marque également le début des célébrations des 40 ans du SAES, un syndicat engagé dans la défense des droits des enseignants du supérieur.
QUI EST DIEGANE DIOUF, LE NOUVEAU RECTEUR DE L’USSEIN ?
Le Professeur Diégane Diouf, enseignant-chercheur spécialisé en nutrition des plantes et agroécologie, a été nommé Recteur de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN).
Le Professeur Diégane Diouf, enseignant-chercheur spécialisé en nutrition des plantes et agroécologie, a été nommé Recteur de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN). Chevalier de l'Ordre national du Lion, il cumule plus de 30 ans d’expérience dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, ainsi que 20 ans de gestion pédagogique et administrative.
Une carrière académique riche et diversifiée
Titulaire d’un Doctorat d’État ès Sciences en Biologie Végétale (2010), le Professeur Diouf a commencé sa carrière en 2000 au Département de Biologie Végétale de l’UCAD. Il a ensuite obtenu un Master 2 en Droit de la Propriété Intellectuelle en 2012 à l’Université de Yaoundé II. Il rejoint l’USSEIN en 2019 après avoir contribué à la mise en place des curricula de formation depuis 2017.
Son engagement s’est toujours articulé autour des quatre missions fondamentales de l’enseignant-chercheur : l’enseignement, la recherche scientifique, la valorisation des résultats et les responsabilités collectives.
Un leader dans la gestion universitaire et la recherche
Avant sa nomination, le Professeur Diouf a occupé plusieurs postes stratégiques :
Directeur de l’UFR Sciences Sociales et Environnementales de l’USSEIN (depuis 2021).
Vice-Président de l’Assemblée de l’Université (2019-2021).
Directeur de l’UFR Environnement, Biodiversité et Développement Durable (2019-2021).
Coordonnateur du Master en Biotechnologies Végétales et Microbiennes de l’UCAD (2016-2019).
Chef de la Division de la Propriété Intellectuelle à l’UCAD (2009-2019).
Une expertise reconnue dans la recherche et l’innovation
Auteur de plus de 70 publications scientifiques avec 1 086 citations, il a dirigé 13 thèses de doctorat et 23 mémoires de DEA et Masters. Il est également impliqué dans plusieurs projets de recherche d’envergure internationale, dont :
Projet RAF 5092 sur la productivité agricole en Afrique (AIEA, 7,9 millions €).
Projet PEA PETTAL sur l’enseignement supérieur et la transition agroécologique (AFD, 2,4 millions €).
Centre d’Excellence Africain AGRISAN, pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Banque Mondiale, 4 millions US $).
Un engagement pour l’enseignement supérieur en Afrique
Membre de plusieurs commissions scientifiques nationales et internationales, il est notamment :
Rapporteur général du Comité Technique Spécialisé Sciences Naturelles-Agronomie du CAMES (2024-2026).
Président de la Commission institutionnelle du CAMES de l’USSEIN (2020-2024).
Membre du Comité technique de l’Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA) pour le Sénégal.
Un avenir prometteur pour l’USSEIN
Fort de son expérience en gestion universitaire, en pédagogie et en valorisation de la recherche, le Professeur Diégane Diouf "entend faire rayonner l’USSEIN comme un pôle d’excellence en formation et en innovation. Son leadership et sa vision stratégique seront des atouts majeurs pour relever les défis de l’enseignement supérieur au Sénégal",rapporte un proche de ce lui qui désormais a la tête de l'Ussein.
LA COSYDEP LIVRE SA RECETTE POUR LA VIABILITÉ DES UNIVERSITÉS
Insuffisance des budgets, instabilité des calendriers académiques, retard des bourses d’étudiants etc., les problèmes ne manquent pas dans les universités sénégalaises
Insuffisance des budgets, instabilité des calendriers académiques, retard des bourses d’étudiants etc., les problèmes ne manquent pas dans les universités sénégalaises. Ce qui est souvent à l’origine de mouvements d’humeurs qui perturbent leur bon fonctionnement. Dans une note qui nous est parvenue, la Cosydep livre sa recette d’un nouveau modèle plus viable pour les universités publiques.
Face aux revendications récurrentes dans les universités publiques sénégalaises, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) définit les bases d’un modèle économique plus viable. Ainsi, pour améliorer le fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur, elle souligne la nécessité de « maîtriser les flux d’étudiants ». « Cela doit passer par l’élargissement des filières en formation professionnelle en faisant fonctionner des filtres. Il s’agira d’orienter un grand nombre d’élèves dans la formation professionnelle à la fin du cycle fondamental ; d’orienter les bacheliers qui en ont les moyens dans les universités privées », lit-on dans une note rendue publique hier, mardi 28 janvier.
La Cosydep recommande de « soutenir le développement des universités régionales pour permettre de désengorger les grandes universités, de minorer les coûts sociaux pour l’étudiante ». Selon Cheikh Mbow et Cie, il faut « instaurer un dialogue inclusif entre l’Etat, l’Entreprise, l’Enseignant-Chercheur et l’Etudiant ». « Les options fondamentales de l’enseignement supérieur ne doivent pas être discutées seulement entre parties prenantes directes, dans un dialogue étroitement bilatéral. Il s’agira aussi de favoriser l’émergence d’une université du développement ; bâtir des réponses aux problèmes sociétaux et économiques dont celui d’un modèle économique viable pour les universités publiques », indique le document.
La promotion du Partenariat Public Privé à travers le « sponsoring ou parrainage d’étudiants ou de la recherche par des entreprises ; des contrats de recherche avec des entreprises privées ou des institutions publiques ; un dispositif de soutien au financement des universités (bourses ou infrastructures) par leurs anciens étudiants ; des services rémunérés effectués par l’étudiant, dans de petites entreprises (restaurants, supermarchés, assistanat,…) », est la quatrième recommandation de la Cosydep. Parmi les bases d’un nouveau modèle plus viables pour les universités publiques, il y a le fait de « mettre à profit l’espace universitaire, qui est un grand marché, pour créer des structures d’approvisionnement en produits et services dédiés aux besoins des étudiants (hébergement d’étudiants étrangers, restauration privée, bibliothèques de recherche, boutiques universitaires, centres commerciaux, événements culturels) ; allouer les bénéfices à l’amélioration continue des infrastructures et des programmes ».
La Cosydep propose aussi de « revisiter et mettre en œuvre les recommandations de la CNAES qui invitent à réaliser une étude économique des différentes options proposées pour la soutenabilité du financement de l’enseignement supérieur, instaurer un système optimal d’exploitation des ressources des universités publiques, promouvoir des financements innovants, assurer une gestion saine des fonctions de service ; dynamiser le partenariat universités – entreprises ».
La dernière recommandation de la Cosydep est « l’opérationnalisation des engagements du Premier Ministre contenus dans sa Déclaration de Politique Générale (DPG 2024) », à travers entre autres, « la finalisation des chantiers de toutes les universités et établissements d’enseignements supérieurs publics, la construction de nouvelles universités dans les régions qui n’en disposent pas ».