L’ère du “proposez cette voiture avec une carosserie rose et elle se vendra” est belle et bien terminée et sera bientôt aux oubliettes. Les marques automobiles ont dépensé des millions et des millions pour des campagnes visant à attirer les femmes, par exemple Honda avec sa campagne publicitaire “Elle est belle en rose”. Et bien, ces efforts des marques de voiture sont définitivement remises au passé. Qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui? En l’honneur de la Journée de la Femme du 8 mars, Carmudi vous éclaire sur ce qu’entreprennent les marques actuellement pour séduire les femmes. Des concessionnaires au genre neutre ou des voitures plus féminines, nous vous présentons tout!
Des concessions automobiles qui répondent mieux aux besoins des femmes
Selon une nouvelle étude, une femme sur 5 préfère éviter les ateliers automobiles. Pourquoi? Et bien 22% d’entre elles ne se sentent pas à leur aise dans cet environnement alors que 28% se sentent nerveuses lorsqu’il faut poser des questions techniques et 31% sont déconcertées par le jargon spécifique utilisée dans le métier.
Pour Toyota, l’expérience d’achat d’une voiture est tout aussi importante que la voiture en elle-même. C’est pourquoi l’université de Toyota offre des cours intensifs à ses vendeurs pour leur apprendre comment créer un environnement au genre neutre dans une situation de vente.
Et ce n’est donc pas une surprise qu’en moyenne la moitié des femmes achètent une voiture Toyota d’occasion certifiée et vendue par les vendeurs de la marque. Nissan, pour son projet “les femmes d’abord”, prévoit de restructurer plus de 300 de ces concessions au Japon afin de mieux satisfaire les femmes.Nissan a déjà ouvert sa première concession pilote “les femmes d’abord” à Fuchu, dans la banlieue de Tokyo.
Des modèles de voiture fait pour les femmes et approuvé par les femmes
Avant 2014, à peu près 8 acheteurs de Porsche sur 10 étaient des hommes. Néanmoins, en 2014, la Porsche “Pour Elle” Macan a fait son lancement avec plus de 600 options de personnalisation, un toit panoramique et une position de siège plus haute. La Macan cible les femmes intéressées par acheter un SUV ou un petit cabriolet sportif. Et, dans une autre tentative de changement son image très masculine, Porsche a choisi une ambassadrice cette année: la très sexy joueuse de tennis Maria Sharapova. Résultat?
On a rapidement pu s’apercevoir qu’un acheteur sur 4 de la Macan était une femme en 2014. De plus, le Land Rover Evoque, qui a été conçu et approuvé par Victoria Beckham, est le premier modèle de Land Rover qui compte plus d’adeptes femmes qu’hommes!
L’évolution des petites citadines pour attirer les femmes
Pour attirer les clientes, les marques de voitures ont lancé des voitures avec plus d’espace à l’intérieur, des matériaux de meilleure qualité comme le cuir et des options pratiques de haute technologie d’aide pour se garer et manoeuvrer. Si vous ne verrez pas une BMW Mini Hello Kitty, il est tout de même intéressant de constater que 8 conducteurs de Mini sur 10 en Chine sont des femmes. Pourquoi?
Parce que la BMW Mini 2014 offre une option de stationnement automatique, un écran de navigation tactile et une caméra de recul. Ce modèle est 11,4 centimètres plus long, 4,3 cm plus large et 0,7 cm plus grand avec un empattement plus long. Cela ne fait que la rendre plus attractif pour les femmes.
En parallèle, la Citroën C1 2014 a évolué pour plaire plus aux femmes. Cette voiture est extrêmement personnalisable, avec une sellerie en cuir et des éléments de technologie avancée comme une caméra d’aide pour le stationnement en arrière et un écran 7 pouces permettant de contrôler radio, téléphone et ordinateur directement.
Alors, la question qui se pose est : les femmes seront-elles un segment de consommateur plus large et précieux que celui des hommes? Et, si c’est le cas, est-ce que les constructeurs les plus importants réaliseront leurs prochains modèles avec une vision plus féminine? West Africa
Dakar, 15 mars (APS) – La sociologue Marie-Angélique Savané, membre-fondatrice du mouvement ‘’Yewu Yewi’’, a plaidé pour la création de conditions d’une ‘’discussion nouvelle’’, sur le féminisme, vue comme une réflexion sur les problèmes que peuvent rencontrer les femmes, déplorant que le mouvement féministe sénégalais s’est éteint ‘’tout doucement, faute de combattantes’’.
''Il faut créer les conditions d’une discussion nouvelle. Il faut une conversation sur les grands problèmes que les femmes peuvent rencontrer. Notre génération s’est lancée dans la bagarre. Maintenant on a l’impression que les gens se contentent du peu que l’Etat, leurs maris ou les religieux leur donnent’’, a-t-elle lancé, samedi après-midi au cour d’un débat sur ‘’le féminisme au Sénégal : histoire, actualité’’, organisé par la Librairie Athéna et modéré par le philosophe Abdoulaye Elimane Kane.
Mme Savané a relevé qu’il y a ‘’un hiatus’’- entre sa génération qui a porté le combat dans les années 1970-80 et la suivante- qu’elle n’arrive pas à s’expliquer. ‘’On n’a pas pu avoir une nouvelle génération. Il y en a eu quelques-unes qui étaient venues mais elles ont eu tellement peur- parce qu’elles ont pensé que les exigences qui étaient les nôtres, les revendications qui étaient les nôtres, étaient telles que personne n’a osé’’, a-t-elle indiqué.
''On a réduit tout ce pour quoi on s’est battu pendant des années à des enjeux politiques alimentaires’’, a-t-elle déploré, estimant que c’est pour cette raison qu’il faut reprendre le débat. ‘’Le féminisme fait partie des sujets de société qui interpellent ce pays. On pense que quand on élu quelqu’un, on pense que les choix sont faits. Donc on ne discute plus. La discussion est permanente, parce que c’est un processus par lequel on cherche à définir une citoyenneté sénégalaise et qui est loin d’être acquise'', a-t-elle insisté.
