Le Pr Moussa Baldé, ministre l’Agriculture, a fait le point sur la cession des semences et des intrants. Selon lui, une mise en place des semences en bouclage et 33 opérateurs défaillants ont vu leur agreement retiré et remplacé pour le grand bonheur des producteurs.
«Le gouvernement du Sénégal a fait un effort conséquent pour le budget des intrants. Le président de la République a fait passer le budget de 40 à 60 milliards soit un effort 50%. Un effort réparti de façon optimale. Nous avons augmenté de 50% les engrais de 100.000 tonnes à 150.000 tonnes. Pour l’arachide, les opérateurs ont demandé d’augmenter la subvention de 10% avec le même prix que l’année dernière en conservant le même tonnage 70.000 tonnes.
Pour les céréales, nous avons décidé de faire en sorte que notre pays puisse assurer en cette période de pandémie un minimum de sécurité alimentaire en augmentant de façon conséquente des semences certifiées de riz de 7 à 10.000 tonnes. Les semences sont données de façon gratuite avec une subvention de 100% pour rembourser sous forme de paddy. Pour le maïs, les semences certifiées sont passées de 1500 à 3000 tonnes et maintenues le même niveau pour le sorgho. Pour le niébé, nous avons eu une bonne production l’année dernière ainsi que les pastèques. Nous allons maintenir le même niveau que l’année dernière. Aujourd’hui, près de 95%des semences arachides sont mis en place et 80% sont achetés par les producteurs et d’ici une semaine tout va bien se terminer. Quand nous avons eu des défaillances, 33 opérateurs ont vu leur agrément retirer, remplacer et vont être mis sur liste rouge. Nous allons assainir le secteur».
SUR LES SOUPÇONS DE CORRUPTIONS D’OPÉRATEUR
Le ministre demande à ceux qui ont des preuves de saisir directement les services de sécurité ou la justice. «Aucun opérateur ne va être couvert pour des faits de corruption», tranche-t-il. «Pour le riz, c’est plus facile. Les dix tonnes sont mises en place avec les organisations de paysans ciblés. La distribution du maïs, du mil, du niébé dans un maximum une semaine sera terminée. On peut dire que les opérations de mises en place des semences vont se terminer d’ici le 10 juillet. Pour les engrais, dernière étape après les semis, nous voulons que les 50% soient mis en place avant le 15 juillet car, il faut acheter pour libérer les magasins et continuer la fourniture. L’autre intrant plus important reste la pluie. La météo avait prévu un hivernage assez précoce, tendance normale et très pluvieuse. Et ça se confirme.
Contrairement à l’année dernière, l’hivernage s’est installé au Sud de façon homogène. L’année dernière les premières vagues de semis ont eu lieu en mi-juillet et cette année, si les tendances se poursuivent les semis vont se terminer avant le 15 juillet entre Kédougou et Ziguinchor. Ce qui est exceptionnel. Nous pensons que d’ici peu l’hivernage va s’installer dans tout le pays. Et il nous permettra de croire à une bonne campagne. Le chef de l’Etat a fait beaucoup d’efforts. Nous encourageons donc les producteurs et tous les acteurs de mériter cela. Pour le matériel, nous remettons en général un matériel attelé. Nous avons distribué 17000 unités l’année dernière et dans certains endroits, la cession se poursuit.
OFFRE DE MATÉRIEL DU PRÉSIDENT SALL
«Le président Sall nous instruit de distribuer gratuitement tout matériel subventionné à hauteur de 70% constitués de motoculteur, de batteuses, un millier d’unité ; et de les offrir gratuitement aux jeunes et femmes porteurs d’initiatives agricoles. Et dans une semaine, nos sociétés d’encadrement ont ciblé les bénéficiaires. Nous avons réceptionné, il y a 4 jours, 20 tracteurs avec la coopération espagnole à travers l’ANIDA avec dix pour la région de Kolda et Sédhiou, le reste pour le bassin arachidier. Et nous continuons de finaliser la distribution du programme des tracteurs brésilien ».
CLIENTS ET AGENTS DES BANQUES GRANDEMENT TOUCHÉS PAR LE CORONAVIRUS
Plus dizaine de cas positifs à la CBAO, situation similaire à la Société générale, des agents en quarantaine à UBA, à la Banque atlantique ou ailleurs, les banques paient un lourd tribut à la pandémie de la Covid-19.
Plus dizaine de cas positifs à la CBAO, situation similaire à la Société générale, des agents en quarantaine à UBA, à la Banque atlantique ou ailleurs, les banques paient un lourd tribut à la pandémie de la Covid-19. Emedia.sn s’est rendu dans certaines institutions bancaires de la place pour constater le dispositif sur place et voir si le discours sur le respect des gestes barrières avait été bien assimilé, pratiqué, afin de préserver clients et agents.
La sensibilisation doit être amplifiée autour du respect de l’application des mesures de prévention dans leur entièreté. Car le message n’est toujours pas passé chez certains. La preuve ! Devant le siège de la BICIS située sur la Place de l’Indépendance, une file serrée de clients est observée. On est loin de la distanciation physique. A l’entrée de la Banque, une bouteille de gel antiseptique est mise en exergue. Mais, curieusement, aucune trace du thermoflash, pour la prise de température, fortement recommandée parmi la panoplie des gestes barrières.
Autre banque, autre manquement. Au siège de la CBAO sis sur la Place de l’indépendance de Dakar, les agents préposés à la sécurité sont bel et bien en place. Au nombre de deux, l’un fouille le contenu des sacs mais ne propose pas non seulement de gel antiseptique mais aussi ne brandit pas de thermoflash. Le second garde non plus.
Par contre, le constat est fait à l’intérieur de ces banques que la distanciation physique est l’une des règles les plus respectées. Un siège sépare chaque visiteur de l’autre. Le port de masque est également en vigueur.
Mais la surveillance est plus stricte et rigoureuse à la SGBS sise sur l’Avenue Roume. Un exemple ! Une dame contourne la file et se présente à l’agent de sécurité. Elle abaisse son masque pour demander des renseignements. Ce qu’elle ne fera pas deux fois. "Monsieur, je...". Elle ne termine pas sa phrase que l’ordre tombe tel un couperet : "Madame, remettez d’abord votre masque", lui assène le gardien. Ce que la dame s’empresse de faire avant de formuler sa demande. Elle sera invitée, ensuite, à rejoindre la file en attendant son tour.
