LES RESIDENTS DE LA CITE MADIENG KHARY DIENG SUR LE PIED DE GUERRE CONTRE DES PREDATEURS
Le feu couve à la cité Madieng Khary Dieng de Tivaouane Peul où les résidents en veulent à un promoteur privé qu’ils accusent de vouloir s’accaparer des espaces réservés aux équipements et voies d’accès.

Le feu couve à la cité Madieng Khary Dieng de Tivaouane Peul où les résidents en veulent à un promoteur privé qu’ils accusent de vouloir s’accaparer des espaces réservés aux équipements et voies d’accès. En conférence de presse, ils ont fait savoir qu’ils ne se laisseront pas faire et useront de tous les moyens pour défendre des biens que l’ancien ministre de l’intérieur avait pris soin de prévoir dans la cité qui porte son nom.
En effet, d’après les attributaires de parcelles, un promoteur privé chercherait à morceler les terrains qui étaient prévus pour abriter la mosquée de la cité, le centre d’accueil et un boulevard de 20 mètres qui permet l’accès aux maisons à partir de la route, notamment le prolongement de la VDN. Une ambition qui, à leurs yeux sonnent comme une tentative de violer les volontés de l’ancien ministre de l’intérieur qui, a lui-même procédé au morcellement de son champ en parcelles d’habitation avec des espaces dédiés aux équipements et auxquels il tenait particulièrement. Ces habitants de la cité dénoncent la passivité du maire et des autorités administratives, malgré plusieurs correspondances. «Nous nous sommes mobilisés pour dénoncer des pratiques malsaines dans notre cité. Madieng Khary Dieng, un homme pieux et généreux qui a accepté de réserver une bonne part de son site aux biens et équipements et aux infrastructures de base. Parmi ces infrastructures, la Mosquée de plus de 1000m2, le centre d’accueil avec la même superficie, un espace vert de 700m2, un boulevard de 20m de large», soutiennent-ils.
«Malheureusement, depuis son rappel à Dieu, un promoteur avec la complicité de l’administration locale, veut mettre la main sur ces infrastructures-là. On a même appris que le centre d’accueil pour enfants a été vendu à un promoteur privé. Nous avons adressé des correspondances dans le but de rencontrer notre maire afin d’apporter des clarifications par rapport à cette information qui circule, en vain», regrettent-ils. Ces habitants qui revendiquent un droit à un cadre de vie sain avec toutes les commodités se disent prêt à tout pour défendre ces sites qui sont censés accueillir aussi les installations des réseaux des concessionnaires de l’eau, de l’électricité, de l’assainissement et du téléphone.
D’ailleurs des bornes installées par le promoteur sur le site ont une fois été détruites par les soins de la DSCOS. Mais le promoteur a récidivé et cette fois c’est le collectif qui a pris sur lui de les enlever avant de dire qu’il attendait de pied ferme les commanditaires, malgré les menaces et les intimidations. «Vous avez en face de vous de bons citoyens conscients de leurs droits et de leurs devoirs et qui ne se laisseront pas faire. Nous avons droit à un jardin public», avertit la dame Khadia Kane, habitante de la cité qui ajoute «on a droit à un bon cadre de vie, nous sommes des citoyens de ce pays et avons droit à l’accès à l’eau et à l’électricité. Et les conduites doivent passer par là et c’est sur cet endroit que le promoteur a mis ses bornes. En bons citoyens, nous avons saisi la DSCOS. C’est notre boulevard de 20 m qui les empêche de dormir. On l’interpelle la mairie qui doit régler ce problème. Car, ce promoteur n’est pas assez puissant pour agir de la sorte sans que la mairie ne soit au courant. Sur ces espaces prévus pour l’équipement nous souhaitons qu’on nous y construise une école ou une case des Tout-petits. Vraiment le vieux Madieng Khary Dieng a tenu à protéger ces espaces qui étaient prévus jusqu’à la fin de sa vie. On attend sa disparition pour venir tout saccager et s’emparer de ces espaces d’équipements. Mais, qu’ils se le tiennent pour dit, ça ne passera», a-t-elle averti. Interpelé, le promoteur indexé rejette tout en bloc.
Mieux Alassane Diallo, très en colère dit être touché dans son honneur et soutient de pas être mêlé à cette histoire et promet de lui aussi de faire face à ses accusateurs. «Je ne peux pas être un acteur social pour ensuite revenir violer la loi. Les équipements, écoles, mosquée sont des biens collectifs. Je ne suis dans le besoin pour me permettre de morceler des espaces prévus pour ces équipements. Si leurs espaces ont été morcelés, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs les acquéreurs pour leur demander qui est ce qui leur a vendu ces terres ? Personne ne pourra dire que c’est moi. Ils m’ont fait du tort et je ferai face», a-t-il lancé.
Par la même occasion, il soutient la bande en question ne fait pas partie du lotissement dont ils parlent, «ça appartient au titre de l’APIX et je suis allé voir le gouverneur pour lui dire si on n’y prend garde, les promoteurs vont venir la demander à l’Etat et cela risque de créer des problèmes là-bas. Il m’a mis en rapport avec le maire, le préfet pour que tout ce qui faisait partie du titre de l’APIX soit régularisé au nom des populations. Avec cette régulation, tous les espaces prévus pour des voies et routes seront conservés, les terres destinées à être des parcelles également le seront. Cette bande de 20 mètres, je n’y ai jamais touché et je n’y toucherai jamais ! Alors s’ils le disent ce n’est pas vrai. Je n’ai pas fait le lotissement de ce site. Ils ont engagé une guerre et ils sauront à qui ils ont à faire». Ce qui laisse augurer de confrontations sur le terrain et les autorités sont interpelées par les populations qui les appellent à prendre en main ce dossier avant que l’irréparable ne se produise.