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1 mai 2025
Société
LE DURCISSEMENT DE LA LOI N’ENDIGUE LES VIOLS
Les chiffres et les faits divers tragiques qui continuent d'émailler l'actualité témoignent d'une réalité implacable : les femmes et les filles sénégalaises restent des proies pour les prédateurs sexuels
En décembre 2019, l’Assemblée nationale votait à l’unanimité la loi criminalisant le viol et la pédophilie. Les acteurs de la société, notamment les défenseurs de la cause féminine, fondaient beaucoup d’espoir sur cette loi qui a été promulguée par l’ancien président de la République, Macky Sall, en janvier 2020. Aujourd’hui, force est de reconnaître et de regretter qu’elle n’a pas servi à redresser la barre. Les femmes et les filles continuent d’être abusées sexuellement, parfois au prix de leur vie.
La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) est loin d'être gagnée au Sénégal. Malgré l'existence d'une loi criminalisant le viol et la pédophilie et les nombreuses campagnes de sensibilisation, les femmes continuent de subir des violences sexuelles. Pourtant, ce fut dans un hémicycle bondé de députés tout de blanc vêtues que la loi 2020-05 portant criminalisation du viol et de la pédophilie a été votée à l’unanimité et par acclamation le 30 décembre 2019, dans l’espoir que la sévérité des peines encourues (prison à perpétuité), découragerait les prédateurs. Promulguée par l’ancien président de la République, Macky Sall, le 10 janvier 2020, cette loi n’a pas pu changer réellement la donne. Les femmes continuent d’être violées et abusées sexuellement. Rien que les cas répertoriés ces derniers temps attestent de ce mal pernicieux dans la société sénégalaise. A Malika, en pleine banlieue dakaroise, une fillette de 12 ans est morte étranglée par son bourreau dans la soirée du 31 décembre 2024. Les faits concordent sur une tentative de viol même si l’autopsie n’a conclu qu’en une mort par strangulation. A Liberté 6 extension toujours dans la capitale, une fille de 9 ans est victime d’une tentative de viol d’un homme qui voulait l’appâter avec 500 francs CFA. A Joal, une mineure est tombée enceinte après un viol. Ces cas rapportés par les médias sont peu illustratifs de la situation. Le viol est souvent caché par l’entourage de la victime. De jeunes filles continuent ainsi d’être abusées dans le silence total de leur entourage.
Qui plus est, au Sénégal, les violences sexuelles ne sont pas très souvent documentées. Cependant, selon une enquête nationale sur les femmes et les filles de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) et de ONU-Femmes publiée en novembre 2024, « au Sénégal, 17,3% des femmes âgées de 15 ans ou plus ont subi des violences sexuelles hors union au moins une fois dans leur vie. Parmi ces femmes, 14,7% étaient victimes de violences sexuelles modérées et 2,6% de violences sexuelles sévères. Chez les femmes ayant subi les violences sexuelles avant l’âge de 18 ans, la prévalence s’élève à 15,1% dont 13,5% pour des violences sexuelles modérées et 1,7% pour des violences sexuelles sévères ». Rappelons que même si elle durcit les sanctions, la loi criminalisant le viol comporte des limites selon les acteurs.
Criminalisation du viol, les limites d’une loi
Analysant la loi, Fatou Touré Thiam, chargé de programme au réseau Siggil Jiggeen, explique qu’il lui manque une appropriation communautaire. « Au-delà de son aspect juridique et coercitif, la loi est d’abord communautaire. Ça veut dire que c'est la communauté qui utilise la loi, la défend et se s'approprie. Nous avons tous constaté qu'il a manqué cette vulgarisation », regrette-t-elle. A son avis, « la vulgarisation n'a pas été très efficace ». En juillet 2023, lors d’une rencontre sur le traitement médiatique de la violence sexuelles, organisée par l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), le juge d’instruction et formateur au Centre de formation judiciaire (Cfj), Makha Barry, avait estimé que «la principale difficulté dans l’application de la loi est d’établir s’il y avait consentement ou non de la victime». Les errements dans la chaine pénale sont aussi des pratiques qui ne garantissent pas l’établissement des faits par le juge.
Pour Makha Barry, «le viol demande des techniques spéciales d’enquêtes qui ne sont malheureusement pas maitrisées par des officiers de police judiciaire». Il trouve que «si l’on veut appliquer les techniques classiques d’interrogatoire, l’enquête passe à côté de son objectif». Dans la liste des manquements, le juge déplore aussi l’absence de dispositifs pour accueillir les victimes (présumées) de viols dans les Commissariats et Gendarmeries. L’attitude de l’enquêteur ne promeut pas aussi la mise à l’aise des victimes, surtout des mineures. Pis, les protocoles d’interviews sont parfois inexistants ; d’où la pauvreté des procès-verbaux d’interrogation. Ils ne concourent pas ainsi à étayer les faits, à la manifestation de la vérité. Les magistrats ont aussi des difficultés à interpréter les certificats médicaux. De plus, la difficulté à assoir la contrainte et la menace constituent également des problèmes pour l’application de la loi.
