Dakar, 27 mai 2015 (AFP) - Le roi du Maroc Mohammed VI a retardé son départ du Sénégal, prévu mercredi, et était attendu jeudi en Guinée-Bissau deuxième étape de sa tournée en Afrique subsaharienne, a-t-on appris de sources officielles sénégalaise et bissau-guinéenne.
Le départ pour la Guinée-Bissau du souverain marocain, arrivé le 20 mai à Dakar, "n'aura pas lieu aujourd'hui (mercredi). Il y a encore des activités prévues demain (jeudi), un don de médicaments au ministère de la Santé", a affirmé mercredi à l'AFP une source à la présidence sénégalaise.
Il arrivera finalement jeudi à Bissau, a-t-on appris mercredi auprès du ministère bissau-guinéen des Affaires étrangères. L'arrivée du roi du Maroc à Bissau a été retardée en raison de problèmes logistiques liés notamment à des travaux de rénovation du Palais présidentiel où il doit être hébergé, ont affirmé à l'AFP des sources proches du ministère des Affaires étrangères.
"Nous avions quelques problèmes de logistique qui ont été surmontés car le Maroc et quelques pays amis nous ont appuyé dans ce sens. Nous sommes donc prêts à recevoir le roi jeudi", a déclaré mercredi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères, Mario Lopes Da Rosa.
En raison de cette première visite d'un roi du Maroc dans ce pays, dont la durée n'a pas été précisée, la journée de jeudi est déclarée chômée et payée en Guinée-Bissau, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
"Nos relations avec le Maroc datent des années 1960. C'est le Maroc qui a fourni aux combattants du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC) les premières armes avec lesquelles ils ont lutté contre l'armée coloniale portugaise", a affirmé M. Da Rosa.
Le PAIGC a conduit la lutte qui a abouti à l'indépendance des deux ex-colonies portugaises de Guinée-Bissau (1974) et du Cap-Vert (1975). Selon le chef de la diplomatie bissau-guinéenne, une quinzaine d'accords de coopération seront signés lors de cette "visite historique" , notamment dans les domaines de l'agriculture, de la santé, de l'éducation, du transport et du tourisme.
Mohammed VI recevra durant cette visite la "Médaille Amilcar Cabral", la plus haute distinction du pays. Cette tournée le mènera ensuite en Côte d'Ivoire et au Gabon.
MANKEUR NDIAYE PARTICIPE A UNE RÉUNION DE L’OCI A KOWEIT-CITY
Dakar, 27 mai (APS) – Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, a quitté Dakar mercredi pour se rendre à Koweït-City où il prendra part à la 42e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI).
Au cours de son séjour, M Ndiaye remettra à Cheikh Sabah Al Khaled Al Hamad Al Sabah, premier vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’Etat du Koweït la Médaille de Grand Officier de l’Ordre national du Lion, indique un communiqué reçu à l'APS.
Le texte signale qu’après le Koweït, Mankeur Ndiaye se rendra aux Emirats Arabes Unis, samedi et dimanche, pour une visite de travail.
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur va rencontrer plusieurs officiels dont son homologue émirati avec qui ''il abordera des q
COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU 27 MAI 2015
Le Conseil des Ministres s’est réuni, le mercredi 27 mai 2015, au Palais de la République, sous la présidence de Son Excellence, Monsieur Macky SALL, Président de la République.
A l'entame de sa communication, le Chef de l’Etat a saisi l’occasion de la célébration de la Pentecôte, pour adresser à la communauté catholique ses vœux et prières pour la paix, la concorde nationale et le développement harmonieux du Sénégal dans l’équité et la solidarité.
Le Président de la République a, par ailleurs, adressé, au nom du Peuple Sénégalais, ses sincères remerciements à Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc, pour sa visite exceptionnelle d’amitié et de travail, riche en actes et en symboles, marquée, en particulier, par la signature de plusieurs accords de coopération entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal, dans divers domaines, la mise en place d’un Groupe d’impulsion économique entre les deux pays ainsi que le lancement, l’inauguration et la visite de plusieurs réalisations et projets d’intérêt commun.
Le Président de la République a, ainsi, indiqué que ce séjour traduit l’attachement des deux Chefs d’Etat à la consolidation des liens multiséculaires unissant les deux pays et leur volonté commune de donner un nouvel élan au partenariat économique sénégalo- marocain en impliquant davantage le secteur privé.