Des marquages au sol, à l’aide de bandes rouges et blanches, contraint au respect de la distanciation physique même dans la file. Juste à l’entrée, après le passage devant le thermoflash puis l’appareil diffuseur de gel hydro-alcoolique incrusté au mur, le client pénètre dans la banque. Dans les salles d’attente, devant les guichets et autres services, un siège sur deux marqué au rouge, est éliminé, afin d’éviter les contacts.
par Abdoul Mbaye
MACKY S'EST CONTENTÉ DE BAISSER LES BRAS
Le covid fait éclater au grand jour les deux principaux maux de nos gouvernants : l’incompétence et l’enrichissement illicite. L’Exécutif discrédité, il reste peut-être l’espoir de voir nos députés enfin revêtir leurs habits de représentants du peuple
La sortie de mesures exceptionnelles mises en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la covid-19 est certes chose difficile. Elle doit prendre en compte des données objectives fournies par la situation médicale et permettant de constater que l’entrée dans un moment de décrue (ou de pic dépassé) a été effective par l’analyse de statistiques. Elle doit également donner lieu à une posture de vigilance permettant de guetter la moindre reprise de cas d’infections comme le vivent déjà plusieurs pays. Elle doit enfin reposer sur une batterie de mesures propres à relancer l’activité économique, en particulier dans les pays les moins nantis où l’appauvrissement s’est accéléré et où la faim déjà guette.
Les paramètres à prendre en compte pour adopter la bonne décision sont donc nombreux, plaçant les gouvernants dans des situations délicates. Et les critiques deviennent faciles lorsque plusieurs choix sont toujours possibles. Mais il est au moins une exigence à réclamer aux décideurs en dernier ressort : faire reposer sur une cohérence forte la sortie de l’état d’exception sanitaire - et parfois d’un état d’urgence qui n’était sans doute pas nécessaire - afin que l’état nouveau, fait de vigilance et de résidus d’exception, soit bien compris pour être largement accepté par les populations.
Au Sénégal, Macky Sall s’est contenté de baisser les bras, de laisser ses compatriotes à leur sort, les privant de cette nécessaire cohérence qui rendra encore plus difficile la tâche d’autres bonnes volontés qui pourraient s’impliquer dans le projet de protéger nos compatriotes contre la capitulation du chef de l’Etat, chef des armées, chef de la magistrature, président du parti contrôlant la majorité à l’Assemblée nationale.
Gouverner demande du courage. Et lorsqu’on en manque, le refuge peut être de la cohérence et de l’équilibre dans sa décision. Cette cohérence peut permettre d’éviter qu’une capitulation ne se transforme en désastreuse déroute mettant en jeu de nombreuses vies.
Un débat peut s’instaurer autour du moment choisi pour lever l’essentiel des mesures qui avaient été prises afin de protéger contre la dissémination du coronavirus par la réduction des contacts. Le pic a été partout retenu comme le bon moment pour desserrer de telles mesures restrictives. Au Sénégal ce pic n’a pas encore été dépassé comme le prouvent les statistiques quotidiennes de ces dernières semaines.
Macky Sall, sous la pression et craignant lassitude et énervement des populations, a retenu l’abandon du combat et le retour à une vie normale. Ce faisant il reste fidèle à sa conception de la gouvernance consistant à privilégier le traitement politicien de toute problématique nationale, y compris lorsque la santé des populations est en jeu. Nous étions pourtant en droit de recevoir de sa part un discours soutenu par une cohérence constructive de crédibilité, et susceptible de provoquer l’adhésion à toute la part d’attitudes demandée à des citoyens désormais livrés à eux-mêmes dans la lutte contre la covid-19.
La première grosse faiblesse du discours du président du 29 juin se trouve dans la citation de statistiques cumulées lorsque l’analyse juste exigeait celle de l’évolution de ces statistiques au cours des dernières semaines pour justifier ou non un allégement général des mesures de poursuite de déconfinement relatif. Il aurait alors ajouté : « malgré tout je décide l’allègement des mesures prises afin de permettre la reprise des activités économiques et éviter plus grande souffrance aux populations démunies. »
Sans perdre de vue l’aspect sanitaire de la crise, la suite de son discours aurait dû porter sur les mesures de vigilance visant l’identification de futurs clusters éventuels par un accroissement des tests de dépistage, et en prévenant les citoyens de possibles mesures restrictives qui pourraient de nouveau s’avérer nécessaires pour contenir une reprise de la propagation de l’épidémie. Pas un mot de tout cela ! Pourtant les populations doivent y être préparées.
La remise en marche de l’économie apparaît dans son discours comme la principale raison du renoncement à la distanciation systématisée et imposée. La bonne logique aurait nécessité que l’on expose immédiatement les mesures phares prises pour assurer la reprise économique. Je lui avais pourtant conseillé de ne pas sortir du mois d’avril sans un conseil interministériel spécial consacré à l’agriculture dont les résultats de fin d’année seront essentiels à notre Nation. Son discours se contente malheureusement d’annoncer de gros chiffres (60 milliards fcfa) sans préciser ni les cultures, ni les intrants en semences et engrais encore moins les régions destinataires concernés.
Nous lui avions également recommandé d’inviter les professionnels des différents secteurs de l’économie à procéder à un diagnostic de leurs situations respectives et à proposer des mesures de leur maintien en activité et du redémarrage de cette dernière. Car il faut bien avoir conscience qu’il ne s’agit pas de relancer mais plutôt de sauver et faire survivre dans l’urgence. En lieu et place Macky Sall annonce que son gouvernement (comprendre ses collaborateurs en l’absence d’un Premier ministre) travaille sur un Programme de relance de l’économie nationale non encore disponible.
