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26 avril 2025
Développement
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
UNE POLICE DÉLATRICE ?
Ça puait à mille lieues que le lieutenant Ndiassé Dioum se réjouissait de ce qui arrivait à Makhtar Gueye qui recherchait sa fille, comme pour lui dire : vous jouez les ayatollahs alors que la dépravation des mœurs commence dans votre concession
L'incident de la disparition-réapparition de la fille de Mame Makhtar de Jamra et la communication désastreuse du chef du bureau des relations publiques de la police inspirent cette chronique.
Et, c'est la police qui se retrouve sur le grill, prise en flagrant délit de violations du secret d'une enquête.
Un fait assez grave pour mériter qu'on s'y arrête.
N'est-ce pas, Abdoulaye Cissé ?
On se demande encore ce que va faire la demoiselle Gueye à la police aujourd’hui.
Selon la formule consacrée, c’est pour les suites de l’enquête. Une enquête dont on sait déjà tout par le bavardage inutile et pour le moins suspect du chef du bureau des relations publiques de la police.
Dans son exercice de communication, le lieutenant Ndiassé Dioum est allé au-delà de livrer de simples informations qui pouvaient être utiles au public. Il a livré à lapidation la jeune fille, à peine majeure, l’amant de la jeune fille sans compter les dégâts collatéraux sur les familles respectives dans une société moralisatrice qui n’accepte pas qu’une jeune fille, non mariée s’enferme avec un garçon, de surcroit dans une auberge, lieu de tous les fantasmes et de tous les fantasques. Mais s’il n’y a pas de contraintes ni exercice d’une quelconque violence, on est dans une relation entre adultes consentant. Le reste ne serait plus que jugement moral
Disons-le tout net, il y’avait de la bave dans la bouche du lieutenant Ndiassé Dioum comme pour rabattre le caquet au père de la jeune fille, un certain Makhtar Gueye de Jamra qui s’est imposé au Sénégalais comme juge des bonnes vies et mœurs, une sorte de Dr. De notre conscience morale qui n’hésite pas à flétrir tous nos comportements de déviants, selon sa loi morale de l’islam.
Ça puait à mille lieues que le lieutenant Ndiassé Dioum se réjouissait de ce qui arrivait à ce père de famille qui avait donné l’alerte de la disparition de sa fille, comme pour lui dire : voyez, vous jouez les ayatollahs alors que la dépravation des mœurs commence dans votre concession.
En effet, c’est tentant, mais est-ce vraiment le rôle de la police ça.
Et soyons sérieux, on ne peut pas reprocher à Mame Makhtar Gueye d’avoir donné l’alerte de la disparition de sa fille. N’importe quel père de famille responsable et préoccupé par le sort de ses enfants aurait agi de la même façon.
Ce sont les collègues du lieutenant Ndiassé Dioum qui doivent être dans leur petit soulier et gêné aux entournures par la tournure de cette affaire.
Et Dieu sait si les commissaires enquêteurs et leurs hommes ont été diligents et irréprochables pour retrouver celle qui était recherchée, qu’elle ait fugué ou pas, qu’elle se soit permise une escapade amoureuse avec consentement de ses parents ou pas.
On aime cette police-là, professionnelle et diligente.
On aime moins, ces cadres de la police qui jouent à la gorge profonde pour on ne sait quelles raisons.
Il serait étonnant que cette sortie du chef du bureau des relations publiques de la police ait l’onction de la hiérarchie, de l’autorité comme on dit dans le jargon de la police.
Ce serait surtout très grave si la faute de communication qui saborde le travail de la police n’était pas relevée.
Relevée l’homme lui-même est une toute autre chose à l’appréciation de ses chefs.
Mais cette gaffe n’annonce rien de bon dans les enjeux de rendre la police transparence.
Car là, on a transformé ce qui devait être un coup d’éclat pour la police en un incident impliquant la police.
Et d’ailleurs, autant on reproche aux médias, surtout à la presse en ligne et parfois les réseaux sociaux d’être dans la dérive pour la course au scoop, autant là c’est la police qui se retrouve sur le grill.
Et la violation du secret de l’enquête et de l’instruction ne doit pas rester impunie.
Chacun a droit à la préservation de sa dignité, surtout venant de la police.
On ne doit pas aller se plaindre à la police avec la police d’un effet boomerang.
C’est une sale histoire d’une fugue supposée d’une jeune fille, chérie par son père, mais qui reste la fille de son père.
J’aurais été l’amant ainsi nommément jeté en pâture par le lieutenant Ndiassé Dioum que j’aurais porté plainte. Et on peut faire confiance à la police pour mener l’enquête et à la justice pour réprimander ce cadre de police manifestement un peu trop bavard et surtout avec la dent dure contre Makhtar.
L’histoire dira s’ils ont déjà eu des histoires.
A suivre !
"SI L'AFRIQUE VEUT SE DÉCOLONISER, ELLE DOIT SORTIR DE LA TUTELLE DANS LAQUELLE ELLE S'EST INSTALLÉE"
Amadou Sadjo Barry, professeur de philosophie, fait le bilan de gouvernance de soixante ans d’indépendance des Etats africains
Dans la grande majorité des pays d’Afrique, le droit à l’autodétermination des peuples, autour duquel s’est mobilisé le mouvement des indépendances, n’a pas affranchi les structures de la gouvernance de l’imaginaire colonial. Soixante ans après les indépendances, la précarisation, la violence et la domination structurent toujours le rapport entre les Etats et leurs populations. Ce qui non seulement confine les Etats dans une inefficacité structurelle et normative, mais surtout érige la procuration et l’extraversion comme les modalités privilégiées de l’exercice de la souveraineté.