Abordant le point de sa communication portant sur le secteur du Travail, le Président de la République a salué la publication du document sur les principales réalisations du Gouvernement, dans ce secteur, sur la période 2012-2015.
Il a, également, adressé ses félicitations, au Gouvernement, particulièrement au Ministre en charge du Travail et du Dialogue social, pour les résultats appréciables obtenus en la matière portant, notamment, sur la modernisation du dialogue social, la revalorisation des pensions de retraite, le relèvement de l’âge de la retraite à 60 ans dans le secteur privé, la nouvelle législation sur le stage et l’apprentissage pour la promotion de l’emploi des jeunes, ainsi que sur les statistiques en matière d’emploi recensées entre 2012 et 2014 avec un cumul de 135.629 contrats visés par les inspections régionales du Travail et de la Sécurité sociale, soit 37.114 en 2012, 44.695 en 2013 et 53.820 en 2014.
A cet égard, le Chef de l’Etat a exhorté le Gouvernement à amplifier ces acquis, dans la perspective d’instaurer durablement le travail décent et de consolider un dialogue social inclusif à travers, notamment, la mise en œuvre diligente du Plan d’actions du Pacte national de Stabilité sociale et d’Emergence économique, le renforcement des moyens d’intervention de l’Administration du Travail, l’application effective de la nouvelle réglementation sur le contrat de stage et d’apprentissage et la poursuite de la réforme des textes législatifs et réglementaires dans le secteur du Travail, pour mieux accompagner la dynamique du Plan Sénégal Emergent.
Abordant le point de sa communication relatif à la relance des entreprises en difficultés, le Président de la République, rappelant au Gouvernement l’attention toute particulière qu’il attache à l’amélioration durable de l’environnement des affaires et au développement du secteur privé, ainsi que la priorité spéciale à accorder aux entreprises, a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts de Restructuration des entreprises en difficultés.
Au titre de son Agenda, le Président de la République a informé le Conseil de :
- sa participation, le 19 mai 2015, à Accra, au Ghana, au 47 ème Sommet ordinaire de la CEDEAO, marqué par son élection à la Présidence en exercice de l’Organisation pour un mandat d’un an ;
- sa participation, le 29 mai 2015, à Abuja, à la cérémonie de prestation de serment de Son Excellence Mohamed Bouhari, Président élu de la République fédérale du Nigeria.
Le Premier Ministre, à l’entame de sa communication, a félicité, chaleureusement, le Président de la République pour sa brillante élection en qualité de Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avant de lui adresser ses vœux de succès.
Au titre des activités gouvernementales, le Premier Ministre a évoqué la création du cadre harmonisé de suivi-évaluation des politiques publiques (CASE), permettant d’asseoir une meilleure coordination des mécanismes et dispositifs de suivi-évaluation et de partage de résultats et d’apporter les mesures correctives ainsi que les ajustements nécessaires à chaque fois que le besoin se fera sentir.
Il a, également insisté sur la nécessité d’assurer un suivi approprié des accords de coopération avec le Maroc à l’issue de la visite, au Sénégal, de sa Majesté, le Roi du Maroc, Mohamed VI, ainsi que de la mise en œuvre du Programme d’urgence de Développement communautaire (PUDC), Programme d’investissements sociaux visant à renforcer les infrastructures de base en milieu rural et à corriger les disparités spatiales et portant sur l’hydraulique rurale, les pistes de production, l’électrification rurale et l’acquisition de matériel pour l’allégement des travaux des femmes en milieu rural.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE) a fait le point sur l’actualité africaine et internationale. Il est revenu sur les importants résultats de la visite du Roi Mohamed VI au Sénégal et sur le 47ème Sommet ordinaire de la CEDEAO qui s’est tenu, à Accra, le 19 mai 2015.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait, au Conseil, une communication sur le déroulement de la campagne agricole et de l’état de mise à disposition des intrants sur toute l’étendue du territoire national.
Le Ministre de l’Education nationale a informé le Conseil de la remise du prix littéraire Ahmadou Kourouma au jeune sénégalais Mohamed Mbougar SARR pour son premier roman « Terre ceinte ».
Le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations à cet ancien lauréat du concours général, plume prometteuse de notre pays et a décidé, à titre exceptionnel, de lui décerner une décoration dans les ordres nationaux.
