Le président américain Barack Obama effectuait dimanche un pèlerinage au bagne de Robben Island, au large du Cap, où Nelson Mandela actuellement entre la vie et la mort a été emprisonné dix-huit ans.
En visite en Afrique du Sud, dans le cadre d'une tournée sur le continent, Barack Obama doit annoncer dans la soirée l'organisation, l'année prochaine aux Etats-Unis, d'un sommet de dirigeants africains, pour la première fois sur le sol américain. Il doit également dévoiler un grand projet de 7 milliards de dollars destiné à améliorer la production d'électricité en Afrique subsaharienne.
Arrivé en fin de matinée au Cap, le président a mis le pied vers 14H00 (12H00 GMT) sur l'île-bagne de Robben Island avec sa femme Michelle et ses deux filles Malia et Sasha. Leur visite sera d'autant plus poignante que Nelson Mandela, qui va bientôt avoir 95 ans, est hospitalisé depuis plus de trois semaines pour une nouvelle infection pulmonaire, et se trouve dans un état critique depuis plusieurs jours.
L'ancien héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir, Nelson Mandela a passé six semaines à Robben Island en 1963, puis près de dix-huit ans de juillet 1964 à mars 1982. Il a ensuite été transféré dans d'autres prisons des environs jusqu'à sa libération en février 1990. Il a passé en tout vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste.
"Je suis content que vous alliez visiter mon ancien chez-moi, Robben Island", a lancé à son hôte américain, samedi lors d'un dîner de gala, le président sud-africain Jacob Zuma, qui lui-même a été détenu pendant dix ans dans ce sinistre bagne. "Ce qui est important, c'est d'emmener votre famille avec vous. Vos charmants enfants doivent savoir ce qu'ont enduré Madiba et tous les combattants pour la liberté", a-t-il ajouté, appelant Mandela de son nom de clan, affectueusement adopté par de nombreux Sud-Africains.
Sur l'île, la famille Obama sera guidée par Ahmed Kathrada, 84 ans, un ancien camarade de détention du héros de la lutte anti-apartheid. Le président américain doit ensuite rencontrer l'ancien archevêque anglican du Cap et prix Nobel de la paix Desmond Tutu, 81 ans, dans le centre que celui-ci a fondé pour soutenir les jeunes séropositifs. Il prononcera enfin le principal discours de sa tournée africaine depuis l'Université du Cap (UCT).
Il doit y annoncer un plan de 7 milliards de dollars sur cinq ans destiné à doubler l'accès à l'électricité, selon la Maison Blanche. "Le premier du genre" Plus des deux tiers de la population de l'Afrique subsaharienne vivent sans électricité, et plus de 85% des habitants des zones rurales n'y ont pas accès, selon la Maison Blanche. "Power Africa va s'appuyer sur l'énorme potentiel énergétique de Afrique, y compris les nouvelles découvertes de vastes réserves de pétrole et de gaz, et sur le potentiel de développement d'énergies propres, géothermique, hydroélectrique, éolienne et solaire", a expliqué la présidence américaine.
Les Etats-Unis vont d'abord travailler avec l'Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie, des pays affectés par des coupures fréquentes. Le président américain devrait également annoncer la tenue en 2014 d'un sommet Afrique-Etats-Unis, "le premier du genre", selon le conseiller adjoint à la sécurité de la Maison Blanche, Ben Rhodes.
"Ce que nous voulons faire, c'est poursuivre sur la lancée des engagements de haut niveau que nous prenons lors de cette visite," a ajouté M. Rhodes, précisant que l'idée était "de rassembler les chefs d'Etat d'Afrique sub-saharienne à Washington". Barack Obama, dont le père était Kényan, ne s'est rendu qu'une fois en Afrique sub-saharienne, lors d'une brève halte au Ghana, depuis son accession à la présidence.
Face à la percée de la Chine et d'autres puissances émergentes, ses conseillers économiques l'ont pressé de renforcer la présence diplomatique américaine sur le continent. Cette fois, il doit passer près d'une semaine en Afrique. Après le Sénégal et l'Afrique du Sud, il ira en Tanzanie. Mais son ordre du jour a été perturbé par les problèmes de santé de Nelson Mandela, à qui il a encore rendu samedi un vibrant hommage.
Saluant son exceptionnel "courage moral" et "la force de ses principes", il a répété que Nelson Mandela avait "été une source d'inspiration personnelle (...) et pour le monde". A défaut de se rendre au chevet du père de la Nation arc-en-ciel, il a rencontré samedi à Johannesburg deux de ses filles et huit de ses petits-enfants.
Il s'est également entretenu par téléphone avec son épouse Graça Machel, qui passe de longues heures à son chevet à l'hôpital de Pretoria. Alors que le pays s'attendait au pire jeudi, l'état de Nelson Mandela s'est légèrement amélioré, M. Zuma espérant même le voir sortir "très bientôt de l'hôpital". La présidence n'a pas donné de nouvelles fraîches dimanche.
