Le poète-président est à l'honneur, ce mardi 20 mars 2018, à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie.
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FLASHBACK SUR LA CRISE DE MAI 68
Omar Gueye retrace avec force détails les péripéties qui ont fait chanceler, à l’époque, le régime du Président Senghor et comment ce dernier s’est employé à désamorcer la crise
Dans son ouvrage intitulé « Mai 1968 au Sénégal, Senghor face aux étudiants et au mouvement syndical », Omar Guèye, professeur au département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta Diop, retrace avec force détails les péripéties qui ont fait chanceler, à l’époque, le régime du Président Senghor et comment ce dernier s’est employé à désamorcer la crise.
Un nouveau faisceau d’éclaircissements sur le Mouvement de "Mai 1968" au Sénégal. Omar Guèye, professeur au département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a réécrit « l’histoire » de cette contestation mondiale qui a mis le Sénégal et son président d’alors, Léopold Sédar Senghor, au-devant de la scène. Qu’est-ce qui peut le justifier ? L’auteur de l’ouvrage du livre intitulé : « Mai 1968 au Sénégal, Senghor face aux étudiants et au mouvement syndical » livre les raisons à travers ces lignes : « Le Sénégal, devenu indépendant en 1960, avait hérité de nombreux privilèges par rapport aux anciens territoires français, tant au plan des infrastructures, de l’éducation et de la précocité de la vie politique moderne ». Mais, l’exacerbation de cette crise sociale au Sénégal trouve sa racine dans la concentration de l’élite africaine au Sénégal qui était le berceau de la formation des cadres africains. « Replacée dans le contexte général de l’époque du Sénégal était très controversée pour deux raisons principales : d’une part, à cause de la continuation de la présence africaine et, d’autre part, à cause de l’attitude ambiguë de ses élites durant la procédure ayant conduit à l’indépendance. En effet, lors du référendum d’auto-détermination de septembre 1958, le Président Senghor et ses proches collaborateurs ne s’étaient pas clairement prononcés pour l’indépendance », écrit l’historien. La conséquence d’une position, c’est la mobilisation des organisations syndicales et des partis politiques souvent de gauche pour contester « leur hégémonie et plus tard leur mode de gestion du pouvoir qualifié de francophile voire néocolonial.
L’auteur reconstitue le fil des événements déclencheurs d’une contestation partie de l’université avant de gagner les organisations sociales et les formations politiques. Hier comme aujourd’hui, c’est le retard de paiement des allocations d’études qui pousse les étudiants à ruer dans les brancards. « La question des bourses fut donc le point de départ d’un cycle de manifestations qui se déclencha et connut son paroxysme dans la journée du 29 mai 1968, marquée par une intervention policière sur le campus », décrit l’auteur. Cette répression soulève d’autres vagues de contestations. Les élèves des lycées de Dakar, des organisations syndicales comme l’Union nationale des travailleurs du Sénégal (Unts) entrent en action. La contestation gagne d’abord des quartiers comme la Médina, puis d’autres villes de l’intérieur. Face à cette tension, les autorités instaurent alors un état d’urgence. Malgré tout, les organisations syndicales aussi bien estudiantines que syndicales campent sur leur position. Les différentes réunions et les tractations entreprises ne sont pas suivies d’effets. Le 29 mai 1968, les autorités décidèrent officiellement de fermer les lycées et les collèges de Dakar et de Saint-Louis où la grève était observée. La même mesure fut appliquée à l’université de Dakar avec l’évacuation des cités. Le 30 mai 1968 le président Senghor monte au créneau et livre un discours à 20 heures au ton de guerre. « Le président de la République prit la parole à 20 heures pour un long appel à la raison et à la modération…il dénonça une revendication politique dictée par « une nouvelle opposition, fabriquée par l’étranger et téléguidée de l’étranger ».
