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4 mai 2025
Développement
EN GUINÉE, L'EFFET RÉVÉLATEUR DU CORONAVIRUS
Si le nombre de décès reste faible, la progression rapide du nombre de cas inquiète, souligne les défaillances du système sanitaire, fragilise l’économie quotidienne et cristallise la défiance envers le gouvernement
Si le nombre de décès reste faible en Guinée, la progression rapide du nombre de cas inquiète, souligne les défaillances du système sanitaire, fragilise l’économie quotidienne et cristallise la défiance envers le gouvernement, quatre ans après la fin de l’épidémie d’Ebola.
Front contre front, les yeux lancent des éclairs. On s’empoigne, on s’invective le doigt pointé vers le ciel. On fait mine de s’éloigner avant de revenir à la charge, retenu par les copains. Parmi la cinquantaine de badauds venus mettre leur grain de sel dans ce banal accrochage, deux ont le visage couvert. Les autres portent leur masque au menton, sur le front ou suspendu à l’oreille.
Dix jours après l’entrée en vigueur du port obligatoire de la bavette pour lutter contre la propagation du coronavirus, la mesure est surtout respectée sur les axes contrôlés par la police.
Conakry enregistre officiellement sept décès de coronavirus. Un chiffre dérisoire comparé au paludisme (6 000 à 9 000 morts en 2017, estime l’OMS) mais le nombre de cas monte en flèche et la Guinée figure désormais dans le trio des, pays les plus touchés d’Afrique de l’ouest.
« C’est signe que nous testons les bonnes personnes », explique Bouna Yattassaye qui dirige l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) depuis que le Dr Sakoba Keïta a été testé positif au Covid-19.
Épidémie sous-estimée
Mais la capacité journalière de 250 tests « ne permet pas d’identifier tous les cas », insiste dans son premier rapport le conseil scientifique. L’ampleur de l’épidémie pourrait être sous-estimée, de même que le nombre décès.
La population, très jeune (77% a moins de 35 ans, selon le PNUD), semble mieux protégée contre les complications, mais d’autres données suscitent l’inquiétude : plusieurs centaines de cas notés « à rechercher » par l’ANSS, des patients « perdus de vue », ni hospitalisés ni confinés, dans la nature.
« La hausse brutale du nombre de cas s’explique aussi par le refus de certains patients d’être pris en charge », poursuit le Dr Yattassaye. Ici, le virus est arrivé par l’élite, voyageuse et réticente à se faire soigner dans son pays. « Des personnes influentes et très sollicitées, ajoute-t-il. Leur chaîne de contamination affiche 82% de positivité. »
Donka, premier hôpital du pays, en rénovation depuis quatre ans, rouvre précipitamment pour accueillir les malades. Il faut creuser des forages pour l’alimenter en eau. Sa directrice Fathou Sikhé Camara est testée positive. Les patients se plaignent des conditions d’accueil et de l’insalubrité des locaux.
« Donka atteint sa capacité maximum », reconnaît le Dr Yattassaye, assurant que la Guinée va « doubler sa capacité en lits » avec l’ouverture de nouveaux centres dans les prochains jours.
Ebola, que reste-t-il ?
Au sortir de la crise Ebola (2 500 morts de 2013 à 2016), le président Alpha Condé avait déclaré que l’épidémie serait « une opportunité pour renforcer [les] capacités hospitalières », promettant la construction d’hôpitaux dans toutes les préfectures. « Une utopie » lance, amer, l’opposant Cellou Dalein Diallo.
« Ebola nous a surtout enseigné à détourner des fonds internationaux », soupire un acteur associatif, sous couvert d’anonymat. « ll ne reste rien des millions déversés sur le pays. » Beaucoup craignent que le « Corona business » succède à « l’Ebola business » alors que la Banque mondiale pointe une « surestimation » de 40 millions de dollars sur la facture d’électricité du plan de relance économique.
Les ONG déplorent le « manque de coordination », des « luttes de pouvoir et des rivalités personnelles » qui ralentiraient la riposte. « La gestion des fonds suscite une guerre entre le ministère de la Santé et l’ANSS », explique un haut cadre du ministère, sous couvert d’anonymat.
Plus optimiste, le Dr Yattassaye dit « capitaliser sur l’expérience acquise », les ONG déjà présentes (MSF, ALIMA) et surtout les centres de traitements des maladies infectieuses à potentiel épidémique (CTPI) de l’intérieur du pays installés au temps d’Ebola. Ces derniers, laissés à l’abandon, sont aujourd’hui en cours de réactivation.
Propagation dans l’intérieur
Les acteurs de la riposte craignent que la maladie suive la trajectoire inverse du virus Ebola en se propageant de la capitale vers les régions les plus reculées qui sont aussi les moins équipées. « C’est probablement déjà le cas », s’inquiète l’un d’eux, soulignant qu’un seul laboratoire réalise actuellement des tests en région.
Malgré les barrages, l’interdiction de quitter Conakry n’est pas respectée, reconnaît le gouvernement dans un communiqué. Une femme testée positive à Conakry a été retrouvée dans la ville de Kankan, à plus de 600km de la capitale.
Quant au concept de distanciation sociale, « c’est presque étranger à notre culture où le contact est essentiel, où toutes les activités quotidiennes se font en commun dans des espaces réduits », explique le sociologue Alpha Amadou Bano Barry.