Le Ministre auprès du Président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE) a présenté une communication portant sur le suivi de la mise en œuvre des activités du PSE.
Le Ministre de l’Intégration africaine, du NEPAD et de la Promotion de la Bonne Gouvernance a rendu compte de sa participation aux réunions statutaires de la CEDEAO, à savoir la 74ème session ordinaire du Conseil des Ministres et la 34ème réunion de Médiation et de Sécurité.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a adopté :
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention pour l’unification de certaines règles relatives au transport aérien international, conclue, à Montréal, le 28 mai 1999 ;
le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le Protocole sur les privilèges et immunités de l’Autorité internationale des Fonds marins (ISA), adopté, le 27 mars 1998, à New York ;
le projet de décret portant création d’un cadre harmonisé de suivi-évaluation des politiques publiques ;
le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS).
FIFA: LA MINISTRE AMERICAINE LORETTA LYNCH, QUI A SOULEVE LE LIEVRE EN TANT QUE PROCUREURE
Quelques semaines à peine après avoir pris ses fonctions, la nouvelle ministre américaine de la Justice Loretta Lynch frappe un grand coup contre la corruption dans le football mondial, un dossier qu'elle avait elle-même supervisé de main de fer en tant que procureure à New York.
Dès sa confirmation fin avril par le Sénat américain, la ministre avait annoncé sa détermination à poursuivre les cols blancs et autres élites, soulignant que personne n'était "au-dessus des lois".
Elle a tenu parole en annonçant mercredi l'inculpation de neuf hauts responsables de la Fifa et de cinq partenaires de l'instance mondiale du football.
"Ces inculpations témoignent d'une corruption endémique, généralisée et profondément ancrée à la fois à l'étranger et ici aux États-Unis" du football mondial, a fustigé l'ancienne procureure de 55 ans, qui combine "l'acier et le velours", selon l'expression de la sénatrice démocrate Dianne Feinstein.
En la nommant en novembre au poste illustre et puissant d'"Attorney General", autrefois occupé par Robert Kennedy, le président Barack Obama lui-même avait annoncé qu'elle utiliserait "son expérience de procureure dure, indépendante et respectée".
La première femme noire de l'histoire des États-Unis à diriger le ministère de la Justice --elle a succédé à Eric Holder, le premier Afro-Américain à ce poste-- est surtout attendue sur la cause des droits civiques ou encore les poursuites contre Wall Street.
Aussi pouvait-elle surprendre en engageant d'emblée des poursuites judiciaires contre le football mondial au nom d'un pays où ce sport est loin derrière le basket et le football américain en termes de popularité.
Avant de venir à Washington, Loretta Lynch était depuis 2010 procureure fédérale du district Est de New York, où elle a géré de nombreuses affaires de corruption, dont l'enquête fédérale contre la Fifa.
A Brooklyn, qu'elle a retrouvé mercredi pour dévoiler un acte d'inculpation de 47 chefs d'accusation et réclamer des extraditions vers les États-Unis, Loretta Lynch avait supervisé le dossier.
Elle a accusé les personnes et entreprises concernées par ces annonces d'avoir "corrompu les affaires du football mondial, pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement".
"Ils l'ont fait encore et encore, année après année, tournoi après tournoi", a asséné cette fille d'un pasteur baptiste.
- Le foot mondial au pilori -
Les faits "s'étalent sur deux générations au moins de dirigeants du football, qui sont soupçonnés d'avoir tiré profit de leur capital confiance pour encaisser des millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions", a accusé la ministre, qui endosse ainsi un rôle mondial en clouant au pilori les instances internationales du football.
Diplômée en droit de la prestigieuse université de Harvard, Loretta Lynch a promis de travailler avec "d'autres pays" pour "mettre fin à de telles pratiques de corruption, déterrer les mauvaises conduites et traduire en justice ceux qui en font usage".
Rendant hommage à ses anciens collègues du parquet de Brooklyn et à son successeur Kelly Curry, elle a remercié ses partenaires internationaux, en particulier suisses, dans l'enquête et promis un procès juste après l'extradition aux États-Unis de ces hommes qu'elle a accusé d'avoir "abusé du système financier américain et enfreint la loi américaine".
