Le combat contre l’excision des jeunes filles est loin d’être gagné. Et pour ne pas arranger les choses, des députés sont même contre l’application de la loi prohibant les mutilations génitales. Dans ce lot figure en bonne place le député Amadou Tidiane Talla, à en croire sa collègue Aminata Diallo.
Au moment où l’on parle du suivi des nombreuses lois votées, il y a des députés qui sont contre l’application de la loi sur les mutilations génitales. Il s’agit surtout de l’honorable député Amadou Tidiane Talla. L’accusation est du député Aminata Diallo par ailleurs présidente du réseau des parlementaires pour la protection de l’enfance.
Selon Mme Diallo qui assistait hier au lancement du projet "Sénégal Child protection and participation", il y a des députés qui s’opposent même à la loi. "L’un d’eux que je connais, c’est un homme (Amadou Tidiane Talla), c’est normal. Si c’était une femme, elle n’aurait pas le même entendement. Il me parle de religion. Mais il n’y a plus de débat dans la religion par rapport à l’excision parce qu’on a trouvé nulle part dans le Coran où il est écrit qu’il faut exciser les filles. La circoncision est permise dans le Coran, mais pas l’excision", a-t-elle dit.
A l’en croire, il y a juste un Hadith qui en parle. "Ce Hadith dit que le prophète un jour est allé voir une dame qui s’appelle Oumou Aïmane, une pratiquante et le prophète avait dit alors que l’excision, c’est juste pour l’honneur. Donc il fallait couper un tout petit bout. Il paraît que c’est ça que le prophète avait dit. Si c’est juste pour l’honneur, on n’en a pas besoin", plaide Aminata Diallo. Qui souligne tout de même continuer à débattre du sujet." Avec le réseau Islam et développement, l’Unicef et Funeap, on a tenu des rencontres avec certains guides religieux. Il y a même des gens qui disent que ce Hadith n’est pas authentique", a soutenu la présidente du réseau des parlementaires pour la protection de l’enfance.
Toujours dans sa croisade contre l’excision, Aminata Diallo tient à rappeler que surtout dans le sud, chez les femmes mandingues, ou au nord avec les Hal Pulaar, les gens ne parlent pas beaucoup de sexualité. Pourtant, dit-elle, l’excision a fait des ravages dans ces zones. Elle en veut pour preuve sa propre expérience. "J’ai fait trois césariennes à cause de l’excision, d’autres vivent avec des fistules et autres et ne veulent pas en parler. Parce qu’elles ne veulent pas que les gens le sachent. Il faut que l’on ose en parler", soutient-elle.
En outre, le député a plaidé pour l’application des lois déjà votées. "Si des lois sont votées, c’est pour être appliquées. Au Sénégal, il y a beaucoup de difficultés politico-culturelles pour appliquer les lois. Aujourd’hui, nous tous députés, devons nous atteler à faire un suivi de l’application des lois sur les mutilations génitales existantes, sur la protection de l’enfance depuis 2001". Son appel sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr.
L’affaire des présumés 600 millions de francs Cfa dans laquelle le nom de la première Dame Marième Faye Sall est cité remet au goût du jour la question de l’opportunité des fondations dans notre pays.
En Afrique, le statut de Première Dame est à la fois enviable et ingrat. Autant, il peut être pour elles une posture d’influence auprès des époux chefs d’Etat, autant cela peut constituer une porte ouverte sur des dérives ou des tentations, qui finissent souvent en imbroglios dans lesquels il est difficile de cerner les mensonges et les manipulations. On en est là au Sénégal, avec l’affaire dite du don présumé promis ou offert à la Fondation "Servir le Sénégal" (FSS) dirigée par l’épouse du président de la République.
En effet, l’Union patronale des architectes (UPA), dénonçant l’attribution du marché de la Cité de l’Emergence au groupe Marocain Addoha, accusait la FSS d’avoir bénéficié d’un financement de 600 millions de francs Cfa de la part du groupe BMCE (Banque marocaine du commerce extérieur). "Nous ne sommes pas aussi riches que les Marocains ; nous n’avons pas d’argent à offrir à la fondation de la Première Dame pour avoir accès aux commandes" publiques, avait déclaré, allusif, Assane Sarr, président de l’Upa, au cours d’un point de presse. Suffisant pour que les avocats de Karim Wade réclament la comparution de Marième Faye dès lors qu’il y a "link" entre la banque donatrice et BMCE Sénégal devenu Black Pearl.
La réaction de Alioune Fall, administrateur général de la fondation "Servir le Sénégal", ne s’est pas fait attendre. Pour lui, la structure "n’a jamais eu un financement" ; mais elle avait plutôt eu une promesse de financement d’une banque marocaine (BMCE) pour la construction d’un daara à hauteur de 600 millions".
