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29 avril 2025
Diaspora
TRUMP AMBITIONNE L'IMPENSABLE, BRIGUER UN TROISIÈME MANDAT
À 78 ans, le président américain affirme que "beaucoup de gens veulent" qu'il poursuive au-delà de 2029, malgré l'impossibilité constitutionnelle d'une telle ambition sans une improbable révision du 22ᵉ amendement
(SenePlus) - Selon des informations rapportées par le journal Le Monde avec l'AFP, le président américain Donald Trump a clairement exprimé son intention d'envisager un troisième mandat présidentiel, et ce malgré l'interdiction formelle inscrite dans la Constitution américaine.
Dans une interview téléphonique accordée à la chaîne NBC et rendue publique ce dimanche 30 mars, Donald Trump a affirmé avec assurance qu'il ne plaisantait pas lorsqu'il évoque cette possibilité. « Je ne blague pas », a-t-il déclaré sans équivoque, ajoutant : « Il existe des méthodes pour faire ça. » Le président américain a également assuré que « beaucoup de gens veulent [qu'il le] fasse », tout en précisant qu'il était actuellement « bien trop tôt pour y penser ».
Interrogé sur les moyens qui permettraient de contourner cette interdiction constitutionnelle, Donald Trump a évoqué un scénario particulier. Lorsque NBC lui a demandé si le vice-président J.D. Vance pourrait se présenter à l'élection présidentielle pour ensuite lui céder sa place, le président a répondu que c'était « une » méthode possible, en précisant qu'il « en existait d'autres ».
Cette déclaration s'inscrit dans une continuité de propos similaires tenus par le président américain. Le Monde rappelle qu'en janvier dernier, Trump avait déjà indiqué qu'il ne « savait pas » s'il lui était interdit de se présenter à nouveau à la présidentielle. Selon le New York Times, il aurait également confié à des élus républicains : « J'imagine que je ne me présenterai pas à nouveau à moins que vous ne disiez : "Il est si bon que nous devons trouver un moyen." »
Le principal obstacle à cette ambition présidentielle se trouve dans le 22ᵉ amendement de la Constitution américaine, ratifié en 1951, qui stipule clairement que « personne ne peut être élu plus de deux fois au poste de président ». Donald Trump, âgé de 78 ans, a déjà exercé un premier mandat entre 2017 et 2021, et vient d'entamer son second.
Face à cette limitation, des tentatives législatives ont été amorcées. Le Monde rapporte qu'un élu républicain du Tennessee a déposé en janvier une proposition de révision constitutionnelle visant à modifier le texte pour passer de « deux fois » à « trois fois ». Cependant, cette initiative semble vouée à l'échec.
Modifier la Constitution américaine représente un défi considérable. Le processus exige « de réunir une majorité des deux tiers au Congrès, que les républicains sont loin d'avoir, avant une ratification par au moins 38 États américains, elle aussi très improbable », explique Le Monde.
Ce n'est pas la première fois que le président américain fait des déclarations controversées concernant son avenir politique. Lors d'un rassemblement de chrétiens conservateurs, il avait notamment suggéré qu'ils n'auraient « plus besoin de voter » s'il remportait l'élection, des propos qui avaient suscité de vives réactions. Paradoxalement, Donald Trump a également laissé entendre que la campagne qui l'a reconduit à la Maison Blanche serait sa dernière.
LES CHEMINS SINUEUX DU TEXTE CORANIQUE
Alors que les musulmans célèbrent l'Aïd el-Fitr, l'islamologue François Déroche retrace l'histoire mouvementée de la compilation du Coran, entre crainte de perdre la parole divine et luttes d'influence entre les différentes sensibilités de l'islam
(SenePlus) - Alors que les musulmans du monde entier célèbrent l'Aïd el-Fitr ce 30 mars, marquant la fin du mois de Ramadan, l'histoire de la composition du livre sacré de l'islam reste méconnue du grand public. François Déroche, éminent islamologue, révèle dans Le Monde les complexités historiques de la mise par écrit du Coran.
De la révélation orale aux premiers manuscrits, la formation du texte coranique s'est étendue sur plusieurs siècles, loin de l'idée d'une transmission linéaire et uniforme souvent présentée.
Comme le souligne François Déroche, la tradition musulmane considère le Coran comme « la Parole de Dieu, telle que révélée à Mahomet à partir de l'an 610 par l'intermédiaire de l'ange Gabriel ». Le terme même de "Coran" signifie "récitation", rappelant la nature originellement orale de ce texte sacré.
À la mort du Prophète en 632, « les sources arabes s'accordent pour affirmer qu'il n'existe pas [...] de texte continu de la Révélation sous forme d'un livre », précise l'islamologue. Cette absence s'explique logiquement : « il semblait ainsi impossible de clore un message en continuelle mutation, du fait de la venue de nouvelles révélations qui prenaient éventuellement place au milieu d'autres, plus anciennes. »
Néanmoins, certains passages auraient été consignés par écrit du vivant même de Mahomet. Selon Le Monde, « la tradition musulmane est même unanime pour faire remonter les débuts de la transmission écrite à l'époque même de la prédication de Mahomet », certains fidèles prenant l'initiative de noter des révélations, tandis que le Prophète en dictait à des « scribes de la Révélation ».
