La défense du maire Aliou Sall s’organise. Quelques jours après la sortie de ses collaborateurs, puis de l’association des maires du Sénégal pour prendre sa défense, le Cadre de concertation et d’action de Guédiawaye (CCAG) a été porté sur les fonts baptismaux.
Il est présenté par ses initiateurs (des membres de BBY, de l’opposition dont le PDS, des imams de la société civile, des autorités sportives, coutumières et religieuses) comme une dynamique qui entend rassembler toutes les forces vives de Guédiawaye. Mais, selon le mot de Cheikh Sarr, porte-parole du jour, le Cadre a pour mission de servir de paravent au maire de la ville.
‘’Aliou Sall qui est démocratiquement élu est victime d’attaques sournoises de la part de politiciens aigris, en quête de visibilité, cherchant coûte que coûte à exister, même au prix de mensonge et d’accusations sans preuve. Cette campagne calomnieuse menée contre M. Sall a pour objectif entre autres de le diaboliser pour décourager et faire fuir les investisseurs intéressés par cette ville. Elle cherche aussi à salir la gouvernance du Président Macky Sall, ce qui est insupportable’’, fulmine l’ancien maire de Guédiawaye. Qui annonce qu’ils ont mis sur pied un plan d’actions.
Selon Cheikh Sarr, jusqu’à présent, ceux qui accusent le frangin du chef de l’Etat n’ont pas apporté une once de preuve. ‘’Guédiawaye dit non à ce genre de pratique. Il ne sera plus question pour nous d’être sacrifiés sur l’autel de la médisance et de la lâcheté des gens qui n’ont jamais assumé pleinement leurs responsabilités.’’
Le politique voit dans les différentes sorties contre leur édile, notamment celle du ministre Mame Mbaye Niang, une tentative de déstabilisation. ‘’Nous ferons face pour défendre nos institutions que sont le maire et ses projets. Nous nous battrons pour faire la promotion des ressources humaines de notre département dans la solidarité et l’unité. Seul Guédiawaye nous intéresse’’, dit-il. Pour rappel, leur maire est cité dans l’affaire Petro-Tim.
Ensuite, revenant à leur plan d’actions, l’ancien maire de Guédiawaye a annoncé un grand rassemblement le 14 octobre prochain, date de la marche prévue par l’opposition. Toutefois, les modalités, le lieu ainsi que les autres informations, dit-il, seront annoncés le moment venu.
Ont pris part à cette rencontre : des députés socialistes, des directeurs généraux de la mouvance présidentielle, des maires de commune, des alliés du chef de l’Etat, des imams dont Imam Youssoupha Sarr, et des libéraux parmi lesquels Cheikh Ndongo Guèye, adjoint à la mairie de la ville de Guédiawaye.
Dakar, 3 oct (APS) - Les Etats africains, de concert avec la société civile du continent, doivent travailler à mettre en place un cadre réglementaire qui rendrait effectif le droit des migrants à la mobilité, pour une meilleurs prise en charge de la problématique de la migration, a plaidé le secrétaire général de Caritas Sénégal, l’abbé Alphonse Seck.
"Nous avons constaté que malgré tout ce qui a été fait, il manque toujours un cadre réglementaire pour la migration", a-t-il fait observer à l’ouverture d’une réunion régionale du Réseau migration et développement de la société civile en Afrique (MADE/Afrique).
Les autorités africaines doivent "trouver des solutions a cette question de mobilité" des migrants, la migration représentant "un phénomène important avec des enjeux humains extraordinaires", a indiqué l’abbé Seck.
Selon lui, aucun Etat ne peut ne peut seul prendre en charge cette problématique. "C’est par la convergence des actions que nous arriverons à bien poser ce problème", a dit le SG de Caritas Sénégal.
"La société civile africaine souhaite plus de considération à l’endroit des migrants" et plus de respect de leurs droits, parmi lesquels le droit à la mobilité et "plus spécifiquement la mobilité dans notre région africaine et ses sous-régions", a réaffirmé l’abbé Alphonse Seck.
