Interrogé par Le Figaro au sujet de l’affaire Benzema, l’ancien entraineur de football Guy Roux estime que “beaucoup de Gaulois sont racistes”.
Karim Benzema est-il victime, comme il le prétend, d’une partie raciste de la France ? Le footballeur n’est plus sélectionné en équipe de France par le sélectionneur Didier Deschamps en raison de son implication dans l’affaire de la sextape. Mais l’attaquant du Real Madrid estime qu’il a en réalité été évincé pour satisfaire les racistes français qui ne voulaient pas le voir avec le maillot tricolore sur le dos. Interrogé à ce sujet par Le Figaro, l’ancien entraineur d’Auxerre va dans le sens du joueur.
“Je suis un homme du peuple, dit-il au quotidien. Depuis toujours, je vais boire un coup deux soirs par semaine dans un bistro ouvrier d’Auxerre. J’écoute. Beaucoup de ‘Gaulois’ sont racistes, c’est une certitude. Le jour où on a écarté Benzema des Bleus, un sondage montrait que 70 % de Français ne voulaient pas de lui. Mais ces sondeurs ne vont pas dans les quartiers…”
Guy Roux poursuit en expliquant que si Benzema avait participé à l’Euro avec l’équipe de France, peut-être les bleus auraient-ils été champions d’Europe (ils ont perdu la finale contre le Portugal, NDLR).
« LE SÉNÉGAL NE DOIT PAS SE LAISSER GLISSER DANS LE PIÈGE ISRAÉLIEN »
L’ambassadeur de Palestine à Dakar, Sawat Ibraghith a tout simplement demandé à Macky Sall et ses pairs africains de bluer la demande d’Israël de devenir comme la Palestine observateur au sein de l’Union africaine (UE).
« L’ambition d’Israël est d’avoir accès au statut d’observateur au sein de l’Union africaine et c’est contre les principes fondateurs cette organisation de l’Union africaine. Nous faisons entièrement confiance au président Macky Sall, mais, nous voulons que le Sénégal soit conseillé, si j’ose dire, pour qu’il ne se laisse pas glisser dans le piège israélien et surtout et surtout rester aligné au droit africain et au droit international. », a martelé Sawat Ibraghith ce matin sur les ondes de RFI.
« La Palestine avertit tous les pays africains qu’Israël persiste toujours dans cette oppression, dans cette occupation. Le Sénégal et tous les pays africains doivent faire face et doivent traiter cet état comme un état colonialiste qui instaure un régime d’apartheid et c’est contre le droit international et c’est aussi contre les principes fondateurs de l’Union africaine. », a ajouté l’ambassadeur de Palestine à Dakar.
Pour rappel e décembre dernier, le Sénégal avait porté, via son ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye avait porté, le 23 décembre, avec trois autres membres non permanents du Conseil de sécurité, (Nouvelle-Zélande, Malaisie et Venezuela) cette courageuse résolution 2334 dénonçant sans détours la colonisation israélienne dans les territoires occupés. La réponse du berger à la bergère ne tarda pas.
Par la suite, Israël avait brandi le glaive le 28 décembre dernier avec des mesures d’intimidation contre le Sénégal. L’ambassadeur israélien à Dakar a été rappelé en consultation, la visite en Israël prévue à l’époque en janvier 2017 du ministre sénégalais des affaires étrangères Mankeur Ndiaye fut annulée, tout comme les lettres de créance de l’Ambassadeur du Sénégal en Israël, qui a résidence au Caire. Enfin, tous les programmes israéliens de coopération au Sénégal furent suspendus.
Mais, le dégel a eu lieu dimanche à Monrovia. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a décidé du retour de son ambassadeur, à Dakar. C’est à la suite d’un entretien qu’il a eu avec le président Macky Sall, en marge du 51ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), à Monrovia.
Selon un communiqué conjoint signé à Monrovia, le chef du gouvernement israélien a également décidé de la reprise et du renforcement de la coopération entre les deux pays. Benyamin Netanyahu a aussi invité le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye à effectuer prochainement une visite en Israël.