C’est le propre des crises d’être révélatrices de l’incompétence. Celle du Covid-19 n’aura pas fait exception à la règle en dévoilant celle de plusieurs gouvernants à travers le monde. Chez nous éclatent au grand jour les deux principaux maux qui les caractérisent sauf en de rares périodes de temps : l’incompétence et l’obsession de l’enrichissement illicite. Pour rappel, en mars 2020, lorsque nous appelions déjà à de premières mesures de protection contre une pandémie qui frappait à nos portes, le premier collaborateur du chef de l’Etat se souciait de faire passer de gré à gré une dépense de la Senelec en poteaux de béton estimée à moins d’un milliard FCFA pour un marché de 36 milliards FCFA. Et tant pis si une véritable gabegie au sein de cette structure impose le renchérissement de l’électricité remettant ainsi en cause la condition première de l’émergence du Sénégal (PSE paragraphes 388 et suivants).
L’Exécutif discrédité, il reste peut-être l’espoir de voir nos députés enfin se décider à revêtir leurs habits de représentants du peuple, et tenter d’être à l’origine d’un sursaut national. L’Assemblée nationale devrait engager une série d’auditions : spécialistes et professionnels de la santé, experts en modélisation mathématiques, économistes, représentants des différents secteurs d’une économie à préserver de l’effondrement, dans le but de proposer des mesures de sauvegarde de vies de citoyens et de reprise économique.
A défaut, puisse Dieu (swt) protéger le Sénégal !
«DEPUIS 42 ANS, LE GAIPES POMPE NOS RESSOURCES SANS AUCUNE TRANSFORMATION»
Le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal a reçu, hier, la visite du député Mamadou Diop Decroix venu avec ses collègues s’enquérir de la situation dans le secteur secoué par un bras de fer entre le Gaipes et les autres acteurs
Le Collectif des acteurs de la pêche du Sénégal a reçu, hier, la visite du député Mamadou Diop Decroix venu avec ses collègues s’enquérir de la situation dans le secteur secoué par un bras de fer entre le Gaipes et les autres acteurs. Devant les députés, le collectif des acteurs a dévoilé les agissements du Gaipes qui veut faire du secteur de la pêche sa chasse gardée. Les amis de Ameth Ndir ont décidé de prendre leur destin en main en jouant leur partition dans la défense des ressources halieutiques nationales.
Le collectif des acteurs de la pêche du Sénégal a décidé de suivre le Gaipes sur son terrain. Non pas en diffusant des pages publicitaires dans les journaux pour mettre la pression sur l’Etat, mais en portant le plaidoyer auprès des vrais acteurs. Ainsi ont-ils engagé une tournée de remobilisation à Saint-Louis, Mbour et dans tous les sites abritant des acteurs de la pêche.
Hier, les membres du Collectif ont reçu un groupe de parlementaires sénégalais mené par le député Mamadou Diop Decroix, auteur d’une question orale au gouvernement autour de l’exploitation de la pêche. Même si les acteurs portaient leurs masques, ils ne semblaient nullement hantés par la Covid-19. «C’est nous qu’on appelle abusivement, pour nous diaboliser, bateaux chinois. Il n’y a pas de Chinois. Nous sommes des entreprises 100% sénégalaises avec un personnel 100% sénégalais.
Certaines de nos entreprises font 32 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Nous avons des partenaires chinois comme d’autres, notamment le Gaipes, ont des partenaires espagnols, français, turcs ou grecs», a déclaré Ameth Ndir, le Secrétaire général du Collectif des acteurs de la pêche (Cap) devant les députés Mamadou Diop, Abdou Aziz Diop, Diarra Fam et Mor Kane, au Môle 10 du Port autonome de Dakar. Ils ont été accueillis dans une ambiance festive. Les membres du collectif, tous vêtus de t-shirts floqués à l’effigie du Cap, se montrent enthousiastes.
La chaleur de plomb ne les a pas démotivés à exposer aux parlementaires les vrais maux du secteur. Ils ont procédé à une visite guidée des coins et recoins du Port. Ils ont également brandi des banderoles sur lesquelles est écrit : « Halte au monopole de la pêche par le GAIPES !»
Dans son exposé, Mamadou Diop Decroix fustige en premier la gestion de l’Etat, indiquant qu’il a introduit une question orale au ministre de tutelle, Alioune Ndoye, sur cette affaire de licence de pêche et de bateaux étrangers. « Je pense que le secteur de la pêche est un secteur fondamental pour notre pays. Nous avons 700 km de côtes sur l’Atlantique. La pêche nourrit des centaines de milliers de Sénégalais. C’est vrai que nos acteurs n’ont pas l’armement nécessaire et l’Etat doit tout faire pour les outiller. Si cela n’est pas fait, ils seront obligés de travailler avec des étrangers. Cette collaboration est normale et nécessaire dans le monde d’aujourd’hui. Cependant, on doit veiller à ce que les intérêts nationaux soient préservés», a-t-il dit.
Embouchant la même trompette, le Secrétaire général du Cap parle d’un partenariat dont le socle est la compétence navale. «Dans le secteur de la pêche, les meilleurs sur le plan naval sont chinois. Nous allons chercher cette compétence pour nouer un partenariat avec eux. Le problème qui se pose est qu’il existe depuis 42 ans un monopole qui ne dit pas son nom et exercé par une corporation. On nous dit que nous n’existons pas. Nous ne sommes pas des acteurs alors que le cœur de la pêche, c’est nous», soutient-il. Il n’a pas manqué de pointer du doigt le GAIPES qui serait à la solde d’étrangers. A l’en croire, Le GAIPES a, depuis 42 ans, hérité d’un système colonialiste qui pompe nos ressources sans aucune transformation, sans aucun effort pour mettre de la valeur ajoutée.
Pour Pape Guèye, Responsable de consignation de la société Sorecom, une société chinoise, les bateaux chinois pêchent en Gambie ou en Guinée Bissau. Selon lui, ils ont beaucoup à gagner à travailler avec les Asiatiques. « Nous représentons les Chinois. 80% d’entre eux ne pêchent pas au Sénégal. Ils revendent ainsi aux mareyeurs qui réexportent ou vont vers le marché local. Ces bateaux dits étrangers paient des taxes et revendent leurs produits à des mareyeurs sénégalais. Ils embarquent des marins locaux.», affirme-t-il.
LE MARCHÉ DE GUEULE TAPÉE DÉMOLI
Le marché historique doit faire place à un centre commercial de dernière génération
Le marché historique de Gueule-Tapée a été complètement démoli mardi, en vue de sa modernisation par la construction d’un centre commercial de dernière génération, a constaté l’APS.
