SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 avril 2025
Développement
INDIGNATION APRÈS LES PROPOS DU PREMIER MINISTRE MALIEN SUR LE PRÉSIDENT NIGÉRIEN
Des responsables nigériens ont condamné les attaques proférées samedi contre le président du Niger Mohamed Bazoum par le Premier ministre par intérim du Mali Abdoulaye Maïga, à l'Assemblée générale de l'ONU
Des responsables nigériens ont condamné les attaques proférées samedi contre le président du Niger Mohamed Bazoum par le Premier ministre par intérim du Mali Abdoulaye Maïga, à l'Assemblée générale de l'ONU.
Lors ce discours, le colonel Maïga a critiqué plusieurs responsables africains et notamment Mohamed Bazoum qu'il a accusé de ne "pas être nigérien".
Né en 1960 à Bilabrine dans la région de Diffa (sud-est), Mohamed Bazoum est de l'ethnie arabe Ouled Slimane, présente en Libye, mais très minoritaire au Niger.
Ses détracteurs, notamment pendant la campagne pour la présidentielle de 2021 qu'il a remporté, avaient mis en doute ses "origines nigériennes". Mais la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du Niger avait rejeté une requête visant à disqualifier sa candidature pour cette raison.
Dans une interview au quotidien burkinabè Wakat Sera, en 2019, M. Bazoum avait rappelé que son arrière grand-père était arrivé au Niger "dans les années 1840".
Dans une publication sur les réseaux sociaux, le ministre délégué aux Affaires étrangères Youssouf Mohamed Elmouctar a "condamné fermement le contenu des propos (du colonel Maïga). L'ivresse de la junte malienne lui a fait oublier le sens du protocole et de la diplomatie".
"Il a fait honte à l'Afrique et au monde civilisé", a poursuivi le ministre, dénonçant "la bassesse" des propos du chef du gouvernement malien.
Le député de la majorité Mohamed Saghdoun a de son côté qualifié M. Maïga de "soldat en rupture de banc avec la réalité" de son pays.
Dans un communiqué l'élu a critiqué "l'incapacité de l'armée malienne à protéger" les civils contre "les exactions jihadistes", poussant "des milliers de maliens à se réfugier depuis 2012 au Niger voisin.
Il a également demandé le rappel de l'ambassadeur nigérien du Mali et la rupture des relations diplomatiques avec "une junte au service de Moscou".
Les autorités nigériennes n'avaient pas officiellement réagi lundi.
"Jamais au grand jamais, le président Bazoum n'a proféré d’injures à l’égard de la junte à fortiori vis-à-vis d’un pays voisin", a commenté lundi le quotidien privé La Nation qui estime que "cette posture maladroite discrédite un peu plus la junte" malienne.
Le Mali, où des colonels ont pris le pouvoir par la force en août 2020, partage une vaste frontière avec le Niger, où les violences jihadistes meurtrières sont régulières de part et d'autre de celle-ci.
Les autorités de Bamako se sont récemment détournées de la France avec acrimonie et ont réactivé leurs liens historiques avec Moscou pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui ravage le pays.
Elles sont également engagées dans un bras de fer diplomatique avec un autre voisin, la Côte d'Ivoire, dont 46 soldats sont emprisonnés à Bamako depuis début juillet.
par Mamadou Aliou Baldé
CONTRE LE CUMUL DES MANDATS ET FONCTIONS POLITIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - La limitation du cumul des mandats est un élément majeur de la restauration de la confiance des citoyens envers les élus. La question interpelle tous les membres de YAW, dont Barthélémy Dias et Ahmed Aïdara
Loin d’être un poncif ou une simple clause de style, l’affirmation que notre pays et l’ensemble de la sous-région ouest-africaine sont à la croisée des chemins traduit une réalité tangible. La flambée des prix des produits de première nécessité, du ciment, du carburant, la faillite des systèmes publics de santé et d’éducation, l’étouffement de l’agriculture familiale, de l’élevage et de la pêche artisanale, les inondations récurrentes, les accidents meurtriers de la circulation, les transports publics exsangues, l’insécurité́ endémique, etc., frappent avec une extrême violence les ménages populaires des villes et des campagnes. Dans le même temps, la bourgeoisie néocoloniale bureaucratique et compradore, boulimique et arrogante, alliée aux forces obscurantistes, s’enrichit éhontément par le pillage des ressources foncières, la mise en coupes réglées du pays au profit de ses maîtres impérialistes, les trafics, la création de fonds secrets et « d’institutions » dont la seule fonction est l’entretien d’une clientèle politique parasitaire. La perspective de l’exploitation prochaine du gaz et du pétrole dans notre pays aiguise les appétits et corse le tableau.
