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28 avril 2025
Politique
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LETTRE À UN CAMARADE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous voulons changer la société, car nous sommes secoués par le devenir de l'Homme. Nous devons maintenant matérialiser nos vœux et assumer notre engagement militant - NOTES DE TERRAIN
Notre discussion aurait pu rester dans le domaine du privé. Nous nous connaissons depuis cinq ans, maintenant. Et savons, à peu près, ce que l’un ou l’autre pense et croit. Nous avons passé de longues heures, autour du thé, grignotant des cacahuètes grillées, dans ton salon, ou le mien, avec d’autres camarades à débattre sur le monde. Sur le Sénégal et sur l’Afrique particulièrement. Car nous portons « un amour tyrannique de l’Afrique ». Émotionnellement préoccupés par le sort du continent, nous sommes devenus des camarades. Dans le sens politique, et aussi amical. Cette précision, pour dire qu’il y a un socle, intellectuel et fraternel qui nous lie. Il trouve sa justification dans le parti pris moral et idéologique, nous concernant. Ces premiers mots, pour aussi témoigner de notre éthique de la transparence.
Nous ne nous cachons pas pour exprimer nos idées, et nos vœux de changement social. La politique, pour nous, est un espace de conflit des idées. Et non le lieu d’assouvissement des passions rances et de la kleptocratie. Nos divergences, sur le fond, sont minimes. Même si elles ont eu raison, plusieurs fois, de notre prétention commune de « transformer la société ». Je dis cela car, depuis cinq ans, notre processus de maturation politique stagne. La vérité, c’est que notre esprit de dépassement a été mis à mal, plusieurs fois, lorsqu’il s’est agi de débattre et de délibérer sur certaines questions.
Nous n’avançons pas, camarade. Car, et ton mot est juste, il arrive que chacun s’accroche à sa « pureté idéologique ». C’est la maladie universelle de la gauche. C’est aussi, là, l’histoire des partis progressistes au Sénégal. Des flancs du PAI originel, dont vingt-deux hommes et une femme, voulaient déployer, le 15 septembre 1957 à Thiès, « les ailes de la Démocratie » et voir fleurir « l’hymne de liberté sur la terre d’Afrique », plusieurs mouvements politiques allaient émerger. Une division qui a sonné le glas des mouvements révolutionnaires dans notre pays. Le RND s’est aussi fissuré avec le bannissement de son aile gauche porté à l’époque par Me Babacar Niang.
Que faire ?, as-tu demandé. D’abord, dépasser certains clivages inopportuns. Les progressistes, partout, s’écharpent, jusqu’à orchestrer leur propre faillite, sur des sensibilités ou sur de simples thèses doctrinales. Qui, si elles sont parfois essentielles, ne doivent pas faire oublier la mission. S’engager dans un humanisme de combat. Annoncer l’espérance aux laissés-pour-compte. Reconstruire les solidarités. Consolider les fraternités. Augmenter la conscience des citoyens. Libérer la société de tous les jougs. Voilà le principal. Pour rendre tout cela possible, il faut nous poser les bonnes questions, en ayant toujours en tête l’esprit de compromis.
Proposer autre chose. Comment construire un corpus idéologique et doctrinal, sans nous confiner dans le dogmatisme ? Le patrimoine du PAI et du RND est éloquent. Nous sommes d’accord. Mais quelles idées y cueillir ? Comment articuler ces idées avec le temps et l’esprit de la société ? Par ailleurs, nous puisons encore, majoritairement, dans un lexique importé les mots de notre discours. « Gauche », « extrême droite », etc. Dans notre environnement civilisationnel, ces projets politiques n’ont pas de correspondance. Et donc, ne résonnent pas dans l’oreille sociale. Je vois déjà les cyniques et les réactionnaires se féliciter de nous voir dire des mots étrangers. Et s’éclater sans vergogne. Ils savent que nous sommes en retard, ou peut-être en avance sur l’horloge social.
La question de l’ancrage culturel sera importante au moment de la praxis. Les paradigmes qui nourriront notre discours vont déterminer, en grande partie, nos victoires. Il nous faut imaginer notre geste politique à partir de nos imaginaires. De notre substrat culturel. Un mouvement progressiste africain doit trouver sa source dans la très riche cosmogonie du continent. L’évolution des consciences politiques passera par le réarmement de valeurs issues de la psyché collective. Par le réinvestissement des vertus civilisationnelles latentes. Par l’établissement d’un contrat de confiance avec le peuple. Par la découverte des idéalismes oubliés. L’instrument intellectuel majeur du socialiste demeure le matérialisme dialectique. En quoi est-il pertinent dans la société africaine du 21e siècle ?
La politique est aussi un lieu d’apprentissage. Un espace de coopération. Notre objectif n’étant pas de perpétuer un système vertical et directif, nous devons nous écarter des schémas traditionnels. Il nous faut développer des initiatives endogènes. Et tenir compte de la médiation culturelle. De la réalité extérieure directe. En dialoguant, en créant, dans la langue du peuple, les idées du changement positif. Nous ne nous ferons pas comprendre si nous fleurissons notre discours de concepts éloignés de notre socioculture Si la gauche sénégalaise s’est effondrée, c’est aussi parce qu’elle était incomprise. Voilà la tâche ardue, qui est de devoir réinventer la roue, d’adapter les idées à notre environnement.