Elle a ajouté : ''Je suis inquiète de voir que le corps de la femme, auquel on avait réussi à donner une certaine dignité, était manipulé. Je suis affolée de voir à la télévision comment, d’un côté on le (corps de la femme) découvre au point qu’il ne reste plus grand-chose et de l’autre on le couvre au point qu’on ne voit presque plus rien''.
''Je n’entends plus le concept de subordination, on ne parle plus d’oppression. On parle du genre. Je crois qu’il y a une faiblesse théorique qui fait qu’il n’y a pas de débat, a-t-elle poursuivi. Et parce qu’il n’y a pas de débat, on ne sent pas le besoin de faire des recherches pour essayer de comprendre ce qui fonde l’inertie des femmes sénégalaises, pourquoi elles ne sont pas capables d’aller à contre-courant.’’
Elle est revenue sur le travail mené par le mouvement ‘’Yewu Yewi’’, ‘’la seule organisation qui s’est déclarée féministe au Sénégal, qui l’a théorisé et l’a mis en pratique’’ : le combat pour la célébration de la Journée du 8 mars, la création de la revue ‘’Fippu’’ (se rebeller), qui défendait un point de vue féministe, la création du Prix Aline Sitoe Diatta pour distinguer un chef d’Etat prenant des mesures en faveur de l’émancipation des femmes, le débat sur la polygamie, la sexualité des femmes, l’avortement, l’éducation des filles, etc.
''Il s’agissait de dire aux femmes que leur statut n’est pas surnaturel'' et soutenir que ‘’ce n’est pas un dieu, selon les croyances, qui l’a imposé, a rappelé Mme Savané. C’est un système qu’on appelle le patriarcat qui l’a organisé, systématisé à travers des lois, des coutumes, des tabous, des pratiques qui font que, à la fin, on croit que, au fond, c’est d’essence divine''.
Marie-Angélique Savané a aussi évoqué les études lancées par l’Organisation des Nations unies et qui ont contribué à ‘’démystifier le statut des femmes’’, en faisant comprendre les mécanismes par lesquels ‘’on opprime la femme, on organise son oppression et tout le principe de ce qu’on appelait la subordination des femmes’’.
L’autre aspect ayant ‘’éteint’’ le féminisme au Sénégal est, selon elle, la venue des projets dits féminins. A ce sujet, elle a dit : ‘’Tout le monde s’est jeté là-dessus, pourvu qu’il y ait le mot +genre+. C’est devenu ce que j’appelais le féminisme alimentaire. Beaucoup de femmes se sont lancées dans ce domaine. Elles n’étaient pas féministes, elles ne connaissent pas l’idéologie féministe. Mais elles travaillaient sur les femmes’’.
Marie-Angélique Savané a en outre déploré ‘’le renouveau du conservatisme’’, se disant ‘’affolée, maintenant, de voir le conservatisme sénégalais, tant sur le plan socioculturel – on revient toujours au passé – que sur le plan religieux’’. ‘’Sur ce plan, que ça soit les chrétiens ou les musulmans, on est encore à des années-lumière d’un débat progressiste’’.
''On croit que c’est en préservant un minimum de cohésion sociale qu’on va s’en sortir. Or, il faut que les jeunes filles d’aujourd’hui, qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes, osent aller à contre-courant. Ce pays ne va pas se créer sans les femmes. S’il y a 50,2 % de femmes au Sénégal, on ne peut pas parler d’émergence si elles ne sont pas impliquées’’, a-t-elle conclu.
Diourbel, 15 mars (APS) - La Secrétaire général de l’union démocratique des travailleurs du Sénégal (UDTS), Marième Bâ Konaté a appelé les femmes à se syndiquer davantage, estimant qu’ainsi elles peuvent être un levier pour la démocratie dans les syndicats.
''La syndicalisation des femmes peut changer plusieurs choses. Premièrement, la démocratie s’affirme. Il faut qu’il y ait la démocratie dans nos syndicats, faire nos congrès, gérer les instances parce qu’on a des problème'', a-t-elle notamment dit
Marième Bâ Konaté s'exprimait samedi au cours d’une manifestation organisée samedi à Diourbel par l’UDTS pour célébrer la journée internationale de la femme.
Se montrant très ''optimiste'' par rapport à la place des femmes dans les syndicats, le secrétaire général de l’UDTS a souligné que ''ce sont les femmes qui gèrent les familles aujourd’hui, ce sont les femmes qui vont gérer les syndicats demain au Sénégal''.
Pour coller au thème de la rencontre portant sur ''la syndicalisation des femmes : contraintes, défis et stratégies'', Mme Konaté a insisté sur la particularité de la société sénégalaise faite de pesanteurs qui ne favorisent pas l’émancipation des femmes.
''La femme sénégalaise a beaucoup de contraintes pour militer parce qu’avec nos pesanteurs ce n’est pas évident. On est mère de famille, on est épouse, on est travailleur et on veut militer. C’est toujours difficile'', a-t-elle estimé.
Par ailleurs, elle a prôné un changement de paradigme dans la manière de faire du syndicalisme, soulignant qu’il faut désormais promouvoir un syndicalisme de développement.
''Le syndicalisme peut prendre en charge la femme par rapport à sa santé, par rapport à sa vie en tant que femme, par rapport à sa vision'', a-t-elle suggéré, insistant beaucoup sur la formation des militants et des femmes en particulier.
La vice-présidente du conseil national des femmes de l’UDTS, Anta Sow, s’est réjouie d’avoir accueilli la manifestation dans sa région. Pour faire reculer les contraintes dans une région comme Diourbel, elle a insisté sur le lobbying et la communication surtout en direction des religieux.
Selon elle, l’UDTS a mis en place un plan d’actions avec des formations pour toutes les régions, de la sensibilisation et surtout de la massification.
