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26 avril 2025
Développement
par Ousmane Sonko
À QUOI CELA SERT-IL DE MENTIR QUAND LES PREUVES SONT IRRÉFUTABLES ?
La présidence prise pour la énième fois en flagrant délit de dépeçage du peuple par l’octroi d’un indécent honorariat aux anciens présidents du CESE, n’a pas trouvé mieux que de se réfugier derrière la non publication du décret au Journal officiel
Honte à la Présidence de la République du Sénégal qui, prise pour la énième fois en flagrant délit de dépeçage du peuple par l’octroi d’un indécent honorariat aux anciens Présidents du Conseil Économique Social et Environnemental, n’a pas trouvé mieux que de se réfugier derrière la non publication du décret au Journal officiel.
Ce décret existe bel et bien et a été circularisé hier, jeudi 14 mai 2020, aux agents de l’Administration via Outlook, en même temps que le décret 2020-1006 relatif à la gestion budgétaire de l’État, et lui est, à tous points, identique dans la forme.
À quoi cela sert-il de mentir quand les preuves sont irréfutables ?
● 4 500 000 francs CFA net de salaire mensuel !
● 1 véhicule de fonction !
● 500 litres de carburant !
● Chauffeur !
● Garde du corps !
○ C’est plus de 6 000 000 francs CFA payés à des retraités politiques à ne rien faire.
○ C’est plus de 30 emplois jeunes à raison de 200 000 francs CFA de salaire mensuel.
REPRISE DE LA PRIÈRE COLLECTIVE EN ORDRE DISPERSÉ
A Dakar, les fidèles ont afflué par milliers à la mosquée Massalikoul Jinane. De nombreuses mosquées sont cependant restées fermées, à l'image de la Grande mosquée et de la mosquée omarienne, deux importants lieux de culte de la capitale
Les musulmans sénégalais ont repris les prières du vendredi, mais plusieurs mosquées sont restées fermées par crainte du coronavirus, malgré l'autorisation officielle de rouvrir, ont constaté les journalistes de l'AFP. "Je suis venu prier pour la fin de l'épidémie", dit à l'AFP Omar Thiombane, masque sur le visage dans une mosquée à Mbao, près de Dakar, lors de la première grande prière hebdomadaire depuis le début du Ramadan il y a trois semaines dans ce pays à plus de 90% musulman.
Le président Macky Sall a annoncé le 11 mai un allègement des restrictions liées au coronavirus, dont la réouverture des mosquées, après de fortes pressions religieuses. Les autorités ont cependant exigé le respect des règles d'hygiène et de distanciation. Le Sénégal a déclaré 2.310 cas, dont 25 décès.
A Dakar, les fidèles ont afflué par milliers à la grande mosquée des mourides, immense bâtisse située entre les quartiers populaires de Bopp et Colobane, selon des journalistes de l'AFP et un responsable du lieu de culte. Serigne Mountakha Mbacké, khalife général de cette confrérie très influente, a appelé ses membres à rouvrir les mosquées en respectant les gestes préventifs."On a respecté les mesures barrières comme le lavage des mains, le port du masque et la distanciation d'un mètre. On a été intransigeant", a déclaré à l'AFP un membre de la cellule de communication.
A Mbao, une fontaine d'eau et du savon ont été disposés à l'entrée de la mosquée. La majorité des fidèles portaient ont mis un masque et ont observé une distance entre eux. Les portes ont été refermées quand la capacité maximale a été jugée atteinte."Que chacun vienne avec sa propre natte et avec un masque", avait auparavant relayé un haut-parleur. Dans son sermon, l'imam Pape Moussa Seck a assimilé le coronavirus à "une épreuve divine" infligée à cause des violations des interdits religieux, s'attaquant "au port indécent des jeunes filles, aux agressions et meurtres".
De nombreuses mosquées sont cependant restées fermées, à l'image de la Grande mosquée et de la Mosquée omarienne, deux importants lieux de culte de Dakar.
Les évêques ont eux aussi décidé de ne pas reprendre les messes jusqu'à nouvel ordre. Les catholiques représentent environ 5% de la population.
Depuis mars, les autorités ont fermé les frontières, les écoles et les lieux de culte, imposé un couvre-feu nocturne et le port du masque dans les services publics, interdit les rassemblements et les déplacements interurbains, et limité l'ouverture des marchés.
DES MAÎTRES CORANIQUES S’OPPOSENT À LA FERMETURE DES "DAARAS’’
La Fédération nationale des associations des maîtres coraniques a fait part vendredi de son désaccord avec la fermeture des écoles coraniques dans le but déclaré de protéger les enfants contre la maladie à coronavirus
La Fédération nationale des associations des maîtres coraniques a fait part vendredi de son désaccord avec la fermeture des écoles coraniques dans le but déclaré de protéger les enfants contre la maladie à coronavirus.
La cellule de crise de son comité directeur, ‘’après des échanges approfondis et argumentés’’, dénonce la décision de fermer ces écoles, a déclaré Mohamed Lamine Fall, vice-président de cette fédération, au cours d’une rencontre avec la presse.
M. Fall, coordonnateur de la cellule de crise, estime que ‘’cette décision de fermer les ‘daara’ (écoles coraniques) est contraire au droit constitutionnel des enfants à l’éducation’’.
‘’Chaque parent a le droit de choisir la forme qui lui convient pour instruire et éduquer sa progéniture’’, a-t-il argué, rappelant que ‘’les écoles coraniques jouent un rôle irremplaçable et prépondérant dans la carte scolaire du pays’’.
Mohamed Lamine Fall estime que ‘’l’école héritée de l’administration coloniale est certes la norme officielle, mais l’école coranique demeure une norme légitime parce qu’elle est portée et acceptée par la communauté’’.
Il soutient que ‘’l’école coranique reste l’institution scolaire qui a le plus participé au développement socioéconomique du pays, dans un contexte de marginalisation extraordinaire’’.
M. Fall regrette la fermeture de plusieurs ‘‘daara’’ à Kaffrine, Fatick, Dakar, etc.
par Abdoul Mbaye
NE PAS FAIRE DU PERSONNEL DE SANTÉ L’AGNEAU DU SACRIFICE
Finalement, ce régime n’a jamais pu s’extraire de la politique politicienne destinée à leur seul enrichissement - La vérité finira par éclater
Personnels soignants, sapeurs pompiers sont dernières lignes de défense après la débandade du gouvernement. Qu’il ne cache surtout pas la vérité sur la propagation de la maladie parmi eux. La vérité finira par éclater. Les citoyens ne pardonneront pas leur abandon.