« Pour les gens, c’est une maladie "d’en haut". Ils ont des priorités plus urgentes comme se nourrir au quotidien », ajoute-t-il. L’inflation, habituelle en période de ramadan, est démultipliée par les restrictions sanitaires. Depuis que le nombre de passagers est limité à trois par véhicule, le prix du transport a doublé. Les mesures d’aide annoncées par le gouvernement tardent à faire sentir leur effet.
Covid-19 et politique
Les acteurs de la riposte redoutent une « triple crise » sanitaire, économique et politique. L’opposition accuse directement le gouvernement d’avoir favorisé la propagation du virus en organisant le double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020. Le président de la Commission électorale nationale indépendante Me Salif Kébé est décédé du coronavirus deux jours après la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, suivi par le secrétaire général du gouvernement.
Depuis l’installation de la nouvelle Assemblée nationale en dépit de l’interdiction des rassemblements, le Front national de défense de la Constitution estime que la trêve sanitaire est rompue. Pour avoir appelé à reprendre les manifestations, l’un de ses membres, Oumar Sylla, est incarcéré à la maison centrale de Conakry qui compte un cas et plusieurs décès suspects. D’autres opposants auraient été transportés vers un camp militaire de Haute-Guinée.
Human Rights Watch pointe la responsabilité présumée des forces de sécurité dans des cas de pillages ou d’abus à la faveur du couvre-feu qui « exacerbent une méfiance déjà profonde envers les autorités, créant un obstacle supplémentaire à la lutte contre le Covid-19 ».
« Avec un tissu social fragilisé, notre crainte est que les mesures sanitaires se retournent contre nous », s’inquiète le Dr Yattassaye. Cette semaine lors d’une rencontre avec le corps médical, le président Alpha Condé, tapant une nouvelle fois du poing sur la table, a exigé que l’épidémie soit maîtrisée « avant la saison des pluies ». Or à l’horizon pointent déjà d’épais nuages.
par Jean-Baptiste Placca
AUDIO
POURQUOI LA NON-COMMÉMORATION DES 60 ANS DES INDÉPENDANCES DÉRANGE SI PEU LES AFRICAINS ?
Et s’il n’y avait tout simplement rien à célébrer ? Au fond, ce que les peuples concernés ont de mieux à faire est de s’interroger sur le sens de ce qu’ils ont vécu, tout au long de ces six décennies
Cette année était censée marquer le 60e anniversaire des indépendances de la plupart des Etats africains. A cause de la pandémie, cette commémoration est réduite à sa plus simple expression, mais peu de gens s’en émeuvent.
Nathanaël Vittrant :ces commémorations seraient-elles moins importantes que l’on ne l’imaginait pour les peuples africains ?
Et s’il n’y avait tout simplement rien à célébrer ?
Au fond, ce que les peuples concernés ont de mieux à faire est de s’interroger sur le sens de ce qu’ils ont vécu, tout au long de ces six décennies. Et de se demander ce qu’il y a lieu de faire, pour que les prochaines générations n’en soient pas à s’interroger, dans quarante ans, sur ce à quoi a bien pu leur servir un siècle d’indépendance.
Sur ce continent où l’on affectionne s’essayer à lire dans l’âme du temps, ces non-commémorations interpellent, tel un avertissement. Au regard du taux théoriquement insignifiant des cas signalés, la vie devrait suivre sereinement son cours en Afrique. Sauf qu’à quelques exceptions près, les systèmes de santé sur le continent, comptent parmi les plus défaillants de la planète. Et il semble évident que l’Afrique se relèvera encore plus mal en point que les autres, de cette pandémie. Ce qui nous emmène à la question tant refoulée : qu’avons-nous fait de nos indépendances ?
Est-ce qu’elle serait taboue, cette question ?
Peut-être pas, mais elle pousse à déterminer les responsabilités, au-delà de la vie trépidante d’une capitale surpeuplée, aux artères embouteillées dès les premiers rayons du soleil, et qui peut donner une impression de progrès. Comme ces beaux immeubles et villas somptueuses qui cachent les bicoques et autres taudis insalubres des bas-fonds, pour donner une illusion de développement. L’on peut alors entendre tel gouvernement feindre la magnanimité, en annonçant une gratuité ponctuelle de l’électricité, dans un pays où plus de la moitié de la population ne sait même pas ce que c’est que l’électricité.
Cette propension à croire que parce qu’ils vivent bien, eux, leurs peuples ne peuvent qu’être heureux trahit un rapport exclusif et possessif au pouvoir politique, qui a varié, mais peu changé, depuis soixante ans.
Et en quoi consiste ce rapport exclusif et possessif ?
Dans de nombreux pays du continent, dès 1960, les adversaires politiques ont très vite été jetés en prison, contraints à l’exil ou éliminés. Mais ceux qui étaient avec le pouvoir en tiraient quelques avantages, indépendamment de leurs origines. Au fil du temps, ces privilèges sont passés au groupe ethnique du président, pour aboutir, aujourd’hui, à la privatisation de la mangeoire par la famille présidentielle et un tout petit clan.
Ce rapport au pouvoir explique pourquoi la tentation du coup d’État est demeurée vivace, depuis soixante ans sur ce continent. Sur la trentaine de pays qui ont accédé à la l’indépendance en 1960, cinq à peine ont survécu aux coups d’État de la première décennie.
