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27 avril 2025
Femmes
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MAMI NYANGA, LA MILLIARDAIRE CAMEROUNAISE QUI NE CACHE PAS SES MILLIARDS
La richesse de cette battante n'est pas née ex-nihilo. Elle est partie de quelque part. Vendeuse de beignets de haricot, infirmière, puis revendeuse de pagne entre le Benin, le Nigeria et le Cameroun, elle a pu à se bâtir sa fortune à force de travail
Françoise Puene, cette camerounaise quinquagenaire communément appellée Mami Nyanga est une femme d'affaires propsère qui opère dans plusieurs domaines, notamment dans l'hotellerie. Propriétaire de plusieusr grand immeuble à Yaoundé, elle est une milliardaire décomplexée qui ne cache pas ses millirads parce qu'elle les justifie très facilement, dit-elle.
Femme androgyne, elle a un look très particulier, - veste cravate, haut talon, tête complètement rasée (boule à zéro)- et veut se faire respecter dans un environnement machiste. Mami Nyanga explique que c'est sa manière à elle de faire face à son milieu où les hommes ont tendance à vouloir l'écraser parce que femme.
La richesse de cette battante n'est pas née ex-nihilo. Elle est partie de quelque part. Vendeuse de beignets de haricot, infirmière, puis revendeuse de pagne entre le Benin, le Nigeria et le Cameroun, elle a réussi à se batir sa fortune en partant de rien. C'est à juste raison que Mami Nyanga est parfois très stupéfaite de voir personnes devenir brusquement riches sans aucun parcours alors qu' elle reste persudée qu'une fortune ne se constrtuit qu'avec le temps.
Généreuse, elle s'investit dans le sociale et se bat pour que les femmes et les jeunes suivent son exemple et prennent leur destin en main. Elle s'active aussi dans le renforcement des capacité de ses soeurs en termes de gestion de leur commerce ou petites entreprises.
Découvrez cette femme milliradaire au parcours atyptique.
PAR LAUREN SEIBERT
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FAIRE DU SORT DES TALIBÉS, UNE PRIORITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Il est crucial que le projet de loi sur le statut des daaras soit adopté, et que les candidats élaborent des propositions claires sur la manière dont ils comptent instaurer de vrais changements pour les Talibés
#Enjeux2019 - L’enfant était étendu dans la rue. Il sanglotait en se tenant la jambe, qui semblait fracturée. Il venait d’être percuté par une moto. C’était le 13 janvier dernier, à Louga, au Sénégal. Mais il ne s'agissait pas d'un simple accident. Cet enfant était l'un des plus de 100 000 talibés du Sénégal, qui sont obligés par leurs maîtres coraniques à sortir mendier chaque matin dans la rue.
Après que ce talibé eut été emmené à l'hôpital, je me suis lancée à la recherche de son maître coranique, avec mon partenaire de recherche de la Plateforme pour la Promotion et la Protection des Droits Humains (PPDH), une coalition sénégalaise de défense des droits humains. Pendant que ses vingt talibés mendiaient dans les rues, le maître faisait la sieste. Un autre talibé de la même école coranique (daara), où les enfants sont confiés en pension, nous a dit que les garçons avaient pour obligation de rapporter 250 francs CFA chaque jour. Ce n'est pas une éducation, c’est de l'exploitation, assortie de maltraitance – l'enfant qui nous a menés au daara avait une blessure infectée, non traitée, à une main.
À l'approche de l'élection présidentielle au Sénégal, les candidats devraient garder à l'esprit le fait que les enfants talibés souffrent et meurent – que ce soit dans les rues ou dans leurs daaras, qui ne sont toujours pas règlementés, et où beaucoup d'entre eux sont forcés de mendier et subissent des sévices. Les candidats et leurs partis politiques devraient indiquer clairement leur position sur cette question.
- Situation alarmante –
Non seulement des dizaines de milliers de talibés au Sénégal sont forcés à mendier quotidiennement de la nourriture ou de l'argent, ce qui les expose aux dangers de la rue, mais ils subissent en outre des sévices physiques. Dans un rapport qui sera publié prochainement, la PPDH et Human Rights Watch exposeront en détail de nombreux cas dans lesquels des talibés ont été battus, enchaînés ou victimes d'abus sexuels dans des daaras, ainsi que des décès de plusieurs talibés causés par les sévices ou la maltraitance en 2018.
Le lendemain de l'accident de Louga, nous avons rencontré à Saint-Louis un homme qui avait été témoin de la mort d'un talibé en décembre. « Une voiture lui a roulé dessus », a-t-il dit. « Pendant trois jours après avoir assisté à cela, je n'ai pas pu dormir. » Quand il a retrouvé le daara de la victime, le frère de cet enfant – lui-même talibé – lui a dit que le maître coranique exigeait que les enfants lui rapportent 250 francs CFA chaque jour.
