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5 mai 2025
International
UNE NOUVELLE ENQUETE DE BBC POUSSE A LA DÉMISSION UN CÉLÈBRE GESTIONNAIRE DE FONDS ANGLAIS
Mark Denning a été contraint à la démission. L'homme avait contribué à la gestion de plus de 150 000 milliards de francs Cfa (300 milliards de dollars) chez Capital Group, durant ces 36 dernières années
Mark Denning, un célèbre gestionnaire de fonds anglais, a été contraint à la démission. L'homme avait contribué à la gestion de plus de 150 000 milliards de francs Cfa (300 milliards de dollars) chez Capital Group, durant ces 36 dernières années.
Mais, les investigations de "Panorama Bbc" ont révélé qu'il acquiert secrètement des actions pour son propre compte. Ce, dans des compagnies dans lesquelles investissait Capital Group, dont il gérait le fonds. Une pratique interdite, puisque pouvant générer de graves conflits d’intérêts.
"Nous avons un code de déontologie et des exigences de divulgation en matière d'investissements personnels qui obligent nos associés à respecter les normes de conduite les plus strictes. Lorsque nous avons eu connaissance de cette affaire, nous avons immédiatement pris des mesures", indique Capital Group.
Bien qu’ayant nié les faits, Mark Denning a fini par rendre le tablier. Ce, 5 jours après la publication de l'enquête de "Panorama Bbc". Celui-ci a découvert que les actions ont été achetées sur les instructions de M. Dunning, par l'intermédiaire d’un fonds secret appelé Morebath Fund Global Opportunities.
Et ce fonds a investi dans trois sociétés que sont: Eros international, Humming Bird et Mesoblast. Mais finalement, les participations ont été détenues à travers une société Offshore appelée Kinrar Trust, appartenant à Kinrara International, mis en place et contrôlé par M. Denning.
Pis, l’enquête révèle que Kinrara Trust a tiré parti d'un contrat pétrolier controversé au Sénégal. "Kinrara International a réalisé 22 millions de dollars après la vente à BP des droits d'exploration relatifs à un immense gisement de gaz au large des côtes sénégalaises."
À la Bbc, des experts ont déclaré qu’ils pensaient que M. Denning aurait dû déclarer cela, "parce que Capital Group avait des investissements dans BP et une autre société impliquée dans l’opération, Kosmos Energy." Mais, il n'en est rien.
Pour l’instant, les avocats de M. Denning affirment qu'il n'a jamais été un propriétaire légal ou effectif de Kinrara International.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
LETTRE OUVERTE AU CONSUL DE FRANCE DANS LA RÉPUBLIQUE ARACHIDIÈRE DU SÉNÉGAL
Qu’attend donc le ministre des Affaires étrangères pour interpeller le consul général de France à Dakar relativement au traitement désinvolte, réservé à nos compatriotes demandeurs de visas via VFS ?
Ce weekend, sur les réseaux sociaux, un citoyen a fait quelque peu le buzz en se plaignant de la durée inhabituelle à ses yeux apportée par le consulat général de France au traitement de sa demande de renouvellement de visa. Plus d’un mois d’attente, s’exaspérait ce compatriote. Après avoir lu cela, je me demande ce que je dois faire, moi, qui ai déposé mon dossier de demande de visa depuis bientôt deux mois ! Plus exactement, c’est le 27 août dernier que mon épouse et moi, après avoir patienté pendant plusieurs semaines pour décrocher un rendez-vous à la société VFS, prestataire choisi par les consulats de plusieurs pays de l’Union Européenne pour réceptionner les dossiers, avons déposé nos demandes de visas. Depuis lors, silence radio, pas une seule nouvelle en provenance du consulat général de France. J’ai même écrit une lettre de relance il y a une dizaine de jours adressée à M. le consul général (patron hiérarchique du chef du Service des visas) pour lui demander où en étaient nos dossiers. Hélas, je n’ai pas reçu de réponse jusqu’au moment où ces lignes sont écrites. Sans doute M. le consul l’a-t-elle traitée par le mépris ! Toujours est-il que les lecteurs conviendront avec moi qu’un délai de traitement de presque deux mois pour une simple demande de visa, c’est quand même un peu trop. Surtout si une telle attente est infligée à quelqu’un qui, 30 ans durant, s’est vu renouveler automatiquement son visa d’entrée en France d’abord, dans l’espace Schengen ensuite. Et recevait son passeport estampillé souvent à 16h le jour même du dépôt de sa demande. Un dépôt qui s’effectuait généralement le matin à huit heures. Il m’est même arrivé de me voir délivrer séance tenante le précieux sésame après qu’on m’’ait fait patienter un quart d’heure ou une demi-heure dans un salon ! C’était le bon temps…
Aujourd’hui, non seulement on vous fait passer chez un sous-traitant auprès duquel l’obtention d’un rendez-vous relève de la croix et la bannière — pour ne pas dire du parcours du combattant — mais encore la remise de votre passeport éventuellement agrémentée d’un visa est renvoyée à la Saint- Glinglin ! Mais attention, toutes les occasions sont bonnes pour ce prestataire nommé VFS de vous retirer de l’argent. On va vous demander : « souhaitez-vous aller à l’espace VIP ou à l’espace pour le tout-venant ? » Vous répondez : VIP bien sûr ! Et l’on va vous dire : « dans ce cas, c’est plus cher ». Qu’à cela ne tienne, vous casquez. A l’intérieur de l’espace « VIP », on vous demandera si vous souhaitez vous faire livrer vos passeports au bureau ou à domicile ou si vous souhaitez venir les récupérer sur place. Si vous voulez qu’un coursier vous les porte, on vous demandera de passer encore à la caisse. Tout cela en plus, bien sûr, des frais de visa proprement dits. Vous payez sans moufter en espérant qu’en contrepartie, votre dossier sera traité avec célérité comme vous êtes en droit de vous y attendre. C’est là que vous déchantez puisque, à partir de ce moment, plus d’interlocuteurs !
