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25 avril 2025
Développement
PAR Marie de Vergès
L’AFRIQUE DANS LE BROUILLARD STATISTIQUE
Le continent manque de données fiables sur l’économie, les services publics ou même la démographie. Un Africain sur deux est dans l’incapacité de prouver son identité
Le Monde Afriqie |
Marie de Vergès |
Publication 19/12/2019
Chronique. On a coutume de dire que « les chiffres parlent d’eux-mêmes ». A contrario, tout ne serait que confusion quand les chiffres font défaut ! L’Afrique souffre d’une « indigence des données », alertait le milliardaire anglo-soudanais et philanthrope Mo Ibrahim, en présentant en octobre le dernier rapport de sa fondation consacré à la gouvernance sur le continent. Niveau de vie, santé, ou tout simplement démographie : sur tous ces sujets, le manque de repères est effarant.
A l’orée de 2020, il y a de quoi s’émouvoir. Une décennie nous sépare désormais de l’échéance de 2030, fixée sous l’égide des Nations unies pour la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD), qui visent par exemple l’éradication de l’extrême pauvreté, l’égalité entre les sexes ou la mise en place d’une éducation de qualité. Or la Fondation Mo Ibrahim a constaté, fataliste, qu’il était impossible d’évaluer précisément le chemin parcouru en Afrique. Les pays de la région produisent des données permettant de mesurer les avancées pour un tiers seulement des ODD. Dès lors, comment savoir où porter les efforts ?
A leur décharge, le catalogue de l’ONU est d’une redoutable complexité, avec ses objectifs décomposés en 169 cibles, certaines trop ambitieuses, d’autres franchement vagues. Mais le problème est général. Un brouillard statistique règne un peu partout sur le continent. Lagos, la tentaculaire capitale économique du Nigeria, compte-t-elle 10, 15 ou 20 millions d’habitants ? Combien de chômeurs dénombre-t-on à Madagascar, où le secteur informel est le plus grand pourvoyeur d’emplois ? Quel est le taux de scolarisation des enfants de West Point, vaste bidonville de Monrovia, au Liberia ? Difficile à dire.
Aujourd’hui encore, environ un Africain sur deux est dans l’incapacité de prouver son identité. La Fondation Mo Ibrahim – qui, elle, n’est pas avare de chiffres – rappelle que sur les cinquante-quatre pays du continent, huit seulement disposent d’un système opérationnel d’enregistrement des naissances. Une quinzaine d’Etats africains n’ont procédé à aucun recensement de population ces dix dernières années. En République démocratique du Congo, cela fait même trente ans ! Or un citoyen qui ne figure pas sur les registres de l’état civil aura bien du mal à faire valoir ses droits – d’aller à l’école, de se faire soigner, ou tout simplement de voter.
Des statistiques élaborées à l’étranger
Un même flou persiste pour les données macroéconomiques. Dette, revenu, consommation, pauvreté et même produit intérieur brut… Les comptes nationaux ne sont pas à jour dans la plupart des pays. Faute de pouvoir se fier à des instituts statistiques rarement conformes aux standards internationaux, les investisseurs privés s’en remettent aux chiffres de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. Mais cette pénurie d’informations demeure un sacré handicap pour cerner le potentiel d’un marché. Chacun tente de trouver les indicateurs qu’il peut. « Les seules données sur lesquelles nous pouvons nous appuyer sont celles que l’on collecte en interne », expliquait récemment un jeune entrepreneur d’une start-up active en Afrique de l’Ouest. Avant d’ouvrir son premier centre commercial à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en 2015, le groupe CFAO avait procédé à un quadrillage minutieux du quartier, compté les immeubles, les voitures, les clients éventuels…
Les initiatives soutenues par les bailleurs de fonds se multiplient pour améliorer les appareils statistiques et donner à chaque citoyen une identité. Reste pour les Etats africains à en saisir le bénéfice. On pourrait faire valoir qu’il s’agit là du préalable indispensable à l’élaboration de politiques sociales et économiques bien calibrées. Ou bien tout simplement qu’il est ici question de souveraineté.
En octobre, le président nigérian Muhammadu Buhari se plaignait que la plupart des statistiques citées sur son pays soient « élaborées à l’étranger ». Des « estimations folles » ayant « peu de rapport avec les faits sur le terrain », pestait-il, avant d’annoncer vouloir « améliorer la qualité des données » produites au Nigeria. Le cap est fixé et cela tombe bien, il s’agit aussi de la 169e cible des ODD. Rendez-vous dans une décennie pour mesurer les progrès.
par Pape NDIAYE
L’ETAT VA-T-IL ABDIQUER SOUS LA PRESSION DE LA RUE ?