Nous forgerons les idées-forces de la civilisation humaniste, d’obédience africaine, en écoutant le pouls de nos sociétés. Il ne s’agit pas ici de comparer les valeurs d’une civilisation ou d’une autre. Nous prenons partout ce qui participe à la démocratie spirituelle et à la dignité des femmes et des hommes. Car, comme le rappelle si justement Cheikh Anta Diop : « Aucune pensée, aucune idéologie n'est, par essence, étrangère à l'Afrique qui fut la terre de leur enfantement. C'est donc en toute liberté que les Africains doivent puiser dans l'héritage intellectuel commun de l'humanité, en ne se laissant guider que par les notions d’utilité, d’efficience. » Nous n’avons pas à nous justifier de ce que nous sommes : des humanistes, partisans de la fraternité entre les peuples. Nous n’avons pas, non plus, à avoir de la gêne en nous réclamant des idées de « vieux camarades », d’ailleurs. Ou même à nous inspirer de nos contemporains qui vivent dans d’autres aires civilisationnelles. La bibliothèque de l’humanité n’appartient à personne. Surtout si elle contient une littérature fraternelle, solidaire et émancipatrice.
Je sais, aussi, que nous n’avons pas le temps. La grande machine continue de broyer les vies et nous a imposé la perversité d’un ordre barbare. Mais pour une transformation sociale à la hauteur des saccages, il faut un inventaire réaliste et intransigeant. Une méthodologie, une conscience-propre. Le travail de réflexion précède toujours celui de l’action. Ensuite, les deux, dans une boucle rétroactive, doivent s’alimenter. Il n’est pas question, même dans l’urgence, d’oublier de penser radicalement le changement. Et je le dis, comme je le pense, l’internationalisme viendra après l’unité nationale et continentale. Si nous voulons obtenir la confiance des masses, nous n’avons pas d’autres choix. Il nous faut trouver une voie authentique, africaine.
Cela ne veut pas dire pour autant, intolérance, xénophobie ou racisme inversé. Et tu as raison de le souligner, notre engagement ne tolérera jamais la bigoterie. Nous serons intraitables avec ceux qui, perturbés par le système, déversent leurs idées saugrenues et sectaires dans les esprits en formation. Nous voyons, d’ailleurs, que le panafricanisme, cette grande promesse révolutionnaire, est aujourd’hui manipulé par les mystificateurs et les vendeurs de haine. Il est choquant, pour reprendre, Gramsci, « de voir un point de vue critique (...) devenir le monopole de cerveaux étroits et mesquins. » À ce sujet, il nous incombe de sonner l’alerte. Le repli et la bigoterie menacent aujourd’hui cette grande valeur africaine : l’hospitalité. Or, pour nous, l’Afrique est la Terre-mère. Toujours accueillante pour tous les enfants de la planète. Les turpitudes des autres ne doivent pas avoir raison de notre force d’âme.
Nous devons, cependant, commencer l’action, être prêts à prendre rendez-vous avec les banlieues et le monde rural. Car la vie suit son cours et l’espace est occupé par d’autres qui n’ont pas nos préoccupations. L’abaissement national, comme tu dis, n’a que trop duré. Je suis d’accord avec toi, quant à la nécessité d’une « guérilla patiente ». Il faut amorcer le mouvement, et commencer à travailler le corps social, plongé dans une torpeur terrifiante. Pour devenir hégémonique, il nous faut, tout de suite, bâtir de nouvelles stratégies, ainsi que des méthodes neuves, qui vont fortement influencer les esprits. C’est l’idée de la « révolution passive », développée par Gramsci. Qui prône que toute transformation a d’abord lieu au « niveau moléculaire ». Et qu’il faut dans ce sens, engager une « pression lente et irrésistible » sur la société.
Ce n’est pas forcément dans la lutte pratique, entre forces antagoniques, qu’il faut mettre toutes les énergies. Les lignes de front doivent se multiplier, dans une conflictualité permanente et générale. Tu as évoqué les intellectuels, les étudiants, les artistes. Il faut investir toutes les manifestations intellectuelles. Des outils sont à notre disposition. Les médias modernes, qu’il faut utiliser. L’art dans toutes ses formes, à exploiter. Il s’agira aussi de multiplier des actions culturelles de choc. De mettre en place des initiatives locales et alternatives. Je parle, ici, de l’idée d’insurrection, qui ne peut marcher que si les « insurgés » parviennent, par la séduction patiente et intelligente, par des coups d’éclats fréquents, à s’introduire dans le cœur des femmes et des hommes. La confiance est un long travail de compréhension, de pédagogie et de communication influente.
Nous trouverons « les armes miraculeuses » dans notre capacité à imaginer de nouveaux cadres d’action et de distribution de la pensée. Dans notre détermination à engager le processus de transformation sociale. Avec rigueur, discipline, et solidarité. Tu as cité un certain nombre d’enjeux, qui seront les mots-clés de la résurrection des progressistes du Sénégal. J’ai retenu l’écologie, le féminisme, la souveraineté, la justice, la nation, le progrès humain et social, le service public, la liberté. À ces mots-clés, j’ajouterai l’intégration et le fédéralisme. L’Afrique ne pourra sortir du « lumpen-prolétariat », qu’en se déconnectant de ce centre dominant et hégémonique. Qui le maintient dans un système écocide, tout en le laissant végéter dans les limbes de la misère et du « sous-développement ».
