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25 avril 2025
Santé
THIÉNABA, DES RÉSULTATS PROBANTS DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Ces succès ont été rendus possible grâce notamment à l’engagement communautaire de l’association islamique “Sope Mouhamed” (AISM), qui a déployé plusieurs stratégies en ce sens.
Thiénaba, 24 mai (APS) – Le district sanitaire de Khombole, dans la commune de Thiénéba, a obtenu des résultats probants dans la lutte contre le paludisme, illustrés par une diminution du taux d’incidence et de prévalence, a appris l’APS de source officielle.
Ces succès ont été rendus possible grâce notamment à l’engagement communautaire de l’association islamique “Sope Mouhamed” (AISM), qui a déployé plusieurs stratégies en ce sens.
‘’Nous travaillons depuis dix ans avec l’AISM, qui a tenu beaucoup d’activités ayant permis de diminuer le taux d’incidence et de prévalence du paludisme au niveau de Khombole, devenu une zone de pré-élimination du paludisme’’, a déclaré, jeudi, l’infirmier chef du poste de santé, lors d’une visite de presse à Tiénaba.
‘’Le taux d’incidence au niveau du poste de santé est actuellement de 0,2 % avec tout le travail amené par l’AISM, qui travaille en partenariat avec l’organisation Speak Up Africa, à l’initiative de la campagne +Zéro Palu ! Je m’engage+’’, s’est réjoui Assane Ndione.
Avec les efforts déployés par la communauté sous l’impulsion de l’AISM, la commune de Tiénaba est aujourd’hui devenue l’une des localités qui enregistre de grandes avancées dans la lutte contre le paludisme. Et c’est ce qui explique le choix porté sur cette association comme un exemple à suivre, dans le cadre de la célébration des dix ans de la campagne ‘’Zéro palu ! Je m’engage’’,
Cette campagne est menée à l’initiative de l’organisation Speak Up Africa, spécialisée dans la communication en santé et le développement durable, en partenariat avec le Programme de lutte contre le paludisme (PNLP).
Selon le médecin-chef du district de Khombole, Matar Ndiaye, étant donné que ‘’la santé est un domaine multidisciplinaire et multisectoriel’’, des secteurs autres que sanitaires et médicaux sont invités à jouer leur partition. D’où l’option, selon lui, de ”continuer d’accompagner l’association [AISM] qui a joué un rôle capital dans ce combat’’ pour l’élimination du paludisme.
L’AISM, championne dans la prévention et la sensibilisation
Outre ‘’le plan d’actions élaboré et partagé au niveau du district de santé’’, l’AISM s’active au niveau communautaire de concert avec les autorités sanitaires, en mettant en place des comités villageois de salubrité et de développement, des conseils de village sur le paludisme, des clubs dans les écoles, des caisses de solidarité +And xeex sibiru+”, a fait savoir Alpha Diop, fils du fondateur de cette association.
Il a également évoqué la carte de vacances, une stratégie développée après avoir constaté qu’à l’ouverture des classes, les élèves revenaient avec des cas de paludisme.
‘’Des activités en période hivernales sont développées ainsi qu’un système de parrainage du voisin, qui consiste à surveiller la température de son voisin ainsi que les signes du paludisme pour aider dans la prise en charge’’, a encore signalé M. Diop.
‘’Ces stratégies ont porté leurs fruits’’, a témoigné Assane Ndione, le responsable du poste de santé de Thiénaba.
L’AISM a été créée par El Hadji Diop, un habitant de Thiénaba qui ‘’consacra les dernières années de sa vie à la lutte contre le paludisme après le décès de sa fille de neuf ans en 1999 emportée par cette maladie”.
Le défunt homme était très engagé dans cette ce combat. ‘’Avec les membres de l’association, ils ont ainsi beaucoup contribué à la sensibilisation des habitants de la localité, notamment pour une utilisation des moustiquaires tous les jours, toutes les nuits et toute l’année’’, a témoigné son fils.
LE LUPUS OU « NDOXUM SITI » UNE MALADIE RARE, MECONNUE AU SENEGAL MAIS TRES DANGEREUSE
Selon le docteur Birame Seck, le lupus érythémateux systémique, communément appelé « « Ndoxum Siti », est méconnu du grand public et même beaucoup de praticiens ne connaissent pas bien cette maladie.