La manifestation monstre du collectif « Nio Lank » de vendredi dernier semble avoir produit ses effets puisque l’Etat s’attelle à libérer Guy Marius Sagna, Babacar Diop et leurs compagnons de détention...
Après avoir relevé le défi de la mobilisation vendredi dernier, le collectif citoyen « Nio Lank » compte transformer la « Place de l’Indépendance » en « Place Tahrir » ce vendredi. Une chose est sûre : sa manifestation monstre de vendredi dernier semble avoir produit ses effets puisque l’Etat s’attelle à libérer Guy Marius Sagna, le Pr Babacar Diop et leurs compagnons de détention...
Nul ne peut freiner la déferlante populaire ! Cette assertion sous l’effet du plan d’actions que déroule le collectif « Nio lank » pour la libération de Guy Marius Sagna, du Pr Babacar Diop et autres activistes arrêtés lors de la marche contre la hausse du prix de l’électricité de l’autre vendredi. Après avoir réussi à enrôler les sénégalais dans leur cause à travers une grande mobilisation populaire, le collectif « Nio lank » compte poursuivre le combat à travers une autre forme de manifestation : Transformer la « Place de l’Indépendance » en « Place Tahrir », cette dernière étant actuellement le cœur de la révolte en cours des populations irakiennes contre le pouvoir en place dans ce pays arabe. A noter aussi que la place sur laquelle étaient organisées les manifestations qui ont fait tomber l’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, s’appelait « Tahrir ! » « Avec ou sans autorisation du préfet de Dakar, le collectif « Nio Lank Nio Bagn » compte tenir son rassemblement vendredi à la Place de l’Indépendance pour dire pour dire non à la hausse du prix de l’électricité » avait déclaré fermement Aliou Sané, un des coordinateurs de « Nio Lank Nio Bagn » tout en réclamant la libération sans condition de Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et Cie.
Comme des héros de la cause sociale…
Sans se faire prier, l’Etat qu’incarne le président Macky Sall aurait décrypté 5/5 le message de la détermination et l’engagement du peuple sénégalais contre cette mesure impopulaire de hausse du prix de l’électricité. Il semble donc déterminé à libérer rapidement les manifestants arrêtés dont le collectif « Nio Lank » exige la libération. Dans cette perspective, le Pr Babacar Diop et trois autres de ses compagnons de détention ont été entendus, hier, dans le fond. Et les auditions vont se poursuivre, aujourd’hui, avec le reste de la bande ayant à leur tête Guy Marius Sagna et consorts arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour avoir manifesté devant les grilles du Palais de la République. Une chose est sûre : ces auditions inespérées ont fait bouger les lignes d’une libération immédiate en faveur de ceux que le mouvement « Nio Lank » qualifie d’ « otages ».
A l’analyse, l’Etat est en passe d’abdiquer sous la pression de la rue. Pour ne pas dire qu’il agite le drapeau blanc de la paix sociale. D’ailleurs, le pool des avocats des détenus crie déjà victoire face à ce qui ressemble à une reculade du gouvernement. « Dès demain jeudi, nous envisageons d’introduire une demande de mise en liberté provisoire pour l’ensemble des huit détenus entendus dans le fond. Et rien ne s’opposera à ce qu’ils obtiennent une liberté provisoire conformément aux dispositions du Code pénal », estime joyeusement l’un des avocats des prisonniers de l’électricité. Pendant ce temps, l’activiste Mohamed Lamine Massaly semble vouloir offrir une porte de sortie honorable à l’Etat en demandant clémence au président de la République Macky Sall à travers un communiqué. « Je viens solennellement auprès de vous solliciter votre clémence concernant les cas Guy Marius Sagna, le Professeur Babacar Diop et compagnie éparpillés dans les prisons de Dakar, suite à leur manifestation contre la hausse du prix de l’électricité devant les grilles du Palais » écrit le membre du défunt parti de Me Madické Niang.
Selon lui, Guy Marius Sagna, Babacar Diop et leurs camarades emprisonnés sont des combattants de la cause sociale qui croupissent dans les geôles crasseuses de Dakar. « Ce sont des héros de la justice sociale » estime Massaly, histoire de vouloir rattraper le train de la contestation sociale qui s’apprête à entrer triomphalement en gare.
PAR l'éDITORIALISTE de seneplus, BABACAR DIOP BUUBA
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LE DROIT DE SE RÉVOLTER
EXCLUSIF SENEPLUS - Guy Marius Sagna et autres ont raison de manifester - Le pouvoir des proconsuls continue en Afrique - Le régime de Macky tire le diable par la queue à travers sa politique dirigiste
L'éditorialiste de SenePlus, Babacar Diop Buuba, fait une analyse de la situation sociopolitque nationale et sous-régionale. La question du Fcfa, la récente hausse des prix de l'électricité et l'arrestation de l'activiste Guy Marius Sagna, ont été abordées par l'universitaire. À en croire le professeur titulaire de classe exceptionnelle en Histoire, le régime de Macky Sall s'illustre de la pire manière à travers sa politique. Cela, ajoute-il, a le don de provoquer l'ire d'une population déjà très affectée par la pauvreté.