Au cours des dernières années, j'ai visité de nombreux daaras où les enfants vivent dans des conditions épouvantables, j'ai eu des entretiens avec des dizaines de victimes de sévices et j'ai vu des centaines de talibés – pieds nus, sales, mal nourris ou malades – mendier dans plusieurs régions du Sénégal. J'ai rencontré de nombreux talibés avec des cicatrices ou des blessures sanguinolentes, qui affirmaient avoir été battus pour n'avoir pas rapporté assez d'argent à leur maître.
Les activistes sénégalais dénoncent de plus en plus ces abus, mais le sort des talibés demeure dans l’angle mort du gouvernement, dont les actions pour remédier à cette situation sont restées limitées. L'Assemblée nationale n'a toujours pas adopté le projet de loi portant statut des daaras. Les autorités agissent rarement pour fermer les daaras qui ne sont pas aux normes en matière de santé et de sécurité. Le programme du gouvernement visant à « retirer les enfants de la rue » a eu un impact minime : environ 300 enfants ont été retirés des rues de Dakar en 2018, mais cette mesure n'a été accompagnée d'aucune enquête ou poursuite en justice.
Les arrestations et les poursuites à l'encontre de maîtres coraniques pour abus ou exploitation d'enfants ont augmenté à l'échelle nationale, mais certains magistrats continuent soit d'abandonner les poursuites, soit de minimiser les chefs d'accusation, et souvent la police s'abstient d'enquêter. Lorsque j'ai évoqué l'incident de Louga avec la police locale et demandé si une enquête avait été ouverte, l'agent de police s'est montré irrité. « Si la victime ne saisit pas la police, ce n'est pas de notre responsabilité », a-t-il dit.
Une large part des tâches du gouvernement en matière de protection des enfants en situation d’urgence est laissée aux services de l’Action éducative et de la protection sociale en milieu ouvert (AEMO), qui sont rattachés au ministère de la Justice, et qui manquent de ressources et de personnel pour s'acquitter de leur mandat. La plupart de leurs bureaux ne comptent que trois ou quatre personnes et certains n'ont pas de véhicule. Certaines régions – comme celles de Diourbel et Louga – ne disposent pas de centres d’accueil gérés par le gouvernement pour héberger les enfants fugueurs ou les victimes d'abus.
- Prendre des mesures urgentes -
Compte tenu de l’ampleur du problème, il est crucial que l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur le statut des daaras, et que les candidats à l'élection présidentielle élaborent des propositions claires concernant la manière dont ils comptent instaurer de vrais changements pour les talibés. Comme Mamadou Wane, président de la PPDH, l'a récemment écrit, « la grande absente dans l’agenda de ces prétendants à la charge suprême de gouvernance de notre pays (...) est la question de la mendicité et la maltraitance des enfants. » Les citoyens sénégalais devraient insister pour leur faire prendre des engagements spécifiques.
Une fois élu, le nouveau gouvernement devrait agir pour accroître les ressources et le personnel affectés aux services de protection de l'enfance, fermer les daaras où la santé et la sécurité des enfants sont en danger, et faire rendre des comptes à tous les maîtres coraniques ou parents qui exposent des talibés à des dangers ou à des risques d'abus ou d'exploitation.
Des milliers de talibés risquent leur vie chaque jour dans les rues et dans des daaras abusifs. Leur situation mérite l'attention tant à l'approche de l'élection présidentielle qu'après. Combien d'enfants doivent mourir ou continuer de souffrir avant que les autorités se décident à agir ?
Lauren Seibert est chercheuse adjointe auprès de la division Afrique de Human Rights Watch (HRW). Depuis 2016, elle a mené des recherches de HRW sur la situation des enfants talibés au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. De 2013 à 2015, elle était une volontaire du Corps de la Paix à Kolda, Sénégal. Une localité où elle a souvent travaillé avec les daaras locaux, en organisant des projets de santé, et avec la communauté, sur des activités de sensibilisation concernant les droits des enfants talibés.
PAR NAFISSA DRAMÉ DIA DIOP
NE PLUS AVOIR À CHOISIR ENTRE LA PRÉSERVATION DE SA SANTÉ FINANCIÈRE ET CELLE DE SON ENFANT
Comble de l’ironie : pendant que dans certains pays les papas se sentent discriminés par les dispositions encadrant le congé maternel, au Sénégal, le congé de maternité est agité comme un épouvantail devant les femmes actives
Novembre 2007, à peine un mois après avoir donné naissance par césarienne à ma deuxième fille, me voilà assise en pleine séance de prise de service au Cabinet du Ministre en charge du Commerce à côté de mes camarades Commissaires aux Enquêtes économiques. À ma question de savoir si je pourrai bénéficier d’un mois supplémentaire au titre des congés de maternité, il me fut répondu, avec le sourire, que ma prise de service étant postérieure à mon accouchement, il n’en était pas question. Et c’est ainsi que j’entrais pour de bon cette fois dans le monde professionnel au Sénégal, sans avoir bien récupéré, laissant avec déchirement derrière moi une princesse d’à peine 4 semaines, 8 heures par jour, pendant lesquelles je m’évertuais à effectuer correctement mon travail.
