Déclaré officiellement éradiquée du continent africain, le 25 août 2020, par l’OMS, la poliomyélite a pourtant refait surfait au Sénégal. Elle a installé ses tentacules avec une nouvelle souche du virus trouvée dans les eaux usées de Cambèrène. Pis, 12 cas sont enregistrés dans plusieurs régions au cours de cette année. Une situation qui a amené le ministère de la santé et de l’action sociale à travers le programme de vaccination a initié des journées de rattrapage de la vaccination contre la polio du 17 au 19 juin sur l’étendue du territoire à l’exception de la région de Diourbel afin de lutter contre la maladie qui handicape des membres inférieurs de l’enfant.
Pour la première fois, le Sénégal vient d’enregistrer une nouvelle souche de poliomyélite différente de celle qui circulait dans le pays. Présente dans la sous-région à l’exception du Cap-Vert et de la Mauritanie, depuis plus de cinq ans, cette dérivée de la poliomyélite sauvage a déjà fait 12 victimes réparties dans plusieurs régions du Sénégal. Toutefois, celle de Diourbel est restée la plus touchée avec six cas dont cinq à Touba. Les autorités du ministère de la santé et de l’action sociale qui ont fait face à la presse hier, mercredi 9 juin ont renseigné : « la circulation du virus est notée dans le pays au cours de l’année en cours. »
Pour docteur Ousseynou Badiane coordonnateur du programme de vaccination : « c’est à travers les prélèvements qui se font dans les stations d’épuration des eaux usées de Cambèrène dans la surveillance épidémiologique qu’on a découvert la présence du virus de la polio. Et nos investigations nous ont permis d’enregistrer des cas dans plusieurs régions du pays dont Diourbel avec les localités de Touba et Bambey, Thiès avec Tivaouane, Dakar avec Mbao et enfin Sokone».
Et de poursuivre : «le retour de la polio résulte des conséquences de la pandémie du coronavirus qui a amené beaucoup de parents à déserter les établissements sanitaires pour les séances de vaccination».
Face à cette situation, le ministère de la santé et de l’action sociale qui avait posé les premiers jalons en organisant des séances de vaccination dans la région la plus touchée à savoir Diourbel, va passer à partir du 17 juin à l’échelle supérieur. A cet effet, tous les enfants de 3 mois et demi qui ne s’étaient pas vacciner de polio, seront enrôlés au cours de cette campagne. «Ce sont des journées de rattrapage qui seront organisées sur toute l’étendue du pays exempté la région de Diourbel jusqu’au 19 juin».
Concernant la forme vaccinale, les autorités sanitaires ont renseigné qu’elle se fera avec le vaccin injectable. «C’est la polio inactivée avec le vaccin injectable maintenant si on n’obtient pas le résultat attendu, on passe par la voie orale avec plusieurs prises jusqu’à ce que la maladie soit éradiquée», a laissé entendre Dr Badiane.
Pour rappel, depuis sept ans, le Sénégal n’a pas enregistré de cas de polio qui reste une maladie très contagieuse provoquée par le virus de la poliomyélite. Elle envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie voire la mort en quelques heures. Elle touche généralement les enfants et provoque chez eux des handicaps dont le plus visible reste la paralysie des membres inférieurs. Sans traitement, le vaccin demeure la seule alternative pour se prévenir de ladite maladie.
LE CHAMP D’EXERCICE DE L’INFIRMIER EN QUESTION
L’affaire de l’infirmier chef de poste de Saint Louis semble poser la question de la nomenclature des actes dans le secteur de la médecine qui les exposent à des poursuites judiciaires dans certaines situations.
L’affaire de l’infirmier chef de poste de Saint Louis semble poser la question de la nomenclature des actes dans le secteur de la médecine qui les exposent à des poursuites judiciaires dans certaines situations. C’est pourquoi les acteurs exigent la révision des textes afin de leur assurer une meilleure protection dans l’exercice de leur métier.
Les infirmiers de la région de Saint Louis ont décrété trois jours de suspension de prescription d’ordonnance aux malades de la localité. La décision fait suite à l’affaire de leur collègue infirmier chef de poste poursuivi pour « pratique illégale de la médecine et pour usurpation de fonction ». Depuis près d’une semaine, Gora Bar répond aux questions des limiers du Tribunal de Saint Louis où il doit y retourner lundi prochain. Il lui est reproché d’avoir prescrit du phénobarbital comprimé à un « patient » sur ordonnance portant sa signature et le cachet dudit poste de santé alors qu’il en n’aurait pas la prérogative. D’après ses dires, la prescription est autorisée par la région médicale et le district sanitaire qui avalisent les commandes. C’est pourquoi, il dit fustiger l’acharnement et le manque de solidarité à son endroit depuis l’éclatement de l’affaire. Sauf que ses souteneurs ne semblent pas agir dans la légalité.
