Leurs modèles ? Madonna, Sharon Stone ou Demi Moore. Elles ont la quarantaine ou la cinquantaine, sont célibataires mais veulent encore séduire, surtout les beaucoup plus jeunes quelles. On les appelle les "Cougars", et ces Américaines ont même une série TV à leur gloire.
Dakar, 10 avr (APS) – La ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, a félicité, vendredi à Limpopo (Afrique du Sud), le gouvernement sénégalais pour son leadership dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, a appris l'APS, samedi à Dakar.
Mme Wallström a fait cette adresse au cours de sa rencontre avec son homologue sénégalais Mankeur Ndiaye, en marge de la 14e réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Afrique et des pays nordiques, indique un communiqué.
Selon ce texte reçu des services du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, Mankeur Ndiaye et Margot Wallström ont fait le point sur l'état de la coopération bilatérale entre les deux pays.
Dans cette perspective, ils "se sont engagés à renforcer leur partenariat dans les domaines des mines, de l'environnement et du tourisme'', rapporte ce communiqué.
La ministre suédoise a accepté l'invitation de son homologue sénégalais à se rendre à Dakar et souhaité le renforcement des investissements privés de son pays au Sénégal, ajoute-t-il.
Ils "ont, en outre, réaffirmé l'engagement de leurs pays à soutenir mutuellement leurs candidatures respectives comme membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour le Sénégal en octobre 2015 et pour la Suède en 2016".
"CE N'EST NI UNE MODE, NI UN STYLE VESTIMENTAIRE, MAIS UN STYLE DE VIE"
Vous faites partie des femmes qui font la promotion du port du voile. Qu'est-ce qui vous a poussé à le porter ?
Lorsque j'ai appris que c'est écrit noir sur blanc dans le Coran que c'est une recommandation divine, au même titre que la prière, le jeûne, j'ai décidé de porter le voile. Maintenant, cela fait 19 ans. Ensuite, j'ai compris que le voile, ce n'est pas seulement ce qu'on met sur la tête, mais on l'a également dans le cœur et l'attitude. Donc, c'est un système de vie. Dans l'association des musulmans du Sénégal où j'ai milité, on doit faire en sorte d'être des ambassadeurs de notre religion. Etre de dignes musulmans qui représentent dignement la religion. Ce n'est ni une mode, ni un style vestimentaire, mais un style de vie, une recommandation divine qu'on a choisie librement. Il faut donc être soumis à la Volonté de Dieu et non aux commentaires des uns et des autres. Je pense que c'est un choix libre. Personne ne m'a obligée à le faire et j'assume ce choix.
Le Sénégal a célébré cette année la journée mondiale du voile. Vous n'en êtes pas à la première édition, mais on a l'impression qu'il y a une forte mobilisation cette année. Comment expliquez-vous cela ?
Quand les Sénégalaises ont commencé à célébrer la journée mondiale du voile, l'année dernière, j'ai entendu parler de "Hijab Day" et j'ai vu que c'est ce qu'on attendait, en fait. On avait besoin de cette plate-forme pour pouvoir rassembler toutes les synergies. Le "Hijab Day" permet de faire, par exemple, cette mobilisation citoyenne d'identification par rapport à nous-mêmes et par rapport aux autres. Je porte le "Hijab", ça ne fait pas de moi une Afghane, et cela n'enlève en rien mon statut de femme sénégalaise moderne. Le "Hijab Day" a été un fort moment de communion, de retrouvailles, d'échanges et de perspectives. Les Sénégalais en avaient besoin. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de gens, de personnalité, leaders, citoyens qui nous ont dit qu'ils sont fiers de voir ce qu'on est en train faire. Faire de telle sorte que porter le voile ne soit plus un complexe. Décomplexer le port du voile, voilà ce qu'on a voulu faire. Vraiment, il faut qu'on se batte pour que les Sénégalais n'aient plus ce complexe. Faire en sorte que celles qui portent le voile soient des Sénégalaises normales. Il faut qu'on en arrive à plus d'équité au travail. Que les banques qui ne recrutent pas jusqu'à présent les femmes voilées comprennent qu'elles sont des femmes normales. Actuellement, c'est le combat à mener et on a envie vraiment de l'emporter.
Peut-on en déduire que l'impact est réel, si l'on sait que de plus en plus, les jeunes filles sénégalaises ont tendance à porter le voile ?
L'impact, il est là. Nous qui portons le voile bien avant les années 2000, savons que les choses ont beaucoup évolué dans le bon sens, parce que tout simplement, aujourd'hui, on voit à tous les coins de rue des jeunes femmes, des femmes plus âgées qui portent le voile sans souci. Cela veut dire que la mayonnaise est en train de prendre. Les gens ont compris que chacun est libre de s'habiller comme il l'entend. Les femmes sont libres de s'habiller aussi bien en mini jupe qu'en hijab. C'est déjà bien et on rend grâce aux pionnières qui se sont battues, qui ont fait de telle sorte que les gens puissent assumer le choix qui est le leur. Maintenant, il y a toujours des choses à parfaire, mais je pense qu'on est en train de gagner en nombre. Mais, le combat doit être le combat de la qualité. Que les femmes le fassent comme il se doit. Que l'on respecte les critères. C'est une opération de sensibilisation. Mais également, il faut que les gens acceptent de nous respecter et de nous tolérer par rapport à ce que nous sommes, par rapport au choix que nous avons fait. Dans un pays à 95% de musulmans, une recommandation divine ne devrait pas souffrir de son application. Maintenant, il y a toujours des brebis galeuses, des exceptions qui créent de temps en temps des problèmes. Il y a quelques semaines, une dame m'a saisie, parce que tout simplement elle a été dans une école de formation en hôtellerie et on lui a dit qu'on n'allait pas la prendre, parce que tout simplement c'était une femme voilée. Ce sont ces questions qu'il faudrait régler, avant que ça ne déborde, parce que nous sommes des gens engagés pour la cause du "Hijab". Nous sommes des gens qui ne demandons qu'une chose, que l'on nous respecte avec notre voile, de la même façon que nous respectons les autres qui ont accepté de mettre de cheveux naturels sur la tête.
Vous avez parlé tantôt de choses à parfaire. Qu'est-ce qui reste à faire ?
