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25 avril 2025
Santé
LE NIGERIA, PREMIER PAYS A OUVRIR LE BAL
Le Nigéria est devenu le premier pays au monde à déployer un nouveau vaccin (le vaccin Men5CV) que l'OMS a recommandé pour permettre de protéger les populations contre cinq souches de la bactérie à l’origine de la méningite.
Par une décision de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Nigéria est devenu le premier pays au monde à déployer un nouveau vaccin (le vaccin Men5CV) qu’elle a recommandé pour permettre de protéger les populations contre cinq souches de la bactérie à l’origine de la méningite.
Ce nouveau vaccin considéré comme révolutionnaire offre un puissant bouclier contre les cinq principales souches du méningocoque (A, C, W, Y et X) en une seule injection. Selon l’Oms qui a donné l’information, au Nigéria, une flambée de Neisseria meningitidis (méningocoque) du sérogroupe C a entraîné 1742 cas suspects de méningite, dont 101 cas confirmés et 153 décès dans sept des 36 états du entre le 1er octobre 2023 et le 11 mars 2024. Ainsi, pour endiguer la flambée meurtrière, une campagne de vaccination a été menée du 25 au 28 mars 2024 visant à atteindre dans un premier temps plus d’un million de personnes âgées de 1 à 29 ans.
Pour le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « la méningite est un ennemi ancien et mortel, mais ce nouveau vaccin pourrait modifier la trajectoire de la maladie, en permettant de prévenir de futures flambées et de sauver de nombreuses vies. Le déploiement du vaccin au Nigéria nous rapproche un peu plus de notre objectif consistant à éliminer la méningite d’ici 2030.
Pour rappel, la méningite est une infection grave qui entraîne l’inflammation des tissus qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière. Les causes de la méningite sont multiples, notamment les agents pathogènes viraux, bactériens, fongiques et parasitaires. Parmi les symptômes figurent souvent des céphalées, de la fièvre et une raideur de la nuque. La méningite bactérienne est la plus grave et elle peut également entraîner une septicémie (infection sanguine), un handicap grave ou un décès dans les 24 heures chez les personnes qui la contractent.
L’ONUDC ALERTE SUR LE TRAFIC DE DROGUE EN AFRIQUE DE L’OUEST
La cocaïne et la résine de cannabis constituent des menaces spécifiques en raison de leurs schémas de trafic, qui incluent l’implication de groupes armés, tandis que les opioïdes pharmaceutiques augmentent préoccupations spécifiques en matière de santé
« Récemment, un certain nombre de saisies importantes de cocaïne impliquant les pays du Sahel ont fourni la preuve d’un trafic croissant de cocaïne à grande échelle à travers la région », indique l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans son rapport 2024 publié hier, vendredi 19 avril.
L’ONUDC rappelle que le 18 juin 2023, la Mauritanie a saisi 2,3 tonnes de cocaïne cachées dans un navire intercepté au large des côtes du pays. Plusieurs Mauritaniens et personnes d'autres nationalités ont été arrêtés.
En mars 2023, la Côte d’Ivoire a saisi 21 kg de cocaïne dissimulés dans des colis alimentaires dans une agence maritime à Abidjan. L'enquête a révélé que la drogue provenait de Kidal, au nord du Mali, et était destinée à la France. Des ressortissants maliens et franco maliens ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire.
En décembre 2022, le Sénégal a saisi 25 kg de cocaïne dans un pickup à Kaolack avec des plaques d'immatriculation de Guinée et du Mali. En octobre 2022, 300 kg de cocaïne ont été saisis dans un camion frigorifique à Kidira, au Sénégal, à la frontière. L’Onudc rappelle aussi les saisies qui ont eu lieu en septembre 2022 à Manga au Burkina Faso. 373 kg de cocaïne ont été interceptés. Ces saisies ne sont qu’une infirme partie de la drogue interceptée par les forces de sécurité en Afrique de l’ouest attestant l’ampleur du trafic.
D’après toujours le rapport, la cocaïne et la résine de cannabis constituent des menaces spécifiques en raison de leurs schémas de trafic, qui incluent l’implication de groupes armés, tandis que les opioïdes pharmaceutiques augmentent préoccupations spécifiques en matière de santé publique. Cela dit, le cannabis est la principale substance pour laquelle les gens recherchent un traitement dans la région. Le cannabis semble être produit localement et commercialisée principalement pour la consommation locale, tandis que la cocaïne, la résine de cannabis et les opioïdes pharmaceutiques sont les drogues faisant l’objet d’un trafic international les plus saisies au Sahel.
INQUIÉTUDES CONCERNANT LA SÉCURITÉ DES PRODUITS CERELAC ET NIDO POUR LES BÉBÉS
Dans un rapport publié mercredi 17 avril 2024, l’ONG Public Eye (organisation suisse de défense des droits humains qui dénonce les injustices) accuse Nestlé de « rendre les enfants accros au sucre dans les pays à revenu plus faible ».