TRUMP ACCUSE A SON TOUR LE QATAR DE SOUTENIR LES EXTRÉMISTES
Le président américain Donald Trump a accusé mardi le Qatar, pourtant allié des États-Unis, de financer les extrémistes, prenant fait et cause pour l'Arabie saoudite et les pays qui ont rompu avec ce riche émirat du Golfe.
Sur Twitter, M. Trump a écrit que l'isolement du Qatar marquera "peut-être le début de la fin de l'horreur du terrorisme", indiquant que "tous les éléments pointent vers le Qatar" dans le financement de l'extrémisme religieux.
Il a aussi établi un lien entre son discours en mai à Ryad et la décision d'isoler le Qatar: "Durant mon récent voyage au Moyen-Orient, j'ai affirmé que le financement de l'idéologie radicale devait cesser. Les dirigeants ont montré du doigt le Qatar - Et regardez !".
La décision lundi de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, des Emirats arabes unis, de l'Egypte et du Yémen de cesser toute relation avec le Qatar, qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme", a provoqué un séisme dans la région.
Elle a entraîné une suspension de vols aériens, la fermeture des frontières terrestres et maritimes avec le Qatar ainsi que des interdictions de survol aux compagnies qataries et des restrictions aux déplacements des personnes.
Face à cette crise inédite, le Koweït a entrepris une médiation et l'émir Sabah Al-Ahmad Al-Sabah est arrivé à Jeddah, dans l'ouest saoudien, pour rencontrer le roi Salmane.
Après avoir d'abord réagi avec colère, le Qatar a ensuite donné l'impression de chercher une issue à la crise, en appelant à un "dialogue ouvert et honnête".
S'exprimant sur la télévision Al Jazeera, le chef de la diplomatie qatarie, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a assuré qu'il n'y aurait "pas d'escalade" de la part de son pays et répété à l'occasion le caractère "stratégique" des relations avec les Etats-Unis.
Cette chaîne basée au Qatar a dénoncé comme "injustifiée" la fermeture, annoncée lundi par les autorités saoudiennes, de son bureau à Ryad.
- '+Trumpisation+ dangereuse' –
Des pays comme la Turquie essaient aussi de jouer les médiateurs dans la crise, la plus grave depuis la naissance en 1981 du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman).
Le souverain saoudien a reçu un appel du président turc Recep Tayyip Erdogan qui selon son porte-parole, a entrepris "des efforts diplomatiques".
Lors d'un entretien téléphonique avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le président français Emmanuel Macron a appelé "à l'unité" entre les pays du Golfe et s'est dit prêt à soutenir "toutes les initiatives pour favoriser l'apaisement".
Le président russe Vladimir Poutine a lui aussi eu une conversation téléphonique avec l'émir du Qatar, durant laquelle il lui a demandé de régler la crise "par la voie du dialogue".
Donald Trump, lui, a durci le ton. Ce faisant, il a instillé un doute sur l'avenir de la plus grande base aérienne américaine dans la région, située près de Doha, où environ 10.000 militaires sont stationnés.
Siège du commandement militaire chargé du Moyen-Orient, cette base d'Al-Udeid est cruciale pour la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et Irak, menée par une coalition internationale dirigée par Washington et dont Doha fait partie.
Le Pentagone a toutefois assuré que les opérations militaires américaines au Qatar n'étaient "pas affectées" par la crise.
Réagissant aux tweets de M. Trump, le ministre allemand des Affaires étrangères a accusé le président américain d'attiser les conflits au Moyen-Orient en prenant le risque d'une nouvelle course à l'armement.
"Une telle +trumpisation+ des relations dans une région de toute façon en proie aux crises est particulièrement dangereuse", a fustigé Sigmar Gabriel, dans le quotidien des affaires Handelsblatt à paraître mercredi.