C'est après la mort du Prophète que l'urgence d'une mise par écrit se fait sentir. Selon le récit traditionnel rapporté par François Déroche, la bataille d'Aqraba (début 633) aurait joué un rôle déterminant : « plusieurs des musulmans qui connaissent par cœur le Coran y périssent, ce qui fait alors craindre à Omar [...], l'un des compagnons de Mahomet et futur calife, que le texte ne vienne à disparaître. »
Omar convainc donc le calife Abou Bakr de faire transcrire l'ensemble des révélations. Cette mission est confiée à Zayd ibn Thabit, « l'un des scribes de Mahomet, [qui] connaît le Coran par cœur et sait écrire non seulement l'arabe, mais aussi le syriaque ». Pour accomplir cette tâche, Zayd s'appuie sur des supports variés où des passages ont été notés (« tessons, pierres plates, omoplates de chameau, pétioles de palme »), ainsi que sur la mémoire des contemporains du Prophète.
Mais cette première compilation n'empêche pas l'apparition de divergences dans la récitation du texte. Sous le règne du calife Othman (644-656), ces différences deviennent préoccupantes. Hudhayfa, commandant militaire, alerte le calife vers 650, lui demandant d'agir pour éviter que « les membres [de la communauté] ne soient, sur le Livre, dans un désaccord similaire à celui des juifs et des chrétiens ».
Othman confie alors à Zayd et à une commission la mission d'établir une recension officielle du texte coranique. Des copies sont ensuite envoyées dans les grandes villes de l'empire « pour servir de base à la transmission écrite ultérieure ». Le calife ordonne également la destruction de tous les autres documents écrits, une décision qui aura des conséquences durables sur notre connaissance des premières versions du texte.
François Déroche souligne toutefois que ce récit traditionnel répond davantage à « des préoccupations religieuses » qu'à une démarche historique objective. Plusieurs contradictions apparaissent à l'examen des sources : « le but fixé par Omar ne coïncide pas avec le résultat de l'opération », « des textes de la tradition elle-même permettent de douter du fait qu'un nombre important de musulmans connaissant le Coran par cœur aient trouvé la mort à Aqraba ».
Par ailleurs, d'autres traditions musulmanes contestent ce scénario. D'après Le Monde, « plusieurs sources anciennes indiquent ainsi que la recension établie par Ibn Masud comportait quelques sourates en moins que la vulgate othmanienne, alors que celle d'Ubayy en comptait deux supplémentaires. »
Plus significatif encore, « du côté des musulmans chiites, des traités mettent même en cause l'intégrité du texte tel que nous le connaissons aujourd'hui et assurent que des parties ont été supprimées ou modifiées » jusqu'au Xe siècle.
L'analyse des plus anciens manuscrits vient confirmer cette diversité textuelle. L'islamologue rappelle que l'écriture arabe de l'époque « ne permet pas de prendre des notes sans ambiguïté ». Surtout, la découverte d'un palimpseste de la seconde moitié du VIIe siècle dans la grande mosquée de Sanaa au Yémen dans les années 1970 prouve que « la destruction des recueils concurrents n'a pas été complète ». Ce fragment archéologique crucial « confirme l'existence, d'une part, d'un texte coranique différent et, de l'autre, de variations dans l'ordre des sourates. »
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
DE LA DÉCOLONISATION DE LA PENSÉE CRITIQUE AU RÉCIT AFRICAIN
EXCLUSIF SENEPLUS - Son essai, riche en références et en analyses, pose les bases d'une méthodologie qui intègre l'histoire, la cosmogonie et l'oralité comme pierres angulaires d'une lecture authentique de la littérature africaine
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
L’essai littéraire, dans son acceptation traditionnelle, est un texte qui, par ses arguments, cherche à convaincre le lecteur. Pour cela, l’auteur utilise différents procédés qui enrichissent une réflexion, sans viser à divertir, et propose une vision nouvelle sur une problématique donnée, en structurant son propos et en l’appuyant d’exemples significatifs.
Cette démarche est véritablement à l'œuvre dans l’essai de Mamadou Kalidou Ba qui porte un titre enrichi de plusieurs paradigmes : Décoloniser la critique littéraire africaine - Nouvelles perspectives théoriques et critiques - Approche ontologique du texte africain.
Cette proposition est éminemment pertinente pour parvenir à une analyse approfondie et juste du texte littéraire africain, avec des entrées d'études qui tiennent compte des symboles et de l’imaginaire littéraires de la littérature africaine.
En effet, Mamadou Kalidou Ba, spécialiste de l’analyse littéraire africaine, s’attache à démontrer combien les référents culturels, l’empreinte sociale, les enjeux sociétaux et symboliques doivent être au centre de la critique littéraire, si l’on veut restituer, dans sa complexité, l’imaginaire littéraire africain qui s’inspire d’un réel historique, tout autant que de ses représentations structurelles.
Même si Mamadou Kalidou Ba prend le soin de préciser qu’il ne s’agit pas de circonscrire l’espace littéraire africain dans un carcan identitaire, il convient toutefois d’en faire un portrait qui prend sa source dans des archétypes qui sont définis par une expérience cognitive africaine.