LA REINE-MERE, UNE FIGURE AIMANTE
Rencontrée à Dakar, Sud quotidien vous plonge dans le cœur du quotidien de la reine mère et la découverte du royaume d’Oussouye.
Le département d’Oussouye situé en Basse Casamance garde toujours des pratiques ancestrales. Au cœur de cette communauté en majorité Diola, vit un royaume qui couvre une partie de ce département couvrant 22 villages, avec à sa tête un souverain, Sibilumbaï Diédhiou, intronisé le 17 janvier 2001, qui joue le rôle d’administrateur. A ses à cotés, « trône » la reine-mère son Altesse Ahan Kalidji Beatrice. Rencontrée à Dakar, Sud quotidien vous plonge dans le cœur du quotidien de la reine mère et la découverte du royaume d’Oussouye.
La royauté n’a rien à envier à la République dans certaines localités qui ont gardé les traditions léguées par les ancêtres. Pour s’en rendre compte et le vivre pleinement, il faut se rendre en Casamance au Sud du Sénégal. Dans cette zone, les populations vouent un grand respect au roi et à ses conseillers. La cour royale est organisée de telle sorte que chacun peut y trouver son compte. La solidarité, l’entraide mais aussi la discrétion sont les vertus qui y sont partagés. Les directives du roi, toutes consensuelles quand elles sont annoncées, sont exécutées sans hésitation par la population.
Selon les sages du Kassa, tant que le roi est là, la cour n'a pas le droit d'aller les consulter car ils sont là pour seconder le roi et le conseiller. Ce qui les amène à dire dans un esprit d’humilité : « nous sommes gouvernés par la cour royale ». Dans chaque village dépendant de la royauté, des conseillers sont installés et associés dans toutes les décisions prises par le roi pour une bonne cohésion sociale.
Selon la Reine-Mère d’Oussouye, son Altesse Ahan Kalidji Beatrice, « dans le royaume, il y a 17 villages qui sont sur place. Et d'autres villages qui sont hors du royaume mais qui font partie du royaume d’Oussouye appelé Bubajum Ayi ou royaume d'Usuy. Si vous les comptez tous, vous allez vous retrouver avec 22 villages ».
Si l’administration du royaume est confiée au roi d’Oussouye, à côté de lui, figure une femme puissante appelée Reine Mère chargée de la gestion du social et de la cohésion au sein des familles. Rencontrée à Dakar, elle est revenue sur la mission qui lui a été confiée au sein de ce royaume. « Chez nous, les majestés, le roi et la reine sont les gardiens de la tradition du royaume Bubajum Ayi. Ils sont là pour la population, pour leur protection mais aussi leur bienêtre ».
LE CHOIX DE LA REINE
Le choix de la reine n’est pas une question de succession. Personne ne peut s’autoproclamer reine et le roi non plus, n’a pas cette prérogative. Dans le royaume d’Ousouye, seul le quartier qui gère la royauté, peut se prévaloir de désigner un roi ou une reine et ce quartier s’appelle Batéfousse. Lui seul peut introniser le roi, ou la reine. « Les gardiens de cette tradition vont faire des démarches, faire des cérémonies pour savoir qui va devenir le roi. Il y a les familles qui sont là réservées spécialement pour cette tradition » a fait savoir la reine.
MISSION DE LA REINE D'OUSSOUYE
Selon la reine d’Oussouye, elle est une missionnaire, une médiatrice, une mère qui doit veiller au bien être de sa famille par le règlement des conflits familiaux surtout conjugaux. Mais, sa grande mission reste l’aspect social. « Chez nous, si la femme n'a pas de quoi donner à ses enfants à manger, elle va directement chez la reine et chez le roi. Si elle va chez le roi, ce dernier, va l’oriente directement chez la reine. Et c'est à sa majesté le roi de décider du nombre de paniers à lui donner. Parce qu'on a des rizières qui sont là pour le royaume, réservées spécialement pour les besoins des populations.
Et le riz est stocké, pas pour Mme la reine, pas pour les princes et princesses mais spécialement pour les populations ». Et d’ajouter : « dans cette démarche, tout se fait dans la discrétion. Seul le roi est au courant pour les bénéficiaires et les dons sont remis pendant la nuit ».
LES DIFFICULTES
Face à la pauvreté, aux conséquences du conflit en Casamance avec des terres minées mais aussi la salinité de certaines autres, le royaume d’Oussouye se trouve confronté à des difficultés. La pauvreté a fait exiler plusieurs jeunes partis à la recherche de lendemains meilleurs causant ainsi une raréfaction de la main d’œuvre pour la culture des terres servant ainsi à nourrir la population. Selon la reine mère d’Oussouye, les difficultés sont la forte demande des populations pour prendre en charge leurs familles. « Sa majesté le roi n'a pas de salaire, Mme la reine n’en a pas non plus. Les rizières sont là mais, nous avons besoin de main d’œuvre, nous avons aussi besoin de financement car les temps ont changé et le riz ne suffit plus». Et d’ajouter : « mais, avec les visiteurs qui viennent à la cour, avec l'association que je dirige, s’il y a un problème qui est réel, financier, on organise des collectes pour être en mesure d’aider».