Il faut que le respect soit davantage élargi à toutes les couches de la société. Beaucoup de jeunes filles qui ont des diplômes et qui ont fait des stages n'arrivent pas avoir des contrats de travail dans ces institutions financières. Nous voulons sensibiliser. Si les gens ne réagissent pas, nous serons là pour leur dire stop, parce que, quand même, on a identifié ces banques-là. Les gens remontent les informations. On se bat pour que chacun soit libre de s'habiller comme il l'entend. Les tailleurs ont commencé à suivre davantage les exigences des voilées. C'est une avancée, car ce n'était pas du coup le cas. Les foulards sont disponibles. Les choses sont en train d'être facilitées au Sénégal. Il faut sensibiliser davantage pour que celles qui portent les "Hijab" demeurent des modèles partout où elles se trouvent. C'est très important. Le voile, ce n'est pas seulement le foulard qu'on a mis sur la tête. C'est un style de vie. Qu'on pense à Allah, avant d'agir. Il faut apprendre sa religion, connaître ce qui nous pousse à porter le voile : ne pas le faire tout juste parce qu'on en a envie ou parce qu'on a vu quelqu'un à la télé le faire et que c'était joli. Il faut une raison et celle-là, elle est divine.
En forme de nœud ou tressés sous forme de mèche plantée au milieu de la tête, les foulards font rage dans Dakar. Les jeunes filles se l'arrachent et en font des modèles les uns plus savants que les autres. Souci de décence ou simple mode ? EnQuête vous plonge dans l'univers tendance des foulards.
C'est à la mode. Le foulard s'empare de Dakar. Impossible d'arpenter les rues de la capitale sénégalaise sans apercevoir ce tissu aux couleurs multiples noué sur la tête d'une jeune fille. Mode, conviction spirituelle ou simple tendance ?
Une immersion dans l'univers des jeunes filles a permis d'en savoir plus. Il est 16 h au quartier Gueule-Tapée. Quelques élèves du lycée mixte Maurice de Lafosse, se tiennent devant le portail. A cette heure, le lycée commence à se vider. Des élèves s'empressent de rejoindre leurs domiciles.
D'autres forment des groupes pour discuter. Maty Diaw dit suivre la nouvelle tendance. La jeune fille porte un foulard noir, en plus de son uniforme. "Cela ne fait pas longtemps que j'ai commencé à mettre le foulard. Je peux dire que c'est après le Maouloud, J'ai vu que c'est joli et les jeunes filles ont différentes manières de le faire, ça me plaît, car je l'ai toujours voulu".
La jeune lycéenne trouve "tendance" et "fashion" cette nouvelle manière de porter le foulard, en mettant en exergue les boucles d'oreille. "Peut-être qu'avec le temps, on pourra faire comme les voilées, en se cachant les oreilles. Mais pour le moment, on s'en limite à ça".
Maty est convaincue que cela fait partie de la nouvelle mode. Maïmouna ne dit pas autre chose. Trouvée dans son bureau, elle est habillée de manière descente, avec l'inévitable foulard agrémenté d'un nœud serré au front. La jeune commerciale admet avoir été inspirée par une amie.
"Souvent, je l'accompagnais en ville acheter des foulards. Une fois j'ai essayé et c'est parti. C'était à la fin du mois de décembre et depuis, je n'ai de cesse d'utiliser des foulards". Par contre, la jeune Diarra, rencontrée à Sandaga, dit avoir copié sur Lissa de la série "Un Café Avec".
De taille moyenne, avec un visage rond, elle est mordue de foulards. "Je suis élève. Ce que nous faisons, c'est à la mode. Lorsque, je l'ai vu avec Lissa à la télé, je l'ai essayé et c'est comme ça que je suis devenue une habituée".
Par contre, d'autres le portent par moments. C'est le cas de cette fille rencontrée à quelques encablures du même marché :
"Il m'arrive de mettre le foulard quand j'enlève mes tresses. Je mets juste le foulard, dans l'attente de me coiffer à nouveau". Taille fine, élancée, sa copine confirme qu'elle n'est pas "Ibadou", mais a tendance à mettre le foulard. Elle pense même que c'est une mode qui va avec les recommandations de la religion. "J'évite les mèches et greffages, c'est pourquoi, je me suis tournée vers ce nouveau look", dit-elle.
"Les "Ibadous" (voilées) s'y mêlent"
Au quartier Fann, sur l'avenue Cheikh Anta Diop, une demoiselle en foulard rouge, jean serré, le teint clair, donne ses raisons. Toute souriante, elle affirme ne pas suivre la mode. "Je peux dire que je suis une fille voilée. J'ai adopté ce comportement pendant le ramadan. Nous avions un maître coranique qui nous disait ce qu'on devait faire en tant que musulmane. Depuis, je me suis lancée sur cette voie".
Elle poursuit : "je ne suis pas la mode. Je le fais par conviction. Je vois que pratiquement toutes les jeunes filles mettent des foulards. Peut-être que c'est nous qui les avons poussées à suivre cette tendance, je ne sais pas ; mais je trouve que c'est très joli et il y a de nouvelles créations. Mais ça doit être une conviction."
Malgré ses affirmations, on a du mal à la prendre pour une "Ibadou". Car, cette jeune fille porte un jean qui met en évidence ses rondeurs, accompagné d'un haut décolleté, avec de longues boucles d'oreilles.
Ailleurs, sur l'allée qui mène à la cité universitaire Alioune Sitoé Diatta, ex-Claudel, il est 15 h passées de quelques minutes. Le va-et-vient des étudiantes est incessant. Awa Ndiaye, rencontrée au sein de la cité, dit attendre pour le voile. Pour le moment, elle préfère mettre le foulard pour s'adapter progressivement. Elle apprécie par ailleurs la nouvelle tendance. "J'ai commencé à mettre le foulard depuis le secondaire. Maintenant que je suis devenue étudiante, je le fais toujours, parce que la religion le recommande."
Les hommes rejettent ce nouveau look
S'il fait un tabac auprès de la gent féminine, le port du foulard ne soulève pas les foules, du côté de l'autre sexe. Les hommes y voient un certain anachronisme. C'est le cas d'El hadji Fallou Fall. L'étudiant a du mal à comprendre.
"Les jeunes filles portent le foulard, en même temps que des habits sexy. Elles le font pour suivre la mode. Moi, je veux que cela soit par conviction. Si elles portaient le foulard et des habits décents, il y aurait plus de cohérence." Mohamed Ndiaye semble aussi perdu sur les motivations des filles. "Si une fille veut donner fausse impression, en se voilant, elle doit savoir qu'elle se trompe. Mieux vaut l'enlever. Mais, si c'est fait par croyance, c'est bien à mon avis", dit-il.
D'ailleurs, cet autre jeune homme préfère les demoiselles avec les cheveux en l'air. "Les foulards ne marchent pas. Quand elles laissent leurs cheveux briller, ça me plaît beaucoup". Un autre jeune homme se montre véhément.