Le panafricanisme, comme idée d’émancipation, n’est plus révolutionnaire. Je le disais plus haut, les manipulateurs s’en sont emparés. Mais, en tant que projet politique, le panafricanisme reste, pour nous, un horizon de vérité. Voilà, cher Hamidou, les efforts de projection que nous devons faire. Nous voulons changer la société, car nous sommes secoués par le devenir de l'Homme. Nous devons maintenant matérialiser nos vœux et assumer notre engagement militant. En reprenant le terrain perdu. En posant les bases doctrinales de nos convictions politiques. En restant ferme sur les principes, sans jamais perdre notre esprit de dépassement. En prenant en compte les déterminants culturels. En demeurant créatif et généreux dans notre engagement. En pensant la complexité du monde et la place de l’Afrique dans celui-ci.
Au moins quatre civils ont été tués dans les troubles sanglants en cours à Bamako, sans aucune garantie qu'une nouvelle concession du président à la contestation n'apaise le climat quasiment insurrectionnel qui règne dans la capitale malienne
Bamako a été le théâtre samedi d'une deuxième journée et d'une nuit de violences entre Bamakois et forces de sécurité tirant à balles réelles selon de nombreux témoignages. Quatre civils, dont deux mineurs de 15 et 17 ont trouvé la mort, a indiqué à l'AFP un responsable des urgences d'un grand hôpital sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité de la situation.
Les affrontements ont été particulièrement durs autour de la mosquée où prêche celui qui est considéré comme la tête pensante de cette contestation, l'imam Mahmoud Dicko. L'entourage de cette personnalité très écoutée et bête noire du pouvoir a diffusé des vidéos difficiles qui s'apparentent à des images de guerre. Elles montrent au moins deux hommes visiblement morts baignant dans leur sang et d'autres perforés par des projectiles, ainsi qu'une grande confusion d'hommes s'agitant dans ce qui est selon l'entourage de M. Dicko les bureaux de l'imam. Des coups de feu claquent à distance par saccades régulières, sans que les tireurs puissent être identifiés."Vous êtes en train de tuer les Maliens, dans la mosquée, (à) balles réelles. La mosquée est en feu", s'écrie un homme dans l'une de ces vidéos qui n'ont pas pu être identifiées indépendamment par l'AFP.
Dans un climat propice à toutes les rumeurs, les fidèles de l'imam redoutaient apparemment qu'il ne soit arrêté à son tour, comme l'ont été depuis vendredi plusieurs leaders de la contestation, et ont affronté les forces de sécurité.
- A qui la faute -
Des affrontements ont aussi été rapportés près de la maison de la présidente de la Cour constitutionnelle, Manassa Danioko, l'un des personnages publics qui focalisent la colère. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent au moins un homme apparemment mort. Dans d'autres quartiers, des hommes ont dressé des barrages, incendié des pneus et se sont livrés au saccage. La capitale, préservée en temps normal par les violences jihadistes et intercommunautaires qui endeuillent le nord et le centre du pays, est la proie depuis vendredi de ses troubles civils les plus graves depuis des années. Au moins trois personnnes ont été tuées vendredi, et des dizaines d'autres blessées. Ces violences découlent de tensions sans cesse croissantes depuis les législatives de mars-avril. Une coalition hétéroclite de leaders religieux, de personnalités du monde politique et de la société civile s'est agglomérée autour de l'imam Dicko pour porter la protestation. Ce mouvement dit du 5-Juin canalise une multitude de mécontentements dans l'un des pays les plus pauvres du monde: contre la dégradation sécuritaire et l'incapacité à y faire face après des années de violence, le marasme économique, la défaillance des services de l'Etat, ou encore le discrédit répandu d'institutions suspectes de corruption.
Vendredi, le mouvement est entré selon ses mots en "désobéissance civile", frustré par les réponses successives du président à des exigences fortes: dissolution du Parlement, démission des juges de la Cour constitutionnelle, formation d'un gouvernement dont il nommerait le Premier ministre et, au bout du compte, départ du président.Le mouvement dit être pacifique et accuse le pouvoir des violences.
- Alliés et voisins inquiets -
Plusieurs de ses leaders ont été arrêtés depuis vendredi. Les autres semblent se cacher. Le contrôle que le mouvement exerce encore sur la contestation n'est pas clair. La décision de la Cour constitutionnelle d'invalider une trentaine de résultats des législatives passe pour un élément déclencheur de la contestation.Samedi soir, dans sa quatrième allocution en un mois, le chef de l'Etat a annoncé la dissolution de la Cour constitutionnelle et le remplacement prochain de ses neuf juges. Il a aussi ouvert la voie à des législatives partielles là où la Cour constitutionnelle a invalidé les résultats, suivant en cela les recommandations d'une mission de bons offices des Etats ouest-africains.
L'escalade en cours alarme en effet les alliés du Mali, inquiets d'un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée. M. Keïta, 75 ans, président depuis 2013 et réélu en 2018, a réitéré son offre de dialogue et assuré que le prochain gouvernement, en cours de constitution, serait "consensuel, composé de cadres républicains et patriotes et non de casseurs et de démolisseurs du pays". Cependant, aucune de ses ouvertures jusqu'alors n'a fait retomber la fièvre, au contraire.
AUDIO
OBJECTION AVEC FATIME RAYMONNE HABRE
L'ancienne première dame du Tchad, autrice du livre "Afrique debout", passe en revue les obstacles qui plombent le développement du continent, au micro de Baye Omar Guèye
L'ancienne première dame du Tchad, autrice du livre "Afrique debout", passe en revue les obstacles qui plombent le développement du continent, au micro de Baye Omar Guèye.
Me MOUSSA DIOP POURSUIT BARTHÉLÉMY DIAS ET LUI RÉCLAME 500 MILLIONS FCFA
Barthélémy Dias est poursuivi pour des faits de diffamation. L’acte d’accusation est parti des déclarations du maire et opposant, par des propos tenus lors d’une émission diffusée sur la TFM, le 11 juin dernier.