Dans un rapport publié mercredi 17 avril 2024, l’ONG Public Eye (organisation suisse de défense des droits humains qui dénonce les injustices) accuse Nestlé de « rendre les enfants accros au sucre dans les pays à revenu plus faible ».
Un traitement inégal des bébés selon la zone de naissance
Nestlé ne vendrait pas les mêmes produits partout dans le monde. En Suisse où se trouve son siège et dans plusieurs pays européens, les produits destinés aux bébés allant jusqu’à 3 ans tel Cerelac et Nido ne contiennent pas de sucres ajoutés.
Dans les pays du Sud, il en est autrement, et le Sénégal fait partie des pays avec le volume le plus élevé de sucres ajoutés à un produit.
Dans un tableau publié par Public Eye, le Sucre ajouté par portion dans les produits Cerelac est de 7,3g aux Philippines, 6,8g au Nigeria. Et le Sénégal qui arrive en troisième position enregistre 5,9g de sucre ajouté dans les produits Cerelac
Pour les produits Nido, le Sénégal enregistre 0,6g de sucre ajouté par portion.
Risque pour la santé
Le rapport souligne que l’OMS prône l’élimination des sucres ajoutés dans les produits destinés aux bébés car cela favoriserait l’obésité, le développement des maladies chroniques, cardiovasculaires…
« L’obésité infantile a été multipliée par dix durant les quatre dernières décennies, selon l’agence onusienne, qui estime à 39 millions le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses. La grande majorité d’entre eux vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. »
Faiblesse des réglementations
L’ajout du sucre aux aliments pour bébés est autorisé dans beaucoup de pays. Cette législation s’appuie sur le « Codex Alimentarius, un recueil de normes internationales développé par une commission intergouvernementale basée à Rome. »
« Ces normes […] tolèrent le sucre ajouté dans les aliments pour bébés à des limites définies pour chaque type de produits – jusqu’à 20 % dans les céréales infantiles », indique le document.
L’Organisation mondiale de la santé est en désaccord totale avec ces normes à cause des risques de santé énumérés plus haut dans ce texte.
La Campagne de communication Nestlé pointée du doigt
Un autre point du rapport pointe le « marketing agressif » de Nestlé qui utilise la sensibilité des mamans pour rendre plus attractif leur produit.
Le groupe promeut ses céréales comme sains et riches en nutriments bon pour le développement de l’enfant sans tenir en compte le sucre ajouté.
Des experts médicaux dépêchés sur les canaux en ligne de Nido et Cerelac pour débattre des bons nutriments pour bébés, même si les produits de la marque ne sont pas directement promus, laissent penser que « les allégations de Nestlé en matière de santé et de nutrition sont scientifiquement prouvées.
Une résolution contre ces produits rejetée à l’Assemblée générale annuelle du groupe Nestlé
Des actionnaires du groupe Nestlé, constitués en coalition, ont proposé une modification des statuts pour que l’entreprise augmente la proportion d’aliments bons pour la santé dans sa gamme de produits. Et par la même occasion diminuer la part des produits malsains. Notamment trop gras ou trop sucrés. C’est en ce sens, entre autres, qu’une résolution a été proposée. Cette résolution soutenue par des actionnaires a cependant été rejeté à 87,88% des voix, rapporte la Radio Télévision Suisse (RTS).
Le Conseil d’administration a avancé les motifs suivants pour rejeter la résolution : Favorise la concurrence, affaiblit l’entreprise et n’a pas de bénéfice sur la santé publique.
FORTE CANICULE AU SÉNÉGAL, LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ ALERTE LES POPULATIONS
Dans le bulletin numéro 5, plusieurs régions sont identifiées comme des zones à risque, où les conditions météorologiques peuvent entraîner des coups de chaleur. Les régions du Centre, de l’Est et du Sud du pays sont particulièrement concernées.
Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, en partenariat avec l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM), a dévoilé un bulletin d’alerte précoce pour informer la population des risques associés à cette canicule.
Dans le bulletin numéro 5, plusieurs régions sont identifiées comme des zones à risque, où les conditions météorologiques peuvent entraîner des coups de chaleur. Les régions du Centre, de l’Est et du Sud du pays, notamment Thiès, Louga, Diourbel, Kaolack, Fatick, Kaffrine, Kédougou, Tamba et Kolda, sont particulièrement concernées.
Les autorités sanitaires mettent en garde contre les effets néfastes de la chaleur sur la santé. La déshydratation, les étourdissements, les crampes, l’épuisement et même la syncope sont parmi les risques encourus par la population exposée à des températures élevées. Il est particulièrement important que les personnes sensibles, telles que les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques, prennent des mesures pour se protéger de la chaleur excessive. En restant bien hydratées en buvant beaucoup d’eau, ces individus peuvent réduire les risques de déshydratation et de complications liées à la chaleur.