MEDIATION DES RELIGIEUX
Par la même occasion, Senghor dénonce « la conjonction d’une vieille tendance étudiante qui était trotskiste et anarchiste, maintenant maoïste, d’une part, et d’une poignée d’ambitieux déçus dont certains sont au service du capitalisme le plus rétrograde ». En dépit des mesures répressives, le pays baignait dans l’incertitude. Le chef d’Etat d’alors décida de réaménager le gouvernement. Parmi les changements illustratifs de la crise, il y a la suppression du ministère des Forces armées, lequel est rattaché à la Présidence, le ministre de l’Education, Amadou Makhtar Mbow, est remplacé par Assane Seck. En outre, les ministres des Affaires étrangères, Alioune Badara Mbengue et Racine Ndiaye ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports passent le témoin respectivement à Karim Gaye et à Amadou Makhtar Mbow. La nouveauté dans ces réaménagements, c’est l’entrée de l’ex-gouverneur du Cap-Vert, Amadou Clédor Sall, dans le cabinet au poste du ministère de l’Intérieur, alors que Amadou Cissé Dia, « tout en conservant la suppléance du président de la République devint ministre délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées et des Affaires religieuses. « Le départ de ces personnalités proches du chef de l’Etat pouvait plus ou moins surprendre mais obéissait à une logique de survie de la part du pouvoir qui mettait à côté certains états d’âme. En effet, le président Senghor qui avait apprécié la faible implication de certains responsables du parti pendant la crise avait dû agir en conséquence », raconte l’historien qui précise tout de même que le président Senghor « continua à montrer son attachement vis-à-vis de ses compagnons déchus qui furent mutés à d’autres postes ».
Le pouvoir religieux et le pouvoir temporel ont toujours entretenu des relations. Lors de cette crise, les élus, les notables, les marabouts ont lancé des appels à la fin de la grève. Le Khalife général des Mourides de l’époque, Serigne Fallou Mbacké, s’était exprimé en ces termes : « Disciples mourides, je vous donne l’ordre de ne pas suivre le mot d’ordre de grève illégale et négative. Je vous donne l’ordre de vous rendre à vos tâches quotidiennes de construction. Sachez que le chef de l’Etat est la vigie de la Nation et que ses désirs, que je sais tous dans le sens de l’intérêt de la Nation, sont des ordres que je vous demande d’exécuter ». Comme ce dernier, le marabout Serigne Cheikh Tidiane Sy a adressé des messages de soutien. D’autres guides religieux, El Hadji Modou Awa Balla Mbacké, Khalife de Mame Thierno Birahim Mbacké, de Darou Mousty, El Hadji Ibrahima Niass, chef religieux à Kaolack, en font autant. A la différence des chefs religieux musulmans, l’Eglise n’avait pas fait une déclaration officielle de soutien. « Contrairement aux religieux musulmans, l’Eglise catholique ne fit pas de déclaration officielle de soutien au président Senghor. Au contraire, la position exprimée, lors de l’homélie de la Pentecôte, fut assez critique vis-à-vis du pouvoir. En effet, les Pères dominicains du Centre Lebret apportèrent un soutien de taille aux étudiants pendant les « journées de braise », mentionne le professeur Omar Guèye. Après le passage de la tempête, le président Senghor s’employa à réorganiser son parti. Il prend en charge les questions économiques à l’origine de la crise.
