Ligue 1: Rennes veut enfin voir la vie en rouge

Abonné aux saisons moroses depuis plusieurs années, le Stade Rennais espère reprendre des couleurs cette année, sportivement mais aussi en renvoyant une image moins terne, à l'instar de son stade aux sièges rutilants, rebaptisé Roazhon Park.
"Les problème du Stade rennais, c'est que tout le monde connaît ce club, mais tout le monde s'en fout": ce constat à l'emporte-pièce et qui ne date pas d'hier, prononcé par un de ses responsables, est le point de départ d'une petite révolution culturelle au sein du club breton.
A défaut d'être éclatant sur le terrain, le club de François-Henri Pinault a voulu rendre son image moins grise hors-du-terrain.
Le Stade Rennais a ainsi décidé de jouer plus franchement la carte du "made in Breizh", en renforçant son sponsoring avec des entreprises locales, comme Armor Lux, le fabricant de marinières, qui a signé un partenariat l'an dernier.
Cette année, c'est un autre symbole fort qui a été posé avec le changement de nom du stade.
Le bêtement géographique "Stade de la route de Lorient" a été abandonné au profit du très bretonnant Roazhon Park, Roazhon étant le nom breton de Rennes.
Un changement auquel plusieurs dizaines de milliers d'internautes ont contribué à travers un vote en ligne, plébiscitant à 70% ce nom, plutôt que "Stade des Hermines".
Parallèlement à ce choix identitaire fort, les quelque 30.000 sièges du Roazhon Park, qui étaient gris, verts ou bleus, ont tous été remplacés par des sièges rouge vif et quelques uns noirs, les couleurs du club, alors que les peintures signalétiques ou des partenaires des tribunes ont été repeintes en noir et blanc, couleurs de la Bretagne.
- Pas de recrutement clinquant -
Si tous ces changements peuvent paraître cosmétiques, à l'heure où Nice, Bordeaux ou encore bientôt Lyon se dotent de stades flambant neufs, ils pourraient néanmoins effectivement renforcer l'identification du public du stade pour le sortir d'une certaine tiédeur et encourager les joueurs à se surpasser.
C'est du moins ce que pense l'entraîneur Philippe Montanier. "Cette enceinte, comme ça, rouge, change beaucoup la donne. Au niveau de l'atmosphère, c'est sûr que c'est quelque chose qui va transcender les joueurs", a-t-il estimé lors d'un point presse cette semaine.
Fan des stades à l'anglaise et au milieu des villes, il a poursuivi: "on était déjà dans un beau stade, je pense que là on va évoluer dans un très beau stade".
Restera évidemment à proposer aussi sur le terrain un jeu susceptible, si ce n'est de soulever l'enthousiasme, au moins de galvaniser son public.
Lors de la préparation, Montanier a renoncé au 4-3-3 qui était sa marque de fabrique depuis son arrivée il y a deux ans, pour innover avec un 3-4-3 qui, s'il doit être peaufiné, s'est révélé très intéressant.
Côté recrutement, Rennes n'a pas fait dans le clinquant avec des joueurs comme Giovanni Sio devant, Yacouba Sylla au milieu ou Ludovic Baal derrière, mais ces recrues semblent à même de pallier quelques déficiences observées l'an dernier.
Le tout en attendant évidemment que Yoann Gourcuff se positionne enfin sur son avenir. Rennes en rêve, même si le dossier est compliqué.
Mais le meneur de jeu, s'il retrouve une forme suffisante, ferait un bien joli joyau dans le nouvel écrin breton.