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25 avril 2025
Développement
MACRON PROVOQUE L'IRE DE FRANCE 24 ET RFI
Les journalistes des médias publics français ont protesté vendredi après des déclarations d'Emmanuel Macron sur l'influence internationale de la France, qui les assimilent selon eux à des "porte-voix" de l'Etat
Jeudi, devant les ambassadeurs français réunis à l'Elysée, le président de la République a appelé à "assumer une stratégie d'influence et de rayonnement de la France".
Dans ce discours qui pointait "le narratif, russe, chinois ou turc" en Afrique, M. Macron a exhorté à "mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force pour nous".
"France 24, média du groupe FMM (France Médias Monde, ndlr), n'est en aucun cas la voix officielle de la France", a répliqué la SDJ (Société des journalistes) de la chaîne de télévision d'information continue, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
"Elle est un média de service public, pas un média gouvernemental. Elle n'est pas, non plus, un opérateur de la diplomatie d'influence", a insisté la SDJ de France 24.
Dans un communiqué distinct, son homologue de la radio RFI, qui appartient également à France Médias Monde, a martelé que ce groupe "n'est pas le porte-voix de l'Elysée".
"Nos journalistes ne sont en aucun cas et ne seront jamais un outil au service de votre communication et de votre politique", poursuit la SDJ de RFI, radio très écoutée en Afrique.
"Nous ne cèderons jamais une once de notre indépendance", poursuit la SDJ de RFI, selon qui "ces phrases jettent soupçon et discrédit sur le travail de (ses) correspondants".
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Cette polémique intervient dans la foulée de la suppression de la redevance qui finance l'audiovisuel public, votée en août après une promesse d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
Les opposants à la suppression de la redevance craignent que l'audiovisuel public perde de son indépendance en étant soumis aux aléas budgétaires décidés par l'Etat, au lieu d'un mode de financement dédié.
Le groupe France Médias Monde réunit France 24 (en français, en anglais, en arabe et en espagnol), RFI (en français et 15 autres langues) et Monte Carlo Doualiya, radio en langue arabe.
LA JUNTE MALIENNE NAVIGUE À VUE, D'ÉCHEC EN ÉCHEC
"Au Mali, nous voyons progresser les groupes terroristes armés dans tout le pays, les Maliens déplacés par milliers", a dit la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna devant les ambassadeurs français à Paris pour leur conférence annuelle
La junte au pouvoir au Mali "navigue à vue, d'échec en échec", a lancé vendredi la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, quelques semaines après le retrait militaire de la France de ce pays en proie au jihadisme et à la violence.
"Au Mali, nous voyons progresser les groupes terroristes armés dans tout le pays, les Maliens déplacés par milliers", a-t-elle dit devant les ambassadeurs français réunis à Paris pour leur conférence annuelle. "Le régime, auteur d'un double coup d'Etat, s'en prend un jour au Danemark, le lendemain à la Côte d'Ivoire, et toujours à la France, pour tenter de faire oublier qu'il navigue à vue, d'échec en échec, attelé à un groupe de mercenaires russes", a-t-elle poursuivi.
La France, dont les relations avec la junte malienne au pouvoir depuis 2020 sont devenues exécrables, a achevé son départ du pays le 15 août, après neuf ans d'engagement militaire contre les jihadistes. Les autorités maliennes se sont depuis tournées vers la Russie pour le soutien militaire, avec des "instructeurs" que Paris et Washington accusent d'être des mercenaires du sulfureux groupe Wagner.
En Afrique, "de nouvelles concurrences se manifestent, certaines de façon agressive ou sans scrupule", a déclaré Mme Colonna, alors que la France et la Russie sont aussi engagées dans une guerre informationnelle, particulièrement au Mali. Fin avril dans ce pays, un drone français avait surpris des mercenaires mettant en scène un faux charnier à proximité d'une base française, pour faire accuser Paris de crimes de guerre.
"Il faut démonter les manipulations et couper court aux mensonges, il faut aussi reprendre la maîtrise de notre propre récit, de notre image", a lancé la ministre, évoquant un "enjeu stratégique". "C'est à nous de faire la démonstration que nous sommes le bon partenaire, le plus fiable, le plus respectueux", a déclaré Mme Colonna, assurant que Paris était déterminé à "agir avec les Etats et dialoguer directement avec les sociétés civiles". "Nous resterons présents auprès des Etats africains qui le souhaitent, et en soutien des besoins qu'ils expriment souverainement", a-t-elle répété.