Par procuration, il faut entendre que les gouvernements africains passent, pour gérer les questions liées à la justice sociale, à la santé et à la sécurité, par l’intermédiairede la communauté internationale ou des politiques d’aide au développement des gouvernements occidentaux. L’extraversion consiste dans le fait de solliciter constamment l’aide extérieure. C’est une forme de gouvernance tournée exclusivement vers le soutien des pays riches.
C’est très exactement cette dynamique contradictoire de la souveraineté, qui allie dans une même logique la souveraineté et la dépendance, que manifestent les problématiques soulevées par l’opération « Barkhane », le franc CFA, l’aide au développement ou encore la lutte contre l’épidémie Ebola. Mais comment expliquer que les prérogatives qui définissent véritablement l’institution de la souveraineté font l’objet de troc entre les gouvernements africains et les puissances qui dominent l’environnement international ?
Généalogie de la souveraineté en Afrique
Pour comprendre, il importe tout d’abord de relever que l’institution de la souveraineté de l’Etat en Afrique n’a aucun fondement endogène. Loin d’être le résultat d’une interrogation sur les principes normatifs censés garantir l’existence d’un peuple pensé comme une communauté d’intérêts, l’idée d’un Etat souverain y est juste la conséquence d’une transformation de l’ordre légal international. C’est en effet l’instauration du régime de la souveraineté « négative » au niveau international qui a obligé à reconnaître comme Etats souverains les pays décolonisés. Alors que traditionnellement, c’est la souveraineté « positive », c’est-à-dire la capacité de gouvernance et l’indépendance effective qui déterminaient l’acquisition de la souveraineté au niveau international, le droit à l’autodétermination des peuples allait faire de la non-soumission à une entité extérieure une condition essentielle à la reconnaissance internationale des Etats.
Ainsi, sous l’effet de la décolonisation de l’après-guerre, l’instauration de ce nouveau régime de la souveraineté « négative » a conduit à la création d’Etats, souverains au regard du droit international, mais en réalité lourdement amputés de la dimension positive de la souveraineté. En fait, le droit à l’autodétermination des peuples a donné naissance à ce que Robert Jackson a admirablement appelé les « quasi-States » : des Etats qui existent légalement, mais dont la réalité empirique demeure une illusion, car ces dits Etats sont structurellement incapables d’assumer les prérogatives liées entre autres à la justice sociale, à la sécurité et à l’unité nationale. Paradoxalement donc, l’indépendance s’est traduite par l’institution d’Etats souverains dépendants, sous perfusion internationale, consacrant une forme de souveraineté assujettie. Le philosophe politique allemand Thomas Pogge a déjà analysé, dans World Poverty and Human Rights, les conséquences négatives sur les populations africaines et le système international lui-même de cette dynamique contradictoire de la souveraineté des Etats africains.
Mais ce qui interpelle davantage aujourd’hui, c’est l’entretien et la longévité de cette forme de souveraineté assujettie de l’Etat en Afrique. Nous y sommes encore, soixante ans après les indépendances. Ainsi, au-delà des considérations liées au rapport de pouvoir au niveau international, c’est tout d’abord les idéologies des indépendances et les pratiques de gouvernance auxquelles celles-ci ont donné lieu qu’il faudrait interroger. Comment expliquer que le panafricanisme et le socialisme africain n’aient pas favorisé l’émergence d’un Etat effectif et représentatif ? Comment comprendre cette étrange cohabitation entre ces idéologies et les pratiques du pouvoir qui ont démembré structurellement et normativement l’Etat en Afrique ?
En effet, les idéologies de l’indépendance n’ont pas pris au sérieux les problèmes éthiques et politiques de la vie commune. L’erreur a été de croire que la contestation du colonialisme et le rappel incessant de la nécessité de valoriser la culture africaine suffisaient à fonder une communauté d’intérêts mue par le désir de vivre ensemble selon des principes normatifs discutés et acceptés par tous.
Continuité des pratiques
Derrière, c’est toute la question du politique, en tant qu’elle s’apparente à une mise en ordre des interactions humaines d’une manière qui rende possible l’institution d’un espace public régi par une morale minimale commune, qui a été oblitérée par le panafricanisme et le socialisme des indépendances. Cette négation du politique a eu son lieu d’expression privilégié dans la conception d’une nation et d’une unité nationale véhiculée par les tenants du panafricanisme et du socialisme.
La définition de la nation impliquait a priori le rejet du pluralisme et une suspicion à l’égard des dispositifs de contestation publique : la nation, c’était exclusivement le chef. Or cette identification entre la personne du chef et celle de la nation a non seulement dépossédé le peuple de son pouvoir symbolique, mais elle a enraciné des modes de gouvernance contraires à l’épanouissement d’un Etat souverain : néopatrimonialisme, criminalité, recours à l’aide au développement et tripatouillage constitutionnel.
A bien des égards, l’Afrique contemporaine s’inscrit dans la continuité de ces pratiques de la gouvernance qui ne se maintiennent qu’à la faveur de l’inefficacité et donc de l’assujettissement de l’Etat.
