Saly (Mbour), 28 mai (APS) – L’horticulture demeure ‘’un levier important’’ du Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS), qui est le volet agricole du Plan Sénégal émergent (PSE), a affirmé, jeudi, le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Lamine Lô.
‘’L’existence, pour l’horticulture, de potentialités et opportunités, confirmée pour une large de gammes de produits à forte valeur ajoutée, répondant à la demande des marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux, est avérée’’, a-t-il dit à Saly (Mbour) où il procédait à l’ouverture d’un atelier de restitution et de validation de l’étude d’élaboration d’un programme de développement des chaînes de valeurs horticoles.
Cette rencontre de deux jours est à l’initiative de la Coopérative fédérative des acteurs de l’horticulture au Sénégal (CFAHS), qui en profitera pour présenter son plan stratégique 2015-2020.
‘’Les filières horticoles offrent des opportunités immédiates et sont en parfaite cohérence avec l’ensemble des objectifs du PSE, notamment en ce qui concerne l’existence d’une démarche solvable et d’un réel potentiel pour la mobilisation des INVESTISSEMENTS privés’’, a ajouté M. Lô.
Pour la transformation de l’économie nationale, il a rappelé les objectifs stratégiques à court terme qui visent des productions de 350 mille tonnes d’oignons en 2016, 200 mille tonnes de tomates industrielles en 2017, 150 mille tonnes de produits exportés en 2019.
Ce dynamise a permis de porter, pour la campagne 2013-2014, les volumes des exportations à 85.000 tonnes et d’assurer des productions d’oignons, de tomates industrielles et de pomme de terre , respectivement, de 245.000 tonnes, 97.000 tonnes et 29 680 tonnes, a signalé Lamine Lô.
Toutefois, l’horticulture sénégalaise recèle quelques contraintes dont des insuffisances de FINANCEMENTS adaptés, dans l’organisation de la profession, d’un encadrement technique de pointe pour la production, le positionnement, avec la commercialisation et le renforcement des capacités pour les entreprises, a-t-il relevé.
Il a expliqué que pour inverser la tendance, il est important d’élaborer un programme axé sur le marché et, plus particulièrement, sur la promotion de la chaîne de valeur.
AFRIQUE : "PRÉSIDENCE À VIE" CONTRE "LIMITATION DE MANDATS"
Ouestafnews – On croyait fini le rêve de « présidence à vie » en Afrique, et voila que la Gambie et le Togo font bloc pour dire « non » à une initiative sous-régionale, visant justement la limitation des mandats présidentiels.
La « présidence à vie », vieille pratique sur le continent apparu avec les « pères de l’indépendance » avait été, dans nombre de pays, balayée par le vent démocratique des années 90 et les « conférences nationales » qui avaient suivi.
Pourtant, plus de deux décennies après, les vieux démons continuent encore de hanter les esprits de certains dirigeants. Les citoyens quant à eux demandent plus de démocratie, symbolisée à leur yeux par la possibilité d’une alternance au pouvoir et d’une limitation du nombre de mandats présidentiels.
Au 46è sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), les présidents de la Gambie Yahya Jammeh et du Togo Faure Gnassingbé ont démontré qu’ils en voulaient encore, et se sont donc opposés à un projet visant à instituer la limitation des mandats présidentiels au sein de l’espace sous-régional.
Ce projet est pour le moment suspendu, a affirmé le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Hannah Tetteh, cité par la BBC (le service public britannique) sur son site Internet, au lendemain du sommet tenu le 19 mai 2015.
Cette décision survient au moment où la tentation d’un troisième mandat crée actuellement des troubles très graves au Burundi, et a valu au président Blaise Compaoré une triste fin. L’ex-président a été balayé par une révolte populaire en octobre 2015 après 27 ans à la tête du Burkina Faso.
En proposant ce projet désormais remis aux calendes grecques, les dirigeants de la Cedeao avaient certainement en tête cette fin mémorable de Blaise Compaoré, jadis leur homologue et surtout personnage décrit comme « incontournable » dans la sous région jusqu’à sa chute.
Jammeh et Faure : des similitudes
Les présidents togolais et gambiens qui se sont opposés à cette initiative utile à l’ancrage de la démocratie en Afrique de l’ouest, présentent quelques similitudes.
Agé respectivement de 50 ans et de 49 ans, Yahya Jammeh et Faure Gnassingbé sont relativement jeunes et totalisent déjà quatre mandats pour l’un et trois pour l’autre. Mais surtout, rien ne laisse indiquer qu’ils envisagent leur retrait du pouvoir dans un avenir proche.