Comme le souligne Aimé Césaire, cité par l’auteur dans son essai, la conception littéraire, au-delà de son universalité, est travaillée par ce qui est fondamental, ce sur quoi tout le reste s’édifie et peut s’édifier : le noyau dur et irréductible ; ce qui donne à un homme, à une culture, à une civilisation sa tournure propre, son style et son irréductible singularité.[1]
En effet, malgré ses déplacements géographiques liés à la migration choisie ou celle plus tragique de la traite et de l’esclavage, l’anthropologie africaine et ses spécificités possèdent un ancrage qui s’inscrit dans son parcours ontologique.
De plus, Mamadou Kalidou Ba souligne la mise en demeure idéologique qui incarne un négationnisme culturel, imposé par l’esclavage, la période coloniale et postcoloniale comme autant de simulacres d’un impérialisme de la pensée.
Et c’est ce qu’aujourd’hui les chercheurs, les intellectuels et les écrivains africains doivent non seulement combattre mais également transformer en essais qui relèvent d’une véritable analyse anthropologique et sociologique qui s’occupent, dans un mouvement pluriel, de la trajectoire africaine dans son histoire et dans son imaginaire.
Ainsi à travers son étude, Mamadou Kalidou Ba pose plusieurs problématiques pour recouvrir un nouveau paysage dans la critique littéraire africaine.
Il s’agit tout d’abord de se débarrasser de l’utilisation des logiques occidentales qui ne convoquent que des réflexions ethniques ou tribales, asservies à un phantasme irréel, qui sont des impasses culturelles et humaines. Il ne faut pas oublier l’impact de toutes les ruptures épistémologiques liées à l’imposition de langues et de croyances exogènes qui a perduré pendant plusieurs siècles.
En réalité, l’imaginaire africain possède des savoirs pluriels qui prennent leur racine dans un multilinguisme étonnant et créateur de récits et dans un passé à la didactique orale. De plus, la cosmogonie qui oeuvre dans la narration africaine est celle qui finalement est aux origines de la création du monde et de celle des humains. Cette empreinte culturelle puissante constitue un assemblage littéraire singulier qui métamorphose la mise en récit, la temporalité, l’imaginaire et la personnification de l’univers africain.
La critique littéraire moderne doit donc se situer à cette intersection, celle de l’intertextualité fondatrice et des spécificités ontologiques de la pensée africaine.
Tout comme, il faut retenir que la création littéraire africaine puise dans tous ses totems pour parvenir à des caractéristiques narratives originales qui s’entendent à la lumière d’une critique qui accepte toutes les tensions ne cherchant qu’à rompre avec l’ignorance.
Cette nouvelle ontologie de la critique littéraire africaine est une révélation indispensable à la poursuite de notre propre récit. Ainsi, l’histoire, la cosmogonie, les langues africaines, la culture de l’oralité deviennent des angles d’analyse, en somme à valeur pédagogique, pour éclairer les sources natives de la critique littéraire africaine.
Ainsi, l’essai, éminemment scientifique, historique et engagé, de Mamadou Kalidou Ba devient un ouvrage incontournable de la pensée critique littéraire africaine. Argumenté, illustré et référencé, il devient un opus indispensable à tous ceux qui travaillent sur la formation de la création littéraire et à ses analyses théoriques et méthodologiques. Cet ouvrage, qui pose une première pierre à notre pyramide métaphysique de la critique littéraire africaine, en appelle d’autres qui pourront encore embrasser toute la production littéraire africaine contemporaine.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
[1] Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955, p. 89.
Prières, dons aux plus pauvres, nouveaux vêtements et repas festifs : l'Aïd-el-Fitr, qui conclut le mois de Ramadan ce 30 mars, constitue un moment essentiel de la spiritualité et du vivre-ensemble pour la communauté musulmane
(SenePlus) - Ce dimanche 30 mars 2025, les musulmans de France célèbrent l'Aïd-el-Fitr, marquant la fin du mois sacré du Ramadan. Cette journée festive, caractérisée par des prières collectives, des échanges de vœux et de cadeaux, représente un moment important du calendrier islamique, comme le rapporte le journal Le Monde.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé dans un communiqué du 25 mars que, « conformément aux données scientifiques », la date de l'Aïd-el-Fitr était fixée au dimanche 30 mars 2025.
La Grande Mosquée de Paris a confirmé cette date après la traditionnelle "Nuit du doute", durant laquelle a lieu l'observation de la Lune. Le recteur de l'institution avait d'ailleurs souligné sur X l'importance de cette tradition en déclarant qu'« ignorer cette nuit sous prétexte que la technologie moderne nous permet des calculs précis serait comme négliger l'appel à la prière simplement parce que nous avons des montres ou des appareils connectés ».
Le Monde précise également que "l'Arabie saoudite, terre des lieux saints de l'islam, a également annoncé lundi que l'Aïd-el-Fitr débuterait mercredi, de même que le Qatar et les Emirats arabes unis", illustrant ainsi les différences d'observation selon les pays.
Le journal explique que la date de l'Aïd-el-Fitr recule d'environ dix jours chaque année dans notre calendrier grégorien, car elle est déterminée selon le calendrier de l'hégire, qui ne compte que 354 ou 355 jours par an. Selon ce calendrier, qui débute avec le départ du prophète Mahomet de La Mecque en 622 de l'ère chrétienne, nous sommes actuellement en l'an 1446.
Cette fête marque la fin du mois de Ramadan qui avait commencé le 28 février 2025. Comme le détaille Le Monde, la journée est "marquée par une prière à la mosquée, mais aussi des échanges de vœux, de pâtisseries, de thé et de petits cadeaux".
