Ligue des champions: Tevez, l'Apache chasse un nouveau scalp

"L'Apache" Carlos Tevez a retrouvé cette saison le sentier de la gloire, après s'être un peu égaré dans les plaines, et vise une deuxième Ligue des champions, avec la Juventus Turin cette fois, contre Barcelone.
"Je me battrai pour conquérir ma deuxième +Champions+". Merveille d'engagement physique et mental, l'Argentin devrait tenir parole pour finir en apothéose cette saison du renouveau, samedi à Berlin.
Avec 50 buts tout rond en deux saisons, le mythique maillot numéro 10 sur les épaules, celui de Platini, Baggio ou Del Piero, Tevez est redevenu une idole et un joueur craint.
Vainqueur de la Copa Libertadores 2003 avec Boca Juniors, de la C1 2008 avec Manchester United, champion du monde des clubs ces deux années, il a une occasion en or de regarnir son palmarès continental, à 31 ans, après une période noire, de septembre 2011 à l'été 2013, quand il est arrivé à la Juve.
Tevez a failli être chassé de Manchester City pour un conflit avec Roberto Mancini, à la suite d'un refus d'entrer en jeu contre le Bayern Munich, le 27 septembre 2011.
Après une longue fâcherie, puis finalement des excuses, au bout de cinq mois, il a repris le cours de sa carrière, mais dans l'ombre de Kun Agüero, la nouvelle star de City.
Cet épisode boudeur a terni sa réputation, mais Tevez a patiemment fourbi ses armes, et repris son vol à la Juve. Après une première saison réussie (19 buts en Serie A), il a retrouvé tout son talent lors de l'exercice actuel.
- Mauvaise réputation -
"Tevez a fait une saison extraordinaire", a répété son entraîneur, Massimiliano Allegri, avant la finale. Laissé entièrement libre par le nouveau technicien, l'Argentin s'est révélé décisif.
Il a même retrouvé l'équipe d'Argentine, dont il fut longtemps banni, et rêve de conquérir enfin cet été la Copa America, après deux finales perdues en 2004 et 2007.
Sur le terrain, l'ex-capitaine de City est redevenu un chef de tribu. "Carlos nous a fait faire un grand saut qualitatif quand il est arrivé", estime Claudio Marchisio.
Son coéquipier conteste la mauvaise réputation de l'enfant de "Fuerte Apache", surnom du quartier mal famé de son enfance, en réalité "Ejército de los Andes", l'Armée des Andes, tout un programme pour ce joueur si combatif.
"Il n'a jamais créé de problème, il s'est tout de suite mis à la disposition du groupe et il est devenu une référence pour l'équipe", ajoute Marchisio.
Il semble faire l'unanimité auprès de ses coéquipiers. Patrice Evra le place à la hauteur du capitaine. "Ce groupe est exceptionnel, composé de vrais hommes. Cet été, il m'est arrivé de parler avec Tevez ou (Gianluigi) Buffon, et j'ai senti en eux une détermination incroyable. J'ai admiré leur énorme personnalité", dit le défenseur français.
Paul Pogba, un des passeur attitrés de L'Apache, décrit "un battant, il se donne toujours à fond, même à l'entraînement, et ne se relâche jamais, c'est sa force."
Depuis quelques semaines, l'Apache a un peu fléchi, cependant. Il n'a pas brillé à Madrid, contre le Real, et a même manqué un penalty samedi pour le dernier match de championnat, contre Vérone (2-2).
Mais Marchisio balaye le doute: "Carlos est un joueur fondamental, espérons qu'il le sera samedi". Ugh!