L'argent de la corruption africaine au Canada - Abdoulaye Wade, Karim Wade et Madické Niang mentionnés dans un reportage d'une télévision canadienne.
Une quinzaine de personnalités en lien avec six des régimes les plus corrompus du continent africain ont investi plus de 30 M$ dans la grande région de Montréal et à Gatineau, a découvert notre Bureau d’enquête après une année de recherches.
En juin 2016, une dizaine d’achats de condos au comptant à Montréal ont piqué notre curiosité. Notre Bureau d’enquête a ensuite retracé une à une, au fil des mois suivants, plusieurs autres acquisitions impliquant des personnalités africaines privilégiées dans des régimes corrompus et la plupart du temps autoritaires.
Les «biens mal acquis»
Plusieurs de ces investisseurs font l’objet d’enquêtes, d’accusations ou de condamnations au sujet de détournements de millions de dollars à l’étranger.
Ils investissent ici des millions en propriétés de toutes sortes, en particulier des condos du centre-ville.
En France, les autorités ont lancé la chasse aux «biens mal acquis», une expression qui désigne les biens achetés avec de l’argent d’origine suspecte.
Au Canada, non seulement l’expression n’existe pas, mais personne ne pose encore la moindre question à ces investisseurs. Le Québec semble pourtant devenu une nouvelle terre d’accueil pour ces privilégiés issus de pays d’Afrique francophone.
En Europe, le patrimoine de plusieurs investisseurs congolais et gabonais, que nous avons repérés au Québec, est sous la loupe des policiers dans le cadre de procédures sur les «biens mal acquis». Des enquêteurs français s’intéressent même déjà à certains de leurs comptes et de leurs immeubles à Montréal.
Plusieurs de ces investisseurs utilisent allègrement les paradis fiscaux pour mener leurs affaires. Certains sont liés au scandale des Panama Papers, cette vaste fuite d’informations confidentielles sur les paradis fiscaux qui a fait les manchettes l’an dernier.
Liés aux autocrates
En plus de diriger des pays parmi les plus corrompus et pauvres au monde, la plupart des gouvernements auxquels sont liés les investisseurs identifiés souffrent également de graves lacunes démocratiques. Certains de leurs leaders sont en place depuis des décennies.
Un exemple parmi d’autres
Au Gabon, par exemple, Ali Bongo a pris la relève de son père Omar en 2009, après que ce dernier eut régné 41 ans. Au Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso est aux commandes depuis 2002, après avoir déjà régné de 1979 à 1992. Son gouvernement emprisonne des journalistes et a bombardé la région du Pool, un bastion de l’opposition, après l’élection présidentielle de l’an dernier.
Dans ce pays où la plupart des habitants doivent tenter de survivre avec moins de deux dollars par jour, le clan Nguesso est soupçonné d’avoir détourné l’équivalent de dizaines de millions de dollars.
En 2014, un document du fisc gabonais évaluait la fortune du clan Bongo à 549 M€ (plus de 800 M$), après un demi-siècle au pouvoir. Là aussi, la famille régnante s’enrichit sur fond de violences et de fraude électorale, selon les observateurs internationaux.
Les investisseurs de ces pays qui misent sur l’immobilier au Québec font partie des privilégiés de ces régimes. Notre Bureau d’enquête vous les présente demain.
LE COACH DES "CRANES" SUR LE RÉSULAT DU MATCH CONTRE LES LIONS : ’’UN BON RÉSULTAT’’
Milutin Sredojevic, le sélectionneur de l’Ouganda, a fait part de sa satisfaction relative au nul (0-0) par son équipe contre celle du Sénégal qu’il considère comme l’une des meilleures d’Afrique.
"C’est un bon résultat contre l’une des meilleures équipes d’Afrique", a souligné le technicien serbe en conférence de presse, à l’issue de la rencontre contre le Sénégal.
Les Lions ont été contraints au nul (0-0), à l’issue d’un match amical international joué lundi soir au stade Léopold Sédar Senghor, à Dakar.