Baye DIAGNE (Correspondant permanent à St-Louis) |
Publication 24/05/2024
À l’occasion de la journée mondiale du lupus, célébrée chaque 10 mai, le docteur Birame Seck, dermatologue à l’hôpital régional de Saint-Louis, enseignant chercheur à l’université Gaston Berger, est revenu largement sur cette maladie, certes rare mais qui a mille facettes et qui est la première cause de dialyse chez les jeunes
Cette journée est célébrée dans le monde depuis 2004. Pour cette année, l’accent est mis sur la sensibilisation des populations par rapport à cette maladie auto immune très invalidante. Selon le docteur Birame Seck, le lupus érythémateux systémique, communément appelé « « Ndoxum Siti », est méconnu du grand public et même beaucoup de praticiens ne connaissent pas bien cette maladie. Le lupus est une maladie auto immune systémique caractérisée par un dérèglement du système immunitaire qui se retourne contre notre propre organisme en attaquant nos cellules et en les détruisant. Selon le dermatologue, la maladie peut également affecter tous les organes, de la tête aux pieds. « Les manifestations sont plus fréquentes au niveau de la peau et des articulations. Il y a des manifestations au niveau des reins, du cœur et du système nerveux central. Mais parmi les manifestations les plus courantes et qui doivent pousser la personne à aller consulter un spécialiste, il y a la perte de poids, une fatigabilité chronique, la fièvre régulière sans infection aucune, des tâches et rougeurs au visage », a expliqué le Dr Birame Seck. Et d’ajouter que la maladie du lupus affecte la femme jeune, et que sur 10 cas, les 9 sont jeunes et en âge d’avoir des enfants. Même si c’est rare, le lupus peut également atteindre les hommes et les enfants. Il y a d’autres types de manifestations de la maladie comme des altérations de la bouche, une allergie au soleil, des douleurs articulaires et musculaires, des céphalées chroniques qui doivent alerter. D’après le docteur Birame Seck, le lupus est une maladie qui peut se manifester de plusieurs façons, d’où l’importance de connaître ses signes alertes qui doivent inciter la personne à aller en consultation auprès d’un spécialiste. Étant une maladie systémique qui peut affecter tous les organes, le lupus peut laisser apparaître des manifestations qui ne sont pas spécifiques. Ses manifestations sont donc multiples, d’où son surnom de «maladie aux 1000 visages». Elles ne sont malheureusement pas spécifiques au lupus et peuvent être observées pour d’autres maladies, sauf au niveau de la peau où les manifestations ne sont observées qu’en cas de lupus », souligne le dermatologue. « S’agissant des autres organes tels que le système nerveux central, le cœur, les reins, les articulations, c’est des manifestations qu’on peut observer dans d’autres maladies» précise Dr Birame Seck.
Une maladie aux causes inconnues
Selon le dermatologue, il n’y a que des facteurs favorisants, de prédisposition qui peuvent amener une personne à développer la maladie du lupus. Et parmi ces facteurs de prédisposition, le docteur Seck a cité les facteurs génétiques, les facteurs déclenchants, avec l’apparition de manifestations. Mais il assure que le plus important facteur est l’exposition au soleil. C’est pourquoi, pour la prise en charge, il invite le patient qui a le lupus d’éviter de s’exposer au soleil qui est le principal ennemi des malades. Pour ceux qui ont des facteurs hormonaux, le secrétaire général adjoint de la Société sénégalaise de dermatologie assure que le lupus est déclenché par la grossesse à cause d’une interaction intime entre le lupus et la grossesse. Mais, en dehors de la grossesse, il y a l’accouchement, la prise de certains médicaments et certaines infections qui peuvent favoriser la survenue du lupus. Dr Birame Seck reconnaît toutefois que les spécialistes ne connaissent pas avec exactitude ce qui entraîne la survenue du lupus.
L’automédication, un danger pour un malade du lupus
Selon l’enseignant chercheur à l’Ugb, le lupus est une maladie grave etsa gravité est liée aux atteintes qu’elle peut entraîner au niveau des reins, du cœur et du système nerveux central. Elle détruit même les organes et entraîne une insuffisance rénale chronique, une insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral (AVC ), des avortements à répétition. Il informe qu’une enquête sur le lupus a été menée à Dakar en 2015 entre 1999 et 2015. Et durant cette période, 340 cas ont été recensés sur 16 ans, ce qui a donné un ratio de 20 cas par an, avec une fréquence estimée à 0, 05 %. Sur 10 mille patients, seuls 5 ont le lupus à Dakar. Dans le monde, son incidence est estimée entre 4 à 178 cas pour 100 mille habitants. Bien qu’il ne soit pas une maladie très fréquente, le lupus est néanmoins très dangereux.