"Les filles manquent de décence. Certaines le font uniquement par tendance. Si elles doivent se voiler, elles savent comment s'y prendre. Mais, mettre son foulard et laisser voir ses autres parties ou bien voiler une partie de la tête, ça ne colle pas, elles veulent se faire belles, mais elles ne se voilent pas."
Ce monsieur trouvé sur l'avenue Lamine Guèye, sagement assis sur un tabouret, cure-dent à la main, a un tout autre avis : "C'est parce que les cheveux naturels coûtent cher qu'elles tentent de mettre le foulard, car elles ont l'habitude de porter des habits sexy et de faire la sainte", fustige-t-il.
La belle affaire, mais pas pour longtemps
Au marché Sandaga, les vendeurs de foulards se frottent les mains. Le produit se vend tellement bien que des menuisiers se sont transformés en vendeurs de foulards en cette période, pour mieux gagner leur vie. 17 h passées, le rond-point Sandaga refuse du monde. Ce ne sont pas les vendeurs de foulards qui manquent.
D'ailleurs, les jeunes filles s'y intéressent et n'hésitent pas à s'arrêter pour marchander. Ramatoulaye Ba, en foulard, discute les prix devant un groupe de commerçants. Cet artisan qui a aussi rangé rabot et scie, remercie le Bon Dieu, car il dit y trouver son compte. Mais, il soutient que le marché devient de plus en plus saturé.
"Les affaires marchent bien. On arrive à vendre 20 foulards par jour. Mais maintenant, beaucoup s'y mettent, même les "Ibadou" se sont lancées dans la vente. Elles achètent et revendent. En général, nous trouvons le tissu au marché Colobane et on le coupe par pièce. Cela fait presque deux mois que je suis devenu commerçant. J'ai laissé le métier de menuisier pour m'aventurer dans le commerce."
Son voisin Saliou avoue se frotter les mains et achète toujours en gros ses tissus. Moussa, de teint noir, taille moyenne, ajoute qu'il fait de meilleures affaires à la fin du mois, même si le commerce reste fructueux le reste du mois. Lui aussi a été menuisier dans un passé récent.
Le succès du foulard tient aussi au fait qu'il est plus abordable que les greffages et autres articles féminins. Foulard sur la tête, laissant voir ses boucles d'oreille, pantalon noir, Ramatoulaye marchande un foulard de couleur marron.
"J'achète les foulards parce que j'aime les porter. Je n'ai pas le temps de me faire tresser avec les cheveux naturels et autres. Les foulards coûtent moins cher que les cheveux naturels. C'est plus simple et plus joli. A chaque fois, je passe et si je vois une couleur jolie, je l'achète. On se l'approprie à 500 F CFA ou 1 000 F et nous préférons ceux en coton", explique jeune fille.
Selon elle, le fait de laisser voir les boucles d'oreille n'est pas grave. "Ce n'est pas obligatoire de se voiler de la tête au pied, l'essentiel c'est de mettre le voile."
OUZTAZ ALIOUNE SALL
"C'est la tenue de l'islam"
Cette nouvelle tendance interpelle aussi les religieux. Ouztaz Alioune Sall souligne que l'islam privilégie le port du foulard. "Chaque musulmane, dit-il, doit adopter ce comportement, c'est-à-dire, porter le foulard, pour qu'au moins l'on sache qu'elle fait partie de la religion musulmane. C'est la tenue de l'islam. C'est assez explicité sur les sourates du Coran. C'est ce que je peux dire de manière générale".
Ouztaz Alioune Sall ajoute que c'est le minimum de sacrifice qu'une croyante doit faire. Toutefois, le constat général est que les jeunes s'habillent sexy tout en portant le foulard. Le religieux y voit une méconnaissance. "Les jeunes filles s'adonnent à cette pratique sans formation", déclare-t-il. Selon lui, l'enseignement qui suit le port du foulard fait défaut. C'est pourquoi il considère que "c'est tout de même mieux que rien".
Ouztaz Sall ne s'en arrête pas là, il les invite à suivre la formation qui leur indiquera le chemin à suivre, c'est-à-dire savoir comment s'y prendre. "L'habillement d'une musulmane doit être toujours décent et ample. Le Tout-Puissant a dit que l'islam est l'avenir de toujours."
Il encourage les jeunes filles qui se sont lancées dans cette aventure à apprendre le Coran, afin de savoir le comportement à adopter. "De mon point de vue, les jeunes, de manière générale, font des recherches, découvrent de plus en plus leur religion. Ils voient effectivement que ce sont des recommandations, c'est pour cela qu'ils prennent l'engagement de changer de comportement dans le bon sens", dit Oustaz Alioune Sall.
Qui est d'avis que la multiplication des conférences, des traductions, la prolifération des technologies de l'information font que les jeunes s'informent davantage. Pour lui donc, la sensibilisation doit être renforcée. Il reconnaît toutefois que c'est un pas en avant, tout en admettant qu'elles n'ont pas encore tout acquis. "Comme elles viennent de s'initier à ce nouveau comportement, c'est trop tôt pour dire qu'elles doivent connaître tout ce qui est dit sur l'islam. Mais on peut espérer qu'elles vont s'améliorer."
Il conseille aux jeunes filles de faire l'effort de demander conseil à un religieux (imam). Ouztaz Sall lance un appel aux religieux pour une meilleure sensibilisation des jeunes.
La vie ne fait pas que des heureux, il y a des personnes qui souffrent en silence au plus profond de leur chair à cause de leur situation de vulnérabilité. Les femmes et les filles victimes de maltraitances ou de violences de toute sorte se sont réfugiées dans une structure d’accueil et d’accompagnement dénommée Maison Rose ‘’Dar As Salam’’. Une sorte de havre de paix pour retrouver le sourire à travers un programme de formation et de travail psycho-social.
Dans la maison d’accueil, il y a une multitude de cas de maltraitances ou de violences qui existent au Sénégal. Elle est implantée dans la bâtisse qui abritait l’ancien tribunal d’instance de Pikine-Guédiawaye, entièrement rénovée pour accueillir les femmes en situation de vulnérabilité ou de violences. Parmi ces personnes figurent des filles mineures-mères, des femmes adultérines rejetées par leurs familles, des filles violées, des filles fugueuses, des filles victimes de mariages forcés. Les pensionnaires de la Maison Rose Dar Es Salam sont au nombre de trente et un dont dix bébés nés de viols suivis de grossesses non désirées. Tous sont entièrement pris en charge par la maison d’accueil. Il y a également dix enfants qui passent la journée pour ne rentrer que le soir. Chaque femme ou fille qui arrive à la maison d’accueil a une histoire particulière. Toutes les ethnies s’y retrouvent. Les histoires des filles se suivent et ne se ressemblent guère. Voici le récit du calvaire de quelques filles victimes qui ont voulu se prêter à nos questions.