ARRESTATION DE HISSÈNE HABRÉ À DAKAR
DERNIÈRE MINUTE : AU LENDEMAIN DE LA VISITE D'OBAMA, L'ANCIEN DICTATEUR TCHADIEN EST MIS EN GARDE À VUE
Dakar, 30 juin (APS) - Hissène Habré, l'ex-président tchadien vivant en exil au Sénégal, a été cueilli dimanche matin à son domicile dakarois et conduit vers une destination inconnue de ses proches, a déclaré l'un de ses avocats, El Hadji Diouf.
"Je viens d'être informé par l'épouse de Hissène Habré qu'il a été enlevé. [...] C'est inacceptable", a dit Me Diouf sur la radio privée RFM. "On vient de procéder à l'arrestation de M. Hissène Habré.
On est en train de le conduire vers une destination inconnue. Je crois que les organisations de défense des droits ont l'occasion de montrer qu'elles se battent pour le respect scrupuleux des droits humains", a-t-il affirmé, dénonçant un "acharnement" qui a duré "13 ans" sur son client.
El Hadji Diouf a ajouté : "Sommes nous dans un Etat de droit ? De quelle urgence est-on venu cueillir Hissène Habré un dimanche ? Depuis 13 ans, l'acharnement continue sur Hissène Habré."
M. Habré a été cueilli à son domicile par sept éléments des forces de sécurité sénégalaises, a dit son épouse à la radio privée Walfadjri.
L’ancien président tchadien, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans de pouvoir au Tchad (1982-1990), est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture. Selon des ONG, 40.000 personnes auraient été tuées durant sa présidence.
Pour son jugement, le gouvernement sénégalais et l’Union africaine (UA) ont signé un accord, en vue de la création, au Sénégal, d’un tribunal spécial. L’accord a été approuvé le 19 décembre par les députés sénégalais.
Le Sénégal avait été mandaté en juillet 2006 par l’Union africaine (UA) pour faire juger M. Habré, mais l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, n’a jamais organisé de procès.
Son successeur, Macky Sall, qui a pris ses fonctions en avril 2012, a exclu d’extrader Hissène Habré en Belgique, pays qui le réclame. M. Sall s’était engagé à organiser un procès au Sénégal.
Des chambres africaines extraordinaires (CAE) ont été créées au sein des juridictions sénégalaises pour juger M. Habré.
La mise en place des CAE a eu lieu à la suite de la résolution 401 adoptée le 31 janvier 2012 par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.
Cette résolution demande au gouvernement du Sénégal d’examiner les modalités pratiques, ainsi que les implications juridiques et financières, pour la suite des crimes internationaux présumés commis sur le territoire tchadien durant la présidence Habré.
Nelson Mandela ne meurt pas "car son âme n'est pas en paix"
JOHANNESBURG, 30 juin 2013 (AFP) - L'agonie de Nelson Mandela, dans un état critique depuis plusieurs jours, se prolonge car son "âme n'est pas en paix", ses ancêtres étant irrités par les querelles de sa famille, selon des chefs traditionnels cités dimanche par le Sunday Times.
"L'âme de Mandela n'est pas en paix. Les ancêtres ne seront apaisés que quand les restes de la famille Mandela seront à nouveaux enterrés à Qunu. C'est seulement alors que Tata (père, ndlr) sera libéré", a expliqué à l'hebdomadaire un chef traditionnel de la région d'origine du père de la nation, dans le sud-est de l'Afrique du Sud.
Les restes auxquels il fait allusion sont les corps de trois enfants de Nelson Mandela --Makaziwe, morte en 1948 à l'âge de neuf mois, Thembekile, mort en 1969 à 24 ans et Magkatho, décédé en 2005 à l'âge de 55 ans-- qui étaient enterrés à Qunu, le village d'enfance du grand homme, que son petit-fils Mandla a fait déplacer à Mvezo, le village natal de son grand-père, en 2011.
Mandla, 38 ans, est le chef de la famille et le chef traditionnel de Mvezo depuis 2007. Il est aussi l'un des députés de l'ANC, le parti au pouvoir. Seize membres de la famille ont attaqué Mandla en justice vendredi. Selon la presse locale, ils exigent le retour des trois cercueils à Qunu, où les parents de Nelson Mandela sont enterrés et où l'ancien président lui-même désire être inhumé.
Les documents judiciaires n'ont pas été publiés car ils contiendraient des informations confidentielles sur la santé du héros de la lutte anti-apartheid, selon la presse.
Nelson Mandela, 94 ans, est hospitalisé depuis le 8 juin dans un hôpital de Pretoria pour une nouvelle récidive d'une infection pulmonaire, et il est dans un état jugé critique depuis une semaine. Mais les médecins ont fait part d'une légère amélioration depuis jeudi, alors que le pays s'attendait au pire.