C’est pourquoi la lucidité à l’égard de soi-même exigerait que la jeunesse africaine ne se trompe pas en s’enlisant dans une éternelle dénonciation de la « Françafrique ». Si l’Afrique n’est pas encore souveraine, c’est parce qu’elle refuse, politiquement, de sortir de cet état de minorité, de tutelle, dans laquelle elle s’est volontairement installée. Le temps est venu de savoir ce que peut l’Afrique pour elle-même, indépendamment du monde. Ainsi s’amorcera le début de la décolonisation de l’Afrique par elle-même.
Amadou Sadjo Barry est professeur de philosophie au Collège d’enseignement général et professionnel de Saint-Hyacinthe, au Québec.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
L'ÉCOLE DE L'ALIÉNATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment a-t-on pu admettre que l’instruction pouvait se faire dans une langue complètement éloignée de notre socioculture ? L'anti-intellectualisme ambiant n'est pas injustifié - NOTES DE TERRAIN
Samedi 15 février 2020. 16h33. Je suis arrivé, il y a moins d’une heure, dans mon bureau. J’ai terminé la seconde lecture de l’excellent essai de Kasereka Kavwahirehi : Y’en a marre ! Philosophie et espoir social en Afrique. C’est l’un des meilleurs livres, tombé dans mes bras ces dernières années. J’en suis encore sorti revivifié et animé de convictions plus fortes pour l’Afrique. J’ai envie de faire une petite note de lecture mais la semaine a été longue et éreintante. Je dois commencer l’écriture de ma chronique de la semaine et rentrer plus tôt. J’ai passé un samedi studieux.
J’ai commencé enfin, ce matin, les cours en wolof. Comme un petit écolier, j’étais très excité. Depuis plus de dix ans, j’apprends, de manière totalement autodidacte, ma langue maternelle, sa lecture et son écriture. Mais ce procédé a ses limites et j’en suis conscient. C’est pourquoi lorsque l’on m’a proposé, la semaine dernière, de participer à des séances d’alphabétisation, je ne pouvais pas refuser. Les cours se déroulent chaque samedi matin. Je me suis organisé pour ne pas les manquer, désormais. Je suis assez conscient de mon incomplétude dans la maîtrise du wolof. Comme la grande majorité des Sénégalais, produits de l’enseignement officiel, j’étais analphabète en wolof, malgré mon long cursus scolaire.
Dissonances sociales. Il a fallu une rencontre avec l’œuvre de Cheikh Anta Diop, par le plus grand des hasards, pour prendre conscience de la question des langues nationales. Cela a été un grand bouleversement idéologique et intellectuel. Il m’est apparu, clairement, “la misère symbolique” dans laquelle l’école sénégalaise plonge les enfants de la nation. Comment a-t-on pu admettre que l’instruction pouvait se faire dans une langue complètement éloignée de notre socioculture ? Et même, certaines fois, défendre cette dépossession violente ? Parmi les objets sociaux, la langue est certainement l'élément le plus important. La manifestation la plus aboutie de l’esprit créatif d’un groupe humain. Sans elle, il n’y a pas de communication. Il n’y a pas de culture. Il n’y a pas de génie. C’est donc la société tout entière qui est désagrégée. Par le simple fait de ne pas recourir aux langues nationales dans l’enseignement. On se rend compte, en découvrant cette évidence, de l’impasse de l’éducation nationale.
La communication bloquée. L’éducation nationale est antidémocratique, acculturante et discriminatoire. Lorsque l’on prend conscience de cela, c’est un univers qui s’effondre. Des contradictions sans solutions apparaissent. La première est relative à l'intoxication délibérée de l’enfant sénégalais, à qui l’on demande dès qu’il est en mesure de rejoindre l’école, de se dessaisir de tout son système de symbolisation, et d’accepter “l’institutionnalisation aliénatrice de la vie”. Il doit apprendre à lire les mondes, les signifiés et les signifiants, autrement que par ce que son espace social, imaginatif, existentiel et moral lui ont appris. Un sevrage cruel. La première confiance de l’enfant est ainsi mutilée. Détruite. Son esprit colonisé. Et le voilà sujet à une première névrose. Ensuite, les élites issues de l’éducation nationale, apprennent à manier des concepts inopérants dans leur environnement social. Ils se coupent de l’infrastructure culturelle. Favorisent l'obscurantisme des masses. Se soumettent délibérément, “par goût de l’asservissement morbide et moral”, pour reprendre Cheikh Anta Diop. Car, comment comprendre que des intellectuels puissent raisonner de la manière suivante : “Il ne sert à rien de recourir aux langues nationales pour étudier et déchiffrer la science, et les autres matières intellectuelles. Des langues plus avancées le font déjà.” Ils suggèrent ainsi qu’il existe une arriération du trait le plus singulier de leur culture. Cette attitude est, à mon sens, aussi dommageable que les grands méfaits des hommes politiques. Car, il s’agit véritablement d’une forme de génocide culturel. Et ce sont, souvent, des humanistes qui la tiennent !