La fondation "Servir le Sénégal" n’est pas la seule à cristalliser l’attention de l’opinion publique. Une de ses devancières, la fondation "Solidarité et Partage" dirigée alors par Elisabeth Diouf, épouse du président Abdou Diouf, a connu elle aussi ses scandales. Créée en 1995, elle a pendant longtemps servi de raccourci pour politiciens et hommes d’affaires pour s’enrichir. Parmi eux, un ancien baron du Parti socialiste, administrateur de ladite fondation. Selon un exministre de l’époque, le modus operandi était huilé. "Il (le baron) demandait à des hommes d’affaires d’importer des produits via la fondation Solidarité et partage. Les fondations étant exonérées de toutes taxes, cela leur permettait de ne pas payer les droits de douane" et de faire fortune, confie notre interlocuteur.
Baba Tandian : "La FSS fait plus de dons et plus de bruit..."
L’homme d’affaires Baba Tandian est aussi cité parmi ceux qui ont profité de leur proximité avec la fondation de Mme Diouf. "Pour rentrer dans les bonnes grâces de la première Dame (Elisabeth), Tandian ne lésinait pas sur les moyens", confie une source digne de foi. " Je me souviens qu’à chaque fois que la fondation vendait aux enchères les objets qui lui étaient offerts, il lui arrivait de payer à coup de millions de francs un tableau d’art sans valeur", poursuit-elle.
"Faux !" rétorque le patron de l’imprimerie Tandian pour qui ses actions étaient désintéressées. "Mme Diouf n’est jamais intervenue en ma faveur. Je ne l’ai jamais sollicitée. J’agissais de mon propre gré. (...) J’ai aidé sa Fondation par amitié avec Abdou Diouf qui était à la limite un parent à moi", explique-t-il. D’ailleurs, l’ancien patron de la fédération sénégalaise de basket-ball pense que c’est faire un "mauvais procès" à Marième Faye que de parler de "pots-de-vin" qu’elle aurait reçus. "Je suis proche de toutes les trois (Mmes Diouf, Wade, Sall), mais la fondation de Marième Faye Sall fait plus que les autres que j’ai connues, en termes de dons. Elle fait plus de bruit que les autres. Maintenant, est-ce qu’elle reçoit plus d’argent ? J’ai des doutes", dit Baba Tandian, prudent. "Il faut que les gens comprennent qu’une première Dame qui a vraiment besoin de récupérer de l’argent, n’a pas besoin de passer par une fondation. Cela peut se faire entre quatre murs où dans un endroit que personne ne sait. Cette pratique-là, tout le monde la connaît", confesse l’homme d’affaires.
Ninéfécha
Viviane Wade avait-elle usée de cette "pratique" en nouant un partenariat entre "Education Santé" et la fondation Antenna Technologie basée à Genève ? En tout cas, l’ex-première Dame, à qui Antenna Technologie réclamait "le remboursement immédiat" du prêt de 1 250 000 euros (812 millions F Cfa), a fait l’objet d’une plainte. Son époux a dû casser sa tirelire pour lui éviter la prison. C’était quelques mois (juin 2012) après la défaite de Me Wade à l’élection présidentielle. A l’époque, les avocats de Viviane Wade avaient accusé le nouveau régime de vouloir exercer des "pressions psychologiques" sur leur cliente "pour l’amener à rembourser, sans préavis ni délai, une dette consentie à la Fondation (...) par l’intermédiaire de son administrateur général Sébastien Couasnet".
L’autre affaire, c’est la construction de l’hôpital moderne de Ninéfecha à Kédougou dont l’opportunité a intrigué plus d’un. Pour certains observateurs, la construction de ce joyau dans ce bled du sud-est du pays n’était pas gratuite. "Viviane Wade y avait un champ où elle cultivait du spiruline (un additif)", dit une source. Devenue opposante, l’ex-première Dame, qui disait n’avoir plus les moyens d’entretenir le personnel hospitalier, a mis la clé sous le paillasson le 30 juin 2013. L’hôpital a rouvert ses portes au mois d’août dernier, sous la tutelle du ministère de la Santé.
L’exception Colette Senghor
L’épouse du premier président sénégalais, pour sa part, n’a jamais voulu créer une fondation. Réputée "discrète", l’ancienne première Dame avait choisi de ne pas trop s’exposer même si elle a pu venir en aide aux populations par l’intermédiaire d’une Délégation sociale. "Le président Senghor n’a jamais voulu mêler sa famille dans les affaires de l’Etat. Il ne voulait pas les exposer", explique un ancien ministre. "Lorsqu’on est première Dame, on est exposée. Les hommes d’affaires, qui ne peuvent pas accéder au président, passent par elle. C’est une voie ouverte à la corruption", déclare notre interlocuteur.