DENOUEMENT DE LA CRISE
Le pouvoir avait décidé de négocier séparément avec les différentes organisations. Les préoccupations des syndicats qui étaient en mouvement par solidarité aux étudiants ont été évacuées d’autant plus que leur implication n’était pas partagée. C’était l’Union régionale de l’Unts du Cap-Vert qui était très engagée. Les négociations qui se sont déroulées les 8 au 12 juin sont suivies par la signature des accords le 13 juin. C’est l’acte de retour à la normale. « Avec ces accords, ce fut un soulagement pour le régime qui obtient une accalmie salvatrice, susceptible d’être mise à profit pour se pencher sur l’ensemble des questions à l’origine de la crise », renseigne le professeur au département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’auteur analyse avec précisions les rôles des différents acteurs dans la crise y compris la position de l’armée. Du reste, "Mai 68" est à l’origine de profonds changements au plan politique, social et institutionnel. Dans l’histoire politique sénégalaise, avance l’auteur, "Mai 68" a été le moment d’une remise en cause de la pensée de Senghor, (négritude et socialisme africain), d’une critique du néocolonialisme, d’un débat idéologique alimenté par les différents courants du marxisme et d’une remise en cause des courants politiques traditionnels. « Mai 68 au Sénégal n’eut peut-être pas le même impact sociopolitique que dans d’autres pays, mais les réformes en profondeur survenues dans la société, suite à la crise, n’auraient peut-être pas eu lieu sans le mouvement des étudiants », a conclu le Pr. Omar Guèye dans son ouvrage de 309 pages paru aux Editions Karthala.
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Tollé après les propos d’Emmanuel Macron sur les kwassa-kwassa
Dans une vidéo filmée jeudi en Bretagne, le président français évoque sur le ton de la blague ces embarcations de fortune qui selon lui «amènent du Comorien» à Mayotte, département français au large de l’océan Indien. Cette séquence captée à son insu par la chaîne TMC a suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux et dans la classe politique française. Un nouveau couac pour un président bien décidé à verrouiller sa communication.
Dans une communication sous contrôle, certains passent entre les mailles du filet. Comme les caméras et les perches de l’émission Quotidien. La première fois, c'était la semaine dernière, le chef de l’Etat commentait à l’un de ses ministres sa rencontre avec les syndicats sur la réforme du travail : «Ça c’est très bien passé, je ne leur ai rien dit !» fanfaronne-t-il, sans savoir qu’on peut l’entendre.
Deuxième à-coup jeudi donc avec cette déclaration sur les kwassa-kwassa. Une « plaisanterie pas très heureuse » reconnaît-on à l’Elysée. Une imprudence dans le premier cas, un dérapage dans le second, qui montrent les limites du verrouillage de la communication voulu par Emmanuel Macron. Depuis son arrivée au pouvoir, cette volonté inquiète les journalistes.
Lors du premier conseil des ministres, les participants n’ont pas été autorisés à s’adresser à la presse. Dans la foulée, plusieurs médias ont protesté dans une lettre ouverte contre la volonté de l’exécutif de choisir les journalistes chargés de le suivre au Mali. Illustration d’un président qui a plus que son prédécesseur l’obsession de la communication parfaite, de la belle image et de la séquence» réussie.
Dans la vidéo tournée jeudi lors d'un déplacement en Bretagne, on voit Emmanuel Macron en train de parler de différents types d'embarcations. Le président compare les tapouilles qui servent aux pêcheurs de crevettes aux kwassa kwassa qui dit-il «amènent du Comorien».
En effet, les kwassa-kwassa servent aux migrants de l'archipel des Comores - un des pays les plus pauvres du monde - pour gagner Mayotte, département français situé à 70 km de là dans l'océan Indien. Depuis la diffusion du reportage de Quotidien sur TMC, les réseaux sociaux s’affolent et la polémique enfle dans les rues de Moroni.
MICHAËLLE JEAN SE SOUVIENT
À Niamey la SG de la Francophie revient aux sources institutionnelles de la Francophonie et se rappelle de Dior, Senghor et Bourguiba - L'INTÉGRALITÉ DE SON DISCOURS
SenePlus vous propose le discours complet de Michaëlle Jean à Niamey lors de l'ouverture du Forum Sahel Innov :
Excellences,
Monsieur le Président de la République du Niger,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Madame et Messieurs les chefs d’institutions,
Monsieur le gouverneur de la Région de Niamey,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Directeur général du CIPMEN,
Mesdames, Messieurs,
Chers jeunes entrepreneurs,
Monsieur le Président de la République,
Ma visite dans votre pays touche à sa fin. Je repartirai ce soir avec le sentiment fort et poignant d’être revenue aux sources institutionnelles de la Francophonie.