Les opérations de démolition se sont déroulées en présence d’une équipe municipale de la commune de Fass-Gueule Tapée-Colobane, sous la supervision du préfet de Dakar et d’une centaine d’éléments de la police nationale.
Construit sur une superficie de 5000 m2, ce marché était en état de ruine avancée. L’équipe municipale de la commune de Fass-Gueule Tapée-Colobane avait entamé les travaux de démolition depuis neuf mois.
Cette lenteur s’explique par le refus des occupants du bloc C de libérer les lieux malgré les sommations des autorités locales et étatiques. Ces commerçants qui réclamaient une indemnisation, ont été finalement déguerpis de force.
"Sur près de mille commerçants, ils n’étaient que trente à vouloir être indemnisés, alors qu’ils ont été par faveur, exonérés pendant un an, de taxes, d’impôts et de location", a fait savoir le premier adjoint au maire de la commune de Fass-Gueule Tapéee- Colobane, Babacar Diop.
Selon lui, si cette opération de démolition a pris autant de temps, c’est parce qu’il s’agit du premier marché en activité à être complétement détruit.
Tous les anciens occupants du marché, y compris les tabliers, ont été relogés dans des cantines en tôle, selon Babacar Diop, assurant que ces derniers seraient prioritaires, une fois les travaux du centre commercial achevé.
"Concrètement, tous les commerçants qui étaient sortis, au nombre de 980, ont été relogés (...). Et sur le futur centre commercial, nous avons prévu de redonner à chaque commerçant qui justifie de son titre de propriété, un emplacement’’, a pour sa part soutenu la directrice commerciale de la société en charge des constructions, Salimata Dieng Ba.
Les commerçants devront juste se présenter afin qu’ils soient identifiés sur les listes dressées par la ville de Dakar et par la mairie de Fass-Gueule Tapée-Colobane pour que le contrat leur garantissant d’être relogés sur le futur site, soit dressé, sans aucune contrepartie financière, a-t-elle dit.
Mme Ba a par ailleurs assuré que les travaux de ce centre commercial de quatre à cinq étages vont durer au maximum douze mois. Il va abriter, en plus des cantines, une piscine municipale, un terrain de football moderne, des restaurants et des aires de jeux, entre autres, selon elle.
OUSMANE SOW HUCHARD, SOLEYA MAMA
Le musicien, militant écologiste et ancien député, décédé mercredi à l’âge de 77 ans, faisait partie des monstres sacrés des arts sénégalais, surtout dans les années 80 et 90. Son expertise lui a valu aussi une renommée internationale
La simple évocation du nom d’Ousmane Sow Huchard fait souvent penser à l’écologie. Le musicien, militant écologiste et ancien député, décédé mercredi à l’âge de 77 ans, faisait partie des monstres sacrés des arts sénégalais, surtout dans les années 80 et 90. Son expertise lui a valu aussi une renommée internationale.
Il portait la casquette d’un homme politique en s’affichant comme l’un des porte-étendards des questions écologiques, dans les milieux politiques sénégalais. Candidat du Rassemblement des écologistes du Sénégal (RES-Les Verts), aux élections législatives du 3 juin 2007, il avait été élu député de Ziguinchor (sud), sa ville natale.
Surnommé Soleya Mama (Le soleil de sa mère), il s’est battu pour faire de l’environnement une question centrale dans le débat politique. Même s’il n’est pas une formation pionnière dans ce domaine, le RES-Les Verts, qu’il a longtemps dirigé, a résolument mené la lutte contre la dégradation de la biodiversité.
Né le 5 décembre 1942, Ousmane Sow Huchard, anthropologue, muséologue, musicologue, critique d’art, conservateur de musée et consultant international, a d’abord reçu une formation technique en électricité avant d’entamer des études universitaires sur l’anthropologie, la musique et la muséologie, au Canada. Il était titulaire d’une licence d’histoire de l’art et d’archéologie classique de l’Université Laval, en 1978, et d’un master en anthropologie (option muséologie) de l’Université de Montréal, en 1980. Il sera titulaire, cinq ans plus tard, d’un doctorat d’anthropologie sociale et culturelle de l’Université de Laval, où il enseigne la muséologie à partir de 1981.
A son retour au Sénégal, il est nommé successivement conservateur en chef du Musée dynamique (1983-1988), conseiller technique au cabinet du ministre de la Culture (1986-1988), commissaire aux expositions d’art à l’étranger du Sénégal (1989-1990), président du conseil scientifique de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art), pendant six ans (1993-1999).
Auteur-compositeur, père de huit enfants, Ousmane Sow Huchard a été administrateur général adjoint de la Fondation Youssou-N’Dour. Sur le plan musical, il s’est illustré comme membre fondateur, en 1964, du Dakar Université Sextet, l’orchestre universitaire de Dakar. Il rejoint ensuite le Merry Makers, un groupe musical spécialisé dans l’interprétation des variétés africaines, françaises, et du rhythm and blues ou R&B.
A la suite de la scission de ce groupe, il crée le Waato Sita (il est temps, en mandingue), avec des collaborateurs, en 1970. C’est un groupe de recherches musicales implanté au centre culturel Blaise- Senghor, à Dakar. La spécificité du Waato Sita était d’allier des instruments occidentaux à des instruments africains, dont la kora mandingue, le tam-tam wolof, le ‘’bugeer’’ diola, le balafon balante et le ‘’bassé bolong’’ peul.
Ousmane Sow Huchard a été directeur du cabinet d’ingénierie culturelle ‘’Arts, actions’’, spécialisé dans le conseil, la réalisation et la production, dans les domaines de la muséologie générale, de la décoration artistique, du management d’artistes et d’artisans, etc. Quatre ‘’solidarités fondamentales’’
Pétri d’idées écologistes, il est entré en politique en 1999, en créant avec d’autres militants le Rassemblement des écologistes du Sénégal-Les Verts, dont il devient le porte-parole. Un parti politique qu’il conduit aux élections législatives de 2001, sans obtenir de siège à l’Assemblée nationale.
Le parti écologiste fonde son idéologie sur quatre ‘’solidarités fondamentales’’ : la solidarité avec les animaux, la nature et le système écologique, la solidarité avec les générations futures, la solidarité avec tous les peuples du monde, et solidarité avec tous les Sénégalais. Ces derniers vivent sous la menace de la précarité, de la pauvreté et de l’exclusion, disait Ousmane Sow Huchard à l’APS en 2007.