Aussi les Etats et la société civile sont-ils appelés à avancer "sur la problématique du cadre réglementaire" de la migration, afin d’arriver à créer les conditions dans lesquelles la mobilité des migrants pourrait se faire "de manière harmonieuse", a-t-il dit.
La migration s’est désormais "imposée comme un fait majeur", constat qui a amené les organisations de la société civile à unir leurs forces "pour une plus grande considération des migrants", a fait valoir l’abbé Seck.
Il a déploré le fait que les Etats ne sont pas souvent soumis aux mêmes réglementations dans ce domaine, les cadres établis n’étant "pas suffisamment appliqués’’, s’ils existent.
"Dans ces cas, le rôle de la société civile est de faire en sorte que ces politiques soient définies et appliquées", a plaidé le secrétaire général de Caritas Sénégal.
LE DAK’ART 2016, UNE ÉDITION SANS DÉFICIT BUDGÉTAIRE
Dakar, 3 oct (APS) - Le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, a salué lundi à Dakar "le bilan très positif" de l’édition 2016 de la Biennale de l’art africain contemporain (DAK’ART) dont l’organisation n’a pas enregistré de déficit budgétaire, une première selon le président de son comité d’orientation, Baïdy Agne.
Selon un communiqué reçu de ses services, le ministre de la Culture et de la Communication "a salué le bilan très positif de la Biennale 2016 tant sur le plan financier qu’organisationnel et artistique", relevant que "l’événement n’a pas connu de déficit financier".
Mbagnick Ndiaye recevait le rapport d’activités du 12ème DAK’ART, des mains du président de son comité d’orientation, Baïdy Agne, au cours d’une cérémonie tenue dans les locaux du ministère de la Culture et de la Communication, en présence d’artistes, des directeurs et chefs de service de ce département ministériel.
L’édition 2016 de la Biennale des arts de Dakar "s’est déroulée sans déficit budgétaire, ce qui est une première. De même, les œuvres ont été rendues à leurs propriétaires dans les délais", a confirmé M. Agne, cité par le communiqué.
Baïdy Agne "a noté la forte implication des populations dans la réussite de la Biennale par le nombre important de visites des élèves, étudiants, mécènes, au niveau des différents sites d’exposition", indique la même source.
Elle ajoute que le ministère de la Culture et de la Communication "prendra dans les meilleurs délais les dispositions nécessaires pour une parfaite préparation et organisation de l’édition 2018 de la biennale de l’art africain contemporain".
LE MALIEN WAFI OUGADÈYE NOUVEAU PRÉSIDENT
LA CHAMBRE AFRICAINE EXTRAORDINAIRE D’ASSISES D’APPEL
Dakar, 3 oct (APS) - La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini Zuma, a nommé les juges de la Chambre africaine extraordinaire d’assises d’appel, laquelle sera présidée par Wafi Ougadèye, précédemment conseiller à la Cour suprême du Mali, a appris l’APS, lundi.
L’annonce a été faite par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), dans un communiqué de presse qui précise que ces nominations sont intervenues le 28 septembre dernier.
Wafi Ougadèye sera secondé par Matar Ndiaye,
précédemment avocat général à la Cour suprême du Sénégal et Bara Guèye, précédemment président de la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar.
Le juge suppléant est Amadou Tidiane Sy, précédemment conseiller à la Cour d’appel de Dakar.
Ces juges ‘’ont été nommés pour une période
de 7 mois allant de la période du 1er octobre 2016 au 30 avril 2017’’, précise le communiqué de presse.
SÉNÉGAL : POURQUOI ALIOU SALL, LE FRÈRE CADET DU PRÉSIDENT, DÉCHAÎNE LES PASSIONS
«Alors, qu’est-ce que j’ai encore fait ? » Drapé dans un bazin immaculé et confortablement installé dans son bureau de l’Association des maires du Sénégal (AMS), au premier étage d’une villa de type colonial bordant la place de l’Indépendance, à Dakar, Aliou Sall se plaît à jouer le rôle d’un prévenu convoqué à la barre des flagrants délits par quelque procureur soupçonneux.