"On veut apparemment plus ou moins (...) toucher (le Qatar) dans son existence", a accusé M. Gabriel.
- 'Pays normal' –
L'effet des mesures contre le Qatar a commencé à se faire sentir.
Six compagnies du Golfe, ainsi qu'EgyptAir, ont suspendu "jusqu'à nouvel ordre" leurs vols vers ou depuis Doha, entraînant une grogne de passagers.
L'aviation civile saoudienne a par ailleurs interdit aux compagnies aériennes du Qatar de survoler le royaume, ce qui devrait entraîner des déroutements, des retards et des surcoûts d'exploitation.
Les autorités saoudiennes ont aussi annoncé avoir annulé la licence de Qatar Airways et décidé de fermer les bureaux de la compagnie "d'ici 48 heures". Qatar Airways a indiqué avoir suspendu sine die tous ses vols vers l'Arabie, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte.
Face à ces restrictions, le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA), Alexandre de Juniac, a réclamé le rétablissement au plus vite des liaisons avec le Qatar, dans l'intérêt des compagnies aériennes et des passagers.
Riche pays gazier, le Qatar a toujours poursuivi sa propre politique régionale, affirmant son influence par le sport -il accueillera le Mondial 2022 de football- et par les médias avec Al Jazeera.
Il est aussi accusé d'entretenir des liens avec les réseaux jihadistes Al-Qaïda et EI, ainsi que les Frères musulmans classés "terroristes" par certains pays arabes.
Mardi, le chef de la diplomatie saoudienne Adel Al-Jubeir a affirmé à Paris que l'émirat devait "changer de politique", "arrêter de soutenir les groupes extrémistes" et cesser de "s'ingérer" dans les affaires de leurs voisins, exigeant qu'il se comporte comme un "pays normal".
PARIS PROPOSE A L'ONU DE DÉPLOYER UNE FORCE ANTI-JIHADISTES AU SAHEL
Nations unies (Etats-Unis) - La France a présenté mardi un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le déploiement d'une force militaire africaine chargée de combattre les jihadistes et les trafiquants de drogue dans le Sahel.
Cette force militaire pourrait "utiliser tous les moyens nécessaires" pour "combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes", selon une copie du texte obtenue par l'AFP.
Le Conseil pourrait voter sur cette proposition de résolution la semaine prochaine.
Le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, qui composent le G5 Sahel, ont accepté en mars de constituer une force de 5.000 hommes, chargée de cette mission.
Le quartier général de la force sera basé au Mali mais sera sous commandement séparé de celui des 12.000 Casques bleus de la Minusma, qui sont déployés au Mali depuis 2013.
M. Delattre pense que la résolution sera adoptée.
"Nous ne pouvons pas laisser le Sahel devenir un nouveau havre pour les terroristes de toute la région", a-t-il dit.
Le ministre des Affaires étrangères du Niger, Ibrahim Yacouba, en déplacement à Bamako, a indiqué que le G5 espérait avoir un mandat de l'ONU "d'ici la fin juin", permettant ensuite de déployer la force.
La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a annoncé lundi lors d'une visite dans la capitale malienne une aide de 50 millions d'euros pour mettre la force sur pied.
La France a lancé une intervention militaire internationale d'urgence en 2013 pour stopper des groupes jihadistes, proches d'Al-Qaïda, qui occupaient le nord du Mali.
Les jihadistes en ont été en grande partie chassés par l'opération Serval - depuis devenue Barkhane -, qui se poursuit encore dans cinq pays (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso) de la bande sahélo-saharienne, une zone vaste comme l'Europe.
Des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. (AFP)
TERRORISME DU SAHEL : PARIS PROPOSE A L'ONU DE DÉPLOYER UNE FORCE MILITAIRE AFRICAINE
La France a demandé, mardi, au Conseil de sécurité de l'ONU d'appuyer le déploiement d'une force africaine dans la bande sahélienne pour combattre le terrorisme et les trafics. Elle pourrait être opérationnelle dès cet été.