Ceci exacerbe les contradictions entre l’impérialisme, notamment français, ses suppôts au pouvoir, leurs alliés d’une part, et d’autre part le peuple, notamment la jeunesse écrasante majorité́ de la population et les travailleurs. La jeunesse sénégalaise et plus largement celle ouest-africaine désigne de plus en plus massivement la France et les régimes néocoloniaux à sa botte comme la cible de son combat. L’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui un champ clos de rivalités entre puissances étrangères et d’exactions des diverses fractions de la nébuleuse « djihadiste ». Elle voit la naissance d’une puissante vague montante transnationale, panafricaniste, patriotique et démocratique portée par la jeunesse ouest africaine contre l’impérialisme français et les forces rétrogrades obscurantistes. De nouvelles forces politiques et sociales se dressent en Afrique de l’Ouest avec des leaders surgis hors du champ de la vieille «classe politique» rompue aux manœuvres et combines politico- bureaucratiques. Ces nouvelles forces patriotiques ont certes des insuffisances liées à leur nature de classe mais elles s’inscrivent dans le nouveau courant anti-impérialiste, panafricaniste et démocratique qui grandit et se renforce.
La gauche révolutionnaire ouest-africaine est au défi d’orienter ce courant pour rompre avec le cycle des « alternances démocratiques » ou « putschs militaires/transitions », confinés dans le champ néocolonial, qui suscitent de formidables espérances populaires suivies de terribles désillusions, tel un éternel parcours de Sisyphe. Relever ce défi est la condition déterminante pour parachever le processus vers l’indépendance nationale véritable, la démocratie, la justice sociale et l’unité́ africaine, à travers la combinaison judicieuse des batailles électorales et des mobilisations populaires.
Notre sous-continent est ainsi devenu une zone des tempêtes qui concentre les contradictions fondamentales de notre temps. Elles ne seront résolues victorieusement par les forces populaires que si celles-ci osent se remettre en cause pour rompre le consensus présidentialiste néocolonial et faire avancer avec esprit de suite et détermination les combats pour l’indépendance nationale, le panafricanisme, la démocratie et la justice sociale. Au Sénégal, les défaites électorales cuisantes infligées à la coalition BBY aux dernières locales et législatives s’inscrivent dans cette direction. Elles amorcent le processus irrésistible d’effondrement du régime.
La question du cumul des mandats est un exemple des ruptures nécessaires d’avec le système présidentialiste néocolonial. Celui-ci s’appuie sur un réseau de barons indéboulonnables concentrant et cumulant les postes de responsabilités, les rémunérations et avantages durant parfois des décennies. Ces potentats locaux enrichis par le détournement de l’argent du contribuable cumulent les mandats, les fonctions exécutives et législatives ainsi que les rémunérations et avantages qui y sont attachés (immense parc de voitures de luxe utilisées à des fins privées, carburant, téléphone, signes extérieurs de pouvoir très appréciés par la Nomenklatura néocoloniale au pouvoir). Ce réseau constitue l’appareil du pouvoir qui maille le territoire de fiefs et prétendus « titres fonciers ». La déroute du pouvoir aux dernières élections locales et législatives va considérablement ébranler ce dispositif.
Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’Autonomie populaire a toujours exprimé son opposition radicale au cumul des mandats et fonctions. Pastef a inscrit à l’article 7 de ses nouveaux statuts, « le cumul de fonctions et/ou de postes au sein d’une structure, d’une instance ou d’un organe est interdit ». La coalition Yewwi Askan Wi s’est engagée, à l’article 17 de son Programme de législature (« Sémb Ngomblaan gi »), à « interdire le cumul de mandats et de fonctions pour les Ministres et les présidents de Conseil de collectivités territoriales ». Le Programme Jotna de la Coalition Sonko président (présidentielle de février 2019) prônait clairement « l’interdiction de tout cumul de mandats électifs et de fonctions ».