Il est également recommandé de rester au frais autant que possible et d’éviter les activités extérieures pendant les heures les plus chaudes de la journée. La sensibilisation et la prévention sont essentielles pour minimiser les impacts de la canicule sur la santé publique.
LE PARENT PAUVRE DE LA POLITIQUE SANITAIRE
La prise en charge de la santé mentale reste le parent pauvre de la prise en charge dans la gestion des pathologies. Un département dépourvu tant de ressources humaines que de structures hospitalières et de médicaments.
La prise en charge de la santé mentale reste le parent pauvre de la prise en charge dans la gestion des pathologies. Un département dépourvu tant de ressources humaines que de structures hospitalières et de médicaments. Elle reste ainsi le parent pauvre de la politique sanitaire du pays.
Le gouverneur de la région de Diourbel, Ibrahima Fall, a plaidé, mardi dernier, pour l’ouverture d’un centre psychiatrique dans cette région, en vue d’assurer une meilleure prise en charge des malades mentaux. L’exécutif régional de Diourbel a fait cette demande dans les colonnes de l’Agence de presse sénégalaise (APS). Cette même réalité, elle le partage avec toutes les régions du Sénégal qui ont du mal à prendre en charge la santé mentale, particulièrement celle des malades errants. Les quelques régions qui détiennent un centre psychiatrique comme Dakar, Thiès, Ziguinchor, Fatick, SaintLouis, Tambacounda, entre autres, peinent à faire fonctionner leurs services ou leurs centres, faute de personnels qualifiés mais aussi à cause des différentes ruptures notées dans le cadre la disponibilité des médicaments.
Les budgets qui leur sont alloués sont très souvent en deçà des objectifs. Ce qui plonge ce service dans une situation de délabrement avancé et de précarité dans le domaine de l’approvisionnement en intrants. Certains locaux ne sont plus en état d’accueillir des malades. C’est le cas du centre psychiatrique situé à l’hôpital de Fann. Les cases souvent utilisées comme des chambres d’isolement pour calmer les ardeurs de certains malades sont presque impraticables. Les quelques chambres existantes sont utilisées pour l’hospitalisation des cas moins graves, comme des troubles de dépression ou des cas de folie minime. Par manque de moyens financiers et de ressources humaines qualifiées, beaucoup de familles se voient refuser leur demande d’interner leurs malades, sous prétexte qu’il n’y a pas de place. La majorité des cas est suivi en ambulatoire ou encore au sein de la médecine externe.
38 PSYCHIATRES, 13 LITS D’ISOLEMENT ET 43 LITS D’OBSERVATION… POUR LES HOSPITALISATIONS
Rappelons que dans l’attelage du ministère de la Santé et de l’Action sociale, la Division de la Sant́e mentale (Dsm) fait bien partie de la Direction de la Lutte contre la maladie (Dlm) qui appartient̀à la Direction générale de la Santé publique (Dgs). Malgré la nomination d’un chef de Division au niveau de la Santé mentale, ce dernier a du mal à dérouler sa mission de promouvoir le bien-être, avec une approche multisectorielle et pluridisciplinaire, afin d’assurer la prévention et la prise en charge des troubles mentaux basées sur une pleine participation de la communauté.
Aujourd’hui, les acteurs de la lutte reconnaissent les efforts du gouvernement, avec la modernisation des services, l’augmentation des budgets. Certes ! Cependant, les ruptures de médicaments et les problèmes de ressources humaines plombent les acquis. Les pathologies neuropsychiatriques peuvent surgir à tout moment de la vie, selon les professionnels de la maladie. Elles peuvent être dues à un excès de stress, à un traumatisme post-partum, des facteurs héréditaires dont une maladie mentale, l’environnement et la culture dans lesquels la personne vit ou encoure un problème de santé affectant le cerveau.
Seulement, au sein de la société, parler de maladie mentale revoie à une démence. Selon une étude réalisée surla santé men Seulement, au sein de la société, parler de maladie mentale revoie à une démence. Selon une étude réalisée sur la santé men tale dans notre pays, le Sénégal comptait 38 psychiatres au cours de l’année2019, soit une augmentation de 03 psychiatres. «Nous notons qu’il y a une prédominance des psychiatres de l’adulte et une faible représentativité de neuropsychiatres et neuroanatomistes», a relevé cette étude de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. La dite étude fait ressortir une faible proportion de cellules d’isolement (13 lits), montrant ainsi des difficultés que les structures rencontrent pour admettre les malades mentaux errants. Par ailleurs, 43 lits d’observation ont ét́é aménagés pour l’hospitalisation de jour et la surveillance courte pour certains patients.