De la prostitution passive, ça ne court pas les rues. Mais à Kolda, on n’en voit plus qu’il n’en faut. Le racolage, le proxénétisme et la prostitution sont presque devenus monnaie courante. Et ils ont pour cibles, les nombreux voyageurs qui font escale au Fouladou ou qui séjournent dans la région. L’équipe de Grand-Place, qui en a eu l’expérience, a découvert, par le simple jeu du hasard, une autre réalité de ce milieu…
Sur le chemin de la région de Kolda, l’on n’aurait jamais imaginé tomber sur une réalité aussi rocambolesque qu’est le proxénétisme. D’ailleurs, votre serviteur est presque tombé à la renverse quand la victime, qui se trouve être un des notables de Grand-Place, a ressenti une peur bleue devant la fille de Maya. C’est le nom de l’hôtel où s’est déroulée l’histoire.
Vous imaginez qu’on a eu du mal à croire en l’existence d’une telle forme de prostitution dans le Fouladou. Surtout s’il s’agit de femmes et demoiselles dont la beauté est presque diabolique. Mais bon, bref. C’est des choses qui arrivent quand on est jeune mais surtout quand on n’est pas say say. Il faut reconnaitre que les nymphes de Kolda sont plus que belles.
«J’étais au salon d’honneur du «ministère de la dibiterie» de Kolda quand mon téléphone sonne. Au bout du fil une voix sensuelle me dit «tu es ou ?». Je n’ai pas eu le temps de répondre car elle enchaine en m’indiquant sa position. «Je suis devant l’hô- tel», entendis-je et plus rien. Elle avait déjà raccroché. C’était elle au bout du fil. Une fille du Fouladou.
Donc il ne fallait pas la faire attendre. Je laisse tomber le morceau de viande que j’apprêtais à mettre dans la bouche sur le plat très bien garni avec un poulet rôti, un filet de bœuf cuit et des laxass, le tout charcutés en petits morceaux mélangés avec tous les petits ingrédients qui font la réputation de cette dibiterie. J’abandonne mes amis et le diner pour la rejoindre.
Environ 500 mètres séparent le ministère de l’hôtel et sur le trajet j’envie mes potes que j’ai laissé avec ces croustillants petits morceaux de dibi. Et pour ne pas trop y penser je reprends le refrain d’un vieux chanson de chez nous yaappe yaappela rek comme pour dire que j’ai laissé de la viande cuite en espérant me réchauffer au contact de la chair fraiche», confie le jeune notable.
Euskëy. Mais, ce que le gosse oublie c’est que lu yaax reer reer là. Et on lui a, clairement, fait comprendre, qu’il a eu raison d’«abandonner la dibi».
La nuit, toutes les «chattes» sont rouges à Kolda
A Maya hôtel, on fonctionne suivant des répertoires téléphoniques. Le proxénète, qui peut être le chauffeur de clando ou l’ami du coin, détient un répertoire de toutes les belles de nuit de la localité. Il suffit d’en formuler la demande pour être servi.
«Je franchis la porte de l’hôtel essoufflé par la marche rapide et les petites accélérations que je venais d’exécuter pour ne pas la faire attendre encore plus longtemps. En empruntant le couloir je tombe nez à nez sur elle. Elle est naturellement belle comme toutes les femmes issues de cette contrée, la couleur de sa tenue éblouie mes yeux. C’est le genre de fille qui n’a pas besoin de se parer pour que sa beauté éclabousse tout sur son passage.
Femme élancée, cette demoiselle, au visage innocent sur lequel se dessine un sourire pudique, a été appréciée à sa juste valeur par mes 2 collègues que nous avons rejoints dans la chambre 4. Après les salutations, mes collègues se retirèrent me laissant seul avec cette belle créature que je nomme «Rougé».
Pendant un moment j’ai pensé que c’est la femme qui va me pendre pour l’éternité en me faisant quitter mon statut de célibataire endurci. J’engage la discussion avec les questions habituelles d’un prétendant qui essaye de savoir plus sur sa future épouse.
A la question de savoir ce qu’elle fait dans la vie elle me répond par cette exclamation: «Ton ami ne t’as rien dis !» Non répondis-je. Elle se lève brusquement et compose le numéro de celui qui m’a promis une belle femme de Kolda. «Pourquoi tu n’as pas expliqué à ton ami comment ça se passe avec moi ? …Ok je vais lui parler». Elle pose son portable et son sac á main sur la petite table.
Elle revient vers moi avec assurance, les yeux rivés sur les miens. Elle s’approcha de ma pauvre personne hypnotisée par ce foudroyant regard qu’elle garde fixer sur moi. Des frissons parcourent tout mon corps. Je me sentis homme sous mon pantalon quand ses tétines piquèrent mon torse bombé.
La montée d’adrénaline alourdit mes paupières. Je ferme les yeux en sentant le souffle de sa respiration. Ses lèvres frôlèrent ma joue gauche pour se poser sur mon oreille. Elle me souffla «La passe est a 10 000 fcfa».
C’est à cet instant que je réalise que Rougé est une fille de mœurs libres qui monnaie ses parties de jambes en l’air pour la quête d’une liberté financière déjà hypothéquée par les besoins quotidiens qu’elle affronte depuis des lustres. Elle est une prostituée. Je n’en revenais pas.
Le contact de sa langue sur le creu de mon oreille me fait pâlir. Tout le plaisir qui m’envahissait s’envola au fur et a mesure qu’elle l’a retire. Plus rien ne réchauffe l’intérieur de mon caleçon. Je m’éloignai d’elle pour reprendre mon souffle», raconte la jeune victime. Une histoire trop rocambolesque dont la suite l’est davantage. Mais, bon écoutons le gosse poursuivre son récit.
Après le coup de fil, la passe est obligatoire
««Mon ami ne m’a pas expliqué la situation clairement» dis-je avec une voix hésitante. Je lui tends un billet de 1000 fcfa pour qu’elle rentre chez elle. Elle refuse de prendre l’argent prétextant qu’elle a déjà perdu trop de temps avec moi pour ne rentrer qu’avec cette somme. Je lui propose 2000 fcfa. Sa réponse ne sait pas fait attendre. Elle enlève le haut rouge qu’elle portait, le jette par terre et plonge sur le lit.