Nouvel épisode dans lq guéguerre entre Barthélémy Dias et Me Moussa Diop. Cette fois-ci, c’est le Directeur de Dakar Dem Dikk qui passe à l’acte. Il a décidé de solder ses comptes avec Barth’ devant les juridictions.
Me Moussa Diop a, en effet, servi une citation directe au maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélemy Diaz, qui est invité à comparaître le mardi 11 août 2020 à 8h30, à la barre du tribunal de Grande instance de Dakar statuant en matière.
Barthélémy Dias est poursuivi pour des faits de diffamation. L’acte d’accusation est parti des déclarations du maire et opposant, par des propos tenus lors d’une émission diffusée sur la TFM, le 11 juin dernier. Barthélémy Diaz déclarait que l’Alliance pour la République (Apr), n’avait pas versé à Dakar Dem Dikk le montant d’un milliard de francs CFA, prix de l’assiette foncière qui lui a été cédé pour la construction de son siège, sur la route de Ouakam.
« Les états financiers de Dakar Dem Dikk sont là. Mais ni en 2017, ni en 2018, ni en 2019 vous verrez les fameux 500 millions ou le milliard de l’Apr. Parce que l’APR n’a jamais acheté du foncier à Dakar Dem Dikk. Monsieur Diop le sait et je le sais », avait-t-il. Des propos que Me Moussa Diop juge diffamatoires. Ce qui l’a poussé à servir, par l’intermédiaire de son avocat, Me Bamba Cissé, une citation directe à Barthélémy Diaz afin qu’il puisse apporter la preuve de ses allégations. Me Moussa Diop réclame pour toutes causes de préjudice confondues la somme de 500 millions de francs CFA. Il demande au juge, si gain de cause lui est donné, d’ordonner la publication de la décision sur les quotidiens nationaux et des sites web d’informations.
LES ASSURANCES DU MINISTRE ALIOU SARR
L’Aéroport international de Blaise Diagne (AIBD) est prêt pour la reprise. C’est l’assurance donnée par le ministère de tutelle sur la reprise des vols internationaux prévue le mercredi 15 juillet 2020.
L’Aéroport international de Blaise Diagne (AIBD) est prêt pour la reprise. C’est l’assurance donnée par le ministère de tutelle sur la reprise des vols internationaux prévue le mercredi 15 juillet 2020.
Arrêtés depuis plus de trois mois, les vols internationaux vont bientôt reprendre. Plus qu’une question de jours. Une reprise qui devrait bien participer à la relance de l’économie, plombée par la crise sanitaire liée à la Covid-19. Mais avant de redémarrer, dans quatre jours, les autorités voudraient s’assurer qu’il n’y aura aucun risque surtout en cette période où un reflux des cas importés a été noté avec les vols de rapatriement.
« J’ai instruit mes équipes, ce 10 juillet 2020, de procéder à une dernière visite d’inspection et de contrôle de l’aéroport international AIBD, avant l’ouverture des frontières aériennes prévue le 15 juillet.
La mission consiste à s’assurer de la mise en œuvre effective par les différentes parties prenantes, des dispositions du Protocole sanitaire, pour limiter les risques de contamination et de propagation de la COVID-19 », a indiqué, le ministre du Tourisme et des Transports aérien, Alioune Sarr.
Il a invité les passagers et tous les usagers de la plate-forme aéroportuaire, au strict respect de ces instructions, dans les aérogares, dans les espaces d’embarquement et dans les aéronefs.
par Adama Dieng
HOMMAGE AUX VICTIMES DE SREBRENICA
N’oublions jamais que ce qui s'est passé à Srebrenica ne concerne pas seulement le passé. Il s'agit de faire face au présent et à l'avenir. La souffrance des victimes ne finit jamais, et notre adhésion à leur cause ne devrait pas non plus s’estomper
Aujourd’hui nous commémorons le 25e anniversaire du génocide de Srebrenica. Le 11 juillet 995, près de 8,000 hommes et adolescents bosniaques musulmans ont été massacrés par les forces serbes de Bosnie. C’était la pire des atrocités commises sur le sol européen depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Nous rendons hommage à tous ceux qui, il y a vingt-cinq ans, ont été victimes de cruauté, d'inhumanité et, finalement, du crime le plus odieux, le crime de génocide. Ces Bosniaques musulmans pensaient qu'ils étaient en sécurité dans une enclave protégée par les Nations Unies. Pourtant, ils ne reçurent aucune protection au moment où elle était plus que nécessaire.
Aux Nations Unies, lorsque nous nous souvenons de Srebrenica, nous le faisons avec beaucoup d'humilité et de regret, car nous reconnaissons que la communauté internationale, y compris notre propre organisation, n'a pas empêché cette tragédie.
La vie des victimes de Srebrenica doit être honorée et rappelée. Le chagrin que la perte de ces vies a généré se fera sentir pendant des générations. N’oublions jamais que ce qui s'est passé à Srebrenica ne concerne pas seulement le passé. Il s'agit de faire face au présent et de faire face à l'avenir. La souffrance des victimes ne finit jamais, et notre adhésion à leur cause ne devrait pas non plus s’estomper.
Pour moi, se souvenir de ce qui s'est passé à Srebrenica, il y a vingt-cinq ans, constitue non seulement une responsabilité que nous partageons tous dans l'humanité, mais aussi un impératif pour empêcher la commission de tels crimes à l'avenir. Nous devons donc commencer par l'humilité de reconnaître qu'il nous reste encore beaucoup à faire pour atteindre cet objectif. Pourtant, les leçons de Srebrenica montrent trop clairement que, lorsque les signes sont là pour tous, nous ne devons ménager aucun effort pour prendre des mesures pour empêcher de telles tragédies.