Finalement, ce régime n’a jamais pu s’extraire de la politique politicienne destinée à leur seul enrichissement.
Depuis le début de la crise sanitaire, tout s’est ramené à une recherche de neutralisation des voix critiques (Parlement, opposition, presse), à la mobilisation de sommes colossales par appels à dons et abandon de dette pour conclure des marchés dans des conditions nébuleuses, et d'achats de produits alimentaires que ne reçoivent pas encore les populations qui en ont besoin.
Tout est décidé à la va-vite sans concertation suffisante, sans prise en compte des avis des professionnels de la santé et des universitaires.
Lorsque l’ancien Premier ministre rétrogradé en ministre d’Etat pour cause de fast track insuffisant, et toujours là, évoque la prise en compte d’avis d’experts sans autres précisions, on comprend qu’ils cherchent déjà des boucs émissaires fantômes sortis d’un gros mensonge.
Qu’ils ne se trompent pas : ils seront demain les seuls responsables des décisions qu’ils ont prises, abandonnant l’essence de leurs fonctions : protéger le Sénégalais.
Mais quel espoir garder quand ils exposent et sacrifient ceux qui sont désormais seuls pour essayer de nous sauver de la maladie avec déjà si peu de moyens que compensaient leur abnégation et leur serment ?
Les personnels de santé, ne doivent pas être l’agneau du sacrifice d’un gouvernement irresponsable.
Pourquoi vouloir mentir sur les résultats des tests effectués les concernant ? Cela parviendra-t-il à cacher vos insuffisances et échecs ?
La cacophonie au sommet est perceptible jusque dans la presse.
Arrêtez donc ce cirque, arrêtez vos intimidations et mensonges. Protégez les Sénégalais et particulièrement ceux restés en première ligne du combat contre ce terrible fléau.
par Nioxor Tine
COVID-19 : REPRENDRE L’AFFAIRE PAR LE BON BOUT !
Malgré les performances des acteurs de la Santé, Macky a dilapidé le capital confiance dont il jouissait au départ. L’opposition et la société civile doivent comprendre que leur responsabilité va au-delà des dénonciations ou des diatribes
L’allocution du chef de l’État du 11 mai dernier, consacrant le constat d’échec de deux mois de management erratique et directif, montre que, de toute évidence, les autorités politiques et les professionnels de santé ne pourront pas, à eux seuls, venir à bout de cette pandémie au COVID-19, même si leur contribution est indispensable.
Pourtant, tout semblait bien parti dans notre pays, où les autorités politiques avaient réussi le plus difficile, dès le début de la pandémie, à savoir regrouper toutes les forces vives de la Nation autour de la nécessité de lutter contre cette pandémie monstrueuse. Malheureusement, et malgré les performances des acteurs de la Santé et de l’Action sociale, le président de la République a fini par dilapider le capital confiance dont il jouissait, au départ, pour au moins trois raisons.
Il y a d’abord un déficit notoire de transparence dans la gestion de la pandémie, sous couvert de loi d’habilitation, qui traduit cette incapacité congénitale à se conformer aux principes d’une gouvernance vertueuse. Ensuite, les autorités ont usé et abusé de méthodes coercitives, même là où elles ne se justifiaient pas, donnant lieu parfois, à des cas manifestes d’abus de pouvoir face à des citoyens, dont le gagne-pain quotidien était menacé.
Mais plus grave, les mauvaises habitudes de gestion solitaire, ayant conduit le président à concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, ont empêché des négociations fructueuses avec les différents groupes socio-professionnels voire l’adoption d’un plan d’action concerté contre le COVID-19.
Au-delà des railleries journalistiques et de la déception populaire, il faut éviter de baisser les bras et de laisser le champ libre au virus meurtrier.
Ce que nous enseigne, en premier, la reculade retentissante du pouvoir, est la nécessité d’un large front anti-COVID-19 et l’exigence de responsabilisation des citoyens et des communautés.
C’est ce que semblent avoir compris certains dignitaires religieux, qui ont décliné l’option d’ouverture des mosquées qui leur était offerte, estimant que la pandémie était loin d’être maîtrisée.
Quant à l’opposition politique et à la société civile, elles doivent comprendre que leur responsabilité va au-delà des dénonciations ou des diatribes. Il ne peut y avoir de tâche politique plus urgente, que celle de bouter le coronavirus hors de notre pays, ce qui ne peut constituer que le point de départ de la nouvelle ère post-COVID-19.
Les forces vives de la Nation, après avoir évalué, de manière objective, la gestion de la pandémie, qui comporte, malgré tout, certains aspects positifs, doivent élaborer un mémorandum, où devront être consignées des propositions pertinentes pour une lutte plus efficace contre le COVID-19.
Un autre aspect fondamental est la promotion de l’engagement communautaire, aussi bien dans les villes qu’en zone rurale pour ralentir voire stopper la propagation du virus.
Les maires et présidents de collectivités locales peuvent y apporter une contribution décisive, à condition de rompre d’avec leur approche politicienne voire électoraliste -si ce n’est définitivement-, tout au moins, pendant la durée du combat contre cette pandémie mortelle.
Mais le socle de l’implication des communautés devra être constitué par des groupes de riposte communautaire composés de personnes-ressources volontaires et engagées.
Leur cahier de charges sera de sensibiliser sur les gestes-barrières, de protéger les couches vulnérables, particulièrement les personnes âgées, d’aider au confinement domiciliaire/communautaire des porteurs sains et cas-contacts, d’appuyer les familles endeuillées et même d’assurer la prise en charge des cas simples...
Apprendre à vivre avec le COVID-19 ou mieux l’apprivoiser suppose d’intégrer la lutte contre la pandémie dans l’agenda des communautés de notre pays, sous une double supervision administrative et technique.
VIDEO
MBAS MI
EXCLUSIF SENEPLUS - A l'heure de la distance sociale et des mesures barrières, l'expression devient un geste inestimable pour préserver nos humanités. Plongée dans les lignes d'un texte incontournable d'Albert Camus (version wolof)
Aux heures de la distance sociale et du geste barrière pour protéger son voisin, l'expression devient un geste inestimable pour preserver nos humanités.
