SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 avril 2025
Santé
L'APPEL À LA MOBILISATION CONTRE LA MARCHANDISATION DES IVG ILLÉGALES
La promotion occulte d'avortements clandestins se multiplie sur internet. C'est l'alerte lancée par le ministère de la Santé dans son dernier communiqué. Il dénonce les dangers sous-estimés de ces pratiques réalisées dans la clandestinité
(SenePlus) - Le ministère de la Santé et de l'Action sociale tire la sonnette d'alarme face à la recrudescence des promotions d'avortements clandestins au Sénégal. Dans un communiqué de presse daté du 7 juin 2024, dont nous avons reçu copie, les autorités sanitaires alertent sur les risques importants que représentent ces interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans la clandestinité.
Comme le rappelle le ministère, l'avortement est interdit au Sénégal par la loi, à l'exception de l'IVG thérapeutique autorisée par un tribunal pour raison médicale. Toute interruption réalisée sans justification médicale constitue donc un avortement illégal, qualifié de "provoqué" ou de "clandestin" par les textes. Or, selon les termes du communiqué, "l'interruption volontaire d'une grossesse par une personne non qualifiée et/ou dans un environnement non adapté représente un avortement à risque, dont les complications médicales sont diverses et variées: hémorragies, infections, troubles mentaux, rejet par la société, infertilité, stérilité, infections, décès."
Ces mises en garde prennent tout leur sens au regard de la multiplication observée des offres promotionnelles d'avortements sur les réseaux sociaux et internet. Comme le souligne le ministère, "l'attention du Ministère de la Santé et de l'Action sociale a été appelée par la diffusion fréquente de diverses publicités et offres de méthodes d'avortement proposées aux femmes enceintes ou aux couples, notamment dans les réseaux sociaux". Or, ces promotions occultent souvent les risques liés à de telles pratiques lorsqu'elles sont réalisées dans la clandestinité par un personnel non qualifié.
Citant le code pénal sénégalais, le communiqué rappelle par ailleurs que l'avortement et ses complicités sont passibles de sanctions pénales. Sont notamment punis "la publicité de cabinets médicaux provoquant au délit d'avortement" ainsi que "la vente ou la distribution de quelque manière que ce soit de remèdes, substances, instruments ou objets quelconques destinés au délit d'avortement".
Face à ce constat, les autorités sanitaires invitent l'ensemble de la population à se mobiliser contre ces promotions illégales, en signalant aux forces de l'ordre tout lieu ou site proposant des avortements clandestins. Les services de lutte contre la cybercriminalité seront également mis à contribution pour traquer et sanctionner les auteurs de tels agissements sur internet, qui mettent en danger la santé des femmes.
DEUX BLOCS OPÉRATOIRES SERONT OUVERTS À TAMBACOUNDA ET MAKACOLIBANTANG
Makacolibantang abrite pour la première fois cette rencontre, dans le cadre de la délocalisation des réunions de coordination de la direction régionale de la santé, après Bakel, Goudiry et Koumpentoum.
Le docteur Bayal Cissé, directeur régional de la santé de Tambacounda (est), a annoncé, vendredi, l’ouverture des blocs opératoires du centre de santé de la capitale régionale et de Makacolibantang, ‘’avant le 31 juillet’’.
‘’En ce qui concerne les urgences sanitaires, deux fortes recommandations ont été retenues. Il s’agit de l’ouverture du bloc opératoire du centre de santé de Makacolibantang. Il s’agit aussi de compléter et d’ouvrir le bloc opératoire du centre de santé de Tambacounda, tout cela avant le 31 juillet’’, a dit M. Cissé.
Il intervenait à une réunion de la direction régionale de la santé.
Makacolibantang abrite pour la première fois cette rencontre, dans le cadre de la délocalisation des réunions de coordination de la direction régionale de la santé, après Bakel, Goudiry et Koumpentoum.
‘’Actuellement, les équipes de ces deux blocs sont en train d’être installées dans ces deux districts’’, a assuré Bayal Cissé.