Couchée sur le dos, elle bascule le bas ventre vers le haut en s’appuyant de la pointe des ses pieds et enlève à une vitesse insoupçonnée son pantalon bas rouge. Elle est maintenant presque nue surle drap en velours de couleur rouge qui se confond à la couleur de sa peau. Elle est de teint clair. La sensation de la peur prit le dessus sur les autres inhibant ainsi toutes mes pulsions sexuelles.
«Je n’ai pas de temps à perdre, choisit ce que tu veux faire», dit-elle en en faisant glisser son string rouge le long de ses jambes jusqu’aux pieds. Elle le laissa accrocher sur l’une de ses chevilles. La lumière feutrée de la lampe de chevet donne plus de brillance à la couleur rougeâtre de son soutient gorge qu’elle a délibérément laissé contenir sa poitrine. Elle m’avouera plus tard que le rouge est la couleur qu’elle porte pour travailler la nuit.
Même ses chaussures aux talons hauts sont rouges. C’est pourquoi je la nomme ‘’Rougé’’. Elle revient à la charge «décide vite. Tu as un choix à faire entre prendre du plaisir ou me laisser partir. Mais, quelle que soit ta décision tu me payeras mes 10 000 fcfa» soutient-elle avec fermeté.
A cet instant je compris qu’il fallait négocier pour ne pas qu’elle crée un scandale. Des collègues et des confrères logent dans cet hôtel qui a affiché le plein. Une cinquantaine de personnes, disciples d’un grand marabout assis en petits groupes selon les affinités attendent patiemment de recueillir des prières.
De mon coté j’avais peur que mon nom soit cité à la revue de presse pour une histoire de sexetape. Je prie tous les saints pour qu’elle accepte tout ce qui reste dans ma poche. Deux billets de 2000 fcfa et 1 billet de 1000 fcfa.
«C’est tout ce que j’ai». Elle prend l’argent et m’invite à la rejoindre au lit. «Ce n’est pas grave je t’accorde un coup si ça t’intéresse». Je ne sais plus ce que j’ai répondu. Elle se lève, prend le temps de s’habiller et dit en me caressant le cou. «Tu n’avais pas à paniquer car je fais mon travail. Je suis désolée que tu perdes ton argent sans savoir pourquoi tu l’as dépensé». No comment…
AMINATA TOURE DEMANDE LA GENERALISATION DE LA PARITE AU-DELA DES POSTES ELECTIFS
S’EXPRIMANT A LA COMMISSION DES NATIONS-UNIES SUR LE STATUT DE LA FEMME
Correspondance particulière. A l’occasion de la 59ème session de la Commission des Nations-Unies sur le statut de la Femme qui se tient à New-York (Etats-Unis), Aminata Touré, envoyée spéciale du président Macky Sall, a souhaité que soient prises « des mesures spéciales temporaires, notamment des quotas de représentation pour les femmes”. L‘ancien Premier ministre suggère que “là où la parité existe pour les postes électifs (comme c’est le cas pour le Sénégal) “, il soit proposé “ une loi de portée générale pour tous les postes de décisions, “.
Selon l’ ancien Premier ministre du Sénégal, Aminata Touré, qui modérait, mardi 10 mars 2015, une table-ronde ministérielle organisée au Siège des Nations-Unies, dans le cadre la 59ème session de la Commission : « l’évaluation des quinze années de mise en œuvre de la Plateforme d’Action de Beijing pour l’avancée des droits des femmes montre clairement que les objectifs d’égalité et d’équité de genre sont loin d’être atteints dans la quasi-totalité des pays du monde, même si on note des progrès significatifs. » La table-ronde qui avait pour thème : “ Transformer les Politiques et le Vie Publique pour Réaliser l’Egalité des Genres“, a enregistré les interventions de plus d’une vingtaine de ministres venus des quatre coins de la planète et de nombreux représentants d’organisations multilatérales.
Appréciant les rares progrès notés par certains pays, l’envoyée spéciale du Président Macky Sall a relevé qu’au niveau de la représentation politique, “l’Afrique se distingue, avec le Rwanda et le Sénégal, comme ayant les plus forts taux de représentation des femmes au niveau du parlement. »
Ancienne responsable de l’ONU Femmes, Aminata Touré reconnait que les raisons des retards dans l’avancement des conditions des femmes sont multiples. Parmi elles, dira-t-elle : « On peut souligner entre autres les résistances socio-culturelles y compris au niveau des partis politiques; l’absence de ressources économiques pour les femmes qui veulent se lancer en politique; leur faible niveau d’éducation mais aussi les systèmes électoraux inéquitables, avec par exemple l’élection d’un seul député par région ou département qui élimine de facto les femmes qui sont très souvent préférées aux hommes. »
Au regard de toutes ces réalités, Mimi Touré propose « des mesures spéciales temporaires, notamment des quotas de représentation pour les femmes“. De son point de vue, il faudra, “là où la parité existe pour les postes électifs (comme c’est le cas pour le Sénégal), faire une loi de portée générale pour tous les postes de décisions“. Selon l’ancien Premier ministre, envoyée spéciale du président Macky Sall : “Le partenariat positif avec les hommes leaders et le changement de mentalités des jeunes hommes ainsi que le soutien des leaders religieux progressistes sont autant de stratégies à mettre en œuvre pour renforcer la représentation des femmes en politique. »
Cette année les travaux de la commission qui se déroulent du 10 au 20 mars ont vu quelque peu leur couverture médiatique parasitée par la politique intérieure américaine, avec notamment la sortie de Mme Hillary Clinton, candidate potentielle du Parti Démocrate. Elle avait choisi la journée de ce mardi pour s’adresser aux milliers de femmes venues participer à cette rencontre annuelle. Aussi, tous les yeux et toutes les oreilles étaient-ils tournés vers le Palais de Verre pour écouter et regarder l’ancienne Secrétaire d’Etat du Président Barack Obama qui pourrait, selon de nombreux observateurs devenir, à l’issue des prochaines élections qui se tiendront dans moins de deux ans, la première Présidente femme de la Première puissance mondiale.