Très chère France et très chères entreprises françaises !
On nous dira certes que le visa, c’est une faveur guère un droit. Nos sommes d’accord mais, bon Dieu, une faveur soit on l’accorde, soit on la refuse et puis c’est terminé. Dans tous les cas, on doit notifier la décision rendue au demandeur et, dans le cas d’un refus, lui rendre son passeport afin qu’éventuellement il puisse aller voir ailleurs si la France y est ! Pour ce qui me concerne, n’ayant pas eu l’honneur de recevoir une réponse du distingué consul général de France à ma missive d’interpellation du 07 octobre, j’ose espérer qu’à la lecture de cette lettre ouverte, il daignera réagir en nous faisant parvenir, à tous le moins, nos passeports qui font depuis bientôt deux mois l’objet d’une rétention que rien ne justifie. Nonobstant, bien sûr, l’oracle que ce distingué Monsieur aura rendu. Cela dit, et à la lumière des tracasseries vécues par les Sénégalais ayant déposé des dossiers de demandes de visas au niveau du consulat général de France à Dakar — par l’intermédiaire de la société VFS ! —, force est de constater que notre pays est bien mal payé en retour par Marianne. Car enfin, ce pays ne peut pas rafler tous les grands marchés publics du Sénégal — TER, SENAC avec ses autoroutes les plus chères du monde (à la construction comme dans l’exploitation), Eiffage qui rafle les travaux d’entretien routier avec des surfacturations de 13 milliards de francs, le marchand d’eau Suez qui gagne tout en étant plus cher…on en passe et des meilleurs mais bon, on nous dira toujours que quand on aime Marianne on ne compte pas ! —, la France ne peut donc pas remporter tous les grands marchés publics du Sénégal et traiter par-dessus la jambe les dossiers de demande de visas des habitants de ce même pays. Lesquels sont en droit d’exiger — oups pardon, de quémander ! — des égards aux autorités consulaires françaises. Qu’attend donc le ministre des Affaires étrangères pour interpeller le consul général de France à Dakar relativement au traitement irrespectueux, en tout cas désinvolte, réservé à nos compatriotes demandeurs de visas via VFS ? Ce serait bien le moins que M. Amadou Ba puisse faire…
PS : Pour rassurer Monsieur le Consul général, ce n’est pas à mon âge, 61 ans non retaillés, que je vais aller me faire « Modou-Modou » dans l’hexagone et bouffer le pain des Français tout en profitant de leur sécurité sociale ! Surtout que j’ai la chance de vivre dans un pays émergent…
par Achille Mbembe
VISA POUR LE SÉNÉGAL
Peut-être le plus difficile, pour de nombreux Africains à l'heure actuelle, c'est non pas de rester une bonne fois pour toutes ou de partir pour de bon, mais bel et bien d'etre à même d'aller et de venir sans entrave déraisonable
A peu près partout dans le monde aujourd'hui, l'idée du "chez soi" refait surface, sous des formes contradictoires. Aux étranger.e.s en particulier, il est demandé avec véhémence et souvent sous une forme menacante de "retourner chez eux".
D'autres, à l'instar des Palestiniens, voudraient bien retourner chez eux, mais ce droit leur est nié.
Dans la diaspora nègre, le rêve du "retour" à longtemps été l'une des sources fécondes du panafricanisme. La philosophe Yala Ksukidi en montrait récemment les paradoxes. Bref, rien de tout cela n'est facile.
Peut-être le plus difficile, pour de nombreux Africains à l'heure actuelle, c'est non pas de rester une bonne fois pour toutes ou de partir pour de bon, mais bel et bien d'être à même d'aller et de venir sans entrave déraisonable.