"C’est d’autant plus mérité que nous avons voyagé dans des conditions difficiles, aussi le climat ici (à Dakar avec la chaleur) ne nous était pas favorable", a relevé le technicien.
"Mais malgré tout cela, nous avons fait un bon résultat contre le Sénégal", a ajouté Milutin Sredojevic, selon qui les ’’Cranes’’ ont mis en avant leurs atouts pour parvenir à ce résultat.
"On peut estimer que nous avons fermé le jeu mais l’essentiel, c’est d’avoir réussi à obtenir un bon résultat avec ce que nous avons", a-t-il dit, refusant d’insister sur les absents de son effectif comme le gardien titulaire Denis Onyango, sociétaire des Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud).
"Je suis content des joueurs qui sont là et je préfère insister là dessus", a-t-il dit.
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LA COLÈRE DU PRÉSIDENT GUINÉEN ALPHA CONDÉ FACE A LA JEUNESSE DE SON PAYS
Voici un président qui au lieu d’encourager et d’apaiser la colère des étudiants les énerve encore plus. Pour des tablettes que leur avait promis le président, ce dernier a eu droit à un accueil hors du commun.
Israël est de retour au Sénégal après une brouille diplomatique de 6 mois, suite au vote, par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, d’une résolution contre la colonisation dans les territoires occupés.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, très remonté contre Dakar, avait rappelé son Ambassadeur en poste à Dakar. Il a aussi mis un coup de frein à une coopération économique axée sur l’agriculture ou d’autres secteurs. Dakar a encaissé le coup, déterminé à jouer son rôle dans la crise israélo-palestinienne, étant entendu que le Sénégal préside, depuis des décennies, le Comité des Nations-Unies pour les droits inaliénables du peuple palestinien. La victoire diplomatique du Sénégal appuyé par d’autres pays avec le vote de cette résolution contre Israël, sans véto de l’administration d’Obama, avait heurté l’Etat hébreu dont l’attitude était de mépris vis-à-vis d’un « petit » pays qui ne doit pas mêler de ce qui ne le regarde pas.
Israël avait oublié que dans son offensive diplomatique en Afrique, le Sénégal jouait un rôle très important, lui qui n’avait pas hésité à accepter sa main-tendue dans un contexte où la plupart des pays musulmans lui tournaient le dos. Le Sénégal a tenu bon. Il n’a pas, à notre connaissance, cherché à s’amender en reniant ses positions comme Israël semblait vouloir le lui demander. Ils étaient nombreux les analystes, à l’époque, à dire ouvertement que c’est Israël qui a plus besoin du Sénégal que l’inverse. Ils n’avaient pas forcément tort. La guéguerre a pris 6 mois. Elle semble aujourd’hui dépassée au sommet de Monrovia ce dimanche quand le Chef de l’Etat, Macky Sall, et le Premier ministre Netanyahu, se sont rencontrés. Du communiqué conjoint signé entre les deux parties et de la chaleureuse poignée de main, on pouvait aisément entrevoir le fait que c’est le dégel dans les relations entre les deux pays.
Or, ce n’était acquis d’avance. Le Sénégal pouvait adopter la même attitude que le Maroc et le Niger dont les chefs d’Etat ont renoncé à venir à Monrovia pour éviter de rencontrer Netanyahu. Et ce serait un coup dur pour Israël. Qu’à cela ne tienne, « Israël est de retour en Afrique et l’Afrique est de retour en Israël », comme l’a déclaré le Président du Togo, nouveau Président de la Cedeao, lequel a aussi révélé que « Israël ouvre deux nouvelles missions commerciales : l’une en Afrique de l’Ouest, l’autre en Afrique de l’Est, afin de renforcer les échanges commerciaux entre nos pays ».
Son offensive diplomatique porte ses fruits. L’Afrique ouvre ses bras à Israël même s’il y a encore des poches de résistance car, comme l’a annoncé Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministre des Affaires étrangères israélien, l’Etat hébreu peut apporter beaucoup au continent africain : «Dans le domaine de l’agriculture, de l’eau, de la haute technologie aussi, dans le domaine de la sécurité, je crois qu’il y a un dialogue très important qui est en train de se former entre Israël et les Etats de l’Ouest africain. Le mot-clé, c’est celui de partenariat et de coopération, et c’est ce que nous avons fait aujourd’hui pendant la journée ».