Un autre chef traditionnel a expliqué au Sunday Times que l'ambulance qui conduisait Mandela à l'hôpital au matin du 8 juin était tombée en panne parce que l'ancien président ne voulait pas être hospitalisé mais désirait simplement mourir.
"Mandela devrait être ramené à Qunu pour partir tranquillement, au lieu d'être maintenu en vie par des machines à Pretoria", a-t-il dit.
LE CAP (Afrique du Sud) - Le président américain Barack Obama doit se recueillir dimanche dans la cellule de Nelson Mandela à Robben Island, l'île au large du Cap où le héros de la lutte anti-apartheid a été reclus pendant dix-huit années, et où il a appris à pardonner. Le pèlerinage à Robben Island sera d'autant plus poignant que le père de la nation sud-africaine, âgé de bientôt 95 ans, est hospitalisé depuis plus de trois semaines pour une nouvelle infection pulmonaire, et dans un état critique depuis plusieurs jours. Samedi, Obama a rencontré la famille de Mandela et s'est entretenu au téléphone avec son épouse Graça Machel. De Soweto, il a lancé un appel aux jeunes pour s'inspirer de Nelson Mandela.
SAO PAULO (Brésil) - La popularité de la présidente Dilma Rousseff a chuté de 27 points, à 30%, depuis la première semaine de juin, début de la fronde sociale au Brésil, alors que de nouvelles manifestations sont prévues dimanche à Rio de Janeiro en marge de la finale de la Coupe des Confédérations de football. "C'est une situation radicalement différente à laquelle personne ne s'attendait. Dilma (Rousseff) n'est plus la présidente solide d'il y a quelques mois", a déclaré à l'AFP l'analyste politique, André César, du cabinet de consultants Prospectiva. Dimanche pour la finale de la Coupe Fifa des Confédérations (Brésil-Espagne à 22H00 GMT), une grande marche est annoncée vers le stade Maracana de Rio. La police a mobilisé 6.000 hommes qui seront répartis à l'intérieur du stade et aux abords de l'enceinte, appuyés par 100 véhicules.
LE CAIRE - Des manifestations de masse sont attendues dimanche en Egypte pour réclamer la démission ou au contraire défendre le président islamiste Mohamed Morsi, confronté à une grave épreuve de force pour le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir. L'armée a indiqué s'être déployée dans les divers gouvernorats pour renforcer la protection des installations vitales, et se poser en garante de la stabilité du pays en cas de troubles graves. Huit personnes au total dont un Américain ont péri dans les troubles entre mercredi et vendredi.
AROMO (Equateur) - Les tractations se sont poursuivies samedi sur le sort d'Edward Snowden, après la demande des Etats-Unis à l'Equateur de ne pas accorder l'asile à l'ancien consultant du renseignement américain, à l'origine des révélations sur le programme d'espionnage Prism. Le président équatorien Rafael Correa a répété au vice-président des Etats-Unis Joe Biden que la demande d'asile de l'informaticien américain, actuellement bloqué dans l'aéroport de Moscou, ne serait instruite que "lorsqu'il serait sur le sol équatorien, si cela se produisait". M. Correa a par ailleurs affirmé que la "solution" pour un transfert de Snowden était "entre les mains des autorités russes".
BERLIN - Selon l'hebdomadaire Der Spiegel se fondant sur des documents révélés par Edward Snowden, l'Union européenne a fait partie des "cibles" de l'Agence nationale de sécurité américaine NSA, dans le cadre du programme Prism.
ZAGREB - La Croatie célèbre dimanche son entrée historique dans l'Union européenne dont elle deviendra le 28ème pays membre le 1er juillet, couronnement des efforts démocratiques de cette ex-république yougoslave, indépendante depuis 1991.
ANKARA - Plus de 80 personnalités turques - des artistes, journalistes et écrivains, dont le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk - ont publié samedi, sur une pleine page dans plusieurs journaux, un appel au gouvernement lui demandant de cesser d'employer une rhétorique de division alimentant, selon eux, la haine dans le pays. Par ailleurs, le quotidien pro-gouvernemental Takvim a annoncé samedi avoir porté plainte contre la chaîne américaine d'informations en continu CNN et sa journaliste vedette Christiane Amanpour les accusant d'avoir incité la population à la haine par leur couverture des manifestations et la diffusion de "fausses nouvelles".
UMUMQI (Chine) - A moins d'une semaine de l'anniversaire des émeutes d'Urumqi de 2009, les autorités chinoises ont organisé samedi une impressionnante démonstration de force militaire dans la capitale du Xinjiang, l'immense région du nord-ouest chinois ensanglantée cette semaine par de nouveaux affrontements entre Chinois de souche et Ouïghours turcophones, a constaté l'AFP. Des milliers d'hommes en armes, casqués et en tenue de camouflage ont verrouillé vers 19H00 (11H00 GMT) le centre d'Urumqi, appuyés par plus de cent véhicules blindés équipés de mitrailleuses lourdes, bloquant l'accès à la place centrale sur laquelle s'est déroulé un exercice.