Le secrétaire général du Syndicat unique des Travailleurs de la santé et de l’Action sociale (Sutsas) rappelle que « quand un acte est commis, il ne faut pas s’opposer à la manifestation de la vérité car tout le monde est justiciable ». M. Mballo Dia Thiam considère que son syndicat n’agit pas dans l’anarchie même s’il a toujours secouru les camarades pour un mouvement pareil. Il pense que les collègues de l’Icp Gora Bar, qui ont décrété cette suspension temporaire de prescription d’ordonnance, risque de donner une autre ampleur à cette situation. « Le Sutsas, qui en a les prérogatives, n’a pas donné un mot d’ordre, et il ne pourrait donner son aval à des gens qui s’exposent à ce genre de mots d’ordre qui met la population dans une situation d’inconfortable ». Au vu de toutes ces considérations, il rappelle à ces derniers qu’un arrêt de travail expose à un abandon de poste. D’autant que cette affaire de l’infirmier chef de poste n’est pas encore étudiée au niveau du syndicat. Il a en outre reçu une suggestion du secrétaire de l’Union régionale de Saint Louis, Abdou Ndongo. Par ailleurs, Mballo Dia Thiam pense que cette affaire pose aujourd’hui la question de la responsabilité médicale de l’infirmier surtout avec « les infirmiers qui se comportent comme des médecins, là où il n’y a pas de médecins. Les sages-femmes comme des gynécologues ». Mais les infirmiers voient les choses autrement et notent un déphasage entre les textes et la réalité du terrain.
Une pratique régie par un arrêt de février 1989
Pourtant, la pratique infirmière au Sénégal est régie par un arrêté en date du 25 février 1989 et qui fixe la nomenclature des actes professionnels aux auxiliaires médicaux. Malheureusement, « nous exerçons sur la base d’une réglementation vielle de 32 ans, et sur laquelle il n’est nulle part mentionné que les infirmiers chefs de postes ont le droit de prescrire une ordonnance. Certains n’en reviendront pas au vu de ce qui se fait en pratique », s’est indigné le vice-président de l’Association nationale des assistants infirmiers diplômés d’Etat du Sénégal (Anaides), Ousseynou Kama. Qui demande d’aller vers des réformes approfondies pour adapter la pratique infirmière avec l’actuelle situation dans le système de santé. Ce, en mettant en place un cadre juridique, en créant un ordre professionnel des infirmiers. Seule garantie « pour une meilleure définition du champ d’exercice de la profession d’infirmier ».
En tout cas, le secrétaire général du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale rappelle aux infirmiers que « tant que le texte existe, tant qu’il n’est pas revisité, il est d’application ». Mais, « on se bat tout de même pour revisiter la nomenclature des actes. Et la création des ordres pour tous les corps », a informé ce syndicaliste de la santé. Il indique aussi que, « on ne peut pas donner des fonctions à des gens sans les protéger ». C’est pourquoi, il invite l’Etat à revisiter la nomenclature de ces actes.
L’INSTITUT PASTEUR VA COMMENCER A PRODUIRE DES 2022
Ainsi, l’Institut Pasteur «utiliserait la technologie de production de vaccins développée par Univercells pour fournir des vaccins Covid-19 aux pays d’Afrique de l’Ouest».
Le Sénégal pourrait commencer à produire des vaccins contre le Covid-19 dès l’année prochaine. Selon l’agence Reuters qui a donné l’information, cela fait suite à l’accord signé entre l’Institut Pasteur et le groupe belge Univercells en avril dernier.
Ainsi, l’Institut Pasteur «utiliserait la technologie de production de vaccins développée par Univercells pour fournir des vaccins Covid-19 aux pays d’Afrique de l’Ouest». D’après l’agence de presse, «l’institut commencerait dans un premier temps à conditionner et à distribuer les vaccins produits par Univercells en Belgique au début de l’année prochaine».
Dans la même veine, elle renseigne qu’«Univercells va aussi transférer sa chaîne de production complète au Sénégal au cours du second semestre 2022». Même si on ne sait pas encore quel vaccin sera fourni au Sénégal, Reuters renseigne que «le site en Belgique serait en mesure de fabriquer une catégorie de vaccins dits vecteurs viraux tels que ceux développés par Johnson & Johnson (JNJ.N), AstraZeneca (AZN.L), le russe Spoutnik V et le chinois Cansino».
Toutefois, l’agence précise «qu’Univercells possède également son propre candidat vaccin Covid-19 en cours de développement avec l’allemand Leukocare et la société italienne Rei Thera, qui a terminé les essais de phase 2». Et, ajoute-t-on, «elle recherche un financement pour réaliser la phase 3 que le gouvernement italien s’est dit prêt à financer».