Je dois être à Dakar dans quelques jours pour les Ateliers de la pensée. Ce matin, je me suis donc présente à l'Ambassade du Sénégal à Prétoria pour obtenir un visa. J'avais préparé tous les documents. Comparé à de nombreux autres pays, la liste n'était pas du tout longue. Il m'a fallu tres peu de temps pour les rassembler.. La procédure a été des plus rapides. En verite, quelques minutes !
Je suis allé saluer Madame l'Ambassadrice, une superbe intellectuelle complètement au fait des enjeux de notre monde. Après une longue conversation, elle m'a présenté à sa dynamique équipe. Selfies, boutades, j'étais pratiquement chez moi. Il ne manquait plus que le plat national, le "tieboudiene". Avant de prendre congé, j'ai dit à Madame l'Ambassadrice que la prochaine fois, ce sera pour prendre possession non de mon visa, mais de mon passeport senegalais !
Les Ateliers démarrent dans moins de dix jours. Le programme est prêt. Les résumés des différentes interventions ne cessent d'affluer.
Dans quelques jours, POLITIQUE DES TEMPS, le tout dernier ouvrage, sortira des presses.
par l'éditorialiste de seneplus, Emmanuel Desfourneaux
CHEIKH ANTA FACE À LA TRAHISON MACRONIENNE
EXCLUSIF SENEPLUS - La réintégration des visas, pour ne pas suivre le même échec que les précédentes, doit s’accompagner d’un dispositif culturel que j'ai appelé la Charte Cheikh Anta Diop
(Manifeste pour un libéralisme patriotique culturel et son corollaire : la réinstauration des visas)
C’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau ! Ritournelles populaires et satiriques contre l’esprit des lumières à l’origine du libéralisme ! En Afrique, la clameur monte ces dernières décennies : c’est la faute au libéralisme depuis les programmes d’ajustements structurels ! Cette doctrine de philosophie politique est accusée de tous les maux. Les néo-gauchistes se ragaillardissent.
Au Sénégal, la dernière visite du FMI, l’affaire Aliou Sall et le tourisme médical relancent la fracture idéologique autour de la croissance économique et du patriotisme. Ousmane Sonko a une longueur d’avance sur ses concurrents. Le patriotisme est son ADN depuis son ascension. Il pointe un doigt accusateur vers les multinationales dans les affaires de gestion des ressources naturelles. Ça fait mouche auprès des jeunes !
Le fond du problème est bien là. Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, avait soutenu que le libéralisme est la seule alternative crédible pour l’Afrique à condition que l’Africain gagne sa souveraineté. Il faut retourner aux sources du libéralisme à savoir une doctrine politique de libération des peuples, centrée sur la liberté et la reconnaissance de l’individu. Autrement dit, l’Afrique doit être maîtresse de son propre destin, en commençant par le commencement, son identité culturelle, comme fer de lance de son indépendance. C’est cet axiome qui conditionnera tout le reste, la bonne gestion des ressources, la bonne gouvernance et le développement endogène.
La trahison macronienne, la non-part d’Afrique de la France
Dans son discours blasphématoire à Dakar, il y a 12 ans, Nicolas Sarkozy avait exposé l’idée que, du fait de la colonisation, il y avait une part africaine et une part européenne dans chacun des Africains. Emmanuel Macron, récemment, a allégué que la France a une part d’Afrique. Léopold Sédar Senghor traduisit ce phénomène de connexion et d’interconnexion en ces termes : « Si mes œuvres ont une certaine qualité, cela tient essentiellement de leur métissage culturel, très précisément afro-européen ».
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Euro-africains, afro-européens, ce sont les combinaisons gagnantes d’une nouvelle relation entre les deux continents ! Le clou du spectacle, ce sera la Saison Africa 2020 en France, en marge du Sommet France-Afrique à Bordeaux, pour entre autres, changer le regard et casser les préjugés.
Mais, car avec la France, il y a toujours le revers de la médaille ! Rappelez-vous de Nicolas Sarkozy et sa légendaire franchise et sincérité (sa « décomplexitude » paternaliste) : « J’aime l’Afrique, je respecte et j’aime les Africains ». Quelques minutes plus tard, dans le même discours de la honte, il lâche une phrase assassine à l’endroit des Africains : « Ne ressassez pas l’âge d’or de l’histoire (de l’Afrique), il ne reviendra pas car il n’a jamais existé ». C’est bien connu, la France, c’est un ami qui vous (les Africains) veut du bien !
Lors de l’adoption du Pacte de Marrakech sur les migrations, enfin, l’espoir de donner une image plus positive des migrants était permis. Emmanuel Macron, chef de file de ce Pacte, était opposé aux extrêmes droites européennes dont les principales critiques délirantes se résumaient au pillage des pays d’accueil, au grand remplacement et au communautarisme par l’institutionnalisation des diasporas. Emmanuel Macron, il y a quelques semaines, a trahi l’esprit de cette Charte, et par la même occasion l’Afrique et sa Diaspora. Avant le débat annuel à l’Assemblée nationale sur l’immigration, le président français, à huis clos, déclara devant les parlementaires de son parti que « les classes populaires vivent avec (les immigrés) ».