Le quotidien ajoute que "traditionnellement, les croyants revêtent de nouveaux vêtements, s'offrent des présents et s'acquittent d'une aumône, la zakat al-fitr, destinée aux pauvres". Cette aumône obligatoire varie selon les instances religieuses : la Grande Mosquée la fixe à 7 euros par personne, tandis que le CFCM recommande 9 euros. Le média Saphir News, cité par Le Monde, rappelle que "le Ditib, instance qui représente les musulmans turcs, a réévalué le montant de la zakat de 10 à 15 euros en 2024".
Le Monde précise également la distinction importante entre l'Aïd-el-Fitr et l'Aïd-el-Kébir. L'Aïd-el-Fitr est également appelée Aïd-el-Séghir, signifiant "petite fête", par opposition à l'Aïd-el-Kébir (ou Aïd-el-Adha), la "grande fête".
Cette dernière commémore le sacrifice relaté dans le Coran et l'Ancien Testament, où Abraham, sur le point de sacrifier son fils par obéissance divine, voit l'enfant remplacé par un bélier grâce à l'intervention d'un ange. Pour marquer cet événement, les musulmans pratiquent un abattage rituel de mouton, contrairement à l'Aïd-el-Fitr où cette pratique n'a pas lieu.
Seules la prière et la formule de vœux ("Aïd Moubarak", ou "joyeuse fête") sont communes aux deux célébrations.
En France, contrairement à d'autres pays à majorité musulmane, cette journée n'est pas fériée, rappelle Le Monde, bien qu'elle constitue l'une des fêtes les plus importantes pour les fidèles de l'islam.
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UNE HOMONYMIE AUX CONSÉQUENCES TRAGIQUES
Le corps d'Ibrahima Traoré, décédé en France, a été confondu avec celui d'un autre défunt et inhumé à Dakar. Sa famille, sans nouvelles depuis plus de deux semaines, témoigne de son désarroi face au silence des autorités
La famille Traoré vit un véritable cauchemar depuis plus de deux semaines. Selon leur témoignage, le corps d'Ibrahima Traoré, décédé le 2 mars dernier d'un arrêt cardiaque au Centre Hospitalier de Corbeil-Essonnes, a été confondu avec celui d'un autre défunt et envoyé par erreur au Sénégal où il aurait été inhumé.
"Il est où mon mari ? Il est où Ibrahim Traoré ?" Ces questions déchirantes, Fatumata Traoré les répète depuis que sa famille a découvert avec stupeur l'absence du corps de son époux lors de la toilette mortuaire prévue avant l'inhumation. La scène décrite par les proches est traumatisante : ils se sont retrouvés face à un corps qui n'était manifestement pas celui d'Ibrahima.
"Mon père faisait 1,85m, il était chauve," explique l'une des enfants du défunt. "On nous montre un homme avec les cheveux afro, qui ne ressemble pas du tout à ça." Face à cette découverte, la confusion a rapidement fait place à la colère et à l'incompréhension.
Selon les explications fournies par l'établissement hospitalier, une erreur d'identification aurait été commise, possiblement en raison d'une homonymie partielle. Les deux défunts portaient le nom de Traoré. Le corps d'Ibrahima aurait ainsi été envoyé à Dakar le 7 mars et y serait enterré depuis, loin de sa terre natale du Mali où il souhaitait reposer, près de sa mère à Sikasso.
"Ils nous ont détruit, ils ont détruit ma famille," témoigne sa fille. Plus de deux semaines après cette terrible méprise, la famille n'a toujours aucune nouvelle concernant le rapatriement du corps, malgré une lettre du Centre Hospitalier Sud-Francilien reconnaissant l'erreur et promettant "de tout mettre en œuvre pour organiser un rapatriement rapide".
"Comment peut-on faire notre deuil ?" s'interroge un autre membre de la famille. "Je n'arrive même plus à dormir." Pour Fatumata, son épouse depuis 40 ans, la douleur est double : "La mort nous a vraiment séparés, mais une autre douleur s'y ajoute : la perte du corps."
Face à cette situation exceptionnelle et dramatique, la famille exige désormais un test ADN pour confirmer l'identité du corps enterré à Dakar. Elle a également engagé un avocat pour porter plainte contre l'hôpital, la morgue et la société de pompes funèbres impliquées dans cette affaire.
"C'est trop, même dans un film, même dans une série, jamais, jamais je n'ai entendu ça. Improbable," la fille du défunt.
DES DEMANDEURS D'ASILE AUX ETATS-UNIS, PIÉGÉS AU PANAMA
Des camps dans la jungle aux abris précaires de Panama City, CNN a suivi le parcours de ces migrants pris au piège d'un imbroglio diplomatique. Expulsés des USA sans documentation selon leurs avocats, leur avenir s'écrit désormais dans l'incertitude
(SenePlus) - Selon un reportage de CNN, des dizaines de migrants se retrouvent dans une situation de limbes administratifs au Panama après avoir été expulsés des États-Unis sans possibilité de retourner dans leurs pays d'origine où ils craignent pour leur vie.
D'après l'enquête du média américain, cette situation découle directement du "plan d'expulsion massive de l'administration Trump", qui a exercé des pressions sur des pays d'Amérique latine comme le Panama pour qu'ils acceptent ces migrants. Les personnes concernées viennent notamment du Cameroun, d'Afghanistan, de Russie, de Chine et d'Éthiopie.