Dans ce pays où a été signé, en 1970, le Traité de Niamey, fondateur de la Francophonie. C’était tout près d’ici dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale.
Dans ce pays qui a donné à l’Agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Organisation internationale de la Francophonie, l’un de ses éminents hauts responsables : le Professeur Dan Dicko Dan Koulodo.
Je repartirai aussi avec le sentiment d’être revenue aux sources philosophiques de la Francophonie.
Dans ce pays qui a donné à la Francophonie l’un de ses pères spirituels, Diori Hamani qui, aux côtés de Léopold Sédar Senghor et Habib Bourguiba insuffla à ce projet son humanisme intégral et toute sa modernité.
Le Niger est en train de renouer avec cet esprit avant-gardiste.
Celui du pionnier de l’énergie solaire, le Professeur Abdou Moumouni, cet homme vrai, ignorant l’égoïsme, cet homme lié, ligoté au peuple, cet intellectuel organique comme le qualifiait l’historien Ki Zerbo.
L’esprit avant-gardiste, aussi, du Sommet de Maradi, en 1984, sur la lutte contre la désertification, 8 ans avant le Sommet de la Terre de Rio.
L’esprit avant-gardiste qui a conduit le Niger à accueillir les deux premières éditions, mais pas les dernières, du Forum International Jeunes Emplois verts.
Alors je repars remplie de confiance parce que j’ai ressenti ,à chaque instant de cette visite, combien le Niger est en train de renaître au Monde, à l’Afrique, au Sahel.
Je ne pense pas seulement à cette renaissance culturelle qui vous est si chère, Monsieur le Président, mais aussi à cette renaissance économique, agricole, sociale, technologique, pour plus d’Etat de droit, plus d’infrastructures, plus d’éducation et de formation, notamment pour les filles - je sais combien vous y tenez Monsieur le Président - plus plus de santé, plus de numérique, plus de développement, plus de sécurité dans cette région de tous les dangers, menacée et convoitée par des prédateurs, des criminels sans foi ni loi, plus de jeunesse. Une jeunesse à laquelle il faut donner des raisons d’espérer et les moyens d’entreprendre et de s’épanouir.
La encore, le Niger fait figure de pionnier. Il est le seul pays que je connaisse à s’être doté , en plus d’un ministère de la Jeunesse, d’un ministère de l’entreprenariat jeunesse. Alors je souhaite que vous soyez imité dans tous les pays de la Francophonie comme dans le reste du monde car donner toutes ses chances à la jeunesse , c’est donner au monde toutes les chances d’être plus inventif, plus solidaire, plus démocratique, plus équitable et plus stable.
Cette jeunesse de moins de 25 ans qui représente 70% de la population au Niger, cette jeunesse qui perpétue l’âme et le génie du peuple nigérien, son courage et sa capacité de résistance, sa combattivité et sa créativité face à une nature qui exprime, ici, toute sa délicatesse et sa rudesse, toute sa générosité et son hostilité.
Alors je ne saurais vous dire combien je suis honorée de vivre à vos côtés ces moments formidables de partage avec cette jeunesse qui nous donne toutes les raisons de porter un regard confiant sur l’avenir du Niger, du Sahel et du continent africain tout en entier.
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Ce que j’ai vu, ce que je j’ai entendu en échangeant dimanche avec les jeunes entrepreneurs du CIPMEN, en me rendant à Zinder pour découvrir le projet Mon champ, à Goubé pour découvrir le projet Tech-Innov, vaut mieux que tous les discours parce que j’ai vu des femmes, des hommes et des jeunes, la tête et le cœur remplis d’idées, de projets, d’initiatives ingénieuses, innovantes, audacieuses dans une grande diversité de secteurs et de filières, des projets et des initiatives qui ne demandent qu’à être révélés, valorisés, amplifiés et qui nous démontrent que la vraie richesse d’un pays se mesure aux ressources de son capital humain.