Selon lui, les prestataires, la direction des ressources humaines, la direction de la santé et l’État soutiennent l’installation de ces équipements.
HAUSSE DES CAS DE MALADIES CHRONIQUES AU SÉNÉGAL : DES UNIVERSITAIRES INVESTISSENT LES CAUSES
L’alimentation n’a jamais été un aussi préoccupant facteur de risques. Ils soutiennent dans leur étude que l’alimentation, qui était jadis sous abondante, concentre de nos jours une surabondance de condiments et de produits alimentaires non authentiques…
Sud Quotidien |
Denise ZAROUR MEDANG |
Publication 08/06/2024
Plusieurs maladies chroniques sont dues à une alimentation non équilibrée. Au Sénégal, plusieurs études ont montré que la population mange mal. La nourriture consommée est soit trop salée, soit contient beaucoup d’huile ou encore épicée. Pour la journée de la sécurité sanitaire des aliments, des universitaires se sont intéressés aux stéréotypes sur l’alimentation à risque, quelles approches de santé publique en contexte de prévalence des maladies chroniques au Sénégal.
Pour les chercheurs de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Sara Ndiaye, et Ameth Ba, l’alimentation n’a jamais été un aussi préoccupant facteur de risques. Ils soutiennent dans leur étude que l’alimentation, qui était jadis sous abondante, concentre de nos jours une surabondance de condiments et de produits alimentaires non authentiques tout en laissant entrevoir des habitudes alimentaires excessives, faisant leur lot de morbidités chroniques comme l’obésité, les accidents vasculaires cérébraux le diabète entre autres. Ainsi, en contexte de rareté, l’alimentation favorise, selon eux, la malnutrition qui reste fatale chez certains, car provoquant des carences nutritionnelles en vitamines, fer, magnésium, zinc. En ce sens, l’alimentation devient un enjeu de santé publique, interpellant chercheurs ou pouvoirs publics. « Face à l’expansion des industries alimentaires, de services traiteurs, des brasseries, des pâtisseries, la transformation des aliments s’exécute avec l’application de procédés chimiques, techniques et technologiques qui déshumanisent de plus en plus en accentuant les contradictions avec le halal, le kasher, le bio et le one health » ont-ils avancé. Et d’ajouter : « cette cacophonie nutritionnelle qui résulte de la modernité a bouleversé la fonction socialisatrice de l’alimentation, élucidée par les sociologues, tout comme son importance sur la santé individuelle et collective, mis en exergue par les études en santé publique. L’on se demande d’ailleurs, pourquoi l’alimentation à risque domine-t-elle dans les habitudes alimentaires sénégalaises ». Selon ces chercheurs, les résultats de l’enquête ont permis de répertorier un excès de sucre, du salé, de cuit et de gras, tant aux repas quotidiens qu’occasionnels. Il s’y ajoute un problème de responsabilité sociétale des entreprises de transformation alimentaire, faisant fi de la place et du devenir du vivant. « La production agro-alimentaire a créé une insécurité sanitaire avec les maladies dites nutritionnelles chroniques. L’industrie s’est approprié la cuisine pour proposer des aliments sous différentes formes, résumant la norme des trois repas à des moments de grignotages d’aliments prêts à consommer » ont-ils déduit.
LES ENFANTS RESTENT LES PLUS EXPOSÉS AUX ADDITIFS
Biscuits, chips, sodas... Rien n'est épargné par cette invasion chimique aux conséquences potentiellement dramatiques
Les additifs sont devenus très présents dans la consommation des Sénégalais. Des universitaires se sont intéressés à ces dangers potentiels dans certains aliments réservés aux enfants, comme dans les biscuits, boissons et chips consommés en milieu scolaire. Des travaux qui entrent dans le cadre de la troisième Journée scientifique de la Sécurité sanitaire des aliments, organisée mercredi dernier, par la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto-stomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, en collaboration avec le Comité national du Codex alimentarius, sur le thème «Sécurité sanitaire des aliments : préparons-nous à l’imprévu».