Une femme identifiée sous le pseudonyme d'Ambo, originaire du Cameroun, témoigne avoir quitté son pays "en raison de problèmes politiques". Elle explique à CNN : "C'est soit je serai condamnée, soit je passerai le reste de ma vie en prison." Comme beaucoup d'autres, elle est arrivée à la frontière américano-mexicaine le 23 janvier, espérant pouvoir demander l'asile.
La chaîne américaine rapporte comment ces migrants ont été embarqués dans un avion par les autorités américaines, pensant être transférés vers un autre centre d'immigration aux États-Unis. Ce n'est qu'à l'atterrissage qu'ils ont découvert leur destination réelle.
"Nous leur demandions pourquoi ils nous amenaient au Panama. Pourquoi sommes-nous au Panama ?", raconte Ambo à CNN, évoquant la confusion et le désarroi des personnes déportées.
Selon les informations recueillies par CNN, à leur arrivée, les migrants ont d'abord été conduits dans un hôtel de Panama City sous haute surveillance, avec un accès très limité aux communications extérieures. Ambo espérait encore qu'une solution soit trouvée : "Peut-être que l'immigration des États-Unis est venue au Panama pour écouter nos histoires, pourquoi nous sommes allés là-bas", avant de voir son "optimisme anéanti".
Plus tard, comme le précise le reportage, plus d'une centaine de ces migrants ont été transférés dans un camp isolé dans la jungle, loin des ressources de la capitale. Artemis Hazm Sada, une Iranienne qui a fui son pays après avoir changé de religion, décrit des conditions de vie déplorables : "La nourriture était vraiment dégoûtante. Les toilettes étaient très sales, sans intimité, sans porte. L'eau, même quand vous prenez une douche, provoque des démangeaisons."
Les avocats défendant ces migrants affirment que leurs droits ont été violés à chaque étape du processus. CNN rapporte leur position : "Quand ils sont arrivés en Amérique, et quand ils sont arrivés au Panama, ils n'ont jamais été autorisés à parler à un officiel qui voulait qu'un avocat entende leur histoire et leur situation. Et donc, même s'ils prétendent tous être des demandeurs d'asile, ils n'ont jamais eu le droit d'être entendus."
Début mars, le gouvernement panaméen a libéré les migrants du camp de la jungle, mais leur a délivré des permis temporaires pour trouver un autre endroit où aller, sous peine d'expulsion du Panama. Selon CNN, ces permis de 30 jours, qui expirent début avril, sont prolongeables jusqu'à 90 jours.
"Je ne pense pas pouvoir rester au Panama, mais maintenant la question est : où vais-je aller ?", confie Ambo, exprimant l'incertitude qui plane sur son avenir et celui des autres migrants.
Interrogé sur le sort de ces personnes après l'expiration des 90 jours, un responsable du ministère panaméen de la Sécurité n'a pas catégoriquement exclu des retours forcés, indiquant que "chaque cas sera examiné individuellement", rapporte CNN.
Le média américain précise avoir contacté le Service des douanes et de la protection des frontières américain (CBP) et l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) concernant ces vols d'expulsion. Selon CNN, le CBP a affirmé que "ces migrants ont été légalement traités et expulsés, et ont reçu la documentation appropriée dans une langue qu'ils comprennent". Cependant, les avocats des migrants au Panama "nient que les migrants aient reçu une quelconque documentation", souligne le reportage.
Pour ces personnes comme Salam, une Éthiopienne qui a confié à CNN ne plus avoir de famille dans son pays car "ils sont déjà morts", ou Artemis qui risque "une longue peine de prison, ou à la fin, la mort" en Iran pour avoir changé de religion, le retour dans leur pays d'origine équivaut à une condamnation à mort.
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LA NATION REND HOMMAGE À ME KHOUREYCHI BA
La communauté judiciaire, politique et religieuse s'est rassemblée samedi à l'hôpital Principal de Dakar pour honorer la mémoire de l'avocat décédé le 26 mars à Istanbul. Il a marqué l'histoire judiciaire du pays par son engagement indéfectible
Autorités politiques, judiciaires, religieuses, confrères, parents et amis ont pris part, samedi, à l’hôpital Principal de Dakar, à la cérémonie de levée du corps de Me Khoureychi Ba, saluant un avocat d’une ‘’grande dignité’’, qui défendait ‘’la veuve éplorée’’, ‘’l’orphelin esseulé’’ et des ‘’clients plus célèbres’’.
Me Cheikh Khoureychi Ba, figure emblématique du Barreau sénégalais, est décédé, mercredi 26 mars, à Istanbul, en Turquie, des suites d’une maladie, à l’âge de 69 ans.
Il a fait partie du pool des avocats de Pastef, alors dans l’opposition, et qui luttait contre des affaires juridico-politiques ayant donné lieu à de graves crises au Sénégal entre 2021 et 2024. Avec ses confrères Bamba Cissé et Ciré Clédor Ly, il faisait partie des ‘’avocats du peuple PASTEF’’, qualificatif donné par les militants du parti fondé par l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, et le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Mes Ciré Clédor Ly, Said Larifou (Comores), Juan Branco (France) étaient présents à la cérémonie de levée du corps aux côtés d’autres membres de la famille judiciaire.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a rendu hommage à un homme d’une ‘’grande dignité’’, qui était au service de son prochain. Il rappelé la présence de Me Ba aux côtés des militants de son parti Pastef. Selon lui, Me Khoureychi Ba faisait partie de ceux qui ‘’sont toujours présents pour tout le monde’’.