LE QUOTIDIEN LE MONDE RETIRE UNE TRIBUNE SUR MACRON EN ALGÉRIE, ET PROVOQUE UN TOLLÉ
"Retirer une tribune pour une citation de Macron qui lui déplaît ! Nouvelle étape dans l'affaissement d'une presse autrefois référence", avait ainsi tweeté jeudi soir le leader de La France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon
Le journal Le Monde a retiré de son site une tribune sur la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, car elle "contenait une erreur qui induisait une mauvaise interprétation", s'est-il justifié vendredi après avoir été la cible d'accusations de censure.
Le président français s'est rendu fin août à Alger, après des mois de crise diplomatique, liée au contentieux mémoriel entre les deux pays. A cette occasion, Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmajid Tebboune ont signé solennellement un document qui "renouvelle leur engagement à inscrire leurs relations dans une dynamique de progression irréversible", 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie. A la suite de cette visite, une tribune, publiée jeudi matin avant d'être retirée dans l'après-midi, était signée par le chercheur Paul Max Morin, et s'intitulait "Réduire la colonisation en Algérie à une histoire d'amour parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle".
Dans une première brève mise au point, le quotidien du soir avait livré cette explication : "Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase une histoire d'amour qui a sa part de tragique prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n'évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes". "Le Monde présente ses excuses à ses lectrices et lecteurs, ainsi qu'au président de la République", écrivait le journal à la fin de cette première mise au point, vite suivie de critiques.
"Retirer une tribune pour une citation de Macron qui lui déplaît ! Nouvelle étape dans l'affaissement d'une presse autrefois référence", avait ainsi tweeté jeudi soir le leader de La France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon. "Sidérante censure", a également tweeté vendredi matin le journaliste Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, pointant le fait que Le Monde "présente ses excuses au président de la République". "Retirer un texte est une pratique anormale et incompréhensible", a réagi vendredi l'auteur de la tribune, Paul Max Morin, auprès du quotidien Libération.
Après ces critiques, Le Monde a publié vendredi après-midi sur son site une explication plus développée. "Les pages Débats du Monde ont vocation à accueillir des analyses et des points de vue, y compris très polémiques. Nous ne pouvons nous permettre d'y accueillir des textes comportant des erreurs factuelles", a argumenté le journal vendredi après-midi. "Quand on commet des erreurs qui sont de notre fait, c'est normal de s'excuser auprès des personnes à qui ça a pu porter préjudice, à commencer par nos lecteurs", a par ailleurs déclaré à l'AFP le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, au sujet des excuses exprimées dans le premier billet.
En octobre 2021, des propos de M. Macron rapportés par Le Monde, accusant le système "politico-militaire" algérien d'entretenir une "rente mémorielle", avaient provoqué une crise entre Alger et Paris.
UNE FORTE NÉGLIGENCE A CAUSÉ UN NOUVEAU DRAME AUTOUR DE L'ACCOUCHEMENT
Mme Doura Diallo s'est présentée mardi au centre de santé de Kédougou pour un accouchement avant une décision du personnel médical de faire une "intervention chirurgicale" faite "trop tard car la situation était déjà devenue inextricable"
"Une forte négligence médicale" a causé le décès cette semaine au Sénégal d'une femme et son bébé et justifie la garde à vue de trois personnels de santé, a déclaré un procureur d'un tribunal sénégalais.
"Eu égard à la gravité des faits", trois "personnes mises en cause sont arrêtées et placées (depuis mercredi) en position de garde à vue pour homicide volontaire et complicité de ce chef", a indiqué le procureur du tribunal de grande instance de la ville de Kédougou (sud-est), Baye Thiam dans un communiqué, daté de mercredi et parvenu vendredi à l'AFP.
Mme Doura Diallo, dont l'âge n'a pas été précisé, s'est présentée dans la journée de mardi au centre de santé de Kédougou pour un accouchement avant une décision du personnel médical de faire une "intervention chirurgicale" faite "trop tard car la situation était déjà devenue inextricable". Les centres de santé sont des structures intermédiaires entre postes de santé et hôpitaux au Sénégal.