Les universitaires Ndèye Yacine Ndiaye, Serigne Saliou Niang et Mady Cissé ont procédé à la restitution de leur étude concernant les «Additifs alimentaires : consommation et dangers potentiels dans des biscuits, boissons et chips consommés en milieu scolaire». Les résultats de l’enquête s’étendent sur un échantillon de vingt-sept (27) établissements scolaires, primaires et secondaires dont onze (11) privés et seize (16) publics et à raison de cinquante (50) élèves par école ; soit 1350 réponses.
Ces derniers ont renseigné que dans les trois (3) catégories de produits alimentaires, les mentions d’étiquetage indiquent 3 ̀a 7 additifs pour les biscuits, 4 ̀a 16 pour les boissons, pour les «chips» aucune information précise, leurs étiquettes mentionnent la présence d’additifs sans les nommer. Quant aux additifs alimentaires utilisés, ces universitaires renseignent qu’ils sont de type naturel ou de synthèse et certains ne sont pas autorisés dans la catégorie introduite. Et pour ceux autorisés, les spécifications ne sont pas vérifiées par le système de contrôle.
La tranche d’âge des enfants de 7 a 10 ans, la grande consommatrice
Parlant de la tranche d’âge, l’étude rendu dans le cadre de la troisième Journée scientifique de la Sécurité sanitaire des aliments, organisée mercredi dernier par la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, en collaboration avec le Comité national du Codex alimentarius, sur le thème «Sécurité sanitaire des aliments : préparons-nous à l’imprévu», relève qu’elle concerne la tranche d’enfants de 7 à 10 ans, qui est la grande consommatrice pour chaque catégorie d’aliment, et les «8 ans» majoritaires.
Il ressort ainsi de l’étude, qu’un taux de 64% des enquêtés consomment les trois produits par jour ; 66 à 74% deux produits par jour. L’évaluation d’un élève consommant à la fois les trois catégories de produits et la première marque de chaque catégorie révèle la présence de vingt (20) additifs.
Allergie, hyperactivité, obésité , hypertension en embuscade
Selon ces acteurs, l’objectifs de cette étude est double car permettant d’identifier et de vérifier l’autorisation des additifs alimentaires dont les conservateurs, colorants, émulsifiants, édulcorants, régulateurs d’acidité́ incorporés dans les biscuits, boissons et chips consommés par les enfants en milieu scolaire mais aussi de déterminer la consommation cumulée par enfant et les dangers potentiels liés. Pour ces universitaires, l’étude a montré́ la combinaison de seize (16) additifs dans une seule boisson et la présence d’un même additif dans les deux ou les trois groupes de produits étudiés. «Cela constitue un risque élèvé de dépassement de la dose journalière admissible exprimée en mg/kg de masse corporelle/jour», ont-ils déclaré, dans la conclusion des travaux. Par ailleurs, ils ont aussi estimé que certains dont les colorants azoïques, à l’exemple du jaune FCF, les édulcorants artificiels en nombre dans les boissons, sont sujets à̀ controverse, en raison des effets potentielles sur la santé comme allergie, hyperactivité́, obésité́, hypertension. «Leur utilisation dans les industries agroalimentaires revêt une grande importance sur le plan technologique, mais les risques soulevés par des scientifiques et groupes de consommateurs pourraient induire l’apparition de façon chronique de maladies», ont-ils conclut.
Plus de 200 maladies sont causées par des aliments contaminés
Rappelons juste qu’un additif alimentaire est une substance ajoutée volontairement dans un but technologique et par conséquent en quantité́ et qualité́ connues. Pour l’Organisation mondiale de la santé (Oms), chaque année, une personne sur dix dans le monde tombe malade après avoir consommé des aliments contaminés et plus de 200 maladies sont causées par des aliments contaminés. Pour Dr Jean Marie Vianny Yaméogo, représentant résident Oms/Sénégal, ce lourd tribut pourrait être évité si des mesures hardies sont prises pour garantir la sécurité sanitaire des aliments.