La France a présenté, mardi 6 juin, un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le déploiement d'une force militaire africaine chargée de combattre les jihadistes et les trafiquants de drogue dans le Sahel. Le Conseil pourrait voter cette proposition de résolution la semaine prochaine.
Cette force militaire serait autorisée à "utiliser tous les moyens nécessaires" pour "combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes", selon une copie du texte obtenue par l'AFP.
Le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, qui composent le G5 Sahel, ont accepté, en mars, de mettre à disposition 5 000 hommes chargés de cette mission. En déplacement à Bamako, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Ibrahim Yacouba, a indiqué que le G5 espérait avoir un mandat de l'ONU "d'ici la fin juin", permettant ensuite de déployer la force.
Son quartier général serait basé au Mali, mais sous un commandement séparé de celui des 12 000 casques bleus de la Minusma, qui sont déployés au Mali depuis 2013.
Une aide de 50 millions d'euros de l'Union européenne
La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a annoncé lundi, lors d'une visite dans la capitale malienne, une aide de 50 millions d'euros pour mettre la force sur pied.
La France a lancé une intervention militaire internationale d'urgence en 2013 pour chasser les groupes jihadistes, proches d'Al-Qaïda, qui occupaient le nord du Mali. Ces derniers ont été repoussés par l'opération Serval – devenue Barkhane et étendue au Niger, au Mali,à la Mauritanie et au Burkina Faso –, mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
PAPE MAMADOU POUYE ET SES CONNECTIONS AVEC KARIM WADE ET LA SOCIÉTÉ IMMATRICULÉE AU QUÉBEC
"Libération" s’est procuré le statut de la société montée par Pape Mamadou Pouye au Canada pour l’achat d’un appartement. Mis au courant de l’enquête mondiale concernant la « filière africaine », le prête-nom présumé de Karim Wade selon un arrêté de la CREI, a procédé à une modification des statuts pour mettre en avant son... épouse.
Selon les statuts obtenus par "Libération", la société montée par Papa Mamadou Pouye a été immatriculée au Québec sous le numéro d’entreprise 9259-7087 QUÉBEC INC avec commeadresse404-950AV, le siège social étant Champagneur, Québec H2V3R3 Canada, là où se trouve l’appartement acheté par le présumé prête-nom de Karim Wade.
Comme plusieurs dignitaires tchadiens, Papa Mamadou Pouye est passé par son avocate canadienne préférée: Me Hélène Mathieu qui vit à Dubaï. C’est d’ailleurs celle-ci qui a fait monter au Panama et à la demande de Pouye, Seabury et Latvae Group les deux structures mises en cause dans le scandale des « Panama papers ».
Au Canada d’ailleurs, Hélène Mathieu est au cœur du scandale depuis qu’il a été́ découvert qu’elle a même monté des sociétéś pour le compte de criminels. Associé à l’enquête mondiale, le journal Toronto Star écrivait à ce propos : « De toutes les compagnies pour lesquelles la firme d’Héĺèǹe Mathieu a fourni des services, trois ont piqué notre curiosité : Pangates International Corporation Limited, Maxima Middle East Trading Co, Morgan Additives Manufacturing Co.
Les trois affichent une adresse aux Eḿirats arabes unis, avec une incorporation aux Seychelles. Toutes trois font l’objet de sanctions économiques internationales. Cette mise à l’index est venue de l’organisme de contrôle des avoirs étrangers qui relève du département américain du Trésor, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC).
Washington affirme que Pangates a livré divers produits pétroliers au régime syrien de Bachar Al-Assad, notamment des centaines de tonnes de carburant pour avion, en 2013 et en 2014. » Grâce à l’entregent de cette avocate sulfureuse, M. Pouye a pu acheter son « condo » en toute tranquillité. Mais pour se faire discret et comme le révèle les statuts, le bien a été enregistré au nom de Mandy Moodley comme adresse 3, Rue de Ziguinchor, immeuble Bassari, Point E Dakar Sénégal.