« Un seul mandat électif, une seule fonction exécutive , une seule rémunération »
Les maires, adjoint(e)s au maire, président(e)s et vice-président(e)s de conseils départementaux ne devraient pas détenir de mandat parlementaire. Le maire élu député́ devra renoncer au mandat de député́ ou démissionner de sa fonction exécutive de maire. La même obligation s’exercera pour la fonction de président(e) ou de vice-président(e) de Conseil départemental, incompatible avec l’exercice d’un mandat législatif. Les chantiers gigantesques d’une gestion municipale de type nouveau exigent une mobilisation pleine et entière des maires et ne peuvent s’accommoder d’un travail à mi-temps. De même, un député́ qui assume pleinement son mandat législatif ne devrait pas être en mesure de présider un Conseil départemental ou un Conseil municipal. La mise en œuvre de ce principe par tous les élus de la coalition YAW permettra d’accélérer le renouvellement du personnel politique et d’assurer une meilleure répartition des responsabilités. Elle devra être combinée à une politique active de formation pour mettre très rapidement les nouveaux élus en position de défendre efficacement les intérêts nationaux et populaires. Ceci favorisera l’accélération du rajeunissement et la féminisation accrue du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. La limitation du cumul des mandats constitue une pierre de touche de toute politique de rénovation effective de la vie publique. Elle est un élément majeur pour la restauration de la confiance des citoyens envers les élus qui défendent leurs intérêts. Cette question interpelle vigoureusement tous les dirigeants et membres de la coalition YAW qui sont en position de cumul de mandats, Barthélémy Dias et Ahmed Aïdara notamment.
Le groupe parlementaire YAW qui vient d’être constitué devrait élaborer une proposition de loi pour l’interdiction du cumul des mandats parlementaires, des fonctions exécutives locales et des rémunérations et avantages. De même, il devrait préparer une proposition de loi pour reconnaître le droit de vote des ressortissants de la CEDEAO aux élections locales dans les circonscriptions où ils résident. Ceci contribuera à poser les bases de l’intégration sous-régionale par les peuples, et de la citoyenneté ouest-africaine, de lutter contre les préjugés xénophobes. Également des propositions de loi pour limiter le nombre de mandats consécutifs, pour bannir les conflits d’intérêts, règlementer l’utilisation des fonds secrets et interdire formellement leur usage à des fins d’enrichissement personnel ou de financement opaque de partis politiques. Les députés de YAW devraient proposer la réduction drastique du parc automobile de l’Assemblée nationale en mettant en place un pool de véhicules réservés aux missions des députés. La réduction du parc automobile permettrait de doter les services techniques de l’État de véhicules dont manquent cruellement les zones rurales notamment (ambulances, véhicules de terrain pour l’agriculture, l’éducation nationale, etc.). Elles pourraient aussi de mettre à la disposition de chacun des groupes constitués une équipe d’assistants parlementaires. Ces chantiers doivent prendre le pas sur la bataille engagée par YAW pour la criminalisation de l’homosexualité́.
Mamadou Aliou Baldé est sympathisant de Pastef, Parcelles Assainies.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
COURAGE MIMI
EXCLUSIF SENEPLUS - Ta longue marche vient seulement de commencer. Permets-moi tout de même de douter de ce qui semble être ta stratégie : quitter le groupe parlementaire de Benno pour devenir députée non inscrite tout en restant à l’APR ?
Toutes celles et tous ceux qui te veulent du bien et te savent (te croient) courageuse et battante ne peuvent te dire que : « courage Mimi, ce n’est que le début.. » Et comme il se dit que dans une autre vie (ta jeunesse) tu fus une sportive, une athlète prometteuse, j’ajoute que tu viens de démarrer une course de fond de plusieurs kilomètres (plus longue et plus pénible que ta randonnée de cinq milles kilomètres et des poussières de la campagne des législatives de juillet dernier) et non un sprint de 100 m haies...