Quels sont ces 5 élèves modèles ?
Mettez bien ce qu’il faut de guillemets à « élèves modèles ». Car quatre d’entre eux (Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon et Sénégal) jouissaient d’une assurance tous risques : la protection de la France. Le cinquième, la Guinée de Sékou Touré, était plutôt poussé dans ses derniers retranchements, par la France, et n’a dû sa survie qu’à une certaine paranoïa, qui s’expliquait, beaucoup de violence politique, et même une dictature assumée. Pendant ce temps, à Abidjan, Dakar, Libreville et Yaoundé, la France veillait à la quiétude des pouvoirs amis.
par Mamadou Yéro Baldé
L'AFRIQUE ET LA « GOUVERNEMENTALITÉ DE LA COMPASSION »
EXCLUSIF SENEPLUS - Compatir pour l'Afrique en annulant sa dette. De quelle dette, s'agit-il ? Plus qu'un leurre, il y a là un néocolonialisme postcovidien en gestation
Le 27 mars 2020 - alors que le/la COVID-19 infligeait à l'Europe et à l'Amérique des leçons d'humilité, en mettant à nu les faiblesses structurelles de leurs systèmes sanitaires et économiques - le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres affirmait, dans une interview, qu'il « faut absolument faire de l’Afrique une priorité de la communauté internationale. Cela veut dire un investissement massif et du point de vue de la capacité des équipements, des équipements de tests, des équipements de respirateurs, des équipements pour que les médecins et les autres travailleurs de santé puissent être vêtus, de masques ». Sinon, poursuit-il prophétiquement, « sans cette mobilisation gigantesque, je crains qu’on ait en Afrique des millions et des millions de personnes infectées. Et même si la population est plus jeune que dans le Nord, les pays développés, il y aura nécessairement des millions de morts ».
Avant le patron de l'ONU, c'était le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle à Genève, qui appelait l'Afrique à « se préparer au pire ». Dans la foulée, le président Emmanuel Macron, qui s’adressait à la Nation française sur la propagation du coronavirus, a demandé - après que le président Macky Sall ait soulevé la question - aux partenaires bilatéraux et multilatéraux d’accompagner l’Afrique, en « annulant massivement sa dette ».
Nonobstant ses multiples richesses, « l'Afrique serait-elle le lieu privilégié d'une économie morale de la compassion ? ». En clair, la compassion pour l'Afrique relève-t-elle de l'ordre d'une gouvernementalité internationale de l'humanitaire, de l'asphyxie ou de la domination ? En nous inscrivant dans le temps long de l'histoire ou dans ce que François Hartog qualifie de « régime d'historicité » pour désigner « une formulation savante de l'expérience du temps » modelant « nos façons de dire et vivre notre propre temps », on se rend compte aisément qu'une telle posture compassionnelle est justificative de desseins non avoués à court et/ou long terme. La domination et la mise sous perfusion d'un continent-avenir.
La politiste Nadine Machikou dans un article titré « CumpatiorAfrica : la production politique des régimes du proche » retient « trois territoires privilégiés des entreprises compassionnelles : les biens de salut et de civilisation [durant la période coloniale], l'aide au développement et les interventions humanitaires », avec en filigrane la coopération bilatérale et multilatérale. Si l'on s'en tient à la sentence gaullienne selon laquelle « les Etats n'ont pas d'amis, mais que des intérêts », il convient de se poser des questions sur ce paternalisme alarmant occidental sur l'Afrique.
Compatir pour l'Afrique en annulant sa dette. De quelle dette, s'agit-il ? De quel surendettement, est-il question ? Plus qu'un leurre, il y a là un néocolonialisme postcovidien en gestation. Le catéchisme économique sur l'Afrique est en fait stratégique. D'ailleurs, l'économiste Felwine Sarr a soutenu, récemment, que « du point de vue structurel, l’Afrique n’est pas surendettée. C’est faux. Le continent a un ratio dette sur PIB de 60%, ce qui est soutenable. Dans les 15 pays les plus endettés au monde on trouve des grandes puissances économiques comme le Japon (en 1ère position avec un endettement à hauteur de 238 % de son PIB), les Etats-Unis (105%) ou la France (100,4%)...En volume, la dette africaine représente environ 500 milliards de dollars, soit 0,2 % de la dette globale. Le problème c’est que “la dette africaine” est devenue un totem. Une notion que l’on n’interroge pas et qui va de soi ». (https://afrique.tv5monde.com/…/coronavirus-les-europeens-si…. Visité le 1er mai 2020).
Des indépendances à nos jours, l'Afrique est la cible de toutes formes d'assistance et de compassion, nourries par l'occident et entretenues par nos propres leaders qui, du coup, banalisent cette stigmatisation du continent à des fins clientélistes. Le changement s'impose. Heureusement que la jeunesse africaine a compris que le « déferlement compassionnel » et la politique de l'aide sont des appâts accrochés sur l'hameçon de la colonisation moderne.