Dans ce cadre, informe l’agence, «un appel de l’institut pour un financement initial de 10 millions de dollars a été sursouscrit». «Selon une analyse des coûts financés par le gouvernement britannique, menée pour l’Institut Pasteur, le projet coûterait environ 200 millions de dollars, sur la base de son objectif de produire 300 millions de doses de vaccin Covid-19 d’ici la fin de l’année prochaine», a-t-on fait savoir.
Par ailleurs, le document informe que «l’Union européenne a déclaré en mai dernier qu’elle investirait au moins 1 milliard d’euros pour construire des centres de fabrication en Afrique, avec le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Maroc et l’Egypte parmi les principaux candidats».
33 NOUVEAUX CAS, 2 DÉCÈS, 5 PATIENTS EN RÉANIMATION
Depuis le début de la pandémie jusqu’à présent, le Sénégal a déclaré 41 713 cas positifs dont 40 298 sont guéris, 266 sous traitement et 1148 décès
Sur 1368 tests réalisés, le bilan du jour du point Covid révèle que 33 personnes sont positives, soit un taux de positivité de 2,41%. Ces nouveaux cas sont compris entre les cas contacts qui sont au nombre de 17 tandis que les 16 autres patients sont issus de la transmission communautaire. De ce dernier lot, les 15 cas sont enregistrés à Dakar et le 16e, à Matam.
De même, 17 patients suivis par les services du ministère de la santé, ont été testés négatifs et déclarés guéris.
Toutefois, 02 nouveaux décès sont enregistrés malheureusement et 05 cas graves sont encore en réanimation.
Depuis le début de la pandémie jusqu’à présent, le Sénégal a déclaré 41 713 cas positifs dont 40 298 sont guéris, 266 sous traitement et 1148 décès.
À ce jour, le nombre de personnes qui sont vaccinées depuis le début de la campagne de vaccination s’élève à 464 542.
BEAUCOUP D'HYPOTHÈSES ET PEU DE CERTITUDES SUR LES ORIGINES DU COVID
Même s'il n'y a pas eu de nouveaux éléments probants, les appels à considérer plus sérieusement l'hypothèse d'un accident de laboratoire à Wuhan se multiplient On fait le point sur ce que l'on sait à ce jour, et, surtout, sur ce que l'on ne sait pas
Depuis le début de la pandémie de Sars-Cov-2, virus du Covid-19, nombre de théories et hypothèses autour de ses origines ont fleuri. De nombreux experts ont livré leurs analyses et beaucoup de responsables politiques ont donné leur avis. Le rapport publié fin mars 2021 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a pas percé définitivement le mystère des origines, posant finalement plus de questions qu'il n'en a résolues. Et même s'il n'y a pas eu de nouveaux éléments probants, les appels à considérer plus sérieusement l'hypothèse d'un accident de laboratoire à Wuhan se multiplient aujourd'hui.
A ce jour, de nombreuses inconnues subsistent, exploitées par le complotisme et la désinformation, et encore compliquées par les enjeux géopolitiques majeurs qui opposent les Etats-Unis et la Chine autour de cette question.
De la chauve-souris au pangolin, de l'accident de laboratoire à la théorie d'un virus fabriqué, l'AFP Factuel fait le point sur ce que l'on sait à ce jour, et, surtout, sur ce que l'on ne sait pas (et que l'on ne saura peut-être jamais) sur les origines d'un virus qui a tué plus de 3,5 millions de personnes dans le monde en près de 18 mois.
Les animaux
Déterminer comment le virus est passé à l'homme est jugé crucial pour tenter d'empêcher la prochaine pandémie.
Dès son émergence, les scientifiques ont pointé du doigt la chauve-souris: le 21 janvier 2020, une étude génétique dans la revue de l'Académie chinoise des sciences la désigne comme "le réservoir" probable du virus. Rien d'étonnant, tant la chauve-souris est un réservoir majeur pour les coronavirus en général. Mais d'emblée ils ajoutent que le Sars-CoV-2 a dû passer par une autre espèce, un "hôte intermédiaire" pas encore connu, avant d'atteindre l'homme.
Le 7 février 2020, des chercheurs de l'Université d'agriculture du sud de la Chine vont désigner un autre animal, qu'ils vont sortir du même coup de l'anonymat : le pangolin.
Selon ces scientifiques, c'est ce petit mammifère à écailles, menacé d'extinction, qui pourrait être l'intermédiaire ayant facilité la transmission du virus à l'humain. Cet insectivore nocturne fait en effet partie des animaux sauvages qui étaient vendus au marché de Huanan de Wuhan, auquel la plupart des premiers cas connus de Covid-19 étaient liés.