Cinq ans auparavant, sous sa direction, les écologistes remportent une cinquantaine de sièges aux élections locales (les conseils ruraux et régionaux, aujourd’hui dissous, et les mairies), dans plusieurs collectivités, notamment dans les îles de Gorée et de Ngor, situées près de Dakar.
En 2004, le RES-Les Verts est secoué par une crise. Ousmane Sow Huchard, accusé d’usurpation de fonctions par certains responsables, est suspendu, puis exclu des instances du parti. Ne l’entendant pas de cette oreille, il prend à son tour des sanctions contre neuf membres qu’il considère comme des dissidents, dont Haïdar El Ali, écologiste de renom, nommé ministre de l’Environnement huit ans plus tard. Ils sont exclus pour absentéisme chronique aux réunions, laxisme et refus de versement des cotisations mensuelles.
Le différend est porté devant le tribunal Hors Classe de Dakar, où Ousmane Sow Huchard est traduit par une citation directe pour usurpation de fonctions et d’autres accusations. Mais la requête des plaignants est jugée irrecevable.
Très impliqué dans le mouvement associatif, il est membre de plusieurs associations professionnelles nationales et internationales : l’Association des chercheurs sénégalais, le Conseil international des musées de l’Unesco, l’Association internationale des critiques d’art, l’Association des métiers de la musique du Sénégal. Il a dirigé l’Association pour la promotion de la musique africaine traditionnelle.
Ousmane Sow Huchard a obtenu plusieurs distinctions : Chevalier de l’Ordre national du lion (Sénégal) et Chevalier de l’ordre des arts et lettres (France et Sénégal).
Il est également auteur de nombreux essais, dont ‘’La Kora : objet témoin de la civilisation mandingue’’ (Presses universitaires de Dakar). L’auteur-compositeur sénégalais revendiquait la composition de l’hymne de l’ex-Organisation de l’unité africaine. Un hymne utilisé pendant dix ans par le Conseil supérieur du sport africain. Les hymnes ‘’Jeunesse sans frontières’’ et de la Semaine nationale de la jeunesse étaient de lui, a-t-il dit à l’APS.
A l’Assemblée nationale, où il a siégé durant la législature 2007-2012, Ousmane Sow Huchard disait vouloir prêter ‘’une oreille plus attentive [aux] compatriotes paysans, ouvriers, créateurs, artistes, artisans, inventeurs, chercheurs et femmes au foyer’’.
REGARDS CROISES DE TIEMOKO MEYLIET KONE ET PATRICK LEGLAND
Dans un entretien croisé dans le site Financial Afrik, le gouverneur de la BCEAO Tiémoko Meyliet et l’économiste Patrick Leglang, enseignant à HEC analysent l’impact de la covid-19 sur les banques africaines.
Dans un entretien croisé dans le site Financial Afrik, le gouverneur de la BCEAO Tiémoko Meyliet et l’économiste Patrick Leglang, enseignant à HEC analysent l’impact de la covid-19 sur les banques africaines.
Le gouverneur de la BCEAO est revenu sur l’impact du coronavirus et les mesures prises. «Dès le début de la pandémie, nous avons mis en place un dispositif de suivi et d’évaluation de son impact sur le système bancaire, sur le financement des activités économiques, sur l’inflation et sur la croissance macroéconomique. Cela a permis à la Banque Centrale de cerner très tôt les difficultés rencontrées par les différents acteurs et, donc, de prendre des mesures ciblées, en ligne avec les instruments dont elle dispose», explique le gouverneur de la BCEAO.
Selon Tiémoko Meyliet Koné, la crise s’est traduite très tôt par une aggravation des besoins de liquidité. «Afin de réduire ces tensions et permettre aux banques de jouer pleinement leur rôle d’intermédiation financière, essentiel dans cette période de crise, la BCEAO a entrepris d’apporter les liquidités nécessaires au secteur bancaire.
Ainsi, depuis fin mars 2020, la Banque Centrale conduit les adjudications de liquidité sur ses guichets de refinancement à taux fixe. Dans cette configuration, toutes les demandes présentées à ses guichets sont généralement satisfaites. Cette mesure a permis de réduire considérablement les risques de pénurie de liquidité sur le marché monétaire, mais aussi d’aller vers une contraction sévère de la distribution du crédit bancaire», indique M.Koné.
De plus, les taux d’intérêt sur le marché monétaire se sont nettement détendus. La Banque a également pris certaines mesures en faveur des entreprises . «Notre objectif est surtout de contribuer à préserver l’outil de production et de permettre aux entreprises touchées par la pandémie de rester viables et de maintenir les emplois et les revenus», poursuit Tiémoko Meyliet Koné. Il ajoute: « Dans ce cadre, nous avons demandé aux banques et aux institutions de microfinance d’accorder des reports d’échéance de crédits à leur clientèle, entreprises comme particuliers, qui rencontreraient des difficultés pour honorer le paiement de leurs échéances. Je dois préciser que ces reports d’échéances, négociés pour une période de 3 mois renouvelable, se font sans charge d’intérêt, ni frais, ni pénalités de retard».
En contrepartie, la Banque Centrale a posé des actes d’incitation en direction des banques et institutions de microfinance, sous la forme d’un assouplissement dans l’application du dispositif prudentiel et du cadre comptable en vigueur. Vers la fin mai 2020, près de 800 entreprises et 3.500 particuliers ont été concernés par ces reports d’échéances. Le gouverneur de la BCEAO a tenu à rappeler que la banque a institué un système de cotation des entreprises non financières. Les créances bancaires portées sur celles qui ont une bonne signature sont refinançables par la Banque Centrale. Ce dispositif a permis d’identifier plus de 900 entreprises dans l’UMOA, qui ont ainsi bénéficié d’un accès plus facile aux crédits bancaires.
Concernant les États membres, la BCEAO a pris des dispositions pour les appuyer dans la mobilisation de ressources financières à faible coût, pour résoudre les difficultés de trésorerie liées à la crise sanitaire. Pour faire simple, il s’agissait de rendre des ressources disponibles immédiatement pour faire face aux dépenses urgentes, sachant l’attente souvent longue, face aux délais habituels de réception des concours attendus des partenaires extérieurs.