L'espoir semble venir de villes africaines comme Antananarivo qui - à travers son remède Covid-organics et quelles qu'en soient ses éventuelles limites - brave la « norme » faisant de l'Occident un « Samaritain médical » et montre que le messianisme peut aussi venir des « Suds ». Ce vent de Révolution qui souffle en Afrique, porté par de jeunes leaders se doit d'être approprié par les Africains eux-mêmes, contre vents et marées. Car, «siréellement l’égalité intellectuelle est tangible, [disait Cheikh Anta Diop], l’Afrique (et la diaspora africaine) devrait sur des thèmes et [des choses] controversés (...), être capable d’accéder à sa vérité par sa propre investigation intellectuelle et se maintenir à cette vérité jusqu’à ce que l’humanité sache que l’Afrique ne sera plus frustrée, que les idéologues perdront leur temps, parce qu’ils auront rencontré des intelligences égales qui peuvent leur tenir tête sur le plan de la recherche de la vérité [et du développement] ». Une Afrique, décomplexée à l'ère du/des incertitude(s) occidentale(s), est une aubaine contre toute « gouvernementalité compassionnelle » théâtralisant les relations Nord-Sud.
Mamadou Yéro Baldé est Docteur en Histoire.
PS: Pour mieux saisir la notion de compassion dans la gouvernementalité mondiale, lire l'article de Nadine Machikou « Cum patior Africa : la production politique des régimes du proche », Achille Mbembé et Felwine Sarr (sous la direction de), Politique des Temps. Imaginer les devenirs africains, Dakar, Philippe Rey/Jimsaan, 2019, pp. 277-317.
MOUSSA SEYDI PARLE DES PREMIERS RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DE L'HYDROXYCHLOROQUINE
Dans le panel de 181 patients pris en charge, tous les malades ont survécu
Au Sénégal, les premiers résultats préliminaires de l’étude à propos de l’utilisation de la chloroquine pour traiter les patients atteints par le coronavirus sont désormais connus. La molécule a été prescrite à certains malades de l’hôpital de Fann à Dakar par le professeur Moussa Seydi. Le 2 mai, le médecin a rendu public ses premières conclusions. D’après un échantillon de 181 patients, l’hydroxychloroquine permettrait une guérison plus rapide.
Dans le panel de 181 patients pris en charge par Moussa Seydi, tous les malades ont survécu. Cet échantillon a été divisé en trois catégories. Le premier type de patients correspond aux témoins, ceux qui n’ont pas pris d’hydroxychloroquine. La moitié d’entre eux est sortie au bout de 13 jours de l’hôpital.
Il y a ensuite ceux qui se sont vu prescrire la molécule. Avec de la chloroquine, la guérison est plus rapide. Il faut onze jours, soit 48 heures de moins à la moitié de ces patients, pour éradiquer le virus. Enfin, un dernier groupe minoritaire s’est vu administrer en complément : de l'azithromycine, un antibiotique pour éviter une surinfection. Ceux-là ont quitté l’hôpital au bout de neuf jours seulement, explique Moussa Seydi. Pour lui, ces résultats sont encore préliminaires mais satisfaisants.
« Chez tous les patients qui ont bénéficié du traitement à base d'hydroxychloroquine et qui ont consulté précocement, aucune complication n'a été notée, encore moins de cas de décès, a-t-il déclaré. Nous allons continuer notre prise en charge avec l'hydroxychloroquine et l'azithromycine ».
Dans le même temps, le professeur a mené une deuxième étude dans laquelle 362 patients ont reçu uniquement de l’hydroxychloroquine. Le but est d'évaluer les effets secondaires de la substance. Seuls douze malades ont présenté des effets indésirables.
L’ÉTAT D’URGENCE PROROGÉ JUSQU’AU 2 JUIN
Le ministère de la Santé a rapporté samedi 91 nouvelles contaminations au covid-19, ce qui porte à 1115 le nombre total de personnes infectées depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, il y a deux mois jour pour jour
Le président de la République, Macky Sall, a prorogé, pour la deuxième fois, jusqu’au 2 juin, l’état d’urgence proclamé le 23 mars en même temps qu’un couvre-feu (20h à 6 h) sur toute l’étendue du pays pour relever le niveau de riposte à la pandémie du Covid-19, a appris l’APS.
Le ministère de la Santé a rapporté samedi 91 nouvelles contaminations au covid-19, ce qui porte à 1115 le nombre total de personnes infectées depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, il y a deux mois jour pour jour.
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"ON NOUS ENFERME DANS UN SCHÉMA"
Annulation, moratoire, c'est exactement le type de langage dont nous devons sortir - L'écrivain, philosophe et éditorialiste de SenePlus Boubacar Boris Diop parle du coronavirus et plus particulièrement du moratoire accordé par le G20 à la dette africaine
"Annulation, moratoire... Pour moi, c'est vraiment exactement le type de langage dont nous devons sortir dans des moments pareils..." "On nous enferme dans un schéma..."
En ligne de Dakar, au Sénégal, l'écrivain, philosophe et éditorialiste de SenePlus Boubacar Boris Diop nous parle du coronavirus et plus particulièrement du moratoire accordé par le G20 sur la dette africaine. Il vient de co-signer, parmi une centaine d'intellectuels d'Afrique et de la diaspora, une lettre ouverte à destination des gouvernants africains.