LES ACQUIS DANS LE SYSTEME
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal a renforcé les acquis dans ce domaine, en intervenant sur plusieurs axes pour 2019-2020 dont le renforcement d’un leadership et d’une gouvernance efficace dans le domaine de la Santé mentale. S’y ajoute le renforcement des services et des stratégies de promotion, de prévention et de prise en charge en matière de Santé mentale. Ily a aussi l’accompagnement des acteurs communautaires pour accélérer le développement de la Santé mentale, le renforcement du système d’information et la recherche en matière de Santé mentale. Il y a enfin la promotion et la création de centres d’apprentissage adaptés aux personnes handicapées.
LE CALVAIRE DES HEMODIALYSES DU HANGAR DES PELERINS DE YOFF
Depuis 20 mois qu’ils ont quitté l’hôpital Aristide Le Dantec en construction pour aller au hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff, les hémodialysés sont dans un calvaire indescriptible.
Depuis leur délocalisation du centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec au hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff, les hémodialysés sont dans le désarroi total. Ils sont confrontés à plusieurs difficultés comme l’inaccessibilité du site, l’absence de sécurité et d’eau, la cherté des médicaments, la non-disponibilité d’une ambulance et des cas récurrents d’infections.
Depuis 20 mois qu’ils ont quitté l’hôpital Aristide Le Dantec en construction pour aller au hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff, les hémodialysés sont dans un calvaire indescriptible. Le porte-parole de l’association des hémodialysés du hangar des pèlerins de Yoff, Alioune Cissé dénonce la qualité de l’eau. «Malgré les efforts des autorités, la mauvaise qualité de l’eau influe sur la santé des personnes», dit-il. Au-delà de la qualité de l’eau, ces malades sont confrontés à des problèmes d’échographie et radiographie. «Notre souhait était de nous retrouver dans un hôpital ; comme ça, si nous avons des problèmes, qu’ils puissent être résolus. Il y a aussi l’inaccessibilité du centre», indique M Cissé. Ainsi, il demande aux nouvelles autorités de les emmener dans un hôpital pour avoir des soins de qualité comme tous les dialysés. «Il faut avoir un regard social sur les malades, c’est-à-dire prendre en charge leurs échographies, leurs radios et les différents problèmes auxquels nous sommes confrontés. Un jour sur deux, nous sommes ici pour faire la dialyse», s’indigne Alioune Cissé.
Embouchant la même trompette, Anna Sambou liste leurs difficultés qui ont pour noms : le transport, le manque d’eau et le manque de sécurité puisque le hangar est enclavé. «Nous voulons également une prise en charge des analyses. Nous prenons des injections contre l’anémie et nous voudrions que les médicaments soient accessibles. Nous réclamons une ambulance puisqu’il n’y en a pas ici. Il y a beaucoup de patients qui ont des douleurs articulaires et nous ne savons pas la cause. Ici, les gens entrent et sortent comme ils veulent. Nous avons souvent des infections. Nous voulons être transférés dans les hôpitaux», soutient-elle. Quant à Ibrahima, lui, il souligne la récurrence de cas d’infections. «Des appareils sont en panne. Le cathéter infecte vite les patients ainsi que l’environnement. Nous sommes ici depuis deux ans et vraiment, nous souffrons», explique-t-il. Avant qu’on transfert le centre au hangar des pèlerins, «je n’avais pas de problèmes mais maintenant, je marche avec des béquilles. Je ne suis pas le seul. Parce que nous n’avons pas la qualité de dialyse requise. La dialyse doit se faire dans un hôpital et non dans un hangar. Nous demandons aux autorités de nous aider car la santé est prioritaire».
PROFESSEUR FARY KA : «TOUS LES MALADES FONT DES INFECTIONS MAIS IL N’Y A PAS UNE AUGMENTATION ANORMALE DES CAS»
Pour sa part, le Professeur Fary Ka, chef du service de néphrologie de l’hôpital Le Dantec délocalisé au Hangar des pèlerins, se dit surpris d’entendre parler d’infections des patients. «La dialyse répond à des normes que nous respectons parce que le contrôle de l’eau se fait et je n’en vois pas le rapport entre le hangar et les infections», soutient Pr Ka. Cependant, il reconnaît l’existence de cas d’infections. «Tous les malades font des infections mais il n’y a pas une augmentation anormale des cas. Il y a les infections pulmonaires et actuellement une vague de grippe. Les malades qui ont des cathéters infectent leurs cathéters. C’est valable pour tous les malades mais ce n’est pas spécifique au hangar. J’aurais compris qu’ils parlent de problèmes d’accessibilité mais pas d’infections», affirme-t-il.
LA SANTE PUBLIQUE EN DANGER PERMANENT
Keur Serigne-bi ! L’évocation de ce site renvoie, entre autres, à la vente de médicaments et autres produits pharmaceutiques.