Gorée Cinéma vous propose donc de découvrir "Mbas bi", court-métrage de Joseph Gaï Ramaka où le réalisateur invite Sidiki Bakaba (version française) et Goo Mamadou Ba (version Wolof), à prêter leurs voix pour faire revivre un texte incontournable d'Albert Camus.
SenePlus publie ici la version wolof et dans quelques jours, nous publierons la version française avec sous-titrage en anglais.
Synopsis :
Dans le crépuscule de l'île-mémoire, une voix incantatoire s'élève. Portée par le ressac, elle ère au gré d'une souvenance.
Des allées parsemées d'hommes-lanternes aux cimes des baobabs-sentinelles, les mots de "La Peste" résonnent.
par Massamba Ndiaye
MADIAMBAL DIAGNE, VOUS AVEZ DIT : BATAILLONS D’IGNARES ?
Dire que : “ tout le monde peut convenir que les difficultés constatées au Sénégal dans la mise en œuvre des mesures prophylactiques et d’hygiène contre le Covid-19 sont dues à l’obscurantisme “ n’est pas juste et ne reflète en aucune manière la réalité
Il est illusoire et tendancieux de vouloir faire porter la responsabilité à nos compatriotes sur les difficultés d’application des mesures édictées par le gouvernement contre la Covid-19. Nos compatriotes ont accepté au-delà du possible de suivre les recommandations de nos professionnels de la santé. Vouloir aujourd’hui, après que le chef de clan Macky Sall ait reconnu publiquement son impuissance à faire face et à protéger nos concitoyens, nous dire que : “ Tout le monde peut convenir que les difficultés constatées au Sénégal dans la mise en œuvre des mesures prophylactiques et d’hygiène contre le Covid-19 sont dues à l’obscurantisme “ n’est pas juste et ne reflète en aucune manière la réalité. Nos compatriotes ont fait preuve de maturité et de responsabilité en se pliant aux différentes mesures barrières pour se protéger non seulement contre le Coronavirus, mais éviter également d’être des relais de contamination pour le reste de la population.
Bien avant que le nombre de morts liés au Covid-19 ne commençât à augmenter, un sondage réalisé il y a peu de temps (pour votre information, Madiambal Diagne, l'ancien journaliste Abdou Latif Coulibaly, porte-parole de Macky Sall s’est basé sur les résultats du sondage pour balayer d’un revers de main les analystes qui estiment que la communication du gouvernement n’a pas eu d’impact significatif sur les populations en terme de prévention et de lutte contre la Covid 19. Ce n’est pas également pour donner raison au ministre Abdou Latif Coulibaly dans sa tentative de défendre le régime, mais c’est le seul outil d’analyse à notre disposition à ce jour) en dépit même d’une certaine marge d’erreur d'appréciation a démontré que plus 80 % de l'échantillon pris dans une zone à risque et de contamination (l’axe Mbacké - Touba,ça vous dit quelque chose) reconnaissent la gravité du coronavirus voire connaissent les règles préventives et sont déterminés à se protéger. Certes, il est vrai que des illuminés ont nié et continuent de nier même la réalité de cette pandémie aussi bien chez nous au Sénégal et ailleurs dans le monde.
Toutefois, il est déplorable pour un journaliste de se baser sur ces cas minoritaires afin de pouvoir jeter l’anathème, et qui par ailleurs ne repose sur aucune étude sérieuse, sur nos concitoyens qui sont préoccupés par des soucis de survie tout simplement, si ce ne sont que des élucubrations d’un mercenaire qui refuse de pointer la responsabilité de Macky Sall et de son régime sur leurs tergiversations qui ne font que brouiller les pistes et désarmer la vigilance de nos concitoyens. Et si, cet obscurantisme est d’un autre ordre, il suffit juste d’avoir le courage et l’honnêteté intellectuelle de le décrire avec précision au lieu de le généraliser à l’ensemble de la population.
Nous savons tous, Madiambal Diagne que Macky Sall n’a pas joué franc jeu avec nos compatriotes contre la pandémie de la Covid-19. N’est-ce pas lui, qui a déclaré la guerre et réclamé les pleins pouvoirs pour combattre cet ennemi invisible ? Aujourd'hui, au cœur de la lutte contre la Covid-19, nous devons lui demander - au moment même où il reconnaît son incapacité en tant que chef de guerre à monter au front et préfère de loin filer la patate chaude aux soldats en leur disant droit dans les yeux : démerdez-vous et prenez vos responsabilités, je ne puis rien faire maintenant pour vous autres - des résultats en raison même des moyens colossaux mis à sa disposition.
Et ce n’est pas tout Madiambal Diagne. Si, les résultats obtenus à ce jour ne coïncident pas avec les attentes de Macky Sall dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, pourquoi dans son discours du 11 Mai 2020, il n’a évoqué nulle part l’avis du comité scientifique sur ses mesures d’allègement ? Partout dans le monde, aucun président n’a procédé à un pilotage aveugle comme c’est le cas de Macky Sall sans se référer aux recommandations des professionnels de la santé. Ces mesures d’allègement de Macky Sall semblent traduire un désaveu manifeste aux hommes et aux femmes qui sont au cœur de la lutte et qui ne cessent de demander aux autorités de ne pas desserrer l’étau aussi rapidement non seulement pour endiguer le fléau, mais également pour protéger des vies humaines. Aujourd’hui, le professeur Seydi et les autres doivent se sentir abandonnés par le pouvoir de Macky Sall qui a hâte de trouver son objet de prédilection : la politique politique au moment où l’autorité publique s’affaisse et se perde dans ces périodes d’incertitude et de d’insécurité sanitaire.
Au plus, Madiambal Diagne, les autres pays de l’espace UEMOA, combattent la Covid -9 sans tambour ni trompette. Ils font leurs devoirs envers leurs concitoyens et c’est tout. C’est seulement au Sénégal que des scandales et des actes de mal gouvernance liés à la lutte contre la Covid prennent le dessus sur les questions sanitaires. Des marchés publics ont été attribués à des personnes proches du régime de Macky Sall dans l’opacité totale. Et personne ne vous a entendu dénoncer ce banditisme d’Etat au moment où nos concitoyens les plus démunis ne voient même l’aide alimentaire tant chantée par les griots du roi de la basse-cour de Benno bock Yakkar. Les images honteuses et indignes d’un Macky Sall en parade au port de Dakar et fier de son trophée de guerre (des tonnes de riz) contre le Coronavirus là où on attendait le matériel de base indispensable en destination de nos professionnels de santé. La réalité du terrain rappelle inlassablement à Macky Sall son devoir d'équiper et de protéger le personnel de santé. Aujourd'hui, le virus circule et se propage dans nos structures sanitaires et hospitalières et au même moment le chef de guerre (terme utilisé par son patron Emmanuel Macron) Macky Sall abandonne ses troupes. Cherchez l’erreur Madiambal Diagne.