En collaboration avec l’Agence UMOA-Titres, la BCEAO a accompagné les États dans l’émission de bons du Trésor, dénommés “Bons Covid-19”. Et pour inciter les banques à souscrire à ces titres à des conditions vraiment favorables, la Banque Centrale a créé un guichet spécial de refinancement. Ce nouveau guichet a permis aux banques de refinancer les bons Covid-19 achetés sur le marché régional de la dette, à un taux fixe de 2,50%.
La liquidité ainsi obtenue par les banques devrait leur permettre de poursuivre leur activité de crédit et de faire profiter aux autres secteurs de l’économie les ressources tirées de l’émission de ces bons Covid-19. Au terme de l’opération, les États ont pu ainsi mobiliser 1.172,6 milliards de F.CFA au taux moyen de 3,12%, largement inférieur au niveau du taux de sortie des émissions de bons sur cette maturité. «Parmi les autres décisions prises par la BCEAO, nous avons, en concertation avec la communauté bancaire et les établissements de monnaie électronique, impulsé une série d’actions pour réduire les coûts d’utilisation des moyens de paiement digitaux.
L’objectif visé est d’encourager les usagers à les utiliser davantage durant cette période, qui impose aux populations de limiter les déplacements et les contacts physiques» , a fait savoir le gouverneur. Ces aménagements se sont traduits par une utilisation accrue des moyens de paiement digitaux dans l’UEMOA et ont eu un effet très positif sur l’inclusion financière des populations, notamment en termes d’accès aux services financiers numériques.
Enfin, le 22 juin 2020, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BCEAO a décidé de baisser les taux directeurs de la Banque Centrale de 50 points de base, afin de soutenir les plans de relance économique mis en place dans tous les pays de l’Union pour lutter contre les effets de la crise sanitaire. Désormais, les banques pourront disposer de ressources financières auprès de la Banque Centrale au taux d’intérêt de 2,00%, l’un des plus faibles en Afrique. Et les banques sont, bien évidemment, invitées à répercuter cette baisse du coût de leurs ressources sur les taux d’intérêt des crédits accordés à la clientèle, en particulier les PME/PMI très affectées par la crise sanitaire.
Pour sa part, selon le Professeur affilié à HEC Paris, les plans de relance initiés par les Banques Centrales ont été tout à fait exceptionnels par leur montant, ampleur et réactivité. A ce titre, Patrick Legland affirme que la BCEAO a fait un travail tout à fait remarquable pour alimenter en liquidité le système bancaire de la zone UEMOA et indirectement les entreprises. Initiés par la BCEAO et l’agence UMOA titres, des Bons Assimilables Trésor (BAT) à trois mois dénommés «Bons Covid» ont été émis pour un montant de FCFA 1 172 Mrds, suivant les principes reconnus de l’International Market Association(ICMA). D’après ses explications, tous les pays ont bénéficié de ces liquidités et notamment la Côte d’Ivoire avec FCFA 535 Mrds dans le cadre de trois émissions non-syndiquées. Il a salué le fait que la BCEAO ait abaissé dès le 27 mars dernier son taux d’intérêt d’adjudication sur appel d’offres au niveau le plus bas jamais atteint par ce taux, à 2,5%.
Pour le professeur afflié à HEC, il est probable que la crise économique mondiale liée au Covid 19, sera profonde, longue, et vraisemblablement suivie d’une reprise lente. Les prochains risques à venir pourraient être la solvabilité de certains secteurs économiques. La BCEAO est parfaitement consciente de ces risques. Selon lui de nouvelles mesures interviendront, en totale cohérence avec ce qui a été mis en place pour renforcer la solidité du secteur bancaire et la réglementation de Bale 3.
MAMADOU MBAYE A LA TÊTE D’UN FONDS SOUVERAIN DJIBOUTIEN
Notre compatriote Mamadou Mbaye, jusqu’ici directeur exécutif au FONSIS — une fonction qu’il a occupée pendant six ans — va diriger le nouveau Fonds souverain de Djibouti
Notre compatriote Mamadou Mbaye, jusqu’ici directeur exécutif au FONSIS — une fonction qu’il a occupée pendant six ans — va diriger le nouveau Fonds souverain de Djibouti. Il gérera un pactole de 15 milliards de francs de Djibouti. Une consécration pour l’expertise sénégalaise adulée jusqu’au niveau de la corne de l’Afrique.
Le gouvernement de Djibouti a décidé de mettre en place un Fonds Souverain avec une dotation initiale de 15 milliards de frs Djibouti (50 milliards CFA). Le Fonds, qui ambitionne d’atteindre un montant de dotations et d’actifs sous gestion de 1,5 milliard de dollars en dix ans (584 milliards de frs Djibouti), sera financé selon « une structure pérenne qui réunit une mise de fonds initiale significative à laquelle s’ajoute des flux récurrents ».
Selon Afrique Confidentiel qui donne l’info, les ressources initiales du Fonds seront composées par le transfert des participations de l’État dans le capital de plusieurs sociétés. Il s’agit notamment de 40 % des actions de « Great Horn Investment Holding », de la totalité des actions de Djibouti Telecom ainsi que de la totalité des actions de la Société de Gestion de la Jetée du Terminal Pétrolier de Doraleh. S’y ajoute également le transfert de la totalité des titres au capital de la société nationale appelée à devenir l’établissement public Électricité de Djibouti ainsi qu’une dotation en capital d’un montant de 15 milliards de francs Djibouti, soit 100 millions USD ou 50 milliards CFA. Le Fonds bénéficiera également des ressources récurrentes issues des activités stratégiques.
Notamment une dotation de 20 % des revenus issus des contrats de coopération militaire perçus par l’État, une dotation issue des prélèvements effectués dans le cadre des zones franches, ainsi qu’une dotation issue de la redevance variable portant sur la réalisation et l’exploitation du gazoduc Éthiopie-Djibouti. Sans compter une dotation provenant de la rémunération prévue dans le contrat de mandat de gestion entre le Fonds et la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale ainsi que des dotations diverses liées à tout contrat de mandat conclu entre le Fonds et l’État. Le nouveau Fonds vise à optimiser l’usage des ressources du pays pour investir dans l’économie réelle, les entreprises, la compétitivité. Il incarne la volonté de Djibouti de progresser dans la chaîne de valeurs, d’intégrer « le haut de la courbe », en termes de capacités de décision, de capacités d’action, de retour sur investissements, de savoir-faire… Toutes ces informations sont données, bien sûr, par « Afrique confidentiel ».