J'ai souvent entendu et partagé cet appel à la reconnaissance et à l'action. Mais il devient plus fort et plus clair lorsqu'il est exprimé par ceux et celles qui ont souffert des horreurs du passé. À Srebrenica, la voix des proches des victimes, en particulier des Mères de Srebrenica, reste une source d'inspiration pour nous tous.
Il y a deux ans, j'ai eu l'honneur de rendre visite aux Mères de Srebrenica au Potocari Memorial Centre. À cette occasion, j’ai fait un tour avec elles dans des champs qui ont été témoins de souffrances insupportables. Je me suis rendu à Srebrenica pour honorer leur combat pour la justice et rendre hommage à leurs pères, leurs frères, leurs maris, leurs fils, dans certains cas à toute leur famille.
La vie des victimes de Srebrenica doit être honorée et rappelée. Le chagrin que la perte de ces vies a généré se fera sentir pendant des générations. N’oublions jamais que ce qui s'est passé à Srebrenica ne concerne pas seulement le passé. Il s'agit de faire face au présent et de faire face à l'avenir. La souffrance des victimes ne finit jamais, et notre adhésion à leur cause ne devrait pas non plus s’estomper.
Cela devrait commencer par la reconnaissance des atrocités criminelles qui ont été commises. Pourtant, certains continuent de douter, voire nier que les événements d'il y a vingt-cinq ans constituent un génocide. Ceci malgré les jugements du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, de la Cour internationale de Justice et des tribunaux nationaux. Le déni du génocide sème la peur, la méfiance et la haine. Le déni du génocide divise les communautés. Il transforme les auteurs et les criminels de guerre en héros. Il constitue un affront à la réconciliation et empoisonne l'avenir des enfants avant même qu'ils ne s'en rendent compte.
Nous devons tous contrer fortement ces tendances. Tous les dirigeants politiques et toutes les personnes en position d'influence doivent combattre la rhétorique négative par des paroles de compassion et d'empathie envers la douleur et la souffrance de leurs voisins.
Les victimes, les survivants et les témoins - les personnes mêmes que nous honorons aujourd'hui - sont les vrais héros. Ils ont fait preuve d'un immense courage en se rendant devant les tribunaux pour témoigner contre ceux qui leur ont causé tant de souffrances ; ceux qui ont donné l'ordre de viser des civils pendant le conflit ; ceux qui bafouaient les Conventions de Genève. Malgré le passage du temps, un quart de siècle déjà, les victimes et les survivants n'ont cependant jamais abandonné l'espoir de voir la justice. Nous devons toujours nous souvenir de leurs souffrances et honorer leur cause.
Bon nombre des indicateurs de risque que nous utilisons aujourd'hui à l'échelle mondiale s'appuient sur les enseignements que nous avons tirés des événements qui ont précédé les génocides de Srebrenica ou des Tutsis du Rwanda. Les leçons tirées de ces tragédies m’ont conduit à développer un cadre d’analyse pour la prévention des atrocités criminelles (crime de génocide, crime contre l’humanité, crime de guerre et nettoyage ethnique). Ce document est disponible dans les langues officielles de l’ONU et accessible au site de mon Bureau www.un.org/preventiongenocide/. A l’occasion de ma visite officielle en Slovénie, j’ai eu l’agréable surprise de recevoir une copie de ce cadre d’analyse traduit en langue slovène qui n’est pas une des six (6) langues officielles de l’ONU. Ce fut l’occasion pour moi de féliciter le président de la Slovénie lors de l’audience qu’il m’a accordée. En traduisant et en disséminant ce cadre d’analyse les autorités de ce pays d’Europe centrale au carrefour des principales cultures européennes, a bien compris le message que je répète inlassablement : aucune société n'est à l'abri du risque de génocide et autres atrocités criminelles.
En ces temps d’incertitudes dans la région du Sahel, où nous sommes témoins de la stigmatisation des Peuls, où des violations et abus de droits de l’homme sont commis autant par des forces gouvernementales que des groupes armés non étatiques renforçons notre devoir de vigilance. J’en appelle à tous les leaders de la région d’investir davantage dans la prévention, de sensibiliser aux conséquences de la haine et de l'intolérance. Ce travail est indispensable partout. La montée mondiale du discours de haine, de l'intolérance et du dénigrement de groupes entiers est très préoccupante. Nous devons redoubler d'efforts pour combattre la haine partout où elle s’exprime.
Nous devons œuvrer pour un monde exempt de haine et de division dans lequel les crimes tels que ceux qui ont été commis à Srebrenica ne se produisent plus ; un monde qui a tiré les leçons du passé ; et un monde où les communautés peuvent vivre ensemble dans la paix et la dignité, car c'est leur droit inhérent.
Savoir se souvenir est tout un art de vivre ! Se souvenir de Srebrenica constitue également un impératif pour empêcher la commission de tels crimes à l'avenir. Rappelons que l'engagement de ne pas oublier et l'engagement de prévenir sont les deux faces d'une même médaille.
Adama Dieng est Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Conseiller spécial pour la prévention du génocide.
par Pepessou
QUI DE LA BOUCHE OU DE LA VOIX EST COUPABLE ?