La presse et l’opposition n’en font-elles pas leurs choux gras, l’accusant régulièrement de tirer profit de sa naissance pour s’enrichir frauduleusement ? « Aliou Sall symbolise le népotisme », lui décochait récemment l’opposant Mame Adama Guèye.
Diabolisé
À 47 ans, Aliou Sall est tout à la fois le maire de Guédiawaye (une commune électoralement stratégique de la banlieue dakaroise), le président de l’AMS et un consultant au lourd carnet d’adresses, prisé par diverses entreprises désireuses de s’implanter dans le pays. Pourtant, nombreux sont ceux qui réduisent son CV à une unique référence : frère cadet du président Macky Sall. Si huit années les séparent, bien des choses les rassemblent, outre une ressemblance physique évidente. Une enfance et une adolescence passées à Fatick, dans le Sine-Saloum.
Une idylle précoce – et durable, pour Aliou – avec la mouvance maoïste, incarnée à l’époque par And-Jëf, le parti de Landing Savané. Des études plus qu’honorables, rectilignes pour Macky, le géologue et géophysicien, plus sinueuses pour Aliou, le journaliste engagé devenu énarque après s’être frotté aussi bien à l’action sociale qu’à la gestion financière. Et une écharpe de maire, endossée à quelques années d’écart – à Fatick pour l’aîné, à Guédiawaye pour le cadet. Malgré le sacre de Macky Sall, en mars 2012, Aliou Sall est amer : « On diabolise sa gouvernance à travers ma personne », résume-t‑il.
Depuis 2014, « Monsieur Frère » est en effet devenu la tête de Turc des détracteurs du régime, qui voient en lui le dernier avatar en date d’un mariage contre-nature entre népotisme et prévarication. Jusque-là, tout au plus savait-on que cet homme discret, inconnu de Wikipédia, avait officié pendant cinq ans à l’ambassade du Sénégal à Pékin, chargé du bureau des affaires économiques.
Une nomination qui survient en 2006, alors que son frère est Premier ministre, et qu’il saura conserver au forceps après la disgrâce de Macky Sall, fin 2008 – laquelle lui vaudra d’être un temps dans le collimateur du « super-ministre » Karim Wade. L’intéressé peut alors compter sur le soutien sans faille de son ambassadeur, le général Pape Khalilou Fall, qui mettra sa propre démission dans la balance pour conserver jusqu’au bout son collaborateur.
Connu du monde des affaires
« Je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour à Pékin, mais c’était un clin d’œil amusant à mon parcours d’être affecté au pays de Mao », s’amuse l’ancien leader étudiant. Très vite, il prend son nouvel emploi à cœur et tisse son réseau entre diplomates, financiers et hommes d’affaires. En 2010, lors d’un cocktail, le célèbre architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atepa, qui dispose d’un bureau de représentation à Pékin, lui présente Frank Timis, qu’il considère comme un ami.
Cet Australo-Roumain détient plusieurs permis d’exploitation minière et pétrolière en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal. Timis lui présentera à son tour l’un de ses amis, Wong Joon Kwang, dit Eddie Wong, un businessman chinois désireux d’y investir.
À Dakar, ce dernier est sur le point d’obtenir la concession de deux blocs offshore à potentiel pétrolier ou gazier. En janvier 2012, Wong Joon Kwang, directeur général et actionnaire unique de Petro-Tim Limited (créée pour l’occasion), conclut avec les autorités sénégalaises deux contrats de recherche et de partage de production (CRPP) pour les blocs Saint-Louis profond et Cayar profond. Le directeur général de Petrosen (Société des pétroles du Sénégal), le ministre de l’Énergie – Karim Wade – et le président Abdoulaye Wade cosignent les documents.