MAURITANIE : OULD ABDEL AZIZ NE PAYAIT PAS LES FACTURES D'ELECTRICITÉ DE SES HABITATIONS
L'ancien président, bientôt convoqué par une commission parlementaire, devrait à la Société mauritanienne d'électricité (Somalec) pas moins de 160 millions d'anciennes d'ouguiyas
Depuis la dernière semaine d'avril, le nom de l'ex-président mauritanien a pratiquement élu domicile aux côtés des pavés de Une de la presse locale. Cité régulièrement dans le travail de la commission parlementaire qui enquête sur des biens mal acquis durant ses douze années de règne à la tête du pays, Mohamed Ould Abdel Aziz est cette fois-ci impliqué, documents à l'appui, dans des opérations de fraudes révélées par l'agence de presse locale Al Akhbar.
Le 28 avril dernier, l'organe indépendant lance en effet un pavé dans la mare lorsqu'il publie les copies de factures de la société mauritanienne d'électricité (Somelec) attestant que les nombreuses habitations et les unités industrielles que possède l'ex-locataire du palais présidentiel utilisent gratuitement et de manière illimitée l'énergie électrique. Le montant total indu s'élève à 162 millions d'anciennes ouguiyas (quelque 400 000 euros).
« Ce qui frappe dans la longue énumération de ces impayés est bien le nombre incroyable de biens de toutes sortes que possède encore actuellement cet ancien président qui a pillé son pays pendant toute la durée de son règne. Autant d'agissements sur lesquels enquête aujourd'hui une commission parlementaire », interpelle Al Akhbar, cité par la presse francophone mauritanienne.
Parmi les documents de la Somelec révélés au grand public, la facture du domicile du président à Nouakchott, dans le quartier Nasr, attestant que celui-ci utilisait l'électricité via un branchement non autorisé. Deux autres jonctions illégales avaient été effectuées également dans les maisons qui lui appartiennent dans la ville minière d'Akjoujt (centre-ouest), ajoute la même source.
Des unités agroalimentaires qui tournaient avec de l'électricité gratuite
La compagnie publique, relayée par Al Akhbar, indique par ailleurs que le service d'électricité « a été usurpé pour alimenter un espace appartenant à Ould Abdel Aziz à Tafirit, à l'est de Nouakchott ».
Mais la fraude révélée ne s'arrête pas là, puisque des unités agroindustrielles appartenant à l'ex-président utilisaient l'électricité du réseau public sans frais versés dans les caisses de la Somelec : d'abord une usine d'embouteillage et d'utilisation d'eau minérale ; une usine de produits de la pêche à Nouadhibou ; une zone de décorticage de riz dans le village de Rosso ; et enfin une station de pompage pour une ferme, toujours dans le village de Rosso et propriété d'Ould Abdel Aziz.
Pour rappel, le « dossier Somelec » comme celui de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) font désormais partie des dossiers de l'ancien pouvoir sur lesquels la commission parlementaire installée depuis février enquête aujourd'hui.
Son président et porte-parole, Lemrabott Bennahi, a annoncé le 20 avril dans une déclaration rapportée par nos confrères de RFI que Ould Abdel Aziz allait être convoqué « parce que quand même il a été responsable de ce pays pendant près d'une douzaine d'années. C'est la commission qui va juger le moment de sa convocation. Et c'est un travail parlementaire. Et le droit accorde au Parlement le droit de contrôler toute action gouvernementale qu'elle soit en cours ou qu'elle soit passée ».
par Mouhamed Moustaphe Dieye
DE L’INANITÉ DES MESURES PRISES CONTRE LE COVID-19
Il ne peut exister de stratégie de communication qui ne tire son efficacité de l’observation et de la légitimité du terrain
L’observation est, dans le cadre de toute démarche de recherche, cette étape initiatrice et fondatrice du savoir. Elle est ce que les sciences sociales ont de commun avec toutes les autres sciences. Pour les sociologues et anthropologues, l'observation est un impératif catégorique que leur dicte la démarche sociologique. Mieux, l'observation des faits sociaux et l'analyse de données quantitatives issues du terrain induisent l'adoption d'une "attitude statistique" qu’E. Durkheim érige en règle méthodologique dans Les règles de la méthode sociologique et dans le Suicide.
Perçu ainsi, on admet que tout travail scientifique commence par des observations, et à ce sujet, un détour par l'histoire permet d'apprécier l'importance de l'observation telle qu'enseignée par la découverte, par hasard, de la théorie de la gravitation universelle. En effet, c'est en observant la chute d'une pomme que Newton donna à l'observation ses lettres de noblesse. Observer, analyser certains comportements des sénégalais face aux mesures prises par les autorités politiques en ces temps de pandémie et susciter leur réévaluation pour endiguer l’épidémie du COVID-19, tel est l’objectif de cette contribution.
Du risque de contamination créé au niveau des boulangeries
Ayant été établi que le virus peut se déposer sur tous les supports et y rester en vie plusieurs
jours, il a été interdit aux boutiquiers de vendre le pain de peur que, du fait du non-respect des mesures élémentaires d'hygiène au niveau de ces espaces lors de la manipulation des pains, ces lieux soient des vecteurs de propagation de la maladie. Les boulangeries devenaient ainsi les seules structures autorisées à servir le pain. Est-il pertinent de prendre une mesure pareille sans se poser les questions ci-dessous ?
- Existe-t-il suffisamment de boulangeries dans les quartiers pour éviter de créer l’effet inverse de ce qui est recherché ?
- Les habitudes alimentaires des sénégalais, en cette période de ramadan, sont-elles compatibles avec cette mesure ?
Voilà de simples questions qui auraient permis d’apprécier la pertinence de cette mesure.