Elle avait été nommée procureure fédérale à New York par le président Bill Clinton, un poste qu'elle a occupé deux fois. Loretta Lynch, native de Caroline du Nord, avait débuté sa carrière dans un cabinet new-yorkais avant sa nomination à New York.
Entre 2002 et 2007, elle a travaillé comme conseillère spéciale du procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
NIGER : LA DOUBLE PEINE DES RÉFUGIÉS DE BOKO HARAM
Diffa (Niger), 27 mai 2015 (AFP) - "J'ai peur des réfugiés. Je ne sais pas qui est qui": Amadou, chauffeur à Diffa, résume le malaise des habitants de cette ville du sud-est du Niger face aux réfugiés nigérians, victimes de Boko Haram mais suspectés d'être des "infiltrés" ou des complices du groupe islamiste.
Pour les réfugiés nigérians, c'est une double peine. "Il y a des gens qui nous disent : +vous avez détruit votre pays, maintenant vous venez détruire le nôtre+. Ça nous fait mal", soupire Ali Mamadou, Nigérian présent à Diffa depuis sept mois, sans emploi depuis lors.
Ce quinquagénaire affirme pourtant avoir quitté le nord-est du Nigeria - considéré comme le fief de Boko Haram - à la hâte, talonné par les islamistes, pour se réfugier au Niger voisin, accompagné de ses trois femmes et de ses treize enfants.
"Nous sommes partis à pied, avec juste nos vêtements sur le dos. Ils ont tout brûlé, nos maisons, nos véhicules", se lamente-t-il. Assis à ses côtés sur une grande natte, à l'ombre du lourd soleil nigérien, une vingtaine de compagnons d'infortune acquiescent silencieusement.
Comme Ali Mamadou, ils assurent qu'ils étaient commerçants, agriculteurs ou encore chauffeurs au Nigeria, mais nullement combattants. Tous soulignent le "bon accueil" des habitants de Diffa, mais ressentent pourtant leur méfiance.
Leur tort : être de l'ethnie béri-béri, qui a fourni d'importants contingents de guerriers à Boko Haram. Le groupe armé nigérian, en recul depuis deux mois, a fait plus de 13.000 morts en six ans.
"Depuis le 6 février", jour des premières attaques d'envergure des islamistes en territoire nigérien, "la population ne fait plus confiance aux réfugiés", affirme Yacouba Soumana Gaoh, le gouverneur de la province de Diffa.
A Bosso, petite bourgade frontalière du Nigeria, certains d'entre eux, "qui avaient caché des armes sous leurs boubous", tuent alors un commandant et une demi-douzaine de ses hommes dans les locaux de la gendarmerie, narre-t-il.
"C'était le signal. Des tirs sont ensuite partis du camp de réfugiés", d'où sont sortis des hordes de combattants, rapporte le colonel Moussa Salaou Barmou, le commandant des forces nigériennes à Diffa.
Faiblement armés, les assaillants sont balayés. Environ 500 périront, selon un bilan officiel jugé crédible par un travailleur humanitaire qui s'est rendu sur place. Le 6 février toujours, Boko Haram cherche à conquérir Diffa, la capitale provinciale, où ses hommes essuient également de lourdes pertes.
Là encore, des réfugiés font partie des assaillants. D'autres attaques suivront.
- 'Ethnicisation' -
Les tirs d'armes lourdes et les rafales de mitraillettes marquent la population de Diffa, qui quitte un temps cette ville aux rues couvertes de sable, avant d'y revenir progressivement. Longtemps, des photos de victimes s'échangeront par téléphone portable.
"La perception de tout le monde, c'est que les réfugiés constituent un problème sécuritaire réel. Car parmi eux, certains sont des combattants de Boko Haram repentis, que les autres ne dénoncent pas", estime un cadre humanitaire, sous couvert d'anonymat.
Un problème de taille quand plus de 150.000 réfugiés nigérians, "retournés" nigériens qui vivaient au Nigeria ou déplacés internes au Niger vivent désormais dans la province de Diffa. Deux mois et demi plus tard, le 25 avril, Boko Haram remporte son plus grand succès face au Niger.
Ses combattants, en surnombre, encerclent une position militaire nigérienne sur une île du lac Tchad, tuant 74 personnes, dont 28 civils. 32 soldats sont encore portés disparus.