Une enquête conjointe d'experts de l'OMS et de scientifiques chinois envoyée à Wuhan en janvier 2021 était chargée d'éclaircir la question des origines et de la transmission à l'homme mais ses conclusions publiées fin mars et disponibles ici (en anglais) ne tranchent pas, plaidant en faveur d'une origine naturelle, probablement la chauve-souris mais sans déterminer l'éventuel "hôte intermédiaire". Ont aussi été évoqués le vison ou le blaireau- furet.
Les experts n'ont par ailleurs pas exclu une autre hypothèse, celle d'une transmission par de la viande surgelée.
Laboratoires, accident, fabrication
Dès les premières semaines de la pandémie début 2020, ont fait surface des théories selon lesquelles le Sars-CoV-2 ne serait pas naturellement passé de l'animal à l'homme mais aurait été fabriqué et/ou se serait échappé accidentellement d'un laboratoire de haute sécurité de Wuhan, connu pour travailler sur des agents pathogènes.
Cette théorie a été relayée très largement sur les réseaux sociaux et même par l'ancien président des Etats-Unis Donald Trump et son administration, en place jusqu'à janvier 2021 et son remplacement par Joe Biden. Cette thèse a donné lieu à des variantes, voulant que le virus aurait même été fabriqué par l'homme et diffusé volontairement, par exemple à des fins de dépopulation.
Avant le Sars-CoV-2, le SRAS de 2003 ou encore Ebola avait aussi fait l'objet de théories similaires.
Un virus fabriqué ?
Le réseau de fact-checking de l'AFP a consacré des dizaines d'articles par exemple (1, 2,3) à des publications qui, sur les réseaux sociaux, affirmaient avoir des "preuves" montrant que le Sars-CoV-2 avait été fabriqué en laboratoire et même breveté par des Américains ou des scientifiques français. Comme expliqué par exemple dans cet article, ces publications présentaient des brevets antérieurs à fin 2019 portant la mention "coronavirus", oubliant qu'il s'agit d'une famille de virus et qu'il existe d'ailleurs de nombreux coronavirus animaux.
Ces publications oubliaient aussi le double sens du mot "inventeur", qui ne veut pas forcément dire "créateur" au sens commun du terme. Même si le terme de brevet évoque le concept d'invention et porte le nom de "l'inventeur" de ce pour quoi on sollicite un brevet, le mot "inventeur" à deux sens.
Selon le Larousse, un "inventeur" est la "personne qui par son ingéniosité invente, imagine, créé quelque chose d'original, (comme) l'inventeur du téléphone" mais aussi celle "qui découvre un trésor, un objet, etc".
Ainsi, quand on parle des "inventeurs" de la grotte de Lascaux, on parle bien des quatre jeunes gens qui l'ont découverte en 1940 et non pas des hommes préhistoriques qui en ont orné les parois. Dans le secteur des brevets et de la propriété intellectuelle, le terme "inventeur" désigne celui qui demande le brevet, par exemple pour protéger une technique de diagnostic à propos d'un virus existant. Le site de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) explique ici ce qu'est un brevet et à quoi il sert.
En mars 2020, une vidéo extrêmement virale avait attribué, avec là encore des brevets mal interprétés, la fabrication du Sars-Cov-2 à l'Institut Pasteur.
Véritable problème de santé publique, le cancer fait des ravages dans le monde, plus particulièrement au Sénégal. Rien que pour l’année 2020, notre pays a enregistré plus de 1 900 nouveaux cas et déploré 1 312 décès. Ces chiffres macabres ont été fournis hier lors de la réunion de dissémination des résultats du projet pilote de dépistage du virus du papillome humain (Vph) et du traitement des lésions précancéreuses. Par la même occasion, un don de 68 appareils de thermo-ablation ont été offerts au ministère de la Santé par l’Ong Chai.
En 2020, le cancer du col de l’utérus a constitué le premier cancer le plus fréquent chez les femmes au Sénégal. D’après les données fournies par Globocan, 1937 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été recensés en 2020 dans notre pays qui, sur la même période, a déploré 1312 décès, soit un taux de mortalité d’environ 68%. Une situation due notamment au diagnostic tardif.
Actuellement, le Sénégal utilise à grande échelle la technique de dépistage par l’inspection visuelle à l’acide acétique (Iva). Malheureusement, cette technique sous-estime le nombre de cas de lésions précancéreuses à cause de sa subjectivité. Il s’avère que l‘utilisation du test visant à détecter la présence des virus du papillome humain (VPH) dans le col de l’utérus permet un meilleur dépistage des femmes à risque. L’administration d’un traitement adéquat pour les personnes testées positives permet d’éviter un nombre important de cancers. C’est pourquoi, l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) a donc l’utilisation du test Vph par rapport à la méthode Iva.