Fraîchement réélu pour la 3è fois à la tête du Togo, Faure Gnassingbé soutenu par l’armée a pris le pouvoir en 2005, suite à la mort de son père le Général Eyadéma qui a dirigé ce petit pays d’Afrique de l’ouest d’une main de fer pendant 38 ans, et en a fait une dynastie familiale.
Si Faure Gnassingbé doit beaucoup à une armée fidèle à la dynastie installée par son père, Yahya Jammeh est un pur produit de la soldatesque. Il est arrivé au pouvoir par les armes avant de troquer le treillis contre ses amples boubous qu’on lui connaît aujourd’hui.
Fin juillet 1994, à travers un putsch, Yahya Jammeh alors lieutenant de l’armée gambienne mettait fin au régime de Dawda Jawara qui dirigeait le pays depuis son accession à l’indépendance en 1965.
Elu pour la première fois en 1996, Jammeh souvent critiqué par les défenseurs des droits de l’Homme, compte briguer un 5è mandat en 2016.
Ghana, Cap-Vert, Bénin, Nigeria… exemples à suivre
Même si l’ancrage de la démocratie y est à parfaire, l'Afrique de l'Ouest est perçue sur le continent comme un espace où les avancées démocratiques sont indéniables. Le dernier exemple en date est l’alternance intervenue au Nigeria, au terme d’un scrutin pacifique et transparent, selon les observateurs, qui a consacré la victoire de l’opposition incarnée par Muhammadou Buhari.
Au Cap-Vert, où l’ex-président Pedro Pirès a obtenu, le prix Ibrahim de la bonne gouvernance, le changement démocratique au sommet de l’Etat est en passe de devenir une banalité, idem pour le Ghana, le Bénin et le Sénégal. Même si pour ce dernier pays, la présidentielle de 2012 et l’entêtement de l’ex-président Abdoulaye Wade avaient réveillé les vieux démons. Sa cuisante défait aux urnes a été la preuve que les citoyens avaient dorénavant choisi l’autre chemin, celui de l’alternance au pouvoir.
Les derniers bastions africains
Après les incessants bruits de bottes qui ont émaillé les premières décennies de la période post-indépendance et les guerres civiles qui ont pour l’essentiel pris fin dans un passé récent, c’est le 3è mandat ou la présidence à vie, est désormais l’une des dernières barrières à faire tomber pour une meilleure gouvernance politique en Afrique.
La révolution populaire des Burkinabé et le chaos actuel au Burundi risquent ainsi d’avoir des déflagrations jusqu’au Rwanda et en République démocratique du Congo (la prochaine élection présidentielle dans ses deux pays est prévue respectivement en 2017 et 2016).
Dans les deux cas on parle de la volonté des deux chefs d’Etat, Paul Kagame et Joseph Kabila, de modifier leur constitution pour pouvoir aller au-delà de la limite des deux mandats fixés par la loi.
Au Congo Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso qui cumule 30 ans de pouvoir est lui aussi soupçonné de préparer une modification de la Constitution pour se maintenir à la tête de son pays.
Dans tous ces pays, opposition, société civile et parfois les religieux, voire même dans certains cas des voix à l’intérieur des cercles dirigeants, se font entendre pour manifester leur refus.
En réalité, partout ailleurs sur le continent, la tentation du 3è mandat et les tripatouillages de la Constitution sont aujourd’hui farouchement combattues par la société civile africaine.
En juin 2011, Abdoulaye Wade qui souhaitait modifier les dispositions relatives au mandat présidentiel, a dû reculer face à la forte mobilisation de la société civile. Il sera battu à la présidentielle en 2012. Avant Wade, Mamadou Tandja du Niger avait été renversé en février 2010 par des militaires après avoir en 2009 forcé la voie par une modification de la constitution qui devait lui offrir un 3è mandat contre la volonté populaire.
LES PAYS AFRICAINS SONT CONFRONTÉS AUX MÊMES PROBLÈMES EN PÉRIODE ÉLECTORALE
Dakar, 28 mai (APS) - Les pays africains sont confrontés aux mêmes problèmes durant les campagnes électorales particulièrement en Afrique de l’Ouest, a afirmé, jeudi à Dakar, la représentante du Parti liberté démocratique pour la République (LIDER, opposition) de Côte d’Ivoire, Nathalie Yamb.