"Ce jour-là, on sait que des habitants de l'île ont aussi retourné leurs armes contre l'armée", peste le colonel Barmou. Quand les autorités ordonnent l'évacuation des îles en vue d'une future opération militaire, forçant plus de 30.000 personnes à un interminable exode à pied - durant lequel des déplacés meurent de faim et de soif, selon une ONG nigérienne -, l'accueil n'est ainsi pas des meilleurs.
"Les gens du cru disaient : +boudouma (une autre ethnie fortement représentée chez les insurgés) = Boko Haram+", se souvient un travailleur humanitaire, présent lors de leur arrivée, qui craint "une ethnicisation du conflit".
Des réfugiés peul, mieux acceptés car moins étiquetés "rebelles", racontent à l'AFP leur "angoisse" vis-à-vis des béri-béri, des boudouma, ou encore des kanori, une troisième ethnie, qui au Nigeria "ont tué (leurs) femmes et enfants".
Neuf chefs traditionnels nigériens, tous kanori, ont été récemment arrêtés pour "complicité avec Boko Haram", selon le gouverneur. "Le problème ethnique est fondamental, mais on fait semblant de ne pas le voir", se désole l'humanitaire. Mais quand on en prendra conscience, il sera trop tard".
«IL EST LIBRE DE NE PAS SE PRESENTER, MAIS LE PROCES S’OUVRIRA LE 20 JUILLET»
Me SIDIKI KABA, MINISTRE DE LA JUSTICE SUR LE REFUS DE COMPARAITRE DE HABRE
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a indiqué que le procès de l’ancien homme fort tchadien se tiendra, même si Hissein Habré menace de ne pas se présenter à la barre. Sur le cas d’Idriss Deby, Me Sidiki Kaba a fait savoir que si l’actuel président du Tchad est impliqué, en tant que chef de la sécurité à l’époque, il répondra de ses actes. Me Sidiki Kaba présidait, hier, une conférence sur la justice internationale.
Alors que son procès va s’ouvrir le 20 juillet prochain, l’ancien président tchadien, Hissein Habré, qui a régné de 1982 à 1990, menace de ne pas se présenter devant la barre pour répondre des actes qui lui sont reprochés. Parce que estimant que la juridiction chargée de son jugement, à savoir les Chambres africaines extraordinaire (Cae), est partiale.
Réagissant à cette menace de Habré, hier, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a indiqué que le prévenu est libre de ne pas se présenter, mais le procès aura lieu. «Ça serait une occasion manquée que de ne pas se défendre devant les Chambres africaines extraordinaires. Les questions qui seront posées, il pourra y répondre par oui ou par non ou par le silence. Mais les juges tireront les conséquences», a déclaré Me Sidiki Kaba.
Le président Idrisse Deby comparaîtra s’il est impliqué
Les avocats de l’ancien homme fort du Tchad avaient, en effet, soutenu que leur client ne reconnaissait pas les Chambres extraordinaires africaines. Mais le ministre de la Justice soutient que cela ne peut en rien empêcher la tenue du procès à la date indiquée. «Ne pas reconnaître une juridiction, c’est un choix de défense. Mais ce qui est important et qu’il faudrait retenir, c’est que le procès d’Hissein Habré s’ouvrira le 20 juillet et ce sera devant les Chambres africaines extraordinaires. Il sera libre de se défendre alors en prenant la parole. Je crois que c’est une occasion de montrer son innocence et sa non-implication dans le cadre de ce procès», a précisé le Garde des Sceaux.
Sur le cas de l’actuel président tchadien, le ministre de la Justice a averti que Idrissa Deby, ancien chef de la sécurité sous Habré, répondra de ses actes s’il est impliqué. «La justice obéit à des règles et les poursuites qui ont été engagées à l’heure actuelle concernent Habré et un certain nombre de personnes. Ce sont ceux-là qui seront jugés. Mais je vous ai dit que le temps de la justice est un temps long. Si vous êtes impliqué dans des crimes, vous êtes toujours rattrapé par votre passé», a-t-il indiqué, en marge d’une conférence sur la justice internationale dont il a présidé l’ouverture, hier, à Dakar. Une conférence organisée par la Fondation Trust Africa.
Ouagadougou, 26 mai 2015 (AFP) - Thomas Sankara, l'ex-président burkinabè assassiné en 1987 lors du putsch qui porta le président Blaise Compaoré au pouvoir et dont les restes supposés ont été exhumés mardi, doit être enterré comme un "héros national".