Absence de politique sanitaire adéquate consacrée au lupus
« Même s’il y a au niveau du ministère de la Santé une direction chargée de la gestion des maladies transmissibles, d’autres maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, les problèmes néphropathies, la maladie rénale chronique sont privilégiées au détriment du lupus », regrette le dermatologue Birame Seck. Mais la société sénégalaise de dermatologie, dont il est membre, essaie tant bien que mal de mener le combat pour que le lupus soit pris en compte dans cette direction ministérielle et que la prise en charge des patients, très coûteuse, soit facilitée. « Le traitement de la maladie nécessite des médicaments non accessibles à tout le monde, et avec l’avancée de la science, de nouvelles thérapies sont découvertes et la prise en charge est longue. La pierre angulaire de la prise en charge du lupus, c’est la corticothérapie autrement dit les corticoïdes. Avant d’en arriver à cette prise en charge, il y a tout un tas d’analyses à faire. Malheureusement, il n’y a pas encore cette politique autour du lupus, c’est pourquoi la sensibilisation est préconisée. Plus tôt le patient vient se faire consulter, plus tôt la prise en charge est simplifiée «. Comme on a tendance généralement à le faire croire, surtout au Sénégal, Dr Seck assure qu’il n’y a aucun lien entre alimentation et lupus. « Le lien le plus évident comme facteur de l’environnement qui peut impacter le lupus, c’est le soleil «, précise-t-il. Il informe qu’à Dakar, la première cause de dialyse chez les jeunes est le lupus.
LES ARV, CES MOLECULES QUI REDUISENT LE SIDA A UNE MALADIE CHRONIQUE
La découverte, à la fin des années 90 des antirétroviraux (ARV), un traitement associant trois molécules (trithérapie), s’est avérée comme une bénédiction pour les personnes vivant avec le VIH, notamment pour les patients suivis à l’hôpital de Tambacounda
Tambacounda, 22 mai (APS) – La découverte, à la fin des années 90, des antirétroviraux (ARV), un traitement associant trois molécules (trithérapie), s’est avérée comme une bénédiction pour les personnes vivant avec le VIH, notamment pour les patients suivis à l’hôpital de Tambacounda.
Considéré jadis comme une sentence de mort, le sida est devenu aujourd’hui aux dires des médecins une maladie chronique avec l’évolution et l’amélioration continue du traitement.
Cette nouvelle donne basée sur la trithérapie, une combinaison de trois molécules dans une seule capsule (tenofovir, lamivudine et le dolutegravir), apparait comme une deuxième chance, celle de la survie. En effet, le porteur du virus peut vivre normalement avec une bonne observance du traitement et un respect scrupuleux des consignes de son médecin traitant.
‘’Au début du traitement de la maladie, les patients prenaient des molécules différemment, c’est-à-dire, on donnait trois familles de molécules matin et soir’’, a expliqué à l’APS le responsable de la prise en charge des patients atteints du VIH à l’hôpital régional de Tambacounda.
Assis derrière son bureau situé dans le bâtiment dédié à la médecine interne, Dr. Amadou Moctar Diouf affiche tout son optimisme face à l’évolution du traitement de l’infection à VHI. La nouvelle molécule donne des résultats assez encourageants quant au combat contre le VHI/sida, se réjouit le Dr Diouf.
‘’Aujourd’hui, les patients, avec une prise régulière des médicaments, parviennent à réduire leur charge virale et à vivre comme s’ils ne sont jamais atteints du VIH’’, se félicite-t-il.
Vêtu d’une blouse blanche et gesticulant de temps autre dans un large sourire aux lèvres, le médecin déclare qu’avec les nouvelles molécules, le traitement des personnes infestées par le VIH s’est considérablement amélioré.
Une bonne santé au bout de six mois
‘’Au bout de six mois de traitement, le malade recouvre une bonne santé avec une évolution extraordinaire. C’est comme si la personne n’était jamais tombée malade, car on arrive à la suppression de la charge’’, fait-il savoir.