Elle s’exprimait , en marge de la 5-ème édition du séminaire KAS E-lection Bridge Africa organisée par la Fondation Konrad Adenauer (FKA).
La rencontre se déroule en présence du directeur général du Programme Médias en Afrique Subsaharienne de la FKA et des représentants de plusieurs pays de l’Afrique dont Djibouti, le Burkina Faso, la Tanzanie, l'Ouganda et le Sénégal.
"Nous avons constaté que les problèmes que l’on pense avoir seulement chez soi sont des problèmes très partagés, quelles que soit les régions de l’Afrique", a-t-elle déclaré.
"Les problèmes des partis de l’opposition sont à peu prés similaires partout, que ce soit des problèmes de structuration interne ou d’expression politique dans les différents pays", a-t-elle dit.
"Ce séminaire a lieu chaque année depuis 5 ans. Il a pour but de réunir les différents partenaires de la Fondation Konrad Adenauer pour échanger sur les problèmes de communication et d’élection et d'aider les différents partis à échanger et partager entre eux leurs expériences mais aussi apprendre de nouvelles choses, discuter de stratégies pour aller en campagne électorale", a-t-elle fait savoir.
"On a discuté de la problématique des coalitions, qu’elles soient au pouvoir ou dans l’opposition dans leur fonctionnement et dans leur mise en place. Nous avons aussi discuté des problèmes au Congo, en Ouganda et dans beaucoup d’autres pays", a-t-elle dit.
Mme Yamb a déploré le fait que"généralement les gouvernements ne laissent pas l’opposition s’exprimer".
"Au Sénégal, il y a un environnement audiovisuel libéralisé mais ce n’est pas le cas en Cote d’ivoire ou il n’ y a qu’une seule télévision et une seule radio d’état auxquelles les partis d’opposition n’ont pas accès", a-t-elle fait observer.
Selon Mme Yamb, cette situation les a poussés à user de la communication Internet pour toucher" l’électorat africain qui est jeune à plus de 65% et qui a moins de 35 ans".
"C’est très difficile de trouver, en trois jours, des solutions à des problèmes qui durent depuis les indépendances, peut-être même avant, mais chaque participant a pu tirer quelque chose d’une expérience d’un autre parti et d’une autre région et a la possibilité de la partager au sein de son propre parti puis de l’expérimenter sur le terrain", a-t-elle relevé.
D’après elle, le Sénégal a eu ''une expérience victorieuse avec les coalitions bien qu’il y ait beaucoup de choses à améliorer au niveau du fonctionnement".
"En Côte d’Ivoire, nous venons de mettre en place une grande coalition, la Coalition nationale pour le changement qui réunit 12 partis signataires dont le FPI, le LIDER, la société civile…'', a-t-elle ajouté.
Ouestafnews - Les pratiques sociales et coutumières constituent le principal obstacle de l’accès des femmes à la terre en Afrique. C’est un des constats majeurs ressortis du Forum foncier mondial qui s’achève ce 16 mai 2015 à Dakar.
« La gestion de la terre reste encore régie par un ensemble de pratiques sociales, coutumières, culturelles ou religieuses, unanimement admises y compris par les femmes », a souligné, Soyata Maïga, rapporteuse spéciale de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur le droit de la femme.
Selon cette juriste malienne, « l’accès à la terre et le contrôle des ressources productives en Afrique ont toujours été une affaire d’hommes.»
Toutefois au regard des chiffres on se rend compte selon elle que la femme reste « le pilier de l’agriculture en Afrique ».
« En Afrique, les femmes détiennent moins de 1% des terres du continent, les agricultrices perçoivent 1% des crédits alloués à l’agriculture (…) la combinaison de ces facteurs, a engendré de faibles revenus pour les femmes comparativement aux hommes », a-t-elle souligné.
En compagnie d’autres experts et acteurs du foncier, Mme Maïga prenait part à un panel organisé dans le cadre du forum foncier mondial.
Dans son exposé l’avocate malienne s’est réjouie de l’intérêt de plus en croissant que le droit des femmes suscite au niveau de l’Union africaine où déjà l’année 2015 est considérée comme celle de l’autonomisation des femmes.
Exposant le cas du Sénégal, Mariama Sow, de l’Ong Enda basée à Dakar, déplore la prééminence de la coutume sur la loi qui, dans le principe, garantit en effet un égal accès au foncier.