L’expertise sénégalaise consacrée
Le Nouveau Fonds Souverain Djiboutien sera géré par un professionnel de la finance. La présidence du conseil d’administration a été confiée à Mohamed Sikieh Kayad, personnalité à la longue expérience, en particulier à la Banque Mondiale, et aujourd’hui conseiller économique auprès du président djiboutien, alors que la direction générale du Fonds sera confiée à un expert africain de renommée internationale. Le Président Ismaël Omar Guelleh a déjà trouvé son homme de confiance. Il s’agit de notre compatriote, le polytechnicien Mamadou Mbaye, connu pour sa longue carrière dans la finance à travers le monde. Financier redoutable, diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ensae, M. Mbaye dispose de plus de 25 ans d’expérience professionnelle dans les domaines de l’investissement et du financement des projets en Afrique, en Europe et en Asie. Ayant fait ses preuves dans la gestion des risques en Suisse et en Amérique chez un géant du négoce de matières premières et dans le trading, mais aussi dans une banque d’affaires à Londres, il passe du côté investissement dans un fonds de Private Equity. Il a exercé les fonctions de de Directeur Exécutif du Fonds souverain d’Investissements stratégiques du Sénégal (FONSIS) pendant 6 ans. Il quitte aujourd’hui cette Institution pour diriger le FSD.
Le départ de Mamadou Mbaye est une grosse perte pour notre pays. Seulement, l’homme végétait au FONSIS comme directeur exécutif. Pressenti à un moment pour remplacer le Dg Ibrahima Kane nommé à la tête d’Air Sénégal, il lui finalement été préféré Pape Demba Diallo, un ingénieur ex-sonatélien. Toutefois, l’engagement patriotique de M. Mamadou Mbaye est à saluer puisque tous les gros projets d’investissement dans le domaine énergétique portent son empreinte. Bon vent dans ce nouveau challenge, cher compatriote !
LA ZONE DE LIBRE ÉCHANGE AFRICAINE PATINE
Initialement prévu le 1er juillet, le lancement effectif de la zone de la Zlecaf, censée devenir l'espace commercial le plus peuplé du monde, attendra.La faute à la pandémie de coronavirus, mais aussi à des négociations laborieuses
Le problème de la fermeture des frontières masque en effet des obstacles plus profonds à la réalisation d'un "marché commun" africain.
Sur le papier, la Zlecaf réunit 54 des 55 pays africains (manque l'Erythrée qui n'a pas signé l'accord), soit 1,2 milliard d'habitants, et représente un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars, l'équivalent du PIB de la France.Soit le plus grand marché commun du monde en terme d'habitants, mais très loin derrière l'Union européenne en terme de richesse.
Elle a été lancée en grande pompe au sommet de l'Union africaine de Niamey il y a un an, en présence de 32 chefs d'Etat, une centaines de ministres et 4.500 délégués, avec l'objectif ambitieux de faire progresser rapidement les échanges intra-africains, pour doper les économies du continent le moins développé.
Le commerce intra-africain ne représente que 15% des échanges totaux du continent, contre 70% pour l'Union européenne.
La mise en oeuvre effective de la Zlecaf n'a cependant pas beaucoup avancé.
"Tout le monde peut voir que rien ne peut être fait au 1er juillet", parce "les frontières de 42 pays africains sont partiellement ou totalement fermées" à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, a expliqué à l'AFP le secrétaire général de la Zlecaf, le Sud-Africain Wamkele Mene.
Les ambassadeurs en poste au siège de l'Union africaine à Addis Abeba ont donc proposé le 1er janvier 2021 comme nouvelle date de mise en oeuvre, une recommandation qui doit être adoptée par les chefs d'Etat.
Encore cette nouvelle date est-elle hypothétique, "cela dépendra de l'évolution de la pandémie", souligne M. Mene, qui travaille à Addis Abeba, les bureaux du secrétariat général de la Zlecaf à Accra n'étant pas encore ouverts à cause de l'épidémie de coronavirus.
Mais au-delà de la pandémie qui bloque les échanges, la réalisation effective de la Zlecaf reste encore nébuleuse.
- "Il faudra longtemps" -
Seulement un peu plus de la moitié des pays signataires ont ratifié l'accord de libre-échange, soit 28 sur 44. Parmi eux, des poids lourds économiques, tels que l'Afrique du Sud, l'Egypte, ou encore des poids moyens comme le Maroc, le Kenya et la Côte d'Ivoire.
Mais d'autres pays sont réticents : le mastodonte Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec ses 200 millions d'habitants, n'a toujours pas ratifié l'accord, pas plus que l'Algérie ou l'Angola, puissance pétrolière.
"Le Nigeria est engagé dans l'accord, mais, bien sûr, le Covid-19 a retardé les choses et nous devrons probablement tout revoir", a commenté la ministre nigériane des Finances Zainab Ahmed.
En août 2019, le Nigeria n'a pas hésité à fermer brutalement ses frontières à ses voisins et partenaires économiques, une mesure ultra-protectionniste décidée unilatéralement pour endiguer le commerce de contrebande et stimuler son économie nationale.Une décision violant également sans vergogne l'accord de libre-échange de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui n'a toujours pas été levée.
La coexistence entre la Zlecaf et les huit organisations économiques régionales africains déjà existantes pose d'ailleurs question.
"Les communautés économiques régionales demeurent, avec leurs obligations pour leurs pays membres"."Nous bâtissons (la Zlecaf) sur la libéralisation et les progrès déjà accomplis par ces communautés", avance Wamkele Mene, sans plus de précision.
Une intégration dans une véritable union douanière continentale sera discutée à l'avenir, justifie-t-il.
Selon le secrétaire général, l'objectif des négociations de la Zlecaf est la disparition des taxes douanières pour 97% des produits d'ici 15 ans, avec une application graduelle pour les pays les moins développés.
