LA CULTURE DU BLÉ, UNE RÉPONSE À LA PROBLÉMATIQUE DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Amadou Tidiane Sall, chargé des recherches sur le blé à l’ISRA, a affirmé que ”la culture du blé s’adapte bien dans la vallée du fleuve Sénégal. Même si on sait qu’il s’agit d’une culture des zones tempérées, on essaie de l’adapter ici dans nos zones...”.

La promotion de la culture du blé dans le département de Podor (nord) et dans les autres zones agroécologiques du Sénégal est une réponse à la problématique de la souveraineté alimentaire prônée par les pouvoirs publics, a estimé l’adjoint au préfet, Ousmane Sidibé.
‘’Je pense que la promotion de cette culture [blé] est vraiment une réponse à la problématique de la souveraineté [alimentaire], qui constitue le souci principal du nouveau gouvernement’’, a-t-il dit, mardi, au terme d’une visite de chantier de la station expérimentale de Fanaye où l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) est en train de produire des variétés de semence de blé.
L’ISRA est accompagné par le Projet d’appui au développement des filières semencières dans le bassin du fleuve Sénégal (PAFISEM) financé par la coopération italienne au profit des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
M. Sidibé est convaincu ‘’qu’avec la mutualisation des forces, des ressources humaines présentes à cette rencontre, l’objectif de souveraineté [alimentaire] peut être atteint’’. Il a notamment cité les agents de la Société d’aménagement des terres du delta et de la Falémé (SAED), de la Direction régionale du développement rural (DRDR), etc.
Il a ainsi a appelé ‘’les jeunes, majoritaires dans le pays, à s’impliquer afin de trouver dans ce créneau des emplois qui peuvent les ancrer dans leur terroir’’.
L’adjoint au préfet de Podor insiste sur les sommes colossales que le pays dépense pour se ravitailler en blé, estimant que ‘’cet argent peut servir à renforcer d’autres secteurs de l’économie’’.
Le coordonnateur du PAFISEN, Assane Diop, est revenu sur les objectifs de ce projet, qui vise à promouvoir la culture du blé pour lequel le Sénégal dépense beaucoup de milliards pour son importation.
Comme dans les autres pays de l’OMVS, le projet encourage les cultures céréalières dont le blé et le riz notamment pour le Sénégal, a-t-il dit, insistant sur l’importance de la disponibilité des semences de base dans le développement de l’agriculture.
‘’Cette démarche cadre bien avec les préoccupations des autorités publiques dont la souveraineté alimentaire est l’un des objectifs à court et moyen terme’’, selon M. Diop, qui s’est félicité des résultats encourageants obtenus par l’ISRA.
Il a en outre annoncé le prolongement de ce projet pour 24 mois, afin que les objectifs qui lui sont assignés puissent être atteints.
‘’De trois ans (2022-2025), le PAMISEN va continuer, vu l’immensité des activités à mettre en œuvre, pour une prolongation de 24 mois, dans l’optique de développer l’ensemble des cultures stratégiques des quatre pays membres de l’OMVS’’, a-t-il indiqué, notant que pour le Sénégal, en plus du blé et le riz, a retenu le maïs parmi ces activités.
Amadou Tidiane Sall, chargé des recherches sur le blé à l’ISRA, a affirmé que ”la culture du blé s’adapte bien dans la vallée du fleuve Sénégal. Même si on sait qu’il s’agit d’une culture des zones tempérées, on essaie de l’adapter ici dans nos zones agro-climatiques”.
‘’Ici à la station, on a aménagé environ 20 hectares pour faire des activités de recherche. Donc la sélection d’un côté, mais aussi le maintien à la production des semences, des semences pré-bases de l’autre, destinées aux multiplicateurs agréés’’, a-t-il souligné.
M. Sall indique que ce travail est conduit en parfaite collaboration avec les minoteries qui ont donné des gages pour se ravitailler en blé au plan national si le produit répond aux exigences de qualité et de quantité.
La recherche a aujourd’hui évolué vers la recherche développement, a-t-il dit, signalant que l’objectif est toujours de voir quel est le produit fini dont le consommateur a besoin. ‘’On se base sur ça pour développer ce produit. Donc, on appelle ça prototype”, a fait savoir le chargé de recherche sur le blé à l’ISRA.
Il a noté qu’‘’à chaque fois qu’on récolte ici des variétés, on les fait analyser du point de vue panification pour voir exactement si ces variétés de blé sont panifiables.’’
Après Fanaye, la commune de Ross Béthio va accueillir cette délégation du PAMISEN et ses partenaires pour le même exercice.