La puissance politique d'un pays dépend grandement de son rapport avec sa culture. Le Sénégal n’est pas seulement en retard sur le plan technologique et économique à cause de dirigeants négatifs. Les hommes politiques ont bon dos. Nous oublions, très facilement d’ailleurs, l’agression cynique, à travers l’école, dès le bas âge, de nos imaginaires, de nos “corps conscients”. De notre amour-propre. Et c'est surtout l'oeuvre de l'intelligentsia. Nous ne pensons pas en profondeur les conséquences psychoaffectives de l’abandon de nos médiums linguistiques dans l’enseignement formel. Ou encore le lien entre notre aliénation et notre situation sociopolitique. Mais elles sont terribles. Aussi, les élites issues de l’école officielle sont privées de la possibilité d’exister dans le grand dialogue national. Elles sont même perçues, de plus en plus, comme des agents de l’Occident. Ainsi entendons-nous, de plus en plus, le terme “tubaab bu ñuul” pour désigner les intellectuels et penseurs. Pourtant, ces derniers sont les dépositaires de la connaissance scientifique. S'ils sont indexés, et s'ils restent inaudibles, ce n’est pas uniquement la faute de la société. L’incommunicabilité leur est aussi imputable. Lorsque l’on s’enferme dans des cercles d’initiés, que l’on rompt avec son paradigme culturel, à quoi d’autre peut-on s’attendre qu'à une défiance, un rejet radical par le corps social. Cela n’a rien à voir d’ailleurs avec le recul et la solitude, indispensables, de l’intellectuel. L'anti-intellectualisme ambiant n'est pas injustifié. La conscience populaire a fini de lire, dans les représentations et stéréotypes de l'intellectuel, une figure importée, méprisant le symbole le plus actif de la souveraineté du groupe social : la langue.
“Bépp làkk rafet na buy gindi ci nit xel ma, di tudd ci jaam ngor la.”
Comme la malheureuse tentative des “enfants égarés de l’humanité”, qui ont voulu, durant les périodes sombres de l’Histoire, différencier les hommes à partir de leurs aspects physiques, la classification culturelle a beaucoup participé à l’abaissement spirituel de l'humanité. Les langues témoignent des immenses ressources des peuples, ainsi que leur singularité. Le wolof, le baoulé, le japonais, l’arabe, le chinois sont des preuves du génie humain. Bien sûr, dans les affaires du monde, certaines langues sont plus utilisées que d’autres. Mais cela n’en fait pas des idiomes plus avancés, ou seuls capables de définir l’univers. Nous avons une grande chance, dans nos pays africains, de maîtriser plusieurs langues. Au collège, j’étais initié en même temps au français, à l’anglais, à l’espagnol, à l’arabe. C’est une bénédiction de pouvoir lire, et d'écrire dans ces différentes langues. J’aurais pu aussi bénéficier d’un enseignement en pulaar, en séeréer, en joolaa, en yoruba, en swahili. Cela aurait d’ailleurs été plus facile de maîtriser ces langues issues du même contexte cosmogonique. Mieux, leur utilisation m'aurait rapproché davantage des autres citoyens du continent. Malheureusement, la culture nationale, dans la presque totalité des pays africains, est rejetée à l'arrière-plan. Folklorisée.
Il faut nécessairement reconsidérer notre rapport aux langues nationales. Réapprendre à s'instruire. Il s’agit d’un impératif catégorique. Les intellectuels, qui prétendent être au service du progrès social, ne peuvent pas ignorer la fonction politique et psychosociale de la langue. Pour moi, comme pour d’autres Sénégalais, il est absurde de ne pas enseigner dans nos langues nationales. Mais, à chaque fois que nous l'évoquons, il y a toujours une cascade de questions négatives - que je lis comme une preuve de paresse intellectuelle. “Quelle langue va-t-on utiliser ? Pourquoi le wolof et non le joolaa ou le pulaar ? Pourquoi utiliser les signes latins ?” Aussi légitimes qu'elles soient, je trouve ces questions dégradantes. Un peuple n’avance pas en opérant une politique de table-rase de sa culture. En fondant l’éducation de ses enfants dans un mécanisme de dissociation et d'exclusion. Dissociation entre la connaissance et les objets sociaux. Exclusion du connaissant de son milieu social. C’est ce que Kasereka Kavwahirehi nous rappelle dans son propos : “Comment, en effet, prétendre contribuer à rendre le monde plus intelligible et humain en se servant des concepts qui le voilent, en se fermant aux dimensions les plus quotidiennes de nos vies, en lesquelles se révèlent nos peurs, nos angoisses, nos espoirs et nos raisons de vivre, en se fermant au langage des hors-circuit social et à leur potentiel ?”
Retrouvez désormais sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
« Chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte. » Dans son livre « Peau noire, masques blancs », le célèbre militant anti-colonialiste définit son engagement politique
« Chaque fois qu’un homme a fait triompher la dignité de l’esprit, chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte. » Dans son livre « Peau noire, masques blancs » Frantz Fanon définit son engagement politique.
Psychiatre, militant anti-colonialiste, Frantz Fanon a consacré la fulgurance de sa vie à militer pour la libération des peuples de l’Afrique.
Avec la voix de Fanon (INA), Achille Mbembe, Magali Bessone, Françoise Vergès, Marie-Jeanne Manuellan, Omar Benderra…
À lire aux éditions La découverte :
La biographie de Frantz Fanon signée David Macey.
Les œuvres de Frantz Fanon, préface d’Achille Mbembe, introduction de Magali Bessone.