Dans cette lutte pour disposer des aliments sains, le président du Comité scientifique de la 3ème Journée de la Sécurité sanitaire alimentaire (SSA), professeur Serigne Oumar Sarr, a déclaré : «il est unanimement reconnu que la sécurité sanitaire des aliments repose sur la science». Et de s’interroger : «quel est l’apport des scientifiques dans l’élaboration des normes ? Comment les normes alimentaires sont élaborées, validées ? Entre contraintes analytiques, toxicité, motivations sanitaires ou commerciales, qui est ce qui motive la réglementation ?» Autant de questions, pour lui, qui interpellent les chercheurs et auxquelles ils doivent trouver des réponses adéquates, afin de soutenir scientifiquement les prises de décision politiques et promouvoir la santé publique, animale mais aussi économique.
Pour mieux assoir son argumentaire, le Pr Sarr a avancé : «en 2008, des préparations pour nourrissons contaminées à la mélamine survenue, ont touché 300.000 nourrissons et jeunes enfants, dont 6 décès, rien qu’en Chine. Cette fraude sur le lait ne pouvait être détectée par le test classique de Kjeldahl qui ne spécifie pas les sources d’azote non protéique. Ce qui avait rappelé la nécessité de disposer de méthodes analytiques valides avec entre autres spécificités, exactitude et fidélité prouvées !»
Et d’ajouter : «La recherche dans le domaine de la SSA devra être davantage boostée par des collaborations, mécanismes de financement innovants, l’organisation de manifestations scientifiques permettant aux étudiants, chercheurs juniors et séniors d’échanger, de partager leurs expériences et visions, de produire des données factuelles à partir des laboratoires et sur le terrain afin de garantir la qualité sanitaire des aliments et mieux maîtriser les risques sanitaires liés à l’alimentation».
PRÈS DE 50% DES FEMMES ENCEINTES SONT ANÉMIÉES EN AFRIQUE DE L’OUEST
La chargée du programme de fortification à grande échelle des aliments en Afrique de l’Ouest, Elisabeth Bouyéna, a révélé que près de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’ouest sont anémiées et près de 15% des enfants naissent avec un faible poids
Saly, 5 juin (APS) – La chargée du programme de fortification à grande échelle des aliments en Afrique de l’Ouest, Elisabeth Bouyéna, a révélé que près de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’ouest sont anémiées et près de 15% des enfants naissent avec un faible poids dans cette partie du continent.
“Au regard des taux de prévalence des carences en micronutriments en Afrique de l’Ouest, près de 50% des femmes enceintes sont anémiées, et (…) près de 15% de nos enfants naissent avec un faible poids de naissance”, a indiqué Elisabeth Bouyéna.
Elle participait à un atelier de renforcement de capacités sur le système de contrôle et suivi réglementaire des aliments fortifiés.
”Nous avons un problème de santé publique en termes de carences en micronutriments, en l’occurrence le fer, l’acide folique, le zinc”, a relevé Dr Ndèye Fatou Ndiaye, cheffe de la division nutrition à l’Institut de technologies alimentaire (ITA) de Dakar.
A côté de la fortification des aliments, il y a d’autres stratégies pour augmenter le niveau de micronutriments chez les personnes, selon Mme Ndiaye, qui insiste sur le contrôle qualité des aliments.
Pour elle, il est important que les industriels eux-mêmes puissent faire le contrôle, tout comme les services de l’État, chargés de cette mission dans tout le circuit de distribution.
Concernant le cas du Sénégal, l’officielle a souligné que le contrôle est régulièrement fait par des agents assermentés du commerce intérieur.
Toutefois, elle plaide pour un renforcement du département du commerce intérieur, qui se charge d’assurer le contrôle surs les sites de production, les marchés et postes frontaliers.
LES FISTULES OBSTÉTRICALES EN HAUSSE EN AFRIQUE DE L’OUEST
La directrice du Centre pour le développement du genre de la commission de la CEDEAO (CCDG), Fattoh Oulaté Sandra, a relevé une hausse des cas de fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest.
Saly, 5 juin (APS) – La directrice du Centre pour le développement du genre de la commission de la CEDEAO (CCDG), Fattoh Oulaté Sandra, a relevé une hausse des cas de fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest.