Malgré les dispositions de la loi « les élus locaux se sont organisés pour que les chefs de village continuent à gérer les terres et à organiser les affectations », selon Mme Sow. Selon elle, ces coutumes sont tellement ancrées dans les mentalités qu’il y a un risque de continuer à théoriser des lois mais qui ne changent rien dans la situation des femmes.
En dépit de la tradition encore largement défavorable aux femmes, Mme Kafui Kuwonu, militante de l’Ong Kilimandjaro (active dans la lutte contre les discrimination contre les femmes rurales) a elle présenté des cas de succès obtenus au Ghana.
Selon elle il y a une « ignorance des droits fondamentaux » de la part des femmes, ce qui à son avis les écarte de la propriété foncière.
A l’instar de Mme Kuwonu, beaucoup de participants ont dans leurs interventions suggéré une sensibilisation soutenue des agricultrices, souvent analphabètes mais aussi une étroite collaboration avec les autorités coutumières.
Organisé par l’International Land Coalition (ILC) en partenariat avec l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev-Afrique), la 7ème édition du Forum foncier mondial se déroule du 12 au 16 mai 2015 à Dakar. L’évènement a rassemblé plus de 700 participants issus essentiellement d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie.
En 2015, cette biennale consacrée au foncier à travers le monde a pour thème : « une gouvernance foncière inclusive et juste pour un développement durable ».
NIGER : LA PRESSE VICTIME COLLATÉRALE DE LA GUERRE CONTRE BOKO HARAM
Ouestafnews – La lutte que mène le gouvernement nigérien contre les insurgés armés de la secte Boko Haram est en train de causer des dégâts collatéraux dans les rangs de la presse et de la société civile nigérienne.
Depuis, le 18 mai 2015, Moussa Tchangari, journaliste mais également secrétaire général de l’ONG Alternative Espaces Citoyens Niger (AEC) est en détention préventive.
Après une longue période de silence sur cette affaire, le gouvernement nigérien à fini par se prononcer sur cette arrestation à travers une sortie du ministre de l’Intérieur Hassouni Massaoudou.
Ce dernier a accusé M.Tchangari de « collaboration » avec Boko Haram. « Depuis un certain temps ce monsieur collabore avec Boko Haram (…) et il mène une propagande active pour propager de fausses nouvelles en lien avec Boko Haram», a soutenu, le ministre Hassoumi Massaoudou.
Une allégation rejetée par les professionnels des médias nigériens dont certains se sont confiés à Ouestafnews, dans des échanges d’emails. Ces sources estiment que le gouvernement mène une campagne pour réduire au silence les « mal-pensants » à propos de sa campagne militaire contre la secte Boko Haram.
Durant une perquisition effectuée le 25 mai 2015 au domicile de Tchangari, Bonferey TV, une télévision privée locale qui filmait l’opération a vu sa caméra confisquée par la police a notamment appris Ouestafnews.
Le Niger a déjà payé un lourd tribut à la lutte contre Boko Haram avec une cinquantaine de ses soldats tués, le 25 avril 2015 lors d’une attaque de la secte dans l’île de Karamga sur le lac Tchad.
En plus de Moussa Tchangari, Nouhou Arzika, une autre figure de la société civile est également placé depuis le 24 mai 2015, en garde à vue pour « atteinte à la défense nationale ».
Selon beaucoup d’acteurs locaux, la misère faite à ces deux figures de la société civiles, est une réponse à leurs positions très critiques vis-à-vis du gouvernement et de son engagement dans la lutte contre la secte nigériane.
La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a sur son site Internet juge « arbitraire » l’arrestation de Moussa Tchangari et fait remarquer que celle –ci intervient seulement quelques jours après la publication par AEC de rapports de veille citoyenne sur la situation humanitaire et les droits humains dans la région (frontalière du Nigeria) de Diffa, foyer d’impact de la guerre contre Boko Haram.
Avec une superficie de 156 906 km2, cette région située à l’extrême Est du pays, est sous état d’urgence, plusieurs fois renouvelé depuis février 2015. Plusieurs voix se sont élevées pour y dénoncer une situation humanitaire et sécuritaire désastreuses.
Avec une contribution annoncée de 750 soldats, le Niger aux cotés du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Bénin, fait partie de la force multinationale mixte (8700 soldats) qui affronte actuellement les insurgés de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.
Les opérations menées par ces groupes ont permis de libérer plusieurs otages et de sérieusement réduire la force de frappe de la secte sans toutefois l’anéantir complètement.
LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA BAD
EN DIRECT D'ABIDJAN, EXCLUSIF SENEPLUS - LE NIGERIAN AKINWUMI ADESINA PREND LA SUCCESSION DE DONALD KABERUKA - PORTRAIT DU VAINQUEUR
(SenePlus, Abidjan) – Au terme d’un scrutin à suspense que www.SenePlus.Com vous a fait vivre en temps réel, le ministre nigérian de l’Agriculture, Akinwumi Adesina, a remporté l’élection pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), tenue ce jeudi à Abidjan. Il s’est imposé avec 58,1% des votes totaux et 60,5% des suffrages africains, notamment devant la Cap-Verdienne Cristina Duarte, sa principale concurrente dans la course pour la succession du Rwandais Donald Kaberuka. Ce dernier passe la main après 10 dix ans à la tête de l’institution continentale. Portrait du nouveau banquier du continent.
Lagos, 28 mai 2015 (AFP) - Elu à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), le ministre nigérian de l'Agriculture, Akinwumi Adesina, va pouvoir faire profiter cette institution de sa riche expérience, ainsi que du soutien de son pays, première économie du continent.
Un homme qui "a fait ses preuves tout au long de sa carrière": c'est ainsi que le président élu du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui prendra ses fonctions vendredi, a pu parler de M. Adesina.
Anglophone, Akinwumi Adesina, 55 ans, parle parfaitement français. Son élection à la présidence de la BAD, après le Rwandais Donald Kaberuka, intervient après des mois de lobbying intensif sur tout le continent.
"Il était soutenu par (le président nigérian sortant) Goodluck Jonathan et par Buhari," confie à l'AFP un de ses soutiens sous couvert de l'anonymat.
"C'est vraiment le candidat de toute une nation, qui fait consensus au Nigeria. Il a eu de bons résultats comme ministre de l'Agriculture. Quand il a pris ses fonctions, le secteur agricole avait vraiment mauvaise mine", poursuit cette source, avant d'ajouter: "il a une grande vision pour l'Afrique et c'est un véritable panafricaniste."
D'origine modeste, M. Adesina est né dans l'Etat d'Ogun, dans le sud-ouest du Nigeria, dans une famille de fermiers dont le père gagnait 0,10 dollar américain par jour.
Selon des proches, il a dû progressivement gravir les échelons. Il a d'abord décroché une licence avec mention en économie agricole à l'université d'Ife (sud-ouest), avant un doctorat à Purdue aux Etats-Unis en 1988.
Avant de devenir ministre en 2011, il a travaillé à l'Alliance pour une Révolution verte en Afrique (Agra), qui est soutenue par nombre de pays étrangers, d'entreprises et d'agences de développement.
'Milliardaires de l'agriculture'
Il a également occupé des positions élevées dans plusieurs organismes liés à l'agriculture et a collaboré avec la fondation américaine Rockefeller.
Premier producteur de brut africain, le Nigeria a longtemps été appelé à réduire sa dépendance pétrolière en diversifiant son économie, notamment dans le secteur agricole.
Des chiffres officiels montrent que les importations alimentaires ont chuté d'un trillion de nairas (4,6 milliards d'euros) à 466 milliards de naira (2,1 milliards d'euros) lors des trois dernières années sous la gestion de M. Adesina.
Ses thuriféraires affirment aussi que la transparence s'est améliorée dans la gestion et la distribution des engrais, longtemps synonymes de corruption et d'inefficacité.
L'an dernier, M. Adesina a déclaré que son objectif était "d'éliminer tout le bordel au cœur du système" afin de forger des politiques qui permettraient aux investisseurs privés de gagner de l'argent dans le secteur agricole tout comme ils le font dans le secteur énergétique.
En 2009, il a été désigné pour faire partie du groupe d'action des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), fixés par les Nations unies.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, l'a décrit comme une "personnalité éminente" qui a montré ses qualités de leader en défendant la mise en oeuvre des OMD.
En 2013, M. Adesina a été élu "personnalité africaine de l'année" par le magazine Forbes pour ses réformes agricoles. "C'est un homme en mission pour aider l'Afrique à se nourrir elle-même", écrivait alors le journal économique américain.
"Mon but est de faire autant de millionnaires, voire de milliardaires, de l'agriculture que possible", avait déclaré l'intéressé en recevant son trophée.
Le séjour du Roi du Maroc Mohamed VI, accompagné par une forte délégation ministérielle et d’hommes d’affaires, a été profitable aux acteurs du tourisme. Un accord de coopération a été signé par le ministre sénégalais du tourisme et des transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr, et le ministre marocain du tourisme, Lahcen Haddad. Le Sénégal pourra ainsi bénéficier de 2015 à 2018 de l’expertise marocaine en la matière.