Cette crise avec Israël a l’avantage de montrer que les pays ont besoin les uns et des autres et c’est dans le respect et la considération réciproques que les relations durables pourront s’établir. L’Ambassadeur d’Israël sera de retour à Dakar, des moutons seront encore distribués aux indigents lors de la Tabaski, Mankeur Ndiaye sera à Tel-Aviv, etc., mais personne n’oubliera, ici, que nous avons été traités avec beaucoup de condescendance par un Etat-ami à qui nous avions ouvert les bras, sans arrière-pensées. Il est en effet primordial que le Sénégal sache fermer les yeux sur les intérêts qu’il peut tirer de ses « amis » en privilégiant la nécessité pour tous de respecter ses choix donc sa souveraineté.
LA CEDEAO PROLONGE LE MANDAT DE SA FORCE EN GAMBIE
Les pays membres de la CEDEAO ont décidé de prolonger d'un an le mandat de la force déployée en Gambie
La Micega, majoritairement constituée de militaires sénégalais, fait pourtant face à l'hostilité de certains Gambiens.
La décision a été prise lors du 51ème sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest à Monrovia.
A Monrovia, les chefs d'Etat ouest-africains ont d'abord salué "le rôle crucial" joué par la Micega "dans la stabilisation et la sécurité de la Gambie".
Mais ces présidents considèrent toujours que la situation est fragile, d'où la décision de la prolongation de la mission de la Micega pour "douze mois supplémentaires".
La Micega devra à terme participer à la formation et à la restructuration de l'armée gambienne, selon son ordre de mission.
En revanche ce que les dirigeants ouest africains ne mentionnent pas, ce sont les récentes tensions entre la Micega et une partie de la population gambienne, en particulier dans la région d'origine de Yahya Jammeh.
A Kanilai, une manifestation vendredi dernier contre la présence de la Micega s'est soldée par un mort et cinq blessés parmi les protestataires.
Les dirigeants de la Cédéao ont aussi « appelé à une augmentation des effectifs de la force tout en demandent aux Etats membres de fournir des troupes supplémentaires ».
CRISE DIPLOMATIQUE : ACCUSÉ DE SOUTENIR LE TERRORISME, LE QATAR MIS AU BAN PAR L'ARABIE SAOUDITE ET SES ALLIÉS
L’Arabie saoudite, le Yémen, les Emirats arabes unis et Bahreïn accusent Doha d’encourager Al-Qaida, l’organisation Etat islamique et la confrérie des Frères musulmans.
Le Yémen est le cinquième pays à avoir annoncé, lundi 5 juin, qu’il rompait ses relations diplomatiques avec le Qatar, estimant que «les agissements du Qatar à l’égard des milices putschistes [houthistes] et son soutien à des groupes terroristes deviennent clairs».
Quelques heures plus tôt, l’Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn avaient invoqué des questions de sécurité nationale pour justifier la rupture des relations diplomatiques avec leur voisin. Ils l’accusent, en effet, de déstabiliser la région et de soutenir des «groupes terroristes», y compris Al Qaïda, l’organisation Etat islamique (EI) et la confrérie des Frères musulmans.
Le gouvernement libyen dissident de Baïda, qui ne contrôle qu’une petite partie du pays, a aligné sa position sur celle de son voisin égyptien. De même, les Maldives ont rejoint le mouvement visant à mettre au ban Doha.
Suspension des liaisons
Les citoyens qataris ont désormais quatorze jours pour quitter l’Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn, et les ressortissants de ces trois pays se voient interdire de se rendre au Qatar. Les diplomates qataris devront, pour leur part, quitter ces pays sous quarante-huit heures.