"LA FRANÇAFRIQUE SE PORTE BIEN !"
Le député français, Serge Letchimy, dénonce la persistance du "poison de l'esprit colonial", qui s'illustre dans le maintien du Franc CFA et des contraintes qu'il impose aux Etats concernés
Le député français, Serge Letchimy, a dénoncé mardi, à l'Assemblée nationale, la persistance du "poison de l'esprit colonial", qui s'illustre dans le maintien du Franc CFA et des contraintes qu'il impose aux Etats concernés. Il demande à son gouvernement quand il compte y mettre fin.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 18 DÉCEMBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 18 décembre 2019.
"Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement de la République de Turquie, en vue d'éviter les doubles impositions et de prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôt sur le revenu, signé à Antalaya le 14 novembre 2015 ;
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l'Accord portant création de l'Agence pour l'Assurance du Commerce en Afrique, adopté à Grand Baie, en république de Maurice, le 18 mars 2000 ;
le projet de décret fixant les organigrammes types des Collectivités territoriales.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Aminata SOW, titulaire d'un MBA et d'un Master II en Ingénierie financière est nommée Déléguée générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, en remplacement de Madame Anta Sarr DIACKO, appelée à d'autres fonctions.
Monsieur Alioune LECOR, Professeur d'Enseignement moyen, matricule de solde n° 634862/C, est nommé Directeur du Développement communautaire à la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l'Equité du Ministère du Développement communautaire, de l'Equité territoriale et sociale.
Madame Oumy SYLLA NDIAYE, Analyste financier, est nommée Secrétaire général de l'Agence Nationale des Chemins de Fer (ANCF).
Monsieur Ababacar CISSE, Economiste-financier, est nommé Secrétaire général de la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose(DGPU), en remplacement de Monsieur Baye Oumy GUEYE, appelé à d'autres fonctions.
Monsieur Theophile Edouard AMINE, Inspecteur principale du Trésor, matricule de solde n°604 125/F, Conseiller technique de département au Ministère des Finances et du Budget, est nommé Administrateur du Fonds spécial de Soutien au Secteur de l'Energie, en remplacement de Monsieur Omar CISSE, appelé à d'autres fonctions.
Monsieur Mewlon Nzale Ange Constantin MANCABOU, Inspecteur des Impôts et des Domaines, matricule de solde n°624 515/A, précédemment Conseiller technique au Cabinet du Ministre des Finances et du Budget, est nommé Coordonnateur de la Direction général du Secteur Financier et de la Compétitivité au Ministère des Finances et du Budget, en remplacement de Monsieur Ismaila GUEYE, appelé à d'autres fonctions."
L'ÉTAT VA PAYER LES BOURSES AUX ÉTUDIANTS
Le président exhorte le Ministre des Finances de procéder au règlement urgent des diligences sociales et académiques dans les universités et établissements d'enseignement supérieur - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 18 décembre 2019.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 18 décembre 2019, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l'État a, à l'entame de sa communication, félicité l'ensemble du Gouvernement à la suite du vote du projet de loi de finances pour l'année 2020 intégralement en mode budgets - programmes. Il a, à cet effet, demandé aux ministres de mettre en œuvre, sans délai, les projets programmés conformément aux calendriers de réalisation dans les secteurs et zones d'intervention concernés.
Il a par la même occasion félicité les députés pour la bonne tenue de la session budgétaire.
Le Président de la République a, en outre, rappelé dans le cadre de la bonne gouvernance, la nécessité de maitriser les dépenses de fonctionnement de l'État et d'orienter les ressources publiques, en priorité, vers l'investissement productif et les dépenses sociales indispensables pour le bien-être des populations. Il a, à ce titre, exhorté le Gouvernement à veiller à l'efficacité de la dépense publique et au recouvrement optimal des ressources publiques par la consolidation des performances des administrations financières de l'État.
Le Chef de l'État a, dans cette dynamique, souligné l'urgence d'élargir l'assiette fiscale ; de réviser le cadre des exonérations ; et d'assurer la mise en place opérationnelle et globale du cadastre fiscal. Il a, enfin, demandé au Ministre des Finances et du Budget d'accélérer l'apurement de la dette intérieure.