En tout état de cause, l’observation révèle que :
- des queues interminables continuent de se former au niveau des boulangeries ;
- les marchés continuent de fonctionner comme si de rien n’était avec une forte promiscuité ;
- la distance sociale tant demandée n’est pas respectée.
Pourtant, cette situation dangereuse s'impose à notre regard à nous tous, mais aucune mesure de correction n'est prise pour désamorcer ces foyers potentiels de contamination communautaire si ce n’est un projet de vente de pain en ligne. Quand comprendront-ils que le Sénégal ne se limite pas à Dakar, que dis-je à Fann-Résidence
Bigre ! Que font-ils des statistiques ?
Tous les jours, tel un rituel, le ministre, son directeur de cabinet, la directrice générale de la santé ou un haut responsable du ministère de la santé, à une heure précise, prend rendez-vous avec les sénégalais, juste pour un court moment, pour les informer sur la situation du COVID-19 dans le pays. Il s’agit toujours de la même litanie : nombre de personnes testées, nombre de cas positifs, nombre de cas contacts, nombre de cas de transmission communautaire, nombre de guéris et nombre de décès. L’analyse de ces informations sur l’évolution de la pandémie au Sénégal, à la date du 27 avril 2020 donne ceci : sur 736 cas déclares positifs, 284 sont guéris, 01 évacué, 09 décès et 442 sous traitement[1].
En m’arrêtant sur le contenu et le déroulement des campagnes d’information et de sensibilisation sur le COVID-19, je ne peux m’empêcher de me demander à quoi servent ces statistiques ?
Cette question est intéressante puisqu’en désagrégeant ces statistiques, on obtient les profils suivant : sur les 9 décès, il y a 7 hommes et 2 femmes, 1 seule personne est âgée de 50 ans, 5 personnes ont entre 60 et 70 ans et 3 personnes se retrouvent dans la tranche d’âge entre 70 et 80 ans. Une simple moyenne arithmétique nous indique que la moyenne d’âge se situe aux environs de 68 ans ce qui signifie que toutes les personnes décédées du COVID-19 sont du 3ième âge. Si ce constat a été fait par les autorités compétentes, pourquoi aucune mesure n’a été prise pour repenser et réadapter la communication par rapport à cette cible constituée de personnes vulnérables. Au-delà de ce constat, il est établi que toutes les études qui ont été menées à travers le monde, particulièrement, celle publiée le 17 février 2020 par les autorités chinoises puis le 24 février 2020 par la revue médicale américaine Jama, montrent que le taux de mortalité augmente nettement avec l'âge.
Si le taux de mortalité est presque nul chez les moins de 10 ans, le taux passe à 0,2% à moins de 39 ans puis à 0,4% chez les quadragénaires, 1,3% chez les 50-59 ans, 3,6% chez les 60-69 ans et 8% chez les 70-79 ans. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque avec un taux de mortalité de 14,8%. Ces conclusions sont aussi confirmées par une étude britannique qui révèle que la gravité de la maladie était en moyenne beaucoup plus redoutable pour les plus de 60 ans[2] du fait aussi de la comorbidité. Nous savons aussi qu’au Sénégal, selon l’ANSD, le taux de prévalence de l’hypertension artérielle et du diabète chez les personnes du 3ième âge est respectivement de 26% et 5,9%.
On se demande, alors, face à ces évidences, quand est ce que les autorités changeront-elles d’axe de communication ? N’est-il pas temps de penser aux personnes âgées ? N’est-il pas urgent de concevoir une campagne de sensibilisation qui leur soit spécifiquement dédiée ? Ne devons-nous pas les protéger en leur demandant instamment de s’auto-confiner ?
Des motos-taxis jakarta : de l’impossibilité de respecter la distance physique
Il a été rapporté, à plusieurs reprises, à travers la presse des cas de contagion au coronavirus générés par les nouvelles formes de transport urbain en l’occurrence les motos-taxis qui, aujourd’hui, constituent une alternative face à une demande constante des populations en mobilité rapide, flexible et accessible. On sait que l’apparition du COVID-19 à Kolda est liée aux conducteurs de motos-taxis qui, en empruntant les frontières terrestres, ont transporté des Sénégalais, qui ont transité par le Libéria et la Guinée.
Il est ainsi avéré que, malgré l’interdiction de la circulation interurbaine, les conducteurs de motos-taxis violent les mesures prises et passent par des voies de contournement pour transporter des personnes d’une région à une autre. L’observation de ce mode de transport défie toute la théorie de la proxémie sociale puisqu’on est en plein dans le « mode proche » de la « distance intime ». Transportant parfois 2 ou 3 passagers, il faut admettre que la distance physique ne peut tout simplement pas être respectée et cette impossibilité exige une décision politique ferme et sans équivoque pour arrêter ce mode de transport qui, non seulement est un puissant vecteur de diffusion du virus entre les régions mais aussi de contamination entre les personnes.
Le Sénégal n’est pas la France où si ce n’est la départementale, c’est l’autoroute, ici, il y a une telle porosité des espaces et des territoires qu’il convient de mobiliser toutes les forces (police, gendarmerie, armée) pour traquer et sanctionner de manière exemplaire tous les contrevenants, l’enjeu est de taille. Au-delà de ce constat, ce qui est le plus incompréhensible et que rapporte la presse, c’est le fait que malgré l’arrêté ministériel interdisant cette activité, certains motos-taxis continuent de circuler et des chauffeurs irresponsables transportent clandestinement des voyageurs moyennant de fortes sommes d’argent.