Selon le procureur, citant un rapport médical, "les manoeuvres du gynécologue pour extraire le nouveau-né ont causé (son) décès" et ont "certainement provoqué une rupture utérine qui a immédiatement conduit au décès de la mère suite à une hémorragie externe et un arrêt cardiaque". "Une forte négligence médicale ainsi qu'un manquement manifeste aux règles élémentaires de la médecine ont été relevés", indique-t-il. Les trois personnes en garde à vue sont un gynécologue, un anesthésiste et un infirmier, a indiqué à l'AFP un représentant syndical.
La presse sénégalaise a rapporté des circonstances terribles pendant l'accouchement et la prise en charge par l'équipe médicale. Cette affaire fait écho à une autre qui a suscité un vif émoi. Astou Sokhna, la trentaine, mariée et enceinte de neuf mois, est décédée le 7 avril à l'hôpital de Louga (nord) après avoir attendu dans de grandes souffrances pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait.
Trois sages-femmes ont été condamnées en mai à Louga à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger". Onze bébés ont péri le 25 mai dans un incendie dans l'hôpital de la ville de Tivaouane (ouest). Trois personnes qui étaient en détention préventive dans le cadre de l'enquête ont bénéficié d'une liberté provisoire entre le 23 août et le 30 août, a rapporté la presse. Quatre nouveau-nés avaient également péri dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère (nord) en avril 2021.
Le président Macky Sall a reconnu "l'obsolescence" du système de santé et ordonné son audit après le drame de Tivaouane.
COURSE OUVERTE POUR LES ÉLECTIONS DE MI-MANDAT
Inflation, dettes estudiantines, démêlées judiciaires de Trump... Les thèmes de campagne ne manquent pas à deux mois d'un scrutin pour lequel Démocrates et Républicains affutent leurs armes. Analyse de René Lake, Marilyn Sephocle et Jean-François Seznec
À deux mois des élections de mi-mandat, c'est l'effervescence aux États-Unis. Entre la perquisition inédite au domicile de l'ex-président Trump et l’effacement d’une partie de la dette estudiantine, en passant par l’inflation, les sujets opposant démocrates et républicains ne manquent pas. Ceci alors que le président Biden a connu un léger rebond dans les sondages.
Mais cela suffira-t-il aux démocrates pour garder le contrôle du Congrès en novembre alors que les républicains continuent de croire que le niveau élevé de l’inflation jouera en leur faveur ?
René Lake, Marilyn Sephocle et Jean-François Seznec sont les invités de l'émission Washngton Forum sur VOA.
MAMADOU BADIO CAMARA, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Issu de la promotion de 1977 de l’Enam, le nouveau patron du Conseil constitutionnel a intégré la justice avant la trentaine. Il a occupé de novembre 2008 à juillet 2013, les fonctions de président de la chambre criminelle de la Cour suprême
Le Conseil constitutionnel a un nouveau président. Il s’agit du magistrat Mamadou Badio Camara, qui remplace à ce poste, Papa Oumar Sakho, dont le mandat est arrivé à terme, depuis quelques semaines.
Par décret n°2022-1573 signé, ce jeudi 1er septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a nommé Mamadou Badio Camara, président du conseil constitutionnel. Il remplace à ce poste papa Oumar Sakho, dont le mandat est arrivé à terme depuis le 11 août dernier.
Selon toujours le communiqué signé du Ministre-secrétaire général de la présidence de la République, Oumar samba Ba, la haute juridiction a un nouveau membre. Il s’agit de maitre Awa Dièye, avocate à la Cour, qui est également nommée par le chef de l’Etat.
Homme du sérail
Issu de la promotion de 1977 de l’Ecole nationale d’ administration et de magistrature (Enam), le nouveau patron du Conseil constitutionnel a intégré la justice avant la trentaine. Il a occupé de novembre 2008 à juillet 2013, les fonctions de Président de la chambre criminelle de la Cour suprême, (cumulativement avec les fonctions de Secrétaire général de la Cour suprême du Sénégal). Mais, il est passé à la Cour de cassation où il occupait, de février 2004 à novembre 2008, le poste de Secrétaire général. En 1993, il était le Procureur-adjoint au tribunal régional hors classe de Dakar. Mais déjà en 1977, il est nommé Substitut du Procureur à Dakar. Mamadou Badio Camara a été nommé Chargé de mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F): mission d’audit organisationnel de la Cour de cassation d’Haïti (Port-au-Prince, juin 2007) et mission d’appui à la justice pénale (Port-au-Prince, juin 2008). Il est aussi élu membre du comité des Nations-Unies sur les disparitions forcées, le 31 mai 2011.