Il y aurait pu ne jamais y avoir d'affaire Cissé Lô, si une certaine presse n'avait pas prêté son concours aux "balanceurs" qui ont fait fuiter des propos, certes salaces et d'une extrême indécence, mais tenus, après tout, en privé
Les propos du secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics) Bamba Kassé, parus dans la presse de cette semaine, sonnent comme un aveu d'impuissance. ‘’Demain, si une action publique est ouverte, le diffuseur sera poursuivi au principal. Et convenons nous-en : il nous sera très difficile de défendre un média coupable d'avoir relayé des insultes’’, prévient-il au sujet des propos du député Cissé Lô dont la presse s'est fait l'écho.
Peu dans son rôle habituel, peut-être, le premier des responsables syndicaux de la presse sénégalaise prend ses distances face à la déliquescence des pratiques de certains de ses confrères et consœurs.
Le parlementaire Moustapha Cissé Lô a défrayé la chronique non pas en tenant des propos injurieux. C'était, après tout, son quotidien et tout le monde avait fini par s'en accommoder, apparemment. Mais ce qui en fait la gravité, c'est la publicité donnée à ses propos par ses adversaires de même parti politique qui les ont ainsi mis sur la place publique de façon exhaustive, avec la complicité des médias et réseaux sociaux. Il y aurait pu ne jamais y avoir d'affaire Cissé Lô d'ailleurs, si la presse, ou plus exactement une certaine presse n'avait pas prêté son concours aux "balanceurs" qui ont fait fuiter des propos, certes salaces et d'une extrême indécence, mais tenus, après tout, en privé et dans les coursives des batailles de clans autour du président Macky Sall.
INTERÊT OU UTILITE ? A la différence de Bamba Kassé qui estime que ce qui s'est passé est "désolant parce que les médias ne doivent pas être que des caisses de résonance, mais des filtres capables de faire le tri entre ce qui est intéressant pour le public et ce qui, au contraire, l’indispose...", il y a peut-être lieu de nuancer ses propos. C'est justement dans la recherche de choses intéressantes pour le public, qui est une masse indéfinie, très diverse et quelquefois au discernement discutable, que les médias en arrivent dans la quête effrénée de sensationnel : le public, avouons-le, est quelque peu voyeur ! Tout ce qui suscite de l'intérêt pour lui n'est pas toujours utile, ni moral.
L'audience, l'audimat et le buzz sont des pièges. Plus encore pour des médias qui ne méritent pas toujours la qualité d'organes de presse. Quelle surprise, d'apprendre, dans l'interview donnée par le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, au lendemain de la distribution de l'aide à la presse - un moment traditionnel de polémique - qu'ils ont été 372 organes à en bénéficier. Excusez du peu ! Il y a eu 143 radios communautaires et 156 organes de presse en ligne qu'on peut appeler plus simplement des sites Internet qui se définissent comme des journaux en ligne.
Les radios communautaires semblent pléthoriques. Mais elles le sont beaucoup moins tout de même au Sénégal que dans des pays comme le Burkina Faso et le Mali où, au lendemain des conférences nationales tenues vers la fin des années 90, il y eut une explosion du champ radiophonique. Elles ne posent pas, à vrai dire, de problème, si l'on s'en réfère aux scandales ou insuffisances attribués aux médias. La proximité semble les rendre plus responsables, et parce que redevables auprès de leurs communautés, elles se savent surveillées et évaluées par elles. Du coup, il y a peu de remontées négatives au niveau national de manquements qui leur seraient attribués. Il en est tout autrement de la presse en ligne, si prompte à relayer n'importe quoi, faute de discernement et de professionnalisme souvent de ses animateurs. Rien de plus facile que de s'auto-attribuer un titre de dirpub et la qualité de journaliste d'occasion !
ABSENCE DE DISCERNEMENT : Les abus ne sont pas propres à la presse en ligne. Journaux comme radios, dites commerciales et de portée nationale, s'y mettent souvent. Il suffit d'écouter les menaces qui passent à l'antenne des télés et des radios ou dans les pages de journaux pour s'en rendre compte. Telle localité mécontente de telle situation ou tels travailleurs frustrés par tel autre fait, vont menacer, parfois de mort, de s'immoler par le feu, de détruire des installations, sans choquer les rédactions qui auraient dû les filtrer et censurer, à défaut d'un travail fait à la base par le journaliste qui ne devrait pas accepter de prêter son concours aussi facilement à des éloges à la violence. Que l'on soit un singe ou un lion, pourvu que l'on crie fort, il y aura toujours un organe de presse pour relayer ses propos qui peuvent être parfois d'une extrême gravité. Les connivences entre journalistes et politiques faisant, certains parmi ces derniers ont compris comment fonctionne ce jeu, à tel point d'exister plus médiatiquement que politiquement. N'importe lequel de leur toussotement ou éternuement est relayé systématiquement par des organes de presse ou des choses qui y ressemblent, sans discernement aucun.
Il n'y a pas que les journalistes qui sont coupables, dans cette situation. L'Etat l'est tout autant, voire même plus. Ayant compris qu'un pouvoir, à côté d'une presse puissante et professionnelle, c'est comme entre le bélier et son éleveur qui finit toujours par en prendre le premier coup, les gouvernants accompagnent plus la déliquescence de la presse par sa massification jusqu'à l'extrême que par sa véritable professionnalisation et son épanouissement. Cette insuffisance n'est pas propre au régime politique actuel. Au temps de Senghor, la presse était rare, mais de qualité, assurément. Lire ‘’Le Soleil’’ de Bara Diouf, Alioune Dramé, Ibrahima Gaye, Ibrahima Mansour Mboup, Djib Diedhiou, Abdallah Faye, Amadou Fall, entre autres grands talents, était gage d'une information crédible (quoique journal appartenant à l'Etat) et surtout de bonne écriture. Ecouter la radio d’Alioune Fall, Pathé Fall Dièye, la revue de presse de Mansour Sow ou Martin Faye... était synonyme d'écouter des récits bien écrits et bien rendus à l'antenne. Regarder la télé de Sokhna Dieng, Elizabeth Ndiaye, Malick Guèye... pouvait ennuyer de par l'officialité de la source et la très soporifique feuille d'audience du chef de l'Etat ou les messages diplomatiques, mais... la qualité des journalistes était incontestable.