Il ne s’agit là nullement d’un cas isolé. Dans son livre Le Sénégal au cœur[1], c’est le président Macky Sall lui-même qui raconte :
« Notre premier enfant naquit alors qu’elle était étudiante. Un jour, afin de pouvoir aller en cours, elle avait confié notre fils à l’épouse de notre ami, le regretté Ousmane Masseck Ndiaye. C’est d’ailleurs le nom de cette dame que nous avons donné à notre fille. Installé chez nos amis, notre petit garçon n’arrêtait pas de pleurer. La dame, inquiète, et ne sachant quoi faire, finit par m’appeler. J’étais à mon bureau : elle m’explique qu’il refuse de s’alimenter et de prendre le biberon. Très inquiet, je me rends chez elle. Effectivement, il continuait de pleurer, je l’ai pris avec moi et nous nous sommes rendus à la Fac où étudiait ma femme. Nous avons fait irruption en plein cours. Je lui explique ce qui se passe. Elle a pris le bébé et elle lui a donné le sein : il s’est calmé aussitôt. Je lui ai dit : «On rentre à la maison.» Ce fut son dernier cours : «Maintenant, je vais m’occuper de mon fils», avait-elle dit. Son mérite est d’autant plus grand qu’elle avait choisi de mettre un terme à une formation au bout de laquelle elle serait devenue ingénieure, comme son mari, et aurait exercé un métier dans lequel elle aurait sûrement brillé. »
Les faits parlent d’eux-mêmes. Plusieurs femmes renoncent ainsi pour de bon à une carrière professionnelle, par défaut d’accommodement adéquat à la naissance de leur enfant. Tant de femmes renoncent à leurs activités professionnelles faute de cadre légal leur permettant de rester suffisamment longtemps auprès de leur enfant.
Et l’on voudrait nous faire croire aujourd’hui, que la proposition visionnaire du président Ousmane Sonko dans son programme de politique économique et sociale, Jotna[2], porterait atteinte à l’épanouissement professionnel des femmes !
Bien au contraire, cette proposition est gage d’épanouissement socioprofessionnel, et devrait permettre d’éviter à l’avenir qu’une femme soit déchirée entre la préservation de sa santé financière et celle de son nouveau-né.
Plusieurs raisons militent en faveur de l’introduction d’une telle mesure au Sénégal, bien entendu après concertation avec autant de parties prenantes que nécessaire.
D’un point de vue économique, si dans le court terme une telle mesure contribuerait à prolonger la période qu’une nouvelle mère passe hors du marché du travail, dans le long terme, elle concourt à une participation accrue des femmes à la population active, ce qui, à son tour, augmentera le revenu national.
Il est inutile de revenir sur les bénéfices de l’allaitement exclusif et son effet sur la santé du bébé et la baisse de la mortalité infantile, de sorte que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a fait la Recommandation (no 191) sur la protection de la maternité, 2000[3], laquelle indique que « les membres devraient s'efforcer de porter la durée du congé de maternité visé à l'article 4 de la convention à dix-huit semaines au moins ».
Par ailleurs, Un article de 2014 publié dans le Journal de la santé, de la politique, des politiques et du droit a révélé que plus le congé maternité s’allonge (jusqu’à six mois), moins il y a de risque de souffrir de dépression post-partum[4]. A la reprise, la femme devient également beaucoup plus productive et performante.
Il est très réducteur de penser que l’employeur n’aura que des charges supplémentaires à supporter. En effet, le respect de ce droit au bénéfice de ses employées lui assure un taux d’attraction et de rétention plus élevé de leurs talentueuses employées. Lorsque Google, Accenture et Aetna ont augmenté leurs politiques de congés payés au cours des dernières années, le nombre d’employées qui ont cessé de travailler après avoir eu un enfant a considérablement diminué[5].
Il suffira juste que l’entreprise mette en place une bonne politique de ressources humaines, en mettant par exemple en place des conventions avec certains instituts de formation afin de pouvoir accueillir des stagiaires au besoin pour renforcer ses effectifs durant ces congés de maternité. Cela permet en même temps à plusieurs chercheurs d’emplois d’acquérir la fameuse expérience professionnelle, et à l’employeur d’avoir un bassin de talents pour des recrutements futurs. Les multiples affectations temporaires qui pourront survenir au sein de l’entreprise seront autant d’occasion pour le personnel d’être exposé à des dossiers plus variés et d’acquérir également de l’expérience.
Selon les Résultats de l'Enquête nationale sur l’Emploi au Sénégal Deuxième trimestre 2017, menée par l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), « au deuxième trimestre 2017, 39,7% de la population en emploi avait un emploi salarié, avec 46,6% des hommes ayant un emploi salarié contre 30,5% de femmes »[6]. Malgré l’écart constaté, ces chiffres démontrent à souhait qu’il est impossible pour l’employeur sénégalais de se passer de la main d’œuvre féminine.