Le Président de la République, abordant la question de la stabilité sociale, de la gestion et du suivi des affaires intérieures, s'est incliné devant la mémoire des compatriotes disparus en mer en présentant ses condoléances aux familles des victimes. Il a aussi indiqué au Gouvernement l'impératif de renforcer la prévention et la sécurité en mer, de même que le plaidoyer contre les trafics et réseaux liés à l'émigration clandestine.
Le Chef de l'État a, en outre, demandé au Ministre des Collectivités territoriales de s'atteler, en rapport avec le Ministre des Finances, à la répartition rapide du Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD) et du Fonds d'Equipement des Collectivités territoriales (FECT) au titre de l'année 2020.
Le Président de la République a, sur un autre registre, abordé la plateforme revendicative du syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens du Sénégal (SAMES) et la situation des internes des hôpitaux. Il a, sur ces questions, demandé au Gouvernement de prendre toutes les mesures appropriées afin d'assurer la stabilité sociale dans le secteur de la santé. Il a également demandé au Ministre de la Santé d'engager le processus de modernisation des statuts et d'amélioration des conditions de recrutement et d'exercice des internes des hôpitaux.
Le Chef de l'État a, au sujet du fonctionnement des universités, exhorté le Gouvernement, le Ministre de l'Enseignement supérieur, le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre de la Fonction publique en particulier, de procéder au règlement urgent des diligences sociales et académiques dans les universités et établissements d'enseignement supérieur.
Le Président de la République a, au demeurant, invité le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres à veiller à la fluidité de la circulation dans la capitale et finaliser les points de passage au niveau du Train Express Régional, notamment à Rufisque et dans certains quartiers de Pikine et Thiaroye.
Le Chef de l'État a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
Au titre des Communications :
Le Ministre d'État, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication pour rappeler aux ministres concernés la nécessité de la mise en œuvre des six (6) mesures à Gains rapides du cycle Doing Business.
Le Ministre des Finances et du Budget a rendu compte des mesures prises pour l'apurement de la dette intérieure en 2020 et du déroulement de la session budgétaire.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur a fait le point sur la situation internationale.
Le Ministre du Développement communautaire, de l'Equité territoriale et sociale a fait la situation sur les programmes de son département.
Le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait une communication sur la modernisation et la sécurité des Transports terrestres.
Le Ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur le financement du "Compact with Africa", avec la coopération allemande.
Le Ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural a fait une communication sur la situation agricole, notamment la campagne de commercialisation de l'arachide.
Le Ministre de l'Eau et de l'Assainissement a fait la situation du processus de clôture et de transition relatif au service public de production et de distribution de l'eau potable en zone urbaine et a rendu compte de la mise au point du contrat d'affermage avec le nouvel exploitant.
Le Ministre de la Pêche et de l'Economie maritime a fait une communication sur le projet phare "Développement accéléré de l'Aquaculture".
Le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l'Aménagement du Territoire a fait une communication portant sur la réunion de la Commission restreinte du Conseil national de Développement des collectivités territoriales (CNDT), tenue le 17 décembre 2019, sous sa présidence, et consacrée à la répartition rapide du Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD) et du Fonds d'Equipement des Collectivités territoriales (FECT), au titre de l'année 2020.
Le Ministre de la Santé a rendu compte de l'état d'avancement des travaux de construction des quatre (4) hôpitaux prévus dans les localités de : Touba, Sédhiou, Kaffrine et Kolda. Il a également fait le point sur l'état de mise en œuvre du projet d'oncologie, financé par la coopération coréenne.
Le Ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique a fait le point sur l'État d'exécution du projet des cent mille (100 000) logements.
Le Ministre de l'Economie numérique et des Télécommunications a fait au Conseil, le point sur l'état d'avancement du projet du "Parc des Technologies numériques" (PTN).
Le Ministre auprès du Président de la République en charge du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait la revue des projets prioritaires.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement de la République de Turquie, en vue d'éviter les doubles impositions et de prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôt sur le revenu, signé à Antalaya le 14 novembre 2015 ;
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l'Accord portant création de l'Agence pour l'Assurance du Commerce en Afrique, adopté à Grand Baie, en république de Maurice, le 18 mars 2000 ;
le projet de décret fixant les organigrammes types des Collectivités territoriales.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Aminata SOW, titulaire d'un MBA et d'un Master II en Ingénierie financière est nommée Déléguée générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, en remplacement de Madame Anta Sarr DIACKO, appelée à d'autres fonctions.
Monsieur Alioune LECOR, Professeur d'Enseignement moyen, matricule de solde n° 634862/C, est nommé Directeur du Développement communautaire à la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l'Equité du Ministère du Développement communautaire, de l'Equité territoriale et sociale.
Madame Oumy SYLLA NDIAYE, Analyste financier, est nommée Secrétaire général de l'Agence Nationale des Chemins de Fer (ANCF).