ABOU LATIF COULIBALY DÉPLORE LA LÉGÈRETÉ DU DÉBAT SUR LES HYDROCARBURES
Dans son nouvel essai paru aux éditions ‘’Les points sur les i’’, l’auteur consacre la quatrième partie intitulé ‘’Hydrocarbures, une chance pour l’émergence et développement’’ à cette question
Abdou Latif Coulibaly, un porte-parole de la Présidence sénégalaise, a regretté samedi la légèreté avec laquelle les questions relatives aux hydrocarbures étaient abordées au Sénégal, soulignant la nécessité d’engager un véritable débat.
‘’Je me désole de constater trop de facilité dans la façon d’aborder la question des hydrocarbures et qui ne correspond absolument en rien à la réalité’’, a-t-il indiqué lors de la présentation de son livre intitulé : ‘’ ’Sénégal, l’histoire en marche, après un septennat bien rempli, un quinquennat face aux défis de l’avenir’’.
‘’Nous n’avons pas le droit de ne pas engager le débat autour de la question cruciale des hydrocarbures. Il est important aujourd’hui de connaitre la consistance de ce qui a été découvert’’, a-t-il expliqué.
’Ce n’est pas parce qu’il y a cette complexité autour du pétrole, qu’il ne faut pas faire les efforts nécessaires pour comprendre, le livre aide à comprendre la question. L’élite doit la comprendre et faire en sorte que tous les débats deviennent simples et que les gens puissent prendre possession de cette question’’, a fait valoir Coulibaly.
Dans l’essai paru aux éditions ‘’Les points sur les i’’, l’auteur consacre la quatrième partie intitulé ‘’Hydrocarbures, une chance pour l’émergence et développement’’ à cette question.
‘’La question du gaz et du pétrole va au-delà de la question économique stricto sensu financière, la question environnementale est aussi importante’’ souligne-t-il.
Pour lui, ‘’ces ressources permettront de nous forger un destin assumé dans la souveraineté d’un Etat indépendant économiquement et capable de conquérir une place de choix, avec responsabilité et dignité dans le concert des nations du monde qui comptent, et dont la voix sera encore plus audible et plus respectée qu’elle ne l’est aujourd’hui’’.
Pour avoir été pendant sept dans le gouvernement, Abdou Latif Coulibaly témoigne de la prudence et la précaution avec laquelle la question des hydrocarbures est abordée.
L’ouvrage souligne le ministre porte-parole du gouvernement est publié pour ‘’lancer un débat utile pour le pays parce que nous sommes arrivés à une étape charnière de l’évolution de notre pays’’.
Ce livre sonne comme un témoignage à partir de faits ‘’concrets et palpables. Je crois sincèrement et sur la base de faits qu’il y a une évolution notoire dans ce pays et quelque chose à faire pour des débats beaucoup plus utiles et essentiels’’, a-t-il fait observer.
Il a réitéré son appel à ‘’un débat sur la base de faits et non sur la base d’opinion’’.
L’ouvrage ainsi été présenté comme ‘’une contribution majeure à la réflexion politique’’ par le journaliste Madiambal Diagne
‘’Il offre un legs lucide aux prochaines générations. Chacun y trouvera une boussole pour ne pas être embastillé par des rhétorique ou des options peu crédibles qui peuvent être illusoires’’, a ajouté le journaliste.
Diagne a par ailleurs invité les contemporains des présidents, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade à avoir le courage de témoigner.
‘’Dire qu’il y a eu des progrès dans ce pays, dire qu’il y a eu des chantiers qui ont été ouverts ces sept dernières années, c’est dire la vérité et apporter des témoignages. C’est ce que Latif a fait et que nous devons faire’’, a-t-il avancé.
‘’Ce livre n’est pas un livre bilan, mais un ouvrage qui explique le bilan et nous donne une projection des fondements théoriques et pratiques du bilan’’, a de son côté témoigné Mahammad Boun Abdallah Dionne, secrétaire général de la Présidence.
‘’J’ai regardé le titre qui se termine par ‘’Avenir’’ (…). C’est un livre qui parle de l’avenir avec optimisme, un optimisme volontariste dans la transparence avec demain un Sénégal adossé au Plan Sénégal émergent (PSE). Un Sénégal avec des ressources pétrolières et gazières que Latif dit qu’ils ont un caractère beaucoup plus géostratégiques qu’économique’’, a analysé l’ancien Premier ministre.
L’essai de 424 pages comporte quatre parties : ‘’24 février 2019, à la lumière de l’histoire électorale récente du Sénégal’’, ‘’Les résultats qui illustrent un septennat bien rempli’’, ‘’Marqueurs saillants d’un septennat, en transformations structurelles amorcées par le PSE…’’ et ‘’Hydrocarbures, une chance pour l’émergence et développement’’.
Abdou Latif Coulibaly de journaliste de profession a débuté l’écriture de cet ouvrage en 2012. Il avait déjà à son actif plusieurs ouvrages dont le plus connu est sans doute ‘’Wade, un opposant au pouvoir, l’alternance piégé’’ (2003).