La discrimination à l’emploi fondée sur le genre est une réalité qui n’est ni de près ni de loin inhérente à l’existence d’une législation sur un prolongement du congé de maternité.
En effet, à travers le monde et à travers les siècles, plusieurs femmes ont subi et continuent de subir la discrimination du fait de leur simple statut de femmes et en subissent les contrecoups aussi bien durant leur grossesse qu’au retour d’un court congé de maternité.
Dans tous les cas, rien que la peur de prendre ce congé par crainte de discrimination représente une première forme de violence. Le refus de procréer pour les mêmes raisons représente une rupture d’équité de genre. Enfin, le fait de perdre ses conditions antérieures d’emploi au retour d’un congé représente également une discrimination fondée sur le genre.
Par conséquent, le problème semble beaucoup moins superficiel que ce faux débat ne veut bien le faire croire. La discrimination fondée sur le genre existe dès la naissance et est toujours un défi global devant être relevé , indifféremment de l’adoption ou non d’une telle mesure, en ce sens qu’elle entraine dans le milieu de l’emploi une énorme perte de main-d'œuvre.
La mesure proposée par le président Ousmane Sonko ne devra nullement être vue comme un facteur de discrimination supplémentaire, mais au contraire, comme un moyen additionnel de réalisation de l’égalité des sexes en milieu professionnel.
Pour préserver leur droit à un travail équitable, les femmes ne doivent nullement être amenées à renoncer à leur merveilleux droit naturel à la maternité.
Il n’est pas étonnant que pour contourner toute velléité de discrimination des femmes suite à la promulgation d’une telle loi, certains pays offrent une possibilité similaire aux papas, par le système du congé parental, de sorte que recruter un homme ou une femme ne fasse aucune différence en ce qui concerne ce sujet.
[1] Sall Macky, Le Sénégal au cœur, Cherche Midi, 2019, 176 p.
Du poste Thiaroye à Ngaye, on ne s’était pas parler - Mais je savais déjà que je venais de voir la femme de ma vie – Ousmane fait renaitre la flamme de sa première rencontre avec son épouse - VIDÉO EN WOLOF
Madeleine Diallo et Lamarana Diallo |
Publication 22/02/2019
C'est suite à des rencontres incroyables, parfois insolites, et le plus souvent inattendues que naissent le grand amour. Ousmane Fall revient sur les circonstances de sa rencontre improbable avec celle qui est devenue son épouse.
Voir vidéo.
"PRÉSIDENTIELLES" ACCORDÉ VRAIMENT AU FÉMININ PLURIEL ?
À la veille du 24 février, la Fondation Heinrich Böll et son partenaire EJICOM s’interrogent sur la situation politique des femmes au Sénégal et surtout sur leurs candidatures à la présidence - Pourquoi y-a-t-il aucune femme parmi les candidats ?
L’élection présidentielle sénégalaise du 24 Février 2019 sera la onzième depuis l’indépendance en 1960 et aucune des trois femmes candidates initialement en lice, n’a finalement été acceptée par le Conseil Constitutionnel suite au « parrainage » (1).
Au vu de cette situation, nous avons souhaité cerner la perception des populations sur les candidatures féminines au Sénégal. Un détour dans l’histoire et des entrevues avec des personnalités politiques d’aujourd’hui et un micro-trottoir nous permet d’en savoir un peu plus sur ce que l’opinion publique sénégalaise pense de la question.
Femmes et politique, histoire au Sénégal
« La politique constitue-t-elle le dernier rempart de la virilité ? La politique serait-elle une pratique masculine qui renvoie à un imaginaire masculin ? » Seynabou Ndiaye Sylla, 2001 (2)
Depuis les sociétés traditionnelles, la politique était un domaine presque exclusivement masculin et s’exprimait en termes d’autorité, de contrôle et de domination. Cependant, les femmes ont toujours été présentes dans l’espace politique, malgré sa domination de fait ou institutionnalisée par les hommes.
La période pré coloniale sénégalaise a été marquée par des femmes exceptionnelles devenues de grandes actrices politiques. C’est le cas de Yassine Boubou, huitième Damel (3) du Cayor, un royaume pré-colonial situé à l'ouest du Sénégal actuel, qui à travers ses exploits politiques répertoriés entre 1673 et 1677, incarne aujourd’hui le djom (courage) dans les légendes populaires. On peut aussi citer les reines Ndatte Yalla (1810-1860) et Djembeut Mbodj (1800-1846) du Waalo (4), etc.
Durant la période coloniale, les femmes jouèrent un rôle important dans les campagnes pour l’élection de leur Parent utérin (5). « Ce sont les femmes qui élisent »(6). Lamine Guèye (premier avocat noir de l’Afrique Occidentale Française et premier président de l’Assemblée nationale du Sénégal indépendant) a su très tôt profiter du poids électoral des femmes et de leur engagement politique, pour avoir été élu dès 1925 premier maire noir de Saint-Louis du Sénégal.