L’Arabie saoudite et Bahreïn ont, en outre, annoncé la suspension de toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l’émirat, ce qui bloque les importations de biens par voie terrestre du Qatar à travers l’Arabie saoudite. L’Egypte a également annoncé la fermeture des frontières «aériennes et maritimes» avec Doha.
Les compagnies aériennes émiraties Etihad, Emirates, flydubai et Air Arabia, ainsi que la Saudia et Gulf Air (Bahreïn), ont annoncé la suspension «jusqu’à nouvel ordre» de tous leurs vols vers ou depuis le Qatar. Qatar Airways a, pour sa part, suspendu ses vols vers l’Arabie saoudite.
Le Qatar, qui se targue de jouer un rôle régional et d’avoir été choisi pour organiser le Mondial 2022 de football, a en outre été exclu de la coalition militaire arabe qui combat des rebelles pro-iraniens au Yémen.
«Totalement inacceptable» pour Doha
De son côté, le Qatar a dénoncé des mesures «injustifiées» et «sans fondement», via un communiqué de son ministre des Affaires étrangères. Elles ont un «objectif clair : placer l’Etat [du Qatar] sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté » et est «totalement inacceptable», relève-t-il. Le Qatar «entreprendra les mesures nécessaires pour mettre en échec les tentatives d’affecter sa population et son économie».
Acte de «trahison»
Cette crise survient alors que les autorités qataries ont affirmé la semaine dernière avoir été victimes de « hackeurs » ayant publié sur le site Internet de l’agence de presse officielle QNA de faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani.
Ces propos controversés rompaient avec le consensus régional sur plusieurs sujets sensibles, notamment l’Iran, vu comme un allié stratégique alors qu’il vient d’être accusé par l’Arabie saoudite d’être «le fer de lance du terrorisme».
Ces propos ont été considérés comme un acte de « trahison » en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, les principaux animateurs du front anti-Téhéran. Le président américain, en visite à Riyad le 21 mai, avait pour sa part appelé à « chasser » les extrémistes et les « terroristes », en référence aux groupes djihadistes, et avait aussi demandé à la communauté internationale «d’isoler» l’Iran.
Un repositionnement vis-à-vis de l’Iran compliqué à gérer pour le Qatar, qui partage avec l’Iran un gisement gazier sous-marin et ne peut pas se permettre de couper totalement les ponts avec Téhéran. Des enjeux difficiles à faire coexister au sein du conseil de coopération du Golfe (CCG), qui réunit l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.
LE TORCHON BRÛLE ENTRE LES PAYS DU GOLFE
L'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, et l' Egypte rompent leurs liens diplomatiques avec le Qatar
L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte, ont rompu leurs relations avec le Qatar, invoquant le soutien de Doha soutien aux Frères musulmans et à l’Etat islamique. Mais derrière cette déclaration, cette décision vise surtout à affaiblir l’activisme diplomatique de l’émirat et à raviver les tensions avec l’Iran.
L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Égypte et les Émirats arabes unis ont rompu les relations avec le Qatar dans la pire crise diplomatique qui ait frappé les États arabes du Golfe depuis des décennies.
L’agence de presse étatique d’Arabie saoudite a annoncé ce lundi la rupture des liens diplomatiques avec le Qatar, affirmant qu’il cherchait à « protéger la sécurité nationale contre les dangers du terrorisme et de l’extrémisme ». Les Émirats arabes unis accusent le Qatar de « financer et d’héberger » les Frères musulmans, un groupe islamiste considéré comme une organisation terroriste par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Cette décision a rapidement été suivie par un acte similaire des Émirats arabes unis, de Bahreïn et de l’Egypte. La coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite, qui lutte contre les rebelles du Yémen, a également expulsé le Qatar de son alliance, alléguant son soutien à "Al-Qaïda et Daesh, ainsi que les milices rebelles". Le Yémen et les Maldives ont également réduit leurs liens avec le Qatar.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a publié une déclaration disant que les diplomates du Qatar avaient 48 heures pour quitter le pays alors que les citoyens du Qatar ont été informés qu’ils ont 14 jours pour quitter l’Arabie saoudite.