LA REINE D’OUSSOUYE
Alis Umoy Diédhiou, de son vrai nom Ahan Kalidji Béatrice Diédhiou a été intronisée Reine d’Oussouye le 30 août 2000 à l’âge de 14 ans. Une mission qu’elle gère bien alliant écoute, douceur et attention. Ambassadrice d’ONU Femmes pour lutter contre les mariages précoces et les mutilations génitales, elle s’investit aussi dans la scolarité des filles dans son royaume en accueillant des filles des villages environnants pour la poursuite de leur étude. « Nous encourageons l’éducation des jeunes filles, leur scolarisation afin qu’elles puissent trouver un emploi décent et prendre soin d’elles-mêmes » a-t-elle fait savoir.
QUAND LA PRESSION PARENTALE FRAPPE A LA PORTE DE LA JEUNESSE
Entre attentes démesurées et réalités financières, cette scène souligne les défis auxquels les enfants font face pour répondre aux espoirs de leurs parents. Une critique sociale empreinte d’humour et de réflexion.
Une caricature percutante illustre la pression parentale sur les jeunes dans un contexte socio-économique difficile.
Entre attentes démesurées et réalités financières, cette scène souligne les défis auxquels les enfants font face pour répondre aux espoirs de leurs parents.
Une critique sociale empreinte d’humour et de réflexion.
DE L’APOTHÈSE THÉORIQUE DE LA MORT DU SYSTÈME À SON RENOUVEAU AU SEIN DE L’ANTISYSTÈME
Prendre en compte les revendications, les alertes, les différentes perceptions et les contributions des acteurs avec qui vous avez cheminé dans la noirceur des incertitudes est une preuve de respect à leur égard
Gouverner, c'est aussi accepter une remise en cause légitime des actions posées. Dans une société où des gens ont engagé leur vie pour changer de régime, il demeure légitime d'interroger l'autorité sur ses choix, sa vision ou ses actions. D’autant plus que, quiconque accepte à présent les mêmes faits et personnes qu’il combattait dans un temps récent, prouve aux yeux de la nation que son engagement pour le changement n’était axé ni sur des idéaux ni sur des principes. Pour reprendre l’expression de Philippe De Leener, « devenir un acteur politique, c’est refuser de devenir ce que l’on combat ». Et, combattre un système, c’est avant tout combattre ceux qui l’incarnent, le défendent et le maintiennent en marche.
Quel que soit le niveau de charisme d’un gouvernant, il n’est jamais infaillible. Il doit toujours se rappeler qu’il n’est rien sans le peuple souverain. Il est d’actes ou de paroles qui transfigurent la réalité dans son essence. Si le fameux système est passé d'un ensemble structurel pour devenir uniquement des règles, comme l'explique le Premier ministre. Nous sommes en droit de nous questionner sur le prix des sacrifices consentis. Était-il nécessaire de mettre la vie de plus d'uns au front de combat juste pour faire muter les normes institutionnelles ? La vérité porte l'étendard de la lumière divine, quelle qu'en soit la force déployée pour la mettre sous silence, elle scintillera.
La vérité est que les règles sont élaborées, maintenues, défendues et manipulées par des humains qui n’ont qu’une rationalité, se maintenir au pouvoir quoique cela coûte à la Nation. Reconduire ces mêmes acteurs qui luttaient pour vous effacer moralement et physiquement sur l’échiquier politique à des postes de responsabilités est une faute non négligeable. Accepter une erreur ne rend point un gouvernant faible mais humble, car toute tentative de légitimation mène à la dissonance qui peut souvent conduire à la condescendance et au mépris des gouvernés. Et quand la dissonance s'installe, on cherche les moyens pour la justifier, quitte à faire des gymnastiques intellectuelles afin de nier l'évidence. Mais, la réalité est factuelle, le pouvoir a ses ombres que les spectacles en live n'élucident pas.
Le gouvernement, de son slogan Jub Jubal Jubanti, a choisi une gestion basée sur la clarté et l’inclusion de tous les citoyens. De ce fait, l’univers politique paraît plus ouvert au regard des gouvernés ; le pouvoir perd une part du mystère qui tenait à sa nature de monde caché et secret. Il ne l’est sans doute pas moins, mais ses apparences chaque jour manifestées provoquent une chute de curiosité et un désenchantement. Ce qui laisse comprendre que dans l’imaginaire des gouvernés, ils ne sont pas les décideurs mais des acteurs participants à la régulation de l’ordre politique.
La minimisation des frustrations légitimes conduit souvent à la protestation populaire. Prendre en compte les revendications, les alertes, les différentes perceptions et les contributions des acteurs avec qui vous avez cheminé dans la noirceur des incertitudes est une preuve de respect à leur égard. Chaque vision déclinée par ce nouveau gouvernement sera analysée par l'opinion publique qui n'a ménagé aucun effort pour lui emboîter le pas dans les moments d'embarras. L'écoute est un art en politique qui s'avère être bénéfique pour la bonne marche de la société.