MAÇONS ET CLIENTS DOS AU MUR SUR LE MARCHÉ DU CIMENT
Une tension sur le marché du ciment est constatée depuis quelques mois. Ainsi, le produit est devenu rare et cher. Une situation qui porte préjudice aux clients partagés entre les retards des travaux et les spéculations
Une tension sur le marché du ciment est constatée depuis quelques mois. Ainsi, le produit est devenu rare et cher. Une situation qui porte préjudice aux clients partagés entre les retards des travaux et les spéculations, puisque certains commerçants vendent la tonne entre 72 000 et 75 000 FCfa.
Le contexte international n’épargne aucun pays. Au Sénégal, l’une des répercussions, c’est la cherté des denrées alimentaires. Mais pas que ça, le marché de la construction est également affectée avec la hausse du prix du ciment. Mais plus que le renchérissement (somme toute modeste), c’est la rareté du produit qui inquiète Ousmane Faye. En cette matinée du samedi, sa quincaillerie, logée à quelques encablures de la passerelle de Poste Thiaroye, expose plusieurs matériaux de construction. Le fer, des pots de peinture, des caisses de carreaux sont soigneusement rangés dans un coin. L’un des produits les plus demandés par les clients, le ciment, est absent de son commerce. Pourtant, il a fait des commandes. « J’espère recevoir 30 tonnes au plus tard mardi. La situation n’est pas nouvelle. Depuis six mois, on s’approvisionne difficilement. Les cimentiers ne produisent pas assez à cause de la cherté des intrants », renseigne-t-il, assis à côté des motopompes. Cette situation est lourde de dommages pour quelqu’un qui a une clientèle fixe. « J’ai reçu des dizaines de commandes et reçu l’argent. Malheureusement je peine à leur fournir le produit », regrette-t-il. À quelques mètres de lui, Abdoul Sall tient sa quincaillerie. « La situation est inédite et complexe », se plaint-il d’entrée, lui qui évolue dans le secteur depuis plus de vingt ans. D’ailleurs, il ne lui reste que 4 tonnes qui sont déjà vendues. « Le produit est devenu rare et cher », dit-il. Il vend la tonne à 72 000 FCfa, transport inclus. À Guinaw rails, non loin du pont de Thiaroye, femmes et hommes s’activent autour du commerce de légumes. Pendant ce temps, au fond de sa quincaillerie, Ibrahima fait une facture pour un de ses clients. Ce lundi matin, il dispose d’un stock de plus de dix de tonnes dans son dépôt. « Le produit est stocké à l’intérieur », avertit-il. Mieux loti que les autres, il déplore malgré tout la cherté du produit. Il renseigne que la tonne est passée de 60 000 à presque 75 000 FCfa. Une situation « problématique » qu’il justifie par la hausse du prix du transport. « Nous sommes obligés de nous aligner sur le prix usine et de répercuter le coût du transport », souligne-t-il vêtu d’un boubou marron.