Que dire des marchés, de Tilène à Sandaga, en passant par Fleurus, Abdou Karim Bourgi, Sandiniery, Paul Holle, quiconque s’y rend est abasourdi par la désinvolture des individus qui, face à l’évidente progression de la maladie, n’ont pas changé d’un iota leurs comportements.
Pour conclure, je voudrais rappeler ces propos de C. Bernard médecin et physiologiste qui, dans son ouvrage Introduction à l'étude de la médecine expérimentale écrivait dans le chapitre premier De l'observation et de l'expérience ceci : « Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale et qui après avoir constaté un fait, raisonne, expérimente et tire des conclusions ».
Devons-nous alors retenir qu’il ne peut exister de stratégie de communication qui ne tire son efficacité de l’observation et de la légitimité du terrain.
[1] Communiqué 57 du ministère de la santé et de l’action sociale
[2] L'étude du Lancet, conduite par des chercheurs d'Imperial College, de l'Université Queen Mary de Londres et de l'Université d'Oxford
LE CALVAIRE DES SÉNÉGALAIS BLOQUÉS À L'ÉTRANGER
"J'ai laissé ma fille de 6 ans. Aujourd'hui, on ne demande pas à l'État de nous affréter un vol. Tout ce qu'on veut, c'est une autorisation pour que Delta puisse atterrir et qu'on puisse rentrer chez nous. Toute notre vie est au Sénégal"
Depuis le 20 mars dernier, tous les vols en provenance et à destination du Sénégal sont suspendus. Les Sénégalais en déplacement ou en transit à l’étranger ne peuvent pas rentrer chez eux. Ils sont officiellement 716 à travers le monde, n’ont aucune visibilité sur un retour et lancent un appel aux autorités.
Mariam était en vacances à New York avec son mari quand les frontières ont été fermées. Bloquée aux Etats Unis, comme une cinquantaine de ses compatriotes, cette mère de famille de 32 ans est désemparée.
« Ma famille est au Sénégal, explique-t-elle. J'ai laissé ma fille de 6ans. Aujourd'hui, on ne demande pas à l'État de nous affréter un vol. Tout ce qu'on veut, c'est une autorisation pour que Delta puisse atterrir et qu'on puisse rentrer chez nous. Toute notre vie est au Sénégal ».
«Le moral dans les chaussettes»
Quatorze Sénégalais ont pu être rapatriés de Turquie la semaine dernière et placés en quarantaine à leur arrivée. Pour les autres, « les négociations se poursuivent », indique le ministère des Affaires étrangères, qui souligne « les risques sanitaires » liés aux rapatriements.
En France, 237 ressortissants sénégalais sont coincés. Mamadou Diop était parti pour une formation à Metz dans l’est de la France et devait en principe rentrer cette semaine. « Parfois, le moral est dans les chaussettes, explique-t-il. Je suis dans un hôtel. Je suis venu avec une bourse donc je n'ai pas de soucis pour le moment. C'est rageant de voir que nos autorités n'arrivent pas à nous assister convenablement. Une aide de 500euros a été promise mais elle ne nous est pas encore parvenue. C'est surtout le retour qui nous importe. Et nous acceptons toutes les conditions de test s'ils veulent nous mettre en quarantaine ».
Mais les hôtels réquisitionnés pour les mises en quarantaine sont remplis aux trois quarts. Le Sénégal a passé le 1er mai la barre symbolique des 1000 cas testés positifs au coronavirus, avec 1024 cas confirmés : 658 patients sont sous traitement à ce jour, dont deux dans un état grave et neuf décès.
Le pays n’enregistre plus de cas « importés », autrement dit venant de l’extérieur, conséquence de la fermeture des frontières, décrétée jusqu’au 31 mai pour l’instant. Ce 2 mai, cela fera deux mois jour pour jour que le premier cas positif a été annoncé au Sénégal. Le ministre de la Santé et son équipe doivent faire le point sur le plan de riposte.
par Baba Gallé Diallo
‘’CAS POSITIF ISSU DE LA TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE’’ NE SIGNIFIE PAS ‘’CAS COMMUNAUTAIRE’
Il faut distinguer un « cas positif issu de la transmission communautaire » utilisé par le ministère de la Santé, d’un « cas communautaire » répété urbi et orbi par certaines autorités administratives, étatiques et politiques
La lutte contre le coronavirus est considérée, par plusieurs hauts dirigeants du monde comme une guerre. Ainsi, assimilée à une guerre du fait de ses conséquences humaines, sociales et économiques désastreuses, la maladie COVID19 a provoqué un immense choc qui a secoué le monde jusque dans ses racines. Cette maladie a cloué les avions au sol, fermé les mosquées, les églises, empêché la célébration des mariages et les morts d’être accompagnées dans leur dernière demeure comme jadis etc. Ce qu’aucune guerre au monde au paravent n’a réussi à produire.
A l’instar de la maladie à virus Ebola, la maladie COVID 19 n’a pas échappé à une crise de langage. Les concepts liés à cette maladie ne sont pas bien compris par certaines personnes voir même par une partie du personnel de santé.