Monsieur Ababacar CISSE, Economiste-financier, est nommé Secrétaire général de la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose(DGPU), en remplacement de Monsieur Baye Oumy GUEYE, appelé à d'autres fonctions.
Monsieur Theophile Edouard AMINE, Inspecteur principale du Trésor, matricule de solde n°604 125/F, Conseiller technique de département au Ministère des Finances et du Budget, est nommé Administrateur du Fonds spécial de Soutien au Secteur de l'Energie, en remplacement de Monsieur Omar CISSE, appelé à d'autres fonctions.
Monsieur Mewlon Nzale Ange Constantin MANCABOU, Inspecteur des Impôts et des Domaines, matricule de solde n°624 515/A, précédemment Conseiller technique au Cabinet du Ministre des Finances et du Budget, est nommé Coordonnateur de la Direction général du Secteur Financier et de la Compétitivité au Ministère des Finances et du Budget, en remplacement de Monsieur Ismaila GUEYE, appelé à d'autres fonctions."
L'IMPEACHMENT, PHASE FINALE
L'analyste politique René Lake, explique au micro de VOA, le sens historique du vote, ce mercredi 18 décembre, à la Chambre des représentants, de l'acte de mise en accusation de Donald Trump
Pour la troisième fois en deux cents ans, les représentants américains s’apprêtent à renvoyer le président en procès de destitution devant le Sénat. La Chambre des représentants en débat depuis plusieurs heures ce mercredi, devrait voter officiellement la mise en accusation de Donald Trump, plus tard dans la soirée.
L'analyste politique René Lake, évoque au micro de VOA, le sens de cette phase finale de la procédure d'impeachment du locataire de la Maison Blanche.
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FRANCE, DES TRAVAILLEURS MALIENS FONT CONDAMNER LEUR EMPLOYÉ POUR DISCRIMATION
Ces personnes, toutes des immigrés clandestins, étaient employées illégalement sur un grand chantier à Paris en 2016
Vingt-cinq travailleurs maliens ont obtenu mardi des dommages et intérêts notamment pour "discrimination raciale et systémique", devant le conseil de prud'hommes de Paris. Ces personnes, toutes des immigrés clandestins, étaient employées illégalement sur un grand chantier à Paris en 2016.
Ils ont obtenu chacun 34.000 euros de dommages et intérêts et près de 3.000 euros de salaires en retard.
"C'est un tournant, cela crée du droit sur cette question", a indiqué à l'AFP Maître Aline Chanu. Elle est l'avocate des 25 travailleurs employés en 2016 sur ce chantier par MT Bat Immeubles. Une société placée en liquidation judiciaire en août 2018.
Les ouvriers, employés illégalement sur un chantier du très chic VIIe arrondissement de la capitale française, s'étaient mis en grève, soutenus par le syndicat CGT, après deux accidents graves dont une chute d'un échafaudage non sécurisé. L'employeur avait refusé d'appeler les pompiers alors qu'un ouvrier malien était sans connaissance au sol.
Les ouvriers, qui ont depuis été embauchés par l'entreprise Capron (premier sous-traitant du donneur d'ordre du chantier) réclamaient devant les prud'hommes près de 66.000 euros chacun pour travail dissimulé et "discrimination raciale systémique". Le conseil des prud'hommes est une instance chargée de régler les conflits entre employeurs et salariés en France.
A l'audience, la représentante du Défenseur des droits en France, saisi par les ouvriers, avait estimé que la société sous-traitante MT Bat Immeubles avait "volontairement constitué une équipe composée uniquement de travailleurs sans papiers", à la fois "pour des raisons économiques" et pour les "cantonner" aux tâches les plus pénibles dans des conditions de sécurité "indignes".
"Discrimination systémique" envers ces travailleurs maliens
Le conseil des prud'hommes reconnaît dans son jugement que "tous les travailleurs maliens étaient des manœuvres assignés aux tâches les plus pénibles du chantier dans des conditions extrêmement dangereuses". "On ne travaillait pas dans des conditions normales", assure Dipa Camara, l'un de ces 25 travailleurs maliens. "Nous n'avions ni masque, ni gants", déplore-t-il.
Autant de faits qui caractérisent une "discrimination systémique", un concept "encore jamais reconnu dans une quelconque décision de justice", selon Maître Chanu.
"Les ouvriers disaient tous que sur les chantiers, on les appelait Mamadou", renchérit Maître Chenu. "Peu importe leur prénom : on les interpellait de cette manière".
"On a beau être sans-papiers, on n'est pas sans droits", souligne le sociologue Nicolas Jounin. "Un ensemble d'éléments enfermait ces personnes dans un statut infériorisé."