Parce que vois-tu, alors que pour ta randonnée électorale tu avais le soutien (hypocrite pour certains) d’une monstrueuse caravane de l’écurie APR-Benno, qui tenait le parapluie en cas de pluie, veillait à ce que ta glacière dans ton blindé électoral ne se vide jamais, des personnes qui te servaient de miroir pour la bonne tenue de ton « moussor » royal, d’autres qui te rendaient compte à l’instant T des propos des adversaires... À présent toutes ces fourmis qui travaillaient pour toi et ton patron vont désormais travailler contre toi, s’atteler à te couper les ailes (ou les pieds) pour empêcher ton envol.
Évidemment qu’il y aura non seulement des CMHA (comité Mimi hors de l’Assemblée) comme tu le prédis, mais il y aura aussi les fameux groupes de nervis que votre parti l’APR, votre coalition Benno, avaient lâché en mars 2021 contre les manifestants avec la bénédiction (le contraire serait douteux) du chef de votre coalition. Des menaces verbales et/ou téléphoniques, ils passeront au cran supérieur de la haine (pas lutte) politique : ta tête sera mise à prix. Tu n’auras plus le parapluie sécuritaire de la puissance publique, tu vivras dans la fragilité, la vulnérabilité et la peur de l’opposant dans la ligne de mire de la meute cannibale. Et les premières flèches empoisonnées sont venues de ta ville, Kaolack, de la part de celui qui est chargé de nous éclairer (courant électrique bien sûr) et non de cramer nos matos électriques. Il avait la bave à la bouche pour déclarer que tu étais désormais persona non grata dans ce qu’il considère peut-être comme son « titre foncier », Kaolack. Ce sera un de tes premiers défis à relever. Car si on ne peut pas aller dans sa ville pour y prêcher la bonne parole...
Oui, courage, ce n’est que le début. Mais permets que je doute de ce que je crois se dessiner comme ta stratégie : tu quittes le groupe parlementaire de Benno pour devenir « non inscrite » et rester à l’APR ? Même si je doute qu’on t’ouvre désormais les portes du siège du parti, de ses réunions. Que tu y sois accueillie sans quolibets ni « thipatous » et autres dégueulasseries dont sont capables tous les répondeurs automatiques. Tout sera fait pour te pousser à la faute (absence ou retard à une réunion, une convocation pour explications, etc.) pour pouvoir t’exclure « dans les règles » ou que tu finisses par jeter l’éponge. Ils te veulent morte pour récupérer « leur mandat », tant il vaut des milliards.
Ils ne s’attendaient pas à ce qu’un -e-des leurs soit le « judas » qui les précipitera au bord du gouffre de la « minorisation » au parlement. Alors qu’ils cherchent à pêcher des députés dans les eaux troubles des groupes parlementaires de l’opposition et des deux non alignés, tu viens leur rappeler que leur majorité, leur régime tient et tiendra toujours à ...un seul député. Aussi, prépare-toi à sprinter aussi vite que Bolt pour échapper à leurs baves mortelles. Mais un autre terrain miné t’attend aussi à ta gauche : réussir à te faire accepter comme nouvel allié de l’opposition et faire oublier que tu fus leur plus féroce pourfendeuse. Notamment contre celui qui est de facto le chef de l’opposition Ousmane Sonko que tu raillais méchamment à chacune de tes sorties (ce n’est pas nous qui tenons le carnet de rendez-vous du salon de beauté).
Courage parce que ta course de fond qui a commencé vraiment dimanche 25 septembre 2022 en annonçant ta « transhumance » sera pleine d’embûches : celles que poseront tes « frères » d’hier, la méfiance goguenarde de ton nouveau camp (opposition, non alignés) forcé et surtout la mise sur pied d’un outil de combat (mouvement, parti) ONG (?). D’une certaine manière tu peux « copier » sur ton ex-chef, le président Macky Sall, quand il rompit les amarres avec son passé « PDiste » et partit à la rencontre des Sénégalais. Ce que tu envisages de faire dans les prochaines semaines.
La méchanceté étant dans la nature des ex, notamment ex-camarades, ex-compagnons de route, ils aiguisent déjà leurs couteaux pour te piquer profond en te rappelant ce qui était l’apanage de l’opposition : c’est une « looser » et une « voyageuse sans passeport ». « De Grand Yoff à Kaolack toutes ses tentatives de se faire une base se sont soldées par de retentissants échecs ». Elle a même perdu dans son propre bureau de vote », ajouteront ceux et celles qui ne te veulent vraiment pas du bien...