SONKO RÉPOND SÈCHEMENT À MACRON SUR LE DÉPART DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES
Le Premier ministre conteste l'affirmation selon laquelle le départ des bases françaises aurait fait l'objet de négociations préalables. "La France n'a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l'Afrique sa sécurité et sa souveraineté", tranche-t-il
(SenePlus) - Dans une déclaration cinglante ce lundi 6 janvier 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a vivement réagi aux propos tenus par le président français Emmanuel Macron lors de la conférence annuelle des ambassadeurs à l'Élysée, concernant le retrait des bases militaires françaises d'Afrique.
Le chef du gouvernement a particulièrement contesté l'affirmation du président Macron selon laquelle le départ des bases françaises aurait fait l'objet de négociations préalables avec les pays africains concernés. "Dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée", a déclaré Ousmane Sonko, ajoutant qu'"aucune discussion ou négociation n'a eu lieu à ce jour".
Le Premier ministre a tenu à réaffirmer que la décision de faire partir les bases militaires françaises "découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain", rejetant ainsi la version du président français qui avait suggéré avoir "consenti la primeur de l'annonce à ces pays africains" par "simple commodité et par politesse".
La réponse de Sonko s'est faite particulièrement acerbe lorsqu'il a abordé la déclaration de Macron affirmant "qu'aucun pays africain ne serait aujourd'hui souverain, si la France ne s'était déployée". Le Premier ministre sénégalais a réfuté cette vision, soulignant que "la France n'a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l'Afrique sa sécurité et sa souveraineté". Il a notamment cité l'exemple de l'intervention française en Libye, qui selon lui, a "contribué à déstabiliser certains pays africains [...] avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel".
Dans une conclusion particulièrement mordante, le Premier ministre a rappelé le rôle crucial des soldats africains dans la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. "Si les soldats Africains, quelque fois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s'étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd'hui encore, Allemande", a-t-il déclaré.
Cette passe d'armes entre les dirigeants français et sénégalais intervient dans un contexte de redéfinition des relations franco-africaines, marqué par une volonté croissante d'autonomie des États africains dans la gestion de leur sécurité et de leur souveraineté.
ME EL HADJI DIOUF EXIGE LA LUMIÈRE SUR LA MORT DE BASSIROU DIOP EN DÉTENTION
L’avocat dénonce des zones d’ombre et appelle les organisations internationales et de défense des droits humains à s’impliquer pour faire éclater la vérité.
L’avocat Me El Hadji a continué, lundi, à réclamer la lumière sur la mort en détention de Bassirou Diop, un des préposés à la sécurité de la coalition Sam Sa Kaddu lors des élections législatives du 17 novembre.
‘’Nous déplorons cette mort enregistrée parmi nos clients et nous demandons aux instances internationales et organisation des droits de l’homme de la dénoncer’’, a-t-il déclaré à des journalistes après l’annonce du verdict des 80 préposés à la sécurité de la coalition Sam Sama Kadu ce lundi.
Bassirou Diop un des inculpés pour des faits de violences sur des marchands est décédé en prison ‘’d’une mort naturelle’’ le 7 décembre selon une source officielle.
Le tribunal de Grande instance, dans son délibéré a déclaré l’action publique éteinte pour son cas. ‘’Bassirou Diop a des droits, c’est un être humain et il est mort en détention’’, a martelé son avocat qui veut que cette mort soit élucidée.
Selon Me. Diouf, »le certificat de genre de mort parle de contusion au niveau de la tempe droite, la question étant de savoir ce qui est à l’origine de cette contusion ».
L’autopsie ne conclut pas à une mort naturelle mais évoque des problèmes cardiaques, a-t-il dit en soulignant qu’un sujet cardiaque peut mourir d’une crise cardiaque s’il reçoit un coup.
Me Diouf a affiché sa volonté d’interjeter appel estimant que ses clients n’ont rien fait de si grave pour mériter une condamnation.
Le tribunal de grande instance de Saint-Louis (nord) a condamné à trois ans de prison ferme trois membres de la sécurité de la coalition « Samm Sa Kaddu », poursuivis pour des actes de violence sur des marchands.
La juridiction a prononcé également d’autres peines allant de deux ans, dont six mois ferme, à trois ans, assortis de deux ans ferme, à l’encontre de certains des prévenus dans cette affaire qui remonte à la campagne électorale des législatives du 17 novembre dernier. D’autres mis en cause ont été relaxés.
Au titre des dommages et intérêts, les parties civiles recevront des sommes allant de 50 000 à 500 000 francs CFA.
Les faits pour lesquels les prévenus ont comparu remontent au 11 novembre dernier. Ce jour-là, des heurts avaient éclaté entre des marchands ambulants de Sor, un quartier de Saint-Louis, et la garde rapprochée de la coalition « Samm Sa Kaddu ».