JERUSALEM - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a prolongé d'une journée samedi ses navettes intensives et secrètes entre dirigeants israéliens et palestiniens pour tenter d'arracher un accord sur la relance du processus de paix à l'arrêt depuis trois ans. Rien n'a filtré des discussions.
DJAIKA (Territoires palestiens) - Une équipe européenne a affronté samedi des sélections palestiniennes lors d'un tournoi de football insolite près du village bédouin de Djaika, au sud de la Cisjordanie dans une zone des Territoires entièrement sous contrôle israélien.
TEHERAN - Le président élu modéré iranien Hassan Rohani a déclaré que son élection ouvrait la voie à une entente "constructive" avec la communauté internationale mais il a continué de défendre les droits de son pays en matière nucléaire, samedi dans son premier discours télévisé depuis son élection.
KABOUL - Le Premier ministre britannique David Cameron a soutenu samedi à Kaboul le principe de pourparlers de paix avec les talibans, un général britannique regrettant pour sa part que de telles discussions n'aient pas eu lieu dès 2002, lorsque les insurgés étaient en position de faiblesse.
Burkina: gaz lacrymogènes lors d'une marche de l'opposition
OUAGADOUGOU, 29 juin 2013 (AFP) - La police burkinabè a tiré samedi à Ouagadougou des gaz lacrymogènes lors d'une marche contre le futur Sénat organisée par l'opposition, qui y voit un moyen pour le président Blaise Compaoré de se représenter en 2015, a constaté un journaliste de l'AFP.
A l'appel de l'opposition, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la capitale en scandant des slogans hostiles au chef de l'Etat: "non au pouvoir à vie", "25 ans de pouvoir, trop c'est trop, va-t-en".
La marche s'est déroulée dans le calme jusqu'à ce que des manifestants forcent des barrières de sécurité, au moment où les dirigeants de l'opposition devaient remettre leur "message" à un émissaire du gouvernement.
La police a répliqué en tirant des gaz lacrymogènes, dispersant les manifestants sur le lieu de l'incident. "Nous déplorons quelques blessés (...)", a déclaré devant la presse Zéphirin Diabré, chef de file de l'opposition, sans plus de précision.
Les opposants ont toutefois tenu ensuite leur meeting sur la principale place publique de Ouagadougou pour dénoncer le futur Sénat et "la vie chère" dans ce pays très pauvre d'Afrique de l'Ouest. "Personne ne veut de ce Sénat", a lancé M. Diabré, dénonçant une "supercherie" et un "gaspillage inacceptable".
Le pouvoir cherche à "imposer coûte que coûte ce Sénat" pour engager une "révision de l'article 37 de la Constitution" limitant le nombre de mandats présidentiels et donner à M. Compaoré "un pouvoir à vie", a accusé l'opposant.
D'autres marches sur le même thème ont eu lieu samedi à travers le Burkina Faso, notamment à Bobo Dioulasso (sud), la deuxième ville du pays. Le gouvernement a envoyé récemment ses ministres dans l'intérieur du pays pour défendre la création de ce Sénat, votée par les députés en mai et présentée comme un moyen d'"approfondir la démocratie".
Pour l'opposition, le président Compaoré, au pouvoir depuis un putsch en 1987, veut se servir du futur Sénat pour modifier la Constitution de façon à pouvoir briguer de nouveau sa succession à l'élection de 2015.
La mise en place de cette haute chambre, attendue d'ici septembre, avait été décidée dans le cadre de réformes "démocratiques" annoncées après un vaste mouvement de protestation, marqué notamment par des mutineries, qui avait failli emporter le régime Compaoré en 2011.
Obama salue Mandela, "source d'inspiration pour le monde", rencontre sa famille
Le président américain Barack Obama, en visite en Afrique du Sud, a salué samedi Nelson Mandela, icône anti-apartheid devenue "source d'inspiration pour le monde", toujours dans un état critique à l'hôpital et dont il a rencontré la famille.
Son "courage moral a été une source d'inspiration personnelle (...) et une source d'inspiration. pour le monde", a déclaré le dirigeant américain lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-africain Jacob Zuma à Pretoria. "Je réaffirme le profond impact de son héritage dans la construction d'une Afrique du Sud libre (...) C'est un héritage que nous devons tous honorer dans nos propres vies", a ajouté M. Obama, à l'issue d'une rapide visite à la famille.
M. Obama a rencontré deux des trois filles et huit des 17 petits-enfants de l'icône mondiale de la liberté et de la réconciliation dans les locaux de la fondation Mandela à Johannesburg. M. Obama s'est également entretenu par téléphone avec Graça Machel, l'épouse de l'ancien président, qui passe de longues heures à l'hôpital de Pretoria où il est soigné depuis trois semaines pour une grave infection pulmonaire.