Alors je ne saurais vous dire combien je suis émue d’être la marraine de la première édition de Sahel Innov, combien aussi je me sens investie d’une responsabilité que je ferai tout pour honorer.
Croyez-moi ce ne sera pas un défi insurmontable parce que ce Forum
me donne raison, donne raison à la Francophonie de vouloir être un révélateur, un catalyseur, un facilitateur de réussites.
Ce Forum donne raison à la Francophonie de penser que la solution au défi d’un développement humain et économique responsable, d’une croissance partagée, de l’adaptation au réchauffement climatique, de la création d’emplois, au Niger, au Sahel, comme dans d’autres régions, est indissociable de la montée en puissance de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, de la constitution et de la structuration d’un tissu vigoureux de très petites, petites et moyennes entreprises et industries car ce sont elles qui, partout, on le sait, tirent la croissance, créent de la richesse et de l’emploi.
La Francophonie s’est donnée les moyens de ses convictions pour que les femmes et les jeunes deviennent, pour que vous, chers jeunes entrepreneurs, deveniez, sur le terrain, ces acteurs de développement et ces vecteurs de paix, comme les chefs d’Etat et de gouvernement s’y sont engagés lors des Sommets de Dakar et de Madagascar, -vous y étiez Monsieur le Président - car ce qui est en jeu, c’est aussi la stabilité et la sécurité de l’espace francophone et du monde.
Notre objectif n’est donc pas d’agir pour les femmes et les jeunes, mais d’agir pour eux, avec eux. La nuance est essentielle.
C’est bien dans cet état d’esprit que nous déployons notre stratégie jeunesse, notre stratégie numérique, notre stratégie économique. Et dans le cadre de cette stratégie économique nous avons lancé, voilà deux ans, un programme de promotion de l’emploi par l’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes en créant ou en renforçant des incubateurs et des accélérateurs d’entreprises dans des filières stratégiques et innovantes comme, par exemple, l’ économie numérique, l’économie verte ou bleue, l’économie sociale et solidaire, l’économie de la culture, ou encore l’économie du savoir.
12 pays partenaires ont été identifiés : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, Madagascar, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Togo, et votre pays, le Niger.
Nous signerons, tout à l’heure, l’Accord-cadre qui formalisera la mise en œuvre de ce programme.
Une équipe de l’Organisation internationale de la Francophonie est d’ailleurs actuellement présente à Niamey pour préciser, avec tous les partenaires impliqués, notre stratégie d’intervention et les actions concrètes à mettre en place. Elle le fait bien sûr en étroite collaboration avec le Centre Incubateur des Petites et Moyennes Entreprises, le CIPMEN, premier incubateur d’entreprises du Niger, qui a déjà à son actif une centaine d’emplois créés et une soixantaine de porteurs de projets accompagnés, et qui, en association avec le CTIC, au Sénégal, premier incubateur lancé en Afrique de l’Ouest, exporte le modèle au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, pays également partenaires de notre Programme de promotion de l’entrepreneuriat. Vous voyez la connection !
Certains pensent que nous pourrions aller plus vite. Nous pourrions certes aller plus vite en imposant à tous le même schéma de fonctionnement, un modèle tout fait, conçu ailleurs au mépris du contexte. Il est si facile d’imposer ! Mais ce que nous voulons, nous de la Francophonie, c’est co-construire, c’est prendre le temps de la rencontre et du dialogue, de l’analyse et de la réflexion pour répondre au plus juste, aux attentes, aux spécificités de chacun, aux ressources aussi du terrain qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre.
Nous voulons prendre en compte les réalités locales, à travers une approche par filières, des filières qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre.
Nous voulons, chers entrepreneurs, prendre en compte vos besoins, pour mieux vous aider à surmonter les difficultés auxquelles vous êtes quotidiennement confrontés.
