VIDEOLA SURPOPULATION CARCERALE, UNE EQUATION ENCORE NON RESOLUE
Le Garde des Sceaux reconnaît ainsi que la surpopulation carcérale est un problème récurrent dans le pays. «Cette population croît de façon inquiétante », a-til dit.

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, s’est prononcé hier sur la surpopulation carcérale. Selon lui, cette problématique est devenue un défi structurel et humain à cause des lenteurs et des goulots d’étranglement dans le traitement des dossiers. A l’occasion de la conférence des chefs de parquet, il promet de mettre en place un système pénal capable de garantir la maîtrise de la population carcérale.
Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Ousmane Diagne a souligné hier que la problématique de la surpopulation carcérale est devenue un défi structurel et humain, en raison de la survivance d’un certain nombre de lenteurs et de goulots d’étranglement dans le traitement des dossiers. Il intervenait à la conférence des chefs de parquet sous le thème : «redynamisation des bureaux d’exécution des peines et réponses à la problématique de la surpopulation carcérale».
Le Garde des Sceaux reconnaît ainsi que la surpopulation carcérale est un problème récurrent dans le pays. «Cette population croît de façon inquiétante », a-til dit. Mais pour le ministre de la Justice, «il est tout à fait normal ou impératif même de devoir y apporter les réponses appropriées». Et c’est dans ce sens que la conférence des chefs de parquets a été organisée en privilégiant cette année le principe de la redynamisation des services d’exécution dans le fonctionnement des parquets. Car, de l’avis du Garde des Sceaux «c’est le bon fonctionnement de ce service qui permet effectivement aux décisions de justice d’être exécutées et évidemment de permettre à l’administration de la justice ou service public de la justice de contribuer de façon substantielle à générer des ressources nécessaires au bon fonctionnement de tous les services».
Pour répondre aux aspirations du chef de l’Etat qui veut une justice indépendante, Ousmane Diagne promet ainsi de «mettre en place un système pénal capable de garantir la maîtrise de la population carcérale en vue de l’amélioration substantielle des conditions de détention et de renforcer la contribution de la justice à la couverture des charges publiques .
C’est le lieu pour lui «de féliciter tous les procureurs de la République qui, au quotidien, abattent un travail extrêmement important dans le cadre de la préservation de l’ordre public et dans le cadre du bon fonctionnement du service public du ministre de la justice qui est essentiel pour le développement économique et social». A l’en croire, le renforcement de l’implication de la justice dans la sauvegarde des ressources publiques et sa contribution active dans l’économie nationale impliquent «une redynamisation du processus de recouvrement des amendes, confiscations et autres frais de procédure dont le produit devrait constituer une source importante de recettes pour le budget de l’Etat».
YAKHAM LEYE : «LES PLACEMENTS SOUS SURVEILLANCE ELECTRONIQUE SONT PASSES DE 278 A 562 ENTRE OCTOBRE 2023 ET JANVIER 2025»
Lui emboîtant le pas, le Directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG), Yakham Lèye, soutient qu’une stratégie de sensibilisation sur l’aménagement des peines a été mise en place. «A travers l’intensification du recours aux mécanismes d’aménagement des peines, des formations ciblées à l’endroit des magistrats du parquet comme du siège à Ziguinchor et Kolda où on note un faible recours aux mesures d’aménagement des peines, ont été organisées afin de sensibiliser davantage les acteurs sur l’impérieuse nécessité de prendre en charge le droit des personnes condamnées afin de bénéficier des mesures d’aménagement des peines et de participer au désengorgement des établissements pénitentiaires », renseigne-t-il
Ces initiatives, poursuit-il, ont permis d’enregistrer une augmentation significative des placements sous surveillance électronique qui sont passés de 278 à 562 entre octobre 2023 et janvier 2025 et un recours aux travaux au bénéfice de la société, témoignant de leur engagement à privilégier des solutions humanistes et efficaces. «A chaque fois que l’occasion s’est aussi présentée, la DACG a visité les établissements pénitentiaires, notamment les Maisons d’arrêt et de Correction de Sébikotane, de Kolda et Saint-Louis pour s’enquérir de visu des conditions de détention et des préoccupations de détenus», informe Yakham Lèye.