En somme, l’Etat français s’était engagé à encourager le débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues (Objectif 17 du Pacte sur les migrants). Le « vivre avec » vient de casser la dynamique de ce Pacte, a fortiori lorsque son principal initiateur le viole ! Il a suffi d’une petite phrase aux visées électoralistes pour montrer l’étendue du mal en France avec les personnes d’ascendance africaine (car elles sont issues de l’immigration !) et in fine l’Afrique (car ce continent serait pourvoyeur de migrants !). Pour se justifier, Emmanuel Macron assure qu’aujourd’hui de plus en plus de migrants viennent d’Afrique. Ce faisant, la France, selon le président, doit s’appuyer entre autres sur sa politique africaine (je croyais qu’il n’y en avait pas, d’après l’intéressé !) et sa politique de développement.
Cependant, un récent rapport de l’OCDE du 18 septembre dément Emmanuel Macron. L’idée d’invasion par les migrants africains est fausse. Autrement dit, le président français nous parle de l’immigration avec calme et sans être « l’otage de débats simplistes », nous dit-il, mais cible toujours l’Afrique de façon sournoise et trompeuse, une attitude contraire à l’esprit du Pacte de Marrakech. Ceci est d’autant plus grave que les sondages sur l’immigration sont tous édifiants : près de la moitié des français surestime le pourcentage de la population immigrée en France. Et deux français sur trois voient les migrants comme une menace. Le Pacte de Marrakech est mort-né par la faute de son principal défenseur !
La charte Cheickh Anta Diop et la réintégration des visas d’entrée
Cheik Anta Diop connaît un retour en grâce. La récente controverse autour du savant, entre les intellectuels sénégalais – Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne, montre la fertilité du débat culturel en Afrique. Là où la France n’est plus capable de se projeter dans un imaginaire collectif, de composer avec sa diversité qui la relie au monde et de concevoir un vivre ensemble à la française comme une miniature de l’Universel servant de modèle aux autres Nations ! Le pays des Lumières se replie, se replie dangereusement, son rapport avec l’autre et le monde, n’étant plus perçu comme une force génératrice civilisationnelle mais comme la manifestation visible d’une peur existentialiste : la France redevient un village gaulois ! La France est quelconque !
Au Sénégal, un détracteur à la restauration des visas d’entrée faisait valoir que son pays n’avait, je le cite, « aucune richesse culturelle à offrir ». D’autres avancent que cette mesure desservirait les intérêts économiques du Sénégal. Je soutiens le contraire. C’est la liberté-indépendance qui est en jeu. Celle d’affirmer une réciprocité et un droit égal au respect et à la dignité. C’est une réponse surtout apportée aux français. Même si le Conseil constitutionnel a retoqué la loi portant sur l’augmentation des frais universitaires, il n’en reste pas moins vrai que les étudiants africains francophones ne sont plus les bienvenus. La contre-mesure, c’est l’exigence d’affirmer sa souveraineté qui fait tant défaut et fait perdre beaucoup, beaucoup d’argent au Sénégal. La restauration des visas dépasse donc de loin la simple question technique du contrôle des frontières, c’est la place de l’Afrique dans le concert des nations qui se pose.
Cette réintégration des visas, pour ne pas suivre le même échec que les précédentes, doit s’accompagner d’un dispositif culturel pour lui donner un sens. Je l’ai appelé la Charte Cheikh Anta Diop, le réhabilitateur de l’Afrique dans l’histoire, dans l’estime de soi et dans la considération de l’autre. La politique des visas, certes, est un outil indispensable pour maîtriser le contrôle de l’accès au territoire et pour lutter contre la menace terroriste. Mais n’oublions pas que, pour les touristes lambda, demandeurs de visa, c’est surtout leur premier contact au Consulat avec le Sénégal. C’est une opportunité pour distribuer un livret sur le Sénégal énonçant l’identification des valeurs africaines, les grands traits de l’histoire du Sénégal, l’interculturel en pratique et les lieux culturels.
La charte Cheikh Anta Diop devra être complétée par une journée d’intégration pour les étrangers désireux de s’établir au Sénégal au-delà de trois mois. Symboliquement, celle-ci pourrait se tenir au Monument de la Renaissance Africaine ou au Musée des civilisations noires. La France l’a instaurée pour les visas de long séjour, sous l’appellation de Contrat d’Intégration Républicaine. Une formation civique y est dispensée et tout signataire s’engage à suivre des formations pour favoriser son insertion dans la société française. Avec la Charte Cheikh Anta Diop, toute personne signataire s’engagera à respecter l’identité culturelle africaine qui régit les modes de vie et de pensée, et les manières de vivre ensemble, en vigueur sur le territoire de la République du Sénégal.