Cette libéralisation entraînerait une augmentation d'environ 16% du commerce intra-africain, soit en valeur 16 milliards de dollars supplémentaires, selon les calculs du Fonds monétaire international (FMI).
Une somme plutôt modeste à l'échelle du continent, dont les échanges avec l'Union européenne, son premier partenaire commercial, sont deux fois plus importants que le commerce intra-africain.
Du reste, la suppression des droits de douane ne suffira pas.Il faudra aussi s'attaquer aux nombreux obstacles non tarifaires, comme la médiocrité des infrastructures de transport, de logistique, de communication, l'harmonisation des systèmes de paiement, notent le FMI comme de nombreux experts.
"Il faudra longtemps pour réaliser l'intégration (africaine), parce que d'énormes investissements d'infrastructure sont nécessaires", estime l'économiste sud-africain Lumkile Mondi, de l'université de Witwatersrand, citant l'interconnexion des oléoducs et gazoducs, des aéroports, des chemins de fer, routes et système de télécommunication.
LE SECTEUR PRODUCTIF CONTRÔLÉ POSITIF
Ce constat a été fait par le Ministre du pétrole et des énergies Mouhamadou Makhtar Cissé.
La pandémie de la Covid-19 a fortement affecté le secteur énergétique. Entre autres impacts, la crise a entrainé une diminution globale de la consommation d’électricité pour le secteur productif d’une manière générale. C’est ce qu’a fait remarquer le Ministre du pétrole et des énergies Mouhammadou Makhtar Cissé qui participait hier, mardi 30 avril à une conférence ministérielle sur les impacts du Covid-19 sur les secteurs énergétiques africains.
«Certes, il est difficile pour le moment de déterminer avec exactitude tous les impacts qu’aura l’épidémie de coronavirus sur le secteur électrique. En revanche, certains effets se font déjà sentir notamment la diminution globale de la consommation d’électricité pour le secteur productif de manière générale même si celle du secteur résidentiel a légèrement augmenté avec notamment le recours au télétravail et à l’internet, du fait du temps de séjour plus long dans les foyers».
Ce constat a été fait par le Ministre du pétrole et des énergies Mouhamadou Makhtar Cissé. Il intervenait hier, mardi 30 juin à une conférence ministérielle portant sur le thème : «Impacts de la Covid-19 sur les secteurs énergétiques africains : Défis et opportunités». «Dans le domaine de l’électricité, nos pays sont confrontés déjà à un problème de disponibilité, notamment en milieu rural, malgré les énormes potentialités de ressources énergétiques dont dispose l’Afrique (solaire, hydroélectricité, biomasse, éolien, gaz naturel).
La crise économique mondiale liée à la COVID-19 risque d’aggraver cette situation et compromettre l’atteinte de l’objectif de développement durable N°7 (ODD 7) fixé par la Communauté internationale à l’horizon 2030, à savoir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables, modernes et à un coût abordable», a relevé le Ministre. Selon lui, la menace pèse, surtout avec la crainte des reports d’investissements ou des retards potentiels dans la réalisation à bonne date de certains projets majeurs d’infrastructures électriques de production et de transport au niveau national ou régional. «Ces risques d’exécution peuvent ainsi découler des arrêts observés à cause des mesures de confinement et, d’autre part, des difficultés financières de certains investisseurs», précise-t-il.
Pour juguler au maximum ces impacts, M. Cissé a souligné la nécessité d’investir davantage dans la production, les réseaux de transport et de distribution, mais également dans les énergies renouvelables, pour amener l’électricité dans nos hameaux les plus reculés, les centres et les postes de santé. «La pandémie de la COVID-19, nous a renseigné sur l’urgence à fournir de l’électricité aux centres de prise en charge des personnes infectées qui se trouvent dans des zones isolées et hors de portée du réseau électrique national, grâce à l’énergie solaire», indique-t-il. Concernant les défis à relever dans ce secteur, soutient-il, le premier est d’assurer l’accès universel à l’électricité des populations notamment en milieu rural, ensuite nous devons continuer à sécuriser l’approvisionnement en électricité de nos pays en assurant un service énergétique de qualité aux usagers, garantir l’équilibre financier du secteur à court terme et accompagner la reprise à moyen et long terme des investissements déjà ciblés tout en maintenant le pouvoir d’achat des ménages pour qu’ils puissent payer les services de l’électricité.
Par ailleurs, le Ministre du pétrole et des énergies a fait remarquer que le secteur des hydrocarbures n’est pas en marge de cette turbulence. Selon lui, il est même l’un des plus touchés. «La pandémie liée au coronavirus a contraint les Etats à prendre des mesures de confinement qui ont eu, entres autres comme conséquences, un ralentissement, voire un arrêt des travaux dans les pays où la plupart des équipements de production nécessaires aux projets pétroliers et gaziers sont construits. Elle a également eu un impact significatif sur les marchés pétroliers, exacerbé par la guerre des prix, qui a fait que le prix du baril a subi des évolutions jamais observées dans l’histoire du secteur pétrolier, atteignant même un cours négatif le 20 avril 2020 », laisse-t-il entendre.
ECTEUR DU PETROLE ET DU GAZ : Le gouvernement travaille à réduire les impacts de la Covid-19 sur les projets
Le gouvernement du Sénégal et ses partenaires travaillent à réduire les impacts de la Covid-19 sur les chantiers pétroliers et gaziers. La révélation est du ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé. Il s’exprimait hier, mardi 30 juin en marge de la table-ronde ministérielle sur l’impact de la Covid19 sur les secteurs énergétiques en Afrique. «Nous sommes parmi les pays qui ont fait d’importantes découvertes de pétrole et de gaz et nous avons des chantiers importants. Ces chantiers sont négativement impactés, même si nous travaillons à réduire l’impact. Forcément sur les délais et les coûts, il y a à faire», indique-t-il. Ainsi, invite-t-il, les pays africains qui ont les mêmes problèmes à travailler avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour tirer le meilleur profit de cette situation. «Dans toute crise, il y a des opportunités qui se dessinent. Nous avons moins peur de l’avenir que de l’impréparation de la jeunesse sénégalaise, qui doit se préparer pour faire face aux défis», a soutenu le ministre du Pétrole et des Energies.