Pour parer à tout cela, ce dernier propose la suppression pure et simple des fondations. Est-ce vraiment la solution ?
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MARÉMA FALL, LA PREMIÈRE CHANTEUSE SÉNÉGALAISE NOMINÉE
A peine sortie de l’anonymat, voilà que Maréma Fall est propulsée sur la scène musicale africaine et pourrait bientôt accéder à un niveau international. Elle est l’une des dix finalistes du prix découvertes RFI 2014.
Après Didier Awadi et Naby Ibrahima Condé, Maréma Fall pourrait être le prix découvertes RFI 2014. Elle fait partie des 10 artistes africains choisis par le jury du concours pour la présente édition. Ce qui fait d’elle la première chanteuse sénégalaise à être nominée à ce concours.
"C’est un grand plaisir pour moi de faire partie des candidats de cette année et de pouvoir ainsi représenter le Sénégal", a-t-elle confiée à EnQuête au cours d’un entretien. Ancienne choriste, Maréma Fall travaille aujourd’hui avec le talentueux guitariste et ancien chef d’orchestre d’Alpha Blondy, Mao Otayeck.
Une collaboration qui a commencé à porter ses fruits avec cette nomination mais également avec celle au African Music Awards organisé au Nigeria. Pourtant, Maréma n’a qu’un single "femme d’affaires" actuellement connu des Sénégalais. Même si un autre de ses titres est proposé sur le site de RFI et mis en compétition, "bayo bay". En dépit de ce handicap, ses compatriotes lui reconnaissent son talent.
En plus de Mao Otayeck, la star de la musique sénégalaise Youssou Ndour a déjà fait des critiques positives sur la voix et la musique de celle qui a tout aujourd’hui pour être le nouveau phénomène de la musique sénégalaise. En plus d’une belle présence scénique que peuvent confirmer ceux qui l’ont déjà vue à l’œuvre, cette chanteuse née dans la banlieue dakaroise est dotée d’une belle voix et ô combien puissante. A cela s’ajoute un look particulier avec sa coiffure atypique. Sa musique l’est tout autant.
Bercée dans son enfance par des tubes de Tracy Chapman, cette ancienne pensionnaire de l’école de musique de la maison de la culture Douta Seck propose une musique très variée allant naturellement du folk acoustique aux beats hip-hop, en passant par les sonorités traditionnelles sénégalaises. C’est le cas dans "femme d’affaires" qui est un mélange de hip-hop et de musique traditionnelle à travers la présence du xalam.
Pour la potentielle héritière de Smarty, cette variété notée dans sa musique pourrait constituer son atout face aux autres candidats du concours. "Je pense avoir des chances de remporter ce prix-là. Ma musique est non seulement internationale mais elle a une particularité : on y retrouve du traditionnel, du pop et autres", a-t-elle assuré.
Cependant, il faut également à la candidate sénégalaise le soutien des internautes. Ces derniers doivent massivement aller voter sur www.rfi.fr avant le 30 octobre afin qu’elle puisse être consacrée.
LES 10 COMMANDEMENTS DU CESE
PRISE EN CHARGE DES MALADIES CHRONIQUES AU SÉNÉGAL
Dans son dernier rapport, le Conseil économique social et environnemental s’est penché sur la prise en charge des maladies chroniques au Sénégal. Il a proposé 10 recommandations pour plus de pertinence dans les démarches.
Le CESE va à l’assaut des maladies chroniques au Sénégal. Dans son avis numéro 2013-07 du 17 décembre 2013 sur la prise en charge de ce type de maladie, les Conseillers ont formulé dix recommandations.
La première consiste à la mise en place, à l’instar des autres programmes nationaux, d’un comité national de lutte contre les maladies chroniques. Une idée motivée par le fait que ces maladies “ne sont pas seulement un problème de santé publique mais un problème de développement”. La seconde recommandation consiste à la promulgation et à l’application, par le gouvernement, de la “loi antitabac”.
L’importance de cette mesure réside dans le fait que le tabac est “le premier facteur de risque impliqué dans l’infarctus du myocarde du sujet jeune, et qu’il est également incriminé dans de nombreux cancers”. L’encadrement des publicités dans les médias est le troisième commandement. Il s’agit des publicités de produits courants comme les bouillons, le beurre, les huiles. Selon les conseillers, “la dangerosité de ces produits est cachée aux populations”. Ces publicités, disent-ils, “devraient être règlementées, limitées et accompagnées de messages expliquant l’intérêt de les consommer avec modération”. Il a été aussi recommandé l’organisation d’une campagne d’Information, éducation et communication (IEC) en direction du public pour prévenir le diabète. L’activité physique qui supprime les toxines est citée comme étant la meilleure des préventions ainsi que le dépistage du diabète tous les six mois.
