«NOUS N'AVONS PAS ENCORE SENTI DES MENACES SERIEUSES A NOTRE NIVEAU»
ALFRED GOMIS, COORDONNATEUR WANEP SENEGAL SUR LA PSYCHOSE DES ATTENTANTS

Certes, le Sénégal n'est pas à l'abri d'une attaque terroriste. Mais, actuellement, il n'y a aucune menace sérieuse. Du moins, si l’on en croit à Wanep Sénégal, un réseau ouest africain d'organisations de la société civile pour l'édification de la paix.
Présidant, hier, une rencontre de Wanep Sénégal, hier, au siège de Osiwa, Alfred Gomis, Coordonnateur national Wanep Sénégal a tenu à rassurer tout le monde. «Par rapport à la menace terroriste, nous n'avons pas encore senti des menaces sérieuses à notre niveau. C'est plutôt des accidents routiers et domestiques des incendies», a lancé Alfred Gomis. Non sans préciser qu’à «l'heure actuelle, aucun pays au monde ne peut se considérer à l'abri de ces menaces. Nous sommes dans une région ouest africaine qui a connu trop de pertes en vies humaines liées à des attaques terroristes. Le Sénégal est vulnérable comme tous les pays. Mais, je suis convaincu que les autorités ont pris les mesures nécessaires pour qu'il ne soit pas davantage fragilisé», a indiqué M. Gomis.
Ainsi, pour éviter toute surprise, M. Gomis d’informer que Wanep Sénégal a installé une cellule "alerte précoce" qui vise à intervenir avant même qu'un conflit ne se déclare. Installés en 2014 avec 28 points focaux répartis dans les 14 régions, en raison de 2 points focaux par région, ces dits points focaux sont chargés de collecter et de balancer aux autorités les informations sur la sécurité humaine en général.
«La difficulté de l'alerte précoce, c'est la réponse des autorités»
Toutefois, le modérateur de la conférence Seydou Nourou Tall, par ailleurs professeur à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), n’a pas manqué de dénoncer le retard accusé par les autorités étatiques face aux alertes lancées auparavant par Wanep Sénégal. «D'habitude, nos gouvernants attendent qu'il y ait un malheureux événement pour réagir. Ce qui est une stratégie de réponse tardive. Alors que tout conflit, avant de se déclarer, annonce des signaux. Intervenir tôt, c'est arriver à circonscrire le conflit. En Afrique, on a beaucoup de menaces qui peuvent être sanitaires, environnementales, mais aussi terroristes. Aujourd'hui, il y a beaucoup de conflits, de trafic de toutes sortes. Donc, si on ne les circonscrit pas tôt, il y aura menace à la paix et à la sécurité», a expliqué le Pr Tall.
«La menace terroriste interpelle chaque Etat qui doit avoir sa stratégie. Le but de l'alerte précoce, c'est d'avoir une stratégie anticipée", a ajouté le Pr Tall.
Et le coordonnateur de Wanep Sénégal, toujours sur ces retards accusés par les autorités étatiques face aux alertes de son organisation, de renchérir : «La difficulté de l'alerte précoce, c'est la réponse des autorités. Nous alertons mais la décision appartient aux autorités de décider. Cela prend toute une procédure».