Dans ce qui se dessine comme étant tes éléments de langage certains ne manqueront pas d’y voir une révolte tardive contre des pratiques qui pourrissent depuis longtemps la quasi-totalité de nos régimes politiques : combines politiques hors de vue des citoyens, l’enterrement de première classe de l’éthique en politique et le respect de la parole du chef. Ainsi, vous « aviez trouvé un accord préalable » pour la présidence de l’Assemblée avant d’accepter de diriger la collecte des parrainages et la campagne des législatives. Cela t’a poussé à cautionner la mise à l‘écart des titulaires de YAW et vos seconds couteaux. Admets que ce fut une des plus grandes offenses contre la démocratie faite à notre pays à notre intelligence...
Ces deals qui tuent la transparence à donner des coups de canifs à la vérité comme quand tu convoquais une conférence de presse à l’heure du crime (minuit) pour annoncer que vous aviez « gagné» les législatives avec 30 des 45 départements. En oubliant seulement de dire que c’était dans les bleds et que vous aviez perdu les 3-4 premières villes du pays, dont Dakar, la capitale...
Il faudra aussi et surtout expliquer aux gens pourquoi vous aviez relégué comme une « petite gêne démocratique » ce qui vous semble désormais comme essentiel : « la politique peut et même doit s’accompagner de valeurs humaines, d’éthique, de respect de la parole donnée et par-dessus tout du respect de nos lois et règlements ».
Mais comme disent les sages optimistes, « mieux vaut tard que jamais » pour bien faire, pour ouvrir les yeux sur les petites agressions (qui deviennent grandes), les petits meurtres contre les libertés et la démocratie sur lesquels on ferme les yeux.
Ta longue marche commence. Beaucoup dans l’opinion te crédite du courage et d’opiniâtreté face à l’adversité. Conforte-les. Convaincs-les. Parce que ce seront tes compagnons de galère et de route de demain dans les chemins qui seront minés. Mais ici, elles seront bien personnalisées et dirigées contre toi... Oui, courage. Ce n’est que le début pour le long combat que tu envisages de mener. Oui courage, ce n’est que le début de ta « longue marche » ....
PAR Francis Akindès
QUAND L'AFRIQUE RÉCLAME LE DROIT AU POPULSIME
Polariser l’attention sur l’ancien colon européen mobilise tellement qu’il se trouve des Maliens pour aller en pèlerinage à Moscou ! Et des taxis dans les rues d’Abidjan pour afficher le portrait de Poutine
La mort de Mikhaïl Gorbatchev est venue nous rappeler à quel point le monde et le rapport des forces ont changé ces trente dernières années. Cette figure politique qui a marqué la fin de l’Union soviétique divise plus que jamais.
Certains l’adulent pour avoir marqué une bascule historique, la fin de la guerre froide. D’autres, en Russie, lui reprochent d’avoir fait perdre sa grandeur au pays. Une puissance que cherche à restaurer l’ancien agent du KGB Vladimir Poutine, avec une offre politique qui semble figurer, vue d’Afrique, une alternative au modèle occidental.
Pèlerinage à Moscou
Que le continent cherche une alternative à l’Occident n’a rien de problématique en soi, à condition qu’il cultive sa propre vision et qu’il ait le courage d’admettre et surtout de soigner ses propres fragilités. Polariser l’attention sur l’autre, l’ancien colon européen maintenant en difficulté avec la Russie, mobilise tellement qu’il se trouve des Maliens pour aller en pèlerinage à Moscou ! Et des taxis dans les rues d’Abidjan pour afficher le portrait de Poutine, comme s’il s’agissait de prendre une revanche imaginaire sur l’ancien colonisateur…
De son côté, la France rend à l’Afrique des objets d’art pillés pendant la colonisation, monte une commission paritaire d’historiens – annoncée lors du voyage d’Emmanuel Macron en Algérie –, va certainement en monter d’autres ailleurs, comme si ces gestes pouvaient tenir lieu de reformatage d’une relation France-Afrique que chaque président français prétend « refonder », sans que les fondations ne bougent vraiment.