Cet accord signé en marge de la visite d’état et d’amitié du Roi Mohammed VI au Sénégal vise à renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de l’investissement touristique et de la formation entre les deux pays, notamment par l’échange d’expertise, de collecte et de gestion des données relatives au secteur du tourisme.
Le Maroc étant une référence mondiale en matière de tourisme, cet accord arrive donc comme du « pain béni » pour le Sénégal qui, depuis plusieurs années, peine à relancer ce secteur jadis prospère. Le pays du Roi Mohamed VI va ainsi accompagner le Sénégal dans la formation des jeunes aux métiers du tourisme dans les écoles marocaines, ainsi que dans la mise en place de programmes de formation continue et l’organisation de stages de perfectionnement et de recyclage au profit des cadres sénégalais. Le programme prévoit aussi l’organisation de missions d'experts marocains en matière de gestion des établissements touristiques et hôteliers et du classement hôtelier, mais aussi l’expertise marocaine pour la collecte des données statistiques entre autres.
En plus de cet accord entre les deux ministères, le Sénégal pourra également compter sur la volonté de la compagnie Royal Air Maroc qui entend, dans les prochaines semaines mettre en place des actions incitatives pour booster le nombre de visiteurs. Il faut noter que de plus en plus d’acteurs internationaux s’intéressent à la destination Sénégal qui possède un grand nombre d’atouts, c’est le cas notamment de la plateforme de réservation d’hôtels en Afrique jovago.com dont le rapprochement ces derniers temps avec les autorités sénégalaises en charge du secteur pourrait déboucher sur une collaboration importante.
Pour rappel la visite de plusieurs jours du Roi du Maroc Mohamed VI a permis la signature de treize (13) accords de coopération dans de multiples domaines pris en compte par le programme Sénégal Émergent.
Abidjan, 28 mai 2015 (AFP) - Une femme ? Un anglophone ? Qui sera désigné jeudi président de la stratégique Banque africaine de développement (BAD), une institution cinquantenaire qui injecte chaque année 2 milliards de dollars dans des projets sur le continent ?
Depuis l'ouverture des Assemblées annuelles de la Banque, mardi à Abidjan, les rumeurs vont bon train autour de la salle des gouverneurs appelés à élire le remplaçant du Rwandais Donald Kaberuka qui cède son fauteuil après deux mandats et 10 ans d'exercice.
A quelques heures de l'issue du scrutin, impossible de dégager un favori indiscutable. Deux noms reviennent cependant régulièrement en coulisses : celui du ministre nigérian de l'Agriculture Akinwumi Adesina et de son homologue capverdienne des Finances Cristina Duarte.
A 52 ans, cette dernière pourrait être la première femme et la première lusophone à hériter de la présidence de la BAD. "Elle a beaucoup de soutien de la part des actionnaires non-africains", reconnaît un délégué zimbabwéen.
"La Banque veut s'impliquer dans les questions de genre et ça pourrait être un bon message de nommer une femme à sa tête", ajoute un conseiller d'une autre délégation d'Afrique australe.
Élu africain de l'année en 2013 par le magazine Forbes pour ses réformes dans le secteur agricole, M. Adesina, 55 ans représente de son côté un pays considéré comme la nouvelle locomotive économique du continent africain. Le Nigeria est le premier producteur de pétrole et le pays le plus peuplé du continent.
Un poids économique qui pourrait se retourner contre son candidat : une règle non écrite veut que la BAD soit dirigée par un ressortissant d'un pays de petite ou moyenne taille.
"Les petits pays doivent avoir leur chance", explique le délégué du Zimbabwe. "S'il (M. Adesina) est en finale, il pourrait y avoir des alliances contre lui", ajoute-t-il.
Grands absents de ce duo de favoris, les francophones se positionnent comme outsiders. Le nom du Tchadien Bedoumra Kordjé soutenu par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) est régulièrement avancé comme une surprise potentielle.
La France voudrait d'ailleurs un nouveau président "plus soucieux des intérêts" de l'Afrique francophone, selon son ministère des Finances.
Le Malien Birama Boubacar Sidibé, le Tunisien Jaloul Ayed, le Zimbabwéen Thomas Zondo Sakala, le Sierra-Léonais Samura Kamara et l'Éthiopien Ato Sufian Ahmed semblent moins bien placés.