Il est à relever que depuis plus de deux semaines, Mme Clinton est au centre d’une controverse qui menace de déstabiliser sa campagne présidentielle qui n’est certes pas encore officialisée mais qui est considérée par beaucoup comme acquise. Il lui est reproché, alors qu’elle était Secrétaire d’Etat, d’avoir utilisé un serveur privé pour envoyer et recevoir des E-mails. Madame Clinton et ses partisans qui contestent une telle appréciation continuent d’affirmer qu’elle n’a commis aucun acte illégal et qu’ elle n’a divulgué aucun secret d’Etat.
Les médias, de même que ses adversaires du Parti Républicain ont créé une véritable clameur autour cette controverse, obligeant Mme Hillary Clinton à y répondre au cours d’une conférence de presse tenue dans l’enceinte des Nations-Unies au moment où toutes les participantes avaient espéré pourvoir focaliser l’attention du monde sur les conditions des femmes qui souffrent dans les quatre coins du globe.
Un bémol toutefois, ces mêmes participantes sont d’avis que les phénomènes politiques passagers seront bientôt oubliés, alors que les décisions cruciales qui seront prises lors de ces journées serviront dans les années à venir de boussoles aux décideurs.
AMINATA A. MANGA CÉLÈBRE LE 8 MARS AUX COTES DES FEMMES DE LYNDIANE ET COBOBA
Au cours d’un panel sur « le rôle et la place de la femme dans le développement économique de la Casamance », animé par l’inspecteur formateur Dr Amadou FALL, les femmes ont à tour de rôle signifié leur sens élevé de l’abnégation et leur engagement à œuvrer davantage pour le développement de la Casamance qui, selon elles, « a soif de voir ses fils et filles participer, au sein du pouvoir, afin de jouer pleinement leur partition dans le processus de développement ».
C’est ainsi que les parcours aussi différents qu’élogieux de certaines d’entre elles ont été relatés par la présentatrice dudit panel, Fatou Kiné BADJI, pour servir de référence à la jeunesse de Casamance en particulier et celle de l’ensemble du pays, en général.
De prime abord, celui de Madame Aminata Angélique MANGA. Laquelle est journaliste de profession, responsable politique APR à Ziguinchor et présidente de l’association IKANA, cette « princesse du Mof Ewi » a fait une quinzaine d’années de présence médiatique, après avoir obtenu une Maitrise en Communication et Développement, et un Master en Communication et Management.
Aminata Angélique MANGA a aussi travaillé dans plusieurs ONG et Agences, dans le cadre de la coopération bimultilatérale sans oublier des organes de presse nationaux et internationaux. La journaliste a aussi travaillé, dans le cadre de ses recherches, sur les grossesses précoces à Ziguinchor en rapport avec le conflit, le rôle des femmes dans le conflit, le processus de paix.
Le parcours de Madame KENNY Marguerite COLY, présidente de l’association Kabonkétor (qui signifie se pardonner mutuellement en diola) a été pris en exemple. Kabonkétor est une association qui réunit des femmes et ayant pour objectif de promouvoir la sensibilisation, une culture de la paix, une cohésion sociale et le respect des droits humains.
Madame KENNY, autre dame de fer dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance, a obtenu elle, un CAP en Employé de bureau, un CAP en stéréo dactylographie, et est sortie avec brio au concours de comptabilité 1er degré avant d’être nommée successivement secrétaire particulière dans trois ministères différents.
Dans le domaine de l’Education, le travail de Mme Fatou CISSE ne laisse personne indiffé- rent, Inspecteur de Vie Scolaire à l’Inspection d’académie de Ziguinchor, Madame Fatou CISSE est titulaire d’une maitrise en lettres modernes et d’un certificat d’aptitude à l’enseignement Secondaire CAES.
Elle est aussi membre du Comité de Lutte contre les Violences faites aux Femmes et aux Enfants. Fatou CISSE est aussi une défenseuse des droits humains puisqu’elle est membre de la RADDHO. A noter que des femmes ayant prouvé leur compétence dans plusieurs domaines, ont été décorées pendant cette manifestation.
Il s’agit non seulement des femmes du bois sacré, mais aussi de Seynabou Maal CISSE coordinatrice d’Usoforal, Ndeye Marie Diedhiou coordinatrice de la plateforme des femmes en Casamance, l’Honorable député Rama DIATTA, Dr Jeanne TAVAREZ, Aicha Henriette Ndiaye coach de l’équipe nationale féminine de football, Hortense DIEDHIOU présidente de l’association Kassofor SEMBE, Odile COLY directrice du CRETF/Ziguinchor, Monique SARRE principale du CEM Tété DIADHIOU de Ziguinchor, Mame Astou Mané Censeur du lycée Peyrissac, Ma Awa Doumbia de l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest, les chanteuses TAMAO et Marie Thérèse .
En marge de cette manifestation initiée, faudrait-il le rappeler, par la Journaliste et responsable APR Mme Aminata Angélique Manga, et dont le principal objectif est « la promotion d’un leadership féminin fort et prêt à servir sa nation» un petit tour a été effectué aux jardins potagers des femmes de Coboda. Là, accompagnée de plusieurs de ses militants, Mme Aminata Angélique Manga a bien voulu arroser des plants de chou, d’ognon et de salade.
LES FEMMES DE L’APR SURFENT SUR L’INDISCIPLINE ET LA DIVISION
La journée internationale de la femme a été célébrée en grande pompe par les femmes de l’alliance pour la république (apr), mais elles ont encore une fois surfé dans la division. En effet, si la plupart d’entre elles s’étaient retrouvées à la promenade des thiessois autour de la coalition benno bokk Yaakaar, d’autres étaient les invitées du mouvement des femmes de l’entente Citoyenne de mamadou dieng au centre culturel daniel brottier.
