LA LONASE, LA SENELEC, L’OFEJBAN EPINGLES; LA VILLE DE DAKAR EN MODELE
RAPPORT D’AUDITS 2011 DE L’ARMP

L’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) a publié hier les résultats de ses audits de l’année 2011, réalisés sur 92 structures ou autorités contractantes. 13 d’entre elles ont été épinglées pour «violation manifeste des procédures du code des marchés publics». Il s’agit entre autres : de la Lonase, de l’Ofejban, de la Senelec, etc. Contrairement à ces structures qui pataugent dans le gré à gré, une excellente note a été décernée à la ville de Dakar qui, selon l’Armp, a appliqué toutes les recommandations qui lui ont été faites lors des audits de 2009 et 2010.
Dans son rapport d’audits présenté à la presse hier, l’Armp a noté de nombreuses violations du code des marchés publics. Cependant, le Directeur général Saer Niang a noté des avancées significatives dans la transparence des procédures de passation de marchés, contrairement aux audits des années précédentes. En 2011, 4281 marchés ont été passés au total, pour un montant de plus de 481,607 milliards de F Cfa. Toutefois, les audits de l’Armp se sont concentrés sur 1967 marchés, pour un montant global de 370,881 milliards de F Cfa. Parmi ces 1967 marchés, 63% ont été accordés par entente directe, c’est-à-dire de gré à gré.
Les Autorités contractantes ayant accordé ces marchés de gré à gré sont au nombre de 13. Il s’agit de la Lonase, de l’Agence de l’informatique de l’Etat, de la Senelec, de l’Agence nationale de la recherche scientifique appliquée, de l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue, de la haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de la haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de l’environnement marin, du ministère de la communication, de l’Aps et des communes de Matam, Kébémer et Tambacounda.
«Le maire de Dakar Khalifa Sall cité en excellent modèle»
Même si le nombre de marchés de gré à gré reste très élevé dans la gestion 2011, beaucoup de progrès ont été relevés par l’Armp par rapport aux audits de l’année 2008. C’est ainsi que certaines structures ont fait une faible progression : le ministère de l’Education nationale, l’Anrac, le ministère de l’Elevage, l’Ancar, etc. Le ministère de l’Economie et des finances est dans le rang des bons élèves, de même que l’Onas, l’Ansd, l’Isra, la Rts, l’Artp, la Poste…Les structures qui ont fait une très bonne progression dans les procédures de passation des marchés publics sont : le Cnls, l’Agence de développement municipal, l’Apix, l’Agéroute et l’hôpital principal de Dakar. Une mention spéciale a été décernée à la ville de Dakar qui, selon les résultats de l’audit, a fait d’excellents progrès en respectant toutes les recommandations formulées par l’Armp en 2009 et 2010.
Le cas de l’Assemblée nationale et du Conseil économique et social
Si la quasi-totalité des structures de l’Etat sont soumises au respect des dispositions du code des marchés, il n’en est pas de même pour certaines institutions telles que l’Assemblée nationale et le Conseil économique et social. Une situation vivement déplorée par le Conseil de régulation. A en croire Abdel Kader Ndiaye, représentant le secteur privé, «les administrations de ces institutions doivent se soumettre au code des marché publics car elles gèrent des deniers publics et doivent rendre compte de leur utilisation». «Je ne crois pas qu’il y ait une bonne volonté de leur part et ceci nous devons le combattre», fulmine-t-il.
Abdel Kader Ndiaye appelle ainsi le secteur privé, la société civile, de même que la presse à faire face à ces institutions pour les amener à se soumettre au code des marchés publics. Le directeur général de l’Armp affirme qu’il est prévu dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale des dispositions qui soustraient cette institution au code, tout en partageant l’avis d’Abdel Kader Ndiaye quant à la nécessité de la soumission de ces institutions au code des marchés.