Programme de dépistage du cancer du col de l’utérus par le frottis cervico-vaginal (FCV)
Il a été proposé aux femmes de cinquante ans et plus d’en faire autant tous les ans. La cinquième recommandation consiste à l’organisation d’un programme rationalisé de dépistage du cancer du col de l’utérus par le frottis cervico-vaginal (FCV). Ou alors par l’inspection visuelle et l’évaluation du coût d’efficacité d’un dépistage par la mammographie du cancer du sein. En sixième position arrive une bonne prise en charge des maladies cardiovasculaires. Selon les conseillers, cela passe par le soutien à l’école de cardiologie de Dakar qui rayonne dans toute l’Afrique. Aussi, l’équipement des services de cardiologie des régions car, l’équipe d’Aminata Tall estime qu’un cardiologue affecté dans une région a besoin d’un minimum de matériels pour exercer. Il s’agit d’un appareil d’électrocardiographie, d’un appareil d’écho-cardiographie DOPPLER, d’une seringue électrique, d’un moniteur de surveillance du rythme cardiaque, d’un défibrillateur.
Les affections cardio-vasculaires, premières causes de mortalité
Le rapport souligne qu’il faudrait aussi encourager les nouveaux cardiologues afin qu’ils acceptent de s’installer dans les régions. Seulement, “cela passe obligatoirement par un équipement adéquat des services tels que décrit plus haut et par des mesures incitatives financières”, soulignent les membres du CESE. La réhabilitation et l’extension du service de cardiologie du CHU Aristide Le Dantec sont également inscrites dans ce registre. Le septième commandement est un appel au financement du programme de lutte contre les maladies cardio-vasculaires. Le constat actuel est que les affections cardio-vasculaires ont détrôné les maladies infectieuses du rang de première cause de mortalité dans notre pays. Ce qui implique de l’avis des conseillers “une réponse adéquate de leur part sous la forme d’un programme de lutte approprié et dédié. Ce, d’autant que la population touchée dans notre pays est plus jeune que dans les pays développés”.
En huitième position, les membres du CESE soulignent une meilleure prise en charge des cancers. Ce qui passerait par l’augmentation du budget annuel de l’Institut du cancer ; l’accélération du projet de réhabilitation et d’extension de l’Institut sur son site actuel ; ou sa délocalisation à l’hôpital Dallal Jamm. Dans cet hôpital, il est prévu deux bunkers avec accélérateur de particules et une hospitalisation de jour pour la chimiothérapie ; ou la construction d’un nouveau centre de cancérologie moderne pour un coût global estimé à 16 milliards de F CFA. Ce projet est déjà élaboré, confient les conseillers. En attendant, Il a été demandé la construction d’un laboratoire propre à l’Institut pour une prise en charge spécifique des biopsies et des pièces opératoires. Tout comme l’acquisition d’un appareil de mammographie fonctionnel pour le service de radiologie. Egalement, la réduction du déficit en ressources humaines et l’augmentation des moyens diagnostiques et thérapeutiques.
Il a été aussi demandé la subvention de la chimiothérapie qui nécessite 1 milliard de F CFA par an pour la rendre accessible, et de rendre gratuite la mammographie dans le cadre de la Couverture maladie universelle. Un autre commandement est relatif à une meilleure prise en charge des maladies respiratoires. Il s’agira entre autres de mettre l’accent sur la prévention eu égard au coût élevé du curatif et en augmentant la capacité d’accueil qui est présentement de 60 lits ; de recruter suffisamment du personnel qualifié tout en mettant l’accent sur les paramédicaux.
300 millions CFA alloués par l’État pour la prise en charge du diabète sont orientés vers l’insuline qui ne concerne que 20 à 30% des diabétiques
Le dixième commandement consiste en une meilleure prise en charge du diabète. A ce niveau, il a été demandé l’implication des techniciens de la santé dans le processus d’acquisition des médicaments et des équipements médicaux. Aussi, la révision de certaines dispositions du code des marchés publics qui causent des retards “préjudiciables au rythme normal de fonctionnement des établissements sanitaires”. Il faudra augmenter également la capacité d’accueil et l’extension des locaux du centre Marc Sankhalé de l’hôpital Abass NDAO et des subventions qui aiderait le Centre pour une meilleure prise en charge des malades. Selon les conseillers, 300 millions CFA alloués par l’État pour la prise en charge du diabète sont orientés vers l’insuline qui ne concerne que 20 à 30% des diabétiques. “Alors que les autres ont besoin d’autres médicaments dont le coût peut aller jusqu’à soixante dix mille francs par mois, sans compter le régime alimentaire”, ont regretté les conseillers du CESE.