Et que dire également de la décision inique de Macky Sall du 17 avril 2020 d'attribuer des rémunérations exorbitantes à hauteur de 4,5 millions de francs CFA en plus d’autres avantages à tous les anciens présidents du CESE, une institution budgétivore et inutile pendant cette période de pandémie durant laquelle les sénégalais se sont investis massivement pour relever le défi de la lutte contre la Covid-19 et c’est au moment même où Macky Sall ne cesse de quémander l’annulation de la dette des pays pauvres. Que dites- vous, Madiambal Diagne de cette gabegie ?
Et c’est également, seulement au Sénégal que des politiciens professionnels profitent de la détresse de nos compatriotes pour montrer leur générosité et parcourent les quartiers avec la présence de la presse et en compagnie de leurs militants en train de distribuer par ci et là des sacs de riz, du sucre, de l’huile, du savon. Une perfide récupération politicienne. La Côte d’Ivoire que vous citez dans votre texte “Macky a pris les risques du chef“ ne s'est pas illustrée dans ce voyeurisme avilissant.
Personne ne dit que le gouvernement ne doit pas s'adapter à la situation et relancer l’économie du pays. Toutefois, le problème est tout autre. Macky Sall et son gouvernement ont mis la charrue avant les bœufs. En effet, ils avaient le temps et une marge de manœuvre assez significative avant que le Coronavirus t'atteigne notre territoire pour prendre les devants pour protéger le pays à partir du moment où ils savaient pertinemment que le Sénégal n’avait pas des structures sanitaires équipées et performantes pour lutter efficacement contre la propagation d’un tel virus ni les moyens financiers pour faire face dans le long terme de ses conséquences désastreuses sur l’économie et le tissu social. En vérité, les résistances d’une minorité de nos compatriotes dans un État normal et où la puissance publique est respectée, ne devaient point voir le jour pour que vous en faites votre cheval de bataille pour déplacer le curseur sur la responsabilité des uns et des autres et de vouloir faire porter le chapeau coûte que coûte aux plus vulnérables de nos compatriotes.
En réalité, Madiambal Diagne, l’Etat du Sénégal a failli depuis très longtemps à ses devoirs. Ainsi, à partir du moment où son chef Macky Sall et son clan ne montrent pas la voie de la droiture et de la justice dans l’administration des affaires du pays, il ne faut pas s’étonner voire s'offusquer que les administrés se ne retrouvent plus dans la manière dont la nation est gérée et posent des actes de défiance envers l’autorité. Et puis, Madiambal Diagne, qui incarne l’autorité aujourd’hui au Sénégal ? Tout le mal voire la chienlit qui prévaut au Sénégal est le résultat de la défaillance de l’autorité publique. Nos concitoyens sont déçus et révoltés de constater avec regret que la plupart de nos autorités publiques traînent des casseroles ou sont soupçonnées purement et simplement de détournements de deniers publics. Voilà la triste réalité. Si, nos autorités étaient des gens justes et honnêtes dans l’administration des affaires de la cité, il n’y aurait point cette méfiance exacerbée ni de rejet de la part de nos compatriotes à leur encontre.
Personne, Madiambal Diagne, ne peut vous reprocher de dire votre point de vue voire même de défendre la cause du chef de clan, Macky Sall, dans ces moments de turbulences ou son autorité vacille, mais là vous poussez le bouchon de la provocation voire de la stigmatisation trop loin. Que pensez alors de vos propos pleins de mépris et de condescendance ? “. L’attitude des populations durant cet épisode doit convaincre davantage de faire de l’éducation une nécessité impérieuse. Il semble donc utile de rouvrir les écoles et permettre aux enfants de retourner en classe pour ne pas continuer de grossir les bataillons d’ignares “.
Là, on sent une colère qui monte et un homme qui en veut à une certaine catégorie de citoyens sénégalais qui n’ont pas eu la possibilité de fréquenter les bancs de l’école de Jules Ferry et d’autres qui n’en éprouvent pas le besoin parce qu’ils ont trouvé autre chose qui leur suffit largement pour mener dignement leur vie sur terre. Une charge explosive qui jaillit dans le tréfonds du journaliste Madiambal Diagne jusqu'à les traiter d’ignares. Une provocation ou un ballon d’essai lancé à Macky Sall et sa cour de prendre en considération une certaine menace latente qui sévit dans la société et portée par ceux-là même qui ne fréquentent pas l’école du colonisateur. Et vous avez dit, Madiambal Diagne : grossir les bataillons d’ignares et que nous dit le dictionnaire Larousse de votre trouvaille du jour. Un ignare, c’est quelqu’un qui est scandaleusement ignorant et qui sans culture ni instruction. Et par extension, un ignorant, c’est quelqu’un qui ne sait rien, qui manque d’instruction, de culture générale ou de connaissances élémentaires.
Le raccourci est vite fait. Qu’est-ce que la réouverture de l’école a à voir avec l’attitude de défiance de nos populations ? Rien. Ce n’est pas parce que beaucoup de nos concitoyens n’ont pas franchi les portes de l’école de la République qu’ils n’ont pas reçu une éducation. L’éducation de nos enfants ne passe forcément par l’école de Jules Ferry que nous avons héritée du colonisateur français. La socialisation de nos enfants n’est pas seulement du ressort de l’école et de ses enseignements. La famille et les relations sociales voire culturelles occupent une place de choix qu’il ne faut pas minimiser voire rabaisser dans la formation de l’identité de l’individu. Nos compatriotes qui n’ont pas franchi l’école de la République, ont par ailleurs reçu une autre éducation basée sur la religion ou autre et qui ne leur empêche nullement de se comporter en hommes ou femmes exemplaires et bénéfiques à tous points de vue à la société. Au plus, ces hommes et ces femmes puisent leurs connaissances du milieu socio-culturel sénégalais. Ils connaissent en profondeur les us et coutumes qui permettent de mener ou de prendre à une bonne vie loin des compromissions, des reniements, des exactions ou autres entorses préjudiciables sur le bien commun. Bref, une simple vie humaine loin des apparats. L'éducation par le biais de l’école française n’est pas la seule viable pour former d’honnêtes citoyens. On ne peut plus continuer à privilégier uniquement l’école de la République comme étant la seule voie de la réussite ou du développement économique. Pourtant, de très nombreux exemples de citoyens qui ont même du mal à écrire correctement leur nom en français, sont des modèles de réussite et qui n'éprouvent aucune gêne voire aucune honte sur leur trajectoire ou ascension sociale singulière. Ou est-ce que cet obscurantisme dont vous fustigez les effets sur certains de nos compatriotes n’est-il pas la matérialisation de notre modèle de société qui vous rebute tant ?