Officiellement, Frank Timis n’est pas impliqué dans l’opération, mais il joue les facilitateurs. À quelques semaines de la présidentielle, il recherche un homme de confiance à Dakar pour gérer la filiale sénégalaise qu’Eddie Wong est tenu de créer dans le cadre de ces contrats. Pierre Goudiaby Atepa lui recommande Aliou Sall, qui « parle parfaitement l’anglais, connaît les circuits économiques et a le bon profil ».
« C’est moi qui ai organisé à Dakar le rendez-vous lors duquel Frank a proposé à Aliou de prendre en charge la filiale de Petro-Tim Ltd », reconnaît l’architecte. Aliou Sall confirme, sans toutefois parvenir à expliquer pourquoi Frank Timis et Eddie Wong se sont tournés vers lui alors qu’il était dépourvu d’expérience dans le pétrole ou dans la gestion d’entreprises. « Timis m’a demandé d’aider Eddie Wong à s’installer », élude-t‑il.
Au cœur d’un conflit d’intérêts
Une fois élu, en mars 2012, Macky Sall trouve sur son bureau, parmi d’autres dossiers lancés par le régime précédent, celui de Petro-Tim. Le 19 juin 2012, au nom de la continuité de l’État, il signe les décrets avalisant la concession d’exploration accordée à Eddie Wong. Le nouveau président est alors informé que son frère s’apprête à être nommé gérant de Petro-Tim Sénégal, la filiale sénégalaise de Petro-Tim Ltd, qui sera créée à Dakar le 9 juillet suivant, avec un capital de 10 millions de F CFA. Bien que Macky Sall ne soit pas à l’origine du contrat, la présence de son frère dans l’organigramme aiguise les soupçons d’un possible conflit d’intérêts.
À en croire Aliou Sall, son frère aîné se serait toutefois montré soulagé de le voir opter pour le privé. Car, en novembre 2011, le ministre-conseiller à l’ambassade du Sénégal à Pékin est revenu à Dakar – en congés, puis en disponibilité – apporter discrètement son concours au candidat Macky Sall. Et a décidé de rester au pays. Au lendemain de la victoire, Aliou Sall espère obtenir un poste digne de son expérience… et de ses ambitions.
« Vu ses qualifications, il songeait à une fonction telle que la direction de l’Apix [Agence chargée de la promotion et des grands travaux] ou le secrétariat général du ministère des Affaires étrangères », raconte son vieil ami Souleymane Jules Diop, par ailleurs ancien conseiller du chef de l’État.
Macky Sall, selon son entourage, redoute l’accusation de népotisme. « Il lui a fait comprendre qu’il ne le nommerait pas par décret », précise un proche du président. « Lorsqu’il a reçu le responsable de Petro-Tim en présence de son frère, il lui a dit clairement que l’entreprise n’obtiendrait aucune faveur du fait de cette relation de sang », assure un autre confident de Macky Sall.
De son côté, Aliou Sall affirme n’avoir accompli aucune démarche vis‑à-vis des autorités jusqu’à la signature des décrets présidentiels, en juin 2012. Question d’amour-propre ? « Tout ce qu’Aliou fera par la suite, ce sera pour prouver à son frère aîné qu’il ne lui doit rien », considère Souleymane Jules Diop. Un désir d’émancipation qu’illustrera sa candidature à la mairie de Guédiawaye, en 2014.
Quand un président confie l’exploitation de biens pétroliers à la société de son frère, c’est ce qu’on appelle un délit d’initié
Dans un premier temps, les nouvelles fonctions d’Aliou Sall dans une société pétrolière passent inaperçues. Mais en octobre 2014, alors que le procès de Karim Wade pour enrichissement illicite donne lieu à un bras de fer féroce avec la justice sénégalaise, l’ex-président Wade accuse publiquement Aliou et Macky Sall de se partager de manière occulte les fruits de la rente pétrolière.
Selon le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), Aliou Sall détiendrait 30 % de Petro-Tim Sénégal, même si les documents officiels de constitution de la société, que Jeune Afrique a pu consulter, montrent qu’Aliou Sall ne détient aucune participation dans la filiale sénégalaise.