Le Qatar nie financer ou soutenir des groupes extrémistes et Doha a dénoncé cette décision « injustifiée » et « sans fondement » qui aurait en réalité un « objectif clair : placer le Qatar sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté », a affirmé le ministère qatari des Affaires étrangères.
La compagnie aérienne Emirate, basée à Dubai, a déclaré qu’elle suspendait tous les vols vers et départ de Doha à partir de mardi. Etihad Airways, basée à Abu Dhabi, suspendra également ses vols de Doha mercredi. D’autres voies aériennes dans les pays concernés devraient suivre l’exemple.
Ces déclarations ont entrainé des réactions populaires au Qatar avec de longues files d’attente dans les supermarchés pour faire des réserves de nourriture.
Tensions sur l’Iran
Ces tensions sont en réalité grandement liées aux récentes déclarations prétendument faits par l’Emir du Qatar Sheikh Tamim Al Hamad Al Thani qui aurait salué l’Iran en tant que « pouvoir islamique » et critiqué la politique du président américain Donald Trump à l’égard de Téhéran. Le Qatar a ensuite démenti ces déclarations, parlant d’un piratage informatique.
La tension n’a cessé de monter depuis la visite de Donald Trump à Riyad, où il avait appelé les pays musulmans à « chasser » les extrémistes et les terroristes tout en demandant d’isoler l’Iran.
L’Arabie saoudite a annoncé lundi que le ministère de la Culture et de l’Information a fermé le bureau d’Al-Jazeera dans le royaume.
Il y a deux théories concurrentes rapporte CNN. L’une est que l’Arabie Saoudite s’est senti enhardie après la visite de Donald Trump, et l’administration de Trump a eu une position forte contre l’Iran, qui est soutenue par le Qatar. L’autre théorie est qu’il s’agit effectivement d’une conséquence de du piratage de l’agence de presse du Qatar.
Une médiation prochaine du Koweït ou du sultanat d’Oman, les deux membres du Conseil de coopération du Golfe qui n’ont pas pris partie dans la querelle, ou éventuellement de la Turquie qui s’est proposée, pourrait calmer le jeu.
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LES AFROBOLIVIENS, UN MONDE DIFFERENT
Afrik.Com |
PAR GUY EVERARD MBARGA, POUR L'AUTRE AFRIK |
Publication 06/06/2017
Ils sont arrivés en tant qu’esclaves dans les ports de la Caraïbe dès 1505 et leur déportation massive a débuté au Haut Pérou en 1545. La majorité d’entre eux venait d’Afrique, principalement du Congo, du Sénégal , d’Angola, du Benguela et du Biafra.
Jusqu’à il y a 20 ans, ils se montraient peu au pays. Et même aujourd’hui, malgré l’abolition de l’esclavage en Bolivie survenu durant le gouvernement de Manuel Isidoro Belzu —il y a plus de 150 ans—, la population noire en Bolivie se sent prisonnière de la discrimination idéologique et raciale. L’exclusion subie lors du dernier recensement “par oubli” en 2001, lorsqu’ils n’avaient pas été pris en compte dans la classification des ethnies élaborée par l’Institut National des Statistiques en est une preuve.
“Pendant la conquête, ce n’est pas la rencontre de deux mondes qui s’est produite, mais celle de trois mondes. Le troisième monde est le monde africain”, explique l’historien Fernando Cajías.
Entre 13 et 20 millions d’africains furent emmenés dans le nouveau continent à partir de 1545 pour travailler principalement dans les mines dans des conditions infrahumaines. Avec le déclin de l’exploitation minière, ils migrèrent aux Yungas de La Paz et apprirent à cultiver la feuille de coca alors qu’ils étaient encore esclaves ; puis en tant que pongos, ils travaillèrent dans les exploitations agricoles (haciendas) en offrant cinq jours de travail contre deux pour leur famille, jusqu’à ce que le 2 août 1953 il y ait abolition du “pongueaje” et du “mitanaje”, ce qui favorisa l’accès aux terres sur lesquelles ils vivent aujourd’hui, même si la majorité d’entre ne possède pas de titre (foncier).