DAKAR SIGNE CINQ ACCORDS DE PARTENARIAT AVEC DES ENTREPRISES AMÉRICAINES
Mémorandums d’entente portant sur le développement, le financement et l’exécution de projets dans les secteurs de l’énergie, de la santé et des infrastructures
Dakar, 16 fév (APS) – Des entreprises américaines ont signé dimanche à Dakar avec des structures publiques sénégalaises cinq mémorandums d’entente portant sur le développement, le financement et l’exécution de projets dans les secteurs de l’énergie, de la santé et des infrastructures, a constaté l’APS.
Les conventions ont notamment été signées en présence du secrétaire d’Etat américain, Micheal Pompeo et du ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.
‘’Betchel corporation’’, une entreprise américaine de travaux, et l’Agence sénégalaise de travaux et de gestion des routes (AGEROUTE) ont signé un protocole d’accord portant sur la construction d’une autoroute moderne de 165 km devant relier Dakar à Saint-Louis.
Ce projet qui sera exécuté en partenariat avec le secteur privé local ambitionne de créer environ 4 000 emplois sénégalais et aider à soutenir 1 500 emplois aux Etats-Unis.
‘’ABD Group’’ (entreprise basée à Philadelphie) a de son côté signé un protocole d’entente avec le ministère sénégalais de l’Economie, du Plan et de la coopération, pour un mécanisme de financement portant sur des projets d’infrastructures sociales.
Ce dispositif va donner au Sénégal les moyens de poursuivre certaines de ses plus hautes priorités de développement en matière d’éducation, d’infrastructures, de logement et dans le domaine des soins sanitaires, a-t-on appris sur place.
La Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) et le groupe américain ‘’ Weldy Lamont’’ ont signé un protocole d’accord portant sur la mise en œuvre d’un projet de réseau électrique.
‘’GE’’, une entreprise spécialisée dans la technologie iconique a paraphé deux protocoles d’entente avec la SENELEC et le FONSIS (Fonds souverain d’investissements stratégiques).
L’un est axé sur la modernisation des centrales électriques pour augmenter l’accès à l’électricité à travers l’utilisation des ressources gazières du Sénégal.
L’autre accord consacré au secteur des soins sanitaires vise à faciliter l’accès aux populations sénégalaises à un équipement technologique de premier plan pour le diagnostic.
Dans le cadre de ces partenariats, GE va mettre sur pied une structure de formation pour le secteur de l’électricité sénégalais et un centre médical pour les grands brûlés.
par Siré Sy
CE QU’AVAIT IDY ET QUI MANQUE À SONKO
Idy avait et s’appuyait sur Me Wade. Sonko s’inspire de Mamadou Dia et s’appuie sur la diaspora et sur une bonne frange des hauts cadres et cadres intermédiaires de l’administration publique. C’est l’un des points faibles de Sonko
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), du temps de sa superbe, a fatigué et empêché de dormir, le président Abdou Diouf et le régime socialiste. Ce PDS-là, du bel temps du SOPI, a su toujours combiner et conjuguer au plus que parfait, entre l’art politicien érigé en sagesse politique de Me Wade et le verbe, le bagout et l’audace d’un certain Idy (Idrissa Seck). Quand Me Wade parlait en vrai pédagogue et dialoguait en bon homo-senegalensis avec les masses populaires, Idy parlait aux lettrés et aux partenaires au développement du Sénégal, avec un verbe incisif et piquant. Idy s'interroge et nous interroge. Si bien qu’en 2000, le fruit était mûr et le président Abdou Diouf et le régime socialiste, tombèrent de leur lourde chute. Me Wade et Idy, se complétaient si harmonieusement au point que le talent et le culot de l’un (Idy) était indissociable à l’art et à la sagesse politique de l’autre (Me Wade). Et vice versa. Au point que l’un ne pouvait pas aller sans l’autre. L’autre ne pouvait pas aller sans l’un. Et c’est quand ils se sont séparés, qu’ils ont perdus tous les deux et ils se sont perdus, tous les deux. Si la politique était littérature, on aurait pu dire qu'Idy est poésie et Me Wade, est prose. Et faire la campagne électorale (être dans l’opposition), c’est faire de la poésie mais gouverner (être au pouvoir), c’est faire de la prose. Mais ça, Me Wade et Idy, c’est maintenant de l’histoire contemporaine...
Sonko Ousmane, ''the Great debater''
Depuis, c’est Ousmane Sonko qui occupe l’espace. Sonko Ousmane, semble être face et contre Macky, ce que le duo-tandem, Me Wade-Idy, étaient face et contre le président Abdou Diouf et le régime socialiste. Ce qui manque à Sonko Ousmane et que Idy avait, c’est ‘’ce père politicien’’, c’est ce ‘’sage politique’’; si rusé, si expérimenté et si imbu de culture populaire et paysanne sénégalaises, à l’image d’un certain Me Wade. Un Me Wade dont sa fine connaissance de la société sénégalaise, n’a d’égal qu’à la justesse de sa parole enivrante et de sa pédagogie qui sied qui la soutenait. Et avec lesquelles, paroles et pédagogie, Me Wade parlait au peuple et aux masses populaires. Te parle. Nous parle. Et vous parle.
