Espagne - 4e journée: le nouveau San Mames, "cathédrale" à consacrer
AFP |
Rafa Rivas |
Publication 15/09/2013
<p>Bilbao a perdu sa "cathédrale": cent ans après son édification, l'antique stade de San Mames a été démoli cet été au profit d'une nouvelle enceinte que l'Athletic et ses fidèles inaugurent lundi avec l'envie d'y perpétuer le culte du beau jeu et du fair-play.</p><p>A l'occasion de la réception du Celta Vigo en Championnat d'Espagne, quelque 36.000 personnes devraient y prendre place pour communier avec les joueurs basques et, comme à leur habitude, ne pas hésiter à applaudir les beaux gestes de leurs adversaires.</p><p>Ce nouveau sanctuaire porte le même nom que son illustre prédécesseur, "San Mames", du nom de l'hospice à proximité duquel la vieille enceinte avait été inaugurée en 1913 sur les rives de la Ria de Bilbao.</p><p>Le stade, surnommé "la cathédrale" et connu pour sa célèbre arche en acier, a été rasé cent ans plus tard, faisant place à trois tribunes flambant neuves en forme de "U", le virage Est, inachevé à ce jour, devant porter la capacité totale à 53.000 places.</p><p>Cas rare dans le football espagnol, les joueurs des autres équipes risquent d'avoir un pincement au coeur de ne plus jouer dans le vieux San Mames, seul stade à avoir connu toutes les éditions du Championnat d'Espagne depuis ses débuts.</p><p>"On m'a toujours très bien traité ici", reconnaissait en 2011 le milieu de terrain du FC Barcelone Xavi, sorti sous les vivats des spectateurs basques. "Ce n'est pas la première fois que je suis ovationné par +la cathédrale+ et ça m'a mis la chair de poule. Je suis très reconnaissant au public de San Mames pour tout cela."</p><p>D'autres artistes du ballon rond l'ont été avant lui, comme Juan Carlos Valeron, ex-meneur de jeu du Deportivo La Corogne à la technique soyeuse, ou des grands noms comme Alfredo Di Stefano, Johan Cruyff, Zinédine Zidane et Michael Laudrup.</p><p>Rituels désuets</p><p>Car les supporteurs de l'Athletic savent discerner un géant lorsqu'ils en accueillent un: en mars 2012, l'ailier gallois de Manchester United Ryan Giggs, alors âgé de 38 ans, a vu sa carrière exemplaire saluée d'une belle ovation de San Mames en huitièmes de finale de l'Europa League.</p><p>La "cathédrale" était aussi connue pour ses rituels presque désuets, comme ce buste du légendaire buteur des années 1910 Rafael Moreno Aranzadi, dit "Pichichi", que toute équipe affrontant l'Athletic pour la première fois à domicile devait venir fleurir.</p><p>Le dernier match officiel au "vieux" San Mames s'étant soldé par une défaite de l'Athletic (1-0 contre Levante le 26 mai), les "Lions" de Bilbao auront à coeur lundi d'inaugurer par une victoire leur nouveau terrain, dont la construction a coûté un peu moins des 218 millions d'euros initialement prévus.</p><p>Pour l'ailier Markel Susaeta, il faudra toutefois surmonter son "anxiété" et "garder la tête froide" pour cette journée très spéciale, qui pourrait même être inoubliable s'il marque le premier but de l'histoire de la nouvelle enceinte.</p><p>"On en a discuté dans le vestiaire, et personnellement je rêve de le marquer", a dit jeudi Susaeta en conférence de presse. "Mais l'important, ce sont les trois points et si nous voulons rendre hommage au public, le plus important est de gagner, pas le nom du buteur."</p><p>Une victoire, de beaux gestes, et le baptême sera réussi.</p>