La population des afrodescendants est actuellement estimée dans le pays à quelques 30.000 personnes, selon les dirigeants de cette communauté qui soutiennent qu’ils ont toujours été marginalisés dans les politiques de développement, et qu’ils ont une représentativité presque nulle ; ce qu’ils essayent de changer avec leur demande d’inclusion dans la nouvelle constitution.
Caractéristiques
Population 22 000 habitants
Département : La Paz
Provinces Nord Yungas et Sud Yungas
Famille linguistique : Espagnol avec des variantes dialectiques influencées par l’aymara
Activités : Artisanat, culture du coca, du café, de fruits
Culture
Les afroboliviens conservent vives des caractéristiques de leur culture d’origine, combinée à une assimilation naturelle du peuple aymara et d’influence chrétienne. Leur organisation sociale est basée sur l’unité familiale, ethniquement fermée qui démontre des liens très forts entre ses membres due à la ségrégation raciale existante.
La Saya est l’une de leurs expressions culturelles qui conserve une partie de leurs anciennes traditions d’origine africaine dans laquelle ils expriment leurs inquiétudes sociales, leurs joies, leurs peines et leurs critiques, à travers des couplets rimés et des jeux de tambours intenses au rythme africain. “Les chanteurs de couplets improvisent des strophes espiègles qui recueillent l’expression de groupe”, commente le musicien afrobolivien Alido Inofuentes.
Parmi leurs principales activités se trouvent l’agriculture, la vente et la main d’œuvre.
“pongueaje” et “mitanaje : le premier terme est expliqué (pongo) et comme le deuxième est une forme d’esclavage.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga
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L'ÉGLISE CATHOLIQUE DU MALI MOUILLÉE
Les documents SwissLeaks révèlent l’existence de sept comptes bancaires de la Conférence épiscopale du Mali chez HSBC à Genève, au moins jusqu’en 2007. Le cardinal de Bamako mis en cause
Tout commence le 25 novembre 2002 à 9 heures du matin au Crédit lyonnais de Monaco. Ce jour-là sont ouverts, en toute discrétion, sept comptes en banque pour la Conférence épiscopale du Mali (CEM). Les documents SwissLeaks révèlent désormais pour ces comptes des codes IBAN propres à la Suisse, commençant par CH, à l’instar du premier : CH18 0868 9050 9118 1503 0.
Ces comptes étaient crédités de 12 millions d’euros (soit 7 milliards de francs CFA) en 2007, dernière date des relevés bancaires issus de la HSBC Private Bank à Genève que se sont procurés en 2014 Le Monde et le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ).
Le trio des responsables chrétiens du Mali
Cette histoire rocambolesque mêle opacité, rencontres secrètes entre clergé malien et banquiers suisses et soupçons de détournements de fonds dans un pays où les chrétiens ne représentent que 2,4 % des 17 millions d’habitants. Elle implique les trois plus hauts dirigeants de l’époque de la CEM, à commencer par Mgr Jean Zerbo, 73 ans, archevêque de Bamako, chargé des finances de la CEM au moment des faits. Il vient d’être créé cardinal, le 21 mai, par le pape François. Le consistoire, la cérémonie d’officialisation, aura lieu le 28 juin au Vatican. Quatre autres protagonistes seront créés cardinaux le même jour, dont Jean-Gabriel Diarra, 71 ans, évêque de San et ex-numéro un de l’église catholique du Mali, et Cyprien Dakouo, 60 ans, secrétaire général de la CEM à partir de 2004.
Au début 2015, lorsque éclate le scandale SwissLeaks, publié par Le Monde et une soixantaine de médias internationaux, coordonnés par l’ICIJ, d’autres Maliens sont repérés dans les documents HSBC, comme l’industriel Gérard Achcar ou l’homme d’affaires Modibo Keïta. Mais les comptes en Suisse des trois plus hauts dirigeants de l’épiscopat malien de l’époque passent alors inaperçus. D’où viennent ces 12 millions d’euros ? Est-ce que ce sont les dons des fidèles maliens qui dorment dans une banque suisse ?