Vous êtes les mieux placés pour savoir qu’il ne suffit d’avoir de l’énergie et de la créativité à revendre pour qu’un projet se concrétise, se pérennise et se développe.
Vous nous disiez dimanche, Cher Almoktar ALLAHOURY, que 80% des entreprises qui se créent au Niger meurent au bout de trois ans. Croyez-moi, ce n’est pas propre au Niger et c’est là que les incubateurs prennent tout leur sens. C’est là qu’intervient la Francophonie pour appuyer le renforcement de l’environnement entrepreneurial, sur le plan réglementaire, administratif, financier, normatif, stratégique.
Pour vous aider à amener vos initiatives à une autre échelle, pour les sortir de l’informel, pour déboucher de manière plus compétitive sur des marchés existants à l’échelle régionale, continentale, et intercontinentale.
Pour vous aider à renforcer vos capacités avec l’appui de son réseau d’experts, son réseau d’universités, de chercheurs, car il est important que les incubateurs, dans un partenariat public, privé, soient adossés aux universités.
La Francophonie est là aussi pour faciliter votre accès aux financements. Au Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie qui s’est tenu fin novembre à Antananarivo, la capitale de Madagascar, où nous avons installé notre premier incubateur d’entreprises, nous avons lancé un Prix substantiel de l’entrepreneuriat pour la jeunesse francophone, en partenariat avec le secteur privé. Une contribution canadienne du gouvernement du Nouveau-Brunswick, l’une des provinces canadiennes dont le dynamisme et les politiques en faveur de la jeunesse sont reconnus. Le Nouveau-Brunswick s’associe d’ailleurs au Niger pour pérenniser le Forum international Jeunes et emplois verts, dont il a reçu la troisième édition.
Nous venons de lancer aussi un programme de financement participatif, toujours pour vous, jeunes entrepreneurs, intitulé « Finance ensemble » dans le cadre du mouvement « Libres ensemble ». Je vous invite vivement à fréquenter la plateforme www.libresensemble.com pour y présenter vos initiatives entrepreneuriales.
Parce qu’un autre objectif de notre programme est de développer des réseaux, des espaces et des occasions d’échange de bonnes pratiques sur l’emploi et l’entrepreneuriat.
J’aime parler de Francophonie des solutions. Il y a tant de réussites qui méritent d’être connues, partagées et croyez-moi, le succès est contagieux.
Et puis il y a chez tous les jeunes de l’espace francophone, un désir fort de rejoindre des réseaux, de bonifier, de faire connaître et de pousser plus loin les initiatives.
cette plateforme "Libres ensemble" en est une de plus pour créer du lien entre vous et vous permettre d’exposer ce que vous accomplissez.
Notre but c’est de créer un réseau dynamique des jeunes et des femmes entrepreneurs.
Car pour vous, entrepreneur(e)s, le pire, c’est l’isolement.
Et croyez-moi les possibilités sont infinies. Parce que la Francophonie, aujourd’hui, c’est officiellement 84 Etats et gouvernements répartis sur les 5 continents. Je dis « officiellement », car les frontières de la Francophonie bougent sans cesse du fait de la vitalité de la langue française. Prenez-en conscience, elle est la troisième langue des affaires avec l’Anglais et le mandarin.
La Francophonie, aujourd’hui, c’est aussi un fabuleux espace d’accomplissements, de modèles de développement, de capacités de faire, de produire, de créer, d’innover et d’inventer. Et vous en faites partie. Il faut que vous en soyez convaincus.
C’est aussi un extraordinaire arc en ciel de traits de civilisation, une mosaïque de centaines de millions de forces vives, d’hommes, de femmes, et surtout de jeunes, animés, comme vous, de ce talent, de ce courage de cette volonté de faire bouger les lignes, de s’engager solidairement .