Clients dans le désarroi, chantiers retardés
À l’image de Pape Niang que nous avons trouvé en train de réfectionner sa maison au quartier Lansar, les clients subissent une double peine. Aujourd’hui, souligne-t-il, la rareté du ciment est à l’origine du retard constaté dans ses travaux. « Un jour, j’ai marché de Lansar à Fass Mbao car j’avais besoin en urgence de 2 tonnes de ciment. Malheureusement, je suis rentré bredouille », se rappelle-t-il. Ensuite, il lui a fallu attendre deux semaines avant de pouvoir s’approvisionner. Quelques mois après, un autre élément est venu s’ajouter à sa souffrance. C’est l’augmentation du prix. « Les commerçants spéculent. C’est anormal que le prix de la tonne de ciment passe de 65 000 à presque 75 000 FCfa en quelques mois. Notre pouvoir d’achat est réduit et les chantiers sont ralentis », souligne M. Niang. Ameth Sall, lui, a vu son projet stagner. Il s’est engagé, il y a peu de temps, dans la fabrication et la vente de briques. L’envol de son entreprise semble plombé par la cherté du ciment. Et il attend patiemment une éventuelle baisse. « Impossible d’acheter la tonne de ciment à 72 000 ou 75 000 Fcfa et de vendre la brique à 250 ou 275 FCfa. Actuellement, les commerçants spéculent. Ainsi, nous sommes lésés, nos projets sont retardés », déplore Ameth. Devant un chantier, Ndiaga Niang aide des jeunes à décharger du sable marin. Cette charge est destinée au crépissement d’une façade. Le maçon, riche de plus d’une dizaine d’années d’activité, a subi les impacts de la rareté du ciment car, parfois, il est obligé d’attendre longtemps avant de trouver le produit. « Nous sommes obligés d’attendre des jours. Ce qui ralentit nos travaux », s’inquiète Ndiaga, lui aussi pointant le renchérissement du produit.
L'ADEPME LANCE AGORA
C'est une ressource de service public mondial qui facilitera les connexions entre les entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement avec des partenaires potentiels - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) daté du 1er septembre 2022, relatif au lancement mercredi 31 août, de la plateforme investisseurs-PME dénommée AGORA.
"L’ADEPME, partenaire principal au Sénégal, lance AGORA, la plateforme Investisseurs-PME développée par United Nations Capital Fund (Nations-Unies, New-York) et promue dans trois pays-pilotes africains.
Ce mercredi 31 août 2022, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a organisé un talk de lancement de la plateforme Investisseurs-PME, dénommé AGORA, développée par le United Nations Capital Development Fund (Nations Unies, New-York). Agora est consultable au lien suivant, dans des dizaines de langues, dont le français : https://agora-sme.org.
Ce dernier jour du mois d’août 2022, AGORA était lancé dans trois pays-pilotes africains, en attendant son déploiement mondial : le Sénégal, l'Ouganda et Sao Tomé et Principe. Ce talk de lancement dakarois, tenu en ligne, et cornaqué par Idrissa Diabira, Directeur Général de l’ADEPME, aux côtés de son top management dont Dr Soyibou Ndao, Directeur du Risque et de l’Intermédiation, a vu la participation actives de plusieurs PME sénégalaises invitées : Geobat Sarl, Afrique Merveilles, Afrique Communication, Dadch & Co, Suqalisunumbaay, Ma Féminité, etc. Il s’agit là, pour la plupart, de PME clientes de l’ADEPME, qui ont eu à bénéficier de son accompagnement et de son encadrement, dans le cadre de programmes précédents. Des staffs de l’UNCDF, y compris son top management, en la personne de Xavier Michon, Directeur Exécutif Adjoint, ont pris part au talk, de même que notre compatriote Serigne Moustapha Sène, du Ministère de l’Economie, de la Coopération et du Plan du Sénégal, actuellement en détachement auprès de l’UNCDF. La GIZ (coopération allemande), partenaire de l’ADEPME dans la mise en œuvre de la plateforme pour l’accès au financement des PME du COMPACT WITH AFRICA a également été représentée. Débutée à 11h, la rencontre digitale a été riche de présentations et de débats, durant deux tours d’horloge.
AGORA est une ressource de service public mondial qui facilitera les connexions entre les entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement avec des partenaires potentiels, y compris des investisseurs, qui peuvent fournir des connaissances essentielles, un soutien technique et des capitaux pour favoriser les opportunités de croissance.
AGORA a l'intention de fournir aux gestionnaires d'investissement une recherche de prospects innovante, une flexibilité de sélection, une connexion directe avec les mandants et une éventuelle collaboration avec des co-investisseurs. De même, les demandeurs de capitaux auront accès à des fonctionnalités similaires pour se connecter avec les apporteurs de capitaux, et pourront se faire connaître auprès des investisseurs, des entreprises de leur écosystème, et d'autres partenaires. Cela donnera aux entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement une visibilité auprès des investisseurs du monde entier, facilitant ainsi l'accès au financement local, régional et mondial non traditionnel.