Le pouvoir « des hommes qui décident » se fonde sur le suffrage des femmes qui constituent les bases naturelles des partis politiques où elles reproduisent la configuration de leurs réseaux de regroupement traditionnel (7).
Lors de la Présidentielle de février-mars 2000, le Sénégal enregistrait avec Marième Wane Ly, Secrétaire générale du Parti pour la Renaissance Africaine (PARENA), la première candidature féminine de son histoire qui se retirera finalement de la course.
En 2012, la styliste Diouma Diakhaté et le Professeur Amsatou Sow Sidibé étaient les seules femmes candidates à l’élection présidentielle. Cette rentrée politique fut également marquée par l’instauration de la loi de la parité en 2010 garantissant aux femmes 50% des postes dans les instances de prise de décision électives et semi-électives (le parlement actuel comprend 43% de députés féminins).
En 2019, les trois femmes candidates à l’élection présidentielle sont toutes recalées. Ainsi, les femmes qui pourtant sont majoritaires sur le fichier électoral n’ont pu avoir aucune de leurs consœurs sur la ligne de départ pour ces élections à venir.
Les principales difficultés rencontrées par les femmes dans la sphère politique
La principale difficulté reste la masculinisation de l’espace politique sénégalais, et la répartition sexée des espaces (public et privé) rend l’implication politique des femmes encore plus difficile. « La politique, telle que je la vis, est déjà difficile et quand c’est une femme c’est encore plus difficile. Parce qu’habituellement, c’est la sphère privée qui nous est affectée (…). A la maison, on fait des enfants, on s’occupe des enfants, on s’occupe de la maison, on s’occupe de tout le monde, etc. Quand nous allons dans la sphère publique affectée aux hommes, ça devient une bousculade car les hommes sont déjà là, et ont déjà campé, ont déjà leur pouvoir ». Professeure Amsatou Sow Sidibé, Candidate recalée à l’élection présidentielle 2019 (8)
Cet état de fait, perdure en raison des représentations que la communauté elle-même a de la place des femmes. Chacun des deux sexes s’y inscrit dans un ordre préétabli qui détermine toute l’organisation sociale, sans réelle possibilité de remise en question.
Le système patriarcal sur lequel repose la structure familiale, donc sociale, est un frein à la responsabilité citoyenne des femmes qui n’arrivent pas à participer de manière égalitaire à la construction et au développement socioéconomique de leurs pays (9). Ainsi, certaines femmes perpétuent les inégalités. « Ce sont les femmes elles-mêmes qui refusent la promotion de la femme, du leadership féminin. » selon Amsatou Sow Sidibé.
Comment sont perçues les femmes en politique au Sénégal ?
Selon une citoyenne sénégalaise interrogée, en politique les femmes brillent un peu par leur absence par rapport aux hommes qui sont majoritaires.
La femme sénégalaise continue de subir l’autorité et la domination mâles dans la sphère privée ou politique. Ce constat est partagé par Ndèye Gueye Cissé (10), actuellement vice-présidente du conseil départemental de Kébémer au Nord du Sénégal :
« (…) nous sommes dans un pays où l’autorité de la femme, bien qu’on ait eu des femmes qui ont eu beaucoup d’autorités, n’est pas encore vraiment acceptée. (…) Rares sont les partis politiques dans lesquels elles occupent des postes ou bien ont des responsabilités leur permettant de se faire reconnaître et de pouvoir rendre la main à d’autres femmes de valeur. »
En dépit de leur motivation et de leur engagement, elles sont contraintes par l’organisation même de leur parti politique. Elles priorisent toujours leur leader politique et leur parti, freinant parfois l’évolution même du combat des femmes.
Construire une dynamique qui transcende les organisations politiques, devient dès lors primordial pour y rehausser le statut de la femme et régler la problématique de leur leadership. Malgré un contexte qui a beaucoup évolué, avec « (…) une égalité au niveau des formations, des diplômes et même du cursus politique (...) » elles attendent toujours d’être coachées par un homme. Ce qui démontre que les femmes, pour la plupart, n’ont pas conscience de leurs valeurs et n’ont pas confiance en elles.
Les raisons de l’élimination des femmes candidates via le parrainage lors des élections présidentielles de 2019
D’emblée, il est important de préciser que la loi sur le parrainage est une loi qui limite ceux ou celles qui n’ont pas assez de moyens financiers pour sillonner tout le territoire national. Comme en atteste Rokhiatou Gassama, Présidente Nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) et observatrice au Conseil Constitutionnel : «Le parrainage (…) élimine tout candidat n’ayant pas respecté les critères de validation des candidatures. (…) si vous n’avez pas les moyens d’aller récolter des voix sur le terrain et payer les collecteurs, parce qu’il faut penser les payer et s’assurer de la validité des signatures et ce, sans doublons. C’est ce qui a été la cause de beaucoup de rejets. »
Selon elle, il est important que les femmes discutent des modalités d’accompagnement de leurs consœurs en campagne. Sur le parrainage, elle ajoute : « (…) Les femmes doivent se préparer davantage pour les élections. Et je pense qu’à ce niveau-là, le premier problème est que les femmes n’ont pas su s’approprier la loi et essayer de coaliser avec les organisations de femmes autour d’elles».