Les deux dispositifs de la Charte Cheikh Anta Diop – le guide culturel pour les touristes et la journée d’intégration pour les longs séjours, ambitionnent de rétablir l’égalité des civilisations, mise à mal par l’héritage de la domination de la pensée occidentale.
La Charte Cheikh Anta Diop n’a pas vocation à suivre le modèle actuel de l’Europe, à savoir un repli identitaire. Il s’agit de faire partager la conscience de sa propre identité africaine et de l’altérité pour ne pas « reproduire des stéréotypes et une vision essentialiste de la culture » (Unesco). La France, principale partenaire du Sénégal, n’est pas en mesure d’appliquer avec sincérité la Charte onusienne pour les migrants, qui aurait pu faire émerger la part d’Afrique de ce pays, à travers les Afro-européens, il convient pour le Sénégal de prendre ses responsabilités et d’être le chef de file de ce projet panafricain. Cela ne représenterait aucun coût pour l’Etat sénégalais : les frais liés aux livrets pour les touristes seraient couverts par des encarts publicitaires, et la journée d’intégration serait prise en charge par l’étranger lui-même.
Le libéralisme a encore de beaux jours devant lui, car c’est le moins mauvais des systèmes, mais il faut l’adapter aux réalités africaines : la quête de l’indépendance en fait partie, comme un libéralisme plus éthique et solidaire aussi.
ALPHA CONDÉ, UN PRÉSIDENT AU-DESSUS DE TOUT SOUPÇON
Dix ans de mandat et rien de bien positif. On puise davantage dans les caisses de l'État qu'au temps de Lansana Conté et la police a la gâchette aussi facile qu'au temps de Dadis Camara
Le mythe savamment monté de l'exception Alpha Condé n'aura duré que le temps d'un bluff, l'espace d'un cillement.
Pourtant, les plus lucides avaient déjà ouvert les yeux pour faire tomber le masque de celui que les officines parisiennes tiennent à faire passer pour « l'opposant historique, le premier président démocratiquement élu, le Mandela de son pays : la Guinée. Hélas, cela ne se pas passe comme ça aujourd'hui : les juments de course sortent des meilleurs haras et les grands leaders, des meilleures agences de communication. Le produit est fignolé, l'emballage impeccable. Mais le manant a vite fait de montrer ses zones d'ombre, ses lignes de faille et sa part cousue de fil blanc.
À l'aise dans une démocratie du troisième type
La baudruche « Mandela guinéen » se dégonfle le jour même de sa confection, je veux dire le jour même de son élection. Péniblement arrivé au second tour avec 18 % contre 44 à son adversaire, Alpha Condé sera déclaré vainqueur (53 %) au second, alors qu'entre-temps, cinq mois se seront écoulés et que le fichier électoral aura été ravagé par un feu venu de nulle part ! Ne rigolons pas : c'est cela, la démocratie du troisième type ! Vérité des urnes ou pas, l'essentiel est fait : il est investi président de la République de Guinée. Sous les doux cieux d'Afrique, point besoin de mérite pour accomplir ce genre de prouesse. Quelques amis bien placés suffisent largement. Et des amis riches et puissants, Alpha Condé en a à revendre : Bernard Kouchner, Michèle Alliot-Marie, Abdou Diouf, Omar Bongo, Denis Sassou Nguesso, François Soudan, Jacob Zuma, François Hollande, Eduardo Dos Santos, Vincent Bolloré, Tony Blair, etc. Des gens de bien, des gens comme il faut, surtout les gens qu'il faut : à eux seuls, ils pèsent plus lourd que la vérité des urnes.
Une réincarnation de ses prédécesseurs
Les plus pessimistes pensaient que notre président-professeur se dépêcherait de nous faire oublier sa désastreuse élection en s'occupant de guérir les Guinéens des méfaits de ses prédécesseurs. C'était mal le connaître. Au contraire, le tribalisme et la corruption, le pouvoir personnel et les violences policières ont repris de plus belle. À croire que Sékou Touré, Lansana Conté et Dadis Camara se sont ligués pour redoubler de férocité. Dix ans de mandat et rien de bien positif. L'économie ? À vau-l'eau. La démocratie et les droits de l'homme ? Le cadet de ses soucis. Son parti, le RPG, fonctionne sur le modèle du PDG de Sékou Touré, le parti-État type. C'est là que se prennent les grandes décisions. Il en est toujours le chef, en violation totale de la Constitution qui lui interdit d'occuper une charge autre que celle de chef de l'État. On puise davantage dans les caisses de l'État qu'au temps de Lansana Conté et la police a la gâchette aussi facile qu'au temps de Dadis Camara. Cent vingt manifestants tués à bout portant, neuf rien que la semaine dernière ! Et tenez-vous bien, les massacres du 28 Septembre n'ont toujours pas fait l'objet d'un procès au grand dam de l'ONU et des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch.