AGORA utilise les informations fournies par les entreprises participantes au moyen d'un questionnaire structuré et à choix multiples afin d’établir la qualification de l'entreprise à l'aide d'un algorithme propriétaire appelé EQUAL (Enterprise Qualification Algorithm) en utilisant les points de données fondamentaux, techniques et de marché. En cours de déploiement progressif, Agora espère devenir une étape importante dans la mise en relation des entreprises avec des partenaires et de nouveaux pools de financement cherchant à investir dans les économies émergentes, frontalières, et en développement.
Pendant le talk de lancement, il a été souligné qu’AGORA est une première mondiale. Les plateformes similaires qui existent, ont été notées dans deux pays du monde, mais elles restent nationales et sont commerciales.
Pour ce qui est des questions opérationnelles, l’UNCDF a informé que les investisseurs doivent répondre à seize questions pour être présents sur la plateforme et indiquer notamment les secteurs économiques et les aires géographiques dans lesquelles ils souhaitent intervenir. Il faut noter que l'UNCDF n’a pas transféré de capital, ni de fonds dans la plateforme Agora : c’est une ressource de mise en relation investisseurs – PME.
Pour les entreprises appelées à s’inscrire sur la plateforme, 140 questions sous 7 chapitres sont prévues, avec des réponses pré-identifiées qui sont libellées de façon à refléter la réalité des PME, sur 90% des questions. Quelques données financières sont demandées aux PME candidates.
Durant la session de lancement, Xavier Michon a indiqué que l’UNCDF est à disposition pour tenir des séances techniques de travail d'une heure afin d’accompagner les dirigeants de PME à répondre aux questions pour s’inscrire sur la plateforme AGORA.
Idrissa Diabira a déclaré : ‘‘La nature de l'accompagnement est l’un des principaux défis, dans l'accès au financement. Ce que la BCEO a institutionnalisé, c'est le rôle primordial des SAE (Structures d’Accompagnement et d'Encadrement) pour aider dans l’éligibilité des PME au financement car c'est un point très critique. Donc, l’accompagnement est partie intégrante du processus. Le Sénégal, sous l’égide du Chef de l’Etat Macky Sall, en fait une sur-priorité pour que l’économie puisse prochainement être portée par le secteur privé. L'enjeu de la plateforme AGORA et son grand intérêt, c’est que nous avons un ensemble d'acteurs financiers internationaux intéressés par des PME africaines et sénégalaises en particulier.
A sa suite, Xavier Michon de l’UNCDF a remercié l’ADEPME, partenaire principal d’AGORA au Sénégal et a salué la participation des PME sénégalaises présentes à ce talk de lancement. Il a déclaré : ‘‘Jouez avec le système, mettez la main à la pâte ! Nous avons développé AGORA de la manière la plus intuitive. Vous pouvez compléter votre profil à 90% et le finir sur deux jours. Si vous avez un dilemme sur une question et voulez une réponse, envoyez-nous un mail à travers l'ADEPME. N'hésitez pas non plus à nous donner votre feedback, ce produit est nouveau : on le lance mais nous pensons déjà à la version 2. C'est un honneur de le faire avec vous et je suis convaincu que nous irons loin ensemble’’.
Au total, l’enjeu de ce lancement était surtout de faire de la pédagogie, en direction des PME. Car le financement requiert de l'accompagnement : pour mieux se connaitre, pour aussi mieux adapter ses besoins aux types de financements.
AGORA est un outil supplémentaire qui apporte une vraie valeur ajoutée dans la typologie de financements, pour mieux se connaître entre investisseurs et PME. La capacitation pour accéder au financement est fondamentale. L’ADEPME a promis de donner rendez-vous de manière plus pédagogique, pour qu'un groupe-pilote de PME puisse rapidement créer un profil adapté à ce qu'ils sont, sur AGORA.
Pour finir, les participants se sont accordés sur la conclusion que des outils comme ceux de l'UNCDF peuvent contribuer à rehausser le crédit, à améliorer la capacité de financement des PME et à faciliter les évolutions nécessaires à faire en direction des financeurs pour arriver à des relations productives pour les PME. Dans quelques mois, une enquête sera menée pour mesurer l’adoption de cette plateforme AGORA et le taux de satisfaction de ses utilisateurs. L’UNCDF et l’ADEPME ont conjointement insisté sur le fait que l‘appropriation nationale et participation seront les seules clés de succès, pour cette initiative innovante de mise en relation pour l’accès au financement par les PME.