Au nom du président de la République, il a présenté les condoléances du gouvernement et de la nation à la famille du défunt.
L’avocat Me Ousseynou Fall a relevé que son confrère était un avocat d’une ‘’’grande dignité’’, qui incarnait ‘’la compétence, le courage et la culture’’.
Me Cheikh Khoureychi Ba, selon lui, incarnait ‘’l’avocat au vrai sens du mot’’, celui qui ‘’est appelé au secours et ne demande rien en retour’’. Il avait toutes les qualités requises chez un avocat, ‘’la dignité, la probité, l’honneur, le courage et l’humilité’’, a-t-il dit.
Selon le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Cheikh Khoureychi Ba, ‘’c’est plusieurs vies menées au travers de combats multiformes dans sa quête de vérité et de justice’’.
”Il est bien réducteur de ramener la dimension exceptionnelle de l’homme à l’aune d’un de ses clients les plus célèbres. Toute ton œuvre, ton sacerdoce t’ont conduit à fréquenter la veuve éplorée, l’orphelin esseulé, l’étranger en errance et angoissé, les caves surpeuplées pour répondre à l’appel de la justice’’, a-t-il déclaré dans son éloge funèbre.
Cette cérémonie de levée du corps était ‘’un moment émouvant, d’une très grande tristesse’’, selon Me Ciré Clédor Ly, soulignant que le nombre de personnes présentes ‘’témoigne de la dimension de l’homme’’.
Me Cheikh Khoureychi Ba était ‘’un homme d’une grande spiritualité’’, ‘’un avocat qui excellait dans son art, la plaidoirie à l’écrit comme à l’oral’’, a dit son confrère.
Me Ciré Clédor Ly a rappelé que Me Cheikh Khoureychi Ba ‘’a mené des combats très jeune’’ pour la défense des libertés et de la démocratie au Sénégal, soulignant qu’’’il n’y a jamais eu de changement ou d’alternance sans qu’il y ait l’empreinte de Khoureychi Ba’’.
‘’C’était une personne inconnue de ce pays (…). Cet homme avait aussi une dimension internationale’’, a-t-il dit, rappelant qu’il a défendu des hommes et des femmes en Afrique et même en Europe. Selon lui, ‘’peu de personnes savaient qu’il était malade, mais il a tenu jusqu’au bout’’.
DOUMBOUYA GRACIE DADIS
Condamné pour sa responsabilité dans l'un des massacres les plus sanglants de l'histoire récente de Guinée, l'ancien chef de la junte retrouve sa liberté pour "raison de santé", tandis que les blessures des victimes du 28 septembre 2009 demeurent béantes
(SenePlus) - Dans un développement inattendu qui secoue la scène politique guinéenne, le chef de la junte au pouvoir, le général Mamadi Doumbouya, a accordé une grâce présidentielle à l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara. Cette décision, annoncée par décret vendredi 28 mars et diffusée à la télévision nationale guinéenne, intervient moins d'un an après la condamnation historique de l'ex-chef d'État pour sa responsabilité dans l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire récente du pays.
Selon les informations rapportées par RFI, le porte-parole de la présidence guinéenne, le général Amara Camara, a lu le décret présidentiel lors d'une intervention télévisée vendredi soir : « Sur proposition du garde des Sceaux, ministre de la Justice, une grâce présidentielle est accordée à M. Moussa Dadis Camara pour raison de santé ». Cette justification médicale étonne, car comme le souligne RFI, « la fragilité de son état de santé n'avait jamais été évoquée jusqu'à présent ».
Moussa Dadis Camara purgeait une peine de 20 ans de réclusion pour crimes contre l'humanité, prononcée le 31 juillet 2024. Sa condamnation avait été saluée comme un pas important dans la lutte contre l'impunité en Afrique.
Pour comprendre l'ampleur de cette décision, il faut revenir aux événements du 28 septembre 2009. Ce jour-là, un rassemblement pacifique de l'opposition guinéenne au grand stade de Conakry s'est transformé en bain de sang. D'après RFI, citant un rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU, « au moins 156 personnes avaient été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette et des centaines d'autres blessées ». Le même rapport précise qu'« au moins 109 femmes avaient également été violées ».
Moussa Dadis Camara, qui dirigeait la Guinée entre 2008 et 2009, a été reconnu coupable « sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique » et pour « son intention de réprimer la manifestation », selon les termes du président du tribunal rapportés par RFI. Il avait également été condamné pour avoir manqué à son devoir de sanctions contre les auteurs du massacre.
L'ancien chef du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement) avait quitté la Guinée en 2010 après une tentative d'assassinat, vivant en exil au Burkina Faso pendant 13 ans. Il est revenu volontairement en Guinée en 2022 pour assister à son procès, au cours duquel il « répondait d'une litanie de crimes d'assassinats, violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations ». Il encourait initialement la réclusion à perpétuité mais a finalement été condamné à 20 ans de prison.