Un président comme les autres et même pire
Bref, les masques sont tombés, « l'opposant historique » est devenu un chef d'État africain comme un autre. Il fait ce qu'il veut, fût-ce au mépris de la morale et du droit. La date des élections législatives n'est toujours pas fixée alors que le mandat des députés a expiré depuis un an et demi. Les municipales, elles ont eu lieu depuis le 4 Février 2018, mais les conseils de quartier, les conseils municipaux de certaines villes et les conseils régionaux ne sont toujours pas formés. C'est vrai que le gouvernement a intérêt à lambiner sinon l'opposition emporterait 5 conseils régionaux sur 8 et à Conakry, l'UFDG de Cellou Dalein Diallo, à elle seule, occuperait 75 sièges de conseil de quartier sur 128. Et puis, de toute façon, « le Mandela de la Guinée » a un autre souci en tête : s'octroyer coûte que coûte un troisième mandat, quitte à marcher sur des monceaux de cadavres. Je vous le disais, (les slogans lénifiants des cabinets de communication n'y peuvent rien), Alpha Condé est un vrai chef d'État africain : le pouvoir, tout le pouvoir, le pouvoir par tous les moyens, le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir pour toujours.
KAGAME, LE RWANDA ET NOUS
S’il est vrai que chaque expérience démocratique est un processus à appréhender sur le temps historique, l’on ne doit pas pour autant échafauder l’exemple rwandais d’aujourd’hui en valeur absolue
Libérateur historique de son peuple de l’une des pires hécatombes de l’humanité (en l’occurrence le génocide rwandais), bâtisseur faramineux d’une révolution humaine et technologique, Paul Kagamé a ceci d’Héraclès : du nom de ce fameux personnage mythologique, aux travaux gargantuesques, qui libéra aussi Prométhée, connu pour avoir créé l’homme d’argile, mais aussi pour avoir volé le feu des dieux (symbole de la Connaissance) pour lui insuffler la vie.
Entre réussite économique, développement technique et mutation numérique, son pays, le Rwanda, l’est tout aussi: Le Rwanda de Kagamé peut se vanter d’un miracle économique envié, avec un taux de croissance annuelle moyen de 8 %, un revenu annuel par habitant multiplié par 5, la chute de deux tiers de la mortalité infantile, l’élargissement de l’assurance-maladie à 91 % de la population, des avancées inégalées au niveau de son enseignement primaire et supérieur, au niveau de la parité homme-femme… Des chiffres qui lui valent le satisfécit des Institutions financières et de la Communauté internationale.
Pragmatique, efficace, l’homme a fait de son pays une véritable « start-up nation » avec un code des investissements incitatif, des attractions fiscales, une culture entrepreneuriale inculquée depuis le primaire et un système éducatif sorti des sentiers battus… Fait remarquable, son mandat à la tête de l’Union Africaine a fini par convaincre les plus sceptiques sur les capacités de ce leader à lever les obstacles, à élaguer les broutilles du vieux monde bureaucratique de cette Institution quelque peu amorphe et aphone. Pour preuve, le projet d’une Zone de Libre-échange Africaine (ZLECAF), dont Kagamé a été l’un des initiateurs, connaît son aboutissement avec l’adhésion des États les plus réticents (Nigeria, Afrique du Sud…).
Derrière ce tableau reluisant, le régime rwandais a su jouer d’un sentiment de culpabilité – culpabilité de la Communauté internationale qui, en 1994, a laissé prospérer le massacre d’environ 1 million de victimes ; culpabilité d’une certaine élite, d’une partie du peuple pour avoir perpétré un génocide – qui prévaut jusqu’à nos jours. Derrière cette embellie, la maîtrise des éléments de langage, appuyée par une pravda locale, les réseaux panafricanistes, qui ont érigé le rebelle Kagamé en un héros national faisant la fierté de tout un continent.
Versant littéraire de cette communication, le projet « Rwanda : écrire par devoir de mémoire », sans être révisionniste, a contribué, à bien des égards, à l’enracinement de ce sentiment victimaire. En épargnant l’homme fort de Kigali, par une réhabilitation à rebours, une certaine intelligentsia a laissé prospérer les germes d’une dictature silencieuse. Or nous le savons, là où il y a la concession n’est pas loin la compromission.
Dans ce contexte, haro sur les assassinats d’opposants comme André Rwisereka ou Jean Munyeshyaka, rideau sur les arrestations arbitraires d’opposantes telles que Ingabire Umuhoza ou Diane Rwigara (toutes deux candidates aux présidentielles 2010 et 2017), sur le musellement de la presse et les régressions au niveau des droits de l’homme et des libertés individuelles ; voici donc le réformateur Kagamé arpentant les sommets économiques d’Abidjan à Paris, donnant des cours de leadership à Harvard. Héros d’une jeunesse africaine en manque de présidents visionnaires, le Guide du pays des mille collines conjugue les contrastes. Bon tyran, soft dictateur, dictateur éclairé, le syntagme nominal est toujours dilué au sujet de ce dirigeant, à la fois craint et adulé, comme pour commuer la peine d’un crime de lèse-majesté.