Ces échauffourées se sont produites alors qu’une caravane de cette coalition de l’opposition sillonnait les rues de ce quartier, à quelque jours du scrutin des législatives du 17 novembre
L'IMPARTALITÉ DE L'ÉTAT EN CAUSE
La récente controverse autour de la nomination d'Aoua Bocar Ly Tall au CNRA n'est que la partie visible d'un débat plus profond sur la nature même du service public. Peut-on encore servir l'État sans être estampillé du sceau du parti au pouvoir ?
C'est un principe qui risque de s'effriter. À cause des contestations récurrentes, l'impartialité de l'État est sérieusement remise en cause. Elle est en passe de s'évaporer sous nos cieux. Par deux fois, le chef de l'État s'est retrouvé au centre de la contestation en faisant usage de ses prérogatives constitutionnelles.
Après l'épisode Samba Ndiaye, dont la nomination au poste du Président du Conseil d'administration de la SncHlm, en octobre 2024, a suscité une levée de boucliers, le président de la République inaugure le nouvel an sous une nouvelle polémique.
Bassirou Diomaye Faye est au centre d'une contestation suite à sa décision de nommer la sociologue Dre Aoua Bocar Ly Tall membre du Conseil national de régulation de l'audiovisuel. Elle fait partie d'une liste de 7 autres personnes qui viennent d'être nommées membres du Cnra. Le chef de l'État a fait usage des prérogatives que lui confèrent l'article 44 de la Constitution qui stipule que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires. Alors d'où vient cette polémique ?
Si la nomination de la Dre Aoua Bocar Ly Tall suscite une controverse, c'est parce qu'une partie de ses pourfendeurs voit en elle une combattante farouche contre le Pastef et ses idées. Pourtant, ce poste requiert des qualités et des compétences que Dre Aoua Bocar Ly Tall, en tant que sociologue, dispose. Donc, le poste n'est pas politique. D'ailleurs, dans les arguments, c'est sa personne et moins sa capacité à occuper ce poste qui a été attaquée.
Cette polémique soulève aussi des velléités d'instaurer une pensée unique. En tant qu'intellectuelle, les analyses de Dr Aoua Bocar Ly Tall peuvent ne pas convenir à une masse critique d'individus. Mais peut-on condamner un intellectuel pour sa pensée et sa liberté de ton ? Si on suit cette logique, faudrait-il être membre du parti au pouvoir, Pastef/Les Patriotes pour servir l'État ? Cette logique peut se révéler dangereuse pour la survie du principe de l'impartialité de l'État garant de l'égalité des citoyens. Car cela suppose que pour servir l'État, il faudra désormais adhérer ou être affilié au parti au pouvoir.
Et pourtant, peu de Sénégalais qui ont élu l'actuel régime font partie du Pastef. Un détail de taille que semble oublier souvent une partie des militants du Pastef.
Cette polémique sur les nominations de certaines personnes entretenue et défendue par les «gens du projet» semble, en outre, créditer la thèse du droit-de-l'hommiste, Alioune Tine selon qui on assiste à «un État pastefien». Au-delà de la polémique sur les nominations, il faut se rendre à l'évidence que la rupture voulue et théorisée par les hommes forts à la tête de l'État risque d'être affaiblie au fil des contestations à cause de certains militants de leur parti.
Une chose que semble comprendre le Premier ministre Ousmane Sonko, à qui les militants de son parti Pastef attribuent une «capacité d'anticipation». Dans la foulée du tollé qui a suivi la nomination de Samba Ndiaye, il avait rappelé la position historique du parti Pastef qui, faisait-il remarquer, reste ouvert à collaborer avec tous les Sénégalais convaincus par le projet et soucieux de son succès. «Le Pastef reste fermé à toute personne impliquée dans une gestion scandaleuse d'une responsabilité publique ou ayant fait montre d'un zèle excessif dans l'inimitié contre le parti, ses leaders ou ses membres», avait-il précisé.
En bon chef de ménage, comme énoncé à l'article 42 de la Constitution selon lequel le chef de l'État incarne «l'unité nationale», il avait, dans la foulée de la controverse sur la nomination de Samba Ndiaye, appelé au dépassement. «Nous venons de loin, après des heurts qui ont marqué notre pays. Nous avons souffert et celui qui a subi le plus, Ousmane Sonko, a annoncé avoir pardonné. Nous devons faire preuve de dépassement (…) Nous avons annoncé des appels à candidature, donc nous ne nous bornons pas seulement aux gens qui font partie de nous (PASTEF). Ceux qui, par le passé, nous ont injuriés y font également partie. Les Sénégalais nous ont fait confiance grâce à notre projet, et ce projet inclut tous les Sénégalais», avait-il déclaré.
Les choses semblent têtues. Malgré les appels au dépassement, le régime en place est à nouveau au centre d'une polémique sur les mêmes faits et alimentée par les mêmes acteurs. Vivement la rupture !