C’est la même adresse qu’il a utilisé pour monter Latvae et Seabury. Épouse de Papa Mamadou Pouye depuis octobre 2010, Mandy Moodley avait été interrogée par la CREI sur des virements de 1,3 milliard reçu de son époux entre 2006 et 2013. L’appartement du Canada a été acheté pendant cet intervalle, vers mars 2012.
Elle détenait aussi des parts dans la société 3Ag qui a accouché de la « pieuvre » ayant permis à Pouye et Bibo Bourgi de faire main basse sur AHS et Black Pearl Finance, entre autres. Mais le plus drôle est que Papa Mamadou Pouye qui avait mis son nom et celui de son épouse dans les statuts, s’est fait «effacer » le jour où il a su que des journalistes s’intéressaient à l’affaire. En effet, les statuts de la société ont été modifiés le 16 mars 2017.
Le 15 mars, des confrères canadiens avaient passé des coups de fil pour en savoir plus sur cette structure... Si les Sénégalais ont découvert Mandy Moodley avec le procès de Karim Wade et de son épouse, cette dernière était pourtant au cœur de la Fondation de Viviane Wade dans laquelle elle a occupé les fonctions d’auditrice interne. C’est d’ailleurs elle qui avait brièvement fait écrouer l’ancien administrateur français Sébastien Couasnet, avec la complicité de... Karim Wade.
LA FRANCE PROPOSE UNE RESOLUTION POUR UNE FORCE AFRICAINE ANTIJIHADISTE AU SAHEL
La France a fait circuler mardi 6 juin aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution autorisant le déploiement d'une force militaire africaine basée au Mali pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé. Paris espère que cette résolution, qui appuie juridiquement et politiquement la force conjointe dite du G5 Sahel, sera approuvée dès la semaine prochaine et permettra de créer un environnement pacifié pour encourager la mise en œuvre de l'accord de paix signé en 2015.
La Minusma, seule opération de maintien de la paix de l'ONU à opérer dans un environnement antiterroriste, devrait donc être épaulée rapidement par la force conjointe dite du « G5 Sahel ».
Décidée en mars dernier par les présidents du Burkina Faso, du Tchad, du Mali et du Niger, cette force qui devrait être déployée pour une période initiale d'un an devrait compter jusqu'à 5 000 personnels militaires, policiers et civils.
Selon cette résolution préparée par Paris sous chapitre 7, elle disposerait « de tous les moyens » pour appliquer son mandat : lutte contre le terrorisme, mais aussi contre le crime organisé transfrontalier, le trafic de drogues et de migrants qui financent en grande partie les groupes jihadistes de la région. Cela devrait laisser la latitude à la Minusma pour se concentrer sur la mise en œuvre des accords de paix et le retour des services sociaux dans les zones qui échappent aux contrôles des militaires.
Reste maintenant à déterminer comment le G5 Sahel se coordonnera avec la multitude des acteurs déjà présents dans la région : Minusma, opération Barkhane et les forces maliennes.
DEUX MORTS ET DES BLESSES DANS DEUX ATTAQUES A TEHERAN
Plusieurs attaques ont été signalées ce mercredi dans la capitale iranienne. Le Parlement et le mausolée de l'ayatollah Khomeini ont été la cible de ces attaques qui ont fait plusieurs victimes selon les médias locaux et notre correspondant qui donnent un premier bilan de deux morts et de plusieurs blessés.
Il y a eu d’abord une première attaque contre le Parlement iranien. Plusieurs hommes armés de mitraillettes ont attaqué le bâtiment, sont entrés à l’intérieur. Les coups de feu ont été entendus par les journalistes parlementaires dans l’enceinte même du Parlement, dans les couloirs mais aussi dans le jardin du Parlement iranien, rapporte notre correspondant.