Pour célébrer le succès de l’ouverture d’un campus au Burundi du nom de Akila Institute, la chanson de Pharell Williams, "Happy" est repris par des burundais. Regardez !
LA MAIN ET LE CŒUR EN OR
MAME MATY MBENGUE, UNE LÉGENDE DU CINQUANTENAIRE EN AFRIQUE
Elle a fière allure, la "Lionne" au regard d’ange et au tempérament sportif de feu ! Elle a, au propre comme au figuré, la taille d’une légende vivante du basket-ball sénégalais. Avec elle, la réussite a le nom d’un charme en mouvement sur le parquet.
La réussite a, tout simplement, le nom de Mame Maty Mbengue ou MMM. Une signature de qualité qui tisse, au-dessus des temps, une couronne de gloires. Elle est fille du siècle dernier et icône de tous les siècles. Cette suzeraine est dans la légende des cinq dernières décennies du 20ème siècle. Et au-delà !
Vous y êtes ? Voilà, c’est adjugé ! Mame Maty Mbengue est la meilleure basketteuse africaine du cinquantenaire. Un demi-siècle d’une gracieuse plénitude sur les terrains de la balle orange. Un demi-siècle d’une dextérité qui n’a d’égal que le devoir d’excellence. Au pays des merveilles sportives, MMM est tout simplement Reine.
Disons, la "Reine des reines", dans un cru du tonnerre ayant comporté des signatures prestigieuses sur deux générations successives. Elle est la benjamine des anciennes comme Mame Penda Diouf, Marième Bâ, Nafissatou Diagne, Rokhaya Pouye. Elle a donc joué avec la première vague de basketteuses qui a trusté 5 titres (1974,1977, 1979,1981 et 1984) aux compétitions continentales.
Plus tard, elle est l’ancienne des benjamines : Khady Diop, Adama Diakhaté, Anne Marie Diokh, Nathalie Sagna, Aminata Kane, Mborika Fall, Adama Diop.
Mame Maty Mbengue est tout simplement le trait d’union entre ces deux générations. Cette passerelle de talent, forgée à la fois dans le feu de la persévérance et la grâce de la technicité, est la meilleure basketteuse sénégalaise 1986, avec un palmarès en or massif (vainqueur du championnat d’Afrique féminin des nations en 1984, 1990, 1992, 1997 et 2000, des Jeux de la Francophonie 1997).
Ses mains rendent au jeu sa noblesse. Sa tête, également, l’encline à allier savoir-faire et savoir-être. En elle-même, elle est une marque de fabrique: la dextérité en tête de raquette et un bras roulé ravageur digne de l’inventeur du "skyhook", la légende de la NBA Kareem Abdul Jabbar. Le sceau d’une poésie du parquet !
Ce talent est porté par un grand cœur. L’ancien pivot de la Ja est une femme aux qualités certaines. Quelle est la basketteuse sénégalaise qui achetait des paires de chaussures à ses partenaires et adversaires? Qui était surnommée, par les dirigeants du basket, "Ndèye Délégué" parce qu’elle s’occupait des questions sociales de ses coéquipières ? Cette générosité porte le nom de Mame Maty Mbengue !
Elle a réussi des pièces de maître, comme en peinture. Son plus beau morceau d’anthologie date de mars 1990, à Tunis, à l’occasion de la 12è édition du championnat d’Afrique féminin des nations de basket (Afrobasket). Etudiante à l’université d’Ohio, aux Etats-unis (où elle a décroché un MBA en business administration), elle transite par Paris pour rallier la capitale tunisienne.
Sans visa, elle débarque à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle. Arrêtée et menottée de 7h à 20h, elle est relâchée. Meurtrie dans sa chair, elle débarque à Tunis en pleurs, à la veille de la demi-finale. Son dévouement à la Cause Sénégal est récompensé par ce dernier panier (70-68) marqué à la dernière seconde et qui a valu aux "Lionnes" la médaille d’or.
Le mythe du Zaïre (actuel RD Congo) des Linguengua Bofonda et autres Limpopo venait d’être exorcisé. A part le championnat d’Afrique de Johannesburg, en 1994, survolé par les Zaïroises, son parcours a toujours été jalonné de succès.