POUSSEE PAR SA MERE DANS LES BRAS DES HOMMES
I.D est une fille âgée de 13 ans et mère. Son aveu est saisissant : « C’est ma mère qui me poussait dans les bras des hommes », avoue-t-elle. D’une démarche nonchalante, le regard dans le vide, de petite taille, Isabelle (nom d’emprunt) est mère d’un petit garçon. Elle a tenu à partager avec nous sa mésaventure. « Je suis originaire de la Casamance. Je suis issue d’une famille démunie à l’extrême et ma mère ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Ma mère me forçait à coucher avec des hommes pour faire bouillir la marmite. Quelques fois je suis dans l’angoisse de trouver de quoi manger. Mon père nous a abandonnées ma maman et moi, arguant qu’il n’est pas mon géniteur», souligne-t-elle. La jeune fille-mère en détresse vide son sac : « Ma mère est la responsable de mon exclusion à l’école. Elle m’obligeait à se prostituer pour vivre. C’est un ami de mon père qui abusait beaucoup de moi, moyennant de petites sommes d’argent. Je suis tombée enceinte de lui ».
Elle poursuit ses aveux en ces termes : « J’ai un enfant de 6 mois qui est dans la maison Rose. Il est bien entretenu par Mona. Seulement, avant d’accoucher j’avais toutes les difficultés du monde, j’ai failli même y laisser ma vie n’eut été l’intervention et le soutien de la Maison Rose Dar Es Salam ».
ID continue d’expliquer son calvaire. « Imaginez, être enceinte à l’âge de 13 ans. C’est l’AEMO de la Casamance qui a sollicité mon transfèrement à Dakar pour les soins liés à ma grossesse sinon j’allais mourir», dit-elle.
Elle a tout de même tenu à préciser qu’avant cette histoire, elle a été aussi violée à l’âge de 10 ans par un individu du quartier à qui sa mère devait de l’argent pour des chaussures achetées à crédit. Sa mère, rappelle-t-elle, lui avait remis de l’argent pour aller payer. Mais aussitôt la commission faite, il l’a attirée dans sa chambre, l’a bâillonnée avant d’abuser d’elle. C’est depuis ce jour qu’elle a commencé à vivre son calvaire, au point même d’être taxée de prostituée. Mais actuellement, elle se sent mieux depuis qu’elle est admise dans la Maison Rose où il y a un programme de réadaptation pour toutes les pensionnaires de la maison d’accueil. On y apprend un métier en couture. D’ailleurs, ID nous apprend qu’elle n’a plus envie de rentrer à Ziguinchor.
EXPULSEE PAR SA MERE POUR GROSSESSE
CB est quant à elle âgée de 16 ans. Elle nous révèle que sa maman l’a expulsée de chez elle avec sa grossesse. « Ma mère m’a mis dehors avec ma grossesse. J’ai failli me suicider », nous apprend-elle. Pour cette jeune fille mineure la vie est trop cruelle. Elle qui avait fait ses baluchons, quittant son Ndiambour pour la capitale afin de vivre des lendemains meilleurs, a vite regretté son choix car la vie en avait décidé autrement. Comme les autres filles de son village, Codou a loué une chambre qu’elle n’arrive pas à payer correctement avec son travail temporaire. Acculée par son logeur après avoir accumulé plusieurs mois d’arriérés de loyer, elle vit dans la tourmente. Selon elle, c’est la pression du logeur qui l’a poussée dans les bras d’un homme. « J’en ai parlé à un homme avec qui je travaille dans une usine. Ce dernier a souligné pouvoir régler mon problème d’arriérés de loyer mais je devais coucher d’abord avec lui. Le gars qui était gentil avec moi a profité de ma faiblesse pour me faire chanter. Au début, j’avais refusé mais j’ai finalement cédé à son chantage. Je suis tombée enceinte de lui et j’ai finalement perdu le boulot avec ma grossesse », renseigne-t-elle.
Toujours, selon la jeune fille de 17 ans, le calvaire s’est accentué quand elle est partie informer sa maman de sa grossesse. « Ma maman déçue de moi m’a mis dehors. Car elle ne pouvait pas concevoir que cela m’arrive. Elle avait trop confiance en moi jusqu’à me laisser venir à Dakar travailler. Et je ne lui en veux pas. Je suis revenue à Dakar. Durant trois jours j’ai erré dans les rues. Je marchais avec ma grossesse sans rien manger. J’étais trop désespérée. Je me suis même évanouie à Yoff dans une rue. On m’a transférée au centre de santé Philippe Senghor. C’est de là, après avoir narré mon histoire, que les médecins m’ont signalé la maison Rose à Guédiawaye », raconte-t-elle.
Revenant sur son séjour dans la maison, elle révèle qu’elle avait muri l’idée de se suicider ou d’avorter. Mais l’intervention des techniciennes de la maison a changé son intention. « Quand on m’a interrogée sur la situation, je leur avais indiqué que je voulais mourir. Mona m’a beaucoup soutenu sur le plan psychologique. Même la prise en charge médicale jusqu’à mon accouchement est gérée par la maison d’accueil. J’ai un mignon petit garçon. Actuellement on nous fait faire des activités qui nous occupent pour chasser les pages noires de notre vie pour ensuite affronter la vie et les regards de la société qui nous taxe de filles faciles », souligne-t-elle. Et de poursuivre pour évoquer le rôle de médiation qu’a joué la maison d’accueil avec sa famille. « Au début ma mère ne voulait rien entendre de moi. Il a fallu des médiations entreprises par Mona avec ma famille qui a abouti à mon acceptation et au pardon de ma mère. Actuellement, pas d’écueils entre nous, on est en très bons termes », nous apprend-elle. La vie a pourtant failli basculer pour Codou n’eût été l’intervention de la Maison Rose qui l’a accueillie et hébergée. Aujourd’hui, elle envisage de repartir dans son village natal pour affronter son destin, une fois qu’elle aura un boulot et suffisamment d’argent pour soutenir sa maman.
POUSSEE A L’EVASION PAR LES VIOLS DE SON ONCLE
L’histoire la plus triste est sans doute celle de cette fillette de 12 ans. HT a été victime de maltraitances familiales et de viols au point de fuir le domicile familial. « Mon père me battait tous les jours et mon oncle m’a violée. J’ai fui la maison », renseigne-t-elle.