Keur Serigne-bi ! L’évocation de ce site renvoie, entre autres, à la vente de médicaments et autres produits pharmaceutiques. Seulement, la commercialisation de produits vétérinaires en ce coin niché en centre-ville, sur l’avenue Blaise Diagne, à quelques encablures du marché Sandaga, n’est pas sans conséquences néfastes sur la santé publique. Selon des docteurs vétérinaires, qui relèvent que «40 à 50% des médicaments (vendus) sur les marchés parallèles sont de la contrefaçon», ces produits s’avèrent «dangereux pour la santé animale et les populations».
Blaise Diagne. Tous les jours, ce sont de longues processions de véhicules qui se forment sur l’avenue. Situé sur le côté de ce grand boulevard, Keur Serignebi est un lieu de spiritualité. Certes ! Le domicile de Serigne Moustapha Mbacké, fils du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme, se trouve à cet endroit. Il est le premier successeur de son père à la tête du califat. La maison du Khalife ne désemplit pas. Le commerce de produits pharmaceutiques prospère à Keur Serigne-bi, situé à quelques mètres de l’arrêt bus du marché Sandaga. Il polarise beaucoup de jeunes qui exercent dans le petit commerce appelé secteur informel. Il emploie des jeunes victimes de la déperdition scolaire, ceux qui ont fréquenté les «daaras» voire même des analphabètes. En plus des médicaments d’officines de pharmacie, «les produits vétérinaires pullulent dans ce ‘’marché’’ très prisé par les Dakarois et des populations de l’intérieur du pays». Les tables bien achalandées jouxtent l’une des avenues les plus fréquentées de la capitale, Dakar. Elle est aussi sans doute la plus polluée. Un vendeur de produits vétérinaires, Mouhamed D., est en train de mettre en sachets les médicaments en capsules. Le pot de médicaments lui a coûté 7500 FCFA. En vendant au détail, il gagne 12.500 FCFA. Sur sa table, on peut voir divers produits vétérinaires : l’Oxythétracycline, un antibiotique bien connu des fermiers avicoles, les antistress et les vitamines. «Nous gagnons dignement notre vie. Sans faire de mal à personne. Les vétérinaires sont nos clients. Certains d’entre eux viennent acheter nos produits. Ce sont nos partenaires», a déclaré Mr Mohamed D. Pourtant, ce commerce est prohibé.
CE QUE DIT LA LOI
La loi n°2oo8 du 24 janvier 2008 relative à la détention, vente et distribution au détail précise, en son article 32 : «La cession à titre gratuit ou onéreux de médicaments vétérinaires est interdite sur la voie publique… à toute personne même titulaire du diplôme de docteur vétérinaire ou de docteur en pharmacie». Les clients et passants de l’avenue Blaise Diagne sont interceptés par des individus qui squattent les lieux. Ils orientent les clients qui veulent se procurer des produits. Les passants pressés ne perdent pas de temps pour répondre aux questions des démarcheurs. Leur rémunération est que pour chaque «marchandise» vendue, ils bénéficient d’une petite somme. «On vend tout dans ce marché. N’importe quel produit que vous recherchez, vous pouvez le trouver ici», a déclaré un jeune démarcheur. On y trouve en effet divers médicaments vétérinaires : l’Amintotal, protéine pour la croissance des poussins, l’Anticox, produit qui lutte contre la ‘’coxidiose’’, Tétracolivif, un antistress, Virunet, un vuricite, il tue les virus, entre autres. Ils sont exposés à l’air libre, parfois sous les rayons solaires ardents. Alors que ces produits doivent être à l’abri de la chaleur. L’activité de commerce des médicaments est très courue ici : «on l’a laissé germer, se développer et s’enraciner. L’enjeu est d’abord économique. La filière génère une manne financière importante. Elle profite à des individus tapis dans l’ombre», confie un professionnel avicole.
«NOUS SOMMES EN FACE D’UNE BOMBE… CAR CE MARCHE PARALLELE EST UN DANGER POUR LA SANTE ANIMALE»
A défaut, l’Etat doit sévir. Un Dr vétérinaire de la zone des Niayes soutient que «l’Ordre des docteurs vétérinaires et celui des médecins se sont battus pour qu’on mette un terme à la vente des produits médicaux. En vain». Par contre, son confrère affirme que «certains médicaments qu’on trouve à Keur Serigne-bi sont de bonne qualité. Mais, ils sont dans les mains d’analphabètes qui ne peuvent prodiguer le plus petit conseil à un exploitant avicole, concernant leur usage». Pis, ils ne peuvent pas «poser un diagnostic médical quand la volaille est victime d’une pathologie. Nous sommes en face d’une bombe». Pour autant, les professionnels de la filière alertent. «Le Sénégal court de gros risques. Car ce marché parallèle est un danger pour la santé animale. Le circuit qu’empruntent les médicaments ne rassure personne quant à la qualité des médicaments». Leurs fournisseurs, des revendeurs de Keur Serigne-bi, sont de grands importateurs de médicaments qui ont pignon-surrue. Ils opèrent en toute illégalité. La preuve, la livraison des produits vétérinaires se fait en catimini. Ils (les produits vétérinaires) proviennent des pays de la sous-région. Hors espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Il s’agit de la Gambie, la Mauritanie, les deux Guinées etc. «Tous ces produits qui entrent au Sénégal ne sont pas taxés. D’ailleurs, c’est ce qui justifie le fait que ces marchandises sont cédées à vil prix. Comparé à ceux des cabinets vétérinaires», déplorent ces professionnels agréés.