Le Sénégal est-il prêt à avoir une femme comme Président?
La population sénégalaise est sociologiquement habituée à voir les hommes au-devant des instances dirigeantes comme l’exprime ce citoyen interviewé par EJICOM - école de journalisme et partenaire de la Fondation Heinrich Böll: « Dans la culture sénégalaise, les femmes n’ont pas cette place de leader, de dirigeante, que ce soit dans la famille ou dans les milieux professionnels ».
A l’élection présidentielle du 26 février 2012 - qui a vu, pour la première dans l’histoire du Sénégal indépendant, des candidatures féminines - les seules deux femmes sur les 14 candidats, n’ont récolté que 0,31% des suffrages valablement exprimés (11). A ce niveau, l’obstacle majeur reste culturel.
Suggestions pour plus de femmes candidates dans l’espace politique sénégalais
Les mentalités et les instances de socialisation (la famille, l’école et les médias) qui ont un rôle capital à jouer, doivent être préparées. Pour inverser la donne, nous avons besoin de plus d’images favorisant l’implication des femmes à des postes dirigeants ou de responsabilité, dans les manuels scolaires, les programmes télévisés, etc.
Aujourd’hui, les résistances socioculturelles font que sur 552 maires au Sénégal, seules 13 sont des femmes (12). Les femmes doivent donc s’organiser en un groupe de pression sur l’autorité et les décideurs pour aboutir à davantage de représentation dans les instances décisionnelles au sein des partis politiques. A ce jour, le fonctionnement des partis politiques ne favorise pas une représentation de qualité des femmes et un changement à ce niveau est primordial.
Il faut promouvoir le leadership féminin au sein des organisations politiques par la formation et conscientiser les femmes en leur capacité de mobilisation. Cela contribuera à davantage développer leur confiance en elles et à une meilleure cohésion entre elles pour une meilleure représentativité au sein des instances politiques.
Et enfin, il est urgent de trouver des mesures pour accompagner les femmes dans l’accès au financement. Cela les encouragera à mettre en place des listes afin de dérouler leur vision et programme.
Conclusion
La participation politique des femmes reste encore le maillon faible de la gouvernance démocratique au Sénégal. Il existe toujours un décalage entre la position officielle, qui se dit en faveur de l'égalité des sexes, et le traitement qui est accordé à cette question dans les faits (13).
Le processus de déconstruction des mentalités est en cours. Avec la loi sur la parité, les femmes sont maintenant plus motivées et aspirent à plus de responsabilités. Elles se renforcent de plus en plus au niveau de leur localité, et dirigent aujourd’hui à l’Assemblée nationale, des réseaux parlementaires qui prennent en charge des questions qui intéressent les populations (éducation, santé, accès à l’eau, etc.).
Elles se sont aussi engagées pour obtenir la réforme du Code de la Nationalité (2013), une loi autorisant la femme sénégalaise a donné sa nationalité à son époux et à ses enfants.
Toutefois, malgré l’existence d’un terrain parsemé d’embûches, quelques citoyens restent optimistes sur l’existence d’une femme à la tête de la magistrature suprême. Comme la jeune femme interviewée par EJICOM qui répond à la question s’il y aura une femme à la tête du Sénégal, « Oui, pourquoi pas moi ?! »
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L'élection présidentielle de février 2019 au Sénégal marquera l’introduction, dans la loi électorale, d’un nouveau critère de validation des candidatures. Concrètement, pour être candidat/e, il faut être en mesure de réunir le parrainage de 0,8% du corps électoral, c'est à dire de 52 000 personnes, réparties dans au moins sept régions différentes du pays.
Seynabou Ndiaye Sylla, 2001, Femmes et Politiques au Sénégal : contribution à la réflexion sur la participation des femmes sénégalaises à la vie politique de 1945 à 2001, Mémoire de DEA, Année universitaire 1999-2001, Paris 1, Sorbonne.
C’est un mot wolof (langue nationale) donné aux souverains du Cayor – un royaume historique situé à l'ouest de l'actuel Sénégal.
Le Waalo est une région historique du Sénégal, centrée sur le delta du fleuve Sénégal, dans le nord-ouest du pays, autour de la ville de Saint-Louis.
Les consanguins ne sont parents que du côté du père, les utérins, que du côté de la mère
Universitaire et une femme politique sénégalaise, Amsatou Sow Sidibé est la première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques. Membre actif de la société civile pendant plusieurs années, c'est en 2010 qu'elle fait véritablement son entrée en politique en créant son propre parti Mouvement Citoyen Convergence des acteurs pour la Défense des Valeurs Républicaines (Mouvement Citoyen CAR LENEEN - Rupture). Elle fut la première femme candidate à l’élection présidentielle de l’histoire du Sénégal en 2012.