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LE COUP DE SANG DE MACRON SUR L'AFRIQUE
Le président français a défendu ce lundi une "réorganisation" plutôt qu'un "recul" de Paris sur le continent. Il a évoqué l'ingratitude de certains dirigeants africains face à l'engagement militaire français sur leur sol. "On a oublié de nous dire merci"
Lors de la conférence annuelle des ambassadeurs à l'Élysée ce lundi, Emmanuel Macron a vigoureusement défendu la réorganisation de la présence française en Afrique, rejetant l'idée d'un "recul" français sur le continent.
"La France n'est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise", a déclaré le président français, critiquant au passage les analyses "avec les lunettes d'hier" de certains commentateurs.
Le chef de l'État a particulièrement insisté sur l'engagement militaire français contre le terrorisme depuis 2013, exprimant une certaine amertume quant au manque de reconnaissance : "On a oublié de nous dire merci, c'est pas grave, ça viendra avec le temps. L'ingratitude est une maladie non transmissible à l'homme", a-t-il lancé, visant les dirigeants africains qui "n'ont pas eu le courage vis-à-vis de leurs opinions publiques".
Évoquant les récents retraits militaires français, Macron a justifié ces décisions par les coups d'État survenus dans plusieurs pays. "Nous avons bien fait. On est parti parce qu'il y a eu des coups d'État [...] du moment où les gens ont dit que leur priorité n'était plus la lutte contre le terrorisme", a-t-il expliqué, soulignant que "la France n'y avait plus sa place" car elle refuse d'être "les supplétifs de putschistes".
Par Mohamed GUEYE
PASTEF FACE AU RISQUE DE FRAGILISER DIOMAYE
Il semble qu'une faction influente du parti au pouvoir cherche à encadrer la liberté décisionnelle du président, particulièrement sur les nominations, en lui imposant des limites à ne pas dépasser
Le tollé soulevé par la nomination de Mme Aoua Bocar Ly Tall au Conseil national de régulation de l’Audiovisuel (Cnra), au titre de représentante des «personnalités qualifiées du milieu des lettres» ne s’est pas encore estompé. On a vu plusieurs «influenceurs» et des militants autoproclamés de Pastef reprendre de la voix pour critiquer cette nomination. Sur les réseaux sociaux, plein d’anciens insulteurs sont en train de s’en donner à cœur joie et rappellent que la dame n’a jamais été un vrai soutien dans «le combat patriotique». Il y a même un «Collectif ses sections communales de Pastef/Les Patriotes» qui a pondu un communiqué à la suite de l’officialisation de cette nomination. Ledit communiqué «dénonce avec vigueur, la promotion des adversaires et ennemis du «Projet»», ainsi que, entre autres, «la promotion des alliés de circonstance, la négligence de la base et les difficultés à joindre les nouvelles autorités, le maintien des éléments du régime apériste dans des instances de décision… ». Même des cadres en vue du parti, comme Guy Marius Sagna ou Amadou Ba, n’ont pas hésité à prendre position dans cette affaire. En oubliant ou faisant mine d’oublier que le décret de nomination des nouveaux membres du Cnra décrète en son Article premier que les personnes nouvellement nommées, le sont pour une durée de 6 années, non renouvelables et non révocables (ce dernier mot à souligner). Ce qui n’a pas empêché plusieurs d’entre eux de s’égosiller.
Certains espéraient peut-être que, instruit par la polémique installée lors de la nomination de l’ancien directeur de la Sirn, M. Samba Ndiaye, comme Pca de la Snhlm, le président Diomaye Faye allait cette fois satisfaire sa base et donner satisfaction à ses ultras. Ils n’avaient certainement pas bien lu le décret de nomination. En plus, ils ne se soucient pas beaucoup de l’effet d’une reculade du chef de l’Etat sur l’opinion et du respect qui serait accordé à ses engagements.