En effet, au début de la pandémie, quand le MSAS parlait de « cas importés » de la maladie COVID 19 » c’est dû par le simple fait que ces cas n’étaient pas autochtones. Lors que ces « cas importés » entrent en contact direct avec des personnes, du fait d’être en contact avec ces « cas importés » on les appelle « cas contacts ».
En parlant de « cas contacts » les spécialistes distinguent deux types de « cas contacts ». On parle de « cas contacts à haut risque » lors ces personnes sont entrées en contact direct avec les « cas importés » et on parle de « cas contacts à bas risque » quand les personnes ne sont pas entrées en contact direct avec les « cas importés ». Elles peuvent être des sujets « contact contact »
Lorsque les « cas contacts à haut risque » sont identifiés, ils sont mis en quarantaine et suivis par les services de santé. En plus d’être « des cas contacts », ils deviennent des « cas contacts suivis » durant deux semaines, le temps d’incubation de la maladie COVID19. S’ils développent des signes de la maladie, ils sont testés à la recherche du coronavirus. S’ils sont positifs, ils sont immédiatement pris en charge dans les centres de traitement. S’ils sont négatifs au test à la recherche du coronavirus au bout des deux semaines de mise en quarantaine, ils sont libérés.
Par une méthode aléatoire, lorsqu’une personne dans une structure de santé testée à la recherche du coronavirus s’avère positive sans qu’elle sache au contact de qui ou de quoi, elle a été contaminée, dans ce cas on parle de « cas positif issu de la transmission communautaire ». Il faut distinguer un « cas positif issu de la transmission communautaire » utilisé par le MSAS d’un « cas communautaire » répété urbi et orbi par certaines autorités administratives, étatiques et politiques. Sauf par inadvertance, le MSAS n’a jamais mentionné de « cas communautaire » dans ses communiqués de presse qui, au finish, n’existe pas en réalité.
En effet, dans le sens pour faire simple ou faire court ou par méconnaissance que les gens parlent de « cas communautaire » en lieu et place de « cas positifs issus de la transmission communautaire » qui sont un élément parmi tant d’autres que le MSAS communique quotidiennement aux populations par devoir et par fidélité à sa stratégie de transparence qu’elle s’est forgé elle-même début de cette pandémie. Alors pourquoi ne choisir parler que des « cas issus de la transmission communautaire » et mettre tout le reste à côté. Si les « cas issus de transmission communautaire » constituent une préoccupation des autorités sanitaires, est-ce que le dire en toute franchise sans rien cacher c’est faire peur à la population ?
C’est bizarre quand docteur Pape Moussa Thior dit déclare à la presse « Cesser de « polluer l’atmosphère avec les cas communautaires Qu’on laisse les cas communautaires circuler. Ils ne sont pas si graves qu’on veut les présenter. Qu’on arrête de faire peur aux gens ». Puis il ajoute lorsqu’un cas positif est connu, c’est fini il est identifié et ses contacts aussi.
Succinctement, ce que docteur Pape Moussa Thior doit comprendre si « un cas positif issu de la transmission communautaire » est connu et que ses contacts identifiés, le problème n’est pas encore fini car il reste à déterminer qui, ou quoi est à l’origine de sa contagion. A mon humble avis, on ne peut pas et on ne doit pas les banaliser eu égard au potentiel de contagiosité du coronavirus, du nombre limité en lit de nos hôpitaux, de respirateurs et de personnes âgées « cormorbitaires »
Dans la même logique que son intervention, docteur Pape Moussa Thior déclare « beaucoup de gens dits morts du coronavirus, sont morts d’une autre maladie ».
Si docteur Pape Moussa Thior avait pris le soin de définir le contexte dans lequel il parlait, cela aurait été très intéressant dans l’analyse. Mais hélas. Au Sénégal, rien ne l’autorise à affirmer ça. Nous n’avons pas encore atteint ce nombre de décès au point de s’inquiéter sur le nombre de décès. Que Dieu nous en garde !
A t’-il des preuves de ce qu’il avance ?
A-t-il fait une étude sur le nombre de décès pour conclure que beaucoup de personnes sont dites mortes du coronavirus alors qu’elles sont mortes d’autre chose ?
Doute-t-il de l’honnête de ces collègues médecins ?
Est-il plus professionnel que ces collègues médecins ?
Bien sûr que non. Dans la même intervention médiatique, docteur Pape Moussa Thior s’est plaint du fait que « tout notre système sanitaire soit concentré dans la traque contre le coronavirus comme si c’était la seule maladie qui existe au Sénégal, pendant que d’autres comme le paludisme et la grippe font des ravages partout dans les régions ».
Ce n’est pas propre au Sénégal si tout le système de santé est mobilisé pour une seule maladie. Pour rappel, c’est avec l’expérience de la maladie à virus Ebola que les autorités sanitaires ayant constaté le phénomène ont mis en place le Centre de Secours d’Urgence Sanitaire avec l’appui des Etats Unis d’Amérique.
Par ailleurs, on a observé le même phénomène en France, en Grande Bretagne, en Italie et en Espagne que sais-je encore. Le phénomène est mondial et s’est manifesté à des degrés variés selon les pays. En ce qui nous concerne au Sénégal, le système s’est adapté et s’adaptera à toutes les situations.
On ne doit pas tirer sur une ambulance qui transporte des blessés à l’hôpital quand on a la pleine conscience qu’elle transporte des personnes qui ont besoin d’une prise en charge en urgence.