La plupart des pays « partenaires », « traditionnels » comme « émergents », organisent sommets et quantité de forums, où les dirigeants africains se rendent la main tendue, offrant, pour certains, un spectacle désolant. Dans ces espaces où rien ne se passe, le Japon critique, comme lors de la dernière Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), l’endettement des pays africains auprès de la Chine.
Autrement dit, les grands se parlent entre eux, par Africains interposés. Que faut-il en retenir ? Il est possible d’accéder à des financements auprès de bailleurs de fonds prêts à fermer les yeux sur la corruption. Ce sont finalement eux qui décident quoi faire de l’Afrique, alors que les Africains n’ont guère une nette conscience de quoi faire d’eux.
Revanche sur l’Occident
La perception dominante en Afrique francophone est celle-ci : des gens que nous avions cru vaincus, les Russes et les Chinois, sont en train de prendre leur revanche sur l’Occident, de renverser l’ordre établi et l’horizon quasi mystique et indépassable du néolibéralisme.
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT EST UN ESCADRON DE BRAS CASSÉ, SELON SONKO
Le leader de Pastef s’est exprimé ce lundi 26 septembre sur la situation politique nationale, notamment la formation de la nouvelle équipe gouvernementale désormais conduite par le Premier ministre Amadou Ba
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko s’est exprimé sur la situation politique nationale, notamment la formation du nouveau gouvernement. L’opposant a qualifié les membres qui le composent d’ « un escadron de bras cassés ».
« Ce n’est pas un escadron de bras cassés qui va combattre l’opposition. Le vrai gouvernement de combat de Macky Sall c’est le général Moussa Fall, le commissaire Yague, une partie de la justice et une bonne partie de la presse (…) je félicite Barthélémy Dias pour ses propos sur une certaine presse aux ordres », a dit Sonko, lors de la conférence de presse des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ce lundi.
Revenant les incidents entre les députés du pouvoir et ceux de l’opposition lors de l’installation de la 14e législature, le leader de Pastef a cautionné. « Nous cautionnons à 300% ce que les députés de la coalition ont fait. Leur comportement s’explique par le mandat que le peuple sénégalais leur a accordé », a-t-il dit. Selon lui, rien ne sera plus comme avant et la gestion paritaire s’impose que le régime le veuille ou non.
Le président du parti Pastef en a profité pour répondre à Macky Sall lorsqu’il confie que ses pouvoirs ne dépendent pas de l’Assemblée nationale. « Il doit savoir aussi que les pouvoirs de l’Assemblée nationale ne dépendent pas de lui. Où est la séparation des pouvoirs ? S’il y croyait il ne devait même pas parler de l’Assemblée nationale. Il pense qu’il peut suspendre l’institution parlementaire et poursuivre sa gestion par ordonnance. On attend de voir ce qu’il en fera », a alerté Ousmane Sonko.
L'ONU DEMANDE LA LIBÉRATION IMMÉDIATE DES SOLDATS IVOIRIENS DÉTENUS AU MALI
L'arrestation de ces soldats ivoiriens le 10 juillet à Bamako et leur inculpation mi-août pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins
Le secrétariat de l'ONU a appelé lundi dans un communiqué à la "libération immédiate" des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet.
Le secrétariat, qui inclut les structures de direction de l'ONU au quotidien dont le secrétaire général Antonio Guterres, "appelle à la libération immédiate des soldats ivoiriens détenus, dans l'esprit des relations fraternelles entre les peuples de Côte d'Ivoire et du Mali".
Il "soutient fortement tous les efforts pour faciliter cette libération ainsi que la restauration de la confiance et la promotion du bon voisinage entre les deux pays", a ajouté le communiqué, soulignant sa "profonde appréciation de la contribution de la Côte d'Ivoire aux opérations de maintien de la paix de l'ONU et à la Minusma (mission des Nations unies au Mali, ndlr) en particulier".
L'arrestation de ces soldats ivoiriens le 10 juillet à Bamako et leur inculpation mi-août pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins.
La junte malienne au pouvoir qualifie ces soldats de "mercenaires" tandis qu'Abidjan assure qu'ils étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Minusma.