CONDITIONS D’ENTREE DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES SUR LE TERRITOIRE NATIONAL
Dans les normes, seuls les grossistes sont habilités à importer des produits vétérinaires, notamment les pharmaciens de formation. L’importation des produits vétérinaires est une spécialité. Après le doctorat en médecine vétérinaire, il faut deux ans de formation pour être un distributeur agréé. «Parmi nous, il y a des gens qui sont complices du désordre constaté dans la vente des médicaments», regrettent les docteurs vétérinaires que nous avons rencontrés. La législation en matière d’importation des produits médicamenteux est claire. Un responsable de la Direction des Douanes précise : «la Douane vérifie la conformité des documents avec les dispositions en vigueur. A savoir si la personne ou l’entreprise est habilitée à importer les produits vétérinaires». En ce qui concerne leur qualité, ce sont les services techniques de l’Elevage qui peuvent donner un avis. Ce que confirme Dr Asssiongbou Tecko-Agbo, Responsable du Laboratoire de contrôle des médicaments vétérinaires à l’Ecole Inter-Etats de Médecine vétérinaire Dakar (Véto), Expert-Evaluateur des dossiers d’Autorisation de mise en vente sur le marché des médicaments (AMM), vétérinaire au niveau de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ( Uemoa).
LES CONSOMMATEURS EXPOSES : «40 A 50% DES MEDICAMENTS SUR LES MARCHES PARALLELES SONT DE LA CONTREFAÇON»
L’Expert-Evaluateur des dossiers d’autorisation soutient que «40 à 50% des médicaments qu’on rencontre au niveau des marchés parallèles, c’est de la contrefaçon ; le marché le plus lucratif. Il y a une catégorie de médicaments. En médecine vétérinaire, c’est le Trypanocyte. Le produit traite la maladie du sommeil.» Les médicaments restent dans l’animal. La quantité dangereuse est définie par le Code alimentarus (Code alimentaire). Créées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ces normes sont applicables à tous les Etats. La concentration des produits qui doivent rester, par exemple l’Oxytétracycline, après l’avoir utilisé chez l’espèce animale, ne doit pas dépasser 100000 micro grammes par kilo. Cette valeur est supposée ne présenter aucun problème pour les consommateurs. Par contre, pour la Pénicilline, quand on l’utilise chez la bête, le lendemain, quand on prend le lait, on peut avoir un malaise, car ce produit peut provoquer des réactions allergiques. Tous ceux qui consomment ces animaux traités à partir des médicaments issus des marchés parallèles sont exposés à des maladies. Le risque zéro n’existe pas. C’est pourquoi, les marchés parallèles constituent un danger pour la santé publique. En plus, le fumier utilisé par les exploitants agricoles contient des résidus de pénicilline.
«LES MEDICAMENTS VETERINAIRES COMMERCIALISES DANS LES MARCHES PARALLELES : UN DANGER PERMANENT»
Le risque est réel et le danger permanent. Selon les spécialistes, «les médicaments vétérinaires commercialisés dans les marchés parallèles sont dangereux pour la santé animale et les populations. Dans la mesure où ceux qui les commercialisent ne sont pas habilités à le faire». En outre, ils n’ont pas la formation requise. Pis, ces produits n’ont pas été contrôlés au préalable par un laboratoire, conformément à la Règlementation en vigueur au sein de l’espace UEMOA. En effet, les produits pharmaceutiques vétérinaires doivent avoir impérativement une Autorisation de mise en vente sur le marché (AMM). Elle est délivrée par la Commission de l’UEMOA, basée à Ouagadougou. Cette autorisation est assujettie à la certification du produit par un laboratoire agréé. Au Sénégal, il y a trois laboratoires qui sont agréés. Celui de l’EIMVS, celui de l’Institut Sénégalais de Recherche en Agronomie (ISRA), à Hann, et le laboratoire qui contrôle les médicaments de la médecine humaine faisant face à l’ex-hôpital Aristide Le Dantec. Parlant de la mortalité très élevée des sujets dans les exploitations avicoles, le Dr Asiongbougou affirme : «l’eau qu’utilise les aviculteurs pose problème. Elle contient du calcaire. Alors que c’est cette même eau qu’utilisent les éleveurs pour administrer des produits pharmaceutiques à la volaille. Il va sans dire que le produit sera inefficace pour prévenir ou guérir les poussins, en cas d’attaque pathologique d’origine virale ou bactérienne».