"J'ai exprimé mon espoir que Madiba puise paix et réconfort dans la présence de ses proches, j'ai aussi exprimé mon soutien de tout coeur à toute la famille", a dit le président américain. "En prenant le temps de me téléphoner pour exprimer leur solidarité et de rencontrer nos enfants, ils ont ajouté une touche de chaleur personnelle caractéristique de la famille Obama", a fait répondre Mme Machel, qui affirme avoir transmis à son époux les voeux du couple Obama.
Barack Obama s'est ensuite rendu dans le célèbre township de Soweto, un haut-lieu de la lutte anti-apartheid au sud-ouest de Johannesburg, pour s'adresser à de jeunes Africains prometteurs. Là encore, il a évoqué son "héros", appelant la jeunesse à s'en inspirer pour surmonter les moments difficiles.
"L'avenir de ce continent est entre vos mains", leur a-t-il lancé sous des applaudissements nourris. A l'extérieur du campus universitaire où se déroulait l'échange, l'ambiance était plus tendue: des centaines de manifestants hostiles à la politique étrangère des Etats-Unis ont été dispersés par des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc.
Attentif à chaque indication sur la santé de Mandela depuis son hospitalisation le 8 juin pour une pneumonie, l'Afrique du Sud s'était préparée au pire jeudi, après l'annulation d'un voyage de Jacob Zuma au Mozambique. Mais sa santé semble s'être légèrement améliorée depuis. Son état reste "critique mais stable", a assuré samedi le président Zuma, qui est allé jusqu'à espérer le voir sortir "très bientôt de l'hôpital".
"Tirer les leçons de la vie de Mandela"
A l'hôpital, les témoignages d'affection envers le père de la nation sud-africaine continuaient d'affluer. En chantant, une douzaine de personnes ont ainsi brandi des pancartes barrées de la mention "Nos coeurs sont avec toi" et "Que Dieu te bénisse Tata" (père).
"Ils partagent les mêmes choses: Mandela a été le premier président noir d'Afrique du Sud et Obama le premier président noir des Etats-Unis", a déclaré Tokozile Sibalo, une Sud-Africaine de 50 ans, venue avec ses filles lui rendre hommage. Les deux ont également obtenu le prix Nobel de la paix.
L'état de santé du grand homme a jeté une ombre sur la première grande tournée africaine de Barack Obama, dont le père était kényan, mais qui ne s'est rendu qu'une seule fois en Afrique noire depuis son élection, lors d'une halte au Ghana. Barack Obama n'a rencontré qu'une fois le père de la démocratie multiraciale sud-africaine, en 2005, alors qu'il était jeune sénateur. Ils ne se sont pas revus depuis son élection mais se sont parlés à plusieurs reprises au téléphone.
Dimanche, le président américain se rendra au Cap (sud-ouest) avec une visite sur l'île-bagne de Robben Island, où Nelson Mandela a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention. Barack Obama sera ensuite guidé par l'ancien archevêque anglican du Cap Desmond Tutu.
Il prononcera enfin le principal discours de sa tournée africaine depuis l'Université du Cap. Le dernier président blanc d'Afrique du Sud, Frederik de Klerk, a annoncé qu'il écourtait des vacances en Europe en raison de l'état de santé de Nelson Mandela.
M. de Klerk, dernier président de l'apartheid (1989-1994), négocia la fin du régime et l'organisation d'élections multiraciales avec Mandela. Il fut ensuite vice-président de Nelson Mandela dans le premier gouvernement de l'Afrique du Sud post-apartheid.(1994-97).
Obama débute sa visite en Afrique du Sud, dans l'ombre de Mandela mourant
Barack Obama doit rencontrer samedi matin son homologue sud-africain Jacob Zuma, coup d'envoi d'une visite de trois jours au cours de laquelle le président américain va rendre hommage à son "héros" Nelson Mandela, toujours entre la vie et la mort.
M. Obama est arrivé vendredi soir à Pretoria, en provenance du Sénégal, pour sa première visite en Afrique du sud en tant que président des Etats-Unis. A priori, il n'a pas prévu de se rendre au chevet du héros national âgé de près de 95 ans, hospitalisé à Pretoria depuis plus de trois semaines.
Sauf si la famille de l'ancien président sud-africain, qui vendredi a fait état d'une amélioration de son état de santé, devait en décider autrement. Mais M. Obama insiste sur sa volonté de ne pas jouer les intrus. "Je n'ai pas besoin d'une photo avec lui.
La dernière chose que je veux faire, c'est être indiscret à un moment où la famille est inquiète", a-t-il dit lors du trajet depuis Dakar. "Je crois que le message que nous voudrons faire passer ne s'adresse pas directement à lui mais à sa famille, c'est tout simplement une profonde gratitude pour ses qualités de dirigeant pendant toutes ces années", a ajouté M. Obama.