Votre discours, un ramassis de quolibets, d’approximation voulant réduire nos compatriotes issus d’autres systèmes d’enseignements autres que celui de l’école de Jules Ferry à des ignares ne repose sur rien si ce n’est que du mépris voire de la colère d’un homme frustré et qui a du mal à supporter la diversité du peuple. Par contre, il est impératif de conjuguer nos efforts afin de ne pas laisser nos compatriotes en dehors de ce que vous appelez la République. Un devoir d’exemplarité s'impose à nos autorités publiques pour montrer la voie de l’amour de la Patrie, du Sénégal tout court en dehors de toutes considérations. Nos concitoyens qui ne trouvent grâce à vos yeux, ont besoin de modèle de rectitude et de rien d’autre. S’ils ont du mal à suivre les injonctions voire recommandations de Macky Sall, c’est uniquement parce qu’ils ne le trouvent pas assez investi d’une autorité suffisante voire un sens de l’honneur et de responsabilité pour tracer la voie. Il va falloir s'y faire et accepter l'idée même que ces gens que vous méprisez au passage, ont tourné le dos depuis longtemps à nos politiciens professionnels et à leurs manœuvres perfides sur le dos du peuple et ont fait acte d’allégeance à des élites religieuses même si certaines d’entre elles ont renoncé à leur rôle et sont à la recherche de privilèges. Et, c’est là où l’école de la République a en partie échoué de n’avoir pas su former de vrais citoyens qui aiment profondément le pays et ses composantes, sa diversité et prêtes voire déterminés à donner le meilleur d’eux pour la réalisation d’une société juste et compatissante envers les plus faibles. Et qu’est-ce qu’on observe sous nos yeux depuis l'indépendance, si ce n’est une certaine élite intellectuelle sortie directement de l’école de la République qui pille et vole de manière frénétique nos maigres ressources publiques.
En outre, Madiambal Diagne, il n’est pas juste d’affirmer de manière péremptoire que : “La situation d’ignorance des populations et l’irresponsabilité de nombreuses élites religieuses etsociales constituent un véritable handicap pour le développement socio - économique du pays *. Et qu’est-ce qui vous empêche en vérité de citer les élites politiques et étatiques qui ont la responsabilité de diriger les affaires de la nation et ce sans aucune faiblesse coupable. Par ailleurs, qu’est-ce qui tord le bras à l’Etat et à ses démembrements d’empêcher tout ce conglomérat d'élites de porter préjudice au développement du pays ? Ce ne peut être que la peur ou une fuite de responsabilité. C’est hallucinant d'accuser et/ou de faire porter la seule responsabilité aux seules élites religieuses et sociales sur le retard économique du pays.
En vérité, nous sommes tous responsables d’avoir cédé à la facilité pour grimper très vite l’échelle sociale en piétinant allègrement et en connaissance de cause des principes éthiques qui assurent le bien être à l’ensemble du corps social sénégalais et non à une seule minorités d’individus et ce à tous les niveaux de la stratification sociale voire d’avoir simplement renoncé à dire et â défendre la vérité par une crainte révérencielle des brimades et autres exactions immondes de nos autorités publiques. Pourtant, l’Etat du Sénégal, vu l’autorité et la puissance publique dont il est investi par les lois et règlements de la République, est l’unique responsable de la chienlit qui prévaut dans notre cher pays le Sénégal où les faussaires, les pilleurs de nos deniers publics, les saltimbanques sont portés au rang de héros et de modèles de réussite sociale. Nier ce fait relève de la peur voire d’une certaine lâcheté de dire tout simplement la vérité.
Le courage et l’honnêteté intellectuelle, Madiambal Diagne, sont les seules cartes en main dont disposent un journaliste et il a le devoir de les utiliser en toute responsabilité en vue de permettre à nos concitoyens d’appréhender le réel en toute objectivité, à défaut il doit changer de statut et se comporter comme un laudateur zélé à la recherche de prébendes ou de se convertir en politicien professionnel pour toujours mystifier les populations pour l’intérêt de forces occultes afin de mieux asservir le peuple.
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
LES VERTUS D’AVOIR TORT ET LES MÉFAITS D’AVOIR RAISON AU DÉBUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Quels que soient les stratégies et les revirements du gouvernement, nous en tant qu’individus, devrons prendre la responsabilité de ce qui nous arrive - En un mot comme en cent, il nous faut être individuellement responsable
Si vous avez eu tort au début, tout devient possible, vous comprenez que vous n’êtes pas infaillible, c’est alors le début de la sagesse, de l’ouverture d’esprit. Vous avez de la marge vous pouvez opérer des virages à 180 degrés. C’est l’esprit du “open mindset”.
Si, par contre, vous faites partie de ceux qui ont eu raison au début, il advient que durant tout le processus vous allez camper sur vos positions, vous allez être assommant et content de vous-même. Vous tomberez avec un risque d’ y rester pour longtemps dans l’escarcelle du “fixed mindset”.
Le président Sall s’est rendu compte que la stratégie qu’il déroulait n’était point adaptée à la situation et que surtout elle ne menait nulle part. La crise sanitaire s’embourbait doucement et sûrement dans une crise économique. Des velléités de rébellion commençaient à sourdre çà et là dans les populations. Si on y prenait garde, on se dirigeait inexorablement vers une crise politique d’abord et sociale ensuite. Il était devenu urgent d’agir. Il a eu la sagesse de la changer. Il a fait preuve d’un “open mindset” en la circonstance. Il pourra la changer à nouveau si cela s’avérait nécessaire. C’est rassurant. D’aucuns ont appelé cela une reculade, d’autres y ont vu un pragmatisme.