Le Sénégal utilisant jusque-là l’Iva compte recourir au test Vph comme recommandé par l’Oms. Et dans ce cadre, l’Ong Clinton Health Access Initiative (Chai) a fait un don de 68 appareils de thermo-ablation pour le traitement des lésions précancéreuses. Ces appareils renforceront les interventions de lutte contre le cancer à l’échelle du pays en rapprochant les soins avec des sages-femmes formées et supervisées.
Pour le directeur de la Lutte contre la Maladie, Dr Babacar Guèye, les cancers sont responsables d’une importante morbimortalité puisqu’ils entraînent chaque année 10 millions de décès. «Près d’un décès sur 6 dans le monde est dû au cancer ; et les pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus touchés.
Au Sénégal, l’incidence du cancer est estimée à 11.317 nouveaux cas par an, avec une mortalité d’environ 70% due essentiellement à un retard de consultation», relève-t-il. Dr Guèye ajoute que le cancer du col de l’utérus constitue un véritable problème de santé publique au Sénégal, de par sa fréquence (1937 nouveaux cas en 2020), sa mortalité et son poids économique. «Paradoxalement, il s’agit d’un cancer que nous pouvons prévenir, notamment par la vaccination contre le virus du papillome humain (Hpv), le dépistage précoce et le traitement des lésions précancéreuses. Il est admis que 90% des décès liés au cancer du col de l’utérus pourraient être évités par un dépistage régulier», souligne le directeur de la Lutte contre la Maladie
LE SAMES EN GREVE DE 24 HEURES POUR RECLAMER LA FIN DU CONTRAT AVEC POLIMED
Le fonctionnement de L’Eps 1 de Mbour a été sérieusement affecté hier par la grève de la section locale du SAMES.
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 04/06/2021
Le fonctionnement de L’Eps 1 de Mbour a été sérieusement affecté hier par la grève de la section locale du SAMES. Après l’expiration le 30 mai dernier de leur préavis de grève, Dr Khoudoss Mama et ses camarades, appuyés par le niveau régional, sont passés à la vitesse supérieure dans ce conflit qui les oppose au centre d’imagerie médicale Polimed dont ils dénoncent la gestion « calamiteuse ». Le Sames local prévient que si la situation n’est pas décantée, il compte se radicaliser.
Hier, jeudi 3 juin, seules les urgences ont été prises en charge à l’Hôpital de Grand Mbour. Cette situation a entraîné beaucoup de difficultés pour les patients. En grève de 24 heures après l’expiration le 30 mai dernier de son préavis de grève, la section Sames locale dénonce vigoureusement la gestion du centre Polimed qui est lié à l’Eps 1 de Mbour depuis 2015 par une convention. En effet depuis un mois, le 30 avril 2021 plus exactement, les syndicalistes avaient déposé un préavis de grève auprès de la direction de l’Etablissement public de Mbour pour dénoncer la gestion « calamiteuse » du centre d’imagerie médicale Polimed, censée assurer depuis 2015 et ce jusqu’en 2022 toutes les prestations dans ladite spécialité, au terme d’un contrat liant les deux parties, mais regrettent les médecins, aucune avancée n’a été notée dans ce dossier depuis lors. « Devant l’absence d’avancées notoires et concrètes dans le règlement de ces problèmes, malgré des efforts et l’administration de l’EPS 1, le Sames observe 24h de grève ce jeudi 03 juin afin de dénoncer ces manquements et d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur la souffrance qu’endurent les usagers, le personnel médical, paramédical et soutien de l’’EPS1 et la population générale à cause de Polimed » a martelé Docteur Khoudoss Mama, secrétaire général de la section locale du Sames.
«L’Eps 1 de Mbour ne peut pas continuer d’être la vache laitière de Polimed »
La section locale du Sames accuse en effet la direction du centre Polimed de «déchirer le contrat» qui le lie à l’hôpital. « Il était convenu que durant les sept (7) ans de contrat tout allait se passer à merveille, malheureusement, la direction de Polimed y a installé une cogestion de sorte qu’aujourd’hui, c’est un amateur qui gère le centre » a déploré Dr Khoudoss Mama, secrétaire général de la section. « L’Eps 1 de Mbour ne peut continuer d’être la vache laitière du centre Polimed qui foule du pied le cahier des charges », enchaîne Dr Mama.