Le programme officiel de sa visite prévoit samedi un tête-à-tête matinal avec le président Jacob Zuma, suivi d'une conférence de presse et d'une allocution solennelle depuis l'Union Buildings, siège du gouvernement sud-africain. Il se rendra ensuite à Soweto pour s'adresser aux étudiants, dans ce haut-lieu de la résistance à l'apartheid.
"Le président va parler de l'héritage de Nelson Mandela, et cela va occuper une grande part de notre temps en Afrique du Sud", a déclaré le conseiller adjoint à la sécurité américain Ben Rhodes. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés en 2005, alors que Obama était un jeune sénateur et ils se sont depuis parlé plusieurs fois au téléphone. La journée de dimanche le conduira au Cap où M. Obama a prévu une visite à Robben Island, le bagne où Nelson Mandela a passé 18 de ses 27 années de détention et où il a vraisemblablement contracté les lésions pulmonaires à l'origine de ses problèmes de santé à répétition.
Vendredi, lors d'un point de presse improvisé, l'ex-femme de Nelson Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, a affirmé qu'il était prématuré pour les médias de parler au passé du héros de la lutte contre l'apartheid. "Par rapport à comment il était il y a quelques jours, il y a une grande amélioration", a-t-elle dit, tout en ajoutant que "cliniquement il ne va toujours pas bien".
La veille, la fille aînée de Mandela, Makaziwe avait indiqué que son père réagissait encore par le regard ou le toucher à la présence de ses proches qui le veillent depuis trois semaines, et en particulier son épouse Graça. De son côté, la présidence sud-africaine n'a publié aucun nouveau bulletin de santé depuis jeudi après-midi. Le pronostic vital est engagé depuis dimanche dernier. Mandela mourant, les dossiers économiques au coeur de la visite du président Obama, notamment la clause douanière AGOA qui bénéficient aux produits sud-africains sur le marché américain, devraient passer au second plan.
A quelques heures de son arrivée, le Mediclinic Heart Hospital de Pretoria où est soigné le prix Nobel de la paix 1993 continuait d'être le point de ralliement de nombreux Sud-Africains, soucieux de témoigner leur affection à Mandela. Chants, prières, cartes de voeux, ballons, bougies témoignent depuis plusieurs jours de la ferveur de tout un peuple communiant avec le monde entier par le truchement d'un bataillon de dizaines d'envoyés spéciaux postés devant l'hôpital.
"J'ai pensé que je devais venir voir ce qui se passe et aussi mettre mon message de voeu sur le mur (de l'hôpital). Il est celui qui nous a appris le pardon, il est notre héros et notre père, il nous a appris à être unis", a témoigné Sikelela Dube, un étudiant de 23 ans de Pretoria. L'ANC, le parti qui gouverne l'Afrique du Sud depuis 1994 mais dont l'aura a bien diminué depuis que Mandela a quitté le pouvoir en 1999, a dû se défendre de toute tentative de récupération après une apparition en force devant l'hôpital, avec drapeaux et affiches électorales.
Le pays s'était préparé au pire jeudi, après l'annulation d'un voyage de Jacob Zuma au Mozambique à l'issue d'une visite à l'hôpital. Mais la présidence avait ensuite fait savoir que Mandela allait mieux. "Son état reste critique, mais s'est stabilisé", avait-elle indiqué. La visite d'Obama a suscité quelques grincements de dents en Afrique du Sud, notamment au sein de la communauté musulmane et dans les rangs syndicaux.
Une cinquantaine d'étudiants musulmans ont prié devant l'ambassade américaine en signe de protestation contre la "politique étrangère brutale" des Etats-Unis. Ils ont été rejoints par quelques dizaines de militants de la Cosatu, la grande confédération syndicale proche du pouvoir sud-africain, venus dénoncer "l'impérialisme américain".
JOHANNESBURG - Barack Obama doit rencontrer samedi matin son homologue sud-africain Jacob Zuma, coup d'envoi d'une visite de trois jours au cours de laquelle le président américain va rendre hommage à son "héros" Nelson Mandela, toujours entre la vie et la mort. Il n'est pas prévu que le président Obama se rende au chevet du héros national âgé de près de 95 ans, sauf si la famille de l'ancien président sud-africain devait en décider autrement. Lors d'un point de presse improvisé, l'ex-femme de Nelson Mandela, Winnie Madikizela-Mandela, a affirmé que "par rapport à comment il était il y a quelques jours, il y a une grande amélioration", en ajoutant que "cliniquement il ne va toujours pas bien".
DAKAR - Le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall a affirmé vendredi avoir parlé de Nelson Mandela, l'ancien président sud-africain "pendant tout le séjour" du président américain Barack Obama au Sénégal. Revenant sur la visite hautement symbolique en famille du président Obama, jeudi sur l'île de Gorée, haut lieu de la traite négrière au large de Dakar, M. Sall a noté que Barack Obama en était "sorti beaucoup plus proche de la population".