"Tant qu'il y a encore huit candidats, c'est impossible d'avoir un pronostic fiable", nuance un membre de la BAD qui s'attend à une "longue journée" de tractations.
Une institution notée AAA
Mercredi, chacun des huit candidats a passé un dernier grand oral pour tenter de convaincre les gouverneurs des 80 états actionnaires de la banque (54 pays africains, 26 pays non-africains).
Passée la joute diplomatique, le nouveau chef héritera d'une institution financièrement solide, auréolée de la prestigieuse note AAA décernée par l'agence de notation financière américaine Fitch en 2013.
Après dix ans à la tête de la BAD, Donald Kaberuka part fier de son bilan.
Sous son impulsion, la banque a triplé son capital depuis 2003 pour le porter à 91 milliards d'euros.
"Aujourd'hui la banque est devenue un acteur majeur dans le secteur privé financier africain", s'est réjoui mardi le président sortant, rappelant que sous son mandat, la BAD avait "multiplié par 10" ses opérations de financement, de 200 millions de dollars à 2 milliards aujourd'hui.
M. Kaberuka restera également comme le grand artisan du retour de la BAD à son siège d'Abidjan, après onze années de relocalisation à Tunis.
Après le coup d'État manqué de 2002 en Côte d'Ivoire et la décennie de crise politico-militaire qui a suivi, l'institution avait été délocalisée à Tunis en 2003. Elle n'est revenue que l'an dernier dans la capitale économique ivoirienne.
Pour être élu, un candidat doit emporter la majorité des votes de tous les pays membres et la majorité des votes des pays africains. Si cinq tours de scrutin ne suffisent pas, la BAD peut décider d'ajourner et de procéder à un second vote. C'était arrivé en 2005, lors de la première élection de M. Kaberuka.
L'Afrique du Sud a rejeté les accusations de corruption lors de l'attribution par la Fifa du Mondial-2010, le ministre à la Présidence Jeff Radebe assurant que son pays avait "reçu un audit impeccable".
"Ernst&Young est un cabinet d'audit renommé. Lorsque nous avons organisé la Coupe du monde de la Fifa en juin (2010) nous avons reçu un audit impeccable (...) Il n'a jamais été suggéré qu'une quelconque infraction ait eu lieu en Afrique du Sud", a-t-il déclaré lors d'un compte-rendu du conseil des ministres pour la presse au Cap.
M. Radebe, lui-même membre du comité organisateur à l'époque, a rappelé que le président de la Fifa Sepp Blatter avait salué l'"excellente Coupe du Monde" organisée par l'Afrique du Sud. "Il nous avait mis une note de 8 ou 9/10", a déclaré M. Radebe.
Le ministre sud-africain des Sports Fikile Mbalula devait également s'exprimer sur le sujet d'ici la fin de la matinée.
L'acte d'accusation de la justice américaine publié mercredi accuse le gouvernement sud-africain et le comité de candidature du Mondial-2010 d'avoir versé dix millions de dollars au Trinidadien Jack Warner, ancien président de la Confédération nord-américaine de football (Concacaf), en échange de trois voix en faveur de l'Afrique du Sud.
Selon l'agence News24, deux des personnes citées dans l'acte d'accusation sont sud-africaines. Les noms ne sont pas dévoilés.
Sept responsables de la Fifa soupçonnés de corruption ont été arrêtés mercredi en Suisse, à la demande de la justice des Etats-Unis.
Le Mondial-2010, parrainé par Nelson Mandela dont ce fut la dernière apparition publique, a été un temps fort en Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie et la fin du boycott sportif et culturel frappant le pays sous l'apartheid. Le football est le sport favori de la majorité noire.
DES MICRO-JARDINS A LAGOS, POUMONS DE VERDURE AU MILIEU DU CHAOS URBAIN
Lagos, 28 mai 2015 (AFP) - A Lagos, véritable chaos urbain où grouillent quelque 20 millions d'âmes, les autorités ont décidé d'exploiter tous les petits espaces disponibles, des ronds-points embouteillés aux langues de terre sous les ponts, pour en faire des poumons de verdure.
Le parc Ndubuisi Kanu, coincé entre d'imposants bâtiments administratifs et une grande artère du centre-ville, est l'un de ces micro-jardins. On y trouve une pelouse bien entretenue, une aire de jeu pour enfants, un terrain de basket, quelques sièges installés sous des parasols et deux buvettes. Monica Zunnyi-Abu fait partie des rares mamans à fréquenter ce parc avec ses enfants de huit et dix ans.