D’ailleurs, dénonce Dr Abdou Karim Diop, la mammographie est en panne depuis belle lurette mais jusque-là, elle n’a pas été réparée. Ceci a causé un désagrément aux patients qui sont obligés d’aller jusqu’à Thiès ou Fatick pour bénéficier de ce type de service, mentionne-t-il. Le fait que « l’autorité du chef de service de la radiologie dont les prérogatives ont été usurpées par le gestionnaire sur un ordre écrit du président de Polimed soit bafouée causant ainsi un désordre dans l’organisation du travail au grand désarroi des malades et des médecins prescripteurs », a été vigoureusement dénoncé.
Pour les médecins, aussi bien les travailleurs que la population, souffrent. Ils rappellent qu’après le dépôt du préavis, la direction de l’Hôpital a tenté de résoudre la situation en s’adressant à la direction de Polimed mais cette dernière n’a fait signe d’aucune flexibilité. A cause de tous ces impairs, le bureau régional du SAMES venu en renfort, par la voix de son Secrétaire général Dr Malick Badiane, assène que si le dialogue n’est pas la voie de solution, le syndicat va hausser le ton car il n’est pas imaginable d’avoir un seul centre d’imagerie pour Mbour surtout lorsque le service rendu pose problème. «On ne peut pas prendre un gestionnaire qui va superviser des médecins, c’est impossible. Il n’est pas question que l’hôpital continue d’alimenter les fonds de Polimed. Le gestionnaire nommé par la direction du centre d’imagerie ne peut être un supérieur des médecins» fulmine Dr Badiane.
Pour le Sames, cette grève n’est qu’un signe d’avertissement car si la direction de Polimed ne fait pas marche arrière, ce combat sera un long feuilleton parce que « l’EPS ne peut pas continuer d’être la vache laitière du centre Polimed qui foule du pied le cahier des charges ».
IL FAUT APPLIQUER LES REGLES APPLICABLES A TOUS LES FONCTIONNAIRES DE L’ETAT
Le médecin-légiste Amadou Sow, a choisi d’analyser la nouvelle décision du chef de l’Etat Macky Sall d’imposer aux médecins recrutés de servir cinq ans au minimum en région avant de bouger sous l’angle des contrats et des engagements signés entre les deux
Le médecin-légiste Dr Amadou Sow, a choisi d’analyser la nouvelle décision du chef de l’Etat Macky Sall d’imposer aux médecins recrutés de servir cinq ans au minimum en région avant de bouger sous l’angle des contrats et des engagements signés entre les deux parties à savoir les médecins et l’Etat. Il pense que la solution viendra des actions notées dans le plan d’investissement 2020-2024 du ministère de la Santé et de l’Action sociale surtout celles relatives au manque de motivation pour les personnels qui travaillent dans des zones réputées difficiles. En dehors de ces engagements, Dr Sow préconise d’appliquer les règles qui sont valables pour tous les fonctionnaires.
Le chef de l’Etat Macky Sall exige que les médecins recrutés et affectés en région y restent pendant, au moins, cinq ans avant de pouvoir bouger. « Mais quelle est la particularité de ces fonctionnaires pour qui le président et le ministre de la Santé éprouvent le besoin de rappeler ce qui semble être normal : servir dans son lieu de travail ? », s’est interrogé le médecin-légiste.
Dr Amadou Sow rappelle que « tous » les fonctionnaires sont régis par des statuts auxquels on doit se référer et qui doivent être appliqués d’une manière équitable, « sans deux poids-deux mesures ». Maintenant, quid des agents qui ne sont pas des fonctionnaires et qui n’ont pas d’engagement qui les lie avec le ministère de la Santé ? Ce professionnel de la santé, citant le Dr Boubacar Signaté qui dit que ‘’la médecine est une profession libérale par essence’’, indique que si le médecin n’a pas d’engagement, il est libre d’y aller comme de ne pas y aller. S’il a signé un engagement avec le ministère, quelle que soit la forme de cet engagement, que ça soit un contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée, ou un engagement qu’il a signé avec le ministère pour pouvoir bénéficier d’une bourse de spécialisation, là, dit-il, les choses doivent être analysées selon les termes de cet engagement. Si donc le médecin s’était engagé à rester 5 ans ou 10 ans en région et qu’il veuille revenir sur ses engagements, Dr Sow considère qu’il y a des dispositions ou des voies et moyens qui permettent à la partie qui veut revenir sur ses engagements de pouvoir le faire. Mais, « avec des pénalités », a-t-il tenu à préciser.
Selon lui, le fond du problème avec ces affections en région est pourtant diagnostiqué dans un document du ministère de la Santé. Un document qui prévoit un investissement dans le secteur de la santé. « Dans le plan d’investissement du ministère de la Santé 2020-2024, il est clairement dit qu’effectivement, il y a un manque de motivation pour les personnels qui travaillent dans des zones réputées difficiles. Dans les défis ou les solutions préconisés, il y a d’abord la nécessité d’augmenter la motivation du personnel de santé d’une manière générale, mais aussi d’avoir une politique incitative pour que ceux qui sont dans les zones éloignées puissent avoir un épanouissement dans leur travail. La solution viendra des actions que la tutelle va prendre dans ce sens. Mais tout le reste, c’est de la démagogie », estime Dr Amadou Sow.