FCFA, "LA GARANTIE FRANÇAISE NE SEMBLE PLUS VRAIMENT INDISPENSABLE"
Benjamin Ngongang, ancien superviseur à la Banque de France, livre son avis sur la décision des chefs d’Etats de la Cemac, d’ouvrir une réflexion sur l’évolution de la coopération monétaire avec Paris
Directeur Associé en charge de l’Afrique Centrale au sein du cabinet FinAfrique, qui est spécialisé dans le conseil et l’accompagnement des réformes dans le secteur bancaire, Benjamin Ngongang a occupé le poste de superviseur à la Banque de France, le partenaire de la zone économique et monétaire qu’est la CEMAC. Il nous livre son avis et ses suggestions, en rapport à la décision des chefs d’Etats de la sous-région, d’ouvrir une réflexion sur l’évolution de la coopération monétaire avec la France.
Agence Ecofin : Les chefs d'Etat de la CEMAC veulent faire évoluer les accords de coopération monétaire avec la France. Quel commentaire vous inspire cette décision, dans la perspective du secteur bancaire en zone CEMAC ?
Benjamin Ngongang : Cette décision des Chefs d’Etat de la CEMAC au sortir du sommet extraordinaire des 21 et 22 Novembre dernier, va dans le même sens que celle de leurs confrères de la CEDEAO en juin dernier, c’est-à-dire engager une réforme de la gestion de la monnaie commune des pays de la zone CFA. Si cette décision était suivie d’effets, ce n’est pas seulement le système bancaire qui serait impacté mais bien toute l’économie des 6 pays de la zone CEMAC. C’est une décision qui va dans le bon sens mais nous sommes encore au début du processus. Attendons de voir les actions qui suivront et notamment les propositions de la Commission et de la BEAC.
La BEAC a donc globalement bien géré du point de vue comptable ses réserves sur cette longue période et devrait pouvoir continuer à le faire avec l’autonomie supplémentaire que lui accorderait cette réforme. Tant que la réforme est menée de manière organisée en associant tous les acteurs de l’écosystème dès le début, il n’y a aucune de raison de craindre un effondrement en sortie.
AE : Une des propositions avancée est celle d'une couverture de change par pays et sur la base des mois d'importations (5 mois). Est-ce une approche cohérente selon vous ?
BN : Il n’existe pas de régime de change idéal mais il nous semble important de conserver une approche solidaire dans les propositions qui émergeront à la suite de ce sommet. La solidarité entre les 6 pays de la zone serait une excellente alternative à la garantie française, à condition que chaque pays respecte les règles de convergence en termes de déficit budgétaire et d’inflation. Les chefs d’Etats ont d’ailleurs rappelé au sortir de leur sommet qu’ils maintenaient leur engagement pour une approche solidaire, cohérente et concertée dans la coopération au sein de la zone, ce qui veut dire que les propositions attendues de la BEAC et de la commission devraient suivre le même esprit. Concernant le niveau de réserve à constituer pour remplacer le mécanisme des comptes d’opération, cela dépendra de la marge de manœuvre que la CEMAC souhaite se donner dans l’utilisation de ces réserves, pour le pilotage de sa politique monétaire, mais dans tous les cas et au vu de l’histoire de la région, la création de réserves de changes couvrant entre 3 et 5 mois au moins d’importation nous semble cohérent.
AE : Quel serait selon vous un bon scénario d'évolution de cette coopération monétaire ?
Benjamin NGONGANG : La nouvelle coopération monétaire doit se construire sur la base de la solidarité entre les 6 pays de la zone, en renforçant bien évidemment les principes de convergence économique et de discipline budgétaire partagée, sans perdre de vue les différences structurelles qui existent entre les économies. D’autre part, la France n’étant plus le principal partenaire commercial de la zone, l’ancrage de la nouvelle monnaie devrait évoluer vers un panier de devises reflétant davantage les échanges internationaux de la région, avec une autonomie d’objectif pour la BEAC sur le taux de change et le maintien de l’objectif de stabilité de prix.
Enfin cette transformation devrait se faire selon nous en renforçant la gouvernance et la transparence au sein des institutions. Il faut y aller progressivement, en fixant des jalons clairs et en associant les acteurs économiques et financiers de la région pour qu’ils soient prêts à implémenter le moment venu les nouvelles règles.
AE : La BEAC joue sur deux fronts pour la stabilité du CFA. Une réduction des liquidités sur le marché interne et une régulation stricte sur le change au niveau international. Est-ce que ce double objectif ne pénalise finalement pas la capacité du secteur bancaire à financer les segments productifs de l'économie ?