Laissons de coté les politiques et parlons un peu de nous autres citoyens ; il me vient à l’esprit ces fameux dictons que j’assénais bien volontiers à mes “coachees”: “Vous êtes responsables à 95% de ce qui vous arrive”.
Si vous êtes impliqué dans quelque chose et cela tourne mal ne blâmez personne ; blâmez vous vous-mêmes ;
S’il vous arrive de participer à une quelconque action, acceptez-en la totale responsabilité.
Si vous en acceptez la responsabilité, vous êtes alors en position de faire quelque chose à ce propos. Responsabilité veut donc dire Agir en un mot.
Là où je veux en venir est que, quels que soient les stratégies et les revirements du gouvernement, nous en tant qu’individus, devrons prendre la responsabilité de ce qui nous arrive. Avec cette mentalité en tête nous serons en position d’agir.
Chacun d’entre nous à son niveau peut vaincre la maladie. Il lui suffit d’adopter les mesures barrières. Il faudra peut être quelques “nudges”* pour que certains y arrivent mais guère plus. En un mot comme en cent, il nous faut être individuellement responsable.
Il n’y a juste pas d’excuses !
Retrouvons notre liberté et abandonnons notre servitude, c’est ce que le président Sall vient de nous offrir. Qu’importe les circonstances et les contraintes qui l’ont emmené à le faire, l’essentiel n’est pas là. Que l’opposition se jette sur la brèche et pointe du doigt ses incohérences, sa capitulation, soit, c’est son rôle mais cela ne sert pas le peuple. Ce dont il a le plus besoin, c’est d’être accompagné dans sa liberté retrouvée et d’apprendre à être responsable face à la maladie. Tel est l’enjeu. Tout autre débat ne serait que distraction.
La plupart de nos compatriotes ont un “locus de contrôle” qui est externe, c’est à dire qui les rend fatalistes, prêts à attribuer leurs succès et échecs à des facteurs qu’ils ne contrôlent pas. Si on y prête garde, cet état d’esprit les conduirait à l’échafaud de ce que les psychologues appellent l’impuissance acquise. Cette incapacité des gens à échapper à une situation aversive, quand bien même qu’ils en aient la possibilité, est le résultat de tant d’années de servitude volontaire ou involontaire envers tous les pouvoirs.
Nous pouvons circonscrire la Covid-19 si chacun d’entre nous respecte les mesures édictées et arrête de déléguer sa responsabilité à un autre pour qu’il prenne soin de son destin.
Pourquoi devrions -nous attendre ou réclamer d’une autorité qu’il nous dise de porter un chapeau et de boire de l’eau s’il fait chaud ?
Le président Sall dans son allocution du 11 Mai a appliqué un principe de base en management des hommes : “traites tes employés comme s’ils pouvaient faire la différence et ils la feront ! ”
Halte donc à la démoralisation générale qui laisse le champs libre au virus.
Finies les saturnales, organisons-nous et soyons disciplinés. Soyons responsables. A nous citoyens de faire la différence
*Nudge : technique comportementale qui s’appuie sur des principes simples pour inciter plutôt que pour contraindre les individus à adopter un comportement plus civil.
Prendre en compte les demandes spécifiques des transporteurs, des ambulants ou des marchés et empêcher à ceux qui veulent aller prier à la mosquée de le faire n’est pas sérieux. Que chacun prenne ses responsabilités !
Si l’on penche d’un point de vue raisonnable, sans faire de politique politicienne, il est intéressant de noter que la vitesse à laquelle le Covid-19 tue les économies, est sensiblement plus rapide que celle avec laquelle elle tue les hommes.
Pour entrée en matière, le virus impose aux États des dilemmes cruels : pour me contenir, il vous faudra tuer vos économies, fermer vos écoles, vos entreprises, vos restaurants et hôtels… Clouer au sol vos moyens de transport et confiner à double tour vos populations dans leurs appartements et les plus chanceuses dans leurs maisons.
Malgré moi, je suis témoin des pires moments qu’un pays frappé de plein fouet par le virus peut vivre. C’est l’histoire terrible d’une crise sanitaire, doublée d’une crise économique à laquelle on ajoute désormais une crise politique en Italie.
Le Sénégal, Dieu merci, ne connaît à ce jour aucune de ces crises comme celle que nous vivons ici, poussée à son paroxysme.
Nous apprenons sur le virus au jour le jour, au vu des premiers dégâts sur les plus grosses puissances mondiales, tout étant relatif par ailleurs, nous pouvons juste rester optimistes et persévérants dans le respect des mesures barrières.
Il y a un dosage savant à opérer par les États. Des décisions ont été prises. Continuer à confiner tous azimut les populations et les économies ou se rendre compte qu’il faut maintenant choisir entre le mal et le pis. Sans traitement avéré 100% efficace à ce jour, sans vaccin disponible si tant est qu’il puisse être conçu puisque selon d‘éminents spécialistes comme le Professeur Raoult ou le Professeur Seydi, la maladie n’est pas auto-immunisante. Autrement dit, on peut l’attraper et la rattraper encore. Il est donc sage de l’empêcher de nous pénétrer en mettant les masques et en respectant les mesures d’hygiène édictées. Le professeur Seydi l’a dit récemment, et d’ailleurs il n’a pas été trop repris. Il s’agit aussi de se protéger les yeux, de mettre des lunettes car elle est transmissible par les larmes.
J’ai suivi le discours du président Macky Sall. C’est un président responsable.
J’ai lu et compris l’excellente interview de Mahammed Boune Abdallah Dionne dans le quotidien Le Soleil, écouté les diverses émissions de madame la présidente du CESE Aminata Touré qui a rappelé la genèse des décisions prises par l’Etat et leur légitimité. J’ai lu et vu les décisions du ministre de l’Intérieur, monsieur Aly Ngouille Ndiaye quant aux conditions drastiques qui devraient sous-tendre ce déconfinement pas à pas… J’ai aussi suivi les réactions à fleur de peau de nos politiciens hibernés, insinuant que le président a cédé aux injonctions, disons demandes ou prières des guides religieux ou autres imams et oulémas que sais-je moi… et qu’il a sacrifié notre santé pour faire plaisir aux demandes de toutes ces catégories.