L’histoire de cette petite fille de taille élancée, est aussi pathétique. HT (nom d’emprunt pour garder la confidentialité), âgée de 12 ans, a fui le domicile familial avec sa sœur et son petit frère pour avoir subi des atrocités d’un cousin de son père qui a tenté de la violer. Visiblement traumatisée par les brimades et violences faites sur elle par son « ivrogne » de père qui n’arrête pas de les battre à longueur de journée. HT est très traumatisée à tel enseigne que ses explications sont même décousues. Ses parents divorcés, le père assure la garde des enfants. Sans assistance, la fille a indiqué avoir souffert de son père. Revenant ivre tous les soirs, leur père n’arrêtait pas de les battre, témoigne la fille dont la taille élancée ne colle pas avec son âge.
« Chaque vendredi soir mon père avec son groupe de copains squattaient la maison. On ne pouvait pas dormir. S’il nous trouvait endormis, il nous réveillait et nous torturait toute la nuit, moi, ma grande sœur et mon petit frère », dévoile-t-elle. « Un jour on était à la maison, ma grande sœur partie chercher de quoi manger. Tonton A. était venu me réveiller en demandant après ma grande sœur. Quand je lui avais répondu qu’elle était allée chercher à manger, il m’avait ensuite invitée à jouer au Lido avec lui. Je m’étais exécutée. Juste après, il m’avait demandé de me déshabiller, sinon il allait le dire à mon père. Je m’étais encore exécutée. Il avait alors sorti son sexe et tenté de coucher avec moi sans succès », témoigne-t-elle. Avant d’enchaîner : « Il s’était par la suite couché sur moi et commencé à frotter son sexe au mien. Après, j’avais senti un liquide blanchâtre qui avait couvert tout mon sexe. J’avais eu peur et j’étais partie le dénoncer à un voisin militaire qui était avec son ami dans leur chambre ».
Ce dernier l’avait apostrophé sur ces agissements délictuels. Selon HT, après le divorce de ses parents, sa maman s’était remariée avec un autre qui avait pris l’engagement de nous garder avec lui, mais son père était venu pour briser le mariage. Nous étions alors obligés de retourner chez ma grand-mère où nous avions des problèmes d’espaces. Actuellement, sa grande sœur est partie chez son homonyme. Mais HT est bien dans sa peau maintenant car elle a commencé à apprendre la couture. Elle révèle toutefois qu’elle ne veut plus retourner vivre avec son père, encore moins dans la maison de sa grand-mère où on lui faisait vendre à longueur de journée des produits alimentaires.
PRISE EN OTAGE PAR UN VOISIN VIOLEUR
Agée de 16 ans, K une fille de forte corpulence est violée par son voisin. Avec son regard inquisiteur et sa grande taille, K ne donne pas l’image d’une mineure. Disposant de tout ce que la nature offre comme rondeur pour être attirante, elle ne savait pourtant pas que son voisin la guettait depuis un certain moment. Un jour, alors qu’elle s’était rendue dans la maison voisine, le gars avait abusé d’elle avant de la menacer de mort, témoigne-t-elle, tout en semblant surmonter son malheur. « Je suis allée dans cette maison. Le gars a fait appel à moi par l’entremise de sa sœur. Une fois dans la chambre, il a refermé la porte derrière moi. Il a mis sa main sur ma bouche et abusé de moi. Après son forfait, il m’a menacée de mort si je le dénonce. J’ai pris panique et gardé le silence durant des mois », dit-elle.
Selon elle, c’est quand la métamorphose de son corps s’est déclenchée que son viol est découvert. « J’ai souffert en silence. Je ne savais même pas que je suis tombée enceinte à la suite du viol. C’est ma tante qui a informé ma mère de ma grossesse quand elle a vu que je commençais à avoir des rondeurs. On m’a pressé de questions et j’ai dénoncé le gars qui avait nié au début. Mais il était finalement condamné après une plainte à la police », renseigne-t-elle. « Les membres de sa famille m’ont menacée de mort après sa condamnation. On m’a alors suggérée de me réfugier dans la maison rose. Actuellement, je suis bien ici. Ma mère venait me rendre visite durant toute ma grossesse, et jusqu’à mon accouchement. Je suis bien traitée avec mon enfant dans la maison, on fait du yoga pour chasser nos soucis, on est formée en couture, entre autres», laisse-t-elle entendre. Maintenant, elle se dit prête à affronter le regard réprobateur de ses voisins de quartier.
MONA CHASSERIO, PRESIDENTE DE UNIES VERS’ELLE SENEGAL : «Notre objectif c’est d’humaniser le monde»
L’association Unies Vers ’Elle est implantée dans les locaux de l’ancien tribunal d’instance départemental de Pikine-Guédiawaye. La coordonnatrice Mona Chasserio est connue pour son engagement à accompagner les femmes qui vivaient dans la rue en situation de grande souffrance en France pendant plus d’une vingtaine d’années. Un modèle qui a porté ses fruits en France et dont la « Mère Theresa » de la banlieue voudrait imprimer dans le Sénégal à travers un paquet de services. Selon elle, l’expérience est très profonde car une autre forme de thérapie existe. « Ce qui m’intéresse c’est de rentrer dans l’histoire de chacune des victimes, d’essayer de l’aider à transformer sa douleur en vie. Je suis venue avec une philosophie, avec une manière de faire, une manière de voir c’est-à-dire beaucoup plus humanisée », a-t-elle indiqué. « Ce qui m’intéresse, c’est l’être mais non pas comme le font les travailleurs du social. Quand je te prends, je résous tes problèmes extérieurs et je te remets dans la case. Ce qui m’intéresse c’est d’aider chacune à renaître de sa souffrance parce qu’à l’intérieur de soi, il y a autre chose que çà. On peut toujours enlever les épines, quand c’est possible », signale-t-elle.
«La maison rose est un lieu de renaissance. On vient poser son histoire pour la transformer et renaitre. C’est un lieu où on vient pour apprendre à se connaitre. Les journées sont faits d’ateliers qui stimulent tous les sens, que ce soit le corps parce qu’il faut savoir que quand vous êtes violée petite ou victime d’attouchements, le corps se divise en deux. Il y a la tête d’un côté qui réfléchit et le corps qui devient presque anesthésié. C’est pour cela qu’on peut même le vendre et devenir prostituée sans problème parce qu’on vous a pris votre corps», renseigne-t-elle. Pour elle, le but des ateliers physiques (yoga, basket, jogging) est de réapprendre à unifier le corps de la victime, afin que la tête et le corps se remettent dans l’unité du tout pour pouvoir choisir.
L’autre volet important de prise en charge psycho-affective de Unis Vers’ Elles Sénégal reste les médiations entre les victimes et leur famille. Un travail de médiation pour que la famille arrive à comprendre ce qui s’est passé et puisse accepter leur tort et les réintégrer dans la cellule familiale. Pour les filles victimes de grossesses non désirées, le Yoga leur permet de sentir leur bébé. Ce qui leur permet également de l’aimer et de tenir la grossesse jusqu’à terme. Plus d’une centaine de victimes ont réussi le retour en famille après un séjour d’hébergement dans la maison d’accueil Maison Rose Dar Es Salam.