Cette grâce intervient dans un contexte particulier. RFI rapporte que « cette semaine, huit mois après ce verdict qualifié d'historique par certaines ONG de défense des droits de l'homme, les autorités guinéennes ont également publié un décret annonçant la prise en charge des frais d'indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009 ». Mais la réalité sur le terrain reste amère : « À ce jour, les 400 parties civiles attendent toujours réparation », précise la source.
Ce développement soulève des questions importantes sur l'engagement de la junte militaire actuelle envers la justice transitionnelle et le respect des décisions judiciaires dans un pays qui tente encore de panser les plaies de son passé récent.
La libération de Moussa Dadis Camara marque un nouveau chapitre controversé dans l'histoire politique tumultueuse de la Guinée, alors que le pays reste sous gouvernance militaire après le coup d'État de septembre 2021 qui a porté le général Mamadi Doumbouya au pouvoir.
par Seydou Barham Diouf et Ahmeth Fall Thioune
ABDOURAHMANE THIAM, BÂTISSEUR DE L’AUTONOMIE
EXCUSIF SENEPLUS - Doté d'une vision audacieuse et d'une passion indéfectible pour l'enseignement et la recherche, il a su guider le département de sciences politiques de l'Ucad avec une sagesse et une détermination exemplaires
Seydou Barham Diouf et Ahmeth Fall Thioune |
Publication 28/03/2025
Dans le paysage académique des sciences politiques, certaines personnalités se démarquent non seulement par leur savoir, mais surtout par leur capacité à inspirer et à transformer. Le Professeur Abdourahmane Thiam incarne cette rare combinaison de qualités qui définit un véritable leader. Doté d'une vision audacieuse et d'une passion indéfectible pour l'enseignement et la recherche, il a su guider le département de sciences politiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec une sagesse et une détermination exemplaires.
Sa pédagogie innovante, associée à une écoute attentive des préoccupations des étudiants, a créé un climat académique propice à l'épanouissement intellectuel. Le Professeur Thiam se distingue également par sa capacité à établir des liens solides entre théorie et pratique, encourageant les étudiants à se confronter aux réalités du monde contemporain. Sa rigueur académique est accompagnée d'une empathie profonde, ce qui lui permet d'être non seulement un enseignant respecté, mais aussi un mentor engagé pour les étudiants du département.
Par-delà les murs académiques,
L’histoire des institutions académiques est souvent marquée par des figures qui, par leur engagement, leur vision et leur détermination, façonnent leur devenir. Le département de Sciences Politiques de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a connu, au cours des dernières années, une transformation remarquable sous la direction du Professeur Abdourahmane Thiam. «L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », disait Nelson Mandela. Cette maxime résume bien à elle seule son impact sur des générations d’étudiants au sein de ce département. Elu en 2020, à un moment charnière où le département de sciences politiques venait juste d’acquérir son autonomie, il a su, en quelques années seulement, poser les bases d’une structure académique solide et pérenne.
Pour la consolidation d’une autonomie affirmée !
L’autonomisation du Département de Sciences Politiques par rapport à celui des Sciences Juridiques n’était pas une simple réorganisation administrative. Il s’agissait d’un processus complexe, impliquant des défis structurels, académiques et organisationnels. Un département nouvellement autonome doit se doter de sa propre gouvernance, structurer son offre pédagogique, renforcer son corps professoral et créer des espaces d’échange et d’apprentissage adaptés aux besoins des étudiants.
Tel un architecte minutieux, le Professeur Thiam a su poser les pierres angulaires d’une institution en quête d’indépendance. Sous son magistère, le Département a connu une métamorphose sans précédent. En cinq ans seulement, le nombre d’étudiants s’est vu exploser. Là où on comptait des centaines d’étudiants pour tout le département, on en compte aujourd’hui des milliers. N’est-ce pas là un véritable signe éclatant de l’aspiration collective vers l'excellence et la pertinence d’une discipline en parfaite évolution dans un univers où elle est presque méconnue.
S’inspirant des grands penseurs tels que Pierre Bourdieu, qui affirmait que « chaque institution est une œuvre collective », le Professeur Thiam a su mobiliser l’intelligence collective. Son engagement envers le développement des ressources humaines a été notable. Le recrutement de plusieurs professeurs assistants a enrichi l'équipe pédagogique, permettant une diversité de perspectives et un renforcement des compétences académiques. Chaque nouveau membre de cette équipe a contribué à cette symphonie d'idées, insufflant ainsi un nouvel élan propice à l’épanouissement intellectuel au département.
Vers une effervescence intellectuelle !
« La plus grande réussite d'un leader est de créer un avenir qui perdure au-delà de lui », disait Nelson Mandela. Le Professeur Abdourahmane Thiam a incarné cet idéal avec une détermination exemplaire. Son mandat n'a pas seulement été marqué par une gestion administrative, mais par une véritable vision stratégique pour le département de science politique, une vision qui non seulement a transformé le paysage académique, mais a également posé les bases d'un avenir prometteur pour les générations futures.
Sous l'impulsion du Professeur Thiam, chaque maquette de cours, de la licence 1 au Master 2, a été rigoureusement révisée et enrichie, reflétant l'évolution des sciences politiques et les enjeux contemporains. De nouveaux programmes de Master ont été conçus avec une attention particulière, visant à offrir des parcours diversifiés et adaptés aux besoins du marché du travail. Et le nombre de mémoires soutenus au cours de ce mandat a considérablement augmenté. Cela témoigne d'une dynamique de recherche revitalisée au sein du département. Cette évolution n'est pas anecdotique ; elle marque un tournant décisif dans la culture de production de savoir.