L’ADEPME a été classée 1ère SAE dans la CEDEAO, 3ème en Afrique et 18ème sur 64 dans le monde en 2019 par ITC agence sous la tutelle conjointe de l’ONU et de l’OMC. Elle a aussi obtenu les certifications ISO 9001 et 27001 en 2021 sur le périmètre « Unité de scoring: évaluation, suivi-réévaluation des entreprises »."
NOUS DEVONS TRAVAILLER ENSEMBLE À LA CRÉATION D'UNE GÉOPOLITIQUE AFRICAINE
Fondateur du think tank Afrikajom Center, Alioune Tine tire, pour le Sénégal et pour l’Afrique, les leçons des législatives historiques du 31 juillet dernier
Le Point Afrique |
Malick Diawara et Karo Diagne-Ndaw |
Publication 02/09/2022
Alors que dans le sillon du reflux de la démocratie sur le continent, d'aucuns craignaient une déflagration autour des élections législatives du 31 juillet 2022 au Sénégal, il y a bien eu une déflagration mais pas celle redoutée, qui aurait consisté dans une crise postélectorale comme l'Afrique en a connu sous plusieurs de ses cieux, en Côte d'Ivoire, au Kenya, en Ouganda, au Zimbabwe, et la liste n'est pas exhaustive. La déflagration que s'est offerte le Sénégal s'est cristallisée autour de l'échec pour la coalition soutenant le président Macky Sall, Benno Bokk Yaakar, à obtenir, seule, la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Et dire qu'en face d'elle, la liste de la principale coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi, a dû, pour cause de rejet de sa liste de titulaires par le Conseil constitutionnel, aller à la bataille avec sa liste de suppléants. En effet, sur les 165 députés de la 14e législature qui vont être installés à l'Assemblée nationale le 12 septembre prochain, pas moins de 82 se réclament de l'opposition, autour de la coalition Yewwi Askan Wi, dont Ousmane Sonko et Khalifa Sall sont les figures tutélaires, de celle de Wallu Sénégal, dont le leader est l'ex-président Abdoulaye Wade, désormais doyen de l'hémicycle parlementaire, de celle de l'Alternative pour une Assemblée de rupture, avec Thierno Alassane Sall, et, enfin, de celle dénommée Les Serviteurs-MPR, représentée par Pape Djibril Fall. Désormais ralliée par Pape Diop, ex-président du Sénat et de l'Assemblée nationale, ex-maire de Dakar et tête de liste de la coalition Bokk Gis Gis, la coalition Benno Bok Yaakar peut compter sur 83 députés, soit la majorité absolue pour faire passer ses mesures.
Pour décrypter toutes les implications de la configuration de cette nouvelle Assemblée, Alioune Tine, expert indépendant des Nations unies sur les droits humains, ex-président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) et du Comité sénégalais des droits de l'homme, ancien directeur régional d'Amnesty International et fondateur du think tank Afrikajom Center, s'est confié au Point Afrique.
Le Point Afrique : Le Sénégal vient de vivre une séquence électorale inédite, où le camp présidentiel a été envoyé dans les cordes. D'abord aux municipales, ensuite aux législatives. Comment expliquez-vous ce reflux des partisans du président Macky Sall et surtout cette poussée des oppositions ?
Alioune Tine :C'est une bonne question dans la mesure où le président Macky Sall a fait beaucoup de réalisations dans le domaine des infrastructures, surtout dans la capitale à Dakar, où les huit sièges de députés ont été raflés par l'opposition, il a également fait des réalisations concrètes à l'intérieur du pays. Alors qu'est-ce qui n'a pas marché ? Je pense que d'abord, c'est l'usure d'un pouvoir présidentiel quasi absolu, très solitaire pendant pratiquement une dizaine d'années. Ensuite, c'est l'incertitude et la quasi-obsession sur la question du troisième mandat.