D’après Khady Badio, éducatrice spécialisée, non moins coordonnatrice de la Maison Rose Dar Es Salam, la prise en charge des enfants victimes de maltraitances n’est pas chose aisée. «Ce sont des filles qui sont psychologiquement atteintes car elles sont victimes de toutes sortes de maltraitances.
Sur le plan émotionnel et affectif, elles ont des problèmes. C’est ça le plus difficile à gérer, car il n’y a pas la famille derrière, surtout les femmes qu’on accompagne. Parce que les parents sont séparés et cela les suit jusqu’à l’adolescence. Elles sont souvent victimes de grossesses non désirées et de violences conjugales », indique la coordonnatrice des activités de la maison d’accueil.L’association « Unis Vers ‘Elle » dispose aussi d’un centre d’accueil l’espace « Yaakaaru Guneyi » (l’espoir des enfants en Wolof) implanté non loin de la maison d’accueil Dar As Salam pour répondre d’une façon efficace à toutes les demandes concernant la protection holistique des enfants en situation de vulnérabilité et particulièrement des enfants en danger, victimes ou en conflits avec la loi. Ce centre effectue la mise à l’abri et la prise en charge d’urgence des enfants perdus, d’enfants en fugue et d’enfants errants.
LES FEMMES REPRÉSENTENT "UNE FORCE" POUR LE SECTEUR AGRICOLE
Dakar, 7 avr (APS) - Les femmes entrepreneures représentent une force pour le développement de l'agriculture du Sénégal, a soutenu l'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, James Zumwalt, mardi à Dakar, à l'issue d'une visite de stands de la Foire internationale de l'agriculture et des ressources animales (FIARA).
La 16e édition de la FIARA, ouverte le 26 mars dernier, se poursuivra jusqu'au 12 avril au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), sous l'égide du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR). L'édition 2015 porte sur l'autosuffisance alimentaire.
"Je trouve qu'il y a certaines forces {dans l'agriculture sénégalaise} surtout les femmes entrepreneures qui sont très fières de leurs produits", a-t-il déclaré à des journalistes à la fin de sa visite.
La FIARA "est une bonne occasion pour le Sénégal de faire découvrir ce qui se produit dans les campagnes et de réunir les producteurs", a indiqué le diplomate américain.
Il a visité les stands des quatre projets de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), dont le Projet croissance économique (PCE) pour l'autosuffisance en riz de l'USAID/Yaajende et le programme de développement agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal.
Il y a aussi le projet Education et recherche en agriculture (ERA) et le projet USAID/COMFISH ou projet de gestion concertée pour une pêche durable au Sénégal, soit autant de projets dédiés à la lutte contre la faim et pour la sécurité alimentaire, dans le cadre de l'Initiative alimentaire pour l'avenir.
Ces 4 projets du secteur de l'agriculture et de la pêche exposent leurs produits et partagent leurs stratégies dans le cadre de la FIARA.
"Le gouvernement {sénégalais} et surtout l'USAID appuie quatre différents projets dont les objectifs sont d'aider les producteurs sénégalais à améliorer les produits comme les céréales, les semences et les poissons et à renforcer leurs compétences en matière commerciale", a-t-il commenté.
L'ambassadeur a réitéré "le soutien du gouvernement américain à la réalisation de la sécurité alimentaire, au développement du secteur agricole et au soutien aux producteurs locaux pour un Sénégal plus prospère''.
L'USAID et les fermiers sénégalais "continuent de travailler ensemble pour un meilleur avenir du Sénégal", a assuré l'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal.
LA MINISTRE, FATOU TAMBEDOU, PRÔNE ÉMERGENCE DU FÉMININ
La construction d’un Sénégal émergent et surtout la vulgarisation des projets phares du gouvernement passeraient par l’appropriation des femmes du plan Sénégal émergent (Pse). C’est la conviction du ministre de la restructuration et de la requalification des banlieues, Fatou Tambédou.
Elle a fait la déclaration, vendredi, au complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine (banlieue dakaroise) lors d’un forum. Le thème est : «quel rôle pour la femme dans la construction d’un Sénégal émergent ?».
A l’en croire, le thème du forum trouve toute sa pertinence dans l’éradication de la fracture sociale béante entre les rares privilégiés et les femmes. Et pour apporter des changements dans le vécu quotidien des femmes, pour suit la ministre, «cela exige des lois, des politiques et des programmes qui assurent la promotion des droits des femmes ainsi que l’égalité des chances et l’accès. On doit également se focaliser sur l’inclusion, les droits de l’homme et l’égalité.
Cette situation exigera l’implication des femmes elles-mêmes», a déclaré, vendredi, la ministre de la restructuration et de la requalification des banlieues. Et d’indiquer, «naître fille au Sénégal ne doit plus équivaloir à de moindres opportunités dans la vie, ni entraver la liberté de se choisir un destin et de le réaliser, selon son mérite, ses capacités, ses envies et son travail, et non en fonction de son sexe et des préjugés y afférents».
Mais, pour ce faire, ajoute Mme Tambédou, il urge d’encourager la gente féminine à accompagner le président de la République, Macky Sall, dans la mise en œuvre du plan Sénégal émergent (Pse), mais surtout dans le besoin de défense et vulgarisation des projets phares du gouvernement.
D’où l’intérêt pour les femmes de s’approprier le Pse qui, selon elle, constitue la référence nationale en matière de politique économique et sociale, histoire de jouer pleinement leur rôle dans la construction d’un Sénégal émergent.
Des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) de la banlieue dakaroise étaient pré- sent à ce forum, notamment, le ministre de la communication, Mbagnick Ndiaye, Sophie Ndiaye Cissokh, le maire de Pikine Ouest Pape Gorgui Ndong, et son collègue de la ville de Pikine, Abdoulaye Timbo.
FATIMATA DIA REÇOIT L’INSIGNE DE CHEVALIÈRE DE L’ORDRE NATIONAL DU QUEBEC
Dakar, 4 avr (APS) - La juriste et environnementaliste sénégalaise Fatimata Dia a reçu l’insigne de chevalière de l’Ordre national du Québec pour son soutien aux pays africains en matière de développement durable et de lutte contre les changements climatiques, a appris l’APS.
Fatima Dia présentée comme ‘’l’une des figures de proue du développement durable au sein de la Francophonie’’ a reçu cette distinction récemment, au Québec, des mains du Premier ministre québécois, M. Philippe Couillard, selon le communiqué de l’Ordre national du Québec.