La célébration de la journée du 8 mars a été marquée à Thiès par deux manifestations différentes des femmes de l’Alliance Pour la République (Apr). Ainsi, elles ont encore surfé dans l’indiscipline et la division, malgré les appels à l’unité et les initiatives prises dans ce sens. La plupart des femmes du parti étaient cependant sur la promenade des Thiessois, en présence des ténors de la coalition Benno Bokk Yaakaar comme le Dr Augustin Tine, Ministre des Forces Armées, Demba Diouf son Directeur de Cabinet, Oumar Diop Directeur Général de la Société Africaine de Raffinage (SAR), le député Hélène Tine, Dr Pape Amadou Ndiaye, etc. La fête s’est déroulée dans un tohu-bohu total suite à des divergences sur la liste des orateurs. C’est ainsi que Ndèye Soukèye Guèye de Thiès-Est a finalement boudé tandis que même si elles sont restées jusqu’à la fin, les militantes de Pape Siré Dia, directeur général de la poste, ont tout au long de la rencontre exprimé leur mécontentement.
Selon Lamine Gaye, c’est inadmissible que la force politique de Siré Dia soit zappée. Il révèle qu’à la suite des rencontres préparatoires, il avait été décidé qu’il y aura un orateur pour chaque leader, mais au finish cela n’a pas été respecté et ils ont volontairement zappés certains comme Siré Dia. Tout compte fait, la rencontre a pu se tenir jusqu’à la fin et elle a été l’occasion pour les femmes républicaines de revenir sur des questions politiques de fond comme les récents actes posés par l’opposition. Et sans le nommer, la coordinatrice Maïmouna Sène a sévèrement savonné Me Abdoulaye Wade. «Un pays ne se construit pas avec du verbiage, encore moins avec des invectives, mais avec les vertus cardinales, le sérieux et cet esprit républicain que nous ont laissé les illustres fils du pays comme Léopold Sédar SENGHOR, Abdou Diouf, dignes prédécesseurs du Président Macky Sall et pour qui, la notion de la République, qui est « une forme de gouvernement où le peuple est le suprême détenteur du pouvoir est bien comprise», ditelle.
Dans ce sillage, elle a affirmé que les femmes du département de Thiès « admirent le calme et la sérénité affichés par le Chef de l’Etat Macky Sall, face aux attaques odieuses qui datent d’un autre siècle ». Après avoir appelé les femmes de tout le département à unir leurs forces pour assurer sa réélection, elle conclut : « la caravane de l’émergence, qui a transporté les bourses familiales, le financement des mouvements de femmes il y a quelques jours, ne saurait être retardée par les balbutiements d’un mauvais perdant ».
Pendant ce temps, les autres femmes de l’APR et de la coalition Benno Bokk Yakaar étaient au centre culturel Daniel Brottier, à l’initiative du mouvement des femmes de l’Entente Citoyenne ak Mamadou Dieng et du mouvement des femmes favorable à Thierno Alassane Sall. Et la femme a été célébrée à travers une conférence introduite par Oustaz Idrissa Gaye.
"QUE LES FEMMES COMPRENNENT QUE DANS L’ENTREPRISE, RIEN NE S’OFFRE..."
MARIAM SELLY KANE DIOP, JOURNALISTE, DIRECTRICE DE RTS 2
Mariam Selly Kane Diop, directrice de la Rts 2, lance ce 12 mars un magazine en ligne focalisé sur le genre. Journaliste spécialiste des médias audiovisuels, elle préside, depuis 2011, le Réseau pour le Développement des Femmes du Nord qui est une organisation d’encadrement et d’autonomisation des femmes qui vise à les insérer dans l’entrepreneuriat féminin. Dans cet entretien, la journaliste exhorte les femmes à plus d’audace...
Mariam Selly Kane apparaît de moins en moins sur le petit écran. Qu’est-ce qui l’explique ?
En fait, je suis plus dans l’administration de la télévision que dans la production. Depuis 2012, j’ai été nommée directrice de la RTS 2 qui peine à démarrer ses programmes. Mon équipe et moi avons terminé le montage éditorial de cette chaîne et restons dans l’attente du feu vert de la direction générale. Ce qui est dommage, parce que cette chaîne aurait dû se positionner comme une réponse pertinente à la perte d’audimat de la RTS. Dans ce tournant numérique, la RTS 2 se devait d’être à l’avant-garde des chaînes thématiques pour présenter une offre programmatique aux Sénégalais. Bien sûr, j’ai le loisir de prendre une émission et de la dérouler à l’antenne, mais je m’investis beaucoup dans les nouveaux enjeux de la télévision nationale.
Le Sénégal célèbre, à l'image de la communauté internationale, la journée de la femme, ce 8 mars ; que représente cette date pour vous ?
Je suis de celles qui pensent que la date du 8 mars n’est en fait qu’un rappel, parce que les femmes n’ont pas besoin d’une date pour commémorer leurs actions et leur engagement pour le développement de la société. La célébration de la journée du 8 mars permet cependant de faire le point sur les politiques en vigueur afin de les évaluer pour voir quelles sont les avancées et les limites de ces politiques, d’organiser des panels sur la cause des femmes et de faire des revues conjointes avec les partenaires au développement qui interviennent dans la promotion féminine. Donc globalement, la journée internationale des femmes est un point marqué dans l’agenda annuel qui permet une prise de conscience plus large des hommes et des femmes sur ce qu’est le rôle de celles qui représentent la moitié de la planète, surtout du continent africain, qui ont les vies les plus difficiles.
Une table ronde organisée récemment par l'institut Panos et l'article 19 a mis en exergue la sous-représentativité des femmes dans les sphères décisionnelles au sein des médias. Qu'est-ce qui l'explique à votre avis, si l'on sait que les journalistes femmes sont, pour la plupart qualifiées ?