Alors je veux remercier, pour terminer, les organisateurs de cette première édition de Sahel Innov, que nous avons soutenue financièrement, je veux féliciter aussi le CIPMEN, et dire à tous les jeunes entrepreneurs présents ici : vous pouvez et vous devez être fiers de ce que vous êtes et de ce que vous faites.
Je vous remercie.
LE "TRIOMPHE DE LA SOLUTION NON-VIOLENTE" EN GAMBIE SALUÉ
Ziguinchor, 22 jan (APS) – Des associations féminines leaders de la Gambie, du Sénégal et de la Guinée Bissau ont salué dimanche à Ziguinchor (sud), le dénouement de la crise postélectorale gambienne et le "triomphe de la solution non-violente".
"Le Forum des femmes de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau exprime toute sa satisfaction suite au triomphe de la solution non-violente dans le dénouement de la crise politique en Gambie", indique cette structure.
Dans une déclaration transmise dimanche à l’APS, le Forum des femmes de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau pour la paix et la sécurité salue "la fermeté, mais surtout l’ouverture au dialogue de la CEDEAO pour la restauration de la démocratie’’ en Gambie.
De même, cette fédération d’organisations féminines de la Sénégambie méridionale souhaite un "retour à la normale dans une démocratie stable et une paix durable".
Le Forum qui fédère plusieurs organisations dont la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) adresse des "encouragements et félicitations à l’armée gambienne qui a su écouter son peuple, les médiateurs et toutes les personnes éprises de paix au profit d’une solution pacifique".
Les femmes de la Sénégambie méridionale disent partager le "désarroi et l’inquiétude des populations et surtout les femmes et enfants qui se sont déplacés et réfugiés massivement vers des abris plus sûrs tout en espérant que chacun pourra retourner chez soi sain et sauf".
Paris, 21 déc (APS) – Le chef de l’Etat a rendu hommage à Léopold Sédar Senghor, mercredi, lors de son admission en tant que membre associé de l’Académie des sciences d’outre-mer.
"Hier (mardi), 20 décembre 2016, il y a quinze ans, jour pour jour, nous quittait Léopold Sédar Senghor, poète et Homme d’Etat émérite, premier président de la République du Sénégal", a rappelé Macky Sall dans son discours prononcé devant Abdou Diouf et François Hollande.
"Chantre infatigable de la négritude, Senghor s’est éteint dans le Calvados, en terre normande, celle de son épouse, Colette. Né et enterré au Sénégal, Senghor, l’agrégé de grammaire, membre de l’Académie Française et de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, aimait profondément la France, dont il fit rayonner passionnément la langue", a-t-il souligné.
Selon lui, la figure emblématique de Senghor "est l’expression la plus achevée de ce qui nous unit et nous rassemble ici, enracinés dans nos valeurs de culture et de civilisation, et ouverts aux souffles fécondants de l’extérieur".
"C’est ce que Senghor l’humaniste appelait le +rendez-vous du donner et du recevoir+ qui préfigure la +Civilisation de l’Universel+, dont il était un ardent défenseur", a dit Macky Sall qui a invité l’assistance à observer une minute de silence à la mémoire de Senghor.
Il a rappelé que le président Abdou Diouf, lui aussi membre de l’Académie, est "un des plus fidèles disciples" du premier président de la République du Sénégal.
L'émouvant témoignage de Tanor sur Senghor : "Il n'est ni du passé, ni un homme dépassé…"
PAR NOS REPORTERS FRÉDÉRIC ATAYODI, FODÉ MANGA ET BOUBACAR BADJI
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SENGHOR, NIASSE, MAKHTAR MBOW ET MOI
EXCLUSIF SENEPLUS : Comment Senghor m'a dégoté dans mon lycée à Banjul ? - Pourquoi Amadou Makhtar Mbow m'a choisi pour diriger les oeuvres représentatives mondiales à l'Unesco - Sedat Jobe parle de ses connexions au Sénégal
Frederic Atayodi, Fodé Manga et Boubacar Badji de SenePlus |
Publication 12/12/2016
Jeune lycéen à Banjul, c’est un jour des années 1960 que le président Senghor, au détour d’un voyage dans un lycée gambien, identifia le jeune Momodou Lamin Sedat Jobe. C’est lors de l’échange de quelques civilités exprimées à la classe que, la réponse du jeune Sedat avait vraisemblablement marqué feu le président Senghor.