DES CRAINTES DANS LA MISE EN ŒUVRE D'UN DOSSIER PATIENT UNIQUE
Le Dossier Patient Unique peine à être une réalité dans le pays, même au niveau de structures abritant cette digitalisation. Au sein de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, des médecins sont toujours à l’ère analogique.
Depuis le mois de mars dernier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a lancé le Dossier Patient Unique à Dakar. L’hôpital Abass Ndao a été choisi pour abriter la phase pilote du projet qui a démarré au sein de la facturation, en médecine interne et au service cardiologie. Seulement, le projet qui doit être généralisé dans les structures de santé, commence à faire parler de lui. Des agents relèvent des failles qui touchent une non-maîtrise de l’outil. D’ailleurs, avec la disparition des autres logiciels disponibles dans les structures sanitaires depuis plusieurs années, l’inquiétude d’une perte de données est de mise chez les acteurs du système.
Le Dossier Patient Unique peine à être une réalité dans le pays, même au niveau de structures abritant cette digitalisation. Au sein de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, des médecins sont toujours à l’ère analogique. Les consultations se font sans passer par la digitalisation ou maintiennent d’anciens logiciels. Une situation due souvent à une non-maîtrise de l’outil mais aussi au manque d’informations concernant ledit dossier. D’autres problèmes sont aussi relevés par des agents de soins à savoir des lenteurs dans l’utilisation de la nouvelle plateforme qui sera démultipliée sur toute l’étendue du territoire national.
Au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, la Direction de la Digitalisation est formelle, l’orientation du ministère actuelle est un Dossier Patient Unique parce qu’il leur faut une base de données unique. Seulement, dans cette quête, des acteurs de la santé ont déclaré : «nous avons un nouveau logiciel. Il nous est demandé par la tutelle de l’utiliser pour l’enregistrement de nos patients. Ce qui se pose comme difficultés, si le patient est nouveau, le problème ne se pose pas. On lui ouvre un Dossier Patient Unique qui pourra l’accompagner dans ses soins. Par contre, si le malade est suivi dans la structure et enregistré régulièrement, il nous faut toujours nous référer à l’ancien logiciel pour avoir les données de son suivi».
Dans d’autres structures où la digitalisation du Dossier Patient Unique est très avancée depuis plusieurs années, des médecins restent sceptiques quant à la réussite d’un tel projet à court termes. En attendant que la phase test fasse ses preuves, dans les grands hôpitaux de Dakar, d’autres logiciels continuent de servir tant dans la facturation que dans le suivi du malade. Une démarche qui n’est pas rentable pour le ministère de la Santé et de l’Action sociale. «Aujourd’hui, si moi, patient, je me retrouve sur cinq bases de données, nous ne pourrons pas atteindre l’objectif recherché qui est de faciliter les soins. Avec ce nouveau système de Dossier Patient Unique, à chaque fois que je vais en consultation chez un médecin, on met à jour cette base», a déclaré le coordonnateur de la Cellule de la Carte sanitaire et sociale, de la Santé digitale et de l’Observatoire de Santé (CSSDOS), Dr Ibrahima Khalilou Dia. Et de poursuivre : «nous sommes dans la phase test. Avec le concours des agents dudit logiciel, nous pourront parfaire le système si besoin en est, car c’est possible que des difficultés soient notées dans la mise en œuvre»
DISPARITIONS DES AUTRES LOGICIELS ET PROBABLE PERTE DE DONNEES
Dans la gestion hospitalière, le suivi du Dossier Patient Unique reste le chantier le plus avancé. Au moins, deux tiers (2/3) des établissements de santé disposent d’un logiciel qui leur permet de suivre le malade, de gérer les données médicales ainsi que dans le partage des données du patient entre praticiens. De telles pratiques facilitent aussi la prise en charge des malades entre praticiens qui se partageaient le dossier. Cependant, force est de reconnaitre que cette action reste bénéfique pour la structure qui en abrite. Il ne l’est pas dans la mesure où le dossier n'est pas transportable, du fait qu’un médecin d’une autre structure sanitaire ne pourra pas disposer de ce dossier, à moins qu’il n'en émette la demande auprès de l’établissement sanitaire détenteur.
Certes, ce nouveau projet de dossier patient unique demeure une opportunité pour les praticiens et le malade dans la gestion de son carnet de santé et le suivi des soins. Cependant, comme le prétend Dr Dia, «pour l’instant, l’orientation est unique. Le mot unique veut dire que si on veut que les choses marchent, il faut démarrer avec un seul système mis en place par le ministère de la Santé et au fur et à mesure on verra ce qu’il faut faire. On a un système acquis qui est bon et qui est de qualité», le Sénégal tend vers un seul et unique système.