Avec l’avènement des nouvelles technologies, le monde des médias est devenu un business, cela l’a toujours été d’ailleurs dans les continents comme l’Amérique et l’Europe. Alors à mon avis, il faut appréhender les organes de presse comme de l’entrepreneuriat. Or, on sait que dans le milieu de l’entreprise, rien ne s’offre tout se conquiert. Pourquoi les femmes ne dirigent-elles pas les entreprises de médias ? Tout simplement parce qu’elles ne sont pas assez entrées dans le monde de l’entreprise en général. Mais cela viendra parce qu’effectivement, elles sont très qualifiées et souvent très motivées. En fait, le milieu des médias est un milieu très macho dans le monde entier.
Vous procédez au lancement d'un magazine en ligne dénommé Debbosenegal, dans quelques jours, la semaine prochaine. Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?
Ce n’est pas ma première expérience en dehors de la télévision. J’avais eu à lancer en 2008 un magazine d’informations générales et d’analyses économiques dénommé Emergence plus, qui a été une riche expérience pour mes associés et moi. Mais cette fois-ci, il s’agit d’un magazine féminin en ligne qui va présenter la femme sénégalaise et africaine dans tous ses aspects. Notre motivation est de rendre hommage au rôle et à l’action des femmes de notre continent, de leur donner la parole et un peu de visibilité. Il s’agit de permettre aux femmes d’ici et de la diaspora de saisir les opportunités qui s’offrent à elles sur le continent. Elles pourront ainsi mieux entreprendre et mieux s’insérer dans le développement économique de nos pays. Le magazine s’inspire des concepts occidentaux dans sa modernité et le design, mais avec un contenu bien de chez nous qui devra fédérer des femmes de talent sur une plateforme communicationnelle à valeur ajoutée afin de sortir des chantiers battus.
Qu’est-ce que Debbo va apporter de particulier au paysage médiatique ?
Debbosenegal est une initiative d’un groupe de jeunes professionnels qui vivaient au Canada et qui ont décidé de revenir entreprendre au Sénégal dans le domaine de l’informatique. Debbosenegal est un de leurs trois projets en développement. Je les soutiens de même que d’autres professionnels des médias et nous voulons tout simplement animer un peu plus le paysage médiatique sénégalais, lui apporter un peu de fraîcheur et de légèreté dans le cadre d’un magazine consacré aux femmes.
L’EAU INSALUBRE ET LE MANQUE D’HYGIENE PROVOQUENT LA MORT DE 800 000 FEMMES CHAQUE ANNEE
CITES PARMI LES 5 PREMIERES CAUSES DE MORTALITE FEMININE
Les maladies liées à l’eau non potable et au manque de toilettes adéquates sont la cinquième cause de mortalité des femmes dans le monde. Selon les chiffres publiés par l’Organisation internationale de développement Water Aid, ce fléau provoque davantage de décès chez les femmes que le diabète, le Vih/sida ou le cancer du sein, et tue une femme toutes les 40 secondes.
Dans un communiqué rendu public, hier, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Water Aid, présent dans 26 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et du Pacifique, souligne avoir identifié les dix principales causes de mortalité chez les femmes dans le monde. En effet, le document indique que les maladies liées au manque d’accès à l’eau potable, aux équipements sanitaires et à l’hygiène de base provoquent par an le décès de près de 800 000 femmes à travers le monde. Soit, la cinquième cause de mortalité des femmes après les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les infections respiratoires des voies inférieures et la broncho-pneumopathie chronique obstructive.
380 millions de femmes sans accès à l’eau potable…
Près de 88 % de toutes les maladies diarrhéiques et la moitié de toutes les carences nutritionnelles sont associées au manque d’accès à ces services de base. Aussi, la même source révèle que plus de 380 millions de femmes sur la planète vivent aujourd’hui encore sans accès à l’eau potable, et 1,25 milliard n’ont pas accès à des sanitaires adéquats, respectueux de l’intimité. La vaste majorité des décès liés à un accès insuffisant à l’eau potable et à un assainissement de base, soit quatre sur cinq, survient dans les pays en développement. «Cette situation totalement inacceptable affecte l’éducation des femmes et des filles, leur santé, leur dignité et aboutit bien trop souvent à un décès prématuré qui aurait pu être évité», a dénoncé la directrice régionale de Water Aid Afrique de l'Ouest.
…1,25 milliard n’ont pas accès à des sanitaires adéquats
Pour Mariame Dem, «alors que nous célébrons la réussite des femmes, c’est une véritable honte que tant de femmes, tant de filles se voient privées de leur droit le plus fondamental à l’eau et à l’assainissement». Par ailleurs, souligne-t-elle, ces femmes et ces filles qui n’ont pas d’endroit pour faire leurs besoins risquent davantage d’être victimes de harcèlement ou de se faire agresser. «On estime que les femmes et les filles qui n’ont pas accès à des toilettes passent 97 milliards d’heures chaque année à chercher un endroit sûr pour se soulager», fait-elle remarquer.
Raison pour laquelle, Mariame Dem a plaidé pour que soit défini «un objectif dédié à l’accès à l’eau et l’assainissement parmi les Objectifs de développement durable qui sont en train d’être négociés à l’Organisation des Nations unies (Onu), et que ces services de base soient inclus dans les objectifs portant sur la santé, l’éducation et l’égalité hommes-femmes».
DOUBLE PEINE
DIFFICILES CONDITION DE VIE DES FEMMES DANS LES PRISONS
Le rapport sur la situation des droits des femmes dans les lieux de détention au Sénégal a été lancé hier, à la maison d'arrêt et de correction pour femmes de Liberté VI. Ledit rapport montre que les conditions de détention n'obéissent pas aux normes et standards internationaux.
La maison d'arrêt et de correction pour femmes (MAF) de Liberté VI n'a pas été en reste dans le cadre de la journée internationale de la femme, célébrée hier. La cérémonie était aussi une occasion pour lancer le rapport sur la situation des droits des femmes dans les lieux de détention au Sénégal.