MBAYE (Bineta Ndiaye), 2011, L’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans les programmes d’alphabétisation des femmes au Sénégal : Mythe ou réalité, Université Genève,http://tecfa.unige.ch/tecfa/maltt/memoire/ndiaye_2011.pdf, consulté le 27/01/2019.
Ndèye Gueye Cissé est responsable politique du PDS (parti libéral) et ancienne députée de la 11ième législature (2007-2012), Rokhiatou Gassama, membre de la société civile, présidente nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) et observatrice au Conseil Constitutionnel d’une observatrice.
Rapport sur la mise en œuvre de la loi sur la parité au Sénégal, 2016, Observatoire National de la Parité (ONP).
El BEBLAWI (Dina), 2015, Révolution et luttes des femmes : la dépolitisation du genre dans le discours de la gauche radicale égyptienne, université de Montréal, https://archipel.uqam.ca/8117/1/M14080.pdf, consulté le 26/01/2019.
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PLACER LA FAMILLE AU COEUR DES POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT
Quel président pour la famille sénégalaise ? Cette question a été l’objet d’une rencontre d’échange entre les membres de la société civile et des représentants des cinq candidats à la présidentielle
Quel président pour la famille sénégalaise ? Cette question a été l’objet d’une rencontre d’échange entre les membres de la société civile et des représentants des cinq candidats à la présidentielle. Initiée par le Caucus Femmes Leaders, la rencontre a permis de disséquer des enjeux liés à la famille dans le programme de chaque candidat. La présidente Fatou Sow Sarr fait le résumé des points discutés.
Voir la vidéo.
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ATTAQUE ET VANDALISME CHEZ NOGAYE BABEL SOW
La jeune activiste panafricaniste Nogaye Babel Sow, engagée dans la lutte contre l'impérialisme occidental et franc CFA , militante pour la souveraineté de l'Afrique, a été victime d'une attaque à son domicile en s'abstenant juste pour 5 minutes
La jeune activiste panafricaniste Nogaye Babel Sow, engagée dans la lutte contre l'impérialisme occidental et franc CFA , militante pour la souveraineté de l'Afrique, a été victime d'une attaque à son domicile alors qu'elle ne s'était absentée de sa maison que juste 5 minutes.
Sortie déposer la poubelle, c'est à son retour qu'elle note que qu'un intrus a visité sa maison et a trouvé que des verres à boire ont été cassés chez elle et son teléphone de service emporté. Le malfaiateur n'avait pas vraissemblablement besoin d'objets de valeur en tant que tel. Ce n'était pas un voleur car la personne semblait plutôt beuacoup plus intétessé par les données contenues dans le téléphone de la jeune étudiante.
La police contactée ne semblait pas avoir du temps pour régler ce genre d'affaire. Ce qui choque Nogaye Babel Sow. Après cet acte de vandalisme et de vol, suivi de l'attitude de la police, elle a contacté l'équipe de SeneNews qui est allé constater la situation à son domicile et recueillir sa réaction. Regardez !
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POSER LE DÉBAT DE L'ÉDUCATION SEXUELLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Sadikh Niasse préconise l'introduction dans la sphère familiale et scolaire, de l'éducation sexuelle à l'endroit des enfants dès le bas âge
#Enjeux2019 - Selon Sadikh Niasse, la société a changé, les moyens de communication ont changé et il ne sert à rien de faire la politique de l'autruche face aux questions sur la sexualité des enfants. "Il faut poser le problème de manière frontale dans la famille et à l'école", insiste-t-il, mettant en avant la necessité pour les enfants de prendre cnscience dès le bas âge de leur corps.
A en croire le secrétaire de la Raddho, les violences subies par les enfants sont autant importants que celles concernant les femmes.
L’AJS S’ENGAGE POUR L’EFFECTIVITÉ DES DISPOSITIONS DE LA LOI ANTI-TABAC
Comme sur les questions liées aux violences faites aux femmes et aux enfants, l’ASJ a compris que le tabagisme, un problème de santé publique, les touche aussi, a dit la juriste, mardi lors d’une séance de travail avec l’adjoint au préfet de Rufisque
Rufisque, 19 fév (APS) – L’Association des juristes sénégalaises (AJS) a décidé de s’engager dans la lutte contre le tabac par des actions d’information et de sensibilisation pour l’effectivité des dispositions de la loi anti-tabac votée en mars 2014 par l’Assemblée nationale, a appris l’APS de la présidente de sa commission des droits de l’enfant.
L’AJS s’est engagée dans cette lutte pour "accompagner la mise en œuvre de la loi anti-tabac, notamment les avertissements sanitaires et l’interdiction de l’usage du tabac dans les lieux publics et les lieux ouverts au public", a expliqué Aissatou Kanté.