Le plus drôle est de voir à quel point l’indignation de ces «patriotes de souche» est à géométrie variable. Les mêmes personnes qui s’offusquent du «maintien des éléments du régime apériste dans les instances de décision», sont restés à ce jour, étrangement muets de la nomination de personnes comme Lansana Gagny Sakho, ancien Dg de l’Onas, limogé par Macky Sall, avant de rejoindre les rangs de Pastef et se retrouver aujourd’hui Pca de l’Apix. Mieux encore, parmi les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat, on trouve Oumar Samba Ba, au poste de Secrétaire général de la présidence de la République. Un poste déjà occupé sous la Présidence de Macky Sall. Il y aussi Mary Teuw Niane, le directeur de Cabinet, anciennement ministre de la République, puis Pca de Petrosen, au temps du même Macky Sall. Un autre proche de Macky, qu’il n’a quitté qu’à la veille de la Présidentielle, c’est Serigne Guèye Diop, pendant très longtemps ministre-conseiller à la présidence de la République, et devenu aujourd’hui ministre du Commerce. Cela, sans parler de la plus emblématique, Mimi Touré, très proche parmi les plus proches de Macky Sall, qu’elle a quitté sous le coup d’une frustration personnelle, pour une sucette dont elle aurait été privée, et qui est devenue une pasionaria de personnes qu’elle avait pourfendues sous tous les tons et devant des publics divers. Sa nomination en tant qu’Envoyée spéciale du président, poste qu’elle avait occupé sous Macky, n’avait suscité que l’ironie des opposants
Aucune de ces nominations, de ces personnes beaucoup plus marquées dans l’appareil apériste, n’a créé de l’émoi chez les partisans de Sonko et Diomaye. Et pour Samba Ndiaye, on a entendu le Premier ministre se défausser sur son chef. Est-ce cela qui avait justifié la sortie de Diomaye, à quelques jours des Législatives, pour rappeler que cette nomination était une prérogative sur laquelle il n’entendait pas déroger ? Cette sortie semble avoir porté ses fruits. Les frondeurs, en tête desquels on trouvait des gens qui, eux-mêmes, avaient bénéficié des largesses de décrets, comme Fadilou Keïta, Dg de la Cdc, ou Waly Diouf Bodian, Dg du Port de Dakar, ont préféré cette fois faire profil bas, laissant la place à de «simples militants». Cela, pour un résultat certainement similaire, à moins que Bassirou Diomaye ne revienne sur le décret tout entier, au grand dam de son autorité. Mais on peut augurer que cette situation n’est pas près de prendre fin. Elle laisse penser qu’il y a au sein de Pastef, une frange de personnes qui semblent décidées à montrer à Diomaye qu’il devrait tenir compte de leurs avis pour toute décision ou toute nomination à laquelle il voudrait s’adonner. Ces gens, qui restent actuellement dans l’ombre, voudraient montrer au chef de l’Etat qu’il n’aurait pas les coudées aussi franches qu’il le voudrait, dans la conduite des affaires de l’Etat, que pour certaines, il y aurait une ligne rouge qu’il ne devrait pas chercher à franchir. Ce qui laisse penser que si ces personnes prennent le risque de défier si ouvertement le président, c’est qu’elles se savent bénéficier d’appuis solides.
La question revient alors à se demander qui, dans l’armature du pouvoir de Pastef, peut être crédité d’assez de pouvoir pour défier le président de la République et lui faire changer d’avis. D’où l’idée que les voies de communication entre les 2 chefs de l’Exécutif étatique et partisan ne seraient plus aussi dégagées que les gens voudraient en donner l’impression. Ce qui renvoie à la question iconoclaste. Si un jour Diomaye était mis en minorité et se sentait acculé et contraint à la démission de la tête de l’Etat, qu’adviendrait-il de tout ce monde qui cherche à le fragiliser ?
Par Hamidou ANNE
ÉTAT EN RUINE, DISIEZ-VOUS ?
L’Onu annonce le retrait du Sénégal de la liste des Pays les moins avancés. Nous sommes loin des fanfaronnades des nouveaux parvenus qui n’ont vu que ruine et désolation comme résultats d’un « système » qui échappe à leur vacuité intellectuelle
Par la résolution 79/230 de sa 79ème Assemblée générale, l’Onu annonce le retrait du Sénégal de la liste des Pays les moins avancés (Pma). L’aboutissement d’un long processus, qui a nécessité plusieurs rapports d’évaluations ; en 2018, en 2021 et en mars 2024. Donc, durant les soubresauts et les agitations de l’agenda politicien, des hauts fonctionnaires qu’un ignorant appelle «le système», travaillaient sérieusement pour l’Etat et au nom de l’intérêt général. Dans sa résolution, l’Ag de l’Onu annonce que le Conseil économique et social a souscrit à la recommandation du Comité des politiques de développement de retirer le Sénégal de la catégorie des pays les moins avancés.
En français facile, le Sénégal a fait des bonds de géant au plan économique.
Nous sommes bien loin des fanfaronnades des nouveaux parvenus qui n’ont vu que ruine et désolation comme résultats d’un «système» qui échappe à leur vacuité intellectuelle.
Le document nous informe également «qu’une période préparatoire de cinq ans était nécessaire pour tous les pays dont le reclassement avait été recommandé lors de l’examen triennal de 2024, afin qu’ils puissent se préparer efficacement à une transition sans heurt».
S’ouvre ainsi un quinquennat pour acter définitivement la transition du Sénégal de pays pauvre à pays à revenu intermédiaire. L’Onu enfin, déclare que «pour un pays, le fait d’être retiré de la catégorie des pays les moins avancés est un événement capital, qui signifie qu’il a bien progressé vers la réalisation d’au moins une partie de ses objectifs de développement».
Cette grande nouvelle célèbre surtout la bonne tenue d’un Etat ces douze dernières années.
Il y a eu d’abord l’élaboration et la mise en œuvre d’une vision autour de la transformation structurelle de l’économie, avec une société solidaire dans un Etat de Droit, moteur du Pse
Il y a surtout eu la vision d’un homme d’Etat, qui a incarné un leadership et s’est appuyé sur les excellentes ressources humaines de l’Administration du Sénégal pour bâtir un projet de société dont la finalité est la transformation radicale du visage du Sénégal.