Dans cette réorganisation, avec le nouveau système, un risque de perte de données pourrait survenir et réduire les acquis de plusieurs années de collectes à néant, à moins que ces données soient versées dans ledit logiciel. Les anciens gestionnaires seront-ils généreux pour en faire don au nouveau ? Une autre équation qui risque encore de plomber cette nouvelle disposition qui a commencé à subir les affres de la concurrence.
IMPLICATION SOUHAITEE DES AUTORITES POUR LE BON FONCTIONNEMENT DES CENTRES HEMODIALISE
Le Mouvement national des insuffisants rénaux du Sénégal a, par la voix de son président, Cissé Sarr, invité, samedi, à Louga (nord) les nouvelles autorités à veiller au bon fonctionnement des centres d’hémodialyse du pays
Louga, 13 avr (APS) – Le Mouvement national des insuffisants rénaux du Sénégal a, par la voix de son président, Cissé Sarr, invité, samedi, à Louga (nord) les nouvelles autorités à veiller au bon fonctionnement des centres d’hémodialyse du pays afin d’éviter que leurs équipements tombent en panne.
‘’Nous invitons le nouveau gouvernement notamment le ministre de la Santé et de l’Action, Ibrahima Sy, à veiller davantage au bon fonctionnement des centres d’hémodialyse sur toute l’étendue du territoire national pour éviter que se reproduise le cas de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga dont la machine d’hémodialyse est tombée en panne’’a-t-il déclaré à l’issue d’une visite dans le centre hospitalier régional.
Il a insisté sur le fait que beaucoup parmi les vingt-cinq centres d’hémodialyse du pays ne proposent qu’une séance aux patients alors que les fournisseurs des machines avaient clairement assuré que chacune de ces machines pouvaient permettre de faire trois séances journalière, a expliqué Cissé Sarr.
Le président du Mouvement national des insuffisants rénaux fait savoir que le nombre de patients souffrant de cette maladie s’élève à 2500 en moyenne dont les 1500 seulement sont pris en charge dans les structures sanitaires, s’empressant d’ajouter que si chaque machine faisait trois séances par jour tous les patients pourraient être enrôlés dans le public.
Dans cette dynamique, il a insisté sur ‘’l’urgence de réparer la machine d’hémodialyse de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye afin d’éviter aux malades de devoir se déplacer jusqu’à Diourbel pour pouvoir être pris en charge’’.
‘’C’est une urgence parce que notre traitement ne peut pas attendre parce qu’on est obligé de venir trois fois par semaine à l’hôpital, alors si nous restons à la maison on risque de mourir’’, a-t-il alerté.
LES MEDECINS PRIVES INTERPELLENT LE POUVOIR
Le Syndicat des médecins privés du Sénégal (Symes) a exprimé sa colère, hier, contre le Président Diomaye Faye, en listant ses vives préoccupations.
Le secteur de la santé n’a pas été pris en compte dans les 5 urgences déclinées par le nouveau gouvernement. Le Syndicat des médecins privés du Sénégal (Symes) a exprimé sa colère, hier, contre le Président Diomaye Faye, en listant ses vives préoccupations.
A l’attention du ministre de la Santé fraichement installé dans son fauteuil, le Syndicat des médecins privés du Sénégal (Symeps) a exposé un premier dossier sensible. Celui de la mise à l’écart de leur secteur par rapport aux urgences annoncées par le Président Bassirou Diomaye Faye. «Monsieur le ministre, nous sommes surpris et peinés de découvrir que la Santé ne fait pas partie des cinq axes prioritaires du gouvernement tels qu’énoncés par le chef de l’Etat. La santé devrait et doit être déclinée comme axe prioritaire du projet gouvernemental», ont dénoncé, hier, dans une lettre ouverte, les blouses blanches.
Ils justifient leur colère par le fait que «le système sanitaire sénégalais connait beaucoup d’insuffisances et d’inégalités avec une grande disparité des établissements de santé dans le territoire sénégalais, avec souvent des équipements insuffisants parfois vétustes». Toujours dans son diagnostic sur fond de doléances, le Symeps expose les chiffres alarmants du secteur. «Le Sénégal manque toujours cruellement de médecins avec près de 4000 médecins inscrits à l’Ordre national des médecins du Sénégal dont plus du cinquième sont installés dans le privé. Nous constatons avec une grande tristesse que le secteur privé de la santé est toujours relégué au second plan», ont fustigé Ardo Boubou Ba et ses camarades.
Estimant qu’«aucun pays ne peut développer son système sanitaire en se basant uniquement sur le secteur public». Ces médecins du privé soulignent que «malgré tout, force est de constater que les maux de la santé pourtant signalés par les syndicats et les professions médicales elles-mêmes, demeurent, au fur et à mesure que les ministres de la Santé et de l’action sociale se succèdent».