Rien de plus faux. Le Sénégal est une démocratie. Prendre en compte les demandes spécifiques des transporteurs, des ambulants ou des marchés et empêcher à ceux qui veulent aller prier à la mosquée de le faire n’est pas sérieux. Que chacun prenne ses responsabilités ! Les mosquées ont les moyens de respecter les mesures barrières ? Mais qu’elles fassent ! C’est leur responsabilité qui sera engagée ici !
Comme partout ailleurs, il faut faire les choses de manière crescendo tout en veillant à la sécurité des populations.
Et si finalement le Coronavirus nous avait-il appris la discipline ? Prenons-en de la graine et tâchons de ne pas oublier les leçons qu’il nous a infligées au lendemain de sa disparition. Car il mourra de sa belle mort.
Mon sentiment, lorsque j’ai écouté le discours du chef de l’Etat, un scientifique, c’est qu’il dispose d’informations cruciales et qu’il est pleinement conscient que le taux de contagion, même s’il monte, reste relatif et qu’une combinaison de facteurs fait que notre pays, notre peuple résiste. Oui nous résistons et cela déroute ! Ce que Felwine Sarr appelle les prévisions obscènes de toutes ces institutions, pays et medias. Dans un de mes derniers éditos, je le disais autrement : ‘’Vous nous promettiez le naufrage, regardez comme on navigue’’ !
Aujourd’hui, l’Afrique en général, le Sénégal en particulier, n’ont pas à avoir peur car l’hécatombe promise n’est pas là. De quoi cela tient-il ? De la jeunesse de nos populations ? De notre cohabitation avec toutes sortes de maladies, de nos climats, de notre solidarité ? De notre capacité à avoir su anticiper en lisant des saccages que le virus faisait ailleurs ?
Je dirai que l’on est peut-être les derniers de la classe d’un point de vue économique au niveau mondial mais premiers de la classe en termes de créativité, de capacité d’adaptation et de lutte contre ce virus, auquel on donne du vrai fil à retordre.
N’ayons pas peur de lui. Ne tuons pas nos économies. La Cote d’Ivoire est sur les traces du Sénégal !
Avançons et faisons-lui face avec les mesures barrières et vaquons à nos occupations. Il s’agit de développer notre continent et à ce sujet, nous avons d’ailleurs appris que nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes. L’Afrique se prépare au grand dégagisme me semble-t-il ! Faut l’anticiper car c’est la volonté des peuples. Et nos dirigeants devront lire entre les lignes…La décision unilatérale d’Air France d’ouvrir ses lignes sur la vache laitière africaine risque d’être la dernière goutte qui va faire déborder le vase des peuples !
Le Covid-19, comme un ciment a rapproché le peuple africain pendant qu’il divisait l’Europe. Il a réussi là où les discours creux de tous ces sommets de l’Union Africaine ont échoué. Et là où tous ces discours jamais écoutés ou entendus de Thomas Sankara se sont évanouis. Nos dirigeants comme nos peuples ont compris et dans une symbiose parfaite et historique, devront aller ensemble à la reconquête de nos propres destins jusqu’ici désertés…sinon gare au réveil !
SUITE DE LA NOUVELLE INÉDITE DE BOUBACAR BORIS DIOP
COMME UN DÎNER D’ADIEU (2/4)
EXCLUSIF SENEPLUS - De l’avis de Dembo, contrairement à une idée répandue, les réseaux sociaux servaient bien plus les desseins de groupes tapis dans l’ombre que le désir de liberté de Monsieur-Tout-Le-Monde
Boubacar Boris Diop de SenePlus |
Publication 14/05/2020
Alors qu’il ne prenait presque jamais l’initiative d’une conversation avec un inconnu, il eut une envie irrépressible de dire quelque chose au taximan. Faisant fi de son air maussade, il lui lança en se trémoussant sur son siège : « Ho là là ! C’est quoi, ce qu’ils racontent à la radio ? Ils sont complètement mabouls, ces types ! » Tout le monde parle ainsi, par prudence, dans de telles circonstances. Une petite phrase munie d’un parachute, consensuelle mais bien énigmatique, à y regarder de plus près. L’autre lui jeta un rapide regard dans le rétroviseur puis fit comme s’il ne l’avait pas entendu. Le taximan était, comme on dit là-bas, un jeune « issu de la diversité ». Cette façon bien entortillée de ne pas savoir quoi dire des gens, dans quel cagibi coincer leur âme, avait toujours amusé Dembo. Il sourit intérieurement : « Leur société est assez compliquée, quand même, mais faut pas se moquer, j’imagine que tout ça, des racines qui poussent de partout, sauvagement en somme, ça ne doit pas être facile à vivre tous les jours. » D’ailleurs, n’avait-il pas secrètement cru, lui-même, que du seul fait de leur histoire plus ou moins commune le chauffeur de taxi et lui ne pouvaient que fraterniser, surtout en une occasion pareille ? Qu’ils allaient, après avoir déploré le carnage (‘’Wallaay, mon frère tu as raison, çan’est pas bien de verser comme çale sang des innocents, chez nous la vie humaine est sacrée même s’ils passent tout leur temps à nous traiter de barbares !’’) dériver peu à peu vers des propos moins consensuels (‘’Paix à leur âme mais ils l’ont bien cherché, ces provocateurs, par Allah, la vérité ne peut pas être le mensonge !’’) Dembo voyait bien le gars pronostiquer avec gourmandise de nouveaux carnages (‘‘Et c’est pas fini, mon frère, wallaay c’est pas fini, je les connais ces jeunes !’) avant de se lâcher enfin complètement (‘’Que voulez-vous, mon cher cousin ? Quand tu colonises et quand tu tues pendant des siècles, il y a le boomerang après, boum, c’est scientifique, ça !’’)
Mais avec ce taximan-là, rien ne se passa comme espéré. Dembo et son compagnon de voyage furent bien plus près d’en venir aux mains que de se défouler gaiement sur les colonialistes de tous poils. Rue Mélusine, le type ne daigna même pas l’aider à poser ses deux caisses de livres sur le trottoir. Pour se venger, Dembo ne lui donna pas de pourboire et s’engouffra dans l’hôtel en laissant volontairement ouverte la portière de la voiture. De la réception, il entendit le chauffeur la faire claquer violemment, en le traitant sans doute de fils de pute. Tout cela était bien puéril mais ce n’était pas la première fois que Dembo Diatta se comportait de façon aussi stupide à Paris. Cette ville avait le don de le mettre hors de lui pour un oui ou un non.