Incontestablement, Kagamé et le FPR, son parti, ont réveillé le Rwanda de sa longue léthargie, après la guerre et le génocide, par les réussites économiques et sur le plan des indicateurs de développement humain. Cependant, le nivellement par le bas de l’espace démocratique crée un cadre favorable à toutes les violations des droits humains.
S’il est vrai que la grille d’analyse de cet État doit avoir une approche particulièrement sensible, et que chaque expérience démocratique, comme celle du Rwanda, est un processus à appréhender sur le temps historique, celui de l’évolution et de la vie d’une Nation, l’on ne doit pas pour autant échafauder l’exemple rwandais d’aujourd’hui en valeur absolue. Le faisant, les observateurs passent sous l’éteignoir les répressions que le régime imposent aux voies contestataires.
Daouda Koné est Doctorant à l’université Felix Houphouet Boigny
par Serigne Mbaye Dramé
LA FRANCE ET SA COMMUNAUTÉ MUSULMANE, POURQUOI LA GREFFE NE PREND PAS ?
Comment on est arrivé à ce stade caractérisé par ce refus manifeste de l’étranger musulman, jusqu’à ce que d’aucuns développent la théorie du ‘’grand remplacement ?
L’intégration de la communauté musulmane en France se montre de plus en plus complexe pour ne pas dire impossible. Aujourd’hui, en effet, le musulman est mal vu dans l’Hexagone, où il est par moments accusé d’avoir acclimaté ou transposé ses us et coutumes, souvent jugés antinomiques aux ‘’valeurs de la République.’’
Or, si on réinterroge un peu l’histoire, on se rendra compte que les rapports entre ces deux civilisations étaient au beau fixe à telle enseigne que la France, ou l’Europe de façon générale, encourageait une émigration des populations d’origine nord africaines, à majorité musulmanes.
La grande question est comment on est arrivé à ce stade caractérisé par ce refus manifeste de l’étranger musulman, jusqu’à ce que d’aucuns développent la théorie du ‘’grand remplacement.’’
Une idée aussi saugrenue que transgressive des lois de la mondialisation. Laquelle n’a pas fini de faire disparaitre les frontières terrestres et les barrières ethnico-culturelles, imposant une généralisation des relations internationales, économiques, politiques et culturelles…
Réfléchir ainsi pour laisser à la gare des enfants de la même Marianne, c’est prendre le contre-pied de la marche du monde.
Déjà dans les années 60, l’Europe dopée par son industrialisation fulgurante avait un besoin soutenu d’une main d’œuvre pour faire tourner ses industries. Ainsi, des zones comme l’Afrique du Nord, majoritairement musulmane, caractérisée par une faible capacité d’absorption de ses bras valides représentait aux yeux du vieux continent un grenier. C’est ainsi qu’une massive mais simultanée arrivée de migrants sera encouragée.
Et le paradoxe aujourd’hui est que c’est avec la même ardeur ou plus que cette même Europe se montre déterminée à limiter cet « envahissement. »
Rappelons qu’à cette époque l’occident avait une vision manifestement utilitaire et mercantile de l’immigration maghrébine d’abord, sub-saharienne ensuite.
Ce stade a prévalu pendant des années. C’est seulement à partir des années 1990, et depuis çà n’a pas varié, on note des changements de comportement aussi bien du côté européen que du côté des migrants (surtout musulmans qui nous intéressent dans cette analyse).
D’abord chez les premiers qui avaient jusque-là un regard strictement utilitaire et mercantilisant du migrant. ‘’On a fait venir des bras mais ce sont des hommes qui sont venus’’. Cette boutade très célèbre à l’époque résume de fort belle manière la mutation qui venait de s’opérer. Autrement dit ces migrants sont venus avec une industrie culturelle bien constituée, qu’ils vont acclimater en terre d’Europe.
L’on se rappelle de la célèbre expression ‘’…le bruit et l’odeur’’ de l’ancien président Français Jacques Chirac prononcé dans ce contexte en 1991, pour un ‘’opportunisme électoraliste’’ selon certains, venant de quelqu’un dont l’amour pour l’Afrique et les africains ne souffrait d’aucune contestation.
Aussi, dans ces évolutions, on peut noter que les musulmans vivant dans l’Hexagone ne sont plus caractérisés par une passivité comme c’était le cas dans les décennies précédentes.