Portant son engagement comme un viatique, elle a fait du chemin. Elle a grandi sous le panier et, mieux, en se hissant à la hauteur des nécessaires coups de génie sur les sentiers abrupts de la victoire. Rien ne présageait cette trajectoire merveilleuse pour la benjamine (16 ans) qui est apparue, pour la première fois en 1984, à Dakar, en championnat d’Afrique des nations.
Celle qui a débuté le basket sur le tard (à 14 ans, elle est née le 13 avril 1968 à Dakar), révèle qu’elle ne voulait pas se consacrer à une carrière au basket. Avec le conseil et les entraînements de soutiers comme Larry Diouf et plus tard des coaches de la Jeanne d’Arc de Dakar, André Akibodé et Assane Guissé, elle apprend les rudiments du basket au terrain du collège Saint Michel. Le légendaire Bona, l’inimitable Mamadou Sow et autres Cheikh Fall se chargent de polir ce diamant brut.
Jamais une basketteuse africaine n’a eu une telle aura. Mame Maty Mbengue est la figure légendaire de la phalange insatiable qu’est l’équipe des "Lionnes" du Sénégal. La meilleure équipe africaine du cinquantenaire.
Ce n’est pas un hasard si elle bénéficie de l’onction de tous les spécialistes du basket en Afrique. "Lion d’or" du Soleil 1990 (le titre qui récompense la meilleure sportive du Sénégal), "Linguère du Sport "2004", une des vice- présidentes du Comité de normalisation du basket (Cnbs) : "Capitaine Mame Maty", c’est la classe et le patriotisme. Son nom est inscrit en lettres d’or au Panthéon du basket continental
La capitale de la Tidjania s’est opposée aux méthodes modernes de la planification familiale et opte pour celles islamiques. L’annonce a été faite samedi au cours d’une table ronde sur cette stratégie de lutte contre la mortalité maternelle.
L’Initiative sénégalaise de santé urbaine (ISSU) va certainement revoir son approche sur la planification pour mieux convaincre les religieux. En tout cas dans la capitale de la Tidjania (Tivaouane), les religieux ont rejeté les méthodes modernes de cette pratique qu’ils jugent importée. "On n’est pas d’accord sur la méthode. Il n’y a pas plus grave chez la femme que de renoncer à donner naissance alors qu’elle peut le faire. Pourquoi acceptons-nous tout ce que nous donnent les occidentaux. Des gens font des implants, utilisent des stérilets ou des pilules du lendemain(...) pour ne pas donner la vie. Nous n’acceptons pas cela. Nous sommes pour la planification islamique", a dit Cheikh El Hadji Malick Sy ibn Mbaye Sy. C’était à l’occasion d’une table ronde présidée par Serigne Mbaye Sy Abdou, organisée samedi par le Réseau Islam et Population sur "La Planification familiale selon la charia et la sounna", dans l’enceinte de la Zawiya Seydil Hadji Malick Sy (RTA) de Tivaouane. Selon le petit fils de Maodo, il est important d’attirer l’attention de la population sur les déviations de la planification familiale. "Les méthodes modernes causent d’énormes problèmes. Auparavant, après l’accouchement d’une femme, elle allait vivre chez ses parents pour allaiter son enfant pendant deux ans. Maintenant, on veut nous imposer des méthodes importées, nous sommes contre cela", a-t-il insisté. Embouchant la même trompète, Moustapha Sy (il ne s’agit pas du guide des Moustarchidines) a souligné que la planification islamique se faisait avant. "Comment peut-on demander à quelqu’un d’interrompre un don de Dieu ? Ce n’est pas Malthus qui nous guidera".
Tivaouane déplore l’image de sa mosquée sur les dépliants du ministère de la Santé
Toutefois, ces guides religieux ont conseillé d’éviter les naissances rapprochées qui peuvent engendrer des problèmes sanitaires à la mère. "La femme doit éviter les naissances rapprochées pour être bien médicalement et physiquement", a soutenu Cheikh El Hadji Malick Sy.
Cependant, la cité de Maodo a déploré le fait que la photo de leur mosquée se retrouve sur les dépliants d’ISSU. "On n’a pas aimé le fait que le ministère de la Santé ait utilisé notre mosquée pour faire la photo de fond de ses dépliants. Nous avons l’impression qu’il voulait faire passer un message en utilisant l’image de Tivaouane pour le légitimer. Ça ne passera pas", a dénoncé le marabout tidjiane. De son côté, Imam Moussé Fall, membre du Réseau Islam et Population, a estimé que c’est une innovation, le simple fait de discuter autour d’une table d’un thème aussi sensible. "On a pu parler de la planification familiale de l’avis des écoles juridiques en islam et on a pu puiser des réponses claires venant des représentants des différentes familles. C’est un texte qui prête à confusion parce que la compréhension n’est pas nette. D’aucuns l’assimilent à la limitation des naissances, d’autres à un diktat qui nous provient de l’occident, il y a une réaction de certains religieux, mais heureusement, toutes les réactions négatives ont été accompagnées d’une exception", s’est réjoui M. Fall.