Cette effervescence intellectuelle a ouvert de nouvelles voies pour la réflexion critique. Le département ne se contente pas de former des étudiants passifs ; il engendre des penseurs, des innovateurs, des dirigeants qui sont prêts à relever les défis d'une société en pleine mutation. En cultivant un esprit d'analyse et d'évaluation critique, le département, à sa tête le Professeur THIAM, a su préparer ses étudiants à devenir des acteurs éclairés, capables de naviguer dans un monde complexe et interconnecté.
Et la mémoire du chapiteau…
Debout devant le parking de la faculté depuis 2020, le chapiteau n’a accueilli d’étudiants que pendant une courte durée avant d’être réduit en cendres lors des douloureux évènements de juin 2023. Un coup dur ! Mais un jalon marquant le mandat du Professeur Thiam a été la reconstruction du chapiteau en si peu de temps. Grâce à son leadership éclairé, cet espace de vie et d’échanges d’idées est aujourd’hui complètement réhabilité et pourra accueillir encore des étudiants à la prochaine rentrée. Quel bonheur de se retrouver sous le toit de ce bâtiment, symbole de résilience et d’une détermination collective à transcender les défis.
Jokanjaal Professeur !
Diriger, c’est anticiper, orienter et bâtir. Mais diriger un département naissant, c’est aussi poser les fondations d’une institution, tracer des sillons durables et affronter l’incertitude avec détermination. Le Professeur Abdourahmane Thiam l’a fait durant tout son mandat, avec engagement et rigueur, en tant que chef du Département de Science Politique de la FSJP de l’Ucad. Aujourd’hui, alors qu’il passe le flambeau au Professeur Boubacar Kante, il laisse derrière lui un département totalement métamorphosé, avec des réalisations, visibles et palpables, qui ne sont que la face émergée de l’iceberg. Derrière elles, il y a eu des heures de travail, des négociations, des combats parfois silencieux pour faire avancer le département et lui donner sa pleine autonomie.
Une nouvelle page s’ouvre aujourd’hui avec l’arrivée du Professeur Boubacar Kanté à la tête du département, il est alors essentiel pour nous, étudiants de ce coin de la fac, de rendre hommage à celui qui a posé les jalons de cette ascension. Jokanjaal, Professeur Abdourahmane Thiam ! Merci pour votre engagement, votre dévouement et votre vision. Soyez assuré que votre contribution à ce département reste gravée en lettres d’or dans l’histoire de la faculté des sciences juridiques et politiques de l'Ucad.
Les auteurs sont étudiants en deuxième année de Master en Science Politique à l’Ucad.
LE DRAGON CHINOIS S'EMPARE DU MARCHÉ SÉNÉGALAIS
En 2024, la Chine a détrôné la France comme premier partenaire commercial du Sénégal, avec des importations atteignant 848,242 milliards FCFA (+8,3%), tandis que celles en provenance de la France ont chuté à 725,252 milliards FCFA (-17%)
Le paysage du commerce extérieur du Sénégal a connu un changement significatif en 2024, avec la Chine supplantant la France en tant que premier fournisseur du pays. Selon les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les importations en provenance de la Chine ont enregistré une hausse de 8,3 %, atteignant un montant de 848,242 milliards FCFA (soit environ 1,3 milliard d’euros). Parallèlement, celles en provenance de la France ont connu une baisse de 17 %, s’établissant à 725,252 milliards FCFA (environ 1,1 milliard d’euros).
Un nouveau classement des partenaires commerciaux
Ce basculement place désormais la France en deuxième position des principaux partenaires commerciaux du Sénégal. Elle est suivie par la Russie, les Émirats arabes unis et la Belgique, qui occupent respectivement les 3e, 4e et 5e places avec des importations s’élevant à 578,966 milliards FCFA, 408,962 milliards FCFA et 397,632 milliards FCFA.
D’autres pays renforcent également leur présence dans le classement des dix premiers fournisseurs du Sénégal : l’Inde (329,816 milliards FCFA), le Nigeria (314,782 milliards FCFA) et la Turquie (238,935 milliards FCFA) occupent respectivement les 6e, 7e et 8e positions. Le Nicaragua et les États-Unis ferment le top 10 avec des importations estimées à 229,696 milliards FCFA et 198,234 milliards FCFA.
Ensemble, ces dix pays représentent 60 % des importations du Sénégal en 2024, pour un volume total de 4 270 milliards FCFA.
Un recul du déficit commercial
Dans le même temps, le Sénégal a enregistré une baisse de son déficit commercial, qui s’établit à 3 252,3 milliards FCFA en 2024, soit une diminution de 731,06 milliards FCFA par rapport à l’année précédente (3 983,4 milliards FCFA en 2023). Cette amélioration s’explique en partie par une légère diminution des importations, qui ont reculé de 0,6 % pour atteindre un total de 7 161,4 milliards FCFA.
Ces performances illustrent l’évolution des dynamiques commerciales du Sénégal, marquées par la montée en puissance de nouveaux partenaires et la diversification des sources d’approvisionnement du pays.