C’est ainsi qu’il instruit son chef de protocole de prendre contact avec le jeune Sedat qui, plus tard rejoindra Dakar sur la demande de Senghor.
Par l’entremise donc du président Senghor, le futur cadre francophile Sedat , se lira d’amitié avec les proches de Senghor tel Moustapha Niasse, Djibo Kâ, Amadou Makhtar Mbow, etc.
La suite de l’histoire dans la vidéo. Regarder.
PAR FRÉDÉRIC ATAYODI ET BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
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SÉDAR SENGHOR VS. CHEIKH ANTA
Les péchés mignons du poète et les paradigmes éternels du scientifique : intellectuels de haut niveau, le 1er président du Sénégal et le fondateur de la 1ère école africaine d'égyptologie ne boxaient pas dans la même catégorie, selon Dialo Diop du RND
FRÉDÉRIC ATAYODI ET BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS |
Publication 31/10/2016
Feu Léopold Sédar Senghor et Cheikh Anta Diop, deux fils d'Afrique et du Sénégal, comptent parmi les plus grands ambassadeurs du continent à travers le monde, à des niveaux différents, assurément. Leur rayonnement intellectuel faisant, leur carrure et leur personnalité aidant, les noms de ces deux intellectuels restent à jamais gravés dans les annales de l'histoire.
Seulement, un disciple de Cheikh Anta Diop, le Dr. Dialo Diop, secrétaire général du Rassemblement nationale démocratique (RND) fondé par le parrain de l'université de Dakar, tient à préciser que les deux personnalités ne boxaient pas dans la même catégorie. Étant entendu que leurs héritages respectifs ne s'équivalent pas. Le legs du poète président, c'est de la poésie tandis que le scientifique et égyptologue lui, laisse pour la postérité des paradigmes dont la mise en oeuvre devrait permettre le décollage effectif de l'Afrique. C'est la position exprimée par le chef de file du RND.
FRÉDÉRIC ATAYODI, FODÉ MANGA ET BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
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MULTIPLE PHOTOS
NIASSE, TANOR, DJIBO KÂ ET SENGHOR
Qui porte le mieux l'héritage de Léopold ? Comment Tanor a résisté à la phagocytose de Wade ? Pourquoi tant de suspicion sur la transparence des élections en Afrique ? Pourquoi la politique occupe tant nos médias ? Réponse du Pr. Ousmane Sène
FRÉDÉRIC ATAYODI ET FODÉ MANGA |
Publication 25/10/2016
Le Pr. Ousmane Sène, directeur du Centre ouest-africaine de recherche (CROA), communément appelé WARC, -West African Research Center- , est l'invité de SenePlus.
Dans cet entretien, le chercheur nous dévoile la face cachée de Senghor. Face la moins connue et laquelle traduit, pourtant, le niveau d'encrage du poète président dans sa culture Sérère et africaine et qui mériterait d'être connue par tous.
Par ailleurs, le chercheur analyse le jeu politique dans les pays africains, au Sénégal en particulier. Un jeu politique que les acteurs ont manifestement transformé en "Je" politique, selon que les situations les arrangent ou non.
Jetant une pierre dans le jardin des médias, les chaines de TV, en l'occurrence. l'universitaire critique les acteurs de saturer les téléspectateurs de débats politiques au détriment d'autres sujets plus intéressants et de surtout tout centrer sur Dakar.
Où est l'autre Sénégal dans nos médias ? - Celui de la campagne agricole - celui des pêcheurs de Saint-Louis - celui de la Casamance naturelle - celui des activités touristiques…