Dakar, 28 sept (APS) - Ndèye Tabara Digane a terminé première chez les dames, dimanche, lors de la traversée Dakar-Gorée, a constaté un reporter de l'APS.
Le Comité d’organisation de l’édition 2014 de cette compétition tablait sur la participation de 500 nageurs.
La traversée Dakar-Gorée est l’une des compétitions phares de la saison de natation au Sénégal qui en plus des nageurs sénégalais, donne l’occasion aux expatriés et nageurs étrangers de pratiquer la natation en eau libre.
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"JE SUIS BIEN ICI, JE NE REVIENDRAIS PAS EN FRANCE"
(CHAINE YOUTUBE DE FRANCE 24) - Au péril de sa vie, une syrienne cachée derrière un niqab désormais imposé à toutes les femmes a en effet filmé clandestinement la vie quotidienne dans cette ville de Raqqa ou elle est né il y a près de 25 ans. Elle a approché sans se faire repérer les commissaires politiques, les combattants mais aussi leurs proches, dont certains sont français vous le verrez.
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JEUNE, BELLE ET… ÉCOLO
AMY MBENGUE, GAGNANTE DU CONCOURS "GREAT ENTREPRENEUR 2014" AVEC SON PROJET "ECOBAG"
Amy Mbengue a remporté, il y a quelques jours, le premier prix de Great Entrepreneur, une émission de TV réalité diffusée sur la RTS1. Elle était en compétition avec une brochette de jeunes sénégalais porteurs de projets. Belle, jeune et écolo, la demoiselle qui a gagné la mise globale de 25 millions de FCFA avec son projet "Ecobag" s’est confiée à EnQuête. Entretien.
Vous venez de remporter l’édition 2014 de Great Entrepreneur avec votre projet de transformation des déchets, Ecobag. Pouvez-vous nous parler de votre cursus ?
J’ai fais un BTS en action commerciale, une Licence en Economie/Gestion, option administration et gestion des entreprises et un Master en marketing... Bref, je suis un manager. Avant la fin de mes études, j’avais décidé de rentrer au Sénégal et de créer ma structure. Maintenant, dans quoi ? J’étais en train de réfléchir. J’avais quelques idées en tête, mais je ne savais pas exactement laquelle choisir... Le déclic a été de voir cette prolifération de sachets en plastique dans la rue. J’ai été à une manifestation religieuse et donc j’ai vu que les gens creusaient des fosses et mettait dedans des canettes, des sachets, des bouteilles en plastique... Et donc, je me suis dis voilà, cette idée je l’avais dès le départ mais c’est dans ça que je vais travailler. J’ai commencé à faire mes recherches, et puisque j’ai une préoccupation environnementale très forte également, je me suis dit : "peut-être que ce ne sera pas pour demain mais il se peut qu’un jour on dise Amy, c’est en partie grâce à elle qu’on a eu des préoccupations allant dans ce sens."
Pourquoi cet intérêt écologique ?
Quand on compare le Sénégal à la France, du point de vue environnemental, ça n’a rien à voir : les gens ont un ancrage dans tout ce qui est protection de l’environnement et sont plus conscients des désastres environnementaux.
C’est-à-dire que déjà dans nos résidences (NDLR : d’étudiants) on ne mélangeait pas les déchets, on les triait... Au supermarché, à un moment donné, on prenait des sacs réutilisables qu’on achetait... Pour dire qu’en Europe les gens sont conscients de toutes les conséquences que nos gestes peuvent avoir aujourd’hui sur notre environnement. Mais ici, au Sénégal, ce n’est pas le cas. On nous dit : "il ne faut pas jeter dans la rue" mais on n’a pas de poubelles dans la rue... Ça, c’est déjà un problème. Les gens ne savent pas aujourd’hui que ce sachet là, si on le jette, il a une telle durée de vie et peut engendrer des conséquences néfastes sur la nature. Les gens ne savent pas parce qu’ils ne sont pas conscientisés. Y a pas de conscientisation, y a pas d’unité de recyclage...
En quoi consiste, concrètement, le projet Ecobag ?