LA LEVURE ET LA FARINE - Senghor, grand féru d'art, n'en était pas pour autant un partisan du pluralisme médiatique. Dans ce domaine, comme en politique, il avait suscité des batailles de journalistes comme l'iconoclaste Abdourahmane Cissé – ‘’Lettre Fermée’’ - qui sillonnait Dakar avec sa "Deuche" pour distribuer son canard réfractaire à l'ordre senghorien, ou encore, entre autres, Mame Less Dia, du satirique "Le Politicien", s'étaient battus pour imposer le pluralisme médiatique.
Sous Diouf, la loi 96-04 du 22 févier 1996 fit voir des lueurs d'une presse à la fois plurielle et bien encadrée. Le cadre juridique, quoique bien pensé pour l'époque, ne fit jamais l'objet d'une vraie volonté de mise en œuvre jusqu'à l'avènement du nouveau Code de la presse (loi 2017-27 du 13 juillet 2017) qui attend encore ses textes d'application. Les organes de régulation, comme de contrôle éthique et déontologique, ne semblent pas, à vrai dire, outillés pour changer les choses. L'aide à la presse telle qu'elle fonctionne, aujourd'hui, agit comme la levure sur la farine. Elle favorise la massification de la presse sénégalaise simplement au détriment de sa qualité et d'une aube nouvelle dont elle a tant besoin. Dans le recensement du ministère, ils sont, pour la presse écrite, 15 quotidiens, 43 périodiques et 6 journaux régionaux à bénéficier de l'aide à la presse qui est passée cette année de 700 millions à 1,4 milliard de F CFA. Combien parmi ces organes méritent réellement le titre de journal ?
En attendant, pourront siffler injures et insanités relayées par des media qui oublient une maxime bien de chez nous : "L'injure n'est pas de la bouche qui l'émet, mais de la voix qui la relaie."
MALGRÉ LA MORT ANNONCÉE DU FCFA, L'ECO NEST PAS ENCORE NÉ
Alors que la réforme censée aboutir à la disparition du CFA progresse, les divergences entre les huit pays de la zone franc et le groupe réuni autour du Nigeria menacent de réduire l’ambition ou bien même d’enterrer ce projet
Le Monde Afrique |
Cyril Bensimon et Marie de Vergès |
Publication 11/07/2020
L’éco sera-t-il un jour la monnaie unique de toute l’Afrique de l’Ouest ou ne restera-t-il au mieux qu’un avatar du franc CFA ? Quand fera-t-il son apparition sur les étiquettes et dans les porte-monnaie de cette région qui regroupe près de 400 millions d’habitants ? Alors que la réforme censée aboutir à la disparition du CFA progresse, les divergences entre les huit pays de la zone franc et le groupe réuni autour du Nigeria menacent de réduire l’ambition ou bien même d’enterrer ce projet.
Le 21 décembre 2019, à Abidjan, Emmanuel Macron et son homologue ivoirien Alassane Ouattara avaient créé la surprise et un certain émoi en déclarant solennellement la fin du franc CFA et son remplacement rapide par l’éco. L’annonce s’inscrivait dans le cadre d’une refonte des relations monétaires entre Paris et les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Un coup politique tant pour la France, désireuse de se libérer de ce legs colonial, que pour des dirigeants africains, soucieux de briser le cliché d’éternels vassaux.
Depuis, Paris a accéléré la mise en œuvre de ce projet à forte teneur symbolique. Le projet de loi qui entérine la réforme a été adopté fin mai en conseil des ministres. Selon le texte, la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest ne sera plus tenue de verser 50 % de ses réserves de change dans un compte logé auprès du Trésor français, un mécanisme qui était vécu comme une dépendance humiliante.
Salve de critiques du président nigérian
Ensuite, la France devrait retirer ses représentants des organes de gestion de la devise. « Le Parlement devrait ratifier ce traité d’ici à l’automne, mais nous allons essayer de le mettre plus vite en application, par anticipation », indique une source française au fait des négociations.
Tout irait pour le mieux si, d’une part, les dirigeants français et ivoirien, suivis par la plupart des pays francophones d’Afrique de l’Ouest, n’avaient donné l’impression de prendre de court les sept autres membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et si, d’autre part, le Nigeria, hyperpuissance économique de la région, jouait le jeu de l’intégration monétaire.
Fermeté et dialogue du côté du président, appel à poursuivre la mobilisation chez ceux qui réclament sa démission : les positions sont figées au lendemain des troubles quasiment insurrectionnels dont Bamako portait les stigmates à son réveil samedi
La capitale malienne a connu vendredi sa pire journée de turbulences civiles depuis des années, marquée par au moins deux morts selon un nouveau bilan et des attaques contre des symboles aussi éminents du pouvoir que le Parlement et la télévision nationale.
Ces évènements aux lendemains imprévisibles ajoutent à la volatilité d'une situation qui alarme les alliés du Mali, inquiets d'un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a tenu dans la nuit un message de fermeté et de dialogue.Il maintiendra la sécurité "sans faiblesse aucune", mais il est prêt à faire tout ce qui est "en (son) pouvoir en vue d’apaiser la situation".
