L’EGLISE INVITE LES FIDÈLES À PLUS DE SOLIDARITÉ
Commémoration de la nativité du Christ

Abbé Gérard Diène, vicaire à la cathédrale de Dakar, invite les chrétiens à être au service de leurs prochains qui sont dans le besoin. Il présidait la messe de minuit commémorant la naissance du Christ.
«Un sauveur nous est né, un fils nous est donné.» C’est la bonne nouvelle de la fête de Noël célébrée hier par la communauté catholique du monde entier. Dans la prophétie de Isaïe, tirée de la première lecture, c’est la lumière qui vient dissiper les ténèbres.
En fait, «le Peuple qui marchait dans la longue nuit a vu se lever une grande lumière, et sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi», a annoncé le prophète aux Israéliens qui étaient sous la domination des Assyriens et qui faisaient aussi l’objet d’une déportation.
Selon abbé Gérard Diène qui présidait la messe de minuit à la cathédrale de Dakar, cette prophétie a été faite «à un moment d’épreuves pour Israël». Mais Dieu qui a tant aimé son monde a envoyé son fils pour le sauver. «Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin», a dit Isaïe.
C’est la joie d’un renouveau, enraciné dans la venue du Seigneur comme Roi pour gouverner la terre à laquelle tous les Nations et les Peuples sont invités à prendre part, a dit le prêtre. Selon abbé Gérard, le Seigneur a brisé les instruments avec lesquels on torturait son Peuple.
«Le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton de tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane. Et les bottes qui frappaient le sol, et les mentaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les as dévorés», cite-t-il Isaïe qui rassure que le fils de Dieu a une royauté pacifique et étendue éternellement.
Pour le vicaire à la cathédrale, «c’est la manifestation de la grâce de Dieu». Et c’est en ce sens qu’il invite les fidèles à «redécouvrir les œuvres de miséricorde corporelle qui consistent à donner à manger aux affamés, à boire à ceux qui ont soif, à revêtir ceux qui sont nus, à accueillir les étrangers, à visiter les malades, les prisonniers et à ensevelir les morts».
La puissance de l’amour de Dieu
Reprenant l’Evangile, le prêtre rappelle que la naissance du Christ a eu lieu la nuit qui symbolise les ténébres du malheur humain et qu’il est venu prendre sur lui. Pour lui, célébrer Noël au cœur de la nuit, «c’est reconnaître que l’amour de Dieu est plus fort que les ténébres les plus épaisses».
A l’image des bergers de l’Evangile, abbé Diène invite ainsi les fidèles à se laisser envelopper par la gloire de Dieu car, ajoute-t-il, «notre temps est plongé dans la nuit du mensonge, de la corruption et du péché». Heureusement que Dieu ne cesse de répandre sa lumière et sa paix, dit-il, en rassurant que le père de Jésus n’est pas un Dieu impassible, loin des angoisses et des préoccupations.
«Par son incarnation, il se montre comme un Dieu engagé, impliqué dans notre monde pour combattre nos nuits et nos ténébres pour instaurer un royaume de paix, de vie et d’amour», informe-t-il.
Oui à la paix, non au terrorisme
La crainte des attaques terroristes a cristallisé l’attention de l’Eglise en cette solennité de Noël. Pour célébrer la naissance de Jésus Christ dans la paix et parer à toute éventualité, les responsables de la cathédrale notre Dame des Victoires ont essayé de tirer sur la fibre religieuse pour décourager les esprits mal intentionnés. «Maouloud, naissance de Mouhamad, Noël naissance de Jésus Christ.
La coïncidence nous interpelle. La résilience à la radicalisation s’impose. Oui à la paix, non à la violence», peut-on lire sur une banderole et des flayers de couleur jaune. Une initiative de la Mpca (Mobilisation pour la paix et la consolidation de la justice africaine) qui invite à la paix en tenant compte de la célébration concomitante des naissances des deux envoyés de Dieu.
En plus de ce message de paix, il y avait aussi des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) qui étaient visibles devant l’église pour veiller au grain.