Elle a même décidé d'y fêter l'anniversaire de son fils aîné, récemment. "On ne fait jamais de fêtes en plein air", et la plupart des anniversaires auxquels ses enfants sont conviés ont lieu dans de vastes salles de réception ou derrière les hauts murs de résidences privées, explique-t-elle à l'AFP.
"Je voulais organiser quelque chose de différent pour les enfants", d'où l'idée --saugrenue pour la plupart des Nigérians de la bourgeoisie-- d'investir cet espace public.
- Plus de 80 micro-parcs installés en 15 ans -
Avec la croissance de la population de Lagos, ces dernières années, les projets immobiliers ont avalé petit à petit tous les parcs que comptait la capitale des affaires de la première puissance économique d'Afrique.
Et durant la longue période de dictatures militaires qu'a connue le pays, la planification urbaine n'était pas une priorité, et donc la protection des espaces verts non plus.
Depuis le retour à la démocratie en 1999, plus de 80 micro-parcs ont été installés, affirme fièrement Tunji Bello, le commissaire à l'Environnement de l'Etat de Lagos.
Il se souvient encore avec nostalgie des week-ends passés, dans sa jeunesse, à l'Ikoyi Park, une oasis de verdure au coeur du quartier résidentiel bourgeois d'Ikoyi.
Pour Michael Dosu Oyelude, un fonctionnaire à la retraite, l'Ikoyi Park était un véritable cadeau laissé par les colons britanniques aux Lagosiens après l'indépendance, en 1960. C'était "vraiment un très grand espace (...) une sorte de havre de paix" où l'on se retrouvait pour pique-niquer ou pour célébrer des mariages, raconte-t-il à l'AFP.
Ce parc était très fréquenté le week-end, dans les années 60 et 70, poursuit M. Oyelude. Et puis "le régime militaire s'est mis à le transformer en cité résidentielle".
Aujourd'hui, l'Ikoyi Park est devenu Park View Estate, un grand complexe immobilier gardé par d'imposantes grilles et des agents de sécurité, où les maisons, alignées dans des rues au tracé géométrique, se louent plusieurs milliers de dollars par mois.
M. Bello, dont le second mandat prend fin ces jours-ci, reconnaît qu'il est presque impossible de recréer un parc similaire à celui d'Ikoyi de nos jours, vu le prix de l'immobilier, en constante hausse, et la course à laquelle se livrent les promoteurs pour construire des tours résidentielles dans ce quartier prisé.
Alors il a dû revoir ses ambitions et "penser petit", explique-t-il, en débusquant des petits espaces dans tous les quartiers de la ville. - Changer les habitudes de vie - Le rond-point de Falomo fait partie des 80 "parcs" créés ces dernières années.
Ce cercle de verdure situé sous un pont au milieu d'un des carrefours les plus fréquentés n'inspire pas vraiment la détente ou l'évasion. Mais les gens s'y pressent durant la période de Noël, pour admirer une crèche illuminée.
Et avec les années, c'est aussi devenu un rendez-vous de militants en tous genres: les noms des 219 lycéennes kidnappées par les islamistes de Boko Haram à Chibok en avril 2014 y ont été affichés pendant plusieurs mois, et en 2012, le mouvement anti-gouvernement "Occupy Lagos" y tenait ses meetings politiques.
Indirectement, l'apparition de ces micro-espaces verts pourrait peut-être aider à lutter contre un problème nouveau et croissant au Nigeria: l'obésité.
Elle touche de plus en plus d'enfants et adolescents nigérians, selon une étude publiée en 2012 et co-réalisée par le département de pédiatrie de l'Université de Lagos et l'hôpital universitaire de la ville.
Pour M. Bello, une des façons de lutter contre ce phénomène est d'aider les Lagosiens à changer leurs habitudes de vie. Dans cette mégalopole congestionnée du matin au soir, les habitants ont tendance à passer un temps interminable dans les transports et à ne plus avoir l'énergie nécessaire pour se dépenser une fois arrivés à destination...
Grâce au petit parc Ndubuisi Kanu, Mme Zunnyi-Abu passe désormais plus de temps dehors et ses enfants aussi. Et par le biais du goûter d'anniversaire qu'elle a organisé, elle a peut-être contribué à changer le regard de quelques Lagosiens sur leur ville.
"C'était vraiment très chouette", raconte-t-elle. "Les enfants ne voulaient plus partir, ils n'arrêtaient pas de jouer. Et les familles étaient ravies".