Depuis le début de la crise il y a quelques semaines, aucune de ses ouvertures n'a apaisé la contestation qui, au contraire, a pris sa tournure la plus violente vendredi.
La coalition hétéroclite de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile qui mène le mouvement a exhorté les Maliens, dans un communiqué, "à maintenir et à renforcer cette mobilisation jusqu’à l’atteinte de l’objectif qui est et demeure la démission" du président.
Ce mouvement dit du 5-Juin devrait préciser ses intentions lors d'une conférence de presse prévue samedi après-midi.Celle-ci risque d'avoir lieu sans deux de ses principaux chefs, Issa Kaou Djim et Clément Dembélé, interpellés vendredi soir selon la coalition.
Comme annoncé par avance, certains leaders ont explicitement donné le signal de la "désobéissance civile" vendredi, après le rassemblement de milliers de personnes réclamant la démission du chef de l'Etat.
Des foules d'hommes ont alors attaqué l'Assemblée nationale, saccagant et pillant des bureaux.
Ils s'en sont pris aussi au siège de la télévision nationale, qui a interrompu ses programmes.
"Le dégât matériel est considérable ici: six véhicules calcinés, sept véhicules dont les vitres ont été brisées.L’appareil de numérisation des archives volé (alors que c'était) un nouvel appareil, le serveur du journal télévisé et d’autres appareils endommagés", a dit samedi à l'AFP le directeur général de la radio-télévision, Salif Sanogo.
- Washington préoccupé -
Des membres des forces de sécurité ont ouvert le feu pour dégager l'Assemblée et la radio-télévision.
Les heurts ont fait deux morts et plus de 70 blessés, dont plusieurs graves, selon un nouveau bilan officiel hospitalier.
La télévision a depuis recommencé à émettre.Des dizaines d'hommes des forces de sécurité se trouvaient dans sa cour samedi.
L'Assemblée avait elle aussi été évacuée de tout manifestant samedi matin.Mais la capitale, relativement préservée des violences d'une autre nature qui endeuillent par ailleurs le nord ou le centre du Mali, affichait samedi matin les stigmates de cette poussée quasiment insurrectionnelle.
Les routes étaient couvertes de cailloux et parsemées des restes de barrages dressés la veille par les manifestants, ainsi que des carcasses calcinées des abris des policiers chargés du trafic.
Occupés tard dans la nuit, deux des trois ponts reliant les deux parties de la capitale par dessus le fleuve Niger, axes cruciaux de circulation, ont été libérés.Mais les débris de la manifestation ont provoqué l'engorgement du pont des Martyrs.
Des manifestations ont été rapportées dans d'autres villes du pays.
Il s'agissait de la troisième manifestation depuis juin à l'appel de cette coalition qui canalise une multitude de mécontements dans l'un des pays les plus pauvres du monde: mécontentement contre la dégradation sécuritaire et l'incapacité à y faire face après des années de violence, le marasme économique, la défaillance des services de l'Etat, ou encore le discrédit répandu d'institutions suspectes de corruption.
Les élections parlementaires de mars-avril et l'invalidation d'une trentaine de résultats par la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir, passent pour avoir cristallisé les colères.
"Les évènements à Bamako sont préoccupants", a tweeté l'envoyé spécial américain pour le Sahel, Peter Pham, "tout changement extraconstitutionnel de gouvernement est hors de question".
132 NOUVELLES CONTAMINATIONS ENREGISTRÉES
Les autorités sanitaires ont fait état samedi de 132 nouvelles contaminations à la COVID-19 au cours des dernières 24 heures, portant à 8014 le nombre total de cas positifs enregistrés au Sénégal depuis l’apparition de la maladie le 2 mars dernier.
Dakar, 11 juil (APS) - Les autorités sanitaires ont fait état samedi de 132 nouvelles contaminations à la COVID-19 au cours des dernières 24 heures, portant à 8014 le nombre total de cas positifs enregistrés au Sénégal depuis l’apparition de la maladie le 2 mars dernier.
Selon le directeur de la Prévention, Mamadou Ndiaye, 790 tests virologiques ont été réalisés ces dernières 24 heures pour 132 cas positifs enregistrés, parmi lesquels 91 "cas contacts" suivis par les services sanitaires et 41 contaminations relevant de la transmission communautaire, à Dakar et dans plusieurs régions.
Guédiawaye en compte 4, autant que Gand-Yoff 4, les communes de Keur Massar, Mbao et les Parcelles Assainies comptent chacune 3.
Il y a aussi Liberté 4 (2), Ouakam (2), Rufisque (2), Thiès (2), Cité CPI (1), Diamniadio (1), Dieuppeul (1), Front de Terre (1), Gibraltar (1), Kaolack (1), Khombole (1), Liberté 6 (1), Mamelles (1), Nord-Foire (1), Ouagou-Niayes (1), Patte d’Oie (1), Pikine (1), Richard Toll (1), Scat Urbam (1) et Touba (1).
Aucun décès n’a été enregistré au cours de cette période mais 30 cas graves sont admis en réanimation, a indiqué le directeur de la Prévention, lors du point quotidien sur la situation de la COVID-19.
Il a signalé que 70 patients ’’contrôlés négatifs’’ ont recouvré la santé, avant d’ajouter que le Sénégal comptabilise à ce jour 8014 contaminations au coronavirus dont 5.381 patients guéris contre 145 décès et 2487 encore sous traitement.