Comme sur les questions liées aux violences faites aux femmes et aux enfants, l’Association a compris que le tabagisme, un problème de santé publique, les touche aussi, a dit la juriste, mardi lors d’une séance de travail avec l’adjoint au préfet de Rufisque, dans les locaux de la mairie de la ville.
Elle a souligné qu’il est "important de descendre sur le terrain pour sensibiliser les acteurs administratifs et judiciaires sur les dispositions de la loi méconnue par la majorité des Sénégalais".
L’AJS a initié cette rencontre à Rufisque pour identifier avec le comité départemental de lutte contre le tabac, les actions à mener afin que les dispositions de la loi soient connues et deviennent effectives sur le terrain.
L’idée est d’informer et sensibiliser davantage les acteurs directement impliqués dans l’adoption du décret du 26 juillet 2016 portant application de la loi relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac.
Le renforcement de l’arsenal juridique avec l’interdiction formel de fumer dans les lieux publics et de travail, les institutions, les hôpitaux, les établissements scolaires, les bars, restaurants et hôtels, n’a pas produit les effets escomptés.
Il s’agit, avec la préfecture, de faire l’état des lieux sur l’effectivité de la loi dans le département de Rufisque, mais également de fixer un calendrier de descente sur le terrain pour faire le suivi sur l’usage du tabac dans les lieux publics, a expliqué Aissatou Kanté.
Ce travail se fera en partenariat avec la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac, dont les membres bénéficieront également de sessions de renforcement de capacités sur les questions juridiques liées à la lutte contre le tabac.
Dans son intervention, l’adjoint au préfet Sémou Diouf qui présidait la séance de travail, a fait part de mesures prises avec des descentes sur le terrain pour vérifier l’application des dispositions de la loi.
"Un certain nombre d’actes ont été posés au niveau du département, mais il y a encore beaucoup à faire", a-t-il fait observer.
Des représentants de l’inspection d’académie, du commissariat de police et des communes d’arrondissement de Rufisque ont pris part à la rencontre.
LE COSEF ET CIE INTERPELLENT LES 5 CANDIDATS
Quoiqu’elles représentent 75% de l’électorat sénégalais, les femmes ne sont pas suffisamment prises en compte dans les programmes des 5 candidats à la présidentielle du 24 février prochain.
C’est du moins le constat du Conseil sénégalaise des femmes (Cosef) qui, en collaboration avec les organisations des femmes, planifie une rencontre avec chacun de ces candidats, sous le thème: «Un nouveau contrat social plus juste, plus équitable», pour une meilleure prise en charge des besoins des femmes.
L e Conseil sénégalais des femmes (Cosef), en collaboration l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), le Réseau Siggil Jigéen, etc. en conférence de presse hier, lundi 18 février, a annoncé planifier une rencontre avec chacun des 5 candidats autour du thème: «Un nouveau contrat social plus juste, plus équitable». Il s’agit d’interpeller les candidats sur leurs programmes mais surtout la prise en charge des besoins spécifiques des femmes. «Notre objectif, c’est d’identifier et examiner les programmes des différents candidats. Nous nous sommes rendues compte que, même si certains candidats ont effleuré la prise en compte des femmes sur certains axes, tous les besoins spécifiques des femmes ne sont pas pris en compte. Nous avons formé un consortium d’organisations de la société civile pour interpeller les candidats en leur écrivant une lettre, mais aussi en leur envoyant également des questions sur lesquelles ils doivent répondre», explique la présidente du Cosef, Rokhiatou Gassama.
Les organisations féminines sont préoccupées par des questions liées spécifiquement à «la participation citoyenne, l’accès des femmes aux instances de décision, la santé de la reproduction, l’éducation, l’énergie, les violences faites aux femmes». Consciente que les femmes constituent un poids électoral important, environ 75% de l’électorat sénégalais, et un poids économique considérable car elles sont dans toutes les activités génératrices de revenus, Mme Gassama déclare qu’elles ont pris «le contre-pied de ce que font les autres, en leur envoyant des questions. Mais nous attendons également qu’ils nous disent: «nous avons reçu. Maintenant, nous vous invitons à venir échanger avec nous.» Chaque candidat doit apporter des réponses aux questions posées par les organisations, relativement aux domaines de d’intervention. Leurs engagements seront matérialisés par une signature et serviront de tableau de bord pour le suivi et l’évolution».
Le pétrole et le gaz et autres ressources naturelles ne sont pas en reste. «Les ressources naturelles, c’est quelque chose qui est nouveau au Sénégal. Le prochain président va gouverner ce pays avec des ressources que nous avons pour la première fois. Elles constituent un enjeu de développement et de stabilité social. Et, cette stabilité sociale doit être liée à la participation et la position des femmes par rapport à leur prise en charge économique dans ces différents secteurs. C’est important que ces candidats, à ce niveau, nous disent ce qu’ils ont prévu pour les femmes. S’ils ne l’ont pas fait, nous nous ferons des recommandations qu’ils vont intégrer dans leurs programmes», conclut-elle.