Et au même moment il y a eu une attaque menée par plusieurs hommes armés contre le mausolée de l’imam Khomeneï qui se trouve aussi à Téhéran. Selon les dernières informations publiées par les médias iraniens, des coups de feu ont été tirés à l’intérieur du mausolée et un homme qui portait une ceinture explosive a fait exploser sa ceinture à l’entrée ou à l’extérieur de ce mausolée. Il y aurait déjà plusieurs morts, selon les médias iraniens.
De tels attentats dans la capitale iranienne sont exceptionnels. Il y a déjà eu des attaques dans les régions frontalières, notamment au Sistan-Balouchistan ou au Kurdistan iranien où vivent des minorités sunnites mais c'est la première fois qu’il y a une telle attaque dans la capitale iranienne.
MACKY SALL ATTENDU AUX JOURNÉES EUROPÉENNES DU DÉVELOPPEMENT
Dakar, 6 juin (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, va participer à la 11e édition des Journées européennes du développement, qui démarrent ce mardi à Bruxelles (Belgique), a-t-on appris du Pôle de communication de la présidence.
Dans un communiqué, il précise que le président Sall participe à l’invitation de cette manifestation prévue pour deux jours, à l’invitation du président de la Commission de l’Union européenne, Jean Claude Juncker.
Le président de la République interviendra lors de la cérémonie d’ouverture de la rencontre et aura plusieurs entretiens bilatéraux avec les dirigeants de l’Union européenne et de la Belgique, renseigne le communiqué.
Selon le communiqué, "c’est la deuxième fois que le président Sall est convié à ce rendez-vous de l’Union européenne, après l’édition d’octobre 2012".
Cet événement qui se tient chaque année et dont l’édition 2017 porte sur le thème ’’investir dans le développement’’, constitue une plateforme d’échanges de "haut niveau" sur les problématiques du développement, mentionne le texte.
Le président Sall prendra ensuite part à la réunion consacrée au "Compact G20 pour l’Afrique", les 12 et 13 juin, à Berlin, à invitation de la chancelière allemande Angela Merkel, présidente en exercice du G20.
L’initiative Compact G20 pour l’Afrique a été lancée par Mme Merkel "pour contribuer à la promotion de l’investissement pour une croissance soutenue et durable en Afrique".
"Le Sénégal fait partie des cinq pays sélectionnés pour la phase pilote de mise en œuvre de cette initiative, en plus de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Rwanda et de la Tunisie", renseigne le communiqué.
Auparavant, le 12 juin prochain, le président Sall va répondra à l’invitation du président français Emmanuel Macron, avec lequel il aura un entretien à Paris, signale la même source.
LA FILIÈRE SÉNÉGALAISE AU QUÉBEC
Abdoulaye Wade, Karim Wade, Mamadou Pouye et Madické Niang mentionnés dans une enquête sur la corruption réalisée par une télévision canadienne
TVA Nouvelles |
Hugo Joncas, avec la collaboration d'Emmanuel Freudenthal |
Publication 06/06/2017
Quand l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade a perdu l’élection de 2012, le nouveau gouvernement a tout de suite déclenché une série d’enquêtes sur la corruption de son régime.
Notre Bureau d’enquête a découvert que deux de ses fidèles ont investi près d’un million de dollars dans l’immobilier montréalais depuis 2006. L’un d’eux a été condamné à cinq ans de prison et à rembourser l’équivalent d’environ 160 M$, dans un procès critiqué par les Nations unies.
Mamadou Pouye, le prête-nom du régime à Outremont
Mamadou Pouye est un vieux copain de collège de Karim Meïssa Wade, ministre et fils de l’ancien président Abdoulaye.
Deux semaines après leur défaite à l’élection de mars 2012, une compagnie à numéro que contrôlent Pouye et sa femme achetait un condo dans Outremont, pour 470 000 $, taxes comprises, sans hypothèque.
L’appartement de la rue Champagneur vient d’être revendu. Pouye et sa famille ont décidé de s’établir en Afrique du Sud, après ses graves ennuis à Dakar, la capitale du Sénégal.