EGYPTE - Trois personnes dont un Américain ont été tuées lors de violents heurts vendredi en Egypte entre partisans et opposants du président Mohamed Morsi à l'occasion de manifestations rivales qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes à travers le pays. Un an après la prise de fonctions de M. Morsi, premier président islamiste et civil d'Egypte, ces rassemblements rivaux témoignent des divisions croissantes dans le pays et les accrochages font craindre une propagation des troubles.
MOSCOU - Les Etats-Unis ont mis la Russie dans "l'embarras" en ne l'avertissant pas à temps de l'annulation du passeport de l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden. Snowden est bloqué depuis dimanche dans un aéroport de la capitale russe dans l'attente d'un asile politique en Equateur.
WASHINGTON - Le père d'Edward Snowden a affirmé vendredi que son fils était prêt à rentrer dans son pays à condition qu'il ne soit pas emprisonné avant son procès et qu'il ne soit pas contraint au silence.
BRUXELLES - Les dirigeants européens ont applaudi vendredi à Bruxelles l'entrée de la Croatie, qui deviendra lundi le 28e membre de l'Union européenne, et ouvert la porte à la Serbie, une étape "historique" vingt ans après l'éclatement violent de l'ex-Yougoslavie. Ce septième élargissement de l'UE en 60 ans a été officialisé au second jour du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, à nouveau largement dominé par les questions économiques et sociales.
PARIS - La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a estimé vendredi que José Manuel Barroso n'avait "rien fait de son mandat", alors que la polémique fait rage depuis plusieurs jours entre Paris et le président de la Commission européenne.
PARIS - L'homme d'affaires français Bernard Tapie, 70 ans, a été inculpé vendredi "pour escroquerie en bande organisée", dans l'enquête sur l'arbitrage controversé de son litige avec la banque du Crédit Lyonnais dans la vente d'Adidas. Après quatre jours en garde à vue dans les locaux sécurisés d'un hôpital parisien, M. Tapie a été laissé libre sous contrôle judiciaire.
VATICAN - Un prélat, un membre des services secrets italiens et un intermédiaire financier ont été arrêtés vendredi dans le cadre d'une enquête de la justice italienne sur l'Institut des oeuvres de religion (IOR), la banque du Vatican.
FALLOUJAH (Irak) - Quinze personnes ont été tuées vendredi en Irak dans des attaques ciblant la police et la milice Sahwa, qui combat Al-Qaïda, portant à près de 1.500 le nombre de tués en trois mois dans le pays.
SAN FRANCISCO (Etats-Unis) - Deux jours après les décisions historiques de la Cour suprême des États-Unis sur le mariage gay, la justice a rétabli vendredi avec effet immédiat les unions de personnes de même sexe en Californie, où les premières cérémonies ont été célébrées dans la soirée avec en premier un couple de lesbiennes.
LONDRES - Le Royaume-Uni pourrait devenir le premier pays à légaliser une technique de procréation assistée dans laquelle l'ADN de trois "parents" est utilisé pour créer un embryon en bonne santé, le gouvernement ayant approuvé vendredi ce procédé.
PARIS - La 100e édition du Tour de France qui part samedi de Corse, a pour grand favori le Britannique Chris Froome. Vendredi, l'Américain Lance Armstrong, déchu de ses sept victoires de la Grande boucle pour dopage, a déclaré dans un entretien au Monde qu'il est "impossible de gagner le Tour de France sans dopage". Il a ensuite expliquer dans un tweet, qu'il évoquait seulement la période de sa longue domination (1999 à 2005).
Le président Barack Obama a quitté le Sénégal pour l'Afrique du Sud
DAKAR, 28 juin 2013 (AFP) - Le président américain Barack Obama a quitté vendredi en fin de matinée le Sénégal pour l'Afrique du Sud où l'ex-président Nelson Mandela reste toujours dans un état critique dans une clinique de Pretoria, a constaté l'AFP.
L'avion Air Force One du président Obama a décollé de l'aéroport de Dakar à 11H00 GMT avec quarante-cinq minutes de retard sur l'horaire initialement prévu.
Le président sénégalais Macky Sall et sa femme Marième, son Premier ministre Abdoul Mbaye et l'ensemble de son gouvernement ont assisté au départ de Barack Obama, de son épouse Michelle, et de leurs deux filles, Sasha et Malia. M. Obama était arrivé mercredi soir à Dakar, première étape d'une tournée africaine d'une semaine, qui après l'Afrique du Sud, doit le mener en Tanzanie.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Sall jeudi à Dakar, le président Obama avait déclaré à propos de Nelson Mandela: "c'est un de mes héros. Je crois qu'il est un héros pour le monde entier, et le jour où il quittera cette terre, son héritage continuera à vivre à travers les âges".