”Le constat malheureusement, c’est que les chiffres sont à la hausse à travers l’espace régional (de la CEDEAO), au Sénégal comme dans l’ensemble de nos États membres”, a dit Fattoh Oulaté Sandra.
Elle prenait part mardi à la réunion des comités régionaux de coordination des programmes phares du CCDG mis en œuvre dans les États membres de la CEDEAO.
”C’est une problématique de santé que le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre adresse très particulièrement”, a-t-elle ajouté.
Elle a noté que c’est dans sens qu’un ”accent particulier sera mis sur le volet prévention et détection”.
Selon elle, le CCDG souhaite intervenir là où la problématique est ”plus critique”, notamment à l’intérieur des régions. Elle insiste sur l’importance d’une prise en charge précoce de la fistule.
Le troisième volet, selon Fattoh Oulaté Sandra, ”va contribuer à une meilleure compréhension de cette problématique de santé” et aux moyens de prévention afin de ”revoir les chiffres nettement à la baisse dans quelques années”.
En outre Mme Oulaté a relevé que le centre qu’elle dirige intervient aussi dans les aspects opératoires, mais dans l’autonomisation des femmes.
”Une fois qu’elles sont opérées, nous souhaitons les assister pour qu’elles puissent revenir dans le cursus économique pour se remettre en pratique pour un mode de vie plus organisé”, a-t-elle rassuré.
LA RAGE, UNE PATHOLOGIE QUI INQUIETE !
Parmi les six zoonoses prioritaires, celle qui cause le plus de problèmes au Sénégal reste la rage. Son vecteur pathogène qui est le chien dans la majorité des cas est très présent dans la société.
Parmi les six zoonoses prioritaires, celle qui cause le plus de problèmes au Sénégal reste la rage. Son vecteur pathogène qui est le chien dans la majorité des cas est très présent dans la société. Considéré comme un animal domestique, de compagnie pour l’homme, bon nombre de chiens n’ont pas été vaccinés par leurs propriétaires et la majorité est souvent laissée à elle-même. Une situation qui provoque les nombreux cas de rage. Pour mieux assurer une bonne communication sur les zoonoses dont l’Ebola, la Covid, la fièvre Crimée Congo entre autres, des journalistes spécialisés en santé tiennent un atelier depuis hier, mardi 4 juin, à Thiès, avec Breakthrough Action.
Le virus de la rage (genre Lyssavirus) est présent dans la salive des animaux infectés dont le chien, le chat, le mammifère sauvage. Dans la plupart des cas, il est transmis à l’homme par un chien enragé. La transmission survient par contact direct avec la salive d'un animal contaminé par morsure, griffure ou encore léchage sur la peau excoriée d'une muqueuse. Au Sénégal, les cas de rage inquiètent les acteurs de la lutte. Au titre de la surveillance passive de la rage animale, selon les statistiques du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) en 2020, 9 régions sur 14 ont rapporté́ des foyers de rage dont 60 foyers pour 69 malades et 42 morts contre 43 en 2019. 31 foyers de rage ont été recensés à Saint-Louis dont 27 foyers de rage canine, 2 foyers de rage asine, 1 foyer équin et un foyer caprin, 10 foyers à Kaffrine dont 7 foyers de rage canine, 2 foyers de rage équine et un foyer de rage asine, 7 foyers canins à Kédougou, 5 Foyers ; 3 canins, 1 équin et 1 asin à Kaolack. Au Sénégal, selon les autorités sanitaires, la rage est une maladie à déclaration obligatoire et sous surveillance. Selon le vétérinaire Dr Jerôme Sambou, les propriétaires de chiens ont un devoir envers leurs animaux, c’est de les vacciner pour une protection de la famille. « La rage est une maladie évitable si les chiens sont vaccinés. Mais au cas où ils ne le sont pas, en cas de morsure de chien, il faut laver la plaie à l’eau et au savon ordinaire pendant 15mn, puis acheminer la personne à l’établissement de santé le plus proche pour une prise en charge de la maladie », a-t-il fait comprendre. Et d’ajouter : « la rage est une maladie mortelle ».