Selon lui, « celui qui le dit, sait qu’il a les moyens juridiques pour certains types de personnel de faire appliquer les dispositions. Pour d’autres, il n’a aucune maitrise sur eux ». Pour lui, c’est un non-sens de décréter « comme ça » une mesure. Déjà, dit-il, il y a des gens qui demandent quelle est la loi qui dit qu’un fonctionnaire doit rester cinq ans à un poste avant de pouvoir bouger. Cette nouvelle mesure d’imposer un séjour de cinq ans, Dr Sow dit l’analyser sous l’angle des « contrats et des engagements signés çà et là ». Mais que, en dehors de ces engagements, il faudrait appliquer les règles qui sont applicables à tous les fonctionnaires.
LES MÉDECINS DISENT NON À LA NOUVELLE DISPOSITION LES OBLIGEANT À SÉJOURNER 5 ANS EN RÉGIONS
Pour avoir annoncé depuis Kédougou, à l’occasion de l’inauguration de l’hôpital de niveau 2 de localité, sa décision de faire respecter la disposition fixant les médecins à leurs postes en région pour au moins 5 ans avant de pouvoir bénéficier d’une nouvelle affectation, le président de la République s’est attiré les foudres des professionnels de la santé. Lesquels parlent d’un effet d’annonce fait par le président Sall qui serait en « campagne déguisée » pour les prochaines locales. Les médecins interrogés sur le sujet considèrent que le problème persistera tant qu’on ne règlera pas la problématique de la « gouvernance des ressources humaines » liée à leur affectation en régions. Ils proposent d’ailleurs le modèle du ministère de l’Education nationale relatif au mouvement annuel des enseignants.
Désormais, les médecins recrutés serviront pendant au moins cinq ans dans les régions avant de pouvoir bénéficier d’une affection en ville où dans les régions proches. La décision a été annoncée par le chef de l’Etat lors de l’inauguration de l’hôpital Amath Dansokho de Kédougou. Le Président a d’ailleurs instruit le ministre de Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de faire respecter cette « nouvelle » disposition. Que des médecins voient d’un autre œil et qu’ils considèrent comme un « effet d’annonce ».
Pis, selon eux, le chef de l’Etat ferait une campagne déguisée en préparation des locales de janvier prochain. C’est en particulier l’avis des Docteurs Ismaïla Ndour et Serigne Shérif Fall. « Il est en campagne déguisée. Il en profite d’ailleurs pour essayer de mettre les médecins en mal avec la population à laquelle il veut faire croire que ce sont ces derniers qui refusent d’être affectés dans les régions. Or c’est faux », a martelé Dr Fall qui pense que le chef de l’Etat, avec cette nouvelle mesure, va plutôt procéder à la réduction de la durée de service effectuée par un médecin à son poste de travail. Parce que, dit-il, « avant, quand on t’affectait dans une région enclavée, tu te disais que tu allais y servir au moins pendant 10 ans avant de revenir à Dakar, à Thiès ou à Saint Louis. Mais lui, il est venu réduire la durée de ce séjour ».
Pour ce médecin aux positions radicales, le problème se trouve ailleurs c’est-à-dire dans la régularisation de la situation de centaines de médecins. « Il y a des collègues contractuels qui attendent encore que leur situation soit régularisée, et des centaines d’autres attendent aussi d’être embauchés. Qu’ils soient recrutés et affectés est leur seul souhait. Le lieu de l’affection étant le cadet de leur souci, ils sont prêts à servir dans n’importe quelle localité du pays ».
En dénonçant la situation de ces médecins, Dr Serigne Shérif Fall a aussi profité de l’occasion pour attirer l’attention du président Sall sur le cas de certains professionnels de la santé qui ont déjà servi pendant plus de 10 ans dans les régions, et qui peinent à être affectés. C’est le même constat du côté du médecin-légiste, Dr Amadou Sow, qui reconnait certes que « les médecins doivent être disponibles partout où le besoin se fait sentir », mais qui se scandalise du fait que beaucoup de médecins « moisissent et se carbonisent » en région. « A entendre le président parler, c’est comme si il n’y avait pas des médecins dans les régions. Là où il s’était rendu à Kaffrine ou à Kédougou, il y a des médecins qui y ont peut-être duré plus d’une dizaine d’années. Même dans les localités les plus reculées du pays, on y trouve des médecins. Au moment où le président tient ce discours, des collègues ne demandent qu’à être recrutés et affectés. Ils n’ont pas de recrutement. En lieu et place, on privilégie d’autres personnes. A côté de ces médecins, il y a d’autres qui n’iront jamais dans les régions. Ce qu’il faut comprendre de deux manières. Il y a ceux qui n’iront pas, parce que c’est leur choix, ils ont choisi de rester à Dakar parce qu’ils n’ont signé aucun engagement qui pourrait les obliger à aller en région. Il y a d’autres qui n’iront jamais en région par le simple jeu d’accointance ou de proximité qu’ils ont avec l’autorité politique ou l’autorité qui a la décision d’affecter ou de ne pas affecter. On va les recruter et les laisser à Dakar, alors qu’il y a leurs anciens, des spécialistes sous contrat, donc qui ne sont pas recrutés, qui sont dans des régions éloignées avec des conditions de travail assez difficiles ».