Autour d’une vision du progrès, de vingt-sept projets et dix-sept réformes, et de la mise en exergue de six batailles sectorielles à remporter, les résultats sont tangibles, à tel point que la critique facile, parce qu’elle est lapidaire et à bas coût, visait plutôt «le bilan immatériel», antienne répétée par des roquets sans envergure pour au fond, ne rien dire.
Le Président Wade, avec lequel je n’étais pas en phase, avait eu raison d’appeler les Sénégalais au travail. C’est par l’effort continu, loin du bruit et des outrances des adultes qui vivent sur internet et des intrigants des salons feutrés du bord de mer que l’on transforme son pays. Un leader ne s’enferme pas dans des querelles d’épiciers et des chamailleries sur le sexe des anges ; il ne passe pas le plus clair de son temps à injurier ses adversaires et à menacer de les envoyer «pourrir en prison». Il devrait montrer moins d’aplomb dans l’invective que dans la déclinaison d’une vision sérieuse, qui surpasse le temps de ses mandats. Tenir un manche à balai pour écumer des ruelles sablonneuses ne peut être l’horizon indépassable du politique. S’y prêter de manière curieusement ostentatoire, dans une constance jouissive qui frise l’oisiveté, interroge : c’est avouer son incompréhensible inculture, sa navrante ignorance de notre Histoire, son impardonnable incompétence à comprendre cette Nation dont la responsabilité est d’être à l’avantgarde des mutations du monde.
Ce retrait du Sénégal de la liste des Pma est certes une excellente nouvelle. Néanmoins inquiétante, si l’on considère notre contexte. Il reste désormais à poursuivre le travail durant la période probatoire pour positionner définitivement notre pays sur la rampe de l’émergence. Par ailleurs, la décision de l’Onu appelle pour ma part trois lectures
En premier lieu, il s’agit de la sanction positive d’une politique mise en place pendant douze ans, avec hardiesse et courage pour transformer la structure de notre économie, sortir du mantra misérabiliste de réduction de la pauvreté pour aller vers une ambition de décollage économique dans l’inclusion sociale et les solidarités.
Ma deuxième lecture a trait au choix de rester dans un cadre démocratique qui consacre la pluralité des opinions. Il est courant désormais de lire d’intellectuels et de quelques divers littérateurs que la démocratie n’est pas propice au progrès économique.
Souvent, le modèle rwandais est agité en occultant de nombreux paramètres et, surtout, en banalisant l’enfer de l’autoritarisme pour ceux qui le vivent. Cette fausse vérité qui nourrit toutes les outrances et les coups d’Etat dans le Sahel a une responsabilité grave sur l’état de nos pays.
Des intellectuels, d’une irresponsabilité totale, célèbrent des putschs au nom de l’illibéralisme ou pire, de l’anti-France. Le Sénégal progresse tout en maintenant un cadre démocratique imparfait mais solide. Pour se convaincre de la pertinence de notre choix, il faut jeter un coup d’œil aux valets russes du Mali, du Burkina Faso et du Niger… Le Sénégal a su éviter le chemin périlleux emprunté par nos voisins sahéliens. Il confirme encore que l’investissement privé, moteur de la croissance, a besoin de stabilité politique et de sécurité juridique. Le Sénégal offre tous les deux aspects, conformément au choix fait pour la démocratie, qui ne saurait tolérer l’insurrection comme mode de prise du pouvoir.
Enfin, ma dernière pensée va aux théoriciens d’un «Etat en ruine». Ceux-là qui ont eu la délicatesse de ne pas célébrer ni premier baril de pétrole ni premier mètre cube de gaz, encore moins la mise en service du Brt. Les mêmes, qui ont averti le monde sur le maquillage des comptes publics de la part de leur propre administration, voient tous les jours leur rhétorique démentie par les faits. Mais comme Sisyphe, ils ne se lassent pas de tenter de salir notre pays. L’aiment-ils au fond ?
Dernière preuve en date, le communiqué ahurissant de la ministre dont on pourrait dire qu’elle est étrangère aux affaires de son Département. Elle considère le communiqué apportant la bonne nouvelle de l’Onu comme des «allégations», pour tenter de discréditer son pays et de nier ses progrès économiques. Qui imagine le gouvernement cambodgien sortir un communiqué pour contredire l’Onu et nier une avancée économique reconnue par la seule organisation au monde à vocation universelle ? Ils ne nous auront rien épargné, et ce n’est que le début... Comme disent les soyeux Britanniques : «The show must go on.»
Post-Scriptum : J’ai une pensée pour Mamadou Moustapha Bâ, qui a servi notre pays avec talent, engagement et loyauté. Cet immense serviteur de l’Etat sénégalais aurait mérité d’apprendre cette bonne nouvelle. Avec ses collaborateurs, il a géré nos comptes publics avec une dextérité qui a bâti une économie sénégalaise post-Covid-19 résiliente et désormais conquérante.