Concernant les autres zoonoses, au Sénégal, Breakthrough Action a renseigné que les acteurs de la santé humaine, de la santé animale et leurs partenaires ont identifié six groupes de zoonoses prioritaires basées sur les critères standards qui sont agréés pour guider les investissements et les priorisations dans la lutte contre les menaces des maladies infectieuses. Ces six groupes sont la rage, la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), les maladies liées à la mycobactérie (tuberculose bovine), les fièvres hémorragiques virales y compris Ebola et Marburg, les infections au Charbon bactéridien (Anthrax) et la fièvre de la vallée du Rift (RFV). Ainsi, dans l'évaluation Externe Conjointe 2016 (EEC), Breakthrough Action a soutenu : «le Sénégal a obtenu une note de 2 sur 5 pour l'indicateur « communication publique» et l'indicateur « écoute dynamique et gestion des rumeurs ». Face á cette évidence, il est urgent de comprendre comment les membres de la communauté obtiennent les informations sur la santé, comment préfèrent-ils les recevoir pendant une épidémie». Et d’ajouter : «il est nécessaire de comprendre qui sont les leaders d'opinion, les populations clés et quelles sont les informations pertinentes pour améliorer la communication publique et la gestion des rumeurs lors des épidémies .
Les leçons tirées de la gestion de l'épidémie de la maladie à virus Ebola montrent également que l'approche unidimensionnelle (clinique) conventionnelle pour contrôler les maladies infectieuses n'est pas toujours la plus efficace. Le contrôle des maladies infectieuses et zoonotiques doit prendre en compte des défis multiples tels que l’échange rapide d'informations sur la maladie et sa propagation, le déploiement de mesures de contrôle efficaces, le développement des mécanismes robustes de dialogue avec les communautés, de travail et de partenariat dynamique avec les leaders communautaires».
Pour rappel, L'Afrique est confrontée à un risque croissant d'épidémies causées par des agents pathogènes zoonotiques. Selon une analyse de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre des épidémies zoonotiques a augmenté de 63% dans la région au cours de la décennie 2012-2022 par rapport à 2001-2011. Entre 2001 et 2022, 1.843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la Région africaine de l'OMS. 30% de ces événements étaient des épidémies de zoonoses, précise la branche africaine de l’OMS. Si ces chiffres ont augmenté au cours des deux dernières décennies, l’Oms soutient qu’un pic particulier a été enregistré en 2019 et en 2020, lorsque les agents pathogènes zoonotiques ont représenté environ 50% des événements de santé publique. La maladie à virus Ebola et d'autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70% de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe, et une série d'autres maladies constituant les 30% restants.
ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ, ADOPTION DES AMENDEMENTS DU RÈGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL
Les amendements du Règlement sanitaire international (RSI) ont été adoptés à la clôture de la 77ème Assemblée mondiale de la santé
Les amendements du Règlement sanitaire international (RSI) ont été adoptés à la clôture de la 77ème Assemblée mondiale de la santé, a constaté l’envoyée spéciale de l’APS.
Les amendements qui étaient dans un processus de négociations depuis deux ans, ont porté ”sur l’équité et la solidarité pour la prévention des urgences sanitaires”.
Le Règlement sanitaire international (2005), est un instrument international juridiquement contraignant auquel 196 États parties, dont l’ensemble des 194 États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sont membres.
Ce Règlement a pour objet de prévenir la propagation internationale des maladies, de se protéger, de la maîtriser et d’y riposter par une action de santé publique limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique et évitant de créer des entraves inutiles au transport et au commerce international.
Il était destiné à ” assurer le maximum de sécurité contre la propagation des maladies d’un pays à un autre moyennant le minimum d’entrave au trafic mondial.”
Ouverts le 27 mai dernier à Génève en Suisse, les travaux de la 77ème Assemblée mondiale de la santé, ont pris fin samedi.
UNE ENQUÊTE SUGGÈRE D'AMÉLIORER L'ACCUEIL DANS LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE SANTÉ
« Il y a des difficultés et il faut le reconnaître. Les populations ont parlé de l’accueil, de la communication, et des délais d’attente », a dit Dr Fatou Mbaye Sylla.