Benjamin NGONGANG : Ce n’est absolument pas ce double objectif qui pénalise la capacité du secteur bancaire à financer les segments productifs de l’économie. Le problème réside plutôt dans l’organisation même du système monétaire de la zone. La banque centrale n’a pas de véritable politique monétaire et ne peut pas décider seule d’ajuster le taux de change, elle n’a donc pas le rôle pro-actif qu’elle devrait avoir pour participer au financement et au développement des économies de la zone. Dans l’arrangement monétaire actuel, la BEAC surveille essentiellement le maintien de son niveau de réserves sur le compte d’opération, elle n’a aucun moyen ou objectif d’ailleurs pour encourager le secteur financier à financer les segments productifs de l’économie, notamment ceux qui permettraient une plus grande industrialisation de l’économie, source d’une plus grande valeur ajoutée.
La réforme monétaire, si elle était vraiment mise en œuvre, devrait redonner toute l’autonomie à la BEAC dont elle a besoin pour piloter la politique monétaire et inciter, lorsque nécessaire, les banques commerciales à prêter plus à l’économie productive comme l’a fait la banque centrale du Nigéria par exemple, il y’a quelques mois.
AE : Il est observé en zone CEMAC que des banques d'importance systémique font face à des défis de liquidités, et ne peuvent solliciter le marché interbancaire, qui reste assez cher, en l'absence d'un taux de référence, comme assurer la transition de ces banques en ces périodes difficiles ?
Benjamin NGONGANG : Les banques systémiques ne sont que la partie la plus visible de l’iceberg du fait de leur importance dans le système, mais c’est bien l’ensemble du système qu’il faut réformer. En attendant que la réforme soit engagée et implémentée, il faut que le canal du dialogue reste en permanence ouvert entre la BEAC et les banques pour gérer au mieux les besoins de liquidité des uns et des autres. L’implémentation des règles bâloises doit se poursuivre notamment sur la partie liquidité, en allant au-delà du ratio de transformation et du rapport de liquidité à un mois, actuellement suivis par la COBAC. De leurs côtés les banques systémiques doivent renforcer leur dispositif de gestion du risque de liquidité en s’inspirant de ce qui se fait à l’international et en l’adaptant à la réalité régionale. Il faut des indicateurs de mesure, un système d’alertes et de seuils pour gérer au mieux les périodes de baisse de liquidité.
En parallèle la zone CEMAC devrait poursuivre l’intégration de son marché financier et dynamiser notamment la nouvelle bourse régionale de valeurs qui pourraient demain être une source alternative de liquidité pour les établissements de crédit, lorsque le marché de titres sera devenu aussi fluide et dense que ce qui se fait ailleurs.
"LE PROBLÈME DE FOND DU PDS, C'EST KARIM WADE"
Pour Oumar Sarr, le parti libéral est aujourd’hui mort, et cela à cause du fils d'Abdoulaye Wade
Au Sénégal, c’est la crise au Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade. Le PDS se déchire depuis l’élection présidentielle de février 2019. La candidature de Karim Wade, fils de l’ancien président, condamné pour enrichissement illicite et en exil au Qatar depuis 2016, avait été retoquée. Le parti n’avait donc pas présenté de candidat. Mais cette stratégie du « Karim sinon rien » l'a profondément divisé. Longtemps numéro deux de la formation, Oumar Sarr en a été écarté. Et d’autres piliers du parti libéral ont quitté le navire. Pour Oumar Sarr, le PDS est aujourd’hui mort, et cela à cause de Karim Wade. Oumar Sarr est l’invité de Charlotte Idrac.
Rfi : Oumar Sarr, est-ce que vous considérez que vous êtes toujours membre du PDS ?
Oumar Sarr : Oui, formellement, je suis membre du PDS. Mais comme vous le savez, il y a eu une note circulaire signée par le président Wade disant qu’Oumar Sarr s’est auto-exclu. Bien sûr, nous avons pensé que cette note est nulle et non avenue, illégale en tous points de vue. Une personne, la plus importante soit-elle, ne peut pas rayer quelqu’un d’un parti. Il faut des instances, il faut des structures… Ce sont les statuts qui le disent, c’est le règlement intérieur qui le dit. Donc je ne sais pas dans quel monde ils sont. Je pense quand même qu’ils marchent sur la tête Depuis déjà plus d’un an, il n’y a plus de direction du PDS qui se réunit. Le PDS est un peu perdu dans les vagues.
Dans cette note que vous évoquez, signée par Abdoulaye Wade, vous êtes accusé «de saper l’unité du parti» ou encore«d’actes de défi». Comment est-ce que vous avez réagi à cette note ?
Cela m’a fait d’abord rigoler. Je me suis dit que, vraiment ces personnes ne se prennent plus au sérieux. Nous, on a supposé que c’est Karim Wade qui l’a écrit et que c’est son père qui l’a signée. Nous avons, bien sûr, réfuté totalement cette circulaire, illégale en tous points de vue.