L’opposition et la société civile sont en émoi. « Macky Sall, qui connaît parfaitement le secteur pétrolier en tant qu’ancien directeur chez Petrosen et ex-ministre des Mines, a mis son frère sur le coup », dénonce, furieux, l’ex-inspecteur des impôts et président du parti Pastef-les Patriotes (opposition), Ousmane Sonko.
De son côté, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) est saisi d’une demande d’enquête, dont les résultats ne sont pas encore connus. Aucune violation de la loi ou du code pétrolier n’est pour l’heure identifiée, mais les soupçons sont tenaces. « Quand un président confie l’exploitation de biens pétroliers à la société de son frère, c’est ce qu’on appelle un délit d’initié. Ce genre de pratique ne peut être admise dans une République irréprochable », poursuit Sonko.
« Tout a été dissimulé par un système de sociétés-écrans. Dans cette affaire, il y a une opacité inutile quand on recherche uniquement l’intérêt national », analyse l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), face à l’emboîtement des multiples sociétés offshore, situées aux îles Caïmans et à Hong Kong, qui détiennent in fine Petro-Tim Sénégal. Ce dernier « disposait pourtant de ces informations lorsqu’il occupait la primature [de 2012 à 2013] », fait-on remarquer à la présidence, où un conseiller parle de « pétro-fantasmes ».
Il n’en reste pas moins que l’opération de rétrocession par Wong de ses parts à Frank Timis, en 2014, qui en rétrocédera lui-même une partie à la firme américaine Kosmos Energy, est sujette à controverse.
Au cours des dernières semaines, le ministre de l’Énergie, celui de l’Économie et des Finances et le Premier ministre se sont relayés pour tenter de convaincre les médias et l’opinion que toutes les dispositions légales et fiscales avaient été respectées. « Mon frère m’a incité à porter plainte, mais je ne veux pas alimenter un feuilleton judiciaire stérile », indique quant à lui Aliou Sall.
Face à cette polémique politico-pétrolière qui se propage telle une marée noire, l’intéressé confie toutefois qu’il « cherche dans quelles conditions mettre un terme à [sa] collaboration avec Frank Timis » afin de préserver son aîné. « On est toujours le frère de quelqu’un », conclut, philosophe, Pierre Goudiaby Atepa.
Quand le cadet défie l’aîné
À la veille des élections locales de juin 2014, un soupçon de népotisme plane au-dessus de Macky Sall. De Dakar à Saint-Louis en passant par Rufisque, plusieurs candidats ne lui sont-ils pas – directement ou indirectement – apparentés ? Le cas d’Aliou Sall, qui entend briguer la mairie de Guédiawaye, est pourtant plus compliqué qu’il n’y paraît. Lorsqu’il apprend la nouvelle, le président fait grise mine, aux dires de plusieurs de ses proches. Non seulement l’irruption de son frère en politique ne l’arrange pas – deux de ses beaux-frères sont déjà candidats –, mais le risque d’une défaite est probable. « Je n’avais pas d’ancrage particulier à Guédiawaye », reconnaît Aliou Sall.
Inquiétude à la présidence, où Macky Sall mandate divers émissaires pour dissuader son cadet. « Tu veux créer des problèmes à ton frère ? Pourquoi ne vas-tu pas à Fatick ? » l’interpelle l’un d’entre eux. « Parce qu’à Fatick je suis sûr de gagner et qu’on dira que c’est grâce à lui », rétorque Aliou.
Le cadet indiscipliné remportera le défi qu’il s’est lancé. Mais il ne s’arrêtera pas là. Une fois maire de Guédiawaye, sans prévenir la présidence, il sillonne le pays pour préparer son élection à la tête de l’Association des maires du Sénégal. Lorsque Macky Sall annonce à ses collaborateurs sur qui se porte son choix pour ce poste, ces derniers le dissuadent : « Votre frère fait campagne depuis trois mois, votre candidat n’a aucune chance. » On connaît la suite. (Mehdi Ba)
Les membres du mouvement Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds) ont finalement lancé leur campagne de pétition pour le retrait du Parti socialiste de Bby et le départ de leurs ministres du gouvernement. Une manifestation tenue hors de la maison du parti Ousmane Ngom. Les initiateurs de cette pétition parlent de référendum qu'ils soumettent aux Socialistes du Sénégal avec comme objectif 200 mille signataires au plus tard le 31 décembre 2016.