Sankara doit être "maintenant enterré avec les honneurs" en tant que "héros national", a déclaré le principal leader des partis "sankaristes", et avocat de la famille Sankara, Me Bénéwendé Stanislas Sankara (aucun lien de parenté avec Thomas Sankara).
Thomas Sankara avait été enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, après son assassinat lors du coup d'État qui porta Blaise Compaoré au pouvoir. Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën, mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s'y trouve réellement.
Des "ossements" ont été exhumés de la tombe supposée contenir la dépouille de Sankara au cimetière de Dagnoën, un quartier de Ouagadougou. Les restes qui ont été retirés de la poussière, sont constitués de "quelques ossements, de tissus au fonds rouge avec des traits noirs", a détaillé Me Sankara.
"Nous attendons un signal fort du gouvernement de la transition pour que le héros national ait les honneurs qu'il faut", a déclaré Me Sankara, leader de l'Union pour la renaissance/parti sankariste (UNIR/PS).
Candidat malheureux aux présidentielles de 2005 et 2010 face à Blaise Compaoré, l'avocat vient d'être désigné candidat pour la présidentielle d'octobre par neuf partis politiques "sankaristes".
"On n'est pas à ce niveau-là. On est d'abord dans la procédure judiciaire pour connaître les conditions de l'assassinat" du président Sankara, a répondu à l'AFP le porte-parole du gouvernement Frédéric Nikiéma.
L'exhumation des corps censés être ceux de Sankara et de douze de ses compagnons d'infortune a démarré lundi. En deux jours, cinq tombes ont été ouvertes.
Déclaré "héros national" en 2001 par Compaoré, la figure du président Thomas Sankara, révolutionnaire loué pour son intégrité et icône du panafricanisme, a été abondamment évoquée durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute de Compaoré le 31 octobre dernier.
CE QUE JE CROIS
SENEPLUS POSE TROIS QUESTIONS ET PLUS À IBOU FALL, LE DIRECTEUR DE PUBLICATION DU "P'TIT RAILLEUR SÉNÉGALAIS"
L’envoi de soldats sénégalais en Arabie Saoudite, la réforme des institutions en vue, les jours fériés au Sénégal... : le directeur de publication du mensuel satirique Le P’tit Railleur Sénégalais, Ibou Fall, épluche quelques points de l’actualité nationale. Il est le premier invité de "3 Questions et Plus", la nouvelle rubrique de www.SenePlus.Com.
Soutenir ? Non. Mais compte tenu des relations entre le Sénégal et l'Arabie Saoudite, on voit mal un président sénégalais refuser fermement une faveur au roi d'Arabie Saoudite. Ce n'est pas dans nos traditions. Seulement, la communication à ce sujet est maladroite. Illustration : la dernière déclaration en date pour dire que "le chef des Armées a décidé, un point, un trait". Exister sur la scène internationale présente des inconvénients, dont celui de choisir son camp dans des situations délicates.
Autre sujet d'actualité : le référendum sur la réforme des institutions y compris la réduction du mandat présidentiel de 7 and à 5 ans. Le Parti socialiste et d'autres voix dans l'arène politique mais aussi de la société civile estiment que le référendum devrait se tenir en 2015 au lieu de 2016 comme le suggère Macky Sall. Selon vous, la date de tenue du référendum est-elle si importante que cela ?
Cela dépendra de l'ampleur des réformes proposées par le référendum. S'il ne s'agit que de raboter un mandat, la date ne compte pas vraiment, parce que c'est quasiment acquis dans l'opinion puisque ce ne serait qu'une promesse électorale tenue, sans plus. Ce ne serait qu'une formalité. S'il s'agit de proposer une réforme profonde des institutions ainsi que les Sénégalais l'ont recommandée et qui aurait valeur de nouveau programme de gouvernement, en effet, sa proximité avec le scrutin présidentiel lui confèrerait des allures de campagne électorale avant l'heure. Son retentissement encore frais dans l'opinion mettrait Macky Sall en pole-position dès 2016. Il aurait comme un tour d'avance sur ses concurrents.
77% des visiteurs de SenePlus.Com estiment qu'il y a trop de jours fériés au Sénégal. Quel est votre avis ?