Les comptes troubles de la CEM ont voyagé. Ils ont transité du Crédit lyonnais du Rocher à HSBC Private Bank à Genève par des mouvements successifs au sein du monde bancaire. En tout état de cause, les deux banquiers qui ont rendu visite aux trois prélats étaient bien employés par la HSBC Private Bank à Genève. La banque n’a pas pu être jointe pour répondre à nos questions.
D’après les fichiers internes de HSBC, deux banquiers ont rencontré à plusieurs reprises les trois responsables catholiques maliens, dont Nen Khieu, responsable de la gestion d’actifs à revenu fixe chez HSBC entre 2000 et 2009, aujourd’hui à la tête du cabinet de gestion de fortune KBR Advisors à Genève, spécialisé dans la clientèle cambodgienne et que son profil LinkedIn décrit comme ayant « une solide expérience clients » ainsi que de « fortes compétences analytiques ».
Les banquiers se frottent les mains
Du 29 septembre au 18 octobre 2005, lui et l’un de ses collègues se sont entretenus au moins à trois reprises à Bamako avec Messieurs Zerbo, Diarra et Dakouo, lequel apparaît comme le plus concerné du trio par la gestion des sept comptes ouverts au nom de la CEM – même si les documents HSBC de 2006 et 2007 révèlent des codes clients pour chacun des trois responsables religieux et témoignent d’une répartition égale entre eux des 12 millions d’euros.
Au cours de ces rencontres, les banquiers et les prélats se mettent d’accord sur le taux de rémunération de ces avoirs : « 5 % » d’intérêt, selon les documents confidentiels que nous avons pu consulter. Les deux banquiers se frottent les mains dans leur correspondance : « La bonne gestion du portefeuille nous permettra d’obtenir une augmentation de ressource. »
L’archevêque de Bamako Jean Zerbo arrive au Stade de l’amitié, en 2012, pour une prière pour la paix alors que les combats font rage au nord du pays.
De ces rencontres, il ressort également que « l’archevêché ainsi que les paroisses sont d’accord » pour confier la gestion d’une partie du portefeuille à la banque ainsi que la capture de « 50 % du portefeuille afin de pouvoir en optimiser la rentabilité ». Des informations qui laissent pantois les fidèles des paroisses de Bamako que nous avons interrogés. « Nous n’avons jamais été informés d’une telle opération de la part de la CEM », confie un choriste de la Paroisse cathédrale.
Un autre responsable de la jeunesse chrétienne de la rive droite de Bamako se révolte : « Il y a une grande opacité dans la gestion des ressources de notre confession. Cela fait des années que ça dure. Et ça commence à nous monter à la tête. Profitant de l’extrême passivité des fidèles, ils se permettent tout et ne rendent de compte à personne. »
Ce manque de transparence ne surprend guère un haut responsable de la communauté catholique du Mali. « C’est toujours un défi pour l’Eglise, malgré une recommandation du Concile Vatican II qui veut que les fidèles soient associés à la gestion des ressources de l’Eglise », affirme, sous couvert de l’anonymat, cet interlocuteur qui dit pourtant avoir été informé de ces placements en Suisse. De son côté, un proche de l’ancien curé de Sikasso l’admet : « Je me rappelle que Cyprien Dakouo recevait de l’argent provenant de CFM Monaco. » L’opacité sur l’origine et la gestion de ces fonds semble pourtant avoir provoqué des tensions au sein des chrétiens du Mali. En 2012, Cyprien Dakouo est démis de ses fonctions et quitte le pays « sur la pointe des pieds », selon plusieurs témoins.