Fondé en 1984, l’Ordre national du Québec est la plus prestigieuse reconnaissance décernée par l’État québécois. Ses membres sont des personnalités éminentes qui ont contribué à l’édification d’une ‘’société québécoise créative, innovante et solidaire’’’.
L’Ordre compte 914 membres, dont 853 personnalités québécoises et 61 étrangères, nommés au grade de grand officier, d’officier ou de chevalier.
''Mme Dia a consacré sa carrière à la promotion du développement durable. Depuis de nombreuses années, elle est profondément engagée à soutenir les pays africains dans leurs efforts de développement et à les outiller pour lutter contre les changements climatiques’’, a déclaré le Premier ministre québécois.
''Le Québec a trouvé en elle une alliée de taille dans sa volonté de prendre part aux travaux menant à l’élaboration de différentes ententes internationales, telles que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. C’est un véritable honneur pour nous de l’accueillir au sein de l’Ordre’’, a-t-il ajouté.
Juriste environnementaliste de formation, Fatimata Dia, 60 ans, a fait carrière dans le monde du développement durable. Elle a ainsi contribué aux travaux d’experts nationaux et internationaux sur divers dossiers tels que les négociations onusiennes relatives à l’élaboration d’accords multilatéraux sur l’environnement (AME), comme la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
''En qualité de directrice de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable, elle s’est employée à renforcer les liens entre le Québec et cet organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie’’, souligne t-on dans le communiqué.
Fatimata Dia est titulaire d’une maîtrise en droit international public, d’un D.E.A. en sciences de l’environnement ainsi que d’un D.E.S.S. en finances et banques.
En 1983, au Sénégal, elle intègre le ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature. De 1990 à 1995, elle est appelée à diriger un important projet pilote de développement intégré agrosylvopastoral du PNUD dans sept villages sénégalais.
En 1999, elle passe, dans le même ministère, Directrice de l’Environnement et des Établissements classés, poste qu’elle va occuper jusqu’en 2007.
À partir de 2007, elle devient directrice de l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie (rebaptisé, en 2013, Institut de la Francophonie pour le développement durable).
À ce titre, souligne le communiqué, ‘’elle favorise, de manière générale, le développement durable dans l’espace francophone, en particulier en Afrique’’ et œuvre aussi, de façon plus ciblée, ‘’au renforcement des capacités des acteurs francophones à participer activement aux négociations internationales concernant l’environnement et la durabilité’’.
La même source relève que pendant plusieurs années, Fatima Dia ‘’s’appliquera à outiller – techniquement, financièrement et politiquement – les pays en développement à l’égard des changements climatiques’’. Elle ‘’les aidera à mettre en œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation, cherchant résolument à accroître leurs investissements dans la résilience climatique et l’efficacité carbone’’.
19% DES FEMMES OPTENT POUR L’ESPACEMENT DES NAISSANCES ET 6% POUR LA LIMITATION
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), a publié, hier, les résultats de la deuxième année d’une enquête sur la planification familiale exécutée de janvier à octobre 2014. Ils révèlent ainsi qu’une femme sur 4 accouche par césarienne au Sénégal.
Il ressort de l’enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), publiée, hier, sur la planification au Sénégal, que la proportion de femmes en union qui ont des besoins non satisfaits en matière de planification est estimée à 25%, soit 19% pour l’espacement des naissances et 6% pour la limitation. Ajoutée à la proportion d’utilisatrices actuelle (22%), la demande totale en planification familiale atteint 47%, soit 35% pour espacer et 13% pour limiter. La quasi-totalité de cette demande est satisfaite (47%).
Pour les seules méthodes modernes, la demande est satisfaite dans 43% des cas. Il ressort de l’étude que la demande totale en services de planification familiale varie avec l’âge des femmes en union. Elle passe de 33% pour les femmes âgées de 15-19 ans à 55% pour celles âgées de 30-34 ans. Le pourcentage de demandes satisfaites varie aussi avec l’âge des femmes. Il passe d’un minimum de 38% chez les femmes de 15-19 ans à un maximum de 57% chez les femmes de 35-39 ans.
En outre, les résultats montrent que la demande en planification familiale est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (54% contre 42%). En milieu urbain, 59% de la demande est satisfaite, contre seulement 35% en milieu rural. Les régions Centre (41%) et Sud (43%) enregistrent les proportions de demandes en matière de planification familiale les plus faibles. Par contre, la proportion la plus élevée est observée dans la zone Ouest (56%). La proportion de demandes satisfaites est assez faible dans toutes les grandes régions, en particulier dans les zones Centre et Nord (35%). Par ailleurs, la demande totale en service de planification familiale augmente avec le niveau d’instruction. En effet, plus le niveau d’instruction de la femme est élevé plus la demande est forte.
1 femme sur 5 ne désire plus d’enfants
Le rapport souligne aussi que selon le nombre d’enfants vivants, une femme sur cinq (20%) ne désire plus d’enfant. Ces résultats révèlent également que parmi les 76% de femmes qui désirent avoir des enfants supplémentaires dans l’avenir, plus de la moitié (44%) souhaitent espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus. Au total, près des deux tiers (64% de femmes), regroupant celles ne voulant plus d’enfants (20%) et celles désirant espacer pour une période d’au moins deux ans la naissance de leurs prochains enfants (44%), peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale. Ces niveaux sont voisins de ceux enregistrés dans les enquêtes précédentes.
Et comme on pouvait s’y attendre, la proportion de femmes qui ne veulent plus d’enfants augmente régulièrement avec le nombre d’enfants actuellement en vie. Elle passe de moins de 1% chez les femmes qui n’ont aucun enfant à 12% chez celles qui en ont 3 et à 62% chez celles qui en ont au moins 6. On note également que la totalité des femmes nullipares (99%) souhaitent avoir un enfant et la grande majorité (81%) désire une naissance dans les deux années à venir.
En ce qui concerne les hommes de 15-49 ans actuellement en union, on constate que seulement 3% ont déclaré ne plus vouloir d’enfants et, à l’inverse, 93% en désiraient davantage. Les hommes en union souhaitant avoir d’autres enfants sont proportionnellement plus nombreux que les femmes en union. Comme chez les femmes, la proportion d’hommes désirant avoir des enfants diminue avec le nombre d’enfants vivants, passant de 99% à la parité 1, à 94% à la parité 3 et à 80% au rang 6 ou plus. Environ un homme en union sur deux (51%) peut être considéré comme ayant des besoins en matière de planification familiale, soit 3% qui ne souhaitent plus d’enfants et 48% qui souhaitent espacer de 2 ans la venue du prochain enfant.