A ce stade, relève-t-il, le nombre de copies du virus du VIH est inférieur à ‘’1000 dans l’organisme’’, avec une bonne observance du traitement.
Amadou Moctar Diouf souligne qu’au début de la maladie, les patients ont des millions de copies du virus dans leur organisme. Mais, après six mois de traitement régulier, à travers une prise régulière des médicaments, la charge virale devient inferieurs à 1000 copies, et le malade reprend sa vie, ses activités comme s’il n’était jamais tombé malade, témoigne-t-il.
‘’Notre objectif, c’est d’en arriver à une charge virale indétectable, c’est-à-dire le malade ne compte plus que 50 copies de virus dans son organisme. A ce niveau de traitement, le malade ne peut plus transmettre la maladie, à condition qu’il continue la prise de médicaments normalement’’, dit-il.
Les molécules présentaient beaucoup d’effets secondaires, avec moins d’efficacité, et les patients prenaient toutes les trois molécules matin et soir séparément, a rappelé le médecin, soulignant que ‘’c’était lourd comme traitement’’.
Actuellement, poursuit-il, ‘’dans le cadre de la prise en charge, les molécules, tenofovir, lamivudine et le dolutegravir sont combinés en un seul médicament pour obtenir le tenofovir plus, avec une plus grande efficacité, moins d’effets secondaires et des résultats beaucoup plus satisfaisants en termes de santé et de bien-être, si le traitement est suivi à la lettre’’.
‘’Avec le tenofovir plus, les personnes infectées ne prennent qu’un seul comprimé par jour’’, signale-t-il
L’arrivée du dolutegravir a permis de révolutionner la prise en charge des malades, du fait de l’efficacité de cette molécule. Cependant, ‘’il y a des patients qui ne peuvent pas prendre le tenofovir plus’’, fait-il remarquer.
Le cas échéant, ‘’ils prennent le dolutegravir isolé en plus du lamivudine. Mais, la plupart des patients prennent le tenofovir plus, hormis des cas particuliers qui sont traités sans le tenofovir’’, explique-t-il.
Selon lui, l’infection à VIH/sida présente quatre stades. C’est au stade quatre que le malade est ‘’atteint’’ et où l’ensemble de ses manifestations cliniques sont apparentes, dit-il. Il est alors presque incapable de se mouvoir, de s’occuper de lui.
A ce stade, dit-il, ‘’il faut une prise régulière et rigoureuse des ARV, jusqu’au moins six mois pour voir la charge virale drastiquement réduite (…)’’. Par la suite, il faut ‘’tendre vers la suppression de cette dernière en respectant toujours la posologie prescrite par le médecin traitant’’, indique-t-il.
Aujourd’hui, si les consignes sont respectées, le traitement contre le VIH/SIDA a si bien évolué que la maladie parait moins dangereuse que certaines maladies chroniques, comme le diabète, l’accident vasculaire-célébral (AVC), fait-il observer.
D’anciens malades du VIH/SIDA vivent et vaquent correctement à leurs occupations. On ne saurait les distinguer de la population générale, ‘’car le traitement est très efficace’’, martèle-t-il.
Le VIH/SIDA, “une maladie chronique comme toutes les autres”
‘’Autrefois, les malades ne prenaient que des antibiotiques. Par la suite, les premiers ARV ont fait leur apparition. Il fallait prendre quatre comprimés de différentes molécules en deux prises journalières, matin et soir, avec parfois de lourds effets secondaires’’, rappelle Coumba Dabo, médiatrice à l’hôpital régional de Tambacounda.
Avec l’apparition de la trithérapie et des molécules beaucoup plus efficaces, témoigne-t-elle, ‘’si le patient suit les prescriptions du médecin, il va mieux et vaque à ses occupations’’.
‘’Il peut même être en couple séro-discordant, c’est-à-dire, lorsqu’un des partenaires est atteint de la maladie, faire des enfants’’, note la médiatrice, relevant que la condition à cette situation sanitaire, est de respecter toute la rigueur liée à la posologie des ARV.
Actuellement, constate-t-elle, les patients ne prennent qu’un seul comprimé par jour et à des heures fixes, et cela fait que ‘’la charge virale devient indétectable’’.
‘’Autrefois, rappelle-t-elle, les femmes qui accouchaient ne pouvaient pas allaiter leurs enfants au risque de les contaminer, et les nourrissons ne prenaient que les biberons’’.