Il a sans doute pensé à lui en se rendant jeudi après-midi en famille sur l'île de Gorée, au large de Dakar, d'où sont partis vers l'Amérique des milliers d'esclaves et où Mandela s'était lui aussi rendu en 1991, un an après ses 27 années passées dans les geôles du régime raciste d'apartheid.
"C'est un moment très fort", a affirmé M. Obama à Gorée, ajoutant: "Évidemment, pour un Africain-américain, un président africain-américain, avoir la possibilité de visiter ce site, je pense, me donne plus de motivation pour défendre les droits de l'Homme à travers le monde".
La visite de M. Obama au Sénégal a également été marquée par son soutien aux homosexuels africains persécutés dans la plupart des pays du continent, une divergence avec le président sénégalais qui a estimé que son pays n'était "pas prêt" à légaliser l'homosexualité.
Qunu, muré dans le silence, refuse d'évoquer la mort de Mandela
"Déposer des fleurs? Ca ne se fait pas ici", tranche Penuel Mjongile un berger de Qunu, le village d'enfance de Nelson Mandela, où l'hypothèse de sa mort est dans tous les esprits mais sur aucune lèvre.
Dans cette localité rurale, à près de 900 kilomètres du coeur économique de l'Afrique du Sud, personne n'a érigé d'autel à la gloire du père de la Nation, qui devrait être enterré ici, près de sa maison, construite à flanc de colline il y a une vingtaine d'années.
Contrairement à l'hôpital de Pretoria, où le premier président noir du pays se trouve dans un état critique, à près de 95 ans, il n'y a aucun bouquet, messages ou nounours pour lui souhaiter un prompt rétablissement.
"Nos voeux sont là": résume Penuel Mjongile en se tapant fièrement la poitrine. Dans l'air frais de l'hiver austral, le vieil homme, emmitouflé dans un long manteau, conduit ses bêtes paître dans un pré. "On ne discute pas de la mort d'une personne qui est toujours vivante", explique-t-il, balayant toute question sur l'inévitable décès de son illustre voisin.
"C'est un tabou tant que ce n'est pas fait", ajoute-t-il la voix basse. Dans la culture africaine, et plus spécifiquement xhosa, l'ethnie de Mandela, évoquer le décès d'une personne à l'agonie est considéré comme un manque de respect. Pour cette raison, la présidence sud-africaine, seule habilitée à donner des nouvelles de l'icône mondiale, se contente de communiqués laconiques.
A Qunu, l'interdit est encore plus fort. "Il faut respecter la volonté de Dieu et des ancêtres", explique Lazola Nqeketo, croisé sur les chemins du village où la vie suit son cours habituel. "Ici on ne nous dit rien" "Nous ne pouvons qu'attendre et espérer, poursuit-il. Parfois, l'espoir augmente, parfois, il s'évanouit. Mais nous ne pouvons pas parler de sa mort tant que ce n'est pas fait."
Faute d'en discuter, les habitants de Qunu suivent les nouvelles à la radio et à la télévision. "Parfois je me dis que j'aimerais bien être à Pretoria, avec lui, parce qu'ici on ne nous dit rien", confie le jeune homme. Pendant ses vingt-sept ans de détention dans les geôles du régime raciste d'apartheid, Nelson Mandela a chéri le souvenir de ses années à Qunu, les parties de pêche et les combats au bâton livrés dans les prairies environnantes.
A sa libération en 1990, c'est donc ici qu'il a choisi de construire un pavillon, non loin des tombes de ses parents. En juillet 2011, l'ancien président a tenté de s'établir durablement dans sa maison de campagne qu'il a agrandie. Mais ses ennuis de santé l'ont vite ramené à Johannesburg, près des meilleurs hôpitaux du pays.
Rattrapé par une infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi, il a de nouveau été hospitalisé le 8 juin à Pretoria. Depuis, journalistes, anonymes et personnalités affluent vers la Mediclinic Heart Hospital, dont le grillage est recouvert de messages de soutien et de petits présents. Rien de tel à Qunu. Quelques journalistes ont bien élu domicile en face de sa résidence.
Des ouvriers semblent s'affairer dans l'enceinte de sa demeure mais un mur a été érigé pour les dissimuler aux yeux des curieux. La seule activité notable arrive de l'extérieur.
La demeure de Nelson Mandela est située tout près de la grand-route menant du Cap à Durban et, de temps en temps, des automobilistes s'arrêtent pour prendre une photo avant de repartir. "Je ne savais pas que c'était la maison de Mandela, mais j'ai vu les caméras alors je me suis arrêté", confie Jabulani Mzila, brièvement descendu de sa voiture.
Un couple blanc, accompagné d'un petit garçon, fait également halte devant sa propriété. L'enfant a une fleur des champs à la main, il l'accroche à la clôture et repart. La petite fleur reste, seul témoignage de l'immense affection que les Sud-Africains portent à leur libérateur.