Lors d'une interview la semaine dernière à RFI et France 24, Antonio Guterres avait déclaré que les soldats ivoiriens détenus n'étaient "pas des mercenaires", s'attirant les foudres de la junte malienne.
Lors de son discours samedi à l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, s'en était ainsi pris au secrétaire général.
"Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique", avait lancé le colonel, estimant que cette affaire "bilatérale et judiciaire" ne relevait "pas des attributions du secrétaire général des Nations unies".
"M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements", avait-il ajouté.
VIDEO
L'ASSEMBLÉE NATIONALE DOIT DEMANDER LA SUSPENSION DES POURSUITES CONTRE BARTHÉLÉMY DIAS
En marge de la conférence de presse des leaders de Yewwi Askan Wi ce lundi 26 septembre 2022, Khalifa Sall est revenu sur la condamnation du maire de Dakar par la Cour d’appel dans l'affaire Ndiaga Diouf
En marge de la conférence de presse des leaders de Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall est revenu sur la condamnation de Barthélémy Dias par la Cour d’appel de Dakar. D’après lui, l’Assemblée nationale était en session lors du procès, elle devrait suspendre les poursuites contre le maire et député Barthélémy Dias.
«Barthélémy est allé répondre en tant que député alors que l’Assemblée était en session. Si on était réellement dans une Assemblée de rupture, elle devrait demander la suspension des poursuites contre Barthélémy Dias. Il y a des jurisprudences qui permettent de prendre ses dispositions et toutes les conditions légales sont réunies », a indiqué Khalifa Sall.
« Il y a toujours eu négociation à l’Assemblée nationale à plus forte raison maintenant qu’ils n’ont plus la majorité. Cette Assemblée veillera pour que plus jamais un député ne sera traité de la sorte », a-t-il ajouté.
Selon l’ancien maire de Dakar, en 2012, quand Macky Sall accédait au pouvoir, « l’espoir d’un Sénégal meilleur avait été nourri par tout un peuple ». Aujourd’hui, dit-il, il « doit repenser tout le trajet parcouru ».
Pour Khalifa Sall, la meilleure solution pour Macky Sall, c’est de partir. « Macky Sall n’a qu’une issue, c’est de partir. Lui-même ne croit pas au troisième mandat. Il veut consolider son pouvoir en liquidant ses adversaires politiques ».
Dans la même lancée, Khalifa Sall souligne que tout le bilan de Macky Sall se résume à emprisonner ses opposants.
« Si on devait, par exemple, tirer le bilan de ses mandats, on se résumerait à combien d’opposants sont allés en prison ? Macky Sall se prend pour un demi-dieu et ne sait pas que le vrai Dieu l’attend », a dit le président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi.
LE NAUFRAGE DU JOOLA RACONTÉ ET MIS EN EN PERSPECTIVE PAR LA LITTÉRATURE
Il y a vingt ans disparaissait au large de la Gambie le ferry sénégalais mythique le Joola. Ce drame a inspiré de nombreux essais, témoignages, poèmes et romans
Le Sénégal commémore ce 26 septembre 2022 le vingtième anniversaire du naufrage du ferry le Joola en haute mer. Vingt ans après, faute d’un mémoriel digne de ce nom et en absence de réponses aux questions posées par l’accident, le souvenir de ce drame terrible qui aurait sans doute pu être évité, continue de hanter la mémoire collective africaine.
Pour les Sénégalais, le Joola n’était pas un bateau comme un autre. De fabrication allemande et entré en service depuis 1995, ce bateau mythique de 76,5 mètres de longueur et de 12,5 mètres de largeurs reliait la capitale Dakar à Ziguinchor, chef-lieu de la province rebelle du Sud, Casamance. Comme la région était difficile d’accès par la route, à cause du couloir géographique de la Gambie qui la sépare du territoire sénégalais, le Joola a constitué une sorte de cordon ombilical entre le nord et le sud du Sénégal. Il était régulièrement emprunté par les touristes, mais surtout par les jeunes étudiants casamançais qui faisaient leurs études dans la capitale, par les militaires en permission et, last but not least, par les femmes marchandes – les fameuses bana-bana – partant écouler leurs marchandises à Dakar.