Il s’agit d’une unité industrielle de recyclage de déchets plastiques. Les objectifs à court terme sont de recycler le plastique dure et le transformer en produits semifinis et de le commercialiser. L’unité existe depuis 2011. La structure existe depuis cette date mais le démarrage effectif, c’est environ il y a un ou deux moins maximum. Actuellement, on en est au stade de la valorisation mais il y a une autre étape qui consiste en la production de produits finis à partir de cette même matière recyclée que l’on travaille...
On parle là de bols, de chaises etc. mais pas de sachets. Certes l’idée est venue des sachets plastiques mais puisque c’est un procédé un peu plus compliqué, là on démarre avec des chaises, tout ce qui est bassines, sceaux, cuvettes... Tous les ustensiles plastiques que vous retrouvez sur le marché.
On peut avoir des déchets post consommation, c’est à dire tous les déchets issus des ménages et qui ont été acheminés à la décharge, y en a certains qui n’iront pas jusqu’à la décharge et qui seront récupérés mais il y en a d’autres qui sont des déchets postindustriels... Ça peut être, par exemple, des produits qui ont un défaut de fabrication et qui ne peuvent pas être commercialisés. Nous, on les récupère et on les retravaille.
Et quels sont les produits que vous obtenez ?
Pour l’instant, les produits finis que nous sortons sont des granulés de plastiques destinés aux sociétés de transformation. On n’est pas encore en phase de production mais juste en phase de revalorisation. Ces granulés sont comme des microbilles que l’on prend par sac et qu’on met ensuite dans des mouleuses. On les commercialise tel quel à des sociétés de transformation plastique.
Comment était-ce de participer à une émission comme Great Entrepreneur ?
Au départ, ça m’a fait bizarre ! (rires) Pour le 1er tournage, j’avais beaucoup de mal parce que je n’ai pas l’habitude d’avoir comme ça une caméra en face... Mais bon, après ça a été passionnant, on va dire, parce que même si on était entre candidats et concurrents, il y a eu des liens très forts qui se sont développés entre nous ! Pour la plupart, on avait différentes activités mais chacun a trouvé quelque chose d’intéressant dans l’activité de l’autre... Y a des mises en réseau entre nous et ça a été très bénéfique pour tous et, en plus, on a pu bénéficier de formations, sessions de coaching et tout ça.
Et qu’est ce que l’émission vous a apporté, personnellement ?
Great entrepreneur, déjà en termes de visibilité, nous a beaucoup aidés. Parce que ce sont des émissions qui sont passée à la TV, ont été suivies un peu partout par des gens et on a eu pas mal de retours dans ce sens. Pour ma part, j’ai même été contacté par le ministère de l’Environnement et pas mal de structures auxquelles je ne pensais pas... Donc, d’un point de vue réseau, ouverture et facilitation, vraiment, ça m’a permis de faire beaucoup de choses. Le prix, financièrement, je prends peut-être ça comme un montant symbolique. C’est clair que par rapport aux besoins financiers que je peux aujourd’hui exprimer, ce n’est pas un montant très conséquent même si ce n’est pas zéro franc...
Donc, cet apport va au-delà de la question d’argent ?
Exactement, il ne faut pas qu’on oublie que l’émission nous a donné l’opportunité de faire des choses, en termes de publicité et de communication, qu’on n’aurait pas forcément eu la latitude de faire. Une façon de valider le projet, de le vulgariser surtout et de faire passer notre message de sensibilisation et l’éducation environnementale que j’ai envie de faire passer.
Aujourd’hui, au-delà de l’aspect pécuniaire, mon objectif c’est vraiment de mettre en place un plan de com très poussé sur ces aspect et ça coute de l’argent, je n’en ai pas les moyens et grâce à Great Entrepreneur, les gens savent que quand on prend une chaise ou un déchet plastique, on peut le recycler pour en faire ça ou ça. Le jour de la finale, j’ai même ramené des produits finis pour illustrer et montrer au gens ce qu’on peut faire à partir de ces déchets là. Pas mal de gens maintenant savent que ces déchets qu’on amène à la décharge ont une valeur et, peut-être, au lieu de les amener à la décharge, ils peuvent les collecter et même les vendre. Parce qu’on sait que ça a un coût. Aujourd’hui, mon objectif ce n’est peut-être pas d’aller à la décharge mais d’organiser les ménages, de créer des circuits de collecte pour avoir ces déchets là à la source.
Et maintenant ? Que projetez-vous de faire ?
La prochaine étape, c’est d’investir dans un local plus décent et j’ai gagné un voyage en Grande-Bretagne, prévu pour le mois prochain, au cours duquel je pourrai échanger et éventuellement développer des partenariats avec des structures qui travaillent dans le même domaine, pouvant donc m’accorder un plus dans mon activité.