Sonko Ousmane est plus technique, plus technocratique que politicien. Idy est un magicien du verbe. Sonko est un athlète des chiffres et des lettres, un ‘’Great debater’’. Idy avait et s’appuyait sur Me Wade. Sonko s’inspire de Mamadou Dia et s’appuie sur la diaspora et sur une bonne frange des hauts cadres et cadres intermédiaires de l’administration publique. C’est l’un des points faibles de Sonko, dont le discours parle plus aux lettrés et aux sachants plus qu’aux masses populaires et paysannes. Même si les mouvements sociaux contestataires, jouent en la faveur de Sonko Ousmane devenu la principale figure de l’opposition, il faut aussi noter que ces mouvements sociaux contestataires, sont comme à l’image d’un corps social qui disposerait de ses deux mains, de son ventre et de ses pieds, mais à qui, il manque sa tête et son cou.
Du ''silence-bavard'' de Idy
Ceux qui s’étonnent du ‘’silence-bavard’’ de Idy, oublient peut-être qu’il ne peut qu’en être ainsi. Car, Idy n’est plus Idy sans Me Wade. Et Me Wade n’est plus Me Wade sans Idy. Idy, amputé de Me Wade, devient Idrissa Seck de Rewmi. Et Me Wade, amputé de Idy, devient Abdoulaye Wade. Et ça, une autre affaire…..
C’est aussi, ''l'absence'' de Idy et de Me Wade, pour enrichir le débat politique, qui explique quelque part, que le champ et l’espace politico-médiatique, a baissé de rythme, d'intensité et de niveau dans l’ordre du discours et dans le niveau de langage. L'espace politico-médiatique, n'est plus occupé, nourri et traversé par les tensions nerveuses positives et par la surenchère idéologique et philosophique et par la narration discursive et analytique que nous avions connu dans les années 90-2000. La belle époque.
Siré Sy est président du Think Tank Africa WorldWide Group
PASSE D'ARMES ENTRE LA BANQUE MONDIALE ET LA BAD
Pour le président de la Banque mondiale, la BAD « prête trop rapidement » et aggrave de ce fait le problème de la dette des pays. « Inexact et non fondé », rétorque l’institution panafricaine dans un communiqué
Jeune Afrique |
Nelly Fualdes |
Publication 15/02/2020
Lors d’un forum de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) qui s’est tenu le 10 février à Washington, David Malpass a pointé les activités de la Banque asiatique de développement, de la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), leur reprochant une « tendance à prêter trop rapidement et à aggraver le problème de la dette des pays ».
Sa critique de la BAD concernait plus spécifiquement le Nigeria et l’Afrique du Sud, a-t-il précisé, appelant à une « plus grande coordination entre les institutions financières internationales pour coordonner les prêts et maintenir des normes élevées de transparence ».
Une déclaration qui va « à l’encontre de l’esprit du multilatéralisme »
Des reproches que l’institution panafricaine n’a pas voulu laisser passer : dans un communiqué publié le 13 février, elle dénonce une déclaration « trompeuse et inexacte », qui « met en cause l’intégrité de la Banque africaine de développement, sape nos systèmes de gouvernance et insinue à tort que nous fonctionnons selon des normes différentes de la Banque mondiale. La notion même va à l’encontre de l’esprit du multilatéralisme et de notre travail collaboratif », affirme-t-elle.
La Banque mondiale « a des opérations [de crédit] beaucoup plus importantes en Afrique que la Banque africaine de développement », rappelle le communiqué selon lequel l’institution de Bretton Woods a ainsi approuvé des financements à hauteur de 20,2 milliards de dollars en 2018, contre 10,1 milliards de dollars pour la BAD.
Pour les exemples plus spécifiques du Nigeria et de l’Afrique du Sud, les encours des prêts de la Banque mondiale pour l’exercice 2018 étaient respectivement de 8,3 milliards de dollars et 2,4 milliards de dollars, quand ils s’élevaient à 2,1 milliards de dollars et 2 milliards de dollars du côté de la BAD, poursuit l’institution présidée par Akinwumi Adesina. « Notre Banque reconnaît et suit de près la tendance à la hausse de la dette. Cependant, il n’y a pas de risque systémique de surendettement », assure-t-elle.
« Les services de prêt, de politique et de conseil de ces institutions de développement dans leurs régions respectives sont souvent coordonnés et offrent un meilleur rapport qualité-prix aux pays en développement par rapport à d’autres sources de financement », développe la BAD qui rappelle que son statut AAA lui permet d’obtenir des financements à des conditions très compétitives et de proposer des conditions favorables à ses pays membres régionaux, dont les besoins de financement substantiels « restent d’une importance vitale ».
« Collaboration étroite »
Sur le chapitre de la transparence, « notre institution a été classée 4e institution la plus transparente au monde par le rapport 2018 Publish What You Fund », précise le communiqué.
Enfin, sur la question de la coordination entre institutions, la BAD assure piloter ses opérations « en étroite collaboration avec les institutions financières internationales sœurs (notamment la Banque mondiale et le FMI) ».
« Nous pensons que la Banque mondiale aurait pu explorer d’autres plateformes [que cette déclaration publique] pour discuter des problèmes d’endettement et du fonctionnement des banques multilatérales de développement », conclut le communiqué avant de fustiger une dernière fois une déclaration « fausse et inappropriée ».
par Ousmane Sonko
LES VELLÉITÉS HÉGÉMONIQUES DE MACKY EN GUINÉE-BISSAU
Aujourd'hui la situation dans ce pays voisin est des plus tendue. Et si certains acteurs expriment leur méfiance (légitime) vis-à-vis de la Cedeao, tous considèrent Macky comme un élément destabilisateur et un acteur de la crise
Macky Sall l'homme à la victoire technique préfabriquée dans les laboratoires à tricherie de Aly Ngouille petrotim, vient de sceller l'élection présidentielle de son nouveau royaume.