Elle assure que ‘’c’est grâce à ces nouvelles molécules qu’il est possible pour des femmes atteintes du virus de rester en couple, d’avoir des enfants, d’accoucher et enfin d’allaiter leurs bébés jusqu’à l’âge d’un an, pour les sevrer sans aucune contamination’’.
‘’Aujourd’hui, le VIH/SIDA est une maladie chronique comme toutes les autres. Et si le traitement est vraiment respecté, le sida est beaucoup moins dangereux que d’autres maladies chroniques, parce qu’on peut se marier, faire des enfants et profiter de la vie’’, fait-elle valoir.
Elle suggère toutefois le bannissement dans le vocabulaire de la presse d’expressions comme ‘’sidéen’’, rappelant qu’un patient prenant correctement son traitement devient un simple porteur du virus.
Elle appelle en définitive à humaniser le champ lexical autour de cette maladie, pour éviter d’effrayer les populations à tel point qu’elles finiraient par refuser d’aller se faire dépister pour connaître leur statut et prendre les mesures qui s’imposent pour le contrôle de leur vie.
EN QUETE DE REPONSES DYNAMIQUES
La production et le transit des drogues et stupéfiants sont une préoccupation majeure du monde médical et des chercheurs en sciences sociales.
La production et le transit des drogues et stupéfiants sont une préoccupation majeure du monde médical et des chercheurs en sciences sociales. C’est en ce sens qu’un colloque international « Sciences Sociales et drogues en Afrique Francophone. Diversification des usages, transformation des approches » se tient à l’Université Cheikh Anta Diop. Ouvert hier, mardi 21 mai 2024, il rassemble des experts internationaux francophones des drogues, des addictions et des sciences sociales venus d’Afrique et d’Europe et va tenter d’apporter des solutions à ce fléau aux conséquences dramatiques.
L’augmentation de la production, de la diffusion et du transit des stupéfiants en Afrique, la diversification des produits et des usages (nouvelles drogues, médicaments détournés de leur indication, nouvelles formes de consommation), liées à la mondialisation des modèles culturels, constituent un défi pour la définition de politiques des drogues respectueuses des droits humains. Qui plus est, la demande de soin reste importante (incluant les nouveaux produits de synthèse, le tabac, le cannabis, l’alcool…). Suffisant pour qu’un colloque international soit organisé à Dakar pour des solutions dynamiques. Ce colloque, organisé par Crcf, Ird, Ucad, Rescidaf, Cepiad et autre Harene, qui va durer du 21 au 23 mai a pour objectif de rassembler les chercheurs, les connaissances et les expériences sur les pratiques de consommation de drogues et leur traitement social, juridique et sanitaire en Afrique de l’Ouest francophone.
Il sera en outre question d’analyser les particularités liées aux contextes africains et les évolutions et transformations récentes dans les produits et les pratiques de production, circulation et consommation, et leurs approches scientifiques. Par ailleurs, la rencontre permettra d’identifier et débattre des facteurs favorables et des obstacles pour la mise en place de politiques, stratégies, mesures et actions concernant les drogues. Et cela d’autant que les problèmes liés à la drogue ne sont pas seulement spécifiques à un pays mais ils sont également sous-régionaux, comme l’a révélé le médecin anthropologue Alice Desclaux de l’IRD. Au Sénégal où les problèmes de drogues se posent avec acuité, le Pr Idrissa Ba, enseignant chercheur, et le Dr Karim Diop ont mis en place un dispositif pour le traitement des personnes additives ainsi que les personnes vulnérables. A noter également que le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar a été créé en 2014 au sein du service de psychiatrie de CHNU de Fann. Il assure depuis 2015 des activités de réduction des risques, en premier lieu, pour les personnes usagères de drogues injectables. Et ces activités vont de la prévention au dépistage et au traitement des maladies infectieuses et des troubles mentaux.
MANQUE D'OXYGÈNE DANS PLUSIEURS HÔPITAUX
La plupart des hôpitaux publics ne sont pas dotés de suffisamment d’oxygène. C'est la directrice générale des Etablissements publics de santé qui donne l'information.
iGFM - (Dakar) La plupart des hôpitaux publics ne sont pas dotés de suffisamment d’oxygène. C'est la directrice générale des Etablissements publics de santé qui donne l'information.