Le 26 septembre 2002, autour de 23h, le ferry surchargé dans lequel était monté plus de 2 000 passagers alors qu’il était conçu pour en transporter 550, a chaviré au cours d’un violent orage qui a retourné le navire en quelques minutes « comme une calebasse », laissant peu de chance de survie aux passagers. Ce fut l’une des pires catastrophes de l’histoire maritime, avec selon les chiffres officiels 1 863 morts et disparus, de vingt-deux nationalités différentes. Parmi les victimes du Joola, 608 corps furent repêchés et seulement 64 passagers survivront à la catastrophe. Le bilan était largement supérieur à celui du Titanic dont le naufrage fit quelque 1 500 morts.
Un sujet de choix
Tout comme pour le Titanic, le retentissement et l’ampleur de la tragédie du Joola font d’elle un sujet de choix pour les journalistes, les réseaux sociaux et la télévision. Ils s’en saisissent à chaque date anniversaire ou à l’occasion de l’éclatement des polémiques autour du traitement cynique, jamais à la hauteur de l’événement, qu’ont réservé aux victimes la classe politique sénégalaise et la justice. Le naufrage du « Titanic sénégalais » a aussi inspiré des essais, des enquêtes, des témoignages par les survivants et les proches des victimes, ainsi que des œuvres d’imagination sous la plume des écrivains souvent de premier plan.
Le géant des lettres sénégalaises Boubacar Boris Diop fut d’ailleurs l’un des premiers écrivains à s’emparer du sujet dans les colonnes du mensuel parisien Le Monde diplomatique(1), dès décembre 2002, pour déplorer la défaillance compassionnelle des institutions sénégalaises face aux drames et tragédies que vivaient les citoyens. Dans son témoignage émouvant et lucide, le seul rescapé français du naufrage, Patrice Auvray, dénonce le traitement du naufrage du Joola comme « une affaire d’État » par le pouvoir sénégalais, notamment par l’ancien président Abdoulaye Wade qualifié par l’auteur de « le plus éminent responsable des malfaçons de l’époque ». Nés du désir de comprendre les causes du chavirement du Joola, les ouvrages inspirés par cette tragédie se signalent à l’attention par l’éclairage qu’ils jettent sur la grandeur et les servitudes de la condition humaine.
«Souviens-toi du Joola»
Tous genres confondus, une vingtaine de livres ont été publiés à ce jour, inspirés par la tragédie. La plupart de ces publications relèvent de la catégorie « essais-enquêtes ». Ces livraisons comprennent, outre les deux rapports d’enquête officiels (2) et (3), des essais s’attachant à expliquer le cheminement, les raisons et les responsabilités qui ont conduit à ce terrible naufrage, comme le fait avec talent et rigueur un passionné de la Casamance, Bruno Parizot, dans son ouvrage Joola: le naufrage de la honte (4).
Le ton de l’ouvrage de Bruno Parizot est donné dès le titre et le cauchemar qu’il décrit de long en large, se perpétue encore aujourd’hui. Vingt ans après le drame, les familles se battent contre l’oubli et pour que la justice pointe les négligences et les responsabilités. Rappelons que la justice sénégalaise a classé le dossier sans suite, en concluant à la seule responsabilité du commandant du bord, disparu dans le naufrage. Quant à la justice hexagonale, saisie par les familles des victimes françaises de l’accident, elle a vu son élan stoppé net par un non-lieu définitif. En dernier recours, les familles ont fait appel auprès de la Cour européenne des droits de l’homme qui doit statuer prochainement sur la suite de l’affaire.
"Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche", évoque Elie Diatta, frère d’un naufragé et membre de l’association nationale des familles des victimes
« Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche. Il y a des éléments importants dans le Joola, les hélices de l’épave qu’on pourra sortir de l’épave et apporter ici », évoque Elie Diatta, frère d’un naufragé et membre de l’association nationale des familles des victimes.
par Baba Zoumanigui
VINGT-SIX SEPTEMBRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ils étaient partis joyeux comme un lendemain de fête. Ils sont plus de mille engloutis par la mer en furie. J’ai mal pour mon pays des négligences coupables. Je me joins à toutes les révoltes qui crient Justice et demandent des comptes