L'impression qu'il donne d'être un président autoritaire au regard des arrestations, des détentions d'opposants ou de membres de la société civile et l'impunité de ses proches collaborateurs et des forces de l'ordre soupçonnés d'avoir commis des violences sur des manifestants. Je pense également que la plupart des « transhumants » qui l'ont rejoint n'ont pas été d'une très grande utilité s'ils n'ont pas eu d'ailleurs un effet tout à fait négatif sur son image et sur la campagne. Aussi, l'image de la Justice, du Parlement dans ces temps de défis n'est pas des plus reluisantes.
Qu'est-ce que cette courte majorité obtenue après le ralliement de Pape Diop de la coalition Bokk Gis Gis va impliquer pour le fonctionnement des institutions ?
Le ralliement de Pape Diop ne change rien à la chose. Aujourd'hui après un vote des Sénégalais, l'opposition et la majorité sont pratiquement à égalité dans l'Assemblée nationale, c'est unique dans l'histoire politique du Sénégal depuis les indépendances. Et cette situation arrive au moment où nous avons partout l'effondrement des démocraties dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, voire des transitions politiques dirigées par des militaires, après des coups d'État.
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio.
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio. Si le premier satellite doit être lancé en 2023, plusieurs ingénieurs et techniciens sont aussi en formation au Centre spatial de Montpellier où s’est rendu le ministre de l’Enseignement supérieur.
Le projet du Sénégal de conquérir l’espace n’est pas une chimère. Le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri), qui commande cette am¬bition du pays, est à Montpellier pour faire le point sur la stratégie spatiale du Sénégal. «Cette mission va permettre de faire le point, d’échanger avec les autorités du centre spatial sur les cahiers de charge et d’avoir également un aperçu sur les installations, infrastructures et dispositions à prendre pour la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio», indique le Mesri.
Evidemment, les ambitions sont le moteur de la vie… Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, «le premier satellite sénégalais devrait être mis en orbite en 2023 et des techniciens et ingénieurs du pays sont impliqués dans sa conception». En gagnant ce pari, le Sénégal rejoint un cercle fermé de pays africains qui sont partis à la conquête de l’espace comme l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Rwanda et l’Ethiopie.
Aujourd’hui, le Sénégal n’entend pas se laisser distancer dans la conquête de l’espace sur le continent. Pour les autorités, c’est une question de souveraineté et une nécessité stratégique, notamment dans la collecte d’informations sécuritaires, environnementales, météorologiques. «C’est un projet visionnaire qui, à terme, va positionner le Sénégal parmi les pionniers du domaine spatial en Afrique grâce à sa politique et stratégie spatiale», note Cheikh Oumar Hann. Il compte sur l’accompagnement du Cen¬tre spatial universitaire de Montpellier concernant la formation des ressources hu¬maines.
Cette idée mûrit dans la tête des autorités depuis plusieurs mois. En marge du dernier Sommet Afrique-France, le chef du Laboratoire de télédétection appliquée, qui se trouve à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Ucad, avait accordé une interview exclusive au Quotidien sur les ambitions du Sénégal, dans la conquête et la maîtrise des données spatiales, et la manière dont elles peuvent contribuer à l’avancement du pays. Il détaillait ainsi le programme spatial sénégalais : «Les sciences spatiales offrent aujourd’hui beaucoup d’opportunités. Le Sénégal a l’ambition de tirer profit de ces sciences spatiales pour accompagner son développement. Le Sénégal a misé, dans la première phase, sur les ressources humaines. Cela a commencé l’année dernière par l’envoi, au Centre spatial de Montpellier, de trois étudiants issus des écoles d’ingénieurs du Sénégal, pour faire un Master dans le domaine spatial.»
Il soutenait que 5 techniciens et 5 ingénieurs allaient être envoyés cette année à Montpellier. Ils devaient commencer à partir du mois de mars, sur le premier satellite sénégalais. «Il s’agit donc d’étudiants formés dans les universités sénégalaises, qui vont compléter leur formation appliquée dans le domaine spatial et fabriquer le premier satellite sénégalais à partir du mois de mars 2022. Un satellite dont le lancement était prévu en 2021 mais, avec les aléas du Covid, cela a été reporté en 2023. Et on ne va pas se limiter à cela. Après ce lancement, on va aller vers des satellites plus grands, avec d’autres applications, les traitements et l’utilisation des données…», avançait le chef du Laboratoire de télédétection appliquée. Le projet a pris forme…