De plus en plus, l’on observe une minorité (composée de Français de souche, ou issus de l’immigration) plus exigeante qui réclame une certaine visibilité dans la société, à travers le port du voile, ou autres manifestations confessionnelles que Marianne n’avait pas prévues.
Et cette volonté affichée de cette minorité visible et active n’est pas du goût de certains Français qui voient en cela une agression culturellement parlant de la France, …de sa civilisation judéo-chrétienne.
Imaginez un peu un africain, mouride de surcroit, bien sapé dans son Baye Lahat avec son Mahtoum dans les métros à Paris ou au musée du Quai-Branly !
De prime abord on pense que c’est foncièrement encombrant pour l’élu du Front national Julien Oudoul, qui s’en est violemment pris à l’accompagnatrice musulmane lors d’une Assemblée régionale. Par qui le débat sur le voile ou les signes islamiques a refait surface dans la presse la française ces derniers jours.
Tous ces facteurs ont considérablement contribué à la complexification de la rencontre de ces deux civilisations.
Préférons la rencontre de civilisations à l’expression huntingtonnienne choc des civilisations. Un choc est toujours négatif.
Comme disait en substance Amadou Hampathé Ba, ce qui fait la beauté d’un tapis c’est la variété de ses couleurs. Une sagesse africaine qui résume fort bien que nous devons accepter la diversité comme une source de richesse et d’échange et non comme une source de conflit, de divergence et de confrontation.
Serigne Mbaye Dramé est journaliste à l’Agence de presse sénégalaise
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POLEMIQUE SUR LE VOILE : 30 ANS DE DEBATS SUR LA LAÏCITE
Trente ans après l'"affaire du foulard", une nouvelle polémique est née la semaine dernière autour du port du voile d'une mère accompagnatrice de sortie scolaire. Une énième controverse alimentant le sempiternel débat sur la laïcité.
Trente ans après l'"affaire du foulard", une nouvelle polémique est née la semaine dernière autour du port du voile d'une mère accompagnatrice de sortie scolaire. Une énième controverse alimentant le sempiternel débat sur la laïcité.
La laïcité. Un mot, plusieurs interprétations. En pleine polémique sur le port du voile, Gérard Collomb, maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur, demande à Emmanuel Macron de s'exprimer sur ce concept systématiquement brandi. "Il y a toujours des sons divers qui s'expriment, et celui qui donne le 'la' in fine, c'est toujours le président de la République", a-t-il déclaré dimanche 20 octobre sur FranceInfo. "Donc effectivement, il doit s'exprimer."
Le 11 octobre, Julien Odoul, président du groupe Rassemblement National (RN) de la région Bourgogne-Franche-Comté, demande à la présidente de la région de faire enlever le voile islamique d'une accompagnatrice scolaire présente dans l'hémicycle régional. Aussitôt postée, la vidéo provoque un tollé. "C'est la République, et c'est la laïcité !", l'entend-on marteler, filmé par un autre membre de l'auditoire. La grenade est une énième fois dégoupillée, la polémique relancée.
À l'école, ou pas à l'école. Retiré par les élèves, mais pas par leurs accompagnateurs. Hijab, mais pas niqab… Trente ans que les polémiques liées au port du voile islamique relancent le sempiternel débat autour de la laïcité. De l'affaire du foulard des collégiennes de Creil (Oise) en 1989, à celle du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, il y a à peine dix jours, la question du sens du terme "laïcité", principe consacré dans le préambule de la Constitution française, de nouveau se pose.
À chaque polémique, son refrain sur cette fameuse "laïcité". Depuis trente ans, les nombreuses controverses sur le port du voile mènent à une extension, ou une précision, du cadre juridique à toutes les dimensions de l'espace public. Un cadre juridique qui doit articuler les concepts de laïcité et de neutralité avec celui de la liberté de conscience. Non sans mal.
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LA DÉMOCRATIE A L’ÉPREUVE
En Tunisie, un nouveau président vient d'être très largement élu : Kaïs Saïed. Cet universitaire, un néophyte en politique, est le deuxième chef de l'État élu depuis la révolution de 2011
En Tunisie, un nouveau président vient d'être très largement élu : Kaïs Saïed. Cet universitaire, un néophyte en politique, est le deuxième chef de l'État élu depuis la révolution de 2011. Les électeurs ont "dégagé" l'élite politique post-révolutionnaire, marquant une nouvelle étape pour la jeune démocratie tunisienne. Avec qui Kaïs Saïed va-t-il gouverner alors qu'il y a un émiettement des partis à l'Assemblée depuis les dernières législatives ? Quelle est la singularité de la Tunisie ?
Stéphanie Antoine (France 24) et Christophe Gascard (FranceInfo) reçoivent Sophie Bessis, historienne et auteure d'"Histoire de la Tunisie, de Carthage à nos jours" (éd. Tallandier).
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LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM
L'essentiel de l'actualité de ce Lundi 21 Octobre 2019 avec AHMED AIDARA