En effet, en marge d'un point de presse conjoint, ce jeudi 16 mai, avec le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) au Sénégal, Dr Fatou Mbaye Sylla a reconnu que « le gap à combler sur l’oxygénation au niveau des structures de santé, est énorme. »
Toutefois, elle précise que la situation de l’oxygénation au Sénégal est assez satisfaisante. «Nous sommes dans le processus de combler ce fossé. Tout le monde sait que l’oxygène est devenu un médicament essentiel. La pandémie de la Covid- 19 l’a largement prouvé. En outre, l’oxygène est utilisé dans des services essentiels que sont les blocs opératoires, la réanimation, la pédiatrie, les urgences, la néonatalogie et la maternité qui sont des services extrêmement sensibles », s'est-elle justifiée.
Il faut noter qu'il n'y a qu’une vingtaine de structures de santé de référence qui sont dotées d’oxygène. «Nous sommes en train d’évaluer les gaps. Chaque année, dans le budget de la santé référence, au moins 3 milliards de F CFA sont mis à disposition pour la maintenance des équipements en oxygène médical », dit-elle.
Dans le même sillage, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a invité les pays comme le Sénégal à trouver des stratégies pour faire parvenir l’oxygène dans toutes les structures de santé.
Selon elle, la solution est d'instaurer un modèle de déploiement national pour l’oxygénothérapie, une composante vitale de notre arsenal thérapeutique contre les conditions critiques telles que l’hypoxémie et l’insuffisance respiratoire.
PRIX KOFFI ANNAN, LE MÉDECIN-COLONEL ABDOU RAJACK NDIAYE DISTINGUÉ
La Fondation Koffi Annan pour le leadership en santé a distingué le médecin-colonel sénégalais pour ses travaux consacrés à la protection des populations civiles dans les zones de conflits
La Fondation Koffi Annan pour le leadership en santé a distingué le médecin-colonel sénégalais Abdou Rajack Ndiaye pour ses travaux consacrés à la protection des populations civiles dans les zones de conflits, a informé la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
Le médecin-colonel Abdou Rajack Ndiaye, professeur agrégé du Val-de-Grâce (France), a été distingué à la suite d’un processus rigoureux et sélectif de sélection, a commenté la Fondation de l’Université Cheikh Anta Diop dans un message publié sur son site.
Les travaux du directeur du service de santé des armées sénégalaises depuis le 1er mai 2023, ont porté sur les politiques de protection de la santé des populations civiles en zones de conflits armés en Afrique.
Le lauréat de l’édition 2024 de cette distinction remise lors d’une cérémonie organisée en Ethiopie, est auteur de plus de 100 communications scientifiques, rappelle la Fondation de l’UCAD.
UN GAP À COMBLER
Le bureau pays de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a accueilli, du 14 au 16 mai, une réunion internationale sur l’accès à l’oxygénothérapie.
Le bureau pays de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a accueilli, du 14 au 16 mai, une réunion internationale sur l’accès à l’oxygénothérapie. Au Sénégal, des efforts ont été faits mais il y a un gap à combler.
L’oxygène est devenu un médicament essentiel. La pandémie de la Covid-19 l'a largement prouvé. C’est primordial d’en disposer dans les structures sanitaires. C’est dans ce sens que l’Organisation mondiale de la Santé a organisé une réunion internationale sur l’oxygénothérapie. Venue représenter le ministre de la Santé et de l’Action sociale à la réunion internationale sur l’élaboration du cadre national de développement de l’oxygénothérapie, Dr Fatou Mbaye Sylla directrice générale des établissements de santé (Dges) a estimé que la situation de l'oxygénation au Sénégal est assez satisfaisante, bien qu'il existe un gap. «Nous sommes dans le processus de le combler. Le thème développé par l'Oms est extrêmement important : faire un modèle national pour un déploiement de l'oxygène. Au-delà, l'oxygène est utilisé dans des services essentiels que sont les blocs opératoires, la réanimation, la pédiatrie, les urgences, la néonatalogie et la maternité qui sont des services extrêmement sensibles. Le Sénégal l'a bien compris en 2012 d’où le programme pour la mise à disposition de l'oxygène à tous les niveaux», explique-t-elle. A l’en croire, tous les hôpitaux disposent de centrales à oxygène. «Nous sommes en train maintenant de disséminer dans les centres de santé. Actuellement, il y a plus de 20 centres de santé de référence qui ont de l’oxygène. Nous sommes en train d'évaluer le gap. Chaque année, dans le budget de la santé référence, il n'y a pas moins de 3 milliards F CFA qui sont mis à disposition pour la maintenance des équipements en oxygène médical. Le Sénégal a fait beaucoup d'avancées mais il y a un gap. Il y a des centres à maintenir, mais la demande étant de plus en plus importante, il y a des structures qu'il va falloir doubler», a-t-elle fait savoir.