Le hall du Galileo était silencieux. Ce n’était pas un de ces hôtels où des employés stylés et alertes, parfois plus raffinés que leurs clients, vont et viennent, s’emparent prestement de vos valises et vous dirigent vers quelque collègue à l’affût derrière son comptoir. Au Galileo, au contraire, on ignorait le client, supposé savoir quand même se débrouiller tout seul, comme un grand, et en quelque sorte puni de ne pouvoir se payer un hôtel moins merdique.
Aussitôt étendu sur le lit, il fit le tour de ses chaînes de télé favorites. Toutes passaient en boucle l’image du policier Ahmet Merabet exécuté en pleine rue. Elles insistaient aussi, curieusement, sur le fait suivant : le tueur ne s’était même pas arrêté. Un brave père de famille tué d’une balle dans la tête, juste comme ça, en passant. Chaque fois qu’il revoyait la scène, Dembo Diatta, troublé par le geste absurde de la victime implorant la pitié de son bourreau, se demandait ce qui peut bien se bousculer dans la tête d’un être humain à la seconde même où il sait que pour lui tout va brutalement s’arrêter. C’était à la fois trop dur et trop con, tout cela.
Et puis il y avait dans toutes les émissions spéciales ces intellos aux airs importants qui défilaient pour analyser, fustiger, témoigner, rendre hommage, menacer, etc.
Tous ces énergumènes étaient payés pour parler et ils le faisaient à tort et à travers, jusqu'à l’écœurement. La vox populi médiatique, en somme. Et les autres, les citoyens ordinaires ? Eh bien, ils écoutaient et les âneries qu’ils entendaient allaient se transformer peu à peu dans leur cerveau, selon un implacable et mystérieux processus, en opinions fermes et claires, hardiment assumées. Aussitôt après s’être dit cela, Dembo Diatta, toujours scrupuleux, se rectifia : « Non, pas tous, bien sûr. Mais bien l’immense majorité du bon peuple…» Le visage fermé du jeune taximan remonta à sa mémoire et il eut un brusque geste d’irritation. Au cours de ses années d’errance de par le monde, d’un colloque à Amsterdam sur le théâtre africain à un atelier sur les techniques du mime au Kenya, il n’en finissait pas de boitiller sous le poids de mesquines querelles, bien souvent avec des inconnus simplement incapables de supporter la couleur de sa peau. Cette histoire avec le taximan était une nouvelle bataille de perdue et il aurait bien voulu retrouver le bonhomme pour lui apprendre à vivre. Mais pouvait-il lui reprocher son refus obstiné d’ouvrir la bouche ? Le grand trou de silence au cœur de la ville, ce mélancolique jeune homme ne l’avait tout de même pas creusé tout seul.
La liberté d’expression, c’est bien beau, mais à quoi ça sert, vraiment, quand personne n’a juste rien à dire ? Dembo Diatta comprenait bien que dans des situations aussi complexes chacun finisse, pour le repos de son esprit, par s’en remettre à la nouvelle race de griots, détenteurs de la parole vraie et seule source du savoir. Et ces derniers disaient sur un ton posé, qui cachait mal une sourde colère, que quelque chose de colossal était en route et qu’il fallait hélas s’y préparer. La survie de la nation. Le legs des ancêtres. ‘’Oui, ça peut paraître ringard et je suis le premier surpris par mes propres mots mais l’heure est grave, ne perdons pas du temps à finasser !’’ Nos valeurs sacrées. Nous autres, l’ultime refuge de l’Esprit humain : osons enfin le dire, c’est si évident, ne soyons pas hypocrites. De tels propos, souvent entendus bien avant cette affaire, lui avaient toujours fait peur. Et si c’étaient là les petits accès de rage et de folie menant tout droit, le cœur en fête, aux grandes boucheries de l’histoire humaine ? « Il y a quelque part, songea Dembo, des types puissants pour qui nous les êtres vivants ne sommes que des lignes fines et sombres virevoltant et se croisant à l’infini sur un globe lumineux. Que l’heure vienne, pour les Maitres occultes du monde, d’éliminer ces p’tites choses-là, les humains, ils le feront sans même y penser, comme un prof efface du tableau noir sa leçon de la veille. Et ces fous au cœur froid, leur pouvoir est devenu quasi illimité grâce à la science. » De l’avis de Dembo, contrairement à une idée répandue, les nouvelles technologies de la communication, et en particulier les réseaux sociaux, servaient bien plus les desseins des Etats et de groupes violents tapis dans l’ombre que le désir de liberté de Monsieur-Tout-Le-Monde. Rien de tel, pour ferrer ce dernier, qu’une avalanche d’informations se succédant à un rythme d’enfer ! A-t-il du mal à savoir quoi en faire ? Peu importe. On va s’en charger pour lui. Quelle officine avait, par exemple, concocté le slogan Je suis Charlie ? Il s’étalait partout, du haut en bas des immeubles parisiens et jusque sur les panneaux lumineux le long des autoroutes. Pour Dembo, il y avait quelque chose de bizarre dans cette façon de déclarer en se frappant la poitrine comme un gamin : moi, je suis quelqu’un de bien, je veux d’un monde où personne ne sera jeté en prison pour un article de presse ni immolé en combinaison orange-Guantanamo dans une cage en fer.
Par association d’idées, Dembo Diatta se souvint d’avoir lu au « Musée de l’Holocauste » à Washington le mot d’un poète allemand : « Celui qui commence à brûler des livres finira tôt ou tard par brûler des êtres humains. » Ce n’était peut-être pas la phrase exacte de Heinrich Heine mais c’était bien le sens de ses propos. Et il savait bien que les tueurs de ce 7 janvier et leurs lointains inspirateurs détestaient plus que tout le théâtre, sa raison de vivre à lui, Dembo Diatta. En plus de tout cela, il continuait à se sentir en complicité intellectuelle avec au moins deux de leurs victimes. La mort brutale, le matin même, de Cabu et Wolinski, c’était comme une affaire personnelle, en tragique résonance avec sa mémoire et sa jeunesse estudiantine, presque comme le décès de proches.