Elaboré par le Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH-BRAO) en partenariat avec l'Association des juristes sénégalaises (AJS), l'Association des femmes médecins du Sénégal (AFMS) et l'Observatoire national des lieux de privation de liberté (ONLPL), le rapport concerne cinq prisons visitées entre mars et juillet 2014. Il montre que sur les 8 625 personnes détenues dans les prisons sénégalaises, les 283 sont des femmes dont 46 étrangères.
Le trafic des stupéfiants, première cause de détention
S'agissant des causes des détentions, le trafic de stupéfiants vient en tête, avec 31% des cas. Ensuite, viennent successivement l'infanticide avec 16% et le délit de vol (11 %). Les violences constituent également l'une des causes de détention des femmes. Puisque les coups et blessures volontaires représentent 8% des cas et l'homicide 7%. Les délits d'association de malfaiteurs et d'escroquerie représentent chacun 5%.
Représentant 3,28% de la population carcérale, les détenues sont réparties dans les 13 prisons pour femmes que compte le Sénégal. Mais, bien que représentant une portion minime de la population carcérale, elles ne sont pas détenues dans des conditions aux normes et standards internationaux.
Pour leur profil, il ressort du rapport que la majorité est issue de milieux défavorisés avec un faible niveau d'instruction. Sur 140 femmes consultées, les 66% n'ont pas dépassé le niveau du primaire. 34% sont non instruites, tandis que les 32% ont le niveau du primaire. Les détenues, avec les niveaux secondaire et supérieur, sont estimées respectivement à 20% et 14 %.
72 % en détention préventive
Le rapport fait également état du nombre élevé des longues détentions préventives. L'écrasante majorité des femmes incarcérées sont en détention préventive. Soit un pourcentage de 72% contre 28% pour les condamnées. La MAF de Liberté VI arrive en tête, car 68% de la population carcérale est en détention préventive contre 32% de condamnées.
A Kaolack, 9 femmes sur les 12 consultées attendaient d'être jugées. Le pire dans cette situation : beaucoup d'entre elles font l'objet d'une longue détention préventive. Une situation que les détenues interrogées imputent à l'absence de diligence dont font montre leurs avocats, surtout ceux commis d'office.
D'après le rapport, la situation est préoccupante dans les régions de Thiès, Kaolack et Tambacounda où 21% des détenues interrogées ont déploré le manque de diligence de leurs avocats. Le régisseur de la MAC de Kaolack a déploré la situation en faisant savoir que certains avocats commis par les familles disparaissent après avoir reçu leurs honoraires.
Dans cette même prison, un drame a été évité de justesse avec l'effondrement du bâtiment abritant le quartier des femmes. Quelques semaines avant le drame, le régisseur était obligé de loger les femmes avec les mineurs, violant ainsi le respect de l'obligation de séparation des détenus. Cette situation vécue à Kaolack traduit l'insuffisance et la vétusté de locaux destinés aux femmes.
Selon le rapport, la situation est particulièrement difficile pour les mères emprisonnées dont les enfants ne disposent pas d'aires de jeu. Au-delà, se pose la problématique de la prise en compte des détenues enceintes, allaitantes ou avec enfants. "On ne tient pas compte des besoins spécifiques des femmes allaitantes, de celles qui voient leurs menstrues et qui sont pauvres", a déploré hier Fatou Kiné Kamara, présidente de l'Association des juristes sénégalaises (AJS).
11 enfants âgés de 0 à 20 mois incarcérés avec leurs mères.
Tout en déplorant une absence d'espaces aménagés pour ces catégories de détenues, le rapport révèle que la situation est plus préoccupante chez les détenues incarcérées avec leurs enfants en bas-âge. Au moment des visites, 11 enfants âgés de 0 à 20 mois étaient incarcérés avec leurs mères.
Outre l'absence d'espaces aménagés, les cinq prisons visitées font face à l'insuffisance des équipements de base comme la literie, les moustiquaires et les ventilateurs. Des installations sanitaires adaptées font défaut. En moyenne, 14 détenues par cellule partagent les mêmes sanitaires d'où la fréquence des infections urinaires.
Or, la prise en charge médicale n'est également pas des meilleures dans son ensemble. Les détenues souffrant de troubles mentaux ne sont pas logées dans des espaces adéquats par rapport à leur état et constituent une source d'insécurité pour leurs codétenues. Il s'y ajoute que celles souffrant d'infections urinaires, de cancer du col de l'utérus et de fibromes ne bénéficient pas de prise en charge "adéquate", "en dépit de la gravité de quelques cas".
La liste est loin d'être exhaustive, mais compte tenu de ces manquements, les initiateurs du rapport ont fait un certain nombre de recommandations regroupés en cinq points. Il est prôné la révision des infractions basées sur des stéréotypes de genre discriminant les femmes.
Ceci passe, selon l'Ambassadeur de la Grande Bretagne, par la légalisation de l'avortement médicalisé en cas de viol, la requalification du crime de trafic de drogue en délit, lorsqu'il s'agit de femme... Le législateur sénégalais est invité à limiter la détention préventive et à prévoir des peines de substitution pour les femmes.
L'humanisation des lieux de privation de liberté est aussi suggérée. De même, le développement des actions de prévention dans la mesure où, selon le Garde des Sceaux, "la place de la femme n'est pas dans une prison mais dans les universités, les instances de décisions...". Pour cela, le lieutenant Rose Sarr, directrice de la MAF de Liberté VI, estime que l'autonomisation des femmes doit être effective pour que des enfants ne naissent plus ou grandissent en prison.
Il faut souligner que l'ambiance était festive, avec la présence de la troupe théâtrale "Espoirs de la banlieue" et des chanteuses Coumba Gawlo Seck et Fatou Guéweul. Les détenues étaient vêtues toutes de tissus Khartoum aux couleurs rouge et blanc. Elles ont reçu plusieurs dons en plus d'une consultation gratuite et volontaire du cancer du col et du sein.