1 femme sur 4 accouche par césarienne au Sénégal
Dans la stratégie pour la maternité sans risque, la césarienne est un des moyens préconisés pour réduire la mortalité maternelle et périnatale. Pour 4% des naissances, on a pratiqué une césarienne. Cette proportion varie peu avec l’âge. Par contre, cette intervention est plus fréquente pour les naissances de rang 1 que pour les autres (9% contre 2% pour celles de rangs 4 et plus). La gravido-puerpéralité chez les adolescentes et les primipares est souvent émaillée de complications. Cette gravido-puerpéralité est liée aux anomalies du bassin en rapport avec la nuptialité et la maternité précoce. Des précautions comme un suivi prénatal régulier et de qualité et une bonne prise en charge de la grossesse et de l’accouchement sont à entreprendre pour amoindrir ce risque.
Les césariennes se pratiquent dans un environnement médico-chirurgical. Elles sont exclusivement pratiquées dans les structures de santé (6%), et sont, de ce fait, plus fréquentes en milieu urbain que rural (7% contre 2%). Ce type d’intervention qui n’est réalisable que dans les formations sanitaires suffisamment équipées et dotées de personnels qualifiés n’est pas à la portée des couches les plus défavorisées (moins de 2% contre 8% dans les classes aisées) et touche plus les régions les plus urbanisées telles que l’Ouest constitué de Dakar et de Thiès (8%). Il convient de signaler que la fréquence de la césarienne chez les plus instruites (12%) pourrait être liée à la maternité tardive qui les expose à des complications obstétricales telles que les mort-nés et un accouchement bloqué (la dystocie) nécessitant une intervention chirurgicale.
25% des femmes de 15-49 ans excisées
Pour ce qui est de l’excision, il s’avère que la quasi-totalité des femmes (92%) a déclaré connaître l’excision. Chez les hommes, cette proportion est un peu plus faible (89%). Au Sénégal, 25% des femmes de 15-49 ans ont déclaré avoir été excisées. Dans plus de la moitié des cas, les femmes n’ont pas subi d’ablation, mais une simple entaille (51%). Cependant, 5% des filles de moins de 15 ans qui ont été excisées ont eu le vagin fermé et cousu, pratique plus répandue dans les ethnies Mandingue et Soninké qu’ailleurs. C’est parmi les musulmanes, dans le Sud et le Nord, et dans les ethnies Poular, Mandingue, Diola et Soninké que l’excision est le plus fréquemment pratiquée.
La majorité des femmes (79%) et des hommes (75%) pensent que l’excision n’est pas une pratique exigée par la religion. Dans la majorité des cas (81% pour les femmes et 79% pour les hommes), les femmes et les hommes ne sont pas favorables au maintien de cette pratique.
SUITE AUX ATTAQUES DE CISSE LO CONTRE CHEIKH KANTE
DES FEMMES DE BENNO BOKK YAKAAR ORGANISENT LA RIPOSTE
Les membres du réseau national «Femmes et Développement» se sont réunies ce mercredi à leur siège pour dénoncer les attaques notées ces derniers jours, au niveau de la Coalition Benno bokk Yakaar.
La tension semble montée d’un cran ces derniers temps au niveau de la mouvance présidentielle. À quelques encablures des élections présidentielles de 2017, les contradictions sont de rigueur dans le camp présidentiel, avec les deux sorties médiatiques fracassantes du vice-président à l’Assemblée nationale, le député Moustapha Cissé Lô.
Une situation qui n’est pas sans consé- quence pour les militants et autres responsables de la Coalition Benno bokk Yakaar. Ce qui a suscité la réaction de certain pan des alliés du président de la République, Macky Sall. Réunies ce mercredi au siège de leur Gie, «Yakaarou Djiguéne Gni» (l’espoir des femmes), les femmes de la mouvance présidentielle n’ont pas manqué de dénoncer cette situation de guerre fratricide, notée au niveau de la Coalition présidentielle. Elles s’érigent ainsi en boucliers pour le Directeur général du Port, Cheikh Kanté, dernière victime des attaques d’El Pistolero.
En plaidant ouvertement en faveur du Directeur du port autonome de Dakar, ces femmes, par la voix de leur présidente, ont vivement fustigé le comportement de certains membres de la coalition même si elles se gardent de citer le député, Moustapha Cissé Lô.
«Depuis quelques temps, Cheikh Kanté, Directeur général du Port Autonome de Dakar est attaqué de toutes parts. Il est devenu l’homme à abattre. Pour quelles raisons ? Et à quel dessein ? »
C’est le constat de la présidente, Adji Mergane Kanouté qui a rendu publique une déclaration hier. Selon Mme Kanouté, si Cheikh Kanté est devenu la principale cible à abattre dans l’arène politique, au sein même de la Coalition du président de la République, Macky Sall, «c’est à cause du travail remarquable» qu’il est en train de faire pour le Chef de l’Etat.
« Dr Cheikh Kanté sillonne le pays, avec pour objectif la massification du parti présidentiel, le recrutement, la facilitation de l’intégration des nouveaux adhérents, l’accompagnement des femmes et des jeunes dans leurs projets, par un financement ou par un soutien matériel », soutient la présidente de l’union pour le développement du Sénégal(Uds), par ailleurs responsable au niveau de la coordination des femmes de la Coalition Benno Bokk Yakaar.
Pour rappel, le vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lô, après avoir fait une sortie en invitant le président de la République, Macky Sall, à se dédire par rapport à sa promesse de faire un mandat de 5 ans au lieu de 7 ans, ouvert le feu hier sur le Directeur général du port de Dakar, Cheikh Kanté.
Défendant Sitor Ndour, qui vient de retourner à l’Apr, Moustapha Cissé Lô a indiqué que M. Kanté, était un principal adversaire du président, Macky Sall qu’il a longtemps combattu lorsqu’il était membre de la Génération du concret, structure politique dirigée, à l’époque, par Karim Wade en 2009.
Toutes choses qui poussent les femmes de la mouvance présidentielle à être sur le pied de guerre pour faire face aux détracteurs de Cheikh Kanté. « Nous les femmes, nous témoignons notre soutien et notre solidarité au Dr Cheikh Kanté et nous nous érigeons en boucliers infatigables, engagées et déterminées contre ses détracteurs », mentionne ledit document.
Relativement à la rencontre entre les leaders de Benno Bokk yakaar, Awa Guèye député de la majorité a recadré Mamadou Ndoye de la Ld et compagnie. À ces derniers qui reclamaient la poursuite de la traque des biens mal acquis, elle demande de s’adresser à la justice et non au président de la République Macky Sall.