Si le reste du temps, l'économie fonctionne à plein régime, c'est un moindre mal. La vraie question est aussi quelle est la valeur du travail fourni les jours ouvrables, la productivité des Sénégalais et la rentabilité de leurs activités. Le pire, sans doute, est que les jours ouvrables, il y a beaucoup de déchets dans le travail. Absentéisme, mauvaise volonté, lourdeurs administratives, incompétences diverses et notoires, inconscience professionnelle... Et j'en passe.
Vous êtes un homme de culture, un intellectuel et pourtant les espaces d'échanges dans ces domaines sont bien peu nombreux dans le pays. La dimension alimentaire de la politique et le refuge protecteur des religions seraient-ils en train de devenir hégémoniques, créant ainsi une pensée unique centrée sur le "moi"?
Un homme de culture, qu'il soit un intellectuel ou un artiste, n'a pas vraiment besoin d'espace spécial pour agiter ses idées. En réalité, c'est lui-même qui constitue le creuset de réflexion et de création artistique, ou le construit au sein de la société. La vérité est que nous ne sommes pas un grand pays de la pensée moderne.
BAD : DONALD KABERUKA LISTE ‘’LES DÉFIS DE TAILLE'' DU CONTINENT
Dakar, 26 mai (APS) – Le président sortant de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a fait état, mardi, à Abidjan (Côte d’Ivoire) des ‘’défis de taille auxquels l’Afrique fait face'', citant la dynamique démographique, la rapidité des migrations intérieures, la gestion des ressources naturelles.
‘’L'Afrique a évolué en une décennie. Cependant, rien n’est joué à l’avance. La réussite est au bout de l’effort. Le chemin est jalonné de montagnes à franchir. La mort, en mer Méditerranée, de jeunes abusés par des trafiquants qui leur font miroiter des eldorados imaginaires, restent une tâche et nous interpelle. En effet, bon nombre de montagnes restent à gravir’’, a dit M. Kaberuka, dans son discours prononcé à l’occasion des 50e assemblées annuelles de la BAD.
Dans ce discours transmis à l’APS, le président sortant de la banque a souligné que ‘’bon nombre de montagnes restent à gravir : gérer les défis de taille auxquels l’Afrique fait face – la dynamique démographique, la rapidité des migrations intérieures, la gestion des ressources naturelles’’.
Il faut aussi, selon lui, ‘’combattre les inégalités, promouvoir des sociétés inclusives, en étant pleinement conscient du fait que les grandes inégalités entravent la croissance, dégradent la politique, gâchent les talents et sapent les fondements mêmes de la société’’.
Pour M. Kaberuka, il y a aussi lieu d’exploiter ‘’les possibilités offertes par le dividende démographique, qui ne se présentent qu’une seule fois, par la bonne organisation de nos systèmes de soins de santé primaires et la mise en place d’un enseignement de qualité pour nos enfants’’.
La Stratégie décennale de la Banque africaine de développement ‘’sert de radar pour le chemin à parcourir vers la transformation économique’’, a dit Donald Kaberuka.
Il a salué le soutien es Etats et des actionnaires qui a permis la mobilisation des ressources nécessaires : 25 milliards de dollars EU au cours des trois dernières reconstitutions du FAD (Fonds africain de développement), et, bien sûr, le triplement historique du capital de la BAD en 2010.
Selon lui, ‘’ces dix dernières années, la Banque a engagé 28 milliards de dollars EU dans l’infrastructure, dont 11 milliards pour l’énergie, 11 milliards pour les transports, 4 milliards pour l’eau et 2 milliards pour les TIC’’.
Donald Kaberuka a salué ‘’la décision d’accroître les opérations du secteur privé de la Banque, qui ont été multipliées par dix au cours des 10 dernières années, passant de 200 millions à 2 milliards de dollars EU par an’’.
Il a aussi souligné les facteurs ‘’essentiels à la réussite stratégique’’, citant la préservation de la bonne santé financière de la banque, le réexamen constant de son modèle économique, et la reconnaissance de ses faiblesses.
Les 50e assemblées annuelles de la BAD, ouvertes lundi à Abidjan (Côte d’Ivoire) se poursuivent jusqu'à vendredi. Elles verront l’élection du nouveau président de l'institution, en remplacement du Rwandais Donald Kaberuka.
Arrivé en 2005 à la présidence de la BAD, M. Kaberuka, lègue à son successeur une banque auréolée de la note AAA, décernée par l'agence de notation financière américaine Fitch en 2013.