« Je n’ai pas envie d’aller fouiller dans les archives »
Ces comptes sont-ils toujours actifs? Rien ne permet de le prouver. Selon une source bien informée, le dernier aurait été cloturé fin 2016 mais nous n’avons pas été en mesure de vérifier cette information. De plus, il est impossible de retrouver les traces de cet argent dans la comptabilité de la CEM. Le chargé actuel des finances, l’abbé Noël Somboro, élude : « Je n’ai pas envie d’aller fouiller dans les archives pour savoir d’où vient l’argent ou si les comptes existent toujours. Je n’ai pas ce temps. »
Puis il lâche une phrase étonnante de la part d’un professionnel de la finance : « J’ignore ce que c’est un compte offshore ou si la Suisse est considérée comme un paradis fiscal. Sinon, nous avons des comptes bancaires un peu partout. » Il ajoute : « Il est possible que ces comptes aient existé, mais je n’ai pas de trace. » M. Noël refuse de communiquer le moindre chiffre sur le patrimoine de l’Eglise et ne veut pas non plus se prononcer sur la déclaration ou non de ces sommes au fisc malien. Il compare d’ailleurs ces fonds au « code nucléaire » que la France se garde bien de dévoiler.
Mathias Konaté, responsable de la législation fiscale à la Direction générale des impôts, lui, en est sûr : « Un compte au nom de la CEM en Suisse n’est pas déclaré au niveau du fisc malien. »
Dans la capitale malienne, les protagonistes fuient les questions. Samedi 14 mai, à 7 heures du matin, après plusieurs tentatives infructueuses, nous avons attendu la fin de la messe du cardinal Jean Zerbo pour lui poser nos questions. Surpris, il ironise : « Moi, un compte en Suisse ? Je suis donc riche sans le savoir ! » Devant les éléments de preuve fournis, il tente une explication : « C’est un vieux compte. Il s’agit d’un système que nous avons hérité de l’Ordre des missionnaires d’Afrique qui géraient l’église. » Ajoutant toutefois n’avoir jamais ouvert un « compte personnel » à l’étranger, car « source de problèmes ».
Mgr Jean Gabriel Diarra, président de la CEM au moment des faits, a refusé de répondre à nos appels. Quant à Cyprien Dakouo, il réside en France depuis son remplacement en 2012. L’ancien bras droit des évêques du Mali a intégré, en 2013, l’unité Economie et Management de l’université de Lille I, où il doit terminer en juin 2017 une thèse en économie. Parmi ses sujets de compétence, le site de l’université mentionne l’éthique des affaires. Cyprien Dakouo a lui aussi refusé de répondre à nos questions.
Gambie: le mandat de la force ouest-africaine prolongé d'un an (Cédéao)
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) a prolongé d'un an le mandat de sa force déployée en Gambie, lors de son sommet à Monrovia, selon le communiqué final rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.
Cette force, la Micega, majoritairement formée de militaires du Sénégal voisin, a été mobilisée en janvier pour contraindre l'ex-président gambien Yahya Jammeh à céder le pouvoir à son successeur élu Adama Barrow.
Bien que M. Jammheh ait fini le 21 janvier par partir en exil en Guinée Equatoriale, le mandat de la Micega avait été prolongé par la Cédéao, à la demande de M. Barrow, de trois mois à compter du 21 février.
Au sommet de Monrovia, les chefs d'Etat ouest-africains ont salué "le rôle crucial" joué par la Micega "dans la stabilisation et la sécurité du pays", selon le communiqué final.
"Considérant la fragilité de la situation en Gambie, le sommet prolonge la mission de Micega pour douze mois supplémentaires", afin notamment de participer à la formation et à la restructuration de l'armée gambienne, selon le texte.
Les dirigeants de la Cédéao ne mentionnent pas explicitement les récentes tensions entre la Micega et une partie de la population gambienne, en particulier dans la région d'origine de Yahya Jammeh, où une manifestation vendredi contre leur présence s'est soldée par un mort et plusieurs blessés parmi les protestataires.
Les dirigeants de la Cédéao "appellent également à une augmentation des effectifs de la force et demandent aux Etats membres de fournir des troues supplémentaires".
Lors de la précédente prolongation, en février, le commandement sénégalais avait indiqué qu'elle disposerait d'"un effectif minimum de 500 hommes en provenance du Sénégal, du Nigeria et du Ghana".