En 2015, un tribunal spécial l’a condamné à cinq ans de prison, lui reprochant d’avoir orchestré pour Karim Wade le détournement de 69 milliards de francs CFA (environ 160 M$). Le président actuel du Sénégal a ensuite gracié l’homme d’affaires, comme l’ensemble des condamnés, incluant Wade.
Selon l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), ces entreprises, Seabury inc. et Latvae Group inc., ont signé des contrats de consultation d’une valeur de 35 M$ US avec le port de Dakar.
L’adresse sénégalaise qui figure dans les données de l’ICIJ est la même qu’ont donnée Pouye et sa femme quand ils ont enregistré leur compagnie à numéro québécoise.
À Montréal, le notaire ayant signé l’achat de leur appartement en 2012 se charge de leur faire parvenir tout le courrier qu’ils reçoivent à leur propriété. L’an dernier, Revenu Québec leur a d’ailleurs envoyé une hypothèque légale de 21 797 $, puisque leur entreprise n’avait pas rempli sa déclaration de revenus.
«Procédures politiques»
Notre Bureau d’enquête a contacté l’avocate de Pouye, qui nie en bloc l’ensemble des crimes que Dakar lui reproche. Corinne Dreyfus-Schmidt affirme que le tribunal d’exception ayant mené le procès n’offrait «aucune garantie au regard de la protection des libertés individuelles et des droits de la défense».
Selon elle, le procès visait en fait «l’élimination d’un opposant politique en la personne de Karim Wade», qui veut devenir le prochain président du Sénégal.
Elle n’a cependant pas répondu aux questions spécifiques de notre Bureau d’enquête, notamment sur l’utilisation de sociétés offshore par son client.
Quoi qu’il en soit, Pouye semble vouloir se faire plus discret au Québec. Dix jours après la discussion de notre Bureau d’enquête avec son avocate, son nom est disparu de la liste des actionnaires de sa compagnie à numéro au Registre des entreprises du Québec. Seule sa femme y figure désormais.
Un autre fidèle allié de la famille de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade a investi dans des pied-à-terre à Montréal. L’ancien ministre et avocat de la famille, Madické Niang, 64 ans, en est à son deuxième investissement dans le centre-ville.
Les liens privilégiés de cet homme de loi avec la famille Wade remontent à 1993. Le futur président est alors soupçonné d’avoir commandité l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel, qui devait confirmer la défaite de son parti d’opposition aux élections.
C’est Niang qui va représenter Adboulaye Wade, libéré faute de preuve.
Après l’élection de son ancien client en 2000, Niang devient l’un de ses plus influents ministres, nommé tour à tour aux Mines, à la Justice, puis aux Affaires étrangères. Mais en 2012, le gouvernement dont il était l’un des piliers est congédié par le peuple, scandalisé par une série de scandales de corruption, dont certains touchent Niang.
Les choses se gâtent alors pour le clan Wade, accusé de corruption massive. Karim, ex-ministre et fils de l’ancien président, est arrêté en 2013, puis condamné à six ans de prison, dans un procès critiqué par les Nations unies et Amnesty International, parce qu’il ne respectait pas les critères internationaux en matière d’impartialité de la justice.
Quand le président actuel le gracie en juin 2016, c’est chez Niang que les autorités reconduisent Karim Wade, à sa sortie de prison. De là, il se dirige vers l’aéroport, où l’attend un avion envoyé par un bon ami: l’émir du Qatar, selon le magazine Jeune Afrique.
Dans une lettre de 2012 au Procureur de la République française qu’a obtenue notre Bureau d’enquête, les avocats de l’État sénégalais ont d’ailleurs demandé aux autorités de l’Hexagone d’enquêter sur les éventuels biens de Niang dans ce pays, sans toutefois mentionner quelque actif qu’il pourrait y détenir.
Contacté par notre Bureau d’enquête par le biais de son fils, Niang n’a pas rappelé pour répondre à nos questions.