Vous évoquez Karim Wade. Pour vous, c’est lui ? C’est Karim Wade, le problème de fond du PDS ?
Oui, absolument. Lors de l’élection présidentielle de 2019, Karim Wade était notre candidat. Je rappelle quand même qu’il était en prison quand nous l’avons élu. Le congrès du PDS l’a élu candidat. Nous nous sommes battus, nous l’avons libéré. Et après, il a maintenu sa candidature, sachant bien qu’il n’allait jamais, jamais, revenir pour être candidat. Moi-même, on m’a désigné comme directeur de campagne, soi-disant. Directeur de campagne d’un candidat fictif. Il (Karim Wade) n’est pas venu et ensuite cela a créé une crise importante du parti. Parce que, s’il savait dès le départ qu’il n’allait pas venir, on aurait pu - nous, à l’intérieur du PDS -, trouver une solution alternative. Donc, il nous a caché la vérité, et il manipule vraiment son père. Toutes les décisions qui sont prises aujourd’hui par son père sont en réalité pré-signées par Karim Wade.
Karim Wade reste silencieux. Que veut-il, à votre avis ?
En réalité, je pense qu’il est plus intéressé par les affaires que par la politique. Parce qu’il ne veut pas d’amnistie, comme il dit, il veut la reprise de son procès. Si c’est un homme politique qui veut être candidat à une élection quelconque, l’amnistie suffit largement, mais apparemment, il veut autre chose. Il ne sait pas faire la politique.
En plus, on n’hérite pas d’un parti comme le PDS qui a une histoire. Le PDS existe depuis 1974. Il ne faut pas venir comme cela et dire : ‘’Mon père est vieux, je le remplace’’ et créer une espèce de fan-club Karim Wade - et dire que c’est cela, le parti. Donc, nous pensons que, ce qui l’intéresse, aussi, c’est de prendre éventuellement en otage le PDS pour l’utiliser plus tard pour ses affaires.
Après la présidentielle de février 2019, vous avez participé au Dialogue national, à son ouverture en mai dernier, sans l’aval d’Abdoulaye Wade, patron du PDS. Pourquoi cette initiative ?
Quinze jours avant, j’ai discuté avec le président Wade. Le président Wade avait donné son accord total sur le Dialogue national. Il m’avait mandaté pour y aller. Le soir vers 20 heures, il y a eu un communiqué du PDS et dans le communiqué on disait que le PDS n’allait pas au Dialogue national.
Je savais déjà que Karim Wade ne voulait pas de ce Dialogue national. Il voulait comme préalable que le président Macky Sall se prononce sur la révision de son procès. Et voilà qu’à cette occasion, on prend une mesure non concertée. Cela n’a jamais eu lieu. C’est vraiment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Je me suis dit : je vais prendre mes responsabilités et aller au dialogue national, expliquer aux militants, aux populations du Sénégal, pourquoi je suis allé au Dialogue national.
En août dernier, vous avez lancé le mouvement Sukhali Sopi, avec d’autres ténors du PDS, Amadou Sall ou Babacar Gaye. Où en est-on de cette alliance ?
Vous voyez un peu partout dans le département au nord ou au sud du Sénégal, des responsables, des sections entières qui se déclarent aujourd’hui membres de Sukhali Sopi. Nous ne pouvons pas, aussi, rester comme cela les bras croisés ! Le PDS n’existe plus en réalité ! Il n’a plus aucune activité ! Donc nous ne pouvons pas mourir avec ce PDS-là et nous allons démontrer que la plupart des militants et responsables du PDS sont avec nous. Nous allons le démontrer dans les élections à venir.
Les élections locales ?
Les élections locales, qui normalement devraient avoir lieu au plus tard fin mars 2021.
Et donc, éventuellement, l’ambition serait de présenter des candidats sous la bannière Sukhali Sopi ?
Oui, absolument. Aujourd’hui, on ne se voit pas être les candidats PDS du fan-club de Karim. Nous pensons incarner le PDS en ce qu’il a de plus sain, de plus combatif. Donc si la coquille PDS n’est plus utilisable, il faudra bien définir une autre stratégie et probablement à être carrément un parti.
Donc la guerre est réellement déclarée avec Abdoulaye Wade et les Karimistes ?
Le président Wade, nous le respectons. Nous allons toujours continuer à le respecter. C’est notre mentor, en quelque sorte. Mais le fan-club Karim n’est pas le PDS, pour nous. Nous pensons que nous l’incarnons mieux. Nous ne pouvons pas, ni arrêter, ni reculer. Nous allons continuer.