Une enquête de satisfaction réalisée dans dix-sept hôpitaux situés dans dix régions du pays, préconise une amélioration de la qualité de l’accueil et du séjour des patients dans les établissements publics de santé, a appris l’APS du Docteur Fatou Mbaye Sylla, directrice générale des établissements de santé.
‘’ Effectivement, il y a des difficultés et il faut le reconnaître. Les populations ont parlé de l’accueil, de la communication, et des délais d’attente’’, a dit Dr Fatou Mbaye Sylla.
‘’Les populations disent que les attentes sont très longues’’, a-t-elle ajouté, lors d’un atelier de restitution des résultats de l’enquête de satisfaction au niveau des établissements publics de santé (EPS), sur le thème : ‘’La qualité des prestations telles que perçues par les usagers’’.
‘’Le quatrième point qui a attiré notre attention, ce sont les conditions de séjour, particulièrement, la restauration qui n’est pas très bien appréciée’’, a poursuivi la responsable des EPS.
Malgré les difficultés décelées par l’enquête, Abdoulaye Sidibé, président de l’Association des contrôleurs de gestion des EPS du Sénégal, a souligné que ‘’beaucoup d’efforts ont été faits’’ pour l’amélioration des conditions d’accueil dans les établissements publics de santé.
Il relève que le dispositif mis en place pour l’amélioration de la qualité de l’accueil dans les établissements publics de santé “continue de fonctionner et mérite d’être amélioré davantage’’.
Docteur Fatou Mbaye Sylla a rassuré que ‘’les recommandations issues de l’enquête feront l’objet de directives qui seront mises en œuvre et suivies régulièrement dans les hôpitaux’’ du pays.
GUINEE : «PANNEAU SOLAIRE», LA NOUVELLE DROGUE MORTELLE DES ORPAILLEURS
Docteur Thierno Bah, médecin, expert en politiques de drogue et directeur général de l’Institut itinérant de formation de prévention de lutte contre la drogue en Guinée s’est confié à Bés bi. Entretien.
En Guinée Conakry, les orpailleurs ont trouvé un stimulant qui leur permet de se surpasser. La nouvelle drogue porte le nom de «panneau solaire». Les orpailleurs rasent une partie de leur crâne sur laquelle ils collent la drogue. Docteur Thierno Bah, médecin, expert en politiques de drogue et directeur général de l’Institut itinérant de formation de prévention de lutte contre la drogue en Guinée s’est confié à Bés bi. Entretien.
Expliquez-nous cette nouvelle drogue populairement appelée en Guinée panneau solaire ?
Le panneau solaire est une drogue qui est consommée par les orpailleurs, mais surtout en Haute-Guinée, précisément dans les zones minières. Donc, dans la plus grande zone minière, Siguiri. La superficie du lieu fait 1/10 du territoire national avec plus d’un million d’habitants. La jeunesse représente 80%. Ce sont des gens qui viennent de tous les horizons.
Quels sont les composants de cette drogue dite panneau solaire ?
Un des composants de cette drogue, c’est le tramadol. Nous réalisons une étude toxicologique par rapport à cette drogue. Après les études, nous publierons les résultats. Pouvez-vous expliquer le mode de consommation de panneau solaire? Les consommateurs se rasent le crâne et collent dessus cette drogue en poudre. C’est que tant qu’il y a le soleil qui brille, ça vous donne beaucoup de courage et d’énergie. Toutefois, c’est une drogue nuisible pour la santé parce qu’elle agit directement sur le système nerveux central. Ce qui explique la dangerosité de cette drogue.
Quel est le taux de consommation de cette drogue ?
Au fait, il y a beaucoup de jeunes qui en consomment. Les études que nous avons réalisées en Guinée ont montré que le taux de prévalence est très élevé au niveau des jeunes, surtout la tranche d’âge de 18 à 35 ans. Plus de 40% des jeunes de cette zone sont victimes des conséquences de cette drogue. Aujourd’hui, cette drogue fait partie des causes de mortalité des jeunes dans cette zone.