Cependant, elle relève qu’il y a beaucoup d'efforts qui ont été faits mais l’effort doit être continu pour renforcer la couverture au niveau national surtout dans les centres de référence. Pour sa part, le représentant résident de l’Oms au Sénégal, Dr Jean Marie Vianny Yameogo, pense qu’on doit élaborer un modèle de déploiement national pour l'oxygénothérapie, une composante vitale de notre arsenal thérapeutique contre les conditions critiques telles que l'hypoxémie et l'insuffisance respiratoire. «Ces conditions, si elles ne sont pas traitées efficacement, peuvent conduire à des conséquences tragiques, y compris l'asphyxie ou la mort. Malgré son importance vitale, l'accès à cette thérapie reste inégal surtout dans les régions du monde les moins développées. Cette inégalité n'est pas seulement un défi médical ; c'est un appel à l'action pour nous tous ici présents», Lance Dr Yameogo. A l’en croire, c’est une opportunité de transformer les politiques en actions concrètes qui sauvent des vies. «Depuis février 2021, grâce à l'initiative Urgence Oxygène et à l'investissement généreux de 410,7 millions de dollars américains, nous avons réalisé des progrès significatifs en fournissant des générateurs d'oxygène à 55 pays», se réjouit-t-il.
LES HEMODIALYSES APPELLENT AU SECOURS LE MINISTRE DE LA SANTE
L’Association des hémodialysés de Touba est en détresse. La liste d’attente des personnes atteintes d’insuffisance rénale est aussi longue que le temps de patience est éprouvant. Pourquoi ?
L’Association des hémodialysés de Touba est en détresse. La liste d’attente des personnes atteintes d’insuffisance rénale est aussi longue que le temps de patience est éprouvant. Pourquoi ? «Parce qu’on prend en charge à peine 38 à 40 personnes. A cause de cette situation, beaucoup de malades sont décédés. L’Etat doit davantage mettre les moyens sur les centres existants, au lieu d’en ouvrir d’autres de gauche à droite sans ressources humaines et matériels. Je tends la main aux nouvelles autorités, notamment le ministre de la Santé et l’action sociale, Ibrahima Sy, qui est venu ici. Il faut qu’il s’investisse davantage dans ce secteur qui est vital.
La dialyse est très coûteuse et très éprouvante pour les familles des personnes touchées», note le représentant de l’Association sénégalaise des hémodialysés et insuffisants rénaux (Ashir) à Touba, Moustapha Diakhaté. Or, l’Ashir de Touba s’est donné les moyens pour soulager les malades qui doivent bénéficier de la dialyse. Elle a construit un centre grâce au soutien du Khalife général de Touba et aussi du patron de Carrefour médical. «Ici, il y avait un centre avec 7 machines. Nous avions cherché un terrain à côté de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni. Nous avions obtenu le Ndiguel du khalife, qui a mis son argent dans ce centre pour nous soutenir. Il y a aussi Saliou Mboup, responsable Carrefour Médical, qui nous a appuyés pour achever l’équipement du centre. A la fin, on a transféré le centre de traitement aux autorités avec 32 générateurs», assure-t-il. Mais, cela n’a pas suffi pour soulager les malades. «Mais s’il y avait un peu de rigueur et un personnel qualifié suffisant, on aurait pu faire deux ou trois séances pour 200 personnes. On a construit ce centre pour appuyer les gens qui attendaient de nous cet investissement. Nous avons installé 32 générateurs. On n’a même pas reçu les remerciements des autorités, mais on attend la bénédiction divine et les prières du Khalife général des Mourides», poursuit Moustapha Diakhaté.