C'est parti ! La campagne de pétition pour le départ des ministres socialistes du gouvernement et le retrait du Ps de la coalition Bby a été lancée ce samedi, dans la Cité du Rail. La Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds) a tenu sa promesse de lancer sa campagne de pétition à Thiès. Même si ce n'est dans les locaux de la permanence Ousmane Ngom comme initialement prévu, la cérémonie de lancement a eu quand même lieu en face de ladite permanence dont l'accès lui a été interdit. Ce qui fera dire au coordonnateur de ce mouvement que "cela ne pouvait se passer que comme çà et que c'est le contraire qui aurait été surprenant".
Convoquant l'histoire devant le maire de la commune de Médina, Bamba Fall, Babacar Diop, a rappelé : "Le Gouverneur du Cayor avait adressé une correspondance à Lat Dior, lui intimant l'ordre de quitter le Cayor et la répartie de ce dernier a été sans équivoque : 'On ne demande pas au Cayor de sortir du Cayor'".
Pour dire, selon le Socialiste, "brandir la menace de l'interdiction du lancement de la campagne de pétition à Thiès équivaudrait à demander à Thiès de sortir de Thiès. Heureusement, l'interdiction a été levée", s'est-il félicité avant de demander à la direction de son parti "de changer de stratégie, car l'intimidation et la menace qu'elle brandit ne passeront pas. Ils disent que nous n'avons que 300 mille militants, alors je veux 200 mille signatures pour montrer à la direction du parti qu'elle est minoritaire".
Lancée sous forme de meeting sur un espace juste en face de la permanence Ousmane Ngom, la campagne de pétition est, selon Babacar Diop, "une sorte de référendum, un congrès supérieur qui arbitrera entre eux et nous. Eux qui ont choisi de s'asseoir sur leurs convictions, leurs valeurs et les idéaux du parti et nous du Ps qui avons choisi de rester fidèles à Senghor et son héritage et de rester debout pour dire non à Monsieur Macky Sall. Nous continuerons de nous adresser à cette jeunesse pour lui dire que l'espoir est encore permis dans ce pays".
Ainsi, mettra-t-il en garde ses camarades pour "qu'ils ne tombent pas dans le piège de la direction du parti". Lequel piège consiste, selon lui, à les provoquer pour les amener à démissionner du parti par mécontentement.
"Que personne ne démissionne ! Signez la pétition, car le combat se fait à l'intérieur. Ne vous laissez pas intimider par ceux qui tentent de vous opposer l'interdiction de la pétition par les textes ! La pétition un instrument démocratique. Elle est une désobéissance militante qui s'adresse à une démocratie en crise, qui a atteint ses limites pour contester le régime et s'adresser à l'opinion".
Une vision que partage le maire de la Médina, Bamba Fall, qui dit : "La Jds a parfaitement raison de demander la sortie des ministres socialistes du gouvernement. S'il est vrai qu'ils se comportent bien au sein de ce gouvernement, ils ne peuvent pas tous seuls changer les choses. Alors, il est grand temps qu'ils sortent pour qu'à l'heure du bilan le Parti socialiste ne puisse pas être indexé comme comptable du bilan de Macky Sall."
Surtout, ajoute Bamba Fall venu prêter main forte à ses camarades, "quand on sait que le bilan est loin d'être reluisant et que la Présidentielle de 2019, c'est pour bientôt. La véritable force du parti, ce sont les militants à la base. Alors, ce que Ousmane Tanor Dieng est en train de faire n'est pas normal et ce n'est pas ce qui nous fera revenir au pouvoir".