Pour dire que « ce ne sont pas les médecins qui sont responsables de leurs affectations », a renchéri notre consultant en santé, Dr El Hadj Ndiaye Diop de l’hôpital Ndamatou de Touba qui rappelle au président Sall que c’est le ministre de tutelle qui signe toutes les affectations. Mieux encore, c’est lui qui fait revenir les médecins à Dakar. « Aucun médecin de la fonction publique ne décide de son affectation. Le problème, c’est les autorités et leurs services. Donc, il n’y a pas débat », estime Dr Diop.
A l’en croire, « rien n’empêche le ministère de la Santé de faire comme le ministère de l’Education nationale pour les mouvements annuels ». Le médecin légiste, Dr Sow, demeure convaincu que tant qu’on ne mettra pas en place ce qu’il appelle une « gouvernance démocratique des ressources humaines », le problème restera toujours entier.
LE MINISTÈRE DE LA SANT& FAIT LE MORT À PROPOS DE LA HAUSSE DU COÛT DE CERTAINS MÉDICAMENTS
Les différentes parties incriminées dans la hausse des prix de certains médicaments continuent de se renvoyer la patate chaude sur l’augmentation de certains médicaments dans les officines privées
Depuis le 24 mai dernier, les prix de certains médicaments, plus d’une centaine selon le Syndicat des pharmaciens du privé, ont connu une hausse dans les officines privés. Au moment où les entités en charge du médicament (la Direction de la Pharmacie et du Médicament) et la Douane se défendent, le ministère de la Santé et de l’Action sociale continue de s’emmurer dans le mutisme.
Les différentes parties incriminées dans la hausse des prix de certains médicaments continuent de se renvoyer la patate chaude sur l’augmentation de certains médicaments dans les officines privées. Si le Syndicat des pharmaciens privés parle d’un nouveau reclassement de ces produits qui bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (Amm), les professionnels des médicaments cherchent toujours la source de cette augmentation.
Pendant ce temps, à la Direction de la Pharmacie et du Médicament qui a pour mission de travailler sur l’homologation des prix des médicaments, le Directeur de cette structure, le professeur Yérim Mbagnick Diop, a déclaré dans un quotidien de la place «pour ces produits homologués, les prix sont clairement marqués sur les autorisations de mise sur le marché, après évaluation par la Commission nationale du médicament. Une augmentation des prix ne peut pas se faire sans l’aval du ministère de la Santé, à travers la Dpm et je ne suis pas au courant d’une telle augmentation».
Pour le professeur Diop, la position tarifaire est différente au sein du ments ne sont pas taxés. Toutefois, les compléments le sont. Du côté de la Douane, l’on est formel. La structure ne peut pas déclassifier un produit qui est classé à une position tarifaire donnée. «Nous appliquons une réglementation des autorités sanitaire», a déclaré une source douanière. Dans cette affaire où plus de 100 médicaments ont connu une hausse allant du simple au double voire au triple de leur prix, le ministère de la Santé et de l’Action sociale se noie toujours dans un mutisme total. Pas de sortie, ni un communiqué pour donner une explication au moment où les populations s’inquiètent sur la prise en charge de leur santé. Nombre de personnes ont en effet besoin de ses médicaments, jugés par d’aucun comme des compléments alimentaires, afin de leur permettre de lutter contre certaines pathologies comme l’anémie ou pour le renforcement de leur immunité.
Les différents programmes comme la tuberculose, le Sida, la prise en charge mère-enfant risquent de payer un lourd tribut face à cette hausse des médicaments. Sans oublier la classe sociale défavorisée qui a du mal à joindre les deux bouts, au sortir d’une année de Covid-19 qui a menacé l’économie du pays, rendant plus vulnérables les ménages. Aujourd’hui, la population demande une explication et le ministère de Santé à tout intérêt à communiquer sur la question afin de rassurer cette population-là.