Aujourd’hui, il faut s’investir davantage dans la prise en charge de cette maladie, qui fait des ravages et ruine aussi les familles à cause de son coût. «C’est une maladie très sérieuse et on ne doit pas la politiser. Dans le privé, il faut 65 mille et le malade doit faire trois séances par semaine. Il faut se mettre à la place des malades pour comprendre leur détresse. Il faut faire un inventaire des centres qui marchent et les appuyer, et remettre à niveau les autres qui ne sont pas performants. Celui que nous avons bâti à Touba fait 1400 m2. C’est le plus grand en Afrique de l’Ouest. Il faut que les autorités écoutent les doléances des populations», affirme le représentant de l’Ashir à Touba.
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NAISSANCE HISTORIQUE DE QUADRUPLÉS À RICHARD-TOLL
Fatou Bintou, 26 ans, a accouché de trois garçons et une fille, tous en parfaite santé malgré leur naissance prématurée. "Un miracle, un don du ciel" s'exclame la jeune maman à propos de cet événement extrêmement rare qui défie les probabilités
Une jeune femme de 26 ans a accouché de quadruplés le 8 avril dernier à l'hôpital de Richard-Toll, un événement extrêmement rare qui défie les probabilités. Fatou Bintou a donné naissance par césarienne à trois garçons et une fille, tous en parfaite santé malgré leur naissance prématurée.
"C'est un miracle, un don du ciel" s'exclame la jeune maman, émue, qui n'en revenait pas aux premières échographies. Son mari journalier peine lui aussi à réaliser. "Un bébé c'est déjà difficile financièrement, alors imaginez quatre!"
Face à cet événement historique, les autorités sanitaires se sont mobilisées. Un gynécologue, un pédiatre et des sages-femmes ont renforcé l'équipe de l'hôpital, désormais équipé pour ce défi hors-norme.
Après un mois de soins, la mère et ses quatres bébés pourront rentrer chez eux à Ndiongo, où les préparatifs vont bon train. Mais les défis seront nombreux pour cette famille modeste. Un appel à la solidarité est lancé pour venir en aide à ces nouveau-nés miraculés.
COVID-19, ASTRAZENECA DEMANDE LE RETRAIT COMPLET DE SON VACCIN
Le géant pharmaceutique AstraZeneca a demandé le retrait de l'autorisation européenne pour son vaccin contre la Covid-19, selon le régulateur européen des médicaments.
Le géant pharmaceutique AstraZeneca a demandé le retrait de l'autorisation européenne pour son vaccin contre la Covid-19, selon le régulateur européen des médicaments.
Dans une mise à jour publiée mercredi sur son site web, l'Agence européenne des médicaments a indiqué que l'approbation du vaccin Vaxzevria d'AstraZeneca avait été retirée "à la demande du détenteur de l'autorisation de mise sur le marché".
Le vaccin anti-Covid-19 d'AstraZeneca a reçu le feu vert de l'EMA en janvier 2021. Des dizaines de pays ont suspendu l'utilisation du vaccin après que des caillots sanguins inhabituels mais rares ont été détectés chez un petit nombre de personnes vaccinées. Le régulateur européen a conclu que le vaccin d'AstraZeneca n'augmentait pas le risque global de caillots, mais des doutes subsistent.
Les résultats partiels de son premier grand essai, sur lequel la Grande-Bretagne s'est appuyée pour autoriser le vaccin, ont été assombris par une erreur de fabrication que les chercheurs n'ont pas immédiatement reconnue. L'insuffisance des données relatives à la protection des personnes âgées par le vaccin a conduit certains pays à restreindre dans un premier temps son utilisation à des populations plus jeunes, avant de revenir sur leur décision.
Des milliards de doses du vaccin d'AstraZeneca ont été distribuées aux pays les plus pauvres dans le cadre d'un programme coordonné par les Nations unies, car il était moins cher et plus facile à produire et à distribuer. Mais des études ont ensuite suggéré que les vaccins à ARN messager plus coûteux fabriqués par Pfizer-BioNTech et Moderna offraient une meilleure protection contre la Covid-19 et ses nombreux variants, et la plupart des pays sont passés à ces vaccins.
En 2021, le programme national de vaccination contre le coronavirus du Royaume-Uni s'est fortement appuyé sur le vaccin d'AstraZeneca, qui a été largement développé par des scientifiques de l'Université d'Oxford avec un soutien financier important de la part du gouvernement. Mais même la Grande-Bretagne a ensuite acheté des vaccins à ARNm pour ses programmes de vaccination de rappel COVID et le vaccin d'AstraZeneca est aujourd'hui rarement utilisé dans le monde.