Il terminera en précisant les raisons de sa présence à Thiès : "Je ne suis pas venu au nom de Khalifa Sall, mais plutôt au nom d'un militant qui a acheté sa carte et qui voit que l'avenir de son parti est en train d'être hypothéqué. Je suis venu pour dire non, afin que le Parti socialiste puisse se relever rapidement et savoir qu'on l'attend en 2019 sur le terrain des opérations, mais pas en tant que souteneur".
OUSMANE SONKO AFFUTE SA STRATEGIE ET PREPARE SA REPLIQUE JUDICIAIRE
Ousmane Sonko ne s’avoue pas vaincu suite à sa radiation de la fonction publique. hier, le patriote en chef a annoncé que ses avocats vont déposer, en début de semaine, un recours à la cour suprême. et s’il n’obtient pas gain de cause, il compte saisir la cour de justice de la Cedeao et le bureau international du travail (bit). Une démarche motivée, à l’en croire, par «le principe» car au-delà de sa personne, ce sont tous les fonctionnaires qui sont menacés.
Dans le cadre de la tournée d’implantation du parti Pastef les patriotes, Ousmane Sonko était, hier, à la Patte d’Oie pour l’installation de la section communale de cette localité. Une occasion pour le leader de cette jeune formation politique de revenir sur sa radiation. «Nous sommes dans des démocraties bananières où les gens, quand ils sont au pouvoir, utilisent des armes non conventionnelles pour combattre des adversaires politiques. Nous avons posé des débats de fond et nous attendions des réponses de fond, malheureusement le camp d’en face n’a pas d’arguments à faire valoir. C’est pourquoi, il s’attaque à la profession des gens. On menace comme en témoigne la récente sortie du Premier ministre. Nous ne les attendons pas sur ce terrain là», explique le leader de Pastef qui révèle que cette démarche d’intimidation ne saurait constituer un frein à leur engagement politique. «Nous sommes, aujourd’hui, mille fois plus motivés que par le passé. Nous voulons nous battre pour que ça change et que nous soyons dans des systèmes démocratiques où l’expression d’une opinion ne constitue pas un crime encore moins une faute professionnelle », affirme M. Sonko.
La détermination chevillée au corps, Ousmane Sonko ne compte nullement solliciter une quelconque grâce du chef de l’Etat pour regagner son travail. «Nous sommes des croyants et nos vies et notre possibilité ne se limitent pas à l’administration. Nous n’avons pas été dans l’administration, parce qu’il y a un décret qui a été signé. Nous avons fait des études et des concours. Ce que nous sommes, nous ne le devons à personne et surtout pas à un président de la République. Nous n’irons jamais voir quelqu’un pour lui demander quoi que ce soit», tranche-t-il. Pour autant, il ne compte pas se laisser piétiner.
D’autant qu’il a promis de poursuivre le combat par la voie légale. «Dans les prochains jours, les avocats vont introduire un recours devant la Cour suprême et éventuellement, si on n’a pas gain de cause, à la Cour de la Cedeao, au Bureau international du travail (Bit). Mais nous ne faisons pas de fixation sur cette question, nous le faisons pour le principe parce qu’au-delà de notre personne, c’est tous les fonctionnaires qui sont menacés», indique M. Sonko qui s’en prend à certains ministres du gouvernement, en l’occurrence au ministre des Finances, au ministre du Budget qu’il accuse d’exceller «dans l’art de la politique laudative» pour vanter le bilan du Président qui, ajoute-t-il, n’existe même pas.
A l’en croire, c’est ce combat pour le principe qui le motive. «Je peux garantir aux Sénégalais que je ne vais pas mourir de faim ...», clame-t-il. Le patron de Pastef a également tiré sur le système politique sénégalais qui, dit-il, paralyse notre pays depuis 56 ans. Pour se départir de ce système qui ne profite qu’à une minorité, Ousmane Sonko compte briguer le suffrage des Sénégalais aux prochaines élections législatives ».