Voici ce qu'il racontait la semaine dernière dans un Tweet des plus ubuesques venant d'un 《président》 en exercice :
« À l’issue d élections libres et transparentes attestées par tous les observateurs, il s’agit à présent de respecter et de faire respecter la volonté souveraine du peuple Bissau -guinéen.L’#UA, la #CEDEAO les partenaires doivent continuer à accompagner Bissau pour une paix durable. »
Voilà une communication irresponsable et une flagrante ingérence dans les affaires intérieures d'un pays libre qui ne fera que jeter de l'huile sur le feu.
De quel droit Macky Sall, même pas capable d'assumer et d'assurer ses charges nationales, se permet il cette prise de partie alors même que:
- la cour suprême bissau-guinéenne n'avait pas encore délibéré sur les recours d'un des candidats;
- la Cedeao (plus nuancée) et surtout l' Union Africaine adoptaient une position de relative prudence ?
Et voilà d'ailleurs que par une décision datant d'hier, la Cour suprême bissau guinéenne vient d'ordonner le recomptage des voix après celui des pv.
Au delà du camouflet ainsi subi et des risques inconsidérés que son attitude fait peser sur la Guinée-Bissau, le Sénégal et la sous région, c'est l'inculture diplomatique et le mépris des règles élémentaires de bon voisinage qui doivent inquiéter chez Macky.
Soyons clairs, les partis et personnalités politiques de pays différents peuvent bien se porter soutien moral lors de scrutins sur la base d'affinités politiques, idéologiques ou personnelles. Les libéraux du monde entier soutiennent les candidats libéraux, les socialistes idem. Ce n'est pas cela qui est remis en cause. Ce qui l'est ici, c'est une ingérence flagrante pendant la campagne (allocation de moyens), entre les deux tours (convocation des candidats malheureux pour nouer un pacte avec Embalo à Dakar) et dans la phase contentieuse (réception de Embalo à Dakar et le déclarer vainqueur alors que les recours auprès de la cour suprême étaient encore pendants).
Aujourd'hui la situation dans ce pays voisin est des plus tendue. Et si certains acteurs expriment leur méfiance (légitime) vis à vis de la Cedeao, tous considèrent Macky comme un élément destabilisateur et un acteur de la crise.
Il s'agit ni plus ni moins de l'expression de l'égo d'une personne qui s'était convaincue de son leadership sous régional africain et mondial alors que le flop de sa médiation burkinabé, de la candidature sénégalaise à l'UA, du dénouement de la crise gambienne par la médiation guinéenne et mauritanienne et, surtout, le scellé de sort du Franc CFA par les présidents Ouatara et Macron sont autant de symptômes du déclin diplomatique et de la perte d'influence du Sénégal sous son magistère.
La Guinée-Bissau ne doit pas lui servir d'exutoire, d'autant qu'il a mieux à faire avec la crise économico-sociale qui sévit au Sénégal à cause de son incompétence.
L’EMPRISE DE MBEUBEUSS PROCHAINEMENT RÉDUITE
Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, a détaillé samedi à Mbour (ouest) les contours de la fermeture prochaine de la décharge polémique
Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, a détaillé samedi à Mbour (ouest) les contours de la fermeture prochaine de la décharge de Mbeubeuss dont l’emprise sera dans un premier temps réduite à 30 hectares.
‘’L’approche nouvelle prévoit une fermeture progressive de la décharge à travers une réduction de son emprise de 114 ha à 30 ha et une maîtrise de l’étalement du massif de déchets’’, a-t-il notamment fait savoir.
Il intervenait à un atelier d’élaboration des mesures d’urgence pour l’amélioration de la gestion de la décharge de Mbeubeuss, dans la banlieue de Dakar.
‘’Conscient des nuisances actuelles et des risques socio-environnementaux, l’Etat prévoit une nouvelle approche consistant à la réhabiliter et requalifier la décharge de Mbeubeuss’’, a-t-il assuré.
Cet atelier organisé par l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG), est une des déclinaisons du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (PROMOGED).
Le projet financé à hauteur de 178 milliards de francs par la Banque mondiale, l’Agence française de développement, l’Agence espagnole de coopération internationale et la Banque européenne d’investissement, vise à renforcer la gouvernance en matière de gestion des déchets et d’améliorer les services de gestion des déchets solides.
Il sera mis en œuvre dans les régions de de Dakar, Thiès, Saint-Louis, Matam, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
La stratégie du gouvernement du Sénégal à travers le PROMOGED repose sur une résorption progressive de la décharge de Mbeubeuss, a laissé entendre Abdou Karim Fofana.
Il a expliqué que la réussite de la stratégie de fermeture de la décharge de Mbeubeuss se fera en relation avec les populations riveraines et l’ensemble des acteurs concernés.
Fofana a dans le même temps évoqué des mesures urgentes déjà prises à travers notamment la mise à disposition de deux citernes d’eau sur le site, l’installation prochaine d’un poste de police et l’enlèvement des pneus sur la décharge de Mbeubeuss qui a